Ce matin encore, Violet fut réveillée de très bonne heure. Elle n'avait jamais été une lève tard, habituée depuis son plus jeune âge à se lever tôt pour le travail de la ferme, les animaux n'attendant pas... Cependant les grandes vacances d'été touchaient à leur fin et la belle aurait souhaité profiter de ces quelques dernières grasses matinées avant d'attaquer le rythme universitaire. C'était sa première année à Berkeley et cela changerait assurément du lycée. Elle devra certes travailler encore plus dur mais ce n'était pas tout, la vie étudiante risquait d'être éprouvante ne serait-ce qu'avec cette nouvelle expérience qu'était la collocation, et e parlons pas des innombrables soirées, de la vie associative... La belle n'avait pas l'habitude d'être anxieuse, elle était un peu stressée au vu de tout ses changements mais au final tout cela était son choix, elle savait qu'elle s'en sortirait. Mais en ce moment quelque chose la hantait, elle dormait très mal et cela commençait à se faire ressentir sur son humeur, elle d'habitude si enjouée et amicale avait que trop tendance à être sur la défensive et irritable. Rongée par quelque chose, il était impossible pour elle de trouver le sommeil et lorsqu'elle y arrivait, ses nuits n'étaient jamais bien longues et surtout très agitées. La belle venait juste de rentrer des vacances à Cancun organisée et financée par Berkeley. Elle y avait fait quelques rencontres mais avait surtout sympathisé avec un garçon, Raïser. Le jeune homme s'était d'abord montré très sympathique, attentionné, sans parler du fait qu'il l'avait sauvé d'une bien vilaine situation... Ils passaient de longues heures à discuter de tout et rien, à rigoler... Puis, au fil du temps, le garçon avait commencer à changer, c'était par phase, tantôt adorable, tantôt détestable. Violet ne savait plus sur qu'elle pied danser avec lui, mais c'était le seul avec qui elle ait vraiment sympathisé jusqu'alors et elle ne voulait pas le perdre. Durant quelques semaines elle avait pris sur elle jusqu'à ce que la situation dérape complètement. Depuis elle ne savait plus quoi faire ni comment considérer le garçon, et cela la perturbait énormément.
Soit, cette nuit, comme tant d'autres, n'avait fait que de réveiller ces démons qu'elle tentait de faire taire et son esprit était à nouveau embrouillé.

La belle décida alors d'aller se promener. Cela lui arrivait souvent chez elle, en Angleterre. Lorsqu'elle se sentait perdue, qu'elle avait besoin de réfléchir ou juste qu'elle s'ennuyait elle partait explorer les collines du Quantocks. Elle adorait se retrouver face à ses immensités, superbes et silencieuses. On y croisait quelques promeneurs mais surtout des moutons et des poneys chargés de maintenir le paysage. La belle connaissait certainement les moindres recoins de cette réserve après en avoir arpenté chaque chemin des dizaines de fois. Et pourtant ces derniers lui resservaient toujours de belles surprises. Comme cette fois, lorsqu'au petit matin elle s'était retrouvée nez à nez avec cet énorme cerfs, il était magnifique, fort et fier. L'animal l'avait fixé quelques instants avant de s'enfuir dans les fourrés. Il lui était déjà arrivé d'en apercevoir certains mais jamais d'aussi prêt, là il s'était retrouvé à seulement quelques pas d'elle... Ce fut un instant magique et unique qui restait gravé dans sa mémoire. Violet avait toujours été proche de la nature, et c'est quelques chose qui lui manquait énormément depuis son arrivée à Berkeley. San Francisco était une ville immense et très urbanisée rien à voir avec cette nature sauvage qu'elle avait l'habitude de contempler. La belle avait vraiment du mal à s'y faire. Heureusement elle avait trouvé un petit coin où aller se promener. Un peu à l'écart de Berkeley il y avait ce petit coin pas très connu et encore moins apprécié par les étudiants mais qui convenait tout à fait à Violet. Il fallait grimper un petit chemin escarpé, et ce devait être cela qui rebutait tant les autres étudiants, et après quelques minutes d'effort on arrivait en haut d'une petite falaise surplombant l'université et ses environs. On y avait une vue fantastique jusque sur le Golden Gates. Là, Violet pouvait s''entendre penser et s'isoler un peu. La belle était très sociable et elle adorait la vie dans une confrérie mais elle avait toujours aimé avoir son intimité et ses petits instants de solitudes.

Aujourd'hui la brunette avait besoin d'être seule, de faire le point et de remettre ses idées au clair. Elle ne pouvait pas continuer à se miner le moral ainsi, surtout pour un simple garçon, et risquer de compromettre ses études... La belle se leva et enfila un bermuda et un débardeur. Elle fourra quelques cochonneries et un livre dans son sac et parties en direction de son point favoris.
Il fallait bien 30 minutes de marche pour atteindre l'endroit et la montée était particulièrement éprouvante même pour Violet qui avait l'habitude de crapahuter partout. La jeune femme se félicita d'être partie aussi tôt car le soleil brillait déjà dans le ciel et la chaleur devenait de plus en plus importante et étouffante. Violet souffrait de ce nouveau climat, elle n'y était pas habituée et se demandait même si elle arriverait à s'y faire un jour. En tout cas, elle n'avait qu'une pensée, arriver le plus vite possible en haut pour se poser dans un coin, à l'ombre des arbres, son seul réconfort.

Après un dernier effort l'étudiante atteignit le sommet, mais à son grand désarrois elle n'était pas la seule. C'était la première fois qu'elle se retrouvait avec quelqu'un d'autre ici. La belle voulu faire demi tour mais son regard se porta sur cette autre personne. Elle se tenait debout au bord du ravin et avait un air familier. Violet cru reconnaître Saphyra, une autre Sampi qui l'avait accueillit à son arrivée. Elle lui avait fait faire un tour du campus en lui expliquant le fonctionnement, elle l'avait présenter aux autres membres de la confrérie, bref, elle lui avait été d'un grand secoure et Violet l'appréciait bien. En tout cas elle n'avait pas l'air d'aller bien et sa proximité avec le gouffre ne présageait rien de bon. Lentement elle s'approcha de la jeune femme et lui parla d'une voix douce et rassurante.

« Saphyra? Tout va bien ? Tu devrais t'écarter du bord tu sais, tu es vraiment trop près du trou là. »