Lorsqu'Aaron avait mis les pieds sur le sol américain, et dans la faculté, il avait du choisir un domaine d'étude. Bien qu'il suive quelques cours généraux, pendant qu'il travaillait à l'Opéra de Londres, le jeune homme avait décidé d'entrer en danse. Il avait eu la chance de ne pas démarrer au point zéro, une grande chance même. En effet, lorsqu'il avait franchit la porte de la faculté, il avait du passer un entretien puisqu'on était en milieu d'année. Les professeurs avaient été subjugués par son niveau et l'avait donc -directement- mis en dernière année. Pour eux, l'anglais était un des meilleurs mais ils ne pouvaient pas le favoriser trop... La préférence se voyait déjà quelques fois en cours, surtout quand il y avait des démonstrations, ce qui mettait l'anglais très mal à l'aise... Il était bon en danse, toutes danses confondues, mais il ne supportait pas être sur le devant de la scène en petit comité. Lorsque c'était pour danser devant des centaines voire des milliers de personne, cela ne le gênait pas mais devant trente élèves qui devaient plus le haïr qu'autre chose ; il ne pouvait pas, il se bloquait tout seul. Par contre, il adorait danser avec sa meilleure amie ; Abbygail ainsi qu'avec Lia, son ex petite amie. Bon, la jolie blonde ne pouvait plus danser et c'était bien dommage mais cela n'était pas un problème pour Aaron. Quand on danse de tout, on connait des tas de partenaires et on sait aussi que même si un partenaire est important, il y a toujours moyen de le remplacer d'une quelconque façon. Tout le monde pouvait danser, il en était persuadé, après il fallait y mettre du sien et éviter de casser la jambe de son partenaire, ainsi que la sienne à vrai dire. Il n'avait jamais eu ce genre de problème et il espérait ne jamais en avoir ! « C'est sur que la personne qui tombe juste en marchant, le rythme c'est mort. Mais bon, j'ai eu la chance de faire ça depuis que j'ai deux ans donc bon, au bout d'un moment ça fait parti de toi quoi. Et bien, t'as peut être une âme de danseuse mais une chose est claire et nette ; je pourrais jamais me convertir en chanteur ! Ou alors on me foutra en prison pour pas que je casse trop les tympans des autres... » Ca c'était bel et bien une certitude. Les seuls endroits où on pouvait entendre le jeune homme chanter, c'était sous la douche et le massacre était déjà pas mal. Il se souviendrait toute sa vie du jour où sa mère croyait qu'un chat miaulait à la mort alors qu'il était seulement entrain de pousser la chansonnette. Aaron était bon en danse et seulement en danse. Tout ce qui était manuel, l'anglais était une vraie quiche, une horreur. Bon à filmer et à envoyer à Vidéo Gag. La vidéo serait même passé au bétisier vu le niveau de l'anglais. Enfin, tant qu'il avait trouvé sa voie et qu'il aimait ce qu'il faisait, c'était l'important pour lui. Faire quelque chose qu'il n'aimait pas ; trop peu pour lui. Ses parents l'avaient lancé dans la danse et c'était bien pour cela qu'il était resté chez eux aussi longtemps. Sans eux, il n'aurait sûrement jamais découvert son talent et il serait peut être entrain de faire des études totalement divergentes de celles qu'il faisait en ce moment. Ses parents l'avaient mis à la danse classique et il avait décidé de varier ses danses au fil du temps et ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là. Il était du même avis que la jolie brune sur ce sujet ; il y a toujours quelque chose que l'on apprécie plus et heureusement d'ailleurs ! « Totalement. Il y a toujours quelque chose qui nous intéresse plus, qui nous botte plus et pour lequel on donnerait tout. 'Fin, je pense que si on devait se forcer toute la journée pour étudier un domaine que l'on aime pas... c'est pas top quoi. C'est pour ça que j'ai toujours eu du mal à comprendre comment on pouvait suivre la voie de ses parents. Devenir un glandu qui ne pense qu'à son argent, non merci » Le jeune homme venait de se confier -indirectement certes- à la jeune Jordan. Ses parents faisaient partis de la haute société anglaise et il passait donc plus de temps à spéculer sur tout et n'importe quoi qu'à s'occuper de leur cher fils, qui c'était plus débrouillé par lui même -et avec sa nourrice- qu'autre chose. Son passé n'était pas des plus doux et roses -bien qu'il n'ait jamais été maltraité. Il savait donc qu'il n'avait pas à se plaindre de son passé, de sa vie et pourtant... La plainte était surement un des seul moyen d'expression que connaissait le jeune homme. Ça et la danse parce que, tout le monde pouvait parler mais il y avait une chose de clair, net et précis. La danse, c'était son corps et il y avait des tas de choses qui en sortait, des tas d'émotion même. Lorsque Jordan finit sa chanson, l'anglais était touché, vraiment. Il c'était reconnu là dedans, il avait fait beaucoup de mal pendant son adolescence. Lia et Shown ont été les deux principales personnes à souffrir à cause du comportement de l'anglais et il s'en voulait énormément. On ne pouvait pas être parfait, c'était sur mais le thêta avait été un sacré abruti, il fallait l'avouer. Écouter ses parents au lieu d'écouter son cœur, ce n'était pas la bonne chose à faire, définitivement pas.. Le jeune homme avait complimenté Jordan, lui donnant son ressenti sur ce qu'il venait d'entendre et d'en comprendre aussi. Le fait de s'identifier était quelque chose d'important pour la jeune homme. Une chanson qui ne parle pas ne pouvait pas marcher selon le jeune anglais. « Sur la bonne voie ! J'espère juste que le jour où tu seras une grande star tu te souviendras de ce moment où je fus l'un des premiers à entendre ta musique ! » Aaron n'était pas un grand dragueur, loin de là mais il aimait bien accès ses conversations avec un peu d'humour. Comme l'avait énoncé leur ''deal'' le jeune anglais se déchaussa et dansa quelque peu. Il n'aimait vraiment pas se montrer en spectacle comme cela mais bon, avec un coup de pied au cul virtuel, il le faisait avec le sourire. Le jeune homme prenait toujours beaucoup de plaisir à danser, qu'importe la danse tant qu'il prenait son pied, cela se voyait et offrait beaucoup plus d'intensité et de plaisir à regarder. Le jeune homme tentait de garder son sérieux, de ne pas trop sourire parce que le classique c'était... bah classique quoi ! Une fois fini, il se rechaussa et écouta ce que Jordan avait à lui dire. « Oh merci beaucoup ! J'aimerai bien réintégrer un groupe de danseur classique, genre à l'Opéra de San Francisco mais avec tout ce qui se passe ici, dans cette fac, je crois que je pourrais jamais assimiler les deux. Mais contente que tu aimes même si c'était pas top et que le sol c'est pas trop ça » Le jeune homme attrapa son sac et regarda rapidement son portable, pas que Lia l'ait appelé pour garder Shown. Aaron sourit à la jeune demoiselle et lança « Au fait, je suis entré comme ça tout à l'heure mais tu voulais peut être seule pour écrire le futur tube de l'été ? » Humour, humour quand tu nous tiens... Aaron tentait de discuter avec la jeune femme bien qu'il soit plutôt timide en temps normal... Sourire aux lèvres, il ne voulait pas gêner la jeune femme et si elle n'était pas contre se déplacer pour aller boire un verre ou autre, il ne dirait pas non non plus. Mal à l'aise en présence de jolie jeune femme, voilà le caractère de ce petit anglais.

Je passais un très agréable moment en compagnie de cet Aaron. Nous partagions en plus tous les deux une passion pour un art et j’aimais beaucoup en discuter avec lui, savoir ce qu’il pense de la danse, ce qu’il pense de la musique en général, depuis quand il pratique la danse, quelle genre de danse il pratique. Les questions n’avaient pas vraiment besoin d’être posées en plus, les réponses venaient toute seule au fil de la conversation. D’après Aaron tout le monde pouvait danser, je devais avouer que je n’étais pas tellement d’accord avec ça, il faut quand même avoir le rythme dans la peau comme on dit pour arriver à faire quelque chose. Il faisait de la danse depuis qu’il avait 2 ans, depuis qu’il savait tenir sur ses deux pieds quoi. Je n’imaginais pas le niveau qu’il devait avoir atteint aujourd’hui si ça faisait aussi longtemps que ça qu’il faisait de la danse. Il devait sans aucun doute maîtriser chaque pas parfaitement et comme il le disait si bien à présent la danse ça fait en quelques sortes parti de lui. Je voyais tout à fait ce qu’il voulait dire par là, c’était exactement la même chose pour moi avec la musique. A force de travailler c’est devenu un automatisme et quelque chose qu’on a besoin de pratiquer, souvent. Tout comme la danse, le chant n’était pas à la portée de tout le monde dès la naissance. On sait bien que certains chantent comme des casseroles, mais comme pour tout c’est quelque chose qui peut se travailler. Il faut prendre des cours, apprendre à chanter juste et dans ce cas-là tout le monde peut savoir chanter juste. Pour ma part j’avais déjà une belle voix à la base et j’avais simplement appris à la maîtriser grâce à mes cours de chant. C’est comme ça que j’ai atteint le niveau que j’ai aujourd’hui, en travaillant encore et encore et je peux vous dire qu’aujourd’hui je suis très satisfaite de moi, même si comme je l’avais dit à Aaron juste avant ce n’était pas encore le plus haut niveau à mon avis je pouvais encore faire mieux. Mais enfin ça c’est mon avis personnel et de toute façon on veut toujours se dépasser et aller plus loin quand on a une telle passion pour un art, enfin en tout cas c’est comme ça que je fonctionne. Je rigolais lorsqu’Aaron me dit que lui ne pourrait jamais être doué en chant, il se ferait mettre en prison pour qu’il cesse de casser les tympans de tout le monde. J’éclatais de rire, décidément cet Aaron avait un sacré humour. Oui je veux bien croire que si ça fait depuis deux ans que tu danses ça doit bien faire parti de toi. Comme le chant et la guitare pour moi quoi. Carrément en prison ! Mais je suis sûre que tu n’es pas si mauvais chanteur que ce que tu dis et tu sais c’est quelque chose qui se travaille. Enfin même si je me doute bien que ça t’es égal de chanter comme une casserole, si tu veux bien chanter il suffit de prendre des cours et ce n’est franchement pas si compliqué que ça ! Non ce n’était pas compliqué. En tout cas moi je n’avais vraiment pas trouvé que les cours de chant étaient difficiles, mais bon après il y a ceux qui assimile plus rapidement les choses que d’autres et tout dépend du sujet. Si c’est quelque chose qui nous intéresse vraiment et qu’on a envie de vraiment réussir on va s’accrocher et beaucoup plus bosser, beaucoup plus s’intéresser, comme je le fais pendant les cours de chant et guitare. Mais si c’est quelque chose qui nous intéresse un peu moins c’est certain qu’on ne voudra pas tout donner et qu’on va plutôt prendre du temps à retenir les choses par pure flemmardise. Ma fois on est humain, c’est comme ça qu’on fonctionne on y peut rien. D’ailleurs c’était exactement ce qu’Aaron était en train de me dire et alors qu’il parlait j’hochais la tête, j’étais totalement d’accord avec lui. L’exemple des enfants qui suivent la voie de leurs parents étaient tout à fait exact. Je ne pouvais pas comprendre non plus ces jeunes qui veulent absolument reprendre l’entreprise de papa alors que si ça se trouve ils auraient pu devenir de grands artistes ou je ne sais quoi d’autre. C’est franchement dommage de passer à côté de quelque chose qu’on aurait vraiment pu aimer, simplement parce que nos parents sont riches et qu’ils possèdent une grande entreprise qui nous permettra de gagner notre vie après. Oui je suis tout à fait d’accord avec toi, personnellement je n’aurais jamais suivi la voie de mes parents, je savais depuis toute petite que la musique c’était mon domaine et je voulais donc absolument faire mes études là-dedans. Franchement je ne regrette vraiment pas et chaque jour je suis contente de me rendre en cours pour étudier alors qu’un étudiant qui ne fait que suivre papa et maman ne va pas forcément apprécier les cours, ça peut arriver que ça lui plaise et dans ce cas-là tant mieux pour lui, mais à mon avis c’est plutôt rare. J’étais loin de me douter qu’Aaron avait parlé un peu en connaissance de cause si on veut. En même temps je ne connais rien de sa vie et je n’avais donc rien relevé de bizarre là-dedans. De mon côté je n’aurais de toute façon pas suivi la voie de mes parents. Devenir comme mon père, non merci et de toute façon aujourd’hui il est décédé. Non plus je reste loin de ce que faisait mes parents enfin plutôt mon père, mieux je me porte ça c’est certain. J’avais ensuite chanté à Aaron une de mes créations. Je ne le faisais jamais ou très rarement et j’étais un peu gênée. Surtout que ça parlait toujours de ma vie personnelle. Aaron me dit alors que j’étais sur la bonne voie, mais qu’il espérait que je me souviendrais qu’il était un des premiers à entendre mes créations quand je serais devenue une grande star. Ne t’en fais pas je te ferais une petite dédicace à chacun de mes concerts, j’écrirais peut-être même une chanson rien que pour toi ! Je rigolais, je n’irais certainement pas jusqu’à écrire une chanson, mais pourquoi pas une petite dédicace. Mais pour ça il faudrait qu’il écoute mon concert parce que sinon ça n’en vaudrait pas la peine et encore faudrait-il que je fasse un jour un concert ! Pour le moment ce n’était pas encore le cas, il allait falloir attendre encore quelques temps avant que je ne devienne vraiment célèbre. Enfin bien sûr en imaginant que je le devienne vraiment un jour parce que ça on n’en sait rien, si ça se trouve je ne vais jamais percer dans mon domaine et je vais finir à la rue sans boulot… Qui sait. C’était ensuite au tour d’Aaron de me montrer son talent et autant dire que j’avais été franchement impressionnée. D’ailleurs je l’avais immédiatement complimenté sur sa belle prestation. Il était franchement doué et j’étais persuadée que dans quelques temps il serait au sein d’une troupe de danse ou de je ne sais quoi, mais en tout cas il n’y avait pas de raison qu’il ne devienne pas célèbre, franchement il a du talent pour moi c’est évident. Tu pourras toujours rejoindre cette troupe une fois l’université terminée. En tout cas je ne me fais pas trop de souci pour toi tu vas très vite devenir connu avec un talent pareil, crois-moi ! Bon je ne pensais pas vraiment qu’il doutait de son talent et qu’il avait besoin qu’on lui dise qu’il allait devenir connu. Mais à mon avis ça fait toujours du bien d’entendre quelqu’un nous dire qu’on est doué. En tout cas j’aimais bien entendre quelques compliments et c’était toujours encourageant d’entendre nous dire qu’on va réussir à devenir célèbre. Ca donne envie de se défoncer encore plus pour y arriver à mon avis. J’éclatais à nouveau de rire lorsqu’Aaron me dit que je voulais peut-être être seule pour écrire le nouveau tube de l’été. Il était incroyable ce jeune homme, depuis qu’il était arrivé je n’avais pas arrêté de rigoler. En tout cas il ne me dérangeait pas du tout, je n’ai jamais été contre de nouvelles rencontres, surtout quand la personne est aussi sympathique. Je sais bien que généralement j’ai toujours tendance à me méfier de chaque nouvelle personne que je rencontre, comme c’était le cas avec Maël par exemple. Mais je me doutais bien qu’Aaron n’était franchement pas du genre à frapper quelqu’un, Maël non plus d’ailleurs, mais ça il me faudrait un peu plus de temps pour le comprendre. Ne t’en fais pas tu ne me déranges pas du tout, bien au contraire et puis le nouveau tube de l’été peut bien attendre un peu avant d’être écrit à mon avis. Bah oui ce n’était pas des plus urgents et de toute façon je n’étais même pas ici pour composer mais simplement pour jouer de la guitare et chanter un moment comme j’aimais le faire régulièrement. Généralement lorsque j’ai envie d’écrire une chanson je préfère rester chez moi où j’ai très peu de chance de croiser quelqu’un et d’être dérangée. Je n’aimerais pas qu’on me voie en train d’écrire une chanson surtout que forcément la personne aurait envie de lire ou entendre cette chanson et je n’avais que très rarement l’envie de montrer mes œuvres. Déjà que j’avais fait une exception pour Aaron et encore je n’avais pas chanté la plus personnelle de toute parce que j’aurais pu aussi partir sur une chanson concernant mon père et là franchement ça aurait été beaucoup plus difficile pour moi. Des questions auraient suivis la chanson forcément et je n’avais pas du tout l’envie de subir un interrogatoire à ce sujet-là et encore moins d’un inconnu, enfin d’une simple connaissance en fait vu qu’Aaron n’est plus vraiment un inconnu à présent.

Aaron n'avait jamais été un homme très bavard. Il fallait admettre que lors de son enfance il n'avait pas côtoyé grand monde à Londres et cela l'avait quelque peu handicapé. Cependant, il avait rencontré une jeune écossaise qui l'avait un peu changé. Elle lui avait permis de s'ouvrir au monde et lorsqu'il c'était mis en couple avec Lia, il c'était encore un peu plus ouvert à ce monde qui lui faisait tellement peur de l'intérieur de sa villa londonienne. Aaron n'avait jamais été à l'école, il n'avait jamais eu de camarde de classe et ses souvenirs d'enfance se limitaient à des cours de danse, des remarques désobligeantes de son père et/ou de sa mère. Il n'était jamais assez bien à leurs yeux et c'était peut être pour cela qu'après avoir tourné les choses dans sa tête pendant des jours et des semaines, il avait décidé de prendre la poudre d'escampette. De partir, de fuir et de vivre sa vie. Il était maintenant là, quelques mois après son arrivée, totalement changé, à discuter avec une jeune femme qu'il ne connaissait pas il y a encore un heure. C'était un réel progrès pour le jeune anglais, lui qui n'avait jamais approché une jeune femme depuis des lustres. Jordan ne semblait pas être comme les autres, elle semblait avoir quelque chose en plus et de voir qu'elle s'y connaissait en art lui fit un bien fou. Il n'avait aucun jamais rencontré quelqu'un au tel talent. Peut être une fois ou deux mais bon, il n'avait jamais rien dit, ne voulant pas gêner ou paraître lourd. Selon le jeune anglais, l'art n'était pas quelque chose d'insurmontable, tout le monde pouvait et savait danser, d'autres mieux que d'autres parce qu'ils avaient le rythme dans la peau, que ça leur plaisait et qu'ils s'entrainaient. Tout le monde pouvait chanter mais chanteur juste et bien n'était -malheureusement- pas à la portée de tous et ça il en était sûre. Il poussait bien la chansonnette sous la douche mais le faire écouter à quelqu'un, ô grand jamais il ne le ferait ! On maîtrise les choses en les pratiquant mais aussi en le voulant. C'était sûrement pour cela qu'il avait un tel niveau en danse. Il avait voulu danser et ses parents avaient tout mis de son côté pour qu'il y arrive. Vingt et un ans qu'il dansait maintenant et il en savait des choses c'était le cas de le dire ! Il comptait même devenir professeur de danse l'année prochaine. Maintenant, à Berkeley ou dans une petite salle, il ne le savait pas encore mais c'était un de ses rêves qui deviendrait réalité. Il aimait ça et c'était limite s'il n'aimait que ça. Il avait toujours entendu, quand on veut, on peut, mais il avait du mal à le concevoir parce qu'il était vraiment une quiche en chant, ce qu'il dit d'ailleurs à la jolie brune qui éclata de rire quelques secondes après. « Bon, bah on me scotcherai la bouche ! Non sérieusement, ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse vraiment. J'admire ceux qui en font leur métier mais c'est déjà assez dur d'aller se trouver un boulot quand on dit qu'on étudie la danse alors je vais éviter de m'handicaper encore un peu plus... » L'anglais avait fait plusieurs enseignes pour trouver un job, il n'avait d'ailleurs pris que celui qu'on lui avait offert. La plus part des employeurs ne prenaient même pas la peine de voir son potentiel lorsqu'ils apprenaient qu'il était danseur. Était-ce une honte de danser ? Il n'en savait rien mais bon, il devait faire avec. Aaron parlait -en quelque sorte- de lui lorsqu'il disait qu'il valait mieux faire ce que l'on aime plutôt que de suivre les pas des parents. Depuis sa tendre enfance, l'anglais avait voulu danser et il l'avait fait mais son père et sa mère l'avait souvent dissuadé en le rabaissant, en lui disant qu'il ferait mieux de reprendre l'entreprise de son père, qu'il aurait un avenir, un vrai, mais le jeune garçon c'était toujours opposé à cela, il avait toujours décidé de vivre sa vie artistique comme il l'entendait. Ses parents contrôlaient déjà ses sorties et sa vie amoureuse, c'était bien assez comme cela. « Certains le font sûrement pour le respect de leur parent, ou peut être qu'ils pensent aimer ça parce qu'ils n'ont jamais rien connu d'autre... » L'anglais n'était pas bête, s'il n'avait jamais dansé depuis sa plus tendre enfance, il serait sûrement avec son père entrain de gérer l'entreprise familial. Il fallait qu'il reste réaliste tout de même, il n'était pas devenu un homme en moins de six mois, il était toujours le jeune garçon qui avait désobéit à ses parents et qui en subissait les conséquences maintenant. Certains étaient sous pression et n'osaient pas refuser, de peur de se faire déshérite, déshonoré ou on ne sait quoi. Jordan se mit à chanter et la chanson était vraiment belle, intense et elle touchait le jeune anglais, ce qui n'était pas bien difficile d'accord mais tout de même. Il la taquina un peu et sourit à sa réponse « Oh attention, je vais faire des jaloux je le sens ! » Il semblait lancé sur l'humour lui qui n'était pas franchement drôle et amusant en temps normal. Aaron était de bonne humeur, il avait donc envie de rire un peu et de penser à autre chose que ce qu'il venait d'entendre. La chanson était belle, forte en émotion mais elle l'avait énormément touché, se reconnaissant dedans mais pourtant étant très différent de ce que Jordan avait voulu raconter -à la base. Aaron souhaitait vraiment que la jeune fille perce dans ce métier difficile qu'était celui de la musique, vraiment. C'était quelque chose d'important pour tout artiste dont elle faisait partie. Aaron aussi aurait voulu percer dans ce métier, pour de bon, mais il fallait avouer qu'entre être chanteur et danseur, il y avait une sacré différence de renommé. Le jeune homme venait de finir sa prestation et les compliments de la jeune femme lui faisait vraiment du bien. Il trouvait vraiment cela gentil de sa part mais il avait du mal à croire ce qu'elle venait d'avancer. Il était bien loin d'être reconnu avec son talent. « Oui bon, je suis vraiment moins sûr de cela... Se faire un nom dans le monde de la danse c'est genre impossible. Quand tu demandes à quelqu'un de te donner un vrai danseur on te sort, Timberlake, Bieber, Madonna, Britney Spears mais ce ne sont pas des danseurs à mes yeux. Ils dansent bien mais bon, si tu leur demandes de te faire une impro, rare seront ceux qui arriveront ! » Pour Aaron, un danseur était une personne qui avaient fait des études pour. On ne s'improvisait pas danseur ou chanteur comme cela et de voir ces tas d'artistes qui se faisaient un nom en montrant leurs abdos et leurs fesses, cela le dépassait fortement mais vraiment beaucoup ! L'anglais avait ses affaires en main, près à partir. Il ne savait pas s'il la gênait ou pas et c'est d'ailleurs pour cela qu'il lui demanda si elle voulait être libre pour écrire le nouveau tube de l'été. Femme qui rit femme à moitié dans ton lit non ? Cette idée fit rire -intérieurement- le jeune anglais. Cette optique ne l'intéressait pas du tout mais ça, la jolie jeune femme ne pouvait pas le savoir, mais alors pas du tout. « Bon, si le tube de l'été peut attendre encore un peu, que dis-tu d'aller boire un coup à la cafétéria avant que j'aille chercher mon fiston à l'école ? » Aaron s'occupait de Shown depuis peu et le petit garçon sortait de l'école d'ici une heure. Le choix revenait à Jordan ; soit elle restait ici et l'anglais partait se changer puis chercher son fils à l'école soit ils allaient se désaltérer et il partirait chercher Shown une fois l'heure.

Je me doutais bien que se faire connaître dans le monde de la danse ne devait pas être franchement évident. Tout comme se faire connaître dans le monde de la musique et du chant. Il faut avoir ce petit truc en plus qui attire des producteurs, qui attire des compositeurs ou autre. Il faut avoir cette petite pointe d’originalité, ce style un peu particulier pour que les gens écoutent nos créations, achètent nos CDs ou viennent regarder nos spectacles. Non ce n’est pas facile de se lancer dans le domaine de l’art. Ce n’est pas facile de réussir à se faire un nom. Je devais avouer que j’avais un peu peur de devenir célèbre en même temps. Ca serait génial. Chanter devant je ne sais combien de personne qui connaissent vos paroles par cœur ça doit être tout de même incroyable. Mais d’un autre côté il n’y a pas que ça dans la vie d’une célébrité. Loin de là. Il faut arriver à gérer avec les médias qui risquent de faire de votre vie en enfer et je ne savais pas vraiment si j’étais prête à gérer tout ça. Mais pour le moment je préférais ne pas y penser. Pour le moment je me concentrais plutôt sur ma petite vie ici à Berkeley. Sur mes cours et sur mon envie d’aller toujours plus loin. Je verrais après ce que l’avenir me réserve, mais il vaut mieux ne pas y penser trop vite non plus et pas trop tard non plus. Enfin bref, pour le moment de toute façon ça ne servait à rien de penser à ça. Pour le moment il fallait que je me concentre plutôt sur ma discussion avec ce charmant jeune homme du nom d’Aaron que je venais tout juste de rencontrer. Une rencontre plutôt amusante je dois dire, un jeune homme vraiment sympathique ça ne fait aucun doute et depuis que je discutais avec lui je n’avais pas du tout vu le temps passer. Je pensais bien que pour lui le chant n’était pas ce qui l’intéressait le plus et je comprenais qu’il veuille se concentrer sur la danse plutôt que de rajouter encore le chant par-dessus tout ça. Oui concentre-toi sur la danse, c’est déjà assez difficile comme ça je veux bien te croire. Nous parlions ensuite de ces enfants qui suivent ce que leurs parents ont fait, qui reprennent l’entreprise de papa ou je ne sais quoi d’autres. Pour ma part il n’y avait pas tellement de risque pour que je fasse ça étant donné que mon père était décédé et que ma mère m’a toujours soutenue dans le domaine du chant et de la musique. Je n’avais donc aucun obstacle pour faire ce que je souhaitais. Mais je pensais bien que certains enfants se sentaient peut-être un peu obligés de suivre les traces du papa ou peut-être que comme le disait si bien Aaron ils ne connaissent rien d’autres et font ça en pensant qu’ils ne pourront de toute façon pas trouver de meilleur métier. C’était bien dommage, mais c’était comme ça. J’avais déjà vu bien des jeunes dire de toute façon moi je vais reprendre l’entreprise de mon père, mon avenir est tout tracé. Tant mieux pour lui au moins il ne se retrouvera pas sans boulot ça c’est sûr, mais d’un autre côté il va peut-être s’emmerder pendant des années et des années à diriger cette entreprise alors que ce n’est pas du tout ce qu’il aurait souhaité faire. Oui pour le respect ou à cause de leur ignorance c’est certain. Mais c’est bien dommage je trouve, ils passent certainement à côté de métiers géniaux qui auraient pu vraiment leur plaire. Mais enfin c’est leur problème après tout. Moi j’ai suivi ma passion et j’en suis fière et de toute façon je ne pouvais pas vraiment suivre les traces de mon père. Pourquoi j’avais dit ça ? Je ne savais pas vraiment. Je ne parlais jamais de mon père généralement parce que c’était trop difficile. Mais enfin Aaron n’allait certainement pas me poser de questions et au pire j’arriverais à détourner un peu le sujet sans trop de problème. Je rigolais ensuite lorsqu’Aaron me dit qu’il allait faire des jaloux vu qu’il était un des rares à pouvoir entendre mes chansons. Je n’ajoutais rien cependant. Il n’y avait rien à ajouter de toute façon. Aaron n’avait pas choisi l’art le plus facile pour devenir célèbre et il était vrai que lorsqu’on demandait aux gens de donner le nom de certains danseurs ils disent immédiatement des gens comme Justin Timberlake. Ce ne sont effectivement pas des danseurs, en tout cas pas pour moi. Ouais pour moi ce ne sont pas des danseurs non plus effectivement. Ca ne va pas être facile, mais si tu fais tout ton possible pour y arriver tu devrais pouvoir réussir. Enfin tu verras bien. Le plus important pour le moment c’est de se concentrer sur les études de toute façon. Je lui dis ensuite qu’il ne me dérangeait pas et il me proposa alors d’aller boire un verre à la cafétéria avant qu’il ne parte chercher son fils. Tiens j’apprenais une nouvelle chose à propos du jeune homme, apparemment il avait un fils. Ca ne m’étonnait plus tant que ça, ça devenait de plus en plus récent de voir des gens qui ont des enfants dans cette université. Il faut dire qu’il y a tellement d’étudiants ici que c’est normal qu’un petit enfant arrive par-ci par-là. Enfin j’affichais un sourire. On peut aller boire un verre à la cafétéria oui ! Et tu as un fils ? En très peu de temps j’avais déjà appris pas mal de choses sur le jeune homme tout de même. Je connaissais parfaitement sa passion, je connaissais son prénom, je connaissais le fait qu’il a un fils. Mais il faut dire qu’on a tellement parlé depuis qu’il est arrivé que ce ne soit pas étonnant que je sache déjà tout ça sur lui. Je me levais de ma chaise et j’appuyais ma guitare. Je pourrais repasser ici après pour encore chanter et jouer de la guitare un moment. Enfin ce n’était pas encore sûr mais au pire je viendrais juste la reprendre avant de rentrer. Pour le moment je voulais surtout profiter encore un peu de la sympathique présence d’Aaron avec lequel j’aimais beaucoup discuter. Il avait un sens de l’humour assez incroyable, j’avais d’ailleurs beaucoup rit depuis qu’il était arrivé dans cette salle. Je le regardais ensuite attendant qu’il se lève à son tour pour que nous allions jusqu’à la cafétéria pour boire un délicieux café et continuer à discuter encore quelques minutes. Je ne savais pas exactement à quelle heure il devait aller chercher son fils, mais pour ma part ça m’était égal j’avais tout mon temps devant moi et je pouvais donc rester autant de temps qu’il le souhaitait à la cafétéria. De toute façon j’avais bien compris que je n’allais pas m’ennuyer en présence de ce charmant jeune homme. Il n’a pas sa langue dans sa poche, il a des points de vue intéressants et de l’humour. Donc franchement il n’y a rien de compliqué à discuter avec lui, il n’y jamais de blanc dans la conversation et puis vous pouvez être sûr que vous allez rigoler alors je n’allais pas me plaindre si je devais encore discuter quelques minutes avec lui. Loin de là même.

Corbeille.