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Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot

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MessageSujet: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptyLun 29 Déc - 17:03

Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Taylor09 & Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot NR03

    « E … Elliot ? Elliot Cromwell ? T’en es sûre ? »

    « Sûre oui. Même qu’on raconte qu’il est complètement dérangé. Tu l’connais ? »

    « Je .. Euh .. Peut-être oui. »

    Ca, c’était un choc. Et c’était peu de le dire. Comment était-ce possible qu’ils se retrouvent ici ? A Berkeley, dans cette université ? Ils ne s’étaient pas vus depuis des années, et aujourd’hui … Elliot serait ici. Son Elliot. Décrire ce qu’elle ressentait en ce moment serait bien compliqué. D’abord, et évidemment, elle n’arrivait pas à y croire. Ca paraissait totalement impossible, même s’il est vrai que les Cromwell avaient quitté l’Australie pour la Californie. Alors au fond, ça n’était pas si délirant que ça. Ensuite, elle éprouvait un certain soulagement, car les deux adolescents ne s’étaient pas quittés en bon termes, et s’il était à San Francisco, alors elle pourrait réparer les erreurs du passé. Et par-dessus tout, elle était comblée. Comblée parce que durant toutes ces années, il lui avait cruellement manqué. N’oublions pas qu’il avait été vraiment important pour elle, et pour cause : il avait été son frère, son meilleur ami, et quelqu’un qu’elle avait aimé passionnément. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils avaient été séparés. Les parents d’Elliot n’avaient sans doute pas apprécié que leurs deux enfants finissent par tomber amoureux l’un de l’autre et passent ensemble une nuit inoubliable. Parker était donc passée pour une fille ingrate, et les Cromwell étaient partis, la laissant une nouvelle fois seule, abandonnée et éperdumment amoureuse de leur fils. Malgré tout, une certaine crainte s’emparait d’elle. Qu’entendait son amie quand elle disait « Complètement dérangé » ? Qu’est ce que cela pouvait-il signifier ? Bien sûr, elle était consciente que bien des rumeurs circulant sur le campus étaient infondées mais si cela était vrai ? Si Elliot avait réellement perdu l’esprit ? Comment réagirait-elle ? De toutes façons, pour l’instant, le plus important restait d’aller le voir. Mais pour lui dire quoi ? « Oh salut Elliot, c’est bon de te revoir, c’est vrai que t’es devenu cinglé ? ». Mouais, on pouvait trouver mieux comme technique d’approche …

    Alors, lorsqu’elle arriva enfin devant la porte de chambre des Zêta, elle eut beaucoup de mal à ne pas reculer. Mais il fallait qu’elle le fasse. Elle devait le voir, s’assurer que c’était bien vrai, qu’il était là et qu’elle pourrait de nouveau discuter avec lui, s’amuser, l’embrasser peut-être même … Cependant leur relation n’était plus des meilleures qui soient, comme je l’ai déjà dit, les deux jeunes gens s’étaient très mal quittés. Parker aurait voulu gifler son ami lorsqu’il avait dit la détester. Mais elle n’avait rien dit. Il avait sans doute eu raison d’employer des mots aussi durs à son égard, elle les méritait. Mais le jour du départ de son ancienne famille d’accueil, elle avait refusé qu’il reste avec elle. Bien sûr, elle aurait préféré qu’il ne parte pas. Qu’ils ne couchent jamais ensemble, et que ses parents ne découvrent jamais que l’amour qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre n’avaient rien de fraternels. Trop tard pour avoir des regrets. Pourtant oui, aujourd’hui, elle regrettait plus que tout la façon dont elle l’avait traité. Il ne le méritait pas. Il méritait tellement mieux qu’elle ! Pourquoi était-ce aujourd’hui qu’elle s’en rendait compte ? Pourquoi fallait-il qu’elle comprenne à quel point elle avait pu le faire souffrir justement au moment qu’elle avait choisi pour lui présenter ses plus sincères excuses ? Bon de toutes façons, elle ne pouvait plus revenir en arrière à présent. Alors elle frappa à la porte. Peut-être qu’il ne savait même pas qu’elle était ici en fait. Peut-être qu’il serait heureux de la voir ? Ou peut-être ne se souviendrait-il pas d’elle … Après tout, il s’était passé du temps depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus et chacun avait dû vivre sa vie en mettant son passé, ses propres démons au placard. Alors oui, il était finalement fort probable qu’il l’ait oubliée. A cette pensée, son cœur se serra. Elle avait beau avoir traversé beaucoup d’épreuves, jamais elle n’avait pu oublier son visage, qui malgré le temps qui s’était écoulé, restait ancré dans sa tête.

    Personne ne semblait vouloir répondre. Alors elle décida d’entrer, à ses risques et périls. Et il était là. Assis sur son lit, le regard vide. Mais il était là. Et elle eut l’impression de ne l’avoir jamais quitté.

    « Elliot … Tu … Tu te souviens de moi ? C’est moi … Parker … Parker Cromwell. »

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptyJeu 8 Jan - 14:22


    Ça devait faire une bonne semaine qu’Elliot était en chute libre. Ses médications ne faisaient plus effet, son esprit se révoltait sans cesse contre son âme maudite et les universitaires commençaient à se douter de l’insanité du jeune homme. Dès qu’il sortait, il lançait des regards lugubres à quiconque osait se dresser sur son passage, il se parlait à lui-même en s’engueulant, il avait des tics nerveux à n’en plus finir et pour couronner le tout, avait des hallucinations. Les rumeurs fusaient donc de partout, mais la centrale de ces ragots était évidemment son profil scientifique en psychologie. Ses coéquipiers n’étaient plus aussi redevables qu’avant et ne lui vouaient plus tant de respect, on dirait. Non, parce qu’ils parlaient de lui comme d’un fou rescapé de l’asile. Comme si jamais ils n’avaient été son ami. Voilà le problème, avec la schizophrénie. Une semaine, vous pouvez être extraverti, sociable et adorable, donc à votre apogée niveau popularité. Et la semaine d’après, vous tombez dans un gouffre qui vous griffe avec ses parois acérées. Plus aucune pitié. Personne ne pouvait le comprendre, alors il en revenait à un état monotone et ne faisait plus rien de ses journées. Il restait cloîtré dans sa maison de confrérie, écoutait la télévision toute la journée sans se laver. Même ses confrères n’osaient plus l’approcher. Aujourd’hui, c’est exactement ce qui se passait. Il était assis en boule sur son lit, se balançant légèrement comme un enfant en punition. Elliot avant une main entourant ses jambes pressées contre lui, l’autre grattait constamment ses cheveux, comme un savant fou. Ses yeux étaient vide de tout sens, on aurait dit qu’il était complètement perdu et ignorait où il était.

    Puis il entendit frapper à la porte. Tout dans sa tête n’était que contradiction alors que ses jambes commençaient à frôler le plancher, le caresser du bout des orteilles. Son corps, ses muscles, faisaient tout pour lever l’homme qu’il était et le faire marcher jusqu’au portail. Pourtant, son esprit, son subconscient et toute la folie qui résidait en lui le forcait à ne pas poser un tel geste. Ses démons lui criaient que c’était un piège, qu’on allait le massacrer pour tous les tords qu’il avait commis jusqu’à ce jour. Mais quels tords ? Criai-t-il vainement à lui-même. Il ne se rappelait pas avoir fait du mal à qui que ce soit, ou du moins pas volontairement. Si ça avait été le cas, c’était la faute de ses fantômes intérieurs, pas de lui directement. Pourtant, ils lui criaient que si la fin du monde arrivait, ce qui se ferait tôt ou tard, il en serait en partie responsable. Que tout geste qu’il posait lui reviendrait en pleine face. Qu’il était le mal incarné. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, on venait le chercher. Alors quand la porte d’entrée de sa chambre, grinça et qu’il entendit des pas, Elliot se renferma dans cette bulle imaginaire qu’il s’était formé au fil des années. Ses yeux se vidèrent de toute expression, de tout sentiment. Quand une voix retentit dans la pièce silencieuse quelques minutes plus tôt, Elliot bondit et se plaqua contre le mur tout près de son lit.

    « ALLEZ-VOUS-EN !!! JE N’AI RIEN FAIT !! PARTEZ, LAISSEZ-MOI VIVRE MA VIE TRANQUILLE, UNE BONNE FOIS POUR TOUTE !!! »

    Un regard effrayé se lisait dans les yeux de la jeune femme qui se tenait devant lui. Tous les muscles de la demoiselle se contractèrent par la surprise. Son instinct de survie venait d’être déclenché. Mais à lui aussi. Le système nerveux du corps humain réagissait toujours de cette façon. Dès le premier faux mouvement, dès une surprise, il bloquait tout et se positionnait en défensive. Les humains sont aussi des animaux. Ils luttent donc pour leur survie avant celle des autres, la plupart du temps. À moins d’être complètement, mais alors complètement timbré. Seulement, quand Ellie réalisa à qui il avait à faire, son corps se rétracta et il glissa le long du mur, pétrifié à la vue de la seule et l’unique. Parker Stewart. Osait-elle réellement lui demander s’il se souvenait d’elle ? Se moquait-elle délibérément de lui, et en pleine face ? Il secoua la tête, son regard reprenant peu à peu vie. Toutefois, on ne le laissa pas plus longtemps tranquille. * Arrête tes conneries, ne flanche pas. C’est une illusion, encore un de leurs pièges. T’es un imbécile, relève-toi et bats-toi. Ne te laisse pas emporter. Ils ne veulent que ta mort. * Non, il ne voulait pas y croire. Elliot refusait carrément d’y croire. Parker ne pouvait pas être dans le coup, elle ne pouvait tout simplement pas lui tourner le dos. Malgré ce qu’ils avaient vécu comme dispute, ce qui s’était produit avant été assez pour les garder liés et fidèles l’un à l’autre. Elle n’oserait pas. Alors peut-être n’était-ce qu’un mauvais tour de la part de son imagination ? Peut-être son esprit n’était-il qu’un peu trop surchargé ? Non. Elle était bien réelle. Puis cette lutte contre lui-même devait l’effrayer, elle qui ne comprenait rien à rien. Il se releva donc et se passa une main dans les cheveux, souriant comme un timide embarrassé, et essaya de garder le contrôle de lui-même.

    « Excuse-moi, tu m’as … effrayé. Je ne m’attendais pas à recevoir de la visite aujourd’hui. Hum, tu veux quelque chose à boire, à manger ? Mes talents culinaires ne se sont pas améliorés, mais … »

    Et puis le verre d’eau qu’il tenait dans ses mains éclata. Sa main commença à dégouliner de sang, à cause des morceaux de verre plantés dans sa paume. La colère, la furie. Sa tête lui donnait l’impression qu’elle allait exploser, et il n’en pouvait plus. Elliot se stoppa net, laissa tomber les morceaux sur le sol et inspira profondément, sans regarder Parker.

    « Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Hein Parker ? Tourner le fer dans la plaie ? »
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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptyJeu 8 Jan - 18:18


    La vision qu’elle eut du jeune homme assis sur son lit, le regard vitreux, lui glaça le sang. Et lorsqu’elle l’appela par son prénom, il se mit soudainement à hurler, sans qu’elle comprenne pourquoi. Le plus naturellement du monde, elle recula de quelques pas, terrifiée. Mais il reprit contenance rapidement, et lui proposa à boire comme si de rien n’était. Comme s’il avait l’habitude de la voir tous les jours … Cela dit elle comprit que tout ceci n’était que mensonge, lorsque le verre qu’il tenait dans la main explosa littéralement.

    « Elliot ! Regarde ce que tu fais bon sang ! »


    Cria-t-elle sous le coup de la surprise. Sa réaction semblait pour le moins exagérée ! Alors peut-être les rumeurs disaient-elles vraies pour une fois … Peut-être avait-il réellement perdu l’esprit. Pour autant elle ne fut pas effrayée le moins du monde. Il en faudrait beaucoup pour qu’elle se mette à craindre Elliot, elle qui le connaissait mieux que quiconque, qui avait goûté aux délices de son âme le temps d’une nuit. La demoiselle s’avança à pas lents, mesurés, comme si chacun d’eux pouvaient lui coûter la vie. En réalité, là n’était pas la raison de sa méfiance. Seulement, elle redoutait de le toucher, comme s’il s’agissait d’un rêve éphémère qui prendrait fin sitôt qu’elle l’effleurerait. Alors elle s’arrêta à un bon mètre de lui. Mais, prise soudain du besoin incompréhensible de le toucher, elle s’approcha, jusqu’à poser sa main sur son bras qui se raidit presque aussitôt. Cependant elle ne recula pas, elle fit même courir ses doigts sur l’avant-bras du jeune homme, pour s’arrêter sur son poignet, le tout de façon toujours très douce et calme afin de ne pas lui faire peur.

    « Laisse-toi faire. »

    N’osant le regarder, elle se concentra sur la plaie de sa main ensanglantée. Hm … Pas joli joli tout ça. Bien décidée à l’aider, elle n’écouta guère ses protestations, inconsciente du risque qu’elle prenait en le contrariant de la sorte. Mais il ne lui ferait jamais de mal, elle en était persuadée. { Qui a dit que Parky ressemblait à Melissa ? (a) } Ce qui les avait lié autrefois était tellement fort … Elle souhaitait que rien n’ait changé aujourd’hui, même si elle ne se faisait pas d’illusion. Il ne semblait pas ravi de la voir, ce qui intérieurement lui faisait beaucoup de mal. Mais elle n’en fit pas la remarque, de peur de le faire sortir de ses gonds une nouvelle fois. S’il était vraiment malade, mieux valait éviter de le perturber, même si elle devinait aisément qu’il ne s’attendait pas à recevoir la visite des fantômes de son passé ce soir … La brunette s’empara délicatement de sa main, qu’elle examina plus en détail afin de déterminer comment elle pourrait soigner ceci. Elle grommela quelque chose d’inintelligible avant d’attirer Elliot dans la salle de bain de sa maison de confrérie. Là, elle fouilla dans les placards avant d’en sortir un peu d’alcool, des compresses et un bandage. Parker se doutait bien qu’il n’était pas très à l’aise, alors elle tenta de le réconforter un tant soit peu.

    « Je n’te veux aucun mal. J’aimerais t’aider, alors arrête de bouger s’il te plaît. J’pourrais pas te soigner si t’arrêtes pas de gesticuler. Ca risque de faire un peu mal, mais ça devrait t’éviter l’infection. »

    Elle versa un peu d’alcool sur une compresse qu’elle appliqua doucement sur la blessure. Malgré la délicatesse dont elle faisait preuve, cela devait le brûler un peu, ce qui explique sans doute le mouvement de recul qu’il eut. D’un regard, elle lui fit comprendre de rester tranquille. Il n’avait pas à avoir peur d’elle, même si elle lui avait fait du mal autrefois, si elle était ici aujourd’hui, c’était pour réparer ses erreurs, non pas pour en commettre de nouvelles. Tout bas, elle ne cessait de lui souffler des mots doux, pour le rassurer, le calmer. Comme on calmerait … Un animal. Bien sûr, elle ne le considérait pas comme tel, mais sa façon d’agir l’obligeait à le détendre, et ce ne fut pas simple, loin de là. Lorsqu’elle eut désinfecté la plaie et retiré les bouts de verre, elle lui banda la main, s’efforçant pour ne pas l’assaillir de question. Là encore, plus facile à dire qu’à faire. Elle avait tant de choses à lui dire ! D’abord et avant tout, elle lui devait des excuses. Et elle se mettrait à genoux si cela pouvait le soulager de la peine qu’elle lui avait causé. Ensuite, elle aurait aimé lui crier à quel point elle tenait à lui, pour la simple et bonne raison que même si le temps était passé, le voir suffisait à rallumer la flamme qui avait longtemps consumé son être entier … Et enfin, elle aurait donné n’importe quoi pour goûter de nouveau ses lèvres, dont elle n’avait pas oublié la saveur. Comment aurait-elle pu d’ailleurs ? Il avait été le premier garçon à qui elle s’était abandonnée complètement, autant sentimentalement que physiquement. Et alors qu’elle le soignait, elle se rendit compte que tout cela appartenait au passé. Il avait sans doute tourné la page depuis, comme elle aurait dû le faire elle-même. C’est pour cette raison qu’après avoir bien serré son bandage, elle garda les yeux au sol, afin de ne pas craquer. Dès lors, elle sut qu’elle devait partir, rapidement. Comment pouvait-elle rester dans la même pièce que lui, supporter son regard vide de sens et d’émotion alors qu’il retrouvait celle qu’il avait dit aimer ? Elle n’en était pas capable, c’était certain. Alors elle sortit de la salle de bain, et être retournée dans sa chambre, elle prit soin de ramasser les morceaux de verre –de peur qu’il ne se coupe encore une fois- et de les jeter, avant de lancer un regard empli de douleur et de peine à Elliot.

    « Je suppose qu’il serait plus censé de partir maintenant. Promets-moi que tu feras plus attention à l’avenir. … Tu pourrais te faire très mal. Avec ces bouts d’verre j’veux dire. »

    Bien sûr, elle se souciait beaucoup de sa santé. Peut-être devrait-elle reprendre contact avec les Cromwell pour savoir de quoi il en retournait exactement, car elle craignait que les foutues rumeurs courant à son sujet ne soient justifiées …

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptySam 10 Jan - 17:54


    Voir Parker aussi horrifiée et aussi dégoûtée à la fois l’avait ramené sur Terre. Évidemment, cette expression sur le visage de la brunette changea bien rapidement, réalisant son air involontaire. Tout de même, il avait été là, l’espace de quelques secondes. Juste assez longtemps pour qu’Elliot le voit et en soit dégoûté à son tour. C’est à ce moment qu’il se releva rapidement, reprenant ses esprits et tentant de contrôler les voix dans sa tête et les impulsions de ses gestes et paroles. C’était toujours difficile de se contenir, pour lui, étant donné que tout était flou dans ses pensées et qu’il ne savait pas différencier le bon du mauvais, le pour du contre. À ce moment, donc, il ignorait s’il devait se réjouir de la présence de Parker ou bien se méfier. C’est comme l’ange et le démon de chaque côté des épaules d’un dessin animé. L’un dit d’avancer, l’autre de reculer. L’un dit la vérité, l’autre le mensonge. L’un te veut du bien, l’autre du mal. Mais entre les deux, le cœur balance. C’est pour cette raison que le verre d’Elliot se cassa entre ses mains, ne laissant que des bouts de verre sur le sol et dans ses plaies, ainsi que du sang partout sur sa paume droite. Parker lui cria de regarder ce qu’il faisait, d’un ton protecteur mais désapprobateur à la fois. Et déçu, à quelque part.

    « Tu choisis bien tes mots. »

    Dit-il en riant frénétiquement lorsqu’elle prononça les mots « bon sang ». Elle ne l’aurait pas connu, elle aurait cru qu’il était un psychopathe. Ou peut-être le croyait-elle ? Après tout, il venait quand même tout juste de briser un verre avec la simple force de sa main, et en riant machiavéliquement tout juste après. Il avait l’air d’un sociopathe dérangé, ni plus ni moins. Ou peut-être plus. Par contre, son air moqueur changea quand Parker s’approcha de lui, ignorant ses étranges rictus, et déposa sa main réconfortante sur son bras. Sentir la proximité de la jeune femme sur lui sonna une alarme rouge d’urgence dans sa tête. Les voix retentirent à nouveau, l’harcelant, le menaçant de ne pas se laisser faire. *Ne la laisse pas te toucher, elle essaie de t’amadouer, mais au fond elle ne veut que te ramener pour te faire du mal. T’emprisonner, te torturer !* Elliot secoua la tête, les muscles de son bras se raidissant alors que la main de la demoiselle descendait jusqu’à sa main ensanglantée. *Toutes les femmes sont les mêmes. Des sorcières. Recule, défend-toi !* Elliot s’exécuta pendant une fraction de seconde, repoussant ainsi violemment Parker, mais pas assez pour lui faire lâcher prise. Il gronda comme le tonnerre, mais ça n’empêcha pas son premier amour d’enlacer son poignet de ses fins doigts. De sa voix angélique, Stewart le pria de se laisser faire. Elliot fronça les sourcils, ferma les yeux un moment de concentration, et soupira.

    « C’est trop difficile. De t’avoir prêt de moi, c’est … ça m’en demande trop.
    Je te considère comme une menace, comprends-tu ? »


    Non, bien sûr que non, elle ne comprendrait pas. C’était trop lui en demander, Elliot en était conscient. Parker ne pouvait évidemment pas deviner que des monstres se faufilaient en lui et lui arrachaient toute compassion, tout bon sens. Elle ne pouvait pas être certaine qu’il ne lui ferait aucun mal, car ce n’était probablement pas le cas. Elle jouait avec le feu, devait-elle en être mise au courant ? En même temps, le jeune autochtone ne voulait pas la faire fuir; il la voulait prêt de lui. Depuis toutes ces années, Parker avait été un trou dans sa vie, un manque grandissant. Seulement, après l’avoir fait souffrir à ce point, son esprit tordu l’analysait et la classait comme une ennemie. Il savait, au fond de lui, que c’était faux. Mais les voix incessantes se montraient si convaincantes qu’il était presque impossible de se raisonner. C’est pourquoi, devant cette apparition inattendue, Elliot ne semblait pas se réjouir. C’était un choc émotionnel quasiment aussi gros que le moment où elle l’avait prié de partir, pour son bien, disait-elle. Son corps ne pouvait pas en prendre autant, alors il crachait l’idée qu’elle puisse entrer à nouveau dans sa vie et lui faire du mal encore une fois. Alors sa maladie inventait une nouvelle identité, plus odieuse, à la femme de sa vie, pour qu’Elliot se voie forcé de la renvoyer sans lui laisser un seul espoir. Quoique… voulait-elle vraiment un espoir ? Peut-être que Parker ne venait pas pour faire durer ce qu’ils avaient commencés, mais plutôt pour s’excuser, sortir le drapeau blanc et que tout rentre dans l’ordre. Peut-être voulait-elle simplement effacer ses remords en demandant son pardon à Elliot. Sans rien attendre de plus. À cette idée, Elliot fronça les sourcils et dévisagea avec colère et mépris le visage si parfait de la belle Stewart. Il n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit pour sa défense que la brunette grommela des paroles incompréhensibles en l’attirant jusqu’à la salle de bain. Au départ, le jeune homme sembla forcer dans le sens contraire, comme s’il était cloué au sol. Puis, après une réplique physique de Parker, il laissa ses pieds glisser exténuement sur le sol, jusqu’à l’extérieur de sa chambre et jusqu’aux salles de bain des Zêtas. Des étudiants dans le couloir des dortoirs le dévisagèrent avec effroi; normal, c’était la première fois qu’il sortait depuis trois jours. Son estomac était vide et on pouvait probablement le sentir jusqu’à des kilomètres à la ronde. Parker avait-elle remarqué ces détails ? Probablement, et Elliot s’en sentit embarrassé. Rendue à destination, Parker se tourna vers lui à nouveau et examina pour la énième fois sa main en sang. Elle sortit le nécessaire de soin et le regarda avec douceur et réconfort. Ça ne l’apaisa pas du tout. Au contraire, il se raidit. Tout de même, il la laissa faire ce qu’elle désirait tant faire. Et puis, elle avait raison : s’il ne la laissait pas le soigner, il ne le ferait pas, et il pourrait y avoir des complications.

    « C’est bon, désolé. »

    Grogna-t-il tout simplement. Il recula de nombreuses fois, puis sursauter et montra des mouvements d’appréhension et de recul maintes et maintes fois. C’était compréhensible, ça brûlait. Cependant, le schizophrène tenta de se montrer fort, rien que pour elle. Alors qu’elle s’exécutait, Elliot la sonda de haut en bas, de long en large. Ses cheveux bruns ondulés avaient beaucoup allongés, depuis le temps. On aurait dit une belle sirène. Elle avait toujours cet air exotique qu’il avait toujours apprécié chez elle, puis son grain de beauté n’avait pas changé de place, à son plus grand bonheur. Quand il la dessinait, c’était ce qu’il gardait pour la fin, la cerise sur le gâteau. Elle avait un corps de femme, maintenant, et le jeune homme se remémora rapidement leur dernière nuit passée ensemble. Il se demanda si ce serait la même chose, aujourd’hui. Leurs corps s’étaient développés, mais la chimie entre eux s’était estompée. Bref, à chaque fois que le jeune homme reculait, grognait ou se tordait de douleur à cause de l’alcool sur ses coupures brûlantes, Parker lui murmurait des mots doux et rassurant. Il ferma les yeux en l’entendant. Sa belle voix mélodieuse qui souvent lui parlait dans sa tête. Cette voix lointaine qui tentait toujours de l’apaiser depuis des années. Sans même le savoir, elle avait été son ange gardien. Parfois, quand il devenait vraiment trop fou et que sa tête le torturait, il se l’imaginait avec son sourire et ses fossettes, ses mains douces comme la soie et sa voix pareille à un chant d’oiseau. Étrangement, ses démons retournaient se cacher. Aujourd’hui, alors que toutes ses mémoires se matérialisaient, Elliot ne savait plus quoi penser. Peser le pour et le contre lui semblait trop difficile et insensé. Parker commença à enrouler le bandage autour de sa main, et le genou du jeune homme effleura la hanche de la demoiselle. Il ne broncha pas et laissa sa jambe reposer contre la peau brune de la jeune femme. Cette chaleur à proximité lui donna des frissons incessants, et sa respiration changea, devenant plus haletante. À ce moment, Stewart baissa les yeux et les laissa cloués au sol. Puis elle se leva en hâte, retourna à la chambre d’Elliot. Ce dernier pu l’entendre ramasser les morceaux de verre sur le sol. Il regarda son bandage pendant quelques secondes avant de se lever tranquillement et de se traîner les pieds jusqu’à la chambre. On aurait dit un mort-vivant. Il fut dans le cadre de la porte au moment où sa belle ferma la poubelle et lui lança un regard de détresse et tristesse. Il détourna le sien, incapable de supporter tant de peine.

    « Non ! »

    Cria-t-il en l’entendant lui dire qu’il serait plus sensé de partir. Il se fichait de son discours du « fais attention à toi ». On aurait dit des adieux. Comment pouvait-elle ressurgir dans sa vie et vouloir en sortir seulement quelques minutes après ? Elliot fronça les sourcils et serra les poings. Cela lui arracha un léger grognement de douleur, étant donné que bien que protégées sous un bandage, ses plaies étaient toujours ouvertes. Il s’approcha de Parker, peut-être un peu trop brusquement.

    « T’as pas à me dire ce qui est le plus sensé de faire. T’as bien vu ce que ça a donné la dernière fois, non ? Quand tu m’as dit que c’était pour mon bien, que de m’abandonner était mieux pour moi ? Tu m’as vu aujourd’hui !?! Je suis cinglé !!! T’as pas la même définition du mot « sensé » que moi. Alors reste. Je t’en supplie. »

    La colère se faisait sentir dans tous ses propos. Il devenait rouge de rage et ses yeux se remplirent d’eau salée. Il essayait de se contenir, tant bien que mal. Elliot prononça les deux dernières phrases en détachant bien chaque syllabe.
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Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Empty
MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptySam 10 Jan - 22:05


    Parker n’avait jamais voulu faire de peine à Elliot. Certes, l’expression de son visage passa un instant par la terreur, les yeux exorbités, la bouche entrouverte, totalement sous le choc. Ça n’était pas facile de faire face à son passé de la sorte, alors qu’elle l’avait fui durant des années.Alors évidemment, elle ne pouvait pas contrôler sa réaction … Si elle avait pu, bien sûr qu’elle aurait conservé un visage serein, calme et détaché. Ce ne fut pas le cas. Et elle venait de le blesser, de le dégoûter d’elle et de lui-même. En un simple regard. Il lui avait tellement manqué. Elle avait cru mourir lorsqu’ils s’étaient quittés ce jour-là, dans cet aéroport bondé de monde qui ne prêtait aucunement attention à eux. Deux jeunes adolescents, fous amoureux l’un de l’autre, obligés de se dire adieux, de se briser le cœur mutuellement parce que leurs parents refusaient de comprendre. Longtemps, la brunette avait ressassé leur dernière nuit passée ensemble, leur dernier moment de tendresse et d’amour. Elle n’avait cessé de faire de nombreux cauchemars au foyer, avait même tenté de fuir, de rejoindre Elliot. Mais on l’avait rattrapée à la frontière, et elle n’avait pas pu passer la douane. Puis elle était devenue … Vide. Une coquille vide, qu’on baladait de familles en familles, dont certaines lui faisaient subir des choses atroces, indescriptibles, mais qui n’avaient pas d’importance. Parce qu’elle l’avait perdu, lui, lui qui maintenait l’équilibre de son univers. Et elle aussi était devenue un peu dingue sur les bords. Elle s’était mise à parler toute seule, à délirer. Et elle avait détesté le jeune homme. Il l’avait faite tomber sous son charme, et à cause de lui, elle avait perdu l’esprit.

    « Aussi dingue que cela puisse paraître, je comprends parfaitement. »


    Il avait fallu de si peu pour rallumer la flamme qui la consumait de l’intérieur … Un rien. Un rien avait suffi à la faire replonger, comme on replonge dans une drogue qui nous tue peu à peu. Il était sa dose d’héroïne, parfaitement ! Elle ne pourrait plus se passer de sa présence à partir de maintenant, et tant pis s’il était dangereux. Elle supporterait tout et n’importe quoi maintenant qu’il était là. Juste là, auprès d’elle qui soignait ses blessures. Pour être honnête, Parker n’avait jamais véritablement cru qu’elle aurait l’occasion de le revoir. Il faut dire aussi que l’espoir, elle n’en avait jamais eu beaucoup. C’était bien trop douloureux de se rendre compte que ses illusions s’envolaient les unes après les autres, alors elle avait décidé de se forger une carapace, comme tant d’autres personnes, de sourire tout le temps, et ce même lorsqu’elle était au bord du gouffre –ce qui arrivait bien souvent ces derniers temps-. Et elle se mettait à pleurer, à vider toutes les larmes de son corps une fois seule, en proie à ses démons intérieur qui ne manquaient jamais de la torturer. *Tu le mérites. Tu mérites de souffrir. Tu lui as fait du mal, tellement de mal.* Elliot n’était pas le seul à être dingue. Sauf que cela faisait des années que l’étudiante n’avait pas entendu ce genre de voix. Et là … Là elle allait devoir s’y faire. Visiblement, son calvaire était loin d’être terminé, puisque les voix s’emplifiaient, dans sa tête. Mais elle avait appris à les calmer, contrairement à son ami qui subissait et souffrait de sa maladie mentale. Et puis ils n’entendaient pas le même genre de voix. Parker endurait sa conscience elle. Sa conscience qui lui répétait sans cesse qu’elle avait brisé Elliot, qu’elle l’avait tué. Elle espérait calmer son esprit en l’emmenant dans la salle de bain afin de le soigner. Mais le soigner … De quoi ? De ses simples plaies ou bien de ce qu’elle lui avait fait, des horreurs qu’elle lui avait fait connaître. Comment pourrait-elle se rattraper ? Elle en était bien incapable en réalité. Il était devenu … Schizophrène à cause d’elle. Maintenant … Il ne lui restait que ses yeux pour pleurer. Le fait qu’il bouge constamment ne l’aidait pas à se concentrer, c’est pourquoi elle lui intima de se calmer. Elle avait besoin de réfléchir clairement, si elle voulait prendre la bonne décision.

    « Calme toi. Je n’supporte pas d’te voir aussi énervé, j’suis pas là pour te faire du mal. »

    Voilà. Elle avait terminé. Elle avait pansé sa plaie, même si les blessures les plus profondes qu’elle avait causé à son âme venaient de se rouvrir d’un coup, brutalement et douloureusement. En même temps … Lui aussi lui faisait mal. Sans le vouloir, naturellement, mais il lui faisait tellement mal. Parce que lui souffrait, elle souffrait aussi, et ç’avait toujours été ainsi. Même lorsqu’ils étaient enfants, elle détestait le voir triste. Au début, leur relation avait été difficile, certes. Mais ils s’étaient amadoués petit à petit et étaient devenus vraiment très –trop- proches. Dès lors, elle n’avait supporté de le voir aller mal, et de toutes évidences, ce sentiment protecteur qu’elle avait à son égard ne s’était pas estompé. D’ailleurs … Rien n’avait vraiment changé. Elle n’en était pas sûre, mais il était presque certain qu’elle était toujours amoureuse de lui. Plus elle restait dans cette chambre, avec lui, plus elle prenait le risque de ne jamais se relever. Et ça, c’était mal. Parker ne pouvait pas se permettre de retomber sous le charme de ce garçon, même si au fond, elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Pour autant, elle se mit en tête de sortir le plus vite possible. Il le fallait pour leur bien à tous les deux. Mais lui … Lui ne voulait pas qu’elle parte. Ce « Non ! » lui poignarda littéralement le cœur, elle sut à cet instant qu’elle serait désormais incapable de s’en aller. Elle ne pourrait plus lui tourner le dos, bien malheureusement. D’un côté, elle était particulièrement touchée de la réaction du brun. Il la voulait auprès de lui, comme avant. Mais c’était tellement dangereux, tellement cruel de lui demander une telle chose ! Elle ne pouvait pas ! Et elle était tout autant incapable de lui dire non, à son grand regret. Alors, d’un sourire triste, mélancolique, elle s’installa sur le lit de la chambre d’Elliot.

    « Je suis désolée. Je suis sincèrement désolée. Pour tout. Je vais rester. »

    Il lui était difficile de proférer un tel mensonge. Mais elle le devait. Lorsqu’il aurait le dos tourné, elle partirait, loin. Elle ne pouvait plus lui faire de mal, et elle savait parfaitement que si elle restait avec lui, tout allait très mal se terminer. Elle partirait et le laisserait vivre sa vie tranquillement, comme il le faisait avant qu’ils ne se retrouvent. Mais avant cela, elle avait bien l’intention de profiter un minimum d’Elliot. Il était là, debout devant elle et … Et il avait été et était toujours l’homme de sa vie. Comment pouvait-on imaginer un seul instant qu’elle reste passive, à ne rien faire ? Inconcevable. Mais elle n’osait pas bouger. Elle craignait de lui faire peur, et ça ce serait bien pire que tout. Alors elle sortit la première chose qui lui vint à l’esprit, même si cela n’avait aucun sens, elle s’en foutait bien, du moment qu’elle brisait le silence qui régnait sur la chambre.

    « Ca va paraître déplacé mais … Tu es devenu tellement plus beau avec l’âge. J’suis désolée, c’est ridicule. Après tout c’temps c’est tout c‘que j’trouve à dire. Mais je suis pas douée pour … Faire des excuses, des longs discours et tout ça. Enfin tu m’connais quoi. »

    Elle lui adressa un regard gêné, empli de souffrance, d’amour et de haine. De haine envers elle-même, parce qu’elle avait abandonné son frère, son meilleur ami, celui qu’elle aimait. De longues minutes, ils restèrent silencieux, à s’observer, tout en se déroulant dans la tête tous leurs moments passés ensemble. *Embrasse-le.* #Quoi ?!# *Embrasse-le. Tu en as besoin, autant que lui d’ailleurs.* #Mais je …# *Embrasse-le !*. Il n’en fallut pas plus à la jolie Stewart, qui d’un bond, se pendit à son cou, le serra fort dans ses bras, comme pour se prouver à elle-même qu’il ne s’agissait pas d’une hallucination. Pour une fois, sa conscience l’aidait. Elle lui indiquait la marche à suivre, plutôt que de l’envoyer droit dans le mur. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues, mais elle ne cherchait plus à les dissimuler. Il devait savoir à quel point elle était heureuse de le retrouver, de pouvoir le sentir, le toucher. C’était comme avant. Enfin presque. Cette fois-ci, Parker n’était absolument pas certaine de la réaction qu’allait avoir le jeune homme, et c’était blessant. De ne pas savoir comment l’homme qui l’a aimée si passionnément la voyait aujourd’hui. Et même … C’était au-dessus d’un simple amour, c’en devenait irrationnel –il avait tout de même perdu l’esprit par sa faute-, ils avaient besoin l’un de l’autre, plus que ça, ils étaient faits l’un pour l’autre, elle en était convaincue et l’avait toujours su au fond d’elle.

    « Je t’aime tellement Elliot ! Comment j’ai pu être aussi conne mon Dieu … Je t’aime, je t’aime je t’aime, j’te laisserais plus jamais, j’suis désolée de tout c’qui t’es arrivé je te le jure ! »

    *Ça te fait un bien fou, avoue-le.* #La ferme, et laisse-moi profiter de notre moment. Ça ne durera probablement pas.#. Mais après ça, serait-elle capable de le laisser ? Elle commençait sérieusement à en douter. Elle n’était pas aussi forte. Non, en réalité elle était même bien faible. Et surtout, elle était folle. Folle à lier, complètement. Et tellement, tellement amoureuse.

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptyDim 11 Jan - 1:54



    La scène se déroulait sans cesse dans la tête du jeune homme. C'était le moment qui le hantait le plus parmi tous ceux qui l'avaient troublé au cours de son existence. Un aéroport. Bondé de voyageurs heureux de partir, ou heureux de revenir au pays. Les gens allaient et venaient devant les douanes, devant la file d'attente pour passer de l'autre côté. Les enfants criaient et riaient, les mères comptaient et recomptaient les valises, les pères emballaient le tout et sortaient les passeports. Elliot et Parker se fixaient intensément, tous les deux baignant dans un torrent de larmes. Leurs mains se frôlaient à peine, car sous le regard des parents Cromwell, ils ne pouvaient faire plus. Leurs doigts s'attiraient l'un vers l'autre, mais ne pouvaient au final que s'effleurer. Le jeune homme tentait de la convaincre tant bien que mal de s'enfuir avec lui, là maintenant. Tout de suite. Il n'aurait eu qu'à garder son backpack sur le dos, prendre sa main de toutes ses forces et s'élancer avec elle dans le stationnement de l'aéroport. Courir au travers des mini-vannes, des voitures et des taxis. Sauter par-dessus les barrières, arriver à l'autoroute et faire du pouce pour qu'une voiture s'arrête enfin et les emmène loin. Loin d'ici. Elle avait poliment décliné l'invitation, comme s'il s'agissait d'un premier rencard pathétiquement présenté. Elliot ne s'en était jamais remis. Alors qu'il tournait le dos à la femme de sa vie, son monde en entier s'écroulait. Aujourd'hui encore, lorsque Parker ressurgit dans sa vie, rien ne semblait se rapatrier dans le coeur du jeune homme. Surtout en voyant la terreur dans son visage, lorsqu'elle devina ce qu'il était devenu après avoir eu des preuves servies sur un plateau d'or : un monstre. Elliot n'en revenait pas, d'avoir agit ainsi. Il s'était promis que si un jour, sa belle Stewart revenait, il la chérirait et lui montrerait ce qu'est le vrai bonheur, pour que jamais plus elle n'éprouve l'envie de le quitter. Ça avait foiré. Quand elle lui dit qu'étrangement, elle comprenait, Ellie ne pu retenir un rire moqueur et malsain à la fois dans le genre qui dit clairement : " Mon oeil ".

    « Je ne croirais pas, non. »

    Il secoua la tête en fermant son sourire. Malheureusement pour Elliot, ça ne lui avait pas pris plus de temps non plus pour que la flamme éteinte se rallume en lui. Il avait tant aimé Parker, plus que quiconque. Jamais il n'aurait pensé que son coeur serait capable de battre pour une personne à nouveau ; c'est pourquoi il ne s'engageait en rien avec un de ses amants. Garçon ou fille, personne n'avait trouvé la clé de son coeur depuis Parker. Aujourd'hui, elle passait le seuil de sa chambre et cela suffisait pour que ses joues s'empourprent et qu'il retombe dans ses vieux souvenirs jamais oubliés. Le jeune homme ne voulait pas s'engager à fond dans une autre relation, surtout pas si c'était avec Stewart. Non pas parce qu'elle n'était pas fait pour lui ou une raison stupide dans le genre. Juste parce qu'il avait peur de souffrir, tout simplement. Il ne supporterait jamais de la perdre à nouveau, c'est pourquoi il se montrait si froid et distant même avec sa meilleure amie de toujours. Cependant il était loin de se douter qu'elle avait souffert autant que lui. Elle aussi, devenue folle ? Non, vous voulez rire. Personne en ce monde ne pouvait être aussi fou qu'Elliot. Les psychopates des asiles prenaient des médicaments pour qu'ils flottent sur un nuage. Mais la schizophrénie d'Ellie était une maladie que même un pot de pilules n'arrivait pas toujours à taire. Alors, imaginer une seule seconde que sa flamme d'enfance puisse avoir les mêmes constants maux de tête était inconcevable. Il avait prié pour que tout se passe bien de son côté. Qu'elle ait eu raison de le laisser, si c'était pour qu'elle vive une vie meilleure. Pourquoi avoir tout foutu en l'air si c'était pour que les deux se retrouvent cinglés, avec rien dans les poches, rien dans le coeur ? Quelle connerie.

    « Dis-leur tout ça à eux, pas à moi. »

    Voilà qu'il parlait de son âme, de son coeur et de sa tête comme des personnes différentes. C'était vraiment ce qu'il croyait, au fond de lui-même. Durant toutes ces années, son coeur et son âme étaient restés deux parties bien pures de son métabolisme. Sa tête, par contre, était devenue malsaine. Le carrefour des diables. Depuis le retour de Parker, il savait que dorénavant, il ne serait jamais en paix. Finies les montagnes russes, les hauts et les bas de sa maladie. Son esprit verrait toujours le mal en la brunette, et il ne se gênerait pas pour le lui rappeler. Ou bien peut-être est-ce que ça ferait l'effet contraire ? Si, en partant, Park' avait en quelque sorte réveillée la schizophrénie qui dormait en lui, peut-être qu'en revenant, elle pourrait de sa voix mélodieuse lui fermer les yeux, comme une berceuse endort un enfant. Non, il rêvait trop. Maintenant qu'elle était en lui, elle n'en ressortirait jamais. Bref, Parker était maintenant de retour dans la chambre du jeune homme. Il la suivit après quelques secondes d'hésitation et de réflexion. Il s'adossa au cadre de porte et la regarda le fixer en détresse. Puis il baissa les yeux et fit semblant de regarder la pagaille qui régnait ici. C'était comme un champ de bataille. Il y avait des verres vides, des assiettes à moitié mangées, mais pas assez pour le nombre de jours qu'il avait été enfermé ici. Ses sous-vêtements traînaient un peu partout, ses CDs de musique étaient éparpillés près de la radio, ses bouquins sur son lit, encombrant tout le matelas. Il ne lui restait qu'un carré pour y dormir. Quand il releva les yeux, il fut obligé de crier une négation assez stricte à l'adresse de Parker, étant donné qu'elle venait de formuler son désir de partir, à nouveau. Elle reprit ses esprits devant tant de colère et de supplie, et se ravisa. Elle s'excusa et accepta de rester. La respiration d'Elliot se calma peu à peu et il hocha la tête, cachant sa satisfaction.

    « Promets-le, cette fois. »

    Parce que la première fois qu'ils s'étaient dit à la vie et à la mort, ils avaient oublié d'officialiser leurs propos en promettant leur amour éternel. Il n'avait pas cru une promesse nécessaire, mais visiblement ça l'était. Au moins, si Parker ne respectait pas ses paroles, il pourrait l'emmener aux Enfers à ses côtés. Pas qu'il voulait qu'elle y soit, mais il voulait être avec elle même après sa mort. Morbide, je sais. Ensuite, les deux se fixèrent durant de longues minutes. Il aurait aimé pouvoir lire ses pensées. Pouvoir déchiffrer cet être qu'il n'avait jamais pu comprendre. On disait que les femmes étaien compliquées ; Parker en était probablement la reine, alors. Ses yeux noisettes ne laissaient rien transparaître qui puissent donner des pistes à Elliot sur ce à quoi elle pouvait bien réfléchir. Après un moment, il comprit, quand il entendit ses paroles. Ce commentaire lui arracha un de ses beaux sourires sincères. Le plus beau depuis qu'elle avait pénétré dans sa chambre. Ses fossettes se creusèrent donc dans ses joues et ses dents blanches alignées parfaitement se montrèrent enfin le bout du.. nez.

    « Après tout ce temps, je n'suis plus certain de bien te connaître, mais ... merci du compliment. Ça fait plaisir à attendre. »

    Il marqua une pause, et se souvint qu'il ne lui avait toujours pas renvoyé le compliment qui portait sautait aux yeux. Parker était devenue une femme, une femme avec des courbes, des rondeurs magnifiques. S'il n'avait pas été aussi dérangé et con, il lui aurait déjà sauté dessus. Comme dans le bon vieux temps.

    « J'peux pas te cacher que t'as très bien vieillie toi aussi. T'es.. plus belle que dans mes rêves. Mais on doit te l'avoir dit des centaines de fois, maintenant .. »

    Encore une fois, le silence s'empara de leurs âmes. Ils s'observèrent encore de longues minutes, leurs joues plus rosées qu'avant. Il glissa ses mains dans ses poches de jeans et songea qu'il serait temps de prendre une douche. Eh oui, même dans des moments pareils, il songeait à des sujets aussi hors-contexte. Seulement, il y avait vraiment des jours et des jours de cela qu'il ne s'était pas habillé convenablement, peigné, lavé et surtout nourrit. Il faisait pitié à voir. D'ailleurs, il était encore étonné que Parker n'ait pas fait d'illusions à ce sujet. Était-elle aveugle ou voulait-elle simplement ne pas paraître ingrate ? Alors que ses pensées se reconcentraient sur la belle brune, celle-ci se leva d'un bond et se jeta dans ses bras. Elliot ne su pas comment réagir, alors son coeur arrêta de battre et son souffle se coupa sec. Le jeune homme aurait voulu la repousser pour éviter le pire, mais étrangement, ses muscles ne se contractèrent pas. Il referma donc ses bras musclés autour du corps frêle de la demoiselle et la serra aussi fort qu'il le pouvait, de peur qu'elle lui glisse entre les mains. Ses doigts s'entortillèrent entre les cheveux bouclés de la jeune Stewart, et il sourit en enfouissant sa tête dans son cou. Il allait y déposer un baiser quand l'australienne lui avoua son amour pour lui. Encore et encore, elle prononça ces trois petits mots. Ellie se défti de son étreinte et recula, perplexe.

    « Non, tu ne m'aimes pas. Tu aimes l'ancien Elliot. Mais il est mort, d'accord ? Et puis je ... je ne t'aime pas non plus. Les temps ont changés, Parker. Tu peux pas me laisser tomber et revenir des années plus tard et tout reprendre là où tu l'avais laissé. Ce serait injuste. »

    Il était dur, oui. C'était contre son gré, d'ailleurs. Mais pour une fois, il avait écouté les démons dans sa tête qui lui criaient de faire marche-arrière. Parce que pour une fois, ils avaient probablement raison sur lui.



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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptyDim 11 Jan - 13:15


    Parker aurait tellement voulu s’enfuir avec lui. Mais selon elle, il ne méritait pas de vivre ce qu’elle avait vécu : une vie instable, désordonnée, et dénuée de parents, d’amour. Elle avait souhaité lui épargner cela et malgré elle lui avait infligé la pire des punitions : aujourd’hui, il était torturé par ces petites voix dans sa tête, voix qu’elle connaissait bien puisqu’elle était parvenue à les faire taire une fois pour toutes. Les Cromwell aimaient leur fils, et elle n’avait pas le droit de le leur enlever. S’ils étaient partis, c’était pour son bien, elle le savait. Alors comment aurait-elle pu lui demander de rester avec elle, si cela signifiait qu’il devait renoncer à sa famille, famille qu’elle n’avait jamais eue ? Elle ne connaissait que trop bien le manque causé par ce genre de départs et pour cause : sa mère était partie elle aussi, l’abandonnant aux mains de diverses familles d’accueil chez qui elle ne restait jamais bien longtemps. Il est de toutes façons très clair que leur histoire était loin d’être très saine … Pour autant, y renoncer avait été la chose la plus difficile qu’elle eut à faire dans sa vie. Le voir, détruit, brisé de leur séparation lui déchirait le cœur. Et ce jour-là, à l’aéroport, elle aurait tellement aimé le serrer dans ses bras, lui faire tout un tas de promesse qu’elle ne tiendrait jamais. Mais sous les yeux des parents, tout cela était impossible. Elle se devait de rester de marbre, d’être forte. Pour lui, pour eux. Il ne se rendait pas compte à quel point elle avait pu souffrir elle aussi. Combien de fois avait-elle rédigé des lettres d’amour incompréhensibles, allant jusqu’à les mettre dans ses enveloppes mais s’arrêtant au moment où il lui fallait écrire l’adresse … Ils étaient partis sans rien lui dire de plus, tout ce qu’elle savait, c’est qu’ils quittaient l’Australie pour les côtes ensoleillées de la Californie. Mais … La Californie, c’est grand. Lorsqu’à l’école, elle avait appris que l’état comportait 38,4 millions d'habitants, elle s’était effondrée, songeant que jamais elle ne pourrait retrouver son Elliot. Elle se consolait en se disant qu’il s’était sans doute remis de cet évènement, qu’il était heureux, peut-être avec une autre fille qui sait. Qu’il avait un bel avenir devant lui et que grâce à elle, il n’aurait pas à supporter d’être rejeté de la société, comme elle l’était depuis l’enfance. Une orpheline qui a mal tourné disait-on. Et quand ses nouveaux parents la mirent dehors en la traitant de folle, de « fille possédée par le démon » (la famille était très religieuse et le fait que leur fille entende des voix les avait terrorisés), les gens recommençèrent à parler, à dire tout et n’importe quoi, à inventer je ne sais quelle rumeur à son sujet. Heureusement, Kathrin l’avait prise sous son aile. C’est à ce moment, peu après ses 17 ans, que les choses s’arrangèrent petit à petit pour elle. Les voix dans sa tête s’apaisèrent, jusqu’à se taire complètement. Et elle avait repris ses études, dans une des universités les plus prestigieuses du pays.

    « A ta guise. J’me fiche que tu me croies ou non en fait, mais oui, je te comprends. »

    La tristesse s’emparait soudainement d’elle, en constatant à quel point il avait changé. De toutes évidences, il se laissait complètement aller : l’odeur qui régnait dans sa chambre laissait à penser qu’il n’y avait pas fait le ménage depuis des jours, il n’était pas coiffé, mal habillé, pas lavé … Naturellement elle se garda bien d’y faire allusion. Elle serait bien folle –plus qu’en cet instant en tout cas-, de lui faire une remarque sur son aspect physique. D’abord parce qu’elle était fautive, et ensuite parce que ça n’avait aucune importance. Il restait le Elliot qu’elle avait connu, même s’il le niait. Certes, il était malade. Et alors ? Elle aussi l’était, et ça ne l’empêchait pourtant pas de vivre. La seule différence était que contrairement à lui, elle ne laissait pas ces voix dicter sa vie. Elle avait décidé de faire ce qu’elle voulait, de ne plus se soucier de rien. Et ça semblait être une bonne méthode, puisque depuis, elle n’entendait plus rien, ou presque. Parce que maintenant qu’Elliot était là, sa conscience recommençait à se manifester, et le pire dans tout ça était qu’elle devait faire semblant de ne rien entendre. Il ne devait pas savoir. Il devait croire qu’elle allait bien, qu’elle n’avait pas rejeté son amour pour rien. Afin de conserver un visage serein et parfaitement calme, elle inspira profondément, tout en pansant soigneusement les plaies du jeune homme avec une douceur particulière et un regard tendre. Elle bouillonait intérieurement mais refusait de le montrer, ce serait détruire tout ce qu’elle avait bâti jusqu’ici afin de se protéger. De plus, elle devait lui faire croire qu’il pouvait s’en sortir, lui donner un espoir qui s’était depuis longtemps envolé. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour lui, et elle le lui devait bien, après tout.

    « Ca je n’en suis pas capable malheureusement. Y a que toi qui peut les faire taire. J’ai bien réussi moi, je suis sûre que tu peux le faire. »

    Parker espérait sincèrement que son esprit se calmerait de par sa simple présence. Elle adoptait une voix doucereuse, de sorte qu’il se détende et qu’il ne cherche plus à lutter. Jamais elle ne lui avait voulu du mal, et ce n’était pas aujourd’hui que cela commencerait. Malgré tout, elle songeait sérieusement à le quitter de nouveau. Leur relation les avait détruits, tous les deux. Elle ne pouvait donc pas se permettre de faire la même erreur aujourd’hui. Cependant il était peut-être trop tard. Dès lors qu’ils avaient échangé un regard, elle n’avait pu se détourner et l’ignorer. Ignorer la détresse qu’elle avait lu dans ses yeux, qui ne brillaient plus de cette lueur qu’elle avait tant aimée. Alors peut-être que si elle restait auprès de lui, tout redeviendrait comme avant. Mais imaginer une chose pareille était tout aussi dangereux. Parce qu’au fond elle savait très bien que jamais ils ne seraient aussi proches qu’ils avaient pu l’être. Tout était si différent aujourd’hui ! Il était insensé de penser qu’Elliot lui pardonnerait aussi facilement, qu’il guérirait auprès d’elle et qu’ils vivraient heureux. Non. Rien de tout cela n’arriverait, la vie n’est pas un conte de fée, loin de là même. Mais l’étudiante trahit alors ses propres principes, pour le bien-être du jeune Cromwell et le sien.

    « Mais je … Hm … J’te le promets. »

    Il est vrai que Parker était très difficile à déchiffrer. Elle n’aimait pas montrer ses sentiments aux autres, depuis le départ des Cromwell. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle n’arrivait pas à changer ses habitudes, ressentant un immense besoin de se protéger de lui. Il n’était pourtant pas méchant, elle le connaissait mieux que quiconque. Mais voilà, elle n’était pas sûre de pouvoir de nouveau s’abandonner complètement à lui, ce pourquoi elle conservait une certaine réserve qui au fond n’avait pas lieue d’être puisque c’était elle qui l’avait trahi, non l’inverse. Pourtant, lorsque ce sourire illumina son visage ravagé par le chagrin, elle retrouva brièvement le Elliot de son enfance. Son cœur s’était remis à battre plus vite, et elle n’avait désormais plus qu’une envie : le prendre dans ses bras, sentir ceux-ci se refermer autour de son petit corps frêle et mince, l’embrasser de tout son amour … Elle était maintenant certaine que son ami d’enfance était toujours là, tout au fond de lui, bien à l’abris derrière son mur de glace. La brunette ne pouvait plus le laisser tomber, tout simplement.

    « J’n’ai pas changé. J’suis toujours la Parker que tu as connue. Enfin … J’le suis seulement avec toi. Mes amis ne me voient pas comme ça. »

    Elle aussi afficha un sourire des plus sincères en entendant ceci. Alors il la trouvait jolie ? Aussi simple cela pouvait-il paraître, elle en était ravie. Parce que cela ravivait l’espoir de faire ressurgir le vrai Elliot, celui qui riait tout le temps, qui arborait toujours ce même sourire heureux et épanoui.

    « Des centaines de fois ? Oulah comme tu y vas ! Peut-être qu’on me l’a déjà dit mais jamais ça ne m’a fait aussi plaisir de l’entendre. »

    Elle ne put se retenir plus longtemps et se jeta dans ses bras, s’abandonnant corps et âme à lui. Il était tout pour elle, il l’avait toujours été. Et elle refusait de le laisser partir, ou même de partir. Il faudrait qu’il exprime clairement l’idée qu’il ne voulait plus la voir, pour qu’elle accepte de le laisser. Mais à sa plus grande stupeur, ce ne fut pas le cas, bien au contraire. Il la serra contre lui, contre son cœur, se mit à jouer avec ses boucles brunes, enfouit son visage dans son cou. C’était tellement bon de le savoir auprès d’elle. Et elle prononça ses mots, qui n’avaient jamais été plus sincères. Ce qu’il ne comprit pas. Selon lui, il n’était plus le même, et le garçon dont elle était amoureuse, il était mort. A cause d’elle. Alors il rompit leur étreinte, et lui expliqua, non sans une once de décéption dans la voix, qu’elle ne pouvait pas tout reprendre après l’avoir abandonné ainsi. Et il avait tellement raison. Les yeux fixés sur le sol, la jeune fille prit la main –celle qui n’était pas blessée- d’Elliot.

    « Je sais tout ça. J’ai été horrible avec toi, et je n’trouverai jamais de mots pour exprimer à quel point je regrette. Mais c’est hors de question que je te laisse encore. Alors ça prendra le temps qu’il faudra mais j’attendrais, jusqu’à ce que tu sois prêt à me pardonner. Je t’aime, toi. Tu es toujours le Elliot que j’ai aimé, mais on t’empêche de l’être. Tu peux te défendre tu sais. Tu n’as pas à leur obéir. »


    L’australienne releva doucement les yeux et les plongea dans ceux de son ami. Il l’aimait aussi, elle ne pouvait pas croire qu’il avait tourné la page sur leur histoire. Ca n’était pas terminé, non. Ca ne pouvait pas être terminé. *Tu l’as cherché, tu ne peux plus t’en plaindre Parker.*

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptySam 17 Jan - 4:57


    Elliot aurait pourtant eu grandement besoin de désordre. Durant son enfance, il avait toujours été contraint de faire des activités dans lesquelles il n'avait aucun intérêt. Toujours amené à marcher sur le droit chemin, à garder la tête haute, à suivre le défilé des adultes alors qu'il n'était qu'un gosse insouciant. Parker avait eu la chance de pouvoir apprendre les vraies importances de la vie, pas toutes ces conneries qu'on apprend à l'école, cloué sur une chaise. En Histoire, on nous parle de l'Angleterre, de Toulouse, Paris, Moscou, New-York, Mumbaï, San Francisco, Vancouver, San José, Sacramento. Tout reste imaginé dans notre tête, cependant. Elliot avait toujours désiré le voir pour de vrai, ce Chichen Itza. Il voulait voir les pyramides d'Égypte, le Taj-Mahal, monter le Kilimanjaro et l'Éverest. Évidemment, Parker n'avait pas eu non plus la chance de la faire. Mais au moins, elle avait volé de ses propres ailes et s'était rendue là où elle le désirait, au bout du compte. Le jeune homme avait toujours été contrôlé comme un pantin par ses parents. Et maintenant, voilà que ce n'était pas lui qui s'émancipait, mais son esprit. Ce dernier se rébellait pas seulement contre les géniteurs d'Ellie, mais contre Ellie lui-même. C'était la punition pour ne pas s'être enfui, ne pas s'être rendu sa liberté méritée. Apprendre, étudier, marcher, avancer. Voilà les priorités qu'il avait eu plutôt que de découvrir, rire, jouer. Si le jeune homme en voulait tant à la brunette, ce n'était pas tellement d'avoir souhaité ce qu'il y avait de mieux pour lui et de s'être trompé, ni même de l'avoir abandonné. Si elle ne l'aimait plus, il aurait pu l'accepter. Cependant, il était ainsi livré à lui-même. Il devait retomber dans ce moule bien défini, dans ce cercle vicieux duquel Parky l'avait extirpé le temps d'une jeunesse. Depuis son départ, tout était tombé. Les pendules avaient été remises à l'heure. À force de ne voir que des lignes droites et bien dessinées, Elliot était devenu fou. La seule chose qui pouvait l'étourdir, l'allumait, l'exciter, l'enjouer, on le lui avait volé. Maintenant, on la lui rendait. Mais son dû était arrivé bien des années trop tard.

    « Cesse de faire ta petite bonne femme compréhensive ! T'es pas à ma place, t'es pas dans ma tête. Tu sais pas ce que je vois, ce que je ressens, ce que j'entend. Tu ignores totalement ce contre quoi je lutte sans relâche depuis qu'tu m'as lâché. »

    Le jeune homme était effectivement convaincu que Parker ne pouvait pas comprendre. Remarquez, c'était compréhensible. C'était lui le schizophrène, pas le contraire. Il s'imaginait donc que son calvaire était bien pire que celui de tous les autres universitaires de Berkeley. Peut-être que d'un côté, il n'avait pas entièrement tord. Ne pas pouvoir trouver le sommeil parce que des images horribles se présentent à vous, ou bien ne pouvoir entretenir aucune vie sociale à cause de sautes d'humeur, ou bien avoir à constamment se cacher à cause d'hallucinations étranges, ce n'est pas toujours facile. Dans ce paquet de troubles, les voix incessantes n'étaient pas les pires. Elles étaient omniprésentes, mais Ellie apprenait à vivre avec elles. Il avait appris à les garder en lui, à ne pas les croire entièrement et se contrôler, de temps à autre. Le reste par contre, suscitait chez lui des réactions surprenantes et terrifiantes. Alors permettez-moi de douter sur le niveau de compréhension de Stewart. Cependant, si on regard l'envers de la médaille, on dit que les malheurs ne se comparent pas. Cette règle s'appliquait-elle dans le cas présent aussi ? Probablement, oui. À moins qu'ils ne soient l'exception inévitable. Malgré tout, Elliot ne supportait pas qu'on agisse aussi simplement avec lui. Sa maladie n'était pas à prendre à la légère. Et il détestait qu'on lui dise ce qu'il était capable de faire. Il avait déjà tout essayé, il n'était pas si faible. Le jeune homme se battait à chaque seconde contre l'autre partie de lui-même. Rien n'y faisait, point. C'est pourquoi il se mit tellement en colère contre Parker.

    « Félicitations. Vraiment. Un petit détail par contre .. t'avais-t-on diagnostiquée schizophrène ? Si c'est le cas, donne-moi ton truc, parce que même ces stupides médicaments n'y font rien ! »

    En repensant à la scène qui venait de se dérouler dans la salle de bain, Elliot fronça les sourcils, sans toutefois montrer quoi que ce soit à Parker. Comme ça, elle avait elle aussi entendu des voix, mais avait été capable de les faire taire ? Peut-être n'avait-elle perdue la raison que durant quelques années, à cause du choc émotionnel. Ça arrive. Ce n'était pas nouveau. Tout de même, sa bien-aimée avait déjà été folle, peut-être bien à un niveau se rapprochant du sien. Ou pas. Il n'en savait rien, il avait été si loin d'elle. Il ignorait ce qu'elle avait pu endurer. Toutes ces pensées, ni même la douce voix de sa dulcinée, n'arrivèrent à le calmer. Elle ne pourrait pas l'apaiser, c'était une tâche beaucoup trop complexe à réaliser. Elle pouvait le soulager, probablement. Park' avait toujours possédé ce don. Cependant, de là à ce qu'il devienne calme et serein, il faudrait attendre encore un peu, histoire que la courbe des montagnes russes de ses sentiments soit en remontée. À ce moment-là, la brunette pourrait enfin le revoir sous son vrai jour. Un Elliot heureux de vivre, bien entouré, drôle à en mourir et sympathique. Dragueur sur les bords, aussi, mais très gentleman; ça compense. Elle était juste arrivée au mauvais moment. Tout comme elle était partie au mauvais moment aussi. Le timing entre eux n'avait donc jamais été génial, n'est-ce pas.

    « J'espère que t'as pas profité de cette hésitation pour croiser un doigt, un orteil ou j'sais pas quoi .. »

    Elliot aurait préféré pouvoir être comme Parker, c'est-à-dire tout le contre d'un être transparent. À cause de ses sautes d'humeur, de sa maladie, de tous ces facteurs omniprésents, il ne pouvait jamais cacher bien longtemps ce qu'il ressentait. Juste à croiser son regard, on pouvait atteindre le plus profond de son âme. Ça en devenait agaçant, vraiment. Parce que dès lors, il ne pouvait plus se cacher derrière son bouclier. Tout le monde pouvait le briser en atteignant ses cordes sensibles. Il ne pouvait encore moins se protéger de Parker, car il était vrai qu'elle le connaissait par coeur. Même aujourd'hui, alors que des années entières les séparaient. Parce que ce simple sourire qu'il venait de lui offrir venait de couper la tension qui s'était blottit entre eux. Seulement, ça ne dura pas longtemps. Ellie ne fut pas capable d'être serein plus de une minute.

    « Ça veut dire que tu es la Parker d'avant depuis seulement dix minutes ? Hm, pas très convaincant niveau aucun changement, si tu veux mon avis. Y'a bon nombre d' années qui ont séparé la Parker d'avant et nos retrouvailles. Qui étais-tu, entre les deux ? »

    Demanda-t-il sèchement, en haussant le ton. Puis, ils commencèrent à se complimenter sur qui ils étaient devenus, physiquement. Tout bonnement. Évidemment, qu'il la trouvait jolie. Stewart avait changé tout en gardant les traits qui le faisaient saliver. Ses boucles brunes qui sentaient toujours un parfum différent. Son sourire à en mourir d'une crise cardiaque. Ce regard. Ce corps. Ces mains. Ces lèvres. Tout en elle faisait perdre la tête à Elliot. C'était encore plus fort que la schizophrénie. Il l'aimait, comme un fou.

    « J'espère que cette fois, tu resteras assez longtemps pour que je te le redise .. »

    À ces mots, elle se jeta dans ses bras, l'enlaçant de toutes ses forces. Pendant un instant, le jeune homme s'abandonna à elle et la serra aussi fort qu'il le pouvait. Il enfouit sa tête dans ses cheveux, humant son parfum qui l'enivrait. Il sourit entre ses mèches brunes et sentit une boule dans sa gorge, qu'il avait longtemps refoulée. Ressentir cet amour à nouveau, sentir son coeur se nouer et bondir, ça l'effraya. Elliot recula donc et lui mentit à propos de ses sentiments pour elle. Lui, ne plus l'aimer ? Mensonge. C'était impossible. Il l'aimerait toujours, à quelque part, au fond d'elle. Elle prit tout de même sa main, et lui donna raison. Ce qui le tua encore plus.

    « J'espère que t'es patiente et que tu vivras longtemps. Parce que j'suis pas prêt d'oublier tout de suite. J'suis pas prêt à effacer les dernières années si rapidement, bien que je le voudrais plus que tout au monde. Je n'ai pas envie de me défendre contre ça, pas contre quelque chose qui peut encore se révéler vrai. »

    Voilà tout ce qu'il restait à dire.

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MessageSujet: Re: Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot EmptySam 17 Jan - 22:51


    « Je pense que tu ignores également ce que je traverse. »

    Parker aussi avait vécu des moments difficiles. Peut-être pas autant que lui, mais elle avait largement eu son lot de souffrance et estimait que leurs douleurs ne pouvaient se comparer. Mais il est vrai qu’elle avait dû lui faire beaucoup de mal. C’est sans doute la culpabilité qui avait rongé le peu de lucidité qui lui restait et avait rendu son esprit malade et troublé.

    « Qui j’étais ? J’étais … Une fille que t’as pas à connaître. J’étais pas une fille bien. Mais c’que tu dois bien te dire, c’est que la Parker d’avant t’aimes toujours autant et n’arrêtera jamais de t’aimer, peu m’importe que tu entendes des voix, ou quoique ce soit d’autre, tu comprends ça ? »

    La fille qu’elle était avant, celle qu’elle était en compagnie des autres, il ne l’aimerait pas. Elle était superficielle, prétentieuse, allumeuse … Elle ne souhaitait pas qu’il la voit ainsi. Elle aurait aimé qu’il ne voit en elle que l’adolescente gentille et timide qu’elle avait été autrefois. Mais tout cela était si lointain. C’est sûr qu’elle avait beaucoup changé. Et pas nécessairement en bien. C’est pour cela qu’il ne devait pas connaître Parker Stewart, mais se contenter de la vieille Parker Cromwell. Sa demie-sœur, sa meilleure amie. Et bien sûr qu’elle voudrait être plus que ça, mais ça serait suicidaire que de s’imaginer qu’il était aussi amoureux d’elle qu’il avait pu l’être. Alors elle se contenterait même d’une place infime dans sa vie, du moment qu’elle pouvait rester auprès de lui.

    « Je resterai aussi longtemps que tu voudras de moi. »

    Et elle craignait qu’il ne désire plus sa présence bien longtemps. Quelques heures tout au plus, et ensuite il se rendrait compte qu’elle n’avait plus rien à faire dans sa vie, qu’elle avait tout gâché et qu’il ne devait pas se prendre la tête avec une fille comme elle qui n’en valait franchement pas la peine. Que ce soit clair, elle ne lui en voudrait certainement pas, il aurait largement raison de se comporter ainsi d’ailleurs. Mais … Même si son intention première avait été de le quitter assez rapidement, il était maintenant très clair qu’elle ne voulait plus partir. Elle l’aimait, il était tout pour elle, son univers gravitait autour de son sourire. Que deviendrait-elle s’il lui disait clairement qu’il ne voulait plus d’elle ? Elle ne l’accepterait tout simplement pas. Pourtant lui avait été obligé de le faire lorsqu’elle l’avait abandonné lâchement …

    « Tu dois te défendre ! Ces trucs vont te bouffer Elliot ! Regarde-toi merde. T’es plus toi-même, tu te laisses complètement aller. Je crois qu’écouter ce qu’ils te disent ne te réussit pas, tu t’en rends compte de ça ? Ils te torturent et tu te laisses faire. Je suis pas venue te voir pour te laisser tomber encore une fois, okay ? Il faut que tu te ressaisisses et je compte bien t’y aider. »

    L’étudiante ne savait plus comment réagir. Elle essayait de ne pas s’énerver, de garder son calme mais cela devenait particulièrement difficile quand lui ne se gênait pas pour hausser le ton. Pourtant elle paraissait très calme, presque froide. Alors qu’elle bouillonait intérieurement bien sûr. Comment pouvez-vous imaginer qu’elle ne ressente rien en retrouvant son amour d’enfance, son premier amour ? Elle était folle de joie. Néanmoins la tristesse qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle avait compris dans quel état l’avait mis leur séparation l’aidait sans doute à ne pas se laisser submerger. Un seul regard et elle se rappelait que tout était de sa faute, que sans elle il serait beaucoup plus heureux et épanoui et que jamais il n’aurait eu ce genre de problèmes. Comment pourrait-elle vivre avec ça sur la conscience ? Hein ? Elle se devait de réparer les dégâts, qu’elle avait elle-même causés. Pas seulement pour faire taire ses remords, mais surtout parce qu’elle ne méritait pas qu’il souffre à cause d’elle. Elle n’était pas assez bien pour lui et le savait depuis longtemps au fond. Après tout … Elle n’était la fille de personne, n’était pas spécialement intelligente et certaines filles étaient bien plus jolies. La constation était douloureuse. Se rendre compte qu’il méritait bien mieux qu’elle … Alors elle ferait tout pour se rattraper, pour lui prouver qu’elle ne l’avait jamais oublié, qu’elle n’avait pas tiré un trait sur leur histoire.

    « Laisse-moi faire. S’il te plaît. »

    Parker ne s’était pas sentie aussi nerveuse depuis bien longtemps. Plusieurs années en réalité. Depuis la nuit qu’ils avaient passée ensemble. Lorsqu’ils s’étaient embrassés, qu’il avait glissé ses doigts sous la robe de la jeune fille, caressant sa peau nue avec une douceur exceptionnelle, qu’il lui avait fait l’amour tendrement, de façon à ce que ni l’un ni l’autre n’oublient ce délicieux moment. La jolie rebelle s’approcha doucement, afin de ne pas l’effrayer. Elle plongea son regard dans celui de son ami, qui n’exprimait plus que désarroi et crainte. Il avait peur ? Peur d’elle ? Pourtant elle essayait d’être aussi calme que possible, de faire en sorte que son visage lui inspire confiance. Même si elle n’avait aucune envie de baisser les bras, elle commençait réellement à douter. Les choses redeviendraient-elles comme avant un jour ? Peut-être oui. Mais comme il le précisait, elle allait devoir s’armer de patience avant tout. C’est pourquoi elle fut particulièrement prudente en posant sa main dans le cou d’Elliot, qui eut un mouvement de recul. Elle attendit quelques instants, et, une fois certaine qu’il ne se déroberait pas, lui offrit un doux baiser, qui la fit remonter 5 ans en arrière. Et tant pis si elle prenait des risques. Il était hors de question qu’elle sorte de cette chambre désormais. Elle avait pris sa décision et rien ne pourrait la faire changer d’avis. Malgré le temps qui s’était écoulé, elle avait la certitude qu’il était l’homme de sa vie et que ce qu’elle lui avait fait vivre était impardonnable. Pour autant, elle espérait qu’il réussirait à « oublier » ceci ou au moins mettre toutes ces années de côté pour se concentrer sur l’avenir. Leur avenir. Ensemble et à jamais.

    « Est-ce que c’était si terrible ? Est-ce que ça t’a fait mal ? Est-ce que c’était une mauvaise idée de t’embrasser ? Est-ce que tu ne m’aimes vraiment plus ? »

    Ces questions n’attendaient pas vraiment de réponse en réalité. La brunette préférait autant qu’il ne dise rien. Et qu’il profite pleinement de leurs retrouvailles. Si cela était nécessaire, ils se prendraient la tête plus tard. Pas maintenant. Là, elle n’avait qu’une seule envie, qu’il la prenne dans ses bras, lui susurre des mots doux, l’embrasse, lui dise qu’il l’aime. Elle savait cependant que cela n’arriverait pas, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait plus aucune confiance en elle. Peu importait, elle trouverait un moyen pour arranger les choses, il ne pouvait en être autrement. Parker décida qu’il était temps qu’elle s’explique, qu’il comprenne pourquoi elle avait agi de cette manière, pourquoi elle l’avait abandonné sans un mot. Il avait droit de savoir non ?

    « Je sais que j’t’ai laissé tomber. Mais écoute. Toute ma vie, j’ai voulu avoir une famille. Toi, t’avais la chance d’avoir des parents géniaux. Je pouvais pas t’enlever ça. Tu méritais tellement mieux. C’était un mauvais choix. Mais comment j’aurais pu imaginer une seule seconde que … Que ça te briserait ?! Je pensais que tu t’en remettrais un jour, que tu te marierais et aurais de beaux enfants. Au lieu de ça … J’ai tout gâché. Mais ne crois pas que tu as été le seul à souffrir. Quand vous êtes partis, j’ai été placée dans une autre famille. Et ils m’ont virée à peine quelques mois après, en me surnommant « la fille possédée par le démon ». Je n’sais peut-être pas c’que tu as vécu mais crois-moi quand je te dis que je te comprends. »

    Parker avait soutenu son regard durant tout son discours. Ainsi, il verrait à quel point elle était sincère. Jamais elle n’avait souhaité autre chose que son bonheur.

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