C’était une magnifique journée, une journée pour aller se balader et profiter du soleil. En tout cas c’était ce que j’avais pensé en ouvrant les volets de ma chambre. Il m’avait fallu un peu de temps pour me sortir du lit, ce n’est jamais facile, surtout quand la veille on est sorti faire la fête. Ce qui était bien évidemment mon cas. En même temps il est plutôt rare que je ne sorte pas faire la fête ou alors il faut que je sois vraiment malade. Bon durant la période de cours il est vrai que j’évite quand même les bars, même si des fois il m’arrive de craquer, mais j’essaye tout de même de rester un peu studieuse. L’avenir est tellement important pour moi, il faut donc absolument que je me défonce pour arriver au maximum de mon art et pouvoir percer. Tout le monde sait qu’il n’est pas évident de percer dans le monde de la musique, il faut ce petit truc qui vous rend original et qui fait donc tout votre succès. Je pensais être tout à fait capable d’en arriver-là, mais ça c’était parce que j’avais su faire passer mes études avant la fête -pas tout le temps c’est vrai, mais la plupart du temps- donc aujourd’hui j’avais atteint un niveau qui me permettrait d’aller loin, très loin, j’en étais persuadée. Ca c’est d’ailleurs aussi quelque chose de très important : croire en soi. Les personnes qui n’y croient pas ne vont généralement pas très loin dans leur vie, du moment qu’on pense qu’on ne va pas y arriver on va difficilement faire l’effort pour vraiment obtenir ce qu’on veut. Enfin bref, tout ça pour dire que j’étais du genre à sortir très souvent, du moins en période de vacances et les week-ends. Et la veille n’avait pas manqué à cette règle, cependant je m’étais réveillée d’excellente humeur. Sûrement le soleil qui me faisait cet effet-là et le fait que la soirée c’était plutôt bien passée. Pour une fois je n’avais ramené personne dans mon lit. En réalité ces derniers temps je le faisais de moins en moins. Pourquoi ? C’était difficile à expliquer en fait. Je n’étais pas vraiment sûre de savoir moi-même les raisons. Enfin j’avais ma petite idée tout de même, mais je n’aimais pas cette explication et je préférais la garder dans un petit coin de ma tête bien cachée. Ces derniers temps il y avait eu pas mal d’événement dans ma petite vie et notamment cette discussion avec Maël, ce moment que j’avais passé à lui parler de mon passé chose que je ne faisais jamais –ou rarement. Et certainement pas à une personne comme Maël. Depuis un petit moment je le considérais comme mon ennemi, mon pire ennemi, cette façon d’être faisait que je revoyais à chaque fois dans ma mémoire le visage de mon ex petit copain, de ce monstre. Maël me faisait peur et je m’étais enfin décidée à lui avouer tout ça. Depuis je ne me sentais pas vraiment bien. Savoir que lui connaissait mieux que beaucoup de monde mon passé me restait dans la tête à longueur de journée et allez savoir pourquoi j’avais l’impression que c’était ça qui m’empêchait d’aller vers un autre garçon. Pourtant ça n’avait rien à voir, surtout que ce n’était pas comme si j’étais tombée amoureuse de ce monsieur Lefevre, c’était impossible de toute façon. Mais je ne sais pas j’avais l’impression que c’était un peu toute cette histoire qui me retenait, elle me hantait tellement que je n’avais plus spécialement l’envie de draguer qui que ce soit. Enfin bref, dans tous les cas je n’étais rentrée avec personne et c’est donc seule que je m’étais réveillée et que je commençais cette magnifique journée. Ce que j’allais faire exactement ? Je n’en avais pas la moindre idée, tout ce que je savais c’était que je ne voulais pas rester ici, je voulais sortir et profiter de ce magnifique soleil.

J’effectuais mon petit rituel matinal, enfin même si ce n’était plus vraiment le matin et je montais ensuite dans ma chambre pour enfiler quelque chose de potable et sortir prendre l’air. Le premier endroit où je décidais de me rendre fut La Marina. Un endroit que j’appréciais tout particulièrement pour sa magnifique vue sur cette immense étendue d’eau. J’avançais donc dans ce magnifique endroit, mes tongs claquant à chaque pas contre mon talon. J’avais opté pour le look été, décontracté, il faut dire qu’il fait plutôt chaud ces jours à San Francisco et le mini short en jean que je portais était donc vraiment l’idéal pour ce genre de temps avec un petit haut tout simple et léger. Je passais une main dans mes cheveux que j’avais décidé de laisser détacher et qui était légèrement secoué par le vent et alors que je déposais mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez j’aperçus une tête familière sur la terrasse du joli petit café. Martin. Je m’entendais plutôt bien avec lui, en fait nous avons couché ensemble tous les deux et je devais bien avouer que de ce que je me rappelais la soirée avait été franchement très agréable. La suite cependant était devenue plutôt étrange, mais enfin il restait quelqu’un avec qui je m’entends plutôt bien. J’affichais donc un sourire et je m’approchais du jeune homme. Sans même demander je m’asseyais sur la chaise juste à côté de lui, de toute façon je savais qu’il ne dirait pas non pour que je m’asseye ici, enfin en tout cas j’espérais. Je le regardais avec un immense sourire. Salut toi ! Comment ça va ? Lorsque je le voyais je ne pouvais m’empêcher d’avoir ce petit air un peu charmeur et taquin. C’était bien ça le problème. Un petit jeu c’était installé entre nous deux, un petit jeu qui faisait que je me posais énormément de question. Nous étions tous les deux très taquin notamment par rapport à cette fameuse soirée où nous avons couché ensemble. Je ne savais plus vraiment comment prendre les choses à présent, j’aurais pu simplement en parler avec lui pour mettre les choses au clair. Mais je n’y arrivais tout simplement pas. En fait à chaque fois que je le voyais je passais un super bon moment et je me disais il faudrait peut-être qu’on reparle de ce qu’il s’est passé, mais jamais je n’arrivais à placer le sujet dans la conversation. Enfin disons que je ne cherchais pas vraiment le moment pour le placer non plus. Pourtant si je faisais vraiment l’effort je savais très bien que je pourrais trouver, mais peut-être que j’avais peur de ce qui pourrait ressortir de cette conversation. Avec la situation j’en étais venue à me demander si Martin ne s’attendait pas à ce que cette simple histoire de coucherie n’aille plus loin et autant vous dire que je ne le voulais certainement pas. M’attacher à quelqu’un n’était pas de mon genre, pas du tout même et ce n’était pas prêt de changer. Même si Martin était quelqu’un de très charmant, je ne voulais en aucun cas retomber amoureuse. J’avais donc peur d’apprendre que lui s’était attaché parce que c’est vrai que la situation était franchement bizarre entre nous et qu’il y avait matière à se poser des questions. Mais enfin pour le moment je n’allais pas recommencer à me poser toutes ces questions, nous n’avions même pas encore commencé à discuter.

En me rendant à la Marina je ne m’attendais certainement pas à croiser Martin. Il faut dire que tous les deux on se croisait que de temps en temps, souvent par hasard. Je ne cherchais pas forcément à le revoir tout le temps et lui non plus d’ailleurs. C’était très bien comme ça d’ailleurs parce que les garçons collants ce n’était pas vraiment ce que je préférais. En plus à chaque fois que je le voyais je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il était bel et bien amoureux de moi ou non. C’était embêtant, je ne voulais pas qu’il tombe amoureux de moi, je voulais que personne ne tombe jamais amoureux de moi étant donné que je ne comptais pas tomber amoureuse de qui que ce soit. Je ne voulais donc pas lui faire du mal, surtout que je m’entends super bien avec Martin, c’est un bon ami et je ne voulais pas que des sentiments viennent gâcher notre relation, ça serait franchement dommage. Mais enfin c’est le genre de choses qu’on ne peut pas vraiment contrôler. Après tout je dis toujours que je m’interdis de tomber amoureuse, mais un jour ça peut très bien me tomber dessus et je ne pourrais rien faire d’autre qu’accepter mes sentiments. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut vraiment contrôler c’est pour ça que j’évite de connaître mieux les garçons que je rencontre. Ca m’évite tous les éventuels sentiments que je pourrais ressentir normalement. Enfin bref, j’avais donc rencontré Martin et je m’asseyais en face de lui pour discuter un moment, je me doutais bien qu’il n’allait pas refuser un peu de compagnie et s’il préférait être tout seul je savais qu’il ne se gênerait pas pour me faire une remarque. Je posais mon sac à main au sol et la serveuse s’approcha directement de moi pour prendre ma commande alors que je venais à peine de dire bonjour au jeune De Thomas. Je commandais simplement un petit verre de Coca bien frais pour me rafraîchir un peu, ça ne pourrait que me faire du bien avec la chaleur qu’il fait ici. Je reportais ensuite mon regard sur Martin alors que la serveuse s’éloignait et celui-ci me demanda comment j’allais et il me demanda si j’étais partie en vacances cette année. Ah les vacances. J’avais longuement hésité. Au départ je devais rentrer chez moi dans ma ville natale, en Italie, pour dire bonjour à ma maman. Je devais m’y rendre avec ma sœur de cœur Holly, mais celle-ci n’avait pas le droit de prendre l’avion malheureusement. Maintenant il y avait cette fameuse proposition de l’université pour partir à Cancun. Autant dire que j’avais immédiatement intéressée des vacances gratuites comment est-ce que je pourrais cracher dessus ? Je comptais m’y rendre dans quelques jours et profiter de l’endroit paradisiaque que c’était durant un bon moment. Mais ça va très bien jeune homme ! Par ce magnifique temps je ne peux qu’avoir le sourire. Pas encore partie en vacances non, mais je vais aller faire un petit tour par Cancun, profiter un peu de l’offre de l’université. Et toi tu vas partir ? La serveuse m’apporta ma boisson juste après, je sortais mon porte-monnaie pour lui payer immédiatement et je pris une gorgée de mon Coca. J’avais bien évidemment remarqué que Martin me lançait un sourire charmeur. C’était devenu comme une habitude entre nous deux. On se taquinait énormément, on se cherchait sans arrêt. Je poussais d’ailleurs mon sourire charmeur un peu plus loin en glissant mon pied vers sa jambe pour la caresser doucement. C’était simplement pour l’embêter un peu bien évidemment, il n’y avait rien de bien particulier là derrière. Puis j’étais loin de me douter qu’il pensait que j’étais amoureuse de lui. Sinon je n’agirais pas comme ça, enfin oui je continuerais à agir comme ça peut-être, mais je lui aurais immédiatement fait comprendre que je n’étais pas du tout amoureuse de lui. Je m’entends super bien avec lui c’est clair, mais je ne le connais pas non plus super bien. Il est très beau aussi ça je ne peux pas le nier. Mais non je ne suis pas amoureuse de lui. De toute façon pour que mademoiselle Jordan Calabresi tombe amoureuse il faudrait un sacré miracle. Non je ne ressentais rien du tout pour lui, mais j’aimais le taquiner comme j’étais en train de le faire. Je buvais en même temps mon Coca, faisant comme si de rien était. Mais en y repensant ce n’était peut-être pas une si bonne idée car moi-même je croyais que Martin était amoureux de moi et avec la façon dont j’agissais il allait finir par se faire des idées, se dire qu’il a peut-être une chance et je ne voulais surtout pas qu’il pense ça. Je retirais donc mon pied pour le remettre à l’endroit où il était avant. Ce n’était jamais facile de savoir comment je devais agir avec lui, vu que j’étais persuadée qu’il était tombé sous mon charme après cette fameuse nuit. Et quelle nuit ! Je ne pouvais pas le contredire à ce sujet nous avions passé un moment plus qu’agréable, Martin était une de mes meilleures conquêtes sans aucun doute. Mais voilà ça s’arrêtait là, je ne voulais rien de plus, je ne voulais aucune attache, rien du tout. C’était comme ça. Cependant il y avait bien quelque chose d’inhabituel dans le déroulement des choses. Lorsque je couche avec quelqu’un ce n’est vraiment pas dans mes habitudes de devenir ami avec le mec. En fait j’aurais plutôt tendance à éviter de revoir la personne. Mais là avec Martin une sorte d’amitié s’était formée entre nous, malgré le fait que je me méfiais beaucoup de ses sentiments. C’était comme ça, pour une fois c’était différent et ça ne me dérangeait pas plus que ça, même si c’était plutôt étrange pour moi. Ce n’était pas dans mes habitudes. Enfin bon c’est vrai que j’avais un meilleur ami avec lequel je couche régulièrement, mais enfin lui c’était encore une histoire totalement différente. Martin et mon meilleur ami était donc les seuls avec lesquels j’avais fait une exception. Si je revoyais le mec c’était plutôt pour recoucher avec lui, mais certainement pas pour faire ami-ami avec comme c’était le cas avec Martin aujourd’hui. Enfin bref, je continuais de boire mon Coca tout en le regardant avec un petit sourire.

corbeille, membre supprimé.