Maria O'Berkeley
♣ Edward O'Malley

Elle aurait voulu l'empêcher de l'embrasser comme il l'avait fait, mais une fois ses lèvres contre celles de l'homme, Maria ne su quoi faire...si ce n'était le laisser agir comme il le souhaitait tout en espérant simplement qu'aucun élève ne passe par ici à ce moment-là.

« Quelqu'un n'a pas aidé à mon sommeil à vrai dire. »

Souriant poliment à l'homme, Maria se voulait rester très professionnelle au vu de l'endroit où ils se trouvaient actuellement. Elle ne voulait surtout pas qu'un ou une élève ne les aperçoive. Il ne manquerait plus que cela. Il y avait eu tellement de blabla et de médisances autour de leur séparation que Maria ne voulait pas – pour le moment – que quiconque ici ne soit au courant de ce qui s'était passé entre le professeur d'Histoire-Géographie et elle au cours de la nuit. D'ailleurs, Maria ne savait pas ce qu'ils étaient vraiment maintenant...en couple ? Amis ? Amants occasionnels ? Elle se perdait un peu dans tout cela, et la brunette était quasiment certaine qu'Edward était tout aussi perdu qu'elle après cette nuit, aussi délicieuse et appréciable fut-elle.

Ce qui est un peu étrange avec Edward, c'est qu'il avait toujours cette mauvaise habitude de poser des questions rhétoriques. Et il est important de savoir que la brunette ne supportait nullement qu'on ne lui laisse pas donner son avis, surtout sur un point qui la concernait. Levant les yeux au ciel, la brunette le laissa filer, tourna les talons et retourna dans son bureau en attendant qu'Edward n'arrive pour lui apporter de quoi se nourrir. Il n'avait nullement besoin de savoir qu'elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. D'ailleurs, il n'en saurait absolument rien. Fermant la porte de son bureau derrière elle, Maria alla s'asseoir sur le canapé de son bureau et ne tarda pas à ressentir l'irrésistible envie de se laisser aller à s'allonger sur ce fameux sofa qui semblait l'appeler l'incitant alors à dormir un peu. Mais non, elle tînt bon jusqu'à voir arriver Edward avec un des plateaux de la cantine de l'université sur lequel étaient disposés des tonnes de choses. Elle reconnaissait bien l'appétit d'ogre de l'Irlandais.

« Regarde un peu ce qui est au menu ! »

L'exclamation d'Edward fit sourire Maria qui se mit alors en tailleur sur son canapé en voyant approcher l'homme avec son plateau. Il semblait plus intéressé quant à être le premier à dévorer tout ce qu'il y avait sur ce plateau plutôt que de la voir manger elle. Il avait prit des pizzas. Pourquoi pas... Attendez, il avait tout prit en double ?! Il...il comptait...manger avec elle ?

« Tu...vas manger ici ? »

Elle qui voulait garder secret cette ébauche d'histoire qui renaissait entre eux, ce n'était pas gagné avec un homme comme Edward O'Malley, maintenant elle le savait. Mais ça ne l'effrayait pas plus que nécessaire. Il fallait dire qu'elle commençait à savoir canaliser la bête..ou presque.

Comme à mon habitude, lorsqu'il s'agit de nourriture, je mange pour quatre. Ainsi, quand je mange avec Maria, ou bien que je fais à manger pour elle, elle se retrouve bien vite avec une tonne de nourriture dans l'assiette. À mes yeux, elle doit manger, et beaucoup pour se maintenir en forme. Je déteste au plus haut point ne la voir manger qu'une misérable petite salade en guide de déjeuner ou de dîner, et elle le sait très bien. Elle fait du sport, il faut bien compenser avec de la nourriture, non ? Déjà qu'elle est végétarienne...

« Tu... vas manger ici ? », me lança-t-elle à peine je m'approchais de la petite table basse près du sofa dans lequel elle était installée. Et là, je m'immobilisais. Pourquoi demandait-elle cela ? Ça paraissait assez logique que oui, j'avais bien envie de déjeuner avec elle en tête à tête dans son bureau, et m'assurer par la même occasion qu'elle acceptera de dormir après histoire de lutter un peu contre sa fatigue. Néanmoins, je me posais d'un coup plusieurs questions. Peut-être que ce déjeuner symboliserait le fait que nous soyons de nouveau ensemble et qu'elle n'en avait pas envie ? Ou bien peut-être qu'elle n'avait pas envie qu'on nous voit ensemble, que l'on éveille des soupçons sur notre histoire ? Peut-être, peut-être... J'avalais difficilement ma salive, me sentant d'un coup totalement idiot. Et, comme je n'avais pas envie de paraître pour le pauvre petit idiot qui croyait bien naïvement pouvoir de nouveau profiter de celle qu'il aime, je me rattrapais en lançant un : « Euh... et bien non, bien sûr que non. »

D'accord, je mens très mal. Je relevais les yeux vers elle et lui adressais un sourire un peu stupide, avant de déposer sa salade, sa pizza, son dessert et la pomme sur la table basse avec les couverts et la bouteille d'eau à côté. Puis je me redressais et passais ma main dans mes cheveux avant de me gratter nerveusement la nuque. « Bon et bien... je vais retourner à la cafétéria moi... bon appétit. » Oui Edward, c'est ça, tente de te rattraper.

Qu'est-ce que cette nuit signifiait ? Pour ma part, tout était simple dans mon esprit. Dans la mesure où je n'avais pas rompu avec Maria, il semblait clair que mon plus grand désir, était de pouvoir me remettre avec elle, pouvoir profiter de sa présence tous les jours. Mais elle, que pensait-elle ? Pour le moment étions nous de simples amis qui passent du bons temps ensemble accompagné de quelques parties de jambes en l'air ? Ou bien étions nous de nouveau au début d'une relation ? Si elle ne semblait pas vouloir s'afficher ici, alors qu'à la base, on se fiche de l'avis des étudiants, cela me mettait de grand doute quant à ce qu'elle pouvait bien penser. Je me dirigeais donc vers la porte et me tournais une dernière fois vers elle, mon plateau toujours à la main. « Fais moi juste le plaisir de manger et de faire une petite sieste s'il te plaît. »

Maria O'Berkeley
♣ Edward O'Malley

Maria ne voulait pas brusquer l'homme avec sa question, ni même le mettre mal à l'aise. Seulement la brunette était quelque peu perdue quant à leur 'relation' à proprement dite. Certes, ils avaient passé la nuit ensemble et Maria était très heureuse de cela, bien-sûr, mais elle ne voulait pas que les gens spéculent sur Edward et elle alors qu'elle-même ne savait pas réellement quoi penser de toute cette affaire. Ils n'avaient pas parlé de cette nuit, et Maria ne pensait pas que c'était le lieux et le moment pour cela. Ils pourraient en parler, bien évidemment la brunette ne demandait que cela, seulement pas ici et pas maintenant.

Voilà pourquoi, lorsqu'Edward lui expliqua qu'il n'avait pas vraiment l'intention de manger avec elle – alors qu'il avait certainement pensé le contraire à la base, Maria ne dit rien, ne sachant pas du tout si elle était dans son droit de lui demander de rester, ou bien si au contraire il était préférable pour eux deux qu'il quitte ce bureau et qu'il aille manger à la cafétéria. Vraiment, la brunette était complètement perdue face à cette situation qui était pour le reflet même de ce qui se passait entre eux de manière générale.

Une fois qu'Edward fut parti, Maria poussa un long et profond soupir témoignant pour elle de sa fatigue mais surtout de ce qu'elle pouvait ressentir présentement. Elle avait véritablement envie de donner une nouvelle chance à Edward car au fond d'elle, Maria savait pertinemment que les choses fonctionneraient à merveille, seulement...elle avait fait énormément de mal à l'homme et n'était pas sûre à l'idée qu'il veuille bien d'elle à nouveau en retour. Cette hésitation de la part d'Edward serait tout à fait légitime, et la brunette pourrait tout à fait l'envisager. Mais...pour cela il leur faudrait en discuter, et au plus vite si possible.

* Idiote. * pensa t-elle d'elle-même face à sa réaction lorsqu'Edward avait amené le plateau. Ils auraient pu manger ensemble sans que cela ne veuille rien dire. Mais non, comme toujours il avait fallu qu'elle aille compliquer les choses. Quelle imbécile faisait-elle décidément. C'était finalement à croire que Maria ne voulait pas vraiment que les choses aillent mieux, qu'elles s'arrangent pour de bon entre Edward et elle. Et pourtant...

Mangeant malgré tout, la brunette ne put retenir un sourire en goûtant la pizza. Il avait toujours su ce qui serait susceptible de plaire à la brunette. Et encore une fois, il avait tapé dans le mille avec cette pizza au fromage. Elle l'adorait. Mais cela n'ôta nullement de l'esprit de la brunette qu'il faudrait qu'elle et l'Irlandais parlent de toute cette histoire qu'était apparemment la leur. Même si cela devait être douloureux pour eux.


Fin.

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