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Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyLun 26 Jan - 1:29


    « C'est certainement pas de ma faute si je l'ignore, en tout cas. Tu l'as bien voulu. Moi, j'ai jamais rien demandé de tout ça. »

    C'est vrai. Pourquoi allait-elle se plaindre de cette façon, l'irritant encore plus qu'il ne l'était déjà ? C'était Parker qui avait décidé de les détruire tous les deux, sans aucune pitié. Leur sort avait été entre ses mains, et elle avait décidé de les serrer de son plus fort pour être certaine que tout serait brisé, cassé, foutu. La jeune femme avait choisi elle-même de vivre une existence maudite et souffrante. Lui aurait tout fait autrement. Ils auraient pu être heureux. Parker avait réfuté cette idée. Maintenant, elle osait venir lui dire que sa douleur était aussi importante que la sienne ? Égoïste. C'était la façon de penser d'Elliot, du moins.

    « La Parker d'avant n'est pas en Amérique. J'en suis certain. Je te vois bien aller, depuis que t'es arrivée ici. Tu pourras pas redevenir celle que j'aimais en un claquement de doigts. Tout comme j'redeviendrai jamais le Elliot que t'as connu. Pardonne-moi ce pessimiste, mais je ne fais qu'être réaliste. Vivre dans le mensonge, c'est dépassé. »

    Sa réputation était déjà construite, on entendait parler de la Parker Stewart 2009, pas de celle d'il y a des années déjà. Le jeune homme s'était forcé à l'oublier, celle-là, quand il avait vu la brunette faire son apparition à Berkeley. Elle ignorait peut-être sa présence, mais lui l'épiait depuis des semaines déjà. Il la voyait agir avec tous ces garçons, ces garçons qui étaient parfois des amis d'Elliot. Il la voyait se faire mener en bateau par des trous du cul. Il la voyait se mentir à elle-même pour plaire aux autres. Ça l'avait dégoûté. Ça lui avait suffit pour faire une croix sur son amour d'enfance. Seulement, la revoir, là comme ça en chair et en os, lui fit comprendre que jamais la flamme ne s'éteindrait entièrement. C'est pourquoi le lien qui les unissait ne pouvait pas se rompre ; pas une nouvelle fois.

    « Pour toujours, c'est possible ? »

    Lui demanda-t-il dans un élan d'espoir. Pendant quelques secondes, voir une minute complète, tout dans la tête d'Elliot lui sembla très clair. Rien ne clochait. Parker revenait, ils rattrapaient le temps perdu, se faisaient l'amour jour et nuit, s'aimaient, riaient, terminaient leurs études, se mariaient et avaient des enfants. Un plan de vie parfaitement romantique. Bien élaboré. Typique de la vie réussite et accomplie. Un nuage apparut cependant dans ses pensées idylliques. Son orgueil, la schizophrénie, ses blessures. Tous ces facteurs faisaient que Parker n'était plus une bouffée de fraîcheur dans son esprit. Elle était une alarme rouge qui sonnait, vibrait et criait dans sa tête. Le jeune homme ne pourrait tout simplement pas s'abandonner à elle à nouveau. Elle était devenue sa plus grande peur, trop grande pour être affrontée.

    « Me ressaisir, Parker ? Tu crois quoi, que je suis juste dans une mauvaise passe, une petite dépression ? La schizophrénie, c'est pas un virus que tu chasses d'un revers de main. C'est pas un état d'esprit que je contrôle ! Si tous les schizos pouvaient se reprendre en main, j'peux te dire que les asiles psychiatriques feraient faillites ! C'est déjà bien que j'en sois pas rendu là, d'ailleurs ! Alors, s'il-te-plaît, arrête de me faire la morale. C'est pas un terrain sur lequel tu veux t'aventurer. »

    Elliot était un grand colérique, c'était bien connu. Il détestait qu'on le contredise, surtout quand ça en venait à sa maladie. Parker ne pouvait pas savoir dans quel calvaire il vivait. Elle n'avait aucune idée de ce que c'était, de se trouver devant un médecin accompagné d'un psychologue, et de se faire annoncer avec gravité qu'on est cinglé. Elle ne savait pas ce que c'était que de devoir se gaver de médicaments, de 14 pilules différentes à prendre matin et soir, pour endormir le monstre qui sommeille en nous. Et que parfois, la dose ne suffise pas à changer ce qu'on est devenu. Le jeune homme n'en pouvait plus, du regard distant de son ancienne meilleure amie, de son ancienne amante. Il détestait qu'elle le regarde comme s'il avait tout faux, comme si elle pouvait le comprendre. Ça le frustrait à un plus haut point. C'est pourquoi il se permettait de lui crier après. Puis elle lui demanda de rester calme. De se laisser faire. Son coeur se mit à battre la chamade, et le sol sembla se dérober sous ses pieds. Mais il tint bon. Que préparait-elle ? Des dizaines de scénarios conçus par ses petits démons intérieurs surgirent dans son esprit. Elle lui voulait du mal, elle s'apprêtait à le poignarder, à lui cracher au visage, à le faire tomber, rechuter. C'est pourquoi, quand elle posa sa main dans son cou, Ellie eu un mouvement de recul brusque et violent. La brunette s'arrêta, planta un regard doux dans ses yeux qui ne tarda pas à glisser jusqu'à ses lèvres. C'est à ce moment que le schizophrène comprit ses intentions. Il ravala difficilement sa salive tout en regardant sa tête s'approcher de la sienne. Elle s'inclina légèrement vers la droite, lui ne bougea pas d'un poil. Quand il sentit le contact de leurs lèvres, il ferma les paupières et laissa une vague de souvenirs l'assaillir. Cette nuit-là, où il avait glissé ses mains sous sa robe, toucher la splendeur de ses cuisses, goûter à l'entre-jambe d'une vierge. De la femme qu'il aimait. Ils étaient jeunes, à ce moment-là, et sans expérience. Leurs souffles s'entrecoupaient, leur anxiété se mélangeait, tout en eux ne faisait plus qu'un. Un tout unique, mais aussi maudit. Leur avenir ? Quel avenir ? Leur relation était vouée à l'échec. Tout avait été clair depuis le moment où les Cromwell les avait surpris en flagrant délit. Puis elle se retira. Ellie n'avait pas vraiment participé à ce baiser, si ce n'était que de fermer les yeux pour ne plus y voir. Il était sous le choc.

    « Non, je ne t'aime plus. »

    Lui dire ces mots blessants le tuait lui aussi. C'était un gros mensonge. L'embrasser avait fait renaître les papillons qui autrefois s'agitaient à chaque fois qu'il pensait à elle, à chaque fois qu'on prononçait son prénom. Mais c'était trop difficile d'aimer. Elliot ne voulait plus être amoureux. C'était terminé. Il valait mieux qu'ils souffrent maintenant plutôt que de s'attacher à nouveau l'un à l'autre et de devoir s'enfuir chacun de leur côté, encore. Parker n'accepta pas cette réponse peu expliquée et peu satisfaisante. C'est pourquoi elle lui sortit un nouveau discours. Il ne su même pas quoi répondre.

    « C'était ton mauvais choix. Mais en tout cas, bravo. Si tu voulais m'enlever ce que tu n'avais pas, c'est réussi. Mes propres parents ont peur de moi. Félicitations Parker, maintenant on est égaux. »

    Il était injuste, consciemment d'ailleurs. Mais s'il devait se montrer aussi méchant pour qu'elle comprenne que ça ne valait pas la peine de réessayer, alors il le ferait. Cette histoire n'était que contradictoire, je sais.
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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyMer 28 Jan - 18:24


    « Je sais. Et je n’aurais pas assez d’une vie pour te dire à quel point je suis désolée. »

    Il avait tellement raison de la blâmer ainsi. Elle était la fautive, et ses propres démons intérieures n’avaient de cesse de le lui rappeler. # Idiote. Tu n’es qu’une idiote, une égoïste. Tu n’as pensé qu’à toi et tu l’as brisé. Aujourd’hui, tu ne peux pas te plaindre qu’il ne t’aime plus. # Ses mains se crispèrent à l’entente de cette voix stridente et agaçante. Elle ne pouvait plus la supporter mais devrait réapprendre à vivre avec puisqu’Elliot ne repartirait pas de si tôt. Du moins elle osait l’espérer. Même s’il ne l’aimait plus, et elle doutait que ce soit le cas, il n’avait pu oublier tous les moments qu’ils avaient pu partager ensemble. Comme la fois où un imbécile embêtait Parker, alors qu’elle n’avait que 7 ou 8 ans, et où Ellie était arrivé et l’avait vaillamment défendue : « Hey toi, touche pas à ma sœur ! ». C’est à partir de cet instant qu’ils s’étaient rapprochés et que la jeune fille s’était sentie réellement chez elle.

    « J’te demande pardon ?! Tu savais qu’j’étais ici et t’as préféré rester cloîtré dans ta chambre à écouter ces voix qui te tuent à p’tit feu ? Waouh. Je pensais vraiment pas que tu voulais pas me voir. Fallait le dire tout de suite Elliot, ça aurait été plus simple. La Parker que tu vois-là est tout de même venue te voir, ce qui apparemment ne t’a pas effleuré une seconde. »

    Il continuait à lui faire mal, encore et toujours, à chaque phrase qu’il prononçait, c’était une parcelle de sa raison qu’il détruisait. Il la rendait complètement folle, et dans les deux sens du terme. Comment pouvait-il lui faire ça ? Il avait conscience de la faire souffrir, et si elle avait fait de même, elle ne se doutait pas une seule seconde que les choses pourraient aussi mal tourner. Lui savait tout ça, mais il ne se gênait pas et l’enfonçait un peu plus chaque minute.

    « J’veux plus te perdre. Plus jamais. »

    Et elle lui faisait promesse sur promesse, n’étant même pas sûre de pouvoir les tenir. Elle avait beau l’espérer de tout son cœur, elle se doutait que tout ne serait pas si simple. Il lui en voulait énormément. D’ailleurs, il se contredisait quelque peu, puisque un instant plus tôt, il avait murmuré qu’il la considérait comme une menace. Maintenant, il lui demandait de rester avec lui, pour toujours. Naturellement, elle exaucerait son vœu si on lui donnait la possibilité de le faire. Mais elle avait de sérieux doutes sur leur avenir ensemble, même si elle ne s’imaginait plus vivre sans lui désormais.

    « T’as même pas la volonté d’aller mieux. Si tu l’voulais, je sais qu’t’en es capable. Quand on veut on peut, hein ? Tu t’souviens ? C’est c’que tu m’as répondu quand j’t’ai dit qu’on pouvait pas être ensemble toi et moi. Et après ça, tu m’as fait l’amour, toute la nuit. T’avais raison Ellie. T’avais raison. »

    Un baiser. Un long silence. Quatre mots. Des larmes. Un cœur brisé.

    « … »

    Parker se força à retenir ses larmes. Elle venait de lui offrir un doux baiser, auquel il n’avait pas participé, et il lui disait maintenant qu’il ne l’aimait plus. Au fond, elle avait redouté ces mots mais avait fini par se convaincre qu’elle n’avait pas à avoir peur. Qu’il l’aimait toujours, qu’il pensait toujours à elle, qu’il ne l’avait pas oubliée. En un sens, il avait dit vrai, parce qu’après tout, il était loin de l’avoir oubliée. Mais il la détestait, il la détestait plus que tout, et ça, c’était difficilement supportable, c’est pourquoi elle détourna subitement le regard, afin qu’il ne se rende pas compte qu’il venait de la briser une nouvelle fois. La première fois, c’avait été lorsqu’il avait dit la haïr le jour de son départ. Et voilà qu’il recommençait. # Tu avais tort, il te hait, il te hait ! Pour lui tu n’es plus qu’un souvenir, tu ne comptes plus pour lui, d’ailleurs t’as jamais compté. Ta raison de vivre vient de te lâcher Parker … # Sa raison de vivre oui. Cela signifiait-il qu’elle devait en finir une fois pour toute ? Bah. Tout serait tellement plus simple. Et à qui manquerait-elle, sincèrement ? Jacob ? Non. Cette histoire n’était probablement qu’une passade, comme toujours. Ses parents ? Elle n’en avait plus, n’en avait jamais eus. Ses amis ? Tous des hypocrites. Elliot ? …

    « J’te crois pas. Tu mens. Mais puisque tu veux me le faire croire, alors j’vais faire comme si je te croyais et m’en aller, j’ai plus rien à faire ici. Pourquoi me faire promettre des choses que tu n’veux pas ? Quoiqu’il en soit. Si jamais tu changes d’avis, je suppose que tu sais où est ma chambre hein ? »

    Ca faisait tellement mal. La brunette s’était éloignée de lui, elle avait fait quelques pas en arrière et s’était adossée contre le mur, de peur de s’effondrer de désespoir si elle n’était pas soutenue par quelque chose de bien solide. Elle n’arrivait à croire tout ce qui venait de se passer. C’était comme un cauchemar dont elle aurait voulu se sortir, en vain. Elle retrouvait l’homme de sa vie, s’emballait, mais découvrait qu’il était atteint de schizophrénie, qu’il était devenu fou par sa faute. Et comble du malheur, il lui disait clairement qu’il ne l’aimait plus, après qu’ils aient partagé un délicieux baiser qui avait fait ressurgir des tonnes de souvenirs. Il avait osé dire qu’il ne l’aimait plus. N’avait-il donc rien ressenti lorsque leurs lèvres s’étaient enfin trouvées ? Elle ne pouvait pas imaginer que c’était le cas. C’est pourquoi elle s’avança, un pas, puis deux, et l’embrassa de nouveau, les larmes inondant son beau visage habituellement si calme, si tranquille. Parker se faisait violente, dure, elle semblait persuadée que ce baiser serait le dernier qu’ils échangeraient. Elle attrapa ses mains, les posa sur ses hanches. Elle avait souhaité profiter de ce moment qu’ils partageaient aujourd’hui, il n’y en aurait sans doute plus de semblables avant très longtemps. A contrecœur, elle se détacha de lui, une mine triste sur un visage rongé par les remords.

    « J’t’aime Elliot, j’t’aime plus que tout au monde. Mais si tu veux plus me voir alors … Tu n’as me répéter, dans les yeux, que tu ne m’aimes plus. Si c’est le cas, j’m’en irais. Je quitterai cette chambre pour ne plus jamais y revenir. Vas-y Ellie. Dis-moi que tu ne m’aimes plus. Dis-moi que tu n’as plus envie de moi, dis-moi que tu n’veux plus de moi et j’m’en vais. »

    Elle avait posé sa main sur la poignée, prête à partir s’il le fallait. Ce geste lui coûtait, mais tant pis, si telle était la volonté du jeune homme, alors elle s’y plierait.

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyVen 13 Fév - 14:09


    « Ouais et bien c’est certain que les six ans que t’as gâché entre nous n’ont pas aidé à allonger notre vie commune. »

    C’était bien injuste, tout ça. Parce qu’alors que les démons de Parker la blâmaient, ceux d’Elliot le faisaient aussi. Ce n’était en aucun cas sa faute, mais comme pour l’enfoncer encore plus qu’il n’était déjà enterré, les voix intérieures de sa tête lui rappelaient qu’il aurait pu la garder auprès d’elle. Qu’il aurait pu réfuter tous ses propos et décider de rester auprès d’elle. Seulement, il ne l’avait pas fait. Il avait écouté les paroles de la femme de sa vie, qui s’avérèrent des foutaises. Elle-même mit un certain temps à s’en rendre compte. Et il était déjà trop tard. Avec le temps cependant, Elliot comprit que rien de tout ce qui s’était produit ce jour-là n’était de sa faute. Ou bien quelqu’un le força à le croire. En effet, sa maladie qui le mangeait de jour en jour réussit à le convaincre que c’était Parker la méchante sorcière de l’histoire – qui n’était même pas un conte de fées. Qu’elle avait tout planifié, que son seul et unique but depuis le tout début avait été de tout lui voler, même son cœur. C’est pourquoi il ne pouvait se réjouir entièrement de la retrouver. Cette colère refoulée depuis tant d’années venait d’exploser.

    « Qu’est-ce que tu voulais que je fasse, merde !? Tu crois que ça me plaît de me faire contrôler sans cesse ? Tu crois que j’ai choisi de vivre dans cet état-là ? Putain Parker. Si je venais pas te voir, c’est que tu me fais souffrir. T’amplifies tout ce qu’il y a de plus mauvais en moi. Probablement parce que t’es la source de mes problèmes, tiens ! »

    Elliot était bien conscient que ses paroles étaient dures, rudes et brusques. Il savait que tout ce qu’il disait depuis le début de ces retrouvailles était tranchant, et laisserait des cicatrices dans le cœur de la brunette qui avait ensoleillé son enfance. Seulement, il ne pouvait plus continuer ce manège dans lequel il jouait avec elle. Il ne pouvait plus se faire du mal. Et Parker l’abattait, à chaque fois qu’elle croisait son regard. Parce que plus jamais ils ne pourraient être comme avant. Plus jamais Elliot ne serait lui-même. Alors tous les deux devenaient fous l’un de l’autre, et fous tout court. Le jeune homme surtout devrait apprendre à se contrôler, si jamais Parker en venait à définitivement faire un retour dans sa vie. Si elle n’avait pas le droit de le confronter, il n’en aurait pas plus l’autorisation. Pourtant, il ne se voyait pas être autrement envers elle. Une partie de lui-même se disait que c’était tout ce qu’elle méritait. Devinez laquelle.

    « J’espère pour toi que ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai toujours été sincère avec toi, mais tu dois me rendre la monnaie de la pièce. »

    Oui, promesse sur promesse. C’est pourquoi Elliot était tellement sur la défensive. Après six ans d’absence, d’oubli, elle refaisait surface dans sa vie et lui promettait d’être à ses côtés pour le restant de ses jours, coûte que coûte ? Comment voulez-vous qu’il soit totalement convaincu de ses paroles si rapidement prononcées ? Il ne la connaissait plus, plus du tout. Il ne savait pas à quoi s’attendre avec ses sottises et ne savait pas non plus dans quoi il s’embarquait en acceptant d’entendre ce qu’elle avait à lui dire. Et pourtant, une envie incontrôlable lui disait depuis le tout début qu’il devait sauter à pieds joints. Peut-être qu’à quelque part, au fond de lui, un Cromwell sain résidait encore.

    « C’est pas du tout le même contexte ! T’es aveugle ou quoi ? Tu vois pas à quel point je souffre ? On parle pas d’une partie de football, d’un examen de mathématiques ou d’un problème à la con. Je suis malade. C’est incurable. Ces satanés médicaments ne marchent qu’une fois sur deux. Je ne peux pas m’en sortir. »

    Qu’est-ce qu’elle ne comprenait pas là-dedans ? Oui, Elliot avait cru longtemps qu’ils pouvaient rester ensemble s’ils le désiraient vraiment. D’abord, il commençait à en douter. Ensuite, on parlait là de schizophrénie. S’il y avait tant d’asiles pour les psychopathes et de détenus en prison, ce n’était pas parce qu’on pouvait s’en sortir si on le voulait. Ellie était certain que ces gens condamnés à la folie ne désiraient pas du fond du cœur être ainsi. Personne ne veut être habité par autre chose, une force malsaine qui vous ronge. Franchement, Parker disait n’importe quoi, juste pour se justifier. D’une façon maladroite, malheureusement pour elle. La situation ne tourna pas tout de suite au vinaigre, par contre. Non, même que les deux universitaires dérapèrent l’instant de quelques secondes. La demoiselle l’embrassa, réveillant en lui des désirs endormis. N’aimant pas se sentir aussi vulnérable et mis à nu, le jeune homme la repoussa et lui affirma qu’il ne l’aimait pas. Un baiser. Un long silence. Quatre mots. Des larmes. Un cœur brisé. Le dire, le faire, avait été la chose la plus difficile pour Elliot. Lutter contre ses démons intérieurs durant six ans était devenu une habitude. Mais briser le cœur de la femme qu’il aimait par contre, ça c’était une tout autre histoire. Beaucoup plus difficile. Et le mal ne passerait pas en avalant une pilule. Non, ce serait permanent. Indélébile. Parker détourna le regard, les larmes aux yeux. Le jeune homme baissa les siens, honteux de son acte, bien qu’il ne le regretta pas.

    « J’t’ai jamais forcé à promettre quoi que ce soit. C’est toi qui enfile mensonge sur mensonge. Parce que je sais bien que tu ne tiendras jamais tes paroles. »

    Ils se séparèrent. Enfin, ils n’étaient pas enlacés à ce moment-là, mais leur promiscuité était considérable. Là, Parker s’éloigna pour aller s’adosser contre un mur, comme de peur de s’effondrer. Le jeune homme, lui, resta droit comme un piquet sans jamais ciller. Ses poings demeuraient fermés, son regard grave et ses muscles tendus. Son cœur battait la chamade et son sang bouillonnait dans ses veines. Il n’était pas enragé, mais il devait se contrôler et se battre contre lui-même. C’était le plus dur combat d’une vie. Se protéger de qui on est réellement. Puis, alors qu’il se décrispait légèrement, Parker revint à l’attaque avec un deuxième baiser, plus sauvage, forcé et passionné à la fois. Cette fois, Elliot y participa, contre son gré. Il goûta aux lèvres de la brunette et aima. Trop. C’est pourquoi à nouveau il la repoussa, plus violemment cette fois. Elle ressortit son discours.

    « Je … je ne … Pars. C’est tout. Je t’en supplie. »

    De toute façon, elle avait déjà sa main sur la poignée de la porte. Un peu plus et elle partait sans attendre sa réponse quoi. Non, Ellie savait que ce n’était pas le message que la jeune femme envoyait. Il savait qu’elle voulait rester. Mais ce serait trop compliqué. Lui demander de rester serait comme dire oui à leur relation. Et ça n’était tout simplement pas possible. Ils ne pouvaient vivre ensemble, amoureux, comme avant. Elliot lui gâcherait la vie. Ne pouvait-elle pas le comprendre ?
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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyDim 15 Fév - 19:47


    « T’aurais dû insister. »

    Lâcha-t-elle. Elle marqua une pause, puis continua.

    « Quand je t’ai dit non, à l’aéroport. Si tu m’aimais tant que tu le prétendais, tu n’aurais pas dû m’écouter. »

    Elliot n’arrêtait pas de lui faire des reproches, comme si elle était l’unique fautive de leur séparation pour le moins difficile. Lui n’avait rien dit, il l’avait laissée partir. Il aurait dû insister, lui dire qu’il ne pouvait pas vivre sans elle. Il n’avait rien fait pour empêcher la décision de la brunette. Certes, sa part de responsabilité était dérisoire par rapport à elle, mais le fait qu’il la néglige ainsi la mettait hors d’elle. Elle avait assez de tort pour qu’en plus de ça il le lui rabatte sans cesse les oreilles avec.

    « Alors tu n’es vraiment pas heureux de me retrouver ? Ton cœur ne bat pas plus vite aujourd’hui ? N’as-tu pas envie de me prendre dans tes bras, de me serrer contre toi ? Même pas un tout petit peu ? »

    A vrai dire, Parker n’attendait plus de grandes déclarations d’amour, pas de sa part du moins. Même s’il l’aimait encore, il ne voulait pas le lui dire. Et dans ce cas, elle n’y pouvait pas grand-chose. Son impuissance à arranger leur relation s’avérait très difficile à supporter. Mais soit. S’il refusait d’avouer qu’il tenait toujours autant à elle, alors elle allait laisser tomber.

    « J’aimerais tellement que tu réussisses à me faire confiance. »

    Qu’il lui fasse confiance ? Après ce qu’elle lui avait fait ? Etait-ce réellement possible ? Non, bien sûr que non. Elle devrait lui prouver qu’elle méritait son estime, elle ferait n’importe quoi pour ça.

    « Laisse-moi au moins essayer ! J’veux essayer de te guérir Elliot, peu m’importe comment, je ne partirais pas avant d’avoir essayé. Ne me rejette pas comme ça, j’t’en prie. Malgré c’que j’t’ai fait … T’es ma famille Elliot. Je ne veux pas commettre la même erreur deux fois. »

    Il était bien plus que sa famille en réalité. Il était son frère, mais pas seulement. Il était aussi son meilleur ami, son amant. Et l’homme de sa vie. Elle ne voulait que lui et n’avait toujours voulu que lui. Simplement elle l’avait remplacé durant toutes ses années, avec tout un tas de garçons qui ne lui apportaient cependant jamais ce dont elle rêvait. Ils n’étaient jamais assez bien, et lorsqu’ils l’étaient, elle préférait couper court à la relation, de peur de retomber amoureuse d’un garçon qui lui ressemblerait trop. Alors Parker évitait tous les garçons nommés Elliot, ce qui virait d’ailleurs à l’obsession au final. Un soir, l’une de ses amies lui avait présentée un Elliot. Un Elliot tout ce qu’il y avait de plus charmant, drôle, séducteur, particulièrement beau. Et elle prétendait qu’il était en plus de ça un excellent amant. Mais la belle Stewart l’avait gentiment éconduit, prétendant un problème de famille qui l’empêchait de sortir avec lui.

    « Je ne risque pas de les tenir si tu ne me laisses pas une seconde chance. J’veux regagner ta confiance. »

    Elle s’était adossée contre le mur mais avait vite quitté sa place loin de lui pour venir reprendre son droit sur ses lèvres. Un baiser d’adieux, auquel il prit pleinement part. Ils s’embrassèrent durant quelques secondes, avant qu’il ne se ressaisisse et la repousse plus violemment. Elle fut surprise d’un tel accès de brutalité, si bien qu’elle en eut le souffle coupé. Elle lui demanda alors clairement s’il l’aimait encore. Et il ne répondit pas. Un simple « Pars. ». Parker lâcha un soupir significatif. Il comprendrait peut-être enfin qu’elle en avait assez qu’il joue avec elle ? Ou peut-être qu’il l’avait compris depuis le début mais qu’il n’en avait rien à faire, animé par un esprit de vengeance qui n’aurait de repos que lorsqu’il lui aurait brisé le cœur. Qu’il se calme dans ce cas, la jolie Stewart ne supportait même pas d’entendre encore celui-ci dans sa poitrine. D’une voix dure, qui laissait clairement transparaître sa déception et sa douleur, elle lui cracha :

    « Dis-le. Dis-le, sans quoi je ne partirais pas. Si tu le pensais tout à l’heure, ça ne devrait pas être difficile de me le dire. Achève-moi, qu’on en finisse. S’il te plaît. »

    Le fait qu’il refuse de prononcer les mots qu’elle attendait l’intriguait particulièrement. Mais bien loin de se faire des idées, elle n’irait plus jusqu’à croire qu’il l’aimait encore. Si tel était le cas, il ne voulait tout de même plus entendre parler d’elle, il lui demandait de partir et de ne jamais revenir. Comment pourrait-elle honorer sa volonté ? Jamais Parker ne serait assez forte pour faire une telle chose. Pourtant, sa main sur la poignée n’attendait que lui pour la tourner et fermer définitivement le livre de leur belle histoire. Il voulait passer à autre chose ? Soit. Elle ferait de même. Difficilement, certes, mais elle lui obéirait bien sagement. Jacob serait sans doute ravi de ce changement de situation. Maxwell aussi. Oh oui, Parker savait où trouver du réconfort ! Mais elle savait aussi que jamais elle n’aimerait comme elle aimait Elliot, et cela l’angoissait. De se dire que jamais elle ne pourrait être pleinement heureuse avec un garçon autre que lui, qui la rejetait froidement et durement. Que jamais plus elle ne sentirait son corps contre le sien. Que jamais plus ses lèvres ne viendraient se poser sur les siennes. Que jamais plus il ne lui soufflerait de mots doux, comme il le faisait avant. Que jamais plus il ne l’aimerait. Il devait faire en sorte qu’elle puisse enfin tirer un trait sur leur relation. Pourquoi ne le voulait-il pas ? Qu’est ce que cela pourrait-il bien lui coûter ? Un simple « Je ne t’aime plus. » Voilà tout ce qu’elle demandait. Etait-ce si difficile ? Il l’avait pourtant fait sans le moindre remord quelques minutes plus tôt. Peut-être voulait-il lui faire autant de mal que ce qu’elle avait pu lui faire. C’était un raisonnement compréhensible après tout. Mais tellement, tellement cruel !

    « Pourquoi … Pourquoi tu m’fais ça ? »

    Avait-elle soufflé d’une voix faible, témoignant de sa lente agonie. Oui, il la tuait à petit feu. Et elle voulait mourir, maintenant. Elle ne pouvait pas attendre qu’il se décide enfin à asséner le coup fatal. Elle refusait d’endurer toute cette souffrance, souffrance qui la torturait et lui tiraillait les entrailles. Se rendait-il compte du mal qu’il lui faisait de par ses mots tous plus cruels les uns que les autres ? Elle était venue pour l’aider et lui l’enfonçait dans un gouffre profond dont elle avait pourtant réussi à sortir autrefois. Les voix se déchaînaient contre elle, encore, et des maux de tête insupportables l’assaillirent soudain, l’obligeant à se laisser glisser sur le mur afin de ne pas perdre l’équilibre. Les larmes déferlèrent sur ses joues, et elle, bien incapable de les dissimuler, plongea son visage entre ses mains, prononçant des phrases inintelligibles dont les seuls mots qu’on pouvait comprendre en tendant l’oreille étaient :

    « J’suis désolée Elliot, tellement désolée, j’suis désolée ! »
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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyMer 25 Fév - 4:52


    « Oh parce que maintenant c’est ma faute si tout est fini ? »

    Il n’en revenait pas. Les femmes étaient décidément trop compliquées pour lui. Il en avait marre, de les voir changer d’avis et de vous reprocher de pas les avoir écoutées par la suite. C’était du gros n’importe quoi. Parker inventait toutes sortes de raisons pour en vouloir à Elliot, pour lui remettre quelque chose sous le nez. Ça n’avait plus aucun sens, et le jeune homme n’arrivait plus à dealer avec ça. Ce qu’elle continua ne fit que l’enrager encore plus. Elle cherchait quoi, là ? Les petits démons en son intérieur ? Parce que si c’était le cas, elle les trouverait bien vite. Dès que le Zêta perdait son sang-froid, il lui était facile de déraper. Certes il ne voulait pas le faire en compagnie de la femme qu’il aimait, mais elle était carrément en train de le mettre au défi, là. Il haussa le ton, incapable de rester serein.

    « T’es qui pour remettre mon amour pour toi en question ? J’ai jamais autant aimé quelqu’un de toute ma vie ! C’est pour ça que je t’ai écouté ! Parce que t’étais tellement convaincue que tu avais raison, merde, que voulais-tu que je fasse ?! »

    S’il l’avait contredit, elle se serait mise à lui gueuler après, à lui dire qu’elle ne voulait que son bien et tout le blabla qu’une fille pourra vous déballer. Alors qu’elle ne vienne pas le faire chier, maintenant, avec ses reproches. Le jeune homme avait fait ce qu’elle avait demandé, exactement, bien que ça l’ait tué, et maintenant elle allait le lui reprocher ? Franchement, ça manquait beaucoup de cohérence, son truc. Elliot avait aussi ses torts dans l’histoire, ça il pouvait l’accepter. Mais ce tort-là en particulier ? Pas du tout. Elle pouvait lui reprocher d’avoir couché avec elle, d’avoir réagit de la sorte, de ne pas avoir été la voir bien qu’il savait qu’elle était à Berkeley. Ça, il aurait pu encaisser et s’en serait même excuser. Mais de ne pas l’avoir réfutée ? Non, elle allait trop loin. Après, elle renchérit en lui remettant sous le nez qu’il n’avait pas l’air heureux de la voir. Moyennement, en effet. Mais ce n’était pas de sa faute, merde ! Sa tête et son cœur se contredisaient, ce qui faisait qu’il ne savait plus quoi penser d’elle.

    « J’essaie d’enfouir ces envies le plus profondément possible dans mes souvenirs. T’es dans le passé, Parker. »

    Réponse bien cruelle qui ne manqua pas de l’achever. De les achever, devrais-je plutôt dire. Les déclarations d’amour n’arriveraient pas, non. Du moins, pas pour le moment. Il se sentait tout simplement incapable de se montrer aussi ouvert à elle, après avoir été complètement détruit. Elle s’attendait à quoi, voyons, en revenant après tant d’années cogner à sa porte ? À ce qu’il l’embrasse, la chérisse et fasse comme si rien n’était jamais arrivé ? On est dans la vraie vie, Bon Dieu. Elliot avait voulu tourner la page, et il y était presque arrivé. Seulement voilà, elle était de retour, et la tâche deviendrait plus difficile que jamais.

    « J’peux rien te promettre. Parce que je tiens parole, moi. »

    Le fait qu’elle lui ait fait tant de promesses non-tenues avait vraiment fait du mal à Elliot, et ça restait imprégné dans sa mémoire. Parker l’aura bien vite remarqué, après tous les sous-entendus qu’il avait faits dans une seule rencontre. La confiance était une qualité que le jeune homme recherchait chez les autres. Il ne savait plus s’il pouvait croire ce que sa sœur adoptive lui disait.

    « T’étudies en médecine, en psychologie ? T’es genre, une sorte de scientifique qui a réponse à tout et qui peut trouver des remèdes miraculeux que des génies du corps humain n’ont pas su trouver ? Chapeau, t’en as fais du chemin, depuis le temps … »

    Lui lança-t-il avec ironie. À ce qu’il sache, Parker n’était pas un chaman ni une âme guérisseuse. Elle ne pouvait rien pour lui, quand est-ce qu’elle allait se rentrer cette idée dans le crâne ? Savait-elle ce qu’était la schizophrénie, putain ? Ce n’était pas quelque chose qu’on prenait à la légère comme elle le faisait en ce moment. C’était grave, c’était une malformation, c’était dans son cerveau, c’était lui. C’était horrible. La brunette se croyait capable de tout, alors qu’elle était si impuissante face au destin d’Elliot. Ça l’énervait royalement, qu’elle soit dur comme fer qu’il pouvait s’en sortir. Comme s’il n’avait pas essayé, même pas une fois ! Le Zêta avait tenté de s’en sortir à plusieurs reprises, ces six dernières années. Rien n’y faisait, son problème mental résidait en lui pour toujours. Il bouffait tout ce qui restait de l’ancien Cromwell, celui que Parker connaissait si bien.

    « Je n’ai jamais cru en les secondes chances. »

    Ça ne servait à rien. Parker pourrait recommencer quand elle le voulait. Lâcheuse un jour, lâcheuse toujours. Enfin, le mot n’était peut-être pas très bien choisi, mais remplacez le par n’importe quel adjectif et ça fonctionnera. On demeure à jamais ce qu’on était au départ. Alors franchement, risquer de se faire briser le cœur une seconde fois, c’était très peu pour lui. Il allait passer son tour, ce coup-ci. Elle n’écouta rien de ce qu’il lui affirmait, encore une fois, et revint à l’attaque avec un second baiser. Cette fois, Ellie n’avait pu résister à l’envie. Seulement, il n’avait pas le droit de succomber. C’est pourquoi cet échange ne dura pas plus de quelques secondes avant qu’il ne le rompe. Il lui demanda de partir, sèchement, tout simplement. Qui avait-il d’autre à dire ? Apparemment, d’autres alternatives existaient, puisque la demoiselle insista encore à lui faire cracher ce qu’elle voulait définitivement entendre. Le jeune homme secoua la tête, furieux. Son ton de voix ressemblait beaucoup plus à une engueulade qu’à une discussion amicale, maintenant.

    « Ce que je t’ai dit ne peut-il pas te suffire pour comprendre que je ne te veux plus dans ma vie ?? »

    Il ne pouvait pas se résoudre à lui dire ce qu’elle attendait. Les mots qui devaient sortir de sa bouche pour convaincre Parker de s’en aller étaient bloqués dans son esprit. Il ne voulait tout simplement pas les prononcer, parce que ce serait mettre un point officiel à leur histoire. Histoire vouée à l’échec, je vous l’accorde. Mais elle n’était pas obligée de se terminer maintenant. À ces pensées, Elliot soupira. Jamais il ne pourrait rencontrer une femme aussi bien que Parker. Il avait bien essayé. Quand sa maladie ne lui causait pas trop de fil à retordre, il avait fréquenté une panoplie d’universitaires toutes plus jolies les unes que les autres. Mais il leur manquait toujours ce je-ne-sais-quoi que Parker avait toujours possédé en elle. Il savait qu’il ne le retrouverait chez personne d’autre qu’elle. Seulement, il ne pouvait lui faire ça. La laisser rester à ses côtés serait comme lui faire signer un pacte avec le diable. Il baissa donc les épaules, secoua légèrement les épaules, et répondit.

    « Parce que je veux ton bien, Parker. Je veux juste ton bien. Et c’est pas avec moi que tu seras heureuse, j’t’assure. »

    La demoiselle s’appuya contre le mur, comme si elle était victime d’un vertige. Elliot fit un pas vers l’avant, protecteur, mais se résigna. Il ne pouvait montrer un signe d’attention. Seulement voilà, elle fondit en sanglots. Les larmes coulaient sur le sol, il pouvait les voir tellement le torrent était fort. Le jeune homme fronça les sourcils, son cœur se déchirant dans sa poitrine. Elle lui demanda pardon, lui dit qu’elle était désolée. Il ne pu résister plus longtemps. Ça lui faisait trop de mal d’enfiler mensonge sur mensonge. Il abandonnait.

    « Moi aussi. Moi aussi … »

    Dit-il d’une voix qui se voulait apaisante. Elliot ne voulait pas la voir pleurer, c’était insupportable. Il s’approcha lentement d’elle, mais, pris comme d’une rage d’envie envers Parker, il la saisit d’une main dans le dos, l’autre sous ses fesses et la souleva dans les airs, enroulant ses jambes autour de sa propre taille. Il plaqua son corps contre le sien et se mit à l’embrasser fougueusement. Il ne donna aucune explication à ses actes mais ne donna pas non plus le temps à la jeune femme d’en demander. Il avança jusqu’à la porte et l’adossa au bois de celle-ci. Il mit une légère pression contre elle, tout en continuant à goûter à ses lèvres, à sa bouche, à ce qu’il avait longtemps cru disparu. Ellie n’avait jamais eu autant envie de quelqu’un de toute sa vie. Seulement, il réalisa dans quel état il était. Il ne s’était pas lavé depuis au moins trois jours, ni brossé les dents. Il avait une main ensanglantée et des cernes jusqu’aux joues. Quelle honte. Alors il recula son visage de celui de Parker et planta son regard dans le sien.

    « Et puis merde, j’suis pas capable de pas t’aimer. »

    Il lui offrit un mince sourire inoffensif tout en haussant légèrement les sourcils.
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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot - Page 2 EmptyLun 2 Mar - 0:13


    « Oh parce que maintenant c’est ma faute si tout est fini ? »
    « C’est ma faute, pas la tienne. Mais je ne sais pas … J’étais déçue. J’espérais que tu insisterais un peu plus que ça. Je t’ai dit non, c’était pour … Pour me donner bonne conscience. Je ne pensais vraiment pas que tu renoncerais aussi rapidement. »

    A l’aéroport, le visage de Parker s’était littéralement décomposé lorsqu’elle avait compris qu’Elliot ne lui présenterait pas d’autres arguments afin qu’il parte avec elle. C’était sans doute passé pour de la colère aux yeux des autres, mais il s’agissait davantage d’une profonde déception, doublé d’un chagrin intarissable qui n’avait cessé de la torturer toutes ces années. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre d’accuser le jeune homme, qui au fond n’avait fait qu’exécuter les ordres de sa meilleure amie. Celle-ci avait beau regretter sa décision, elle n’avait aucunement le droit de faire porter la responsabilité de leur séparation au garçon. Il avait déjà tant souffert à cause d’elle … Mais elle éprouvait le besoin d’être injuste avec lui, parce que lui l’était avec elle. Pour une erreur de jugement, cela signifiait-il qu’elle devrait en payer le prix le restant de ses jours ? Elle ne le supporterait pas longtemps, c’était certain.

    « T’étudies en médecine, en psychologie ? T’es genre, une sorte de scientifique qui a réponse à tout et qui peut trouver des remèdes miraculeux que des génies du corps humain n’ont pas su trouver ? Chapeau, t’en as fais du chemin, depuis le temps … »
    « J’étudie en psychologie oui, mais ce n’est pas c’que j’voulais dire. C’est moi qui suis à l’origine de c’que tu vis en ce moment. Et si les médecins peuvent rien pour toi … Enfin on t’a jamais dit qu’on soignait le mal par le mal ? T’as plus grand-chose à perdre Ellie. Pourquoi ne pas m’laisser essayer ? Tu irais peut-être mieux. C’est le moins qu’je puisse faire pour toi. »

    C’était sûrement prétentieux de se dire qu’elle pouvait l’aider. Mais ses arguments tenaient la route, malgré tout … Il n’avait plus rien à perdre aujourd’hui. Pas même la raison.
    Cependant, malgré la validité de son argumentation, il ne semblait pas prêt à l’entendre et décida de « rompre » définitivement avec elle. Les choses ne se passèrent pas en douceur : Parker refusait de partir, l’embrassa plusieurs fois en espérant qu’il finisse par céder. Il ne le fit pas. Alors elle partit dans une crise de sanglots incontrôlable et impressionnante, quand on ne connaissait pas son état de santé, qui se dégraderait de jour en jour. Il tentait de se justifier, disait qu’il voulait son bien, ce qu’elle ne comprit pas. Son bien ? A elle ? Celle qui l’avait lâchement abandonné six ans plus tôt ?

    « Parce que je veux ton bien, Parker. Je veux juste ton bien. Et c’est pas avec moi que tu seras heureuse, j’t’assure. »
    « Comment peux-tu encore vouloir mon bien après ce que je t’ai fait ? »

    Elliot avait été, et était toujours, le garçon le plus attentionné qu’elle n’ait jamais connu. Son instinct de grand frère reprenait le dessus cette fois, et il voulait protéger sa petite sœur au péril de sa vie. C’était une qualité qu’elle avait toujours admiré chez lui, bien qu’elle se souvienne de certains moments où cela s’avérait pour le moins gênant. Lorsqu’elle était adolescente, Parker plaisait énormément aux garçons. Mais si l’un d’eux avait le malheur de s’approcher d’elle, il risquait fort de terminer le semestre à l’hôpital. Etait-ce là de la jalousie ? Maintenant qu’elle y repensait, cela y ressemblait de façon troublante. Et c’était plausible, après ce qui s’était passé entre eux. Elle avait bien compris que le brun avait toujours plus ou moins ressenti ce qu’il ressentait encore aujourd’hui, bien qu’il refusât de l’avouer.

    « Elliot … Tu es le seul garçon avec qui j’ai été heureuse. Essayer d’me protéger de toi c’est … Ridicule. Tu n’me feras pas de mal. »

    Elle en était convaincue, et le ton ferme de sa voix laissait entendre qu’il n’avait rien à ajouter à ça. Il l’aimait, elle le savait. Et il était tout bonnement incapable de lever la main sur elle, bien qu’il ait été assez violent quelques minutes auparavant. Elle ne se résoudrait pas à avoir peur de lui, si c’est ce qu’il voulait. Qu’il refuse de partager de nouveau sa vie avec elle, c’était compréhensible et elle était prête à l’accepter. Mais il lui faudrait plus que des menaces pour la faire partir. En réalité, elle demandait une simple phrase pour enfin tourner la page. Le fait qu’il refuse de la prononcer la mettait dans tous ses états, et les larmes qui coulèrent soudain sur ses joues semblaient attendrir le jeune homme. Ca n’était pas le but de la manœuvre. Simplement lorsqu’elle avait à supporter trop d’émotions, ses nerfs lâchaient brusquement. Et cette fois, il avait fallu qu’elle craque. Devant lui. Quelle honte ! Il est vrai qu’elle n’avait plus rien à perdre désormais, mais qu’il ait pitié d’elle était une idée qui la rebutait farouchement. Elle n’était pas ici pour l’implorer mais pour lui demander pardon. Il refusait, elle partait. Cela paraissait tellement facile présenté ainsi. Mais l’esprit des deux jeunes gens était confus, ils ne pouvaient plus réfléchir correctement et n’avaient plus aucun sens de raison. Peut-être est-ce pour cela qu’Elliot fondit sur elle, l’attrapant par les bras, plaquant sa bouche contre la sienne dans un mouvement brusque et enroula ses jambes autour de sa taille, sous les yeux écarquillés de la brunette. Pourquoi ? Pourquoi avait-il changé d’avis aussi rapidement ? Mais dans un moment pareil, elle ne pouvait tout de même pas se poser de question. Alors, elle profita de l’instant, certaine qu’il ne durerait pas, et ses mains allèrent chercher ses cheveux, rapprochant ainsi leur visage pour donner plus d’intensité à ce baiser. Elle fut cependant contrainte à reprendre sa respiration et en profita pour susurrer ces mots à son oreille :

    « Et puis merde, j’suis pas capable de pas t’aimer. »
    « Tu m’as tellement manqué. »

    Mais il la posa à terre et interrompit donc leur échange fougueux, pour lui avouer quelque chose qui, si elle n’avait pas été contre un mur, l’aurait sans doute fait tomber à la renverse. Il l’aimait encore. Il ne l’avait pas dit clairement certes, mais c’était bien ce que cela voulait dire, non ? Quoiqu’il en soit, elle aima mieux ne pas répondre, au risque de se tromper dans ses supputations et de passer pour une idiote, une fille accro et incapable de décrocher. Ce qu’elle était en réalité, d’ailleurs. D’un sourire aimable et gentil, elle lui fit savoir qu’elle s’occuperait de lui désormais :

    « Tu es dans un bien piteux état. J’vais te faire couler un bain, ça te fera du bien. Tu as l’air épuisé en plus de ça. »

    Elle déposa un baiser sur sa joue, alors qu’il restait silencieux, sans doute plongé dans ses pensées, et s’absenta un instant afin de préparer son bain. Autrefois, ou dans d’autres circonstances, elle lui aurait volontiers proposé de l’accompagner. Pas aujourd’hui. Une fois que ce fut chose faite, elle vint le rechercher dans sa chambre, l’attrapa par la main et le conduisit dans la salle d’eau. Elle s’adossa contre le mur, baissa les yeux, et attendit patiemment qu’il retire ses vêtements et s’immerge dans le bain, bien qu’elle mourût d’envie de lever la tête. Elle entendit alors le doux son du bain et s’agenouilla vers lui, lorsqu’il fut totalement entré.

    « Là. Détends-toi, essaye de te calmer et ne pense plus. Ferme les yeux. »

    Parker passait délicatement ses mains dans les cheveux du jeune homme, afin de l’apaiser. Il ne semblait plus si en colère, mais elle était forcée de ne pas relâcher sa vigilance. Si un jour on lui avait dit qu’elle se méfierait d’Elliot Cromwell, elle ne l’aurait pas cru. Mais aujourd’hui, tout était si différent, si compliqué. Si difficile. Elle ne pouvait se permettre de l’énerver de nouveau, de peur qu’il finisse par lever la main sur elle. Bien sûr, elle était persuadée qu’il ne le ferait pas. Mais s’il voulait qu’elle fasse attention, alors, et uniquement pour le rassurer, elle ferait attention. Après tout … Les craintes du jeune homme étaient peut-être fondées : il se connaissait mieux que quiconque, désormais. Avant, c’était elle qui tenait ce rôle, mais après toutes ses années elle ne savait plus rien de lui et ne pouvait prétendre d’être capable de prévoir ses moindres faits et gestes.

    « Fais-moi confiance, s’il te plaît. »

    Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres lorsqu’il s’exécuta. Cela semblait être un geste tout à fait anodin, mais pour elle, cela signifiait énormément. Ses doigts glissaient sur la peau de son cou dans un mouvement doux, tendre, témoignant de toute l’affection qu’elle avait pour ce garçon. Il était toute sa vie, ni plus ni moins. Ses lèvres s’emparèrent des siennes dans un baiser si agréable, si sensuel, si amoureux, mais qui restait assez réservé. Parker n’osait pas trop le brusquer, de peur de l’effrayer une nouvelle fois. Et cela ne serait certainement pas le meilleur moyen pour qu’il lui accorde de nouveau sa confiance. Ses doigts glissèrent chastement dans son cou, vinrent chatouiller la surface de l’eau, se saisissant d’un peu de mousse, et l’étalèrent doucement sur le torse du jeune homme. Cela n’était sans doute pas l’idée la plus judicieuse alors qu’elle s’était juré de rester sage en sa compagnie, mais elle ne pouvait s’empêcher de le toucher, de s’assurer qu’elle ne rêvait pas, car oui, tout cela ressemblait bel et bien à un rêve, délicieux et pourtant tellement réel.
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