Flash-Back

10h30

Ce soir ?
« Oui, et costume obligatoire. »
Ca j’y aurai pensé tout seul.
« Alors à ce soir. »
Je ne viendrais pas seul.
« Ah bon ? »
Oui, ma compagne sera avec moi.
« D’accord, mais ne soyez pas en retard ».

Fin Flash-Back


Flash-Back

17h

Qui peut venir ?
« Moi, Sean et Donna »
Trois c’est déjà pas mal. Ca devrait aller même d’ailleurs.
« Quand et où ?
21h au Club House.
« On y sera. »

Fin Flash-Back


20h30

Cheyenne ?

Frappant à la porte de la chambre, Andrew entendit juste des soupirs.

C’est bon j’ai compris, tu n’es pas prête.

Retournant au salon, il mit ses mains dans les poches de sa veste et il fit à nouveau les cent pas dans la demeure de la jeune femme. Martha et Alexis n’étaient pas là, mais elles devaient finir de s’habiller elles aussi pour la soirée. En effet, aujourd’hui Andrew allait à sa première séance de dédicace. Il avait sortit un livre et son éditrice l’avait appelé en milieu de matinée pour le prévenir. Il avait eu le temps de rentrer chez lui après les cours et de prendre une douche, avant de passer un smoking. Seulement Cheyenne n’était pas prête. Elle lui avait ouvert la porte, enroulée dans une serviette de bain. Il s’était mit à sourire, mais elle l’avait vite fait redescendre sur terre. Il l’avait donc laissé partir dans sa chambre pour s’habiller. Mais ça faisait déjà une demi-heure qu’elle se préparait et apparemment elle ne trouvait rien à se mettre. Allant à nouveau vers la porte de la chambre, il y entra sans frapper et il avança jusqu’à la jeune femme.

Je peux peut-être t’aider ? Tu as de très belles robes, il y en a bien une qui doit convenir. Quoi que nue, tu es encore mieux ?

Souriant à la jeune femme, il fronça les sourcils.

Hum non, toi nue, je garde ça pour moi.

Aidant donc la jeune femme à trouver de quoi s’habiller, il la laissait évidemment avoir le dernier mot. Il se rendait compte à quel point une femme avait du mal à choisir une robe. « Celle là me fait de grosses fesses. », « Celle là met trop ma poitrine en valeur ». Puis, quand il expliquerait que « La bleue est jolie », elle dirait « C’est tout ? » et il répondrait « Toutes te vont », puis elle dirait « Tu ne le penses pas. », il dirait « Non, mais je préfère l’autre. » et on en reviendrait aux premières questions et surtout à celle qui est « Tu ne trouves pas qu’elle me grossit ? ». Donc il essayait tout de même de rester en retrait.

Ca va bien se passer.

Il voyait aux membres tendus de la jeune femme et à son expression faciale qu’elle était très tendue. Passant ses bras autour de la taille de la jeune femme, il l’embrassa dans le cou, et lui expliqua encore une fois ce qui était prévu. Les photographes étaient ceux qu’il avait vus comme étudiants. Pour qu’ils se fassent la main et pour qu’Andrew puisse avoir des photos de la soirée. Il ajouta que Martha et Alexis allaient les rejoindre là-bas. Réussissant à décrisper un peu la jeune femme, c’était lui qui fut tenu. A vrai dire il ‘était tendu depuis qu’il avait prit sa douche. Seulement il ne voulait pas le montrer face à Cheyenne. Sortant du penthouse, Andrew vit un homme venir vers lui et qui lui demandait de le suivre. Surprit, il accepta, marchant avec Cheyenne. Se retrouvant face à une limousine blanche, il haussa un sourcil, se mit à sourire et regarda la jeune femme. Apparemment son éditrice avait fait fort ce soir.



Get The Party Started - Pink


21h

La porte de la voiture s’ouvrit. Andrew eu juste le temps de sortir, qu’il fut aveuglé. Il y avait plus de flashs d’appareils photos que prévus là non ? Aidant sa compagne à sortir de la voiture, il la laissa venir à ses côtés. Elle marchait à son bras et il pouvait sentir sa tension. Il était aussi nerveux qu’elle, mais il essayait de sourire. Faisant parfois des signes de la main, il entra finalement dans le clubhouse, quand il vit sa mère et sa fille arriver. Alexis sautait de joie en les voyant, mais aussi parce que tout semblait bien se dérouler jusqu’à présent. Martha elle, se sentait dans son élément. Elle avait toujours vécue dans le luxe, les paillettes et les soirées mondaines. Mais Andrew lui, n’était pas du tout à l’aise. Tournant la tête vers Cheyenne, il la prit par les hanches, pour qu’elle se rapproche de lui. Il voulait lui prouver qu’il était là et qu’elle pouvait le coller autant qu’elle le voudrait. L’embrassant sur la tempe, il avança alors, lui expliquant qu’il devait aller voir l’éditrice. Laissant Cheyenne le suivre, il partit voir la jeune femme et il présenta Kathryn, son éditrice, à Cheyenne.

« Bonsoir Cheyenne, ravie de faire la connaissance de la muse d’Andrew. »

Faisant de gros yeux noirs à Kathryn, Andrew essaya de ne pas tenir compte de sa remarque, mais surtout pour que Cheyenne ne lui crève pas un œil avec un de ses talons.

« Andrew, tu vas devoir aller signer des autographes, tes fans t’attendent. »

Soupirant, Andrew ne se sentait pas de laisser la jeune femme seule. Mais apparemment les femmes Holden avaient prévues les choses, vu qu’elles arrivaient vers eux et que Martha avait amené un verre de jus d’orange à Cheyenne. Souriant à cela, Andrew préféra alors s’éloigner, sans oublier d’embrasser Cheyenne. Il ne voulait pas que son éditrice sache que Cheyenne était enceinte. Il savait que Kathryn le tuerait, vu qu’elle voulait à tout prit qu’il écrive des livres à longueurs de journées. Allant donc dans un autre coin de la grande salle, il remarqua qu’il n’y avait presque que des femmes, ce qui le fit sourire.

Pour moi, il ne pouvait jamais vraiment y avoir quoi que ce soit de pire qu'une soirée mondaine pleine de gens que je ne connaissais pas le moins du monde. Et Andrew le savait. Seigneur, je reste persuadée qu'il a dû s'embarrasser au moins quelques petites fois avant de finalement engager le sujet de conversation avec moi tant il a dû être nerveux de ma réaction; Edward me le dit bien assez souvent, je sais être très intimidante sans pour autant automatiquement le vouloir. Mais j'avoue que là, il avait fait fort. J'aurais parfaitement pu lui claquer la porte au nez en lui disant d'aller voir ailleurs si j'y étais, mais il m'a fait ces yeux... Ce regard de chien battu qu'il sait pertinemment m'est irrésistible. Ce petit *** m'avait bien eue, il commençait à me connaitre un peu trop bien. Si j'en étais arrivée au point où il est parfaitement au courant de ces petites choses qui m'angoissent et de ses petits trucs qui me pousseraient à accepter envers et contre tout, c'est que je courais doucement à ma perte.

Et j'allais adorer chaque moment.

Les évènements mis l'un à la suite de l'autre m'ont menée ici, dans mon appartement, à me faire suivre du regard par ma chienne pendant que je faisais l'aller-retour entre le miroir et ma penderie. Encore une fois à ignorer quoi mettre; ce n'était pas comme si les tenues affriolantes faisaient légion dans mon dressing, je connaissais des étudiantes qui étaient bien plus paillettes et tenues de soirée que je ne le serais jamais. J'entendais Andrew s'affairer dans mon living avant de finalement entendre le grondement léger de Rayna, laissant supposer que mon homme n'en pouvait plus de faire les cent pas seul désormais et qu'il était venu me rejoindre. Ces mecs, si impatients, j'étais loin d'être en retard, c'est même lui qui était énormément à l'avance... quoique. Il mentionna le fait que je pouvais tout aussi bien me rendre là bas nue que ça ne le dérangerait pas plus que ça, mais il se rétracta bien vite en me voyant rougir comme une pivoine à l'idée. Je doutais que l'idée ne l'enchante tant que ça, également. Allant chacun de notre côté, moi de nouveau dans le dressing et lui allant s'asseoir sur mon lit pour attendre, je le laissais commenter occasionnellement du regard tout en engageant dans une conversation des plus banale. Finalement, j'arrêtais enfin un choix sur une tenue encore enfermée dans sa house protectrice, ce qui eu pour unique effet de provoquer un angle interrogateur dans la ligne d'ordinaire paisible que formaient les sourcils d'Andrew. Dieux, que j'adorais le laisser pantois.

Sortant enfin de la salle de bain, je ne sais combien de temps plus tard, je réalisais avoir enfin fait le bon choix... au moins, si l'expression d'Andrew était seule indication. Mes cheveux étaient noués, retenus sur l'arrière dans un chignon qui n'en paraissait pas, laissant quelques mèches couler librement sans la moindre retenue. Le maquillage était simple, presque imperceptible mais à l'œil observateur il serait possible de voir les nuances claires qui saupoudraient mes paupières; je n'avais jamais été trop forte pour le make up bien flashant de toute manière et ce fard ainsi que le rose sablé qui perlait mes lèvres allait être bien plus que suffisant. Quant à la tenue, moi qui voulait simple je réalisais doucement que la robe blanche maculée d'argent, croisée dans mon dos en laissant ce dernier nu, allait attirer bien plus de regards que je ne me sentais véritablement en mesure de pouvoir supporter. Andrew dû le réaliser, puisque lorsqu'il pu finalement retrouver usage de la parole, il parla pour rassurer. Je détestais l'idée des soirées mondaines, mais quelque chose me disait que ce n'était que la première d'une longue série et que je pouvais tout autant m'y habituer tout de suite. De toute manière, je le connaissais assez pour deviner que l'accroc que j'ai perçu dans sa voix devait être causé par la même nervosité que moi, quoique je doutais que ses raisons soient semblables aux miennes.

Je survivrais..., dis-je avant de finalement glousser nerveusement, comme si ce traître de corps doutait de ce que mon esprit tentait de se convaincre

Je n'avais jamais été vraiment à l'aise dans les foules, et il m'avait fallu un petit moment avant de m'habituer au fait d'être entourée de tant de gens quand je suis devenue prof. Le fait de n'être pas si loin de mes propres études avaient probablement aidé, mais là, c'était différent. Je n'allais pas seulement être entourée, j'allais être au bras de celui qui attirerait le plus l'attention ce soir. Le succès du livre avait été immédiat et le bouche à oreille avait fait son petit bonhomme de chemin, ce qui était surprenant assez quand on considérait que l'ouvrage n'était pas sorti depuis si longtemps que ça. Ce soir allait être une soirée spéciale en l'honneur d'Andrew, doublé par une période où il irait signer ses livres auprès de ses nouveaux fans. Soit.

En sortant de l'appartement après m'être passé une petite veste, mes yeux s'écarquillèrent à la vue de la limousine noire qui était garée non loin, mais un regard sur Andrew m'informa qu'il était tout aussi étonné que moi. Entendu. Je ne le tuerais pas tout de suite... La route fut silencieuse, noyée de tension alors que je me refusais à lâcher la main d'Andrew, ne réalisant qu'à l'instant où nous allions sortir qu'il avait laisser tracer son pouce contre ma peau, sans vraiment réaliser que la caresse me calmait. Ou bien la calmait-elle, lui? Cela n'avait que peu d'importance. Lorsqu'il posa le pied en dehors du véhicule, le soudain cliquetis nerveux de dizaines d'appareils photos et de flash se laissa entendre et pendant une seconde, j'hésitais à sortir moi-même. Décidément, c'est à croire que tout n'était pas si prévu que ça, puisqu'il semblait aussi estomaqué que moi, probablement occupé à tenter de déterminer qui était en cours de photographie (et donc officiellement convié à couvrir l'évènement) et qui était surplus inattendu. Tendant sa main vers moi, je posais finalement un pied dehors et la réponse vint à lui aussi rapidement que les flash qui me mitraillaient: les étudiants me reconnaissant semblaient ravis, comme s'ils cherchaient à capturer officiellement ce que la rumeur a été rapide à laisser courir au gré des couloirs de l'université. Une seule conclusion venait à leur esprit quant au fait que j'accompagne Holden à cet évènement et j'ignorais si je devais me sentir gênée d'être le centre des attentions ou alors fière de pouvoir ne rien cacher... J'optais pour l'indifférence pour l'instant, tâchant d'ignorer le flash incessant qui martyrisait mes yeux. Au moins, Andrew eut la judicieuse idée de nous faire avancer vers l'intérieur de la salle, non sans quelques saluts occasionnels et sans oublier de me garder proche de lui.

Il me présenta à son éditrice, qui m'accueillit chaleureusement quoi que non sans malice. Puis, elle l'arracha à moi en justifiant qu'il était l'heure d'aller remplir ses obligations contractuelles (à comprendre: faire le beau devant ses fans et aller signer des livres), me laissant plantée là en craignant déjà de devoir passer la soirée à attendre comme une guigne. C'était sans compter sur les femmes Holden, à l'apparence desquelles je laissais échapper un soupir de soulagement et un petit rire à la vue de la boisson que l'aînée m'apportait. Bien. Pas d'alcool ce soir, ce n'est pas comme si j'allais me laisser tenter aussi. Je la remerciais du regard. En revanche, je ne pouvais ignorer les petites mignonnettes qui trônaient sur le plateau du serveur qui me passa de côté, aussi en pris-je un en provoquant en un gloussement de la part de Lex. Ignorant ce que j'avais bien pu faire de si drôle, je lui lançais un regard confus avant de finalement me laisser à nouveau enlacer à la taille, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. A dire vrai, tant de familiarité me troublait quelque peu, mais je m'y habituais petit à petit et sa grand mère et moi prêtons une oreille attentive alors qu'elle s'exclamait de manière enthousiaste sur ce qu'elle adorait ou non durant cette soirée.

Je n'étais pas sûre du temps qui s'était déroulé depuis qu'il était parti, mais lorsque deux bras m'entourèrent à nouveau familièrement, je devinais que le temps devait s'être passé bien plus rapidement que ce que je ne croyais. Les séances de dédicace ne duraient jamais si peu de temps.

Tu as su échapper aux groupies? Woah..., dis-je pour le taquiner quant à l'affluence féminine qui s'amassait, tâchant de ne pas laisser paraître l'infime pique de jalousie qui tentait de percer ma voix. C'était irrationnel, je le savais, mais je pense que c'était plus instinctif que mu par une quelconque forme de raison..

Il grogna. Ou était-ce mon estomac qui réclamait plus de mignardises? Peut-être l'un, sans doute les deux, tout ce que je voulais pour l'instant c'était m'asseoir un peu et enfin profiter de la présence de mon cavalier.

Ta mère est je ne sais où et Lex est partie de ce côté là dis-je en indiquant d'un hochement de tête la direction du bar... Dernière fois que je l'ai vue, elle faisait des yeux doux au barman. Je ne peux pas dire que je vais l'en blâmer, il est assez mignon lui glissais-je avec la même pointe de malice, savourant son air renfrogné quand je lui dis cela avant de sourire pour le rassurer et le convaincre que je ne faisais que le charrier...

Sinon, comment se passe ta soirée? Kathryn ne t'épuise pas trop?, dis-je avant de le laisser me demander d'abord.

L'éditrice avait été particulièrement curieuse et la conversation que j'avais eu avec elle lorsqu'Andrew avait le dos tourné m'avait quelque peu fatiguée. Je ne savais pas trop comment je devais répondre à la moitié de ses question. Le voyant décocher un regard à l'intéressée, je me demandais si Andrew avait deviné ce qui s'était passé. Prenant sa main pour attirer son attention de nouveau sur moi, j'attendais patiemment sa réponse...




{HJ}

1. voilà pour la mise en situation
   
2. t'as pas ré-hébergé la photo utilisée en banner, vilain! Allez zou! Et que ça saute ! xD

Cette soirée lui tombait comme ça dessus. Il aurait aimé que son éditrice le prévienne un peu plus tôt, mais apparemment ça n’était pas son genre. Il avait donc essayé de tout mettre en œuvre, dans son esprit, pour que ça soit clair et ensuite il avait pû en parler à sa famille. Cheyenne faisant désormais partit de sa famille, évidemment. Alors ce soir, il devait assurer. Personne ne devait avoir peur et surtout lui devait se concentrer et ne pas prendre ses jambes à son cou. La première surprise fut de voir une limousine qui les attendait. La seconde surprise, fut qu’un grand nombre de photographes furent présents. Sur le moment, Andrew en oublia les élèves et le fait qu’ils le verraient avec Cheyenne. A vrai dire, il n’y avait pas du tout pensé. Il était avec la jeune femme, ils allaient être parents, alors que tout le monde soit au courant ou pas, il s’en fichait, tant qu’il était avec la jeune femme. Avançant vers la salle, il pû y entrer et voir sa famille. Puis, il alla présenter Cheyenne, à son éditrice, Kathryn. Cette dernière voulait qu’Andrew commence les dédicaces, comme ça il en serait débarrassé. Il était là pour ça et après avoir embrassé Cheyenne, il alla donc voir ses fans. Beaucoup de femmes, ce qui le fit sourire. Tirant sur le bas de sa veste, il se mit à sourire et avança dans la fosse aux lions, ou plutôt aux lionnes. A peine avait-il fait un pas, qu’il les vit arriver vers lui. Finalement c’était un zoo entier qui fonçait sur lui et il avait cette impression qu’il allait se faire piétiner et ne pas en ressortir en vie. Mais il vit un homme grand et très carré venir se placer devant lui. Ouvrant de grands yeux, Kathryn lui expliqua qu’il s’agissait de son garde du corps pour la soirée. Encore une surprise de plus. Laissant donc l’homme faire, il pû finalement signer des autographes sur les livres qu’avaient apportés les jeunes femmes, mais pas que sur les livres … Il avait vu de tout ce soir, de la fan tout à fait normale, qui veut un autographe et une photo, aux mêmes demandes, mais pas des fans beaucoup plus hystériques, voir incontrôlable. Mais dans l’ensemble tout s’était bien passé. Pouvant donc prendre congé de tout le monde, il chercha Cheyenne du regard, espérant qu’elle ne s’ennuie pas, mais surtout qu’elle ne soit pas seule et encore moins mal accompagné. Enfin mal accompagné, plutôt qu’elle soit avec un homme qui oserait la draguer. Arrivant derrière sa compagne, il l’entoura de ses bras et écouta ce qu’elle lui disait. Faisant semblant de rire, il passa sur le côté de la jeune femme et la regarda.

Encore, tu ne sais pas tout. Là j’ai dû aller me rhabiller, parce qu’elles ont été plus que sauvages.

Evidemment il rigolait. Non, il n’avait pas été agressé par des femmes folles de lui. Quoi que pour certaines, c’était un peu juste tout de même. Entendant ensuite la jeune femme parler des femmes Holden, Andrew hocha la tête, avant de se rendre compte qu’elle avait dit qu’Alexis semblait intéressé par un serveur. Alexis avait 12 ans et les serveurs étaient bien plus vieux qu’elle. Fronçant les sourcils, il tourna la tête vers la direction que lui indiquait la jeune femme. Il ne vit pas sa fille, mais il scanna la pièce de son regard pour essayer de l’apercevoir. Rien. Il fut assez déçu, mais il savait aussi que sa fille ne ferait pas de bêtises. Mais ouvrant grand la bouche, il prit un air outré, avant de se renfrogner, face aux propos de la jeune femme, au sujet du barman. Entendant finalement la question de la jeune femme, il resta un peu surprit. Fixant alors Kathryn, il avait espéré qu’elle ne pose pas de questions à Cheyenne. Apparemment, il avait encore beaucoup de choses à apprendre sur les femmes. D’accord, il était partit avec Kathryn pendant les grandes vacances, il avait même pensé à coucher avec elle, mais Cheyenne était trop présente dans sa vie et son esprit, qu’il n’avait fait qu’écrire son livre. Pourtant Kathryn avait plusieurs fois essayé de le tenter, mais rien n’y faisait. Sentant sa main prise au piège, il tourna la tête vers Cheyenne et la vit qui attendait une réponse.

Oh à part le fait qu’elle veuille que je fasse une tournée pour aller de villes en villes signer des autographes et qu’elle veut que j’écrive un autre livre, ça a été.

En effet, elle voulait qu’il parte le plus vite possible pour signer des autographes là où les livres s’étaient le mieux vendus. Mais Andrew avait refusé. Il avait des cours à assurer jusqu’en juin et il voulait garder un œil sur Cheyenne, pour la grossesse. Il ne voulait pas la laisser seule. Même si elle vivait chez lui avec les femmes Holden, il préférait rester là. Pour l’écrire d’un second livre pourquoi pas, mais il devrait voir comment il pourrait le faire. Alors qu’il allait dire quelque chose, il vit une jeune femme arriver avec un livre et un stylo. La jeune femme lui demanda donc de faire une photo et de lui signer un autographe. Se laissant faire pour la photo, il prit le stylo et il attendait qu’elle ouvre le livre, quand il la vit dégager ses cheveux et bomber sa poitrine. Là, Cheyenne allait le tuer ! Se raclant la gorge, il esquissa un faible sourire, avant de fixer cette fan.

Votre prénom ?

L’écoutant répondre, il signa donc sur sa poitrine et il la vit partir toute souriante. Hésitant, il finit par se retourner vers Cheyenne.

Evites de me tuer maintenant je te pris.

Avançant penaud vers la jeune femme, il se glissa à ses côtés et parla doucement à son oreille.

Laisse-moi au moins profiter de toi, de nous et de notre enfant.

Il savait que c’était très mauvais pour sa défense, mais il faisait comme il pouvait. Il allait proposer qu’elle marque son territoire en l’embrassant devant toutes les femmes présentes, mais il préféra s’abstenir, elle serait capable de le frapper pour prouver tout le contraire et l’enfoncer encore plus.

Je ne sais pas s'il était conscient de ce à quoi il s'exposait lorsqu'il plaisantait sur des sujets pareils: jamais auparavant je n'avais ressenti l'irrationalité de la jalousie possessive, mais lorsqu'il mentionna le fait d'avoir dû se rhabiller, que ses groupies ont été plus que sauvages, etc. un éclair malsain passa dans mes yeux, ça je pouvais le jurer. Je pense qu'il dû le voir aussi, parce qu'il me répéta une demie douzaine de fois qu'il plaisantait; peut-être avait-il appris qu'énerver une femme enceinte, sans raison qui valait la peine de mourir pour elle, était suffisamment déconseillé pour qu'il se calme dans ses taquineries au quart de tours.

J'avais toujours été en mesure de calmer l'enfant qu'il était et laisser l'orateur qu'il faisait pantois avec juste assez de mots de vocabulaire pour passer pour un bègue. Lui enlever les mots de la bouche. Le surprendre au point qu'il ne sache plus quoi rétorquer.... J'adorais ça, et il le savait. Ce n'est que lorsque sa tête se tourna à la vitesse de l'éclair dans le but de scanner la salle du regard que je laissais échapper un rire simple et franc. Oooh, Andrew, toujours prêt à tomber dans le premier guet-apens que je te tends, pas vrai? Lorsqu'il répondit enfin à ma question et laissa entendre que Kathryn voulait l'emmener à un book tour, mon regard cliqua de taquin à triste et inquiet. Est-ce que son livre avait-il seulement assez de popularité pour réclamer tout ça? Non pas que je doutais des capacités d'Andrew mais ça me paraissait beaucoup pour le lancement d'un premier roman... à moins qu'Andy ne m'ait pas tout dit et ait été pendant longtemps un auteur caché sous un patronyme que lui seul et son agent connaissait...

Une petite blonde arriva, non sans être flashée par un étudiant en photographie qui semblait prendre plus de photos d'elle que de mon homme, et si elle n'avait pas eu le support le plus incongru pour qu'Andrew y appose son autographe, j'aurais pu ne pas y faire plus attention que ça. Mais il a fallu qu'elle propose un support. Qu'elle propose "son" support. Et Andrew, bêta comme il était, ne se fit absolument pas prier et laissa la pointe de son marqueur dessiner des courbes sur la poitrine de cette femme qui aurait bien mérité que je lui arrache le cœur. Cœur qui, dans mon cas, se mit à battre la chamade en forçant une brusque inspiration. La petite blonde, elle, gloussait de plaisir et trouva à plaisanter avec Andrew qui la complimenta sur je ne sais quoi et elle ria de plus belle. Elle croisa mon regard et dès lors son rire mourut sur ses lèvres, mais ce n'est que lorsque j'ai pris possession des lèvres d'Andrew, laissant on ne peut plus clair le fait que cette blondasse allait rentrer seule chez elle ce soir, qu'elle comprit le message. Le geste n'était pas autant pour satisfaire Andrew que pour faire passer un message clair à cette pimbêche, aussi le baiser prit-il fin à la seconde où elle tourna les talons. Imitant ses gestes, je me retournais pour m'éloigner à mon tour, bientôt rejointe par un Andrew suppliant que je le laisse vivre et désireux de revenir dans mes bonnes grâces.

Il dit quelque chose à propos de profiter de moi, du couple que nous formions, de l'enfant qui était encore à naître, et là, la conversation revint sur ce que désirait Kathryn. Un tour. Que cela soit national ou international suivant la popularité, il partirait pendant des semaines, voire des mois et me laisserait ici toute seule... Super plan. M'approchant de lui d'un air prédateur, dissimulant mes craintes derrière une colère fictive, je laissais mes lèvres survoler doucement les siennes, les frôlant sans les toucher... Je m'apprêtais à dire quelque chose, quelque chose de cynique, en rapport avec son tour, son livre, mais le fait que je soies énervée ne justifiait en rien que je soies cruelle. Préférant me détourner en laissant échapper un bref J'ai besoin d'air, je m'éloignais en direction de la porte menant à l'extérieur, croisant Lex au passage qui me regarda passer bouche bée. Nul doute que le père irait voir la fille pour lui demander son avis sur ce qu'il se passait. Pas sûr qu'il puisse lui donner une réponse. Pas sûr que si on me demandait à moi pourquoi je réagissais comme ça, je sois capable de répondre non plus... La crainte, la colère, la jalousie, la fatigue, tout ça doublé par une tempête hormonale qui me donnait envie de pleurer (de tristesse ou de rage, je ne savais guère) faisait que j'étais plus que reconnaissante lorsque l'air frais de la nuit vint me frapper au visage.

Later

Il me trouva à une petite cinquantaine de mètres de la salle, plongée dans l'obscurité et assise sur ce qui semblait être la dernière table/banc (comme dans les aires de repos) entre le terrain de golf et le club. J'ignorais combien de temps avait passé, mais je ne doutais pas qu'il avait parlé avec Lex et que cette dernière avait encore trouvé une logique infaillible à mon comportement. Je l'enviais, cette petite: elle semblait me comprendre mieux que je ne me comprenais moi-même...

Tu ne vas pas partir, hein?, dis-je d'une voix chevrotante influencée par la fraîcheur ambiante, la crainte de le voir décoller loin de moi dans le seul but de signer des foutus bouquins m'horripilait. J'avais besoin qu'il me dise que ça n'était que l'idée de Kathryn... et qu'il n'approuvait en rien.

Je ne voyais rien de lui, hormis sa silhouette découpée sur les lueurs qui sortaient du club, mais je devinais un sourire fin et rassurant, comme je savais qu'il savait que j'avais besoin de voir en ce moment. Me levant pour aller me lover contre lui (pour profiter de sa chaleur corporelle alors que je me les gelais, me dis-je), je me laissais aller à ne lui dire qu'une unique phrase, qui une fois dite me fit rire plus qu'elle n'aurait dû...

Prochaine fois que tu signes sur un décolleté plongeant, le fait que je te tue sera le dernier de tes soucis, Andrew Holden...

Je ne me savais pas si jalouse. Mais d'un autre côté, ça ne serait pas la première chose que je me découvrirais au contact d'Andrew.

Plaisanter sur le fait que d’autres femmes avaient voulu coucher avec lui, était une très mauvaise idée. Il s’en rendait compte, au moment où il vit le regard de la jeune femme. Oui, alors là très mauvaise idée même. Il s’excusa et essaya de trouver une façon de passer à autre chose. Puis, il expliqua à la jeune femme, qu’apparemment, il aurait quelques endroits à aller visiter pour signer son roman. Il savait que ça ne serait pas non plus quelque chose d’énorme, mais ça lui plaisait à l’avance. Quoi que laisser sa compagne, enceinte, n’était pas quelque chose qui lui plaisait vraiment. Il ne voulait pas non plus que ça pose problème à la jeune femme et encore moins qu’un autre homme pose ses mains sur elle, alors qu’aujourd’hui ils étaient enfin ensemble. Puis, arriva cette jeune femme qui voulait un autographe, mais pas n’importe où. Apparemment sa poitrine était le meilleur endroit pour signer. Sur le moment, Andrew ne vit aucun problème, jusqu’à ce qu’il se retourne vers Cheyenne. Cette dernière s’avança vers lui pour l’embrasser. C’était à la fois étrange, agréable et assez déstabilisant. La laissant se décoller de lui, il eu du mal à réaliser ce qui venait de se passer, mais il demanda à la jeune femme de ne pas le tuer tout de suite et de le laisser profiter d’eux et de leur futur famille. Puis, fixant la jeune femme qui semblait revenir à l’attaque, il fronça les sourcils, pas à l’aise du tout. Seulement, elle ne l’embrassa pas. Elle ne fit qu’effleurer ses lèvres. IL la fixa, ne sachant pas à quoi s’attendre. Seulement, quand Cheyenne se détourna, il fronça les sourcils. Elle voulait prendre l’air ? Alors là, il allait devoir rembobiner le tout, pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Voyant la jeune femme sortir de la pièce, il vit Alexis foncer vers lui.

« C’était quoi ça ? »

Je n’en sais rien du tout.

C’était la pure vérité. Il n’avait aucune idée de ce qui venait de se passer et franchement, il sentait son cerveau qui faisait des nœuds pour essayer d’avoir le fin mot de l’histoire. Parlant alors avec sa fille, il essaya de comprendre ce qui se passait.

« Elle t’aime. »

Je le sais ça.

« Donc, tu ne vois pas le rapport entre son amour pour toi et le fait que tu es signé sur la blonde ? »

Haussant les sourcils, son cerveau percuta enfin. Enfin, pour lui c’était de la jalousie et quelque part il en était fier. Esquissant un sourire en coin, il se disait qu’elle tenait vraiment à lui.

« Effaces ton sourire et vas la voir. »

Tirant la langue à sa fille, il sourit et sortit de la salle. Marchant, il essaya de savoir où elle pouvait bien être. Quelques mètres plus loin, il l’aperçu, assise et il avança doucement, restant tout de même à distance. Mains dans les poches, il ne dit rien et resta à distance. Ecoutant ce qu’elle disait, il esquissa un fin sourire. Alors c’était ça. Elle avait peur qu’il parte et qu’il ne revienne jamais. Gardant son sourire, il la laissa venir vers lui et il la prit dans ses bras. La gardant contre lui, il soupira doucement. Il aimait cette femme et il savait qu’il ferait tout pour la garder près de lui. L’écoutant reprendre la parole, il se mit à sourire de plus belle.

Le seul décolleté que je signerai sera le tien alors.

Posant un doigt sous le menton de la jeune femme, il la vit lever le visage, pour qu’elle le fixe dans les yeux.

Je t’ai dit que je ne partirai plus sans toi.

Embrassant la jeune femme sur le front, il la fixa une nouvelle fois dans les yeux.

Je ne suis pas obligé de partir signer ces livres. Kathryn le veut, mais je décide seul de ce que je veux ou non et ce que je veux, c’est rester avec la femme que j’aime.

Embrassant la jeune femme, il la regarda ensuite dans les yeux.

Je t’aime Cheyenne et je ne veux pas te laisser seule, encore moins depuis que nous allons être parents.

Je savais que c'était stupide. Je n'avais pas à me sentir jalouse, pas comme une gamine de 15 ans craquant devant son premier amour... Mais c'était plus fort que moi, il y avait toujours ce pincement au coeur lorsqu'il portait trop d'attention à une autre femme que moi, et en règle générale je laissais le sentiment couler dans l'abysse d'indifférence duquel il n'aurais jamais dû s'échapper, mais il y avait toujours cette opportunité occasionnelle (comme par exemple avoir mon homme qui se fait flasher par la poitrine un peu trop galbée d'une blonde en furie) où le sentiment revenait avec une vengeance malsaine et me faisait réagir comme une idiote.

Je suis désolée, dis-je doucement alors que je met calais contre lui.

Désolée de réagir ainsi. Désolée de ne pas être plus confiante quand cette inquiétude et cette colère m'étreignait le coeur. Désolée de bien des choses... qu'il me fit oublier d'une phrase qui me fit réagir au quart de tour.

Ne t'avise pas d'approcher ton stylo de moi, Andrew Holden. Tu ne crois pas que tu as déjà bien assez écrit sur moi?!, dis-je taquine, non sans sous-entendre le fait qu'il avait légèrement (juste un petit peu) basé un livre entier sur moi. Mêlé de fantaisie, soit, puisque je n'avais évidemment rien d'une caïd telle qu'il l'avait décrite dans le roman.

Il me souleva le visage, rituel courant depuis que nous étions ensemble, fait assuré pour que je plonge mon regard dans le sien -ou, selon la différence de taille, ses yeux à lui se noyant dans les miens. Il m'assura ne plus partir mais je savais au fond de moi que jouer mes égoïstes n'allait rien arranger. Il allait sentir que je le désirais exclusif et si la malchance se décidait à me tomber dessus, ça allait poser des soucis dans notre couple. Baissant les yeux quelques secondes, je les relevais après avoir passé en revue la totalité des arguments en présence. Inspirant profondément et souriant doucement, je laissais le plat de ma main caresser sa joue, laissant mes doigts glisser jusqu'à souligner sa mâchoire.. Je savais que ça le faisait toujours frissonner un petit peu...

Je te fais confiance... Il n'y avait pas besoin de plus de mots.

Je n'avais pas envie qu'il passe son temps à l'autre bout du pays, mais je ne pourrais jamais exiger de lui qu'il passe le restant de sa vie à mes pieds. Je devais lui accorder du mou. Accorder une confiance que je n'avais jamais confié à quiconque par le passé, surtout si l'on considère comment les choses avaient démarré entre nous lorsqu'il était revenu de sa première absence...

Je pense que tu devrais faire ce que Kathryn te dis... mais y poser des conditions. Des limites. Je ne la connais pas vraiment, mais j'ai l'impression que c'est le genre de femme à mettre les bouchées doubles si ça veut dire une possibilité de plus de profit. je lui indiquais la fête qui battait son plein derrière nous Va pour un tour. Pas trop loin, pas trop longtemps, tu sais déjà à quel point ça me rends dingue que tu n'es pas dans les parages... et je suis sûre que tu n'as pas trop envie de me laisser aux prises des autres femmes de ta vie. Qui sait quels secrets elles pourraient me dévoiler sur toi... ou encore ce que nous pourrions conspirer en ton absence. On ne sait jamais... Je le chariais ouvertement, maintenant, mais j'adorais vraiment ça.

Il me glissa à l'oreille qu'il ne voulait pas me laisser seule, et bien qu'une part de moi était soulagée, je venais de lui démontrer que je ne le serais jamais vraiment... La musique qui s'échappait doucement de la salle vira d'un tempo assez agité à un rythme plus calme, et avant même que je ne réalise ce que nous faisions, je me laissais guider à un slow improvisé, mais bref. Quelques minutes de calme. Quelques minutes de silence (ce qui pour Andrew était à noter dans la liste de ses records personnels)...

Lorsque nous avons retrouvé enfin notre immobilité et notre place l'un contre l'autre, je m'écartais juste un peu pour déposer un baiser chaste sur ses lèvres, avant de me mettre à jouer avec les pans de son col. Il ne portait pas d'apparât. Pas de cravate ou de noeud papillon, il avait toujours été tellement plus galant (ai-je pensé "sexy"? non...) sans. Je fis mine un instant de l'observer un peu plus longtemps avant de laisser une phrase s'échapper comme si je commentais ce que je voulais...

C'est ça que tu appelles "plus que sauvage"? Pauvre Andy, tu ne sais même pas de quoi tu parles.. Je fis claquer ma langue sur mes lèvres dans un ton réprobateur, maîtrisant assez le ton de ma voix pour ne laisser y paraître le moindre sous-entendu. Mais quelque chose attira mon regard, comme un instinct que je m'ignorais, l'attirant dans la direction de la salle, à la porte de laquelle je retrouvais une silhouette reconnaissable parmi mille... Ai-je fait peur à Lexy? Elle a le sourire d'une jeune heureuse, mais il y a quelque chose dans ses yeux qui l'inquiète...

Je ne prétendrais jamais pouvoir lire la jeune fille comme on lit un livre, ou même pouvoir lire de si loin dans ses prunelles d'enfant, mais je commençais à la connaître et certaines expressions étaient aussi faciles à lire que le coeur d'Andrew lorsqu'il voulait quelque chose....

Je le laissais donc s'expliquer, espérant que mon coup de sang n'avait pas inquiété l'enfant outre-mesure. Un vertige me prit à nouveau, comme ça arrivait de temps en temps ces jours-ci et je reculais d'un pas pour retourner m'asseoir sur le banc. Faisant un signe de la main à Lex autant pour lui faire coucou que pour la rassurer et éviter qu'elle ne nous sorte les starting block pour être à mes côtés en un temps record, je levais les yeux vers Andrew. Il avait inquiet, comme à chaque fois que ma tête me tournait, et ma réaction habituelle ne changea pas pour autant: je roulais des yeux et je déclarais l'incident comme clos.

J'aurais dû me douter que rien ce soir ne serait si facile que ce que je voulais... Andrew était doué pour ça... Peut-être même que c'était l'une des raisons qui faisait que je l'aimais autant: parce qu'il me protégeait de moi-même.

Mais ce n'était pas comme si j'avais besoin de telle protection. Si?

Pourquoi est-ce que sa fille de 12 ans avait souvent raison ? Pour ne pas dire tout le temps ? Andrew devait avouer que vivre avec deux femmes ne l’aidait finalement pas à comprendre le comportement féminin. C’était le cas ce soir et il n’avait pas réussit à trouver lui-même la solution du mal être de Cheyenne. Alors, une fois dehors, près d’elle, il l’entendit dire qu’elle était désolée. Il ne dit rien à cela, ne sachant même pas quoi répondre. Il ne fit que la garder près de lui et il lui expliqua qu’il n’écrirait plus sur la poitrine des femmes, mais il préféra ajouter qu’il ne ferait que sur celle de la jeune femme. Ecoutant ses propos, il se mit à sourire.

Sur toi, physiquement, je ne l’ai jamais fait. C’est une chose que j’aimerai bien, en plus si mon livre se vend vraiment bien, imagines l’argent que tu te feras avec un autographe sur …

Faisant une grimace, il grogna.

En fait non, ta poitrine sera uniquement pour moi.

Puis, posant ses doigts sous le menton de la jeune femme, il la fit le regarder. Il lui expliqua par la suite et le plus sérieusement du monde, qu’il ne la laisserait pas. La sentant amener ses doigts sur sa joue, il apprécia ce doux contact. Mais comment faisait-elle pour le rendre ainsi ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais ça lui plaisait. L’entendant dire qu’elle lui faisait confiance, il se mit à sourire en coin. Au moins, elle comprenait ce qu’il disait. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il partirait du jour au lendemain. Oui, il l’avait fait l’été dernier, mais étant en couple avec elle désormais, il ne voulait pas la laisser seul. Il avait déjà un instinct de papa poule, alors avec Cheyenne, le compagnon protecteur serait de mise. Il enchaina aussi, sur le fait qu’il n’avait pas envie de partir loin d’elle et de leur futur enfant. Seulement ce que Cheyenne lui disait, le surprit vraiment. Elle acceptait qu’il aille signer des livres, mais pas trop loin et pas trop longtemps. Pouvoir accorder ces deux demandes n’allaient pas être simple, mais il pourrait aviser si le moment se présentait. Puis, il fronça doucement les sourcils, quand elle parla du fait que Martha et Alexis pouvaient montrer et dire des choses sur lui, pendant son absence. Pour Martha, il n’en doutait pas. Pour Alexis, il ne savait pas vraiment ce qu’elle pourrait dire. Il finit par dire à la jeune femme qu’il ne voulait pas partir, surtout maintenant qu’ils allaient être parents. Il voulait vivre cette grossesse autant que la jeune femme. Evidemment, il n’aurait pas les nausées, les problèmes et tout cela, mais il voulait être présent. Soupirant doucement, il entendit la musique changer et il commença à se mouvoir en rythme. Pouvoir faire cela, sans penser au reste était quelque chose d’agréable et il en profita pleinement. Au bout d’un moment, il la sentit se décoller de lui et il la laissa l’embrasser. Esquissant un sourire, il la fixa dans les yeux et il la laissa faire avec sa chemise. Puis, elle capta son regard et il ne la lâcha pas des yeux. Haussant un sourcil à ses propos, il allait poser une question, quand il vit Cheyenne poser son regard ailleurs. Tournant alors la tête, il vit lui aussi la silhouette de sa fille.

Elle voulait savoir ce qui s’était passé, mais comme d’habitude, elle a été l’adulte de la situation.

Esquissant un sourire en coin, ce dernier se dissipa quand Cheyenne alla s’asseoir. Il n’aimait pas ça. Il voulait d’ailleurs en parler au médecin qui allait suivre la jeune femme. Il n’aimait pas du tout quand elle avait ces sortes de vertiges. Allant s’asseoir près de la jeune femme, il comprit à son regard et à son roulement d’yeux, qu’elle ne voulait pas en parler. Laissant le silence s’installer, il regarda devant lui.

Si je n’ai pas le droit de signer sur ta poitrine, j’aurais au moins le droit de la revoir souvent ?

Tournant la tête vers la jeune femme, un fin sourire au coin des lèvres, il leva les mains en signe de défense.

Simple question et je promets d’être très gentil pour le mériter.

Il leva la main droite et fixa la jeune femme. Evidemment, son sourire ne le lâchait pas, mais elle savait qu’il était sérieux. Andrew pouvait être un gamin, mais sur le fait de vouloir faire l’amour avec sa compagne, ou tout simplement de la voir nue, était quelque chose qu’il prenait très au sérieux.

Quelle idée...

Lexy? L'adulte de la situation? Alors qu'elle avait un père merveilleux et adulte? Oui, bon, l'ironie était là, Andrew n'avait parfois d'adulte que le fait qu'on l'appelle Monsieur.

Non, non, mais vraiment, je suis extrêmement surprise que Lex' se soit montrée si adulte avec toi. Non, mais vraiment, est-ce qu'on ne croirait pas que tu as des réactions enfantines 9 fois sur 10, hein?! dis-je en gardant une trace d'ironie dessinée sur le visage, m'attendant à toute attaque de la part d'Andrew pour me le faire payer

Généralement, il se montrait si adulte que sa manière de se venger de moi et de mon sarcasme n'avait qu'un seul mot: chatouillis. Maudit soit-il, depuis qu'il a découvert que certaines zones étaient nettement plus vulnérables à ces agressions, il ne manquait jamais d'une fois pour me faire savoir que s'il le voulait, il pouvait me transformer très (trop) facilement en une silhouette roulée en position fœtale, réclamant pitié en ne pouvant retenir ses larmes de joie. Enfin... Cela allait à ce point lorsqu'il s'avérait que nous étions à la maison, chez lui ou chez moi, dans notre lit. Là, il pouvait me torturer à volonté et moi j'avais toute possibilité de mouvement pour tenter de lui échapper.... chose qui n'était pas le cas ici.

Il sembla frustré par ce fait, qu'il ne puisse pas se venger de moi sans perdre toute sa crédibilité auprès de ses lecteurs. Soulignant mon manque de coopération à l'idée qu'il me "signe", il continua un petit peu plus.

Si je veux.... ajoutais-je en me relevant, lui tournant le dos et en croisant les bras.

De loin, j'espérais que ça ne semblait pas que je tirais la tête à Andrew, parce que je ne pouvais qu'imaginer le trouble dans lequel cela aurait mis la jeune fille de mon petit ami. Andrew, lui, avait avalé l'appât, le hameçon et commençait à dévorer la ligne: il se mit à promettre d'être gentil, de toute faire pour le mériter, de vraiment tout tout faire pour se montrer digne de ce qu'il aimerait bien se voir produire. Les hommes étaient donc tous pareils, n'est-ce pas?

De la tension de la jalousie vint planer doucement un air plus léger de jeu, et si ni mes chaussures, ni ma robe ne me permettait de trop m'aventurer sur ce terrain hostile, ça ne voulait pas dire que j'allais pas vouloir me faire désirer...

Ah oui? Tu es sûr?, dis-je d'un ton faussement sceptique.

Quelque part derrière lui, j'entendis un clac caractéristique, suivi bien rapidement d'un trouble dans la lumière alors que quelqu'un fermait des rideaux séparant le club de l'endroit où nous nous trouvions. Nous plongeant un peu plus dans l'obscurité et me laissant à sourire en attirant Andrew près de moi..

T'ai-je un jour dit que tu avais une fille extrêmement intelligente? dis-je en passant un bras de part et d'autre de son cou, reprenant position comme lorsque nous avions "dansé" un peu plus tôt, bien qu'attirant son visage cette fois-ci vers moi pour l'embrasser à nouveau... Il faudra un jour que nous tentions de passer une journée sans s'embrasser... dis-je songeuse, quelque part persuadée qu'un jour pareil ne pourrait jamais plus arriver.

Heureusement qu'Andy semblait sur la même longueur d'onde, ça n'aurait pas été si marrant que ça autrement.


{c'court, c'est nul. Désolée, trop de distractions ici... ><}

C’est vrai qu’Andrew n’était pas l’homme le plus adulte de la planète. Mais parfois, il savait l’être et ça rendait certain perplexe. Surtout la fois où Cheyenne l’avait vu avec Alexis. Il avait prit soin d’elle alors qu’elle allait mal, mais il n’avait pas pû s’empêcher de lui sortir une énormité. Elle lui avait dit que ça lui faisait étrange de le voir adulte et tout ce qu’il avait trouvé à répondre, c’était qu’elle devait sûrement avoir envie de lui désormais. Ecoutant ce que la jeune femme ajoutait, il fit semblant de rire, avant de reprendre son sérieux. Chatouillis ? Seulement, cette fois-ci, au lieu d’un fin sourire, qui présageait cela, il fit une moue triste. Il ne pouvait pas se permettre de faire ça, ici. A vrai dire, il le pouvait, mais c’était quelque chose qu’il ne voulait pas que d’autres voient. C’était leur petit moment à eux. C’était peut-être insignifiant pour tout le monde, mais pas pour lui. Alors, il soupira, déçu et regarda la jeune femme. Laissant alors le silence s’installa, il repensa au fait qu’il pourrait signer la poitrine de la jeune femme. Enfin elle ne semblait pas le vouloir, il préféra donc s’assurer, qu’il pourrait encore la revoir. Posant la question, il espérait que ça serait le cas. La voyant se retourner, pour lui montrer son dos et donc croiser les bras, il eu une pensée, qui le fit sourire.

*Il y a aussi autre chose que j’aimerais voir.*

Elle était de dos et il se rinçait l’œil, mais vu qu’elle ne le regardait toujours pas, il préféra dire, qu’il serait très gentil avec elle, pour mériter de revoir sa poitrine. Ecoutant ces deux questions, il fronça un sourcil, essayant de comprendre où elle voulait en venir. Mais i fut coupé par un bruit derrière eux. Se retournant, il vit qu’un rideau était tiré. Souriant, il reconnu sa fille, à nouveau. Douze ans, mais déjà adulte. Gardant son sourire, il entendit un autre bruit, bien plus intéressant. Des chaussures et pas n’importe lesquelles. Laissant Cheyenne prendre les choses en main, il l’écouta parler, avant de la laisser passer ses bras autour de son cou. Posant ses mains sur les hanches de la jeune femme, il finit par laisser ses mains glisser, pour l’entourer de ses bras. Se laissant embrasser, il la regarda, en retrouvant son sourire. Poussant un long et profond soupire aux propos qu’elle venait de tenir, il la regarda et sourit à nouveau.

Je suis d’accord, mais pas aujourd’hui.

Embrassant la jeune femme dans le cou, il posa une de ses mains dans son dos. Il appréciait le fait d’être là, seul avec elle. Alexis avait bien fait de fermer les rideaux. Après tout, autant profiter du moment. Fixant par la suite, Cheyenne dans les yeux, il sourit.

Tu arriverais vraiment à ne pas m’embrasser tout une journée ?

Haussant un sourcil, il vint l’embrasser. Il devait avouer que s’ils jouaient, il risquait très certainement de perdre. Quoi que l’embrasser, ça pourrait aller. Mais faire ceinture, ça il savait qu’il serait le grand perdant. Etrangement une femme pouvait se passer de sexe pendant un temps. Est-ce que ça voulait vraiment dire que les hommes ne pensaient qu’à ça ? Apparemment oui. Se collant un peu plus à la jeune femme, il continua de l’embrasser. Seuls, dans la pénombre. Autant en profiter tant qu’ils ne seraient pas dérangés.