Après quelques instants, elle avala enfin un bout de lasagne. Elle pouvait être fière d’elle, et elle l’était. Elle aurait bien aimé pouvoir manger un peu plus, mais elle ne préférait pas se forcer. Elle avait peur sinon de ne plus du tout vouloir manger à nouveau si elle s’y obligeait trop. Ce qu’elle venait de faire était déjà très bien, et c’est pourquoi elle ne s’obligea plus de rien. Elle pourrait très bien avaler encore une petite chose, mais son estomac lui, disait déjà : « stop ! ». Elle écoutait son estomac, et non pas sa tête. Elle qui normalement réfléchit par la tête, et non par autre chose, et bien voilà une énième exception sur terre. Par la suite, elle lui annonça la mauvaise nouvelle. Ce qui le surprit fortement car il en tomba même par terre, elle aurait presque rigolé, mais là ça ne la faisait pas rire, pas du tout. Si ça ne tenait qu’à elle, elle avorterait tout de suite. Mais il était déjà trop tard pour ça, et elle ne savait même pas si elle serait capable. Un enfant était en train de naitre en elle, elle ne pourrait vivre en ayant dans la conscience le fait qu’elle ait tué un enfant.

J A M E S - Tu pourras toujours compter sur moi quoi qu'il arrive et quoi que tu décides pour cet enfant.

Un sourire apparut sur ses lèvres lorsqu’elle entendit qu’elle pourra toujours compter sur lui, quoiqu’il arrive. Mais lorsqu’elle l’entendit parler de l’enfant, elle baissa la tête, et se sentait coupable de quelque chose. Elle avait peur de ne pas aimer l’enfant et qu’il vive un enfer avec elle. Elle ne se sentait pas prête d’être mère, et encore moins après ce qui s’est passé dans sa vie. Elle voulait reprendre des forces, mais le fait de savoir qu’un enfant allait apparaitre dans sa vie, la rendait de nouveau faible. Elle ne savait pas quoi faire. Elle se mit même à penser à son défunt fiancé, eux qui avaient alors pensé à avoir un enfant, mais ce beau temps était avant l’accident. Elle allait devoir éduquer, élever un enfant sans une présence masculine, en gros sans père pour cet enfant. Elle se mit dans les bras de son meilleur ami, elle ne savait pas du tout quoi dire, et pourtant elle avait envie de dire à James toutes les peurs qu’elle avait au sujet de cette future naissance.

E L Z B I E T A - Je ne sais pas ce que je vais faire avec cet enfant, il ne va pas être heureux avec moi. Je vais avoir peur d’un bébé, la vie est horrible avec moi.

Elle lui dit cela en ayant sa tête tout contre lui, elle ne savait pas s’il avait comprit ce qu’elle venait de lui dire. Elle sentit ses bras se refermer sur elle, et là elle fut heureuse. Elle sut définitivement qu’il serait toujours là pour elle, comme il lui avait dit tellement de fois. C’est une personne comme ça qu’on souhaite à nos côtés pendant toute notre vie. Et là lorsqu’elle l’entendit dire qu’elle rentrait avec lui dès ce soir, elle se retira de ses bras et lui sauta complètement dessus. Elle était plus qu’heureuse d’entendre cette sacrée phrase. Bien sur il y avait des conditions pour qu’elle sorte de cet établissement, et elle en était complètement d’accord. Elle ferait –presque- n’importe quoi rien que pour pouvoir rentrer à la maison, alors ce qu’on lui demandait, elle trouvait ça tout à fait correct mais surtout normal. Elle fit plus qu’un énorme sourire à son meilleur ami, elle lui fit même un gros bisou sur la joue, tout en lui faisant un câlin.

J A M E S - Tu rentres avec moi dès ce soir. Mais j'ai mes conditions et le médecin aussi. La mienne tout d'abord : tu recommences à manger et sans discuter sinon je te ramène ici illico presto. Et celle du médecin : une visite quotidienne pour s'assurer que tout va bien et que tu reprennes du poids. Ce sont les deux seules exigences. Je veux bien tout mettre en œuvre pour que tu te sentes mieux mais c'est à toi de voir si tu acceptes ou non. La balle est dans ton camp.

La joie était enfin là, la vie lui souriait. Comme quoi une seule phrase peut vous rendre plus qu’heureux. Elle avait envie de sauter au plafond, et de faire la fête, même si elle en avait pas les forces pour. En tout les cas, elle avait les forces pour montrer sa joie à monsieur canard. D’ailleurs, pour lui montrer encore une fois que maintenant elle était vraiment prête à se prendre en main, elle prit le yaourt, et le mangea. Elle retrouvait goût à ce laitage, en même temps c’est le seul laitage qu’elle a toujours aimé. Notre chère Elz n’a jamais aimé le lait, ni le fromage, quant aux yaourts, elle les a toujours aimé. Elle le finit même. Avec du yaourt au coin droit de sa bouche, elle dit à James.

E L Z B I E T A - Je viens, je viens, je viens. Et je vais manger, et je ferais tout ce que me diras de faire. T’es le meilleur James. Je t’aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime à la folie !

Et elle lui sauta à nouveau de dessus, et les deux se retrouvèrent par terre. Alors qu’ils étaient au sol, avec Elz sur James, le médecin avec plusieurs infirmières et infirmiers venaient d’entrer dans la chambre, les voyants dans cette position un temps soit peu ambigu. Notre ex-malade se leva d’un coup, aidant James à se lever, et se mit à rire en voyant les têtes du médecin et du reste du groupe. Ils devaient en penser des trucs. Mais au moins ils devaient être contents de voir miss Strauty dans cet état. Elle paraissait beaucoup moins malade, et triste qu’il y a encore quelques heures. Alors qu’ils étaient venus ici pour quelque chose en particulier, aucun d’eux ne parlèrent. Encore peut-être un peu choqués par ce qu’ils avaient pu voir et jusqu’où leur imagination avait put les emmener. Avec un énorme sourire et un soupire, Elzbieta leur dit

E L Z B I E T A - Ne faîtes pas vos choqués, il ne s’est rien passé ici, hein Coin coin ?

En moins de cinq minutes, Elz avait avalé un petit morceau de lasagne, et avait finit un yaourt entier. Cela prouvait qu’elle voulait remonter la pente, et qu’elle ferait tout pour. Elle était heureuse que son meilleur ami soit toujours là pour elle, mais surtout en ce moment. C’est une personne comme ça qu’elle voulait à ses côtés, et ce n’était autre que James. Après avoir entendu la bonne nouvelle, elle sauta littéralement sur James, et les deux se retrouvèrent par terre, dans une position assez ambigüe, alors que le médecin arrivait à ce moment. Il y eut un silence, et ce fut Elzbieta qui le brisa en se mettant à rigoler de la situation dans laquelle elle s’était mise avec James devant un petit nombre du personnel de l’hôpital. Devant eux, elle appela James, « Coin coin », rien que pour l’embêter, et ça la fit encore plus rire. Elle écouta son meilleur ami qui dit lui aussi que rien ne s’était passé. Elle le regarda lorsqu’elle entendit ce nouveau surnom. Elle soupira, et alla préparer ses affaires. Elle se mit à penser, et cette phrase que venait de dire James, lui revenait en tête, et ça la faisait rire, elle se demandait bien d’où venait ce stupide surnom qu’il venait de lui donner.

J A M E S - Non non, il ne s'est absolument rien passé, Miss Elzyzy.

Tout en préparant ses affaires, elle écoutait attentivement la conversation qu’avait le médecin et James à son sujet. Elle prit en considération tous les conseils que James put avoir pour elle. Il avait signé tous les documents pour la faire sortir, et elle en était heureuse. On ne pourrait pas dire qu’elle n’allait plus remettre les pieds ici, mais au moins elle n’allait plus y passer des journées entières, et c’est ça qui la rendait de très bonne humeur. Une fois ses affaires faites, elle se retourna et rejoignit son ami pour faire un sourire au médecin. Ils continuaient un peu de parler, et elle, elle se taisait pour tout simplement écouter. La moitié des choses qu’ils se disaient, elle n’y comprenait pas un mot. Dès qu’elle avait apparut, ils s’étaient mit à parler avec des mots bien scientifiques. Comme s’ils l’avaient fait exprès, enfin elle le savait qu’ils le faisaient exprès pour qu’elle ne comprenne rien. Puis au bout d’un moment elle en eut marre, elle prit la parole, et poussa un petit coup de gueule.

E L Z B I E T A - Bon vous me ferez signe quand vous aurez fini, hein. Ce n’est pas que je m’ennuie, mais un peu quand même. Alors James je t’attends à l’entrée. Au revoir docteur.

Sur ce, elle fit un signe de la main avec un petit sourire, et se dirigea vers la sortie pour y attendre James qui était resté encore un peu discuter avec le médecin. Alors elle, elle en profita pour parler à un infirmier qui était venu vers elle plusieurs fois, mais qu’elle avait toujours recalé. Alors que James quittait le médecin d’Elz, la jeune fille, elle, était en train de prendre un café avec ce jeune infirmier. Et lorsqu’elle vit James, elle salua son nouvel ami, et rejoignit James. Un énorme sourire était présent sur son visage, et à peine à ses côtés, il la regarda d’un air étrange, alors elle se mit à rire. Et elle lui donna une petite tape sur l’épaule, avant de demander.

E L Z B I E T A - Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça toi ?

J A M E S - Ne vous en faites pas docteur, elle viendra tous les jours et je viendrais également faire mon rapport chaque semaine sur ce qu'il s'est passé.

C’est ce qu’elle entendit en dernier avant de s’en aller vers la sortie. Elle en avait eu assez aussi d’entendre parler d’elle comme si elle n’était pas là. Agacée, elle leur avait dit qu’elle en avait assez et qu’elle attendait James à l’entrée de l’hôpital. En l’attendant, elle fit connaissance avec un infirmier qu’elle avait remarqué. Il avait sa pause, et donc lui avait proposé de prendre un café, ce qu’elle accepta tout de suite, car elle avait confiance en lui. Sinon elle n’aurait pas accepté aussi facilement. Mais ici, à l’hôpital, même si elle n’aimait pas cet endroit, elle devait avouer qu’elle s’y sentait en sécurité. Toutes les personnes ici, elle commençait à les connaitre, donc elle n’avait pas peur d’eux. S’il ne s’agissait pas d’un hôpital, elle y resterait bien plus longtemps, mais elle avait saturé là. Elle ne pouvait vraiment plus y rester un jour de plus. Alors qu’elle buvait un petit café avec lui, elle ne remarqua même pas ce que voulait vraiment l’infirmier. Ce n’était vraiment pas le genre de choses dont elle faisait attention maintenant. Dès qu’elle vit son James, elle le quitta, et alla vers lui.

J A M E S - Non, il n'y a rien. Je suis prêt. On y va ou tu préfères rester ici avec ton nouvel ami?

C’est vrai qu’elle ne comprit pas du tout pourquoi il lui répondit ainsi. Elle le regarda bizarrement. Son regard se posa sur l’infirmier, et elle lui fit un signe de la main pour lui dire au revoir. Elle le reverra plus tard, car étant donné qu’elle devait venir ici tous les jours, elle le reverrait bien un de ces jours. Elle sortit avec James, et une fois dehors, elle s’arrêta. La « réaction » de son meilleur ami la perturbait, elle voulait savoir pourquoi il avait répondu de cette façon. Elle ne pensait pas une seule seconde qu’il pouvait s’agir en quelque sorte de jalousie. Juste devant la porte de l’hôpital, elle le regardait. Un silence s’imposa, et cette fois-ci ce fut lui qui ne comprit pas pourquoi elle faisait ça. Elle soupira, et ne sut même pas comment lui demander. Puis enfin de compte, elle laissa tomber et se remit à marcher, en suivant James. Elle lui suivait, et un énorme silence s’imposa entre les deux. Comme si un froid s’était installé entre les deux.

Elle ne savait pas quoi dire de toute façon. Et s’il voulait parler, qu’il le fasse, elle n’était pas contre ça. On ne pourrait pas dire qu’elle avait mal pris sa réponse, mais un peu quand même. C’est surtout qu’elle ne comprenait pas du tout. C’était lui son meilleur ami, la seule personne qu’elle aimera toute sa vie, et voilà qu’il lui demande si elle préfère rester avec son nouvel ami. Maintenant qu’elle y réfléchissait un peu plus, elle se demanda si ce n’est pas ce que l’on appelle « la jalousie ». Mais elle n’y crut pas une seule seconde, il ne pouvait pas être jaloux d’une personne qu’elle connaissait à peine. De toute façon, maintenant elle ne comprenait plus les hommes, et n’essayait même plus de les comprendre d’ailleurs. C’était bien trop dur pour elle, de plus ils l’ont trop bien blessé pour qu’elle fasse de nouveau confiance à un homme qu’elle connaitra à partir de maintenant. James, lui, elle avait complètement confiance en lui, maintenant qu’elle le connaissait depuis quelques temps. Elle savait qu’il serait toujours là pour elle, et qu’il ne lui fera jamais de mal. C’est ça qu’elle aimait chez lui, et qu’elle aimera toujours d’ailleurs.

E L Z B I E T A - Je rêve, ou tout à l’heure tu as fais ton meilleur ami jaloux ?

En lui demandant ça, elle le prit par le bras, tout en continuant de marcher. Puis enfin, elle lui prit carrément la main. La main de son meilleur ami était toute chaude, elle la serra. Comme ça, même si elle n’était pas dans ses bras, elle se sentait en sureté, rien que le fait d’avoir un contact avec lui. Elle le regarda, et lui sourit avec un de ces plus beaux sourires. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas sourit ainsi, et ce sourire, elle venait de le faire à James Callahan.

Une fois chez le jeune homme, elle s’assit sur le canapé, et alluma la télé. Elle ne sut même pas pourquoi ce fut les premières choses qu’elle se mit à faire. C’est comme si c’était des habitudes, mais non pas vraiment. C’est juste qu’elle aimait le canapé de James, mais aussi que la télécommande se trouvait juste à côté d’elle, alors elle avait eut envie de voir ce qui passait à la télé. Puis, elle s’arrêta sur une chaine, et regarda James

E L Z B I E T A - Que fait-on maintenant ?

Aucune réponse. Elle n’avait eu aucune réponse à sa question. C’est comme si sa question s’était perdue dans le vent, et n’avait pas atteint les oreilles de son meilleur ami. Il fit comme s’il n’avait rien entendu, il lui posa une question, complètement à l’écart. Un peu déçue, elle lui répondit négativement. Elle ne savait pas quoi penser. Elle pouvait très bien prendre ce silence pour un « oui », ce qui arrive généralement lorsque l’on fait exprès d’esquiver une question quelconque. Mais en même temps, elle ne savait pas pourquoi serait-il jaloux. Tout au long du chemin, elle regarda la route, sans adresser la parole à James, il venait de la décevoir, elle n’aimait pas se prendre « un vent », comme on peut le dire. Elle venait de s’en prendre un très beau. Mais pourquoi ne voulait-il pas lui répondre ? Cette question trottait dans la tête de notre pauvre Elz, comme si elle n’avait pas eu assez de problèmes comme ça pour que son meilleur ami en laisse derrière, juste par caprice, car oui elle appelait ça du caprice. Il n’y a pas de honte à jaloux, surtout lorsqu’on est meilleur ami. Il a pu très bien s’imaginer une seconde qu’il allait perdre Elz à cause de cet infirmier, mais jamais de la vie.

Enfin arrivés chez le jeune homme, pendant qu’il s’occupait de ses bagages et de la chambre, elle, elle s’occupa à zapper, en essayant de trouver une quelconque émission qui puisse être potable à regarder, mais à cette heure là il n’y avait plus rien de bien qui passait, alors lorsqu’il arriva à ses côtés, elle éteignit la télévision pour lui demander carrément qu’est ce qu’ils pouvaient faire. Le soir commençait à venir, d’ailleurs il était bientôt vingt et une heure. Elle se tourna en sa direction, et le regarda fixement dans les yeux. Elle le trouvait beau, très beau même. Cela, elle le savait déjà : son meilleur ami est un bel homme. Mais surement à cause du fait qu’elle ne l’ait pas vu pendant quelques jours, lui fait réaliser que maintenant à quel point elle pouvait tenir à lui, mais aussi qu’il est parfaitement à son goût. Tout en le fixant, elle se posa une question : pourquoi suis-je amoureuse d’un homme inaccessible, alors que je pourrais avoir un autre ? Lorsqu’elle disait « un autre », elle pensait à James. Bien sur, elle ne comprit pas pourquoi elle se demanda cette chose stupide… pas si stupide que ça tout compte fait.

J A M E S - Je ne sais pas trop. Tu as envie de faire quoi?

Elle soupira car elle n’avait jamais aimé devoir prendre une décision, même si celle-ci n’était pas importante comme par exemple là. Elle ne savait pas du tout qu’est ce qu’elle pouvait bien vouloir faire, c’est alors qu’elle se leva et alla en direction de la chambre qu’il lui avait préparé pour prendre dans ses bagages, de quoi se mettre pour dormir. Mais elle ne comptait pas dormir toute seule dans cette chambre, alors retournant dans le salon, et se remit sur le canapé avec un grand sourire. Avant de faire un énorme câlin à son meilleur ami, elle avait besoin d’affection que ce soit elle qui le donne ou alors qu’elle le reçoive. Elle avait envie de faire énormément de câlins à James. Vis-à-vis de lui, elle lui était très reconnaissante. C’était tout de même grâce à lui qu’elle était ici maintenant, à cette heure-là. Elle posa sa tête sur les jambes de celui-ci, et de ce fait, elle voyait la tête de son ami au dessus d’elle, ça la fit bien rire. Dans cette position, on voit toujours les gens autrement, et d’une façon bien rigolote.

E L Z B I E T A - Je n’ai pas envie de dormir toute seule, je peux dormir avec toi ?