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Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret...

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MessageSujet: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyDim 11 Sep - 15:06

Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... 23wqtg9




Il y a quelques jours...

« Je viens d'engager un certain O'Malley. » Je tourne la tête vers Maria avec un sourire amusé. « Ah ouais ? » Elle dépose un baiser sur mes lèvres. « Un irlandais. » Je passe mes bras autour de sa taille et la presse doucement contre moi. « Il y a tellement d'irlandais qui s'appellent O'Malley en même temps. » Un peu comme les ''Smith'' aux États-Unis, il y en a une multitude. Aaron se met à pleurer, ce qui nous sort de notre discussion.

Aujourd'hui...

La rentrée a déjà eu lieu. Quelques cours ont commencé plus tôt que d'autres. Je me réjouissais de retrouver mes collègues et amis, pour la plupart présents lors de mon mariage avec Maria, en Irlande cet été. D'ailleurs, nous venions de déposer les enfants à l'école et nous voilà arriver à l'université de Berkeley. La brunette sort de la voiture, toujours élégamment habillée, vêtue d'un tailleur et d'une jupe serrée, le tout accompagné de talons hauts. Pour ma part, j'arbore une chemise blanche, un pantalon gris, en toile, assorti à un gilet de costume. Le ''bonheur'' de devoir être présentable dans un tel établissement. J'attrape la main de Maria et dépose un baiser sur sa tempe. « Ce soir, ses vêtements ne vont pas rester longtemps sur toi. », lui murmurais-je à l'oreille avec amusement. Ma façon de lui dire que je la trouvais très belle ainsi vêtue. Elle m'assène un petit coup de coude dans le ventre en se mordillant la lèvre inférieure. Ça nous amuse.

Les étudiants sont déjà présents devant, comme à l'intérieur de l'université. Ils se racontent leur week end pour la plupart. Certains professeurs arrivent. Et là, mes yeux bleus se posent d'un coup sur un homme qui attire mon attention. Son visage m'est familier. Je fronce les sourcils comme pour mieux en distinguer les traits. Et là, le mien affiche subitement une expression étrange, comme si je venais de voir un fantôme.

Il y a dix-neuf ans...

« Allez, filez nous vos paquets de clopes. » Des jeunes qui se montrent un peu trop lourds. L'un d'eux pose sa main sur James, mon cousin, âgé de quinze ans. Pour ma part j'en ai dix-huit et sans grande étonnement, je me montre très protecteur. Je fronce les sourcils et m'interpose entre les deux, me montrant plus agressif dans ma façon d'être. En quelques minutes, la tension monte et se termine par une bagarre. Des coups de poings, des coups de pieds. Aucune pitié n'est montrée. James et moi sommes en minorité. Pour faire court, on s'en prend plein la gueule. Allongé sur le sol, on m'assène des coups dans l'estomac. Ils font ça à deux. Les autres s'occupent de James. De la rage se lit dans mes yeux. Je serre les dents alors que l'adrénaline monte peu à peu en moi. Je trouve enfin la force de me défendre. J'arrive à me relever avec difficulté et assène un coup de poing à l'un d'eux, avant de le faire basculer en arrière d'un coup de pied violent et bien placé dans l'estomac. Le gamin qui a mon âge, que je viens de toucher, part en arrière, sur la route. J'ai à peine le temps de voir la voiture arriver et son conducteur aussi surpris que moi. Le bruit des freins attire l'attention de tous, si bien que les poings ne volent plus. Un choc puissant. Le gamin est projeté par-dessus le véhicule en brisant le pare-brise. On reste tous là, immobile, les yeux écarquillés, dans le plus grand des silences. Je sens mon cœur redoubler de vitesse. « Putain... », murmurais-je. Je sens d'un coup deux mains se poser sur mon bras. « Allez ! On se casse ! » Je n'arrive pas à décrocher mes yeux de mon ennemi gisant sur le sol, entouré de son propre sang. « On peut pas, il faut faire quelque chose ! » La voiture s'est arrêtée, le conducteur est également sous le choc et ne semble pas oser sortir de la voiture. « Ouais, et t'as envie de finir en taule ?! Putain, viens, on se tire ! »

Je finis par suivre mon cousin. On détale comme des voleurs. Avec un peu de chance, le conducteur ne se souviendra pas de nos visages. On parcourt les ruelles de Dublin, sans nous arrêter. On file comme des flèches. Je m'arrête d'un coup, sors mon cellulaire de la poche de mon jeans, masque mon numéro et compose celui des urgences. « Oui allo ! Un jeune s'est fait renverser par une voiture sur Kilbarrack Road, il faut nous envoyer quelqu'un ! » Je respire mal. La personne à l'autre bout du téléphone prend la parole, plus sereine. « Calmez-vous, reprenez vos esprits. La victime est à côté de vous ? » Je croise le regard de James. Je finis par raccrocher. Je sais qu'ils vont envoyer du monde.

Aujourd'hui...

« Edward... ? » Je reprends mes esprits. Mon cœur bat la chamade alors que je tourne enfin la tête vers Maria qui me regarde avec incompréhension. « Tout va bien ? » Je ne réponds pas. Mes yeux se repose sur James. Nos regard d'un coup se croisent. Lui aussi semble m'avoir reconnu, ou bien se demande-t-il qui est cet inconnu qui le dévisage ainsi ? « Edward ? Qu'est-ce qui se passe à la fin ? » Je repose mon attention sur ma femme. « Rien, tout va bien. », finis-je par lui lancer alors que la sonnerie retentissait. « Je vais être en retard, on se voit ce midi, d'accord ? » Je dépose un baiser sur les lèvres de Maria. « Oui, à toute à l'heure. Je t'aime. » Je l'observe un moment s'éloigner, avant de reposer mon regard azur sur l'homme. Dix-neuf ans... dix-neuf ans se sont écoulés. Et je reste là, à l'observer, une certaine haine dans le regard.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyMer 14 Sep - 5:23

    « Mr. O'Malley, concernant le projet Grandview, pensez-vous que… »
    « Plus de question pour aujourd'hui. Mr. O' Malley donnera une conférence vendredi prochain, je vous remercie. » lança la voix tranchante du conseiller en communication en s'affairant sur le siège arrière de la limousine avant que celle-ci ne démarre en trombe.

    Les médias. Une espèce que le milliardaire méprisait et détestait. La vie d'un homme pouvait basculer du jour au lendemain en raison d'une seule et unique faute qu'il avait eu la maladresse de commettre. Ces vautours n'avaient aucune pitié, encore moins pour les individus de son calibre. Et c'était la raison qui dominait la vie de James. Celle qui faisait qu'il était souvent cynique, cruel même diraient certains. Il ne tolérait pas l'échec. Sa vie, son apparence publique en dépendait. Oh biensûr, James n'était pas de ces hommes qui prenaient des risques inutiles. Il avait toujours tout calculé, point par point. Rien n'était minimisé. Cependant, il se devait d'avouer que parfois, il aurait aimé être comme ces gens normaux qui ont une vie normale, niaise et inutile de citadins, ces gens qui n'ont aucune responsabilité si ce n'est d'aller au boulot le matin et de rentrer chez eux le soir. La vie du milliardaire était au contraire chronométrée, soupesée. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Des milliers de salariés comptaient sur lui, le grand patron. Alors oui, il pouvait être heureux d'avoir pleinement réussi sa vie. Il avait de l'argent à millions, chaque homme et femme qu'il croisait le matin baisait ses pas bénis, et il avait pour son propre plaisir une panoplie de joujoux hightech et sortis de la dernière mode. Pourtant, le bonheur n'avait jamais cogné à sa porte depuis près de vingt ans.

    « James, vous vous sentez bien ? » Le timbre de voix inquiet de son ami l'avait fait redescendre de son nuage, une fois encore. Un bref hochement de tête avant qu'il ne détourne les yeux vers la vitre teintée de noi fumé pour admirer le paysage qui défilait à une vitesse vertigineuse. Les routes étaient toutes les mêmes lorsqu'on était enfermé dans ce carosse mobile.

    « Marc déposez-moi chez moi. » L'homme crut avoir mal entendu. Ses sourcils s'étaient froncés, une légère ridicule s'étendait maintenant sur son front trop blanc. « Vous m'avez compris. » insista l'homme sans hausser le ton. Inutile, il savait qu'on satisfaisait toujours à ses quatre volontés, quelles qu'elles fussent. Toutefois, l'homme à sa droite avait le droit à une explication. Après maints et maints efforts, le dénommé Marc ne comprenait sûrement pas le désir du milliardaire de retourner sur ses pas. Voir les journalistes ? « Je ne vais tout de même pas débarquer dans une école dans ce véhicule voyant ! » Un sourire amusé, quoique tout à fait sérieux était apparu sur ses lèvres. De quoi rassurer son voisin qui donna l'ordre au chauffeur de faire demi-tour, non sans pouffer à son tour dans sa barbe.

    Une heure plus tard et les deux hommes se séparaient. Une simple poignet de mains, mais qui voulait tout dire. James n'avait jamais fait dans le sentimental. Il n'était pas doué, et n'en voyait pas l'utilité. Ce qui expliquait le fait qu'il soit encore célibataire sans enfant à trente ans passés. Une solitude qui le pesait parfois mais s'en allait bien vite sitôt que le travail tambourinait à nouveau à sa porte. […] Sous la douche, l'eau ruisselait sur le corps ravagé par quelques cicatrices de l'Irlandais. Les paupières closes, il appréciait cet instant de répit en songeant à l'instant d'après, l'heure suivante pendant laquelle il retrouverait son employeur Une certaine 'Maria O'Berkeley.' Ils n'avaient pas rendez-vous, biensûr que non. Mais James lui avait signalé sa présence régulière au sein de l'établissement huppé qu'elle dirigeait et comptait bien l'informer de ses visites pour ne pas qu'elle soit prise au dépourvu en cas d'incidents impromptus. Il avait toujours fonctionné ainsi, franc et droit. Du moins, aussi longtemps que remontaient ses souvenirs. D'ailleurs, certains revenaient hélas trop souvent à la surface pour qu'il ne puisse leur échapper. Notamment l'un d'eux qui venait de lui faire rouvrir les yeux, entrouvrir les lèvres. Un souvenir plus amer que les autres. Encore.

    Vêtu d'une simple chemise de flanelle bleu clair – on lui avait souvent fait le compliment qu'elle faisait ressortir la couleur de ses yeux, autant en profiter – notre milliardaire s'avança au devant du miroir de sa chambre, nouant sa cravate avec une profonde lassitude avant de remonter la braguette de son pantalon noir et d'entamer les noeuds de ses lacets. L'attitude vestimentaire revêtait une importance capitale dans son métier. Une odeur subtile de bambou lui donna plus de mystère encore lorsqu'il reposa le parfum sur sa table de nuit, et la porte se referma en silence sur ses pas.

    Plus tard, c'est alors qu'il souriait encore d'une émission radio qu'il venait d'entendre que le regard d'un homme qui le fixait l'obligea à s'interrompre dans sa course. « Un problème jeune homme ? » s'apprêtait à répliquer d'une voix grave le milliardaire avant qu'un éclair de lucidité ne jaillisse de son regard. Son sourire n'avait pourtant pas disparu. Il semblait même s'être élargi devant la mine renfrognée de son interlocuteur muet. Comme quoi, il en était le premier surpris de ces retrouvailles.

    « Bonjour Edward. »
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptySam 17 Sep - 13:02

Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... 23wqtg9




J'aurai reconnu James entre mille. Nous étions cousins. Plus jeune, orphelin, mes parents l'avaient recueilli alors qu'il enchainait les familles d'accueil. Avec le temps, je l'avais considéré comme mon frère. Malgré nos trois ans d'écart, nous étions très proches, et avions énormément de points communs. Ce fut peut-être la raison pour laquelle une grande complicité était née entre nous alors que nous étions très petits. Je me souvenais comme si c'était hier, quand nous nous essayions sur la banquette du piano de mon père pour enchainer quelques notes. L'un comme l'autre étions très doués pour cet instrument et nous nous plaisions à dire que c'était digne des O'Malley, que le don pour la musique restait héréditaire, car mon père était tout aussi doué. Je me souvenais de sa curiosité envers tout ce qui pouvait être surnaturel. Cette pensée aurait pu me faire sourire, mais mon visage restait crispé et sévère.

Nous nous ressemblions. Quelques traits en commun. Les mêmes yeux. La même prestance. La même haine dans le regard. Je l'avais considéré comme mon frère. Aujourd'hui, je le rendais responsable d'une erreur de jeunesse qui m'a toujours pesé. Une erreur dont je n'ai jamais parlé à personne. Une erreur que James aussi a dû garder sous silence, dans un coffre fermé à triple-tour. Nous étions les deux seuls au courant. Il fallait que cela reste ainsi. Et probablement étions nous d'accord sur ce point là. Je pensais rapidement à Maria. Si elle venait à l'apprendre, elle m'en voudrait. Elle m'en voudrait à un point que je n'ose imaginer. Parfois je me dis que ce n'était qu'un accident, que nous nous étions seulement défendus. Mais la fuite me résonnait bien vite. C'était une faute impardonnable. Nous le savions l'un comme l'autre.

« Bonjour Edward. » Sa voix déclencha un frisson d'horreur tout au long de mon échine. Pourquoi fallait-il qu'il vienne me hanter ? Il était sorti de ma vie depuis bien longtemps et voilà qu'il réapparaissait comme ça, sans prévenir. Il n'en avait pas le droit. Je ne répondais pas. Et je repassais dans ma tête notre dernière rencontre.

19 ans plus tôt...

« Tu ne peux pas faire ça Edward ! » Nous partagerions une chambre depuis un moment déjà. Je ne levais pas la tête vers James. Comment faisait-il pour rester de marbre face à ce qui était arrivé il y a quelques jours à peine ? Pour ma part, je n'arrivais même plus à me nourrir. J'y pensais jour et nuit. Fâché avec le sommeil, des cernes importantes avaient vu le jour sous mes yeux bleus. Je ressemblais à un zombie. Je tenais le téléphone dans mes mains moites. Je ne pouvais pas rester ainsi. Je devais nous dénoncer à la police. Tout du moins, je devais me dénoncer. Bien évidemment, je savais que si je le faisais, une enquête serait menée et on retrouverait bien rapidement la piste de James. Pourtant, cette idée me paraissait plus judicieuse. J'étais prêt à purger une peine. « Edward putain ! » Ma famille était sortie, si bien que nous étions seuls dans la maison. En quelques minutes seulement, une dispute éclata. Nous en vînmes aux mains rapidement. Quelques heures plus tard, mon cousin fit ses valises. Je ne cherchais pas à le rattraper. Un élan de conscience, ou bien une envie qu'il disparaisse de ma vie. Plein de sentiments se bousculaient dans ma tête. Je gardais le combiné du téléphone dans la main jusqu'au soir, assis sur mon lit, dans un silence accablant. Puis je le laissais tomber sur le sol. Je n'appelais pas.

Aujourd'hui...

Je détaillais James du regard. Il semblait avoir réussi sa vie. Je le déduisais en vue de ses vêtements d'apparence très chique et de bonne marque. Mes sourcils restaient néanmoins froncés. « Qu'est-ce que tu fais ici ? », lui demandais-je sur un ton un peu plus agressif que voulu.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptySam 17 Sep - 14:08

    19 années en arrière […]

    « Est-ce que tu te rends compte de ce que tu vas faire au moins ? Si jamais tes parents l'apprennent ? Tu sais ce qu'on risque Edward ? » Des questions sans aucune importance alors. L'esprit fermé, troublé sûrement par ce qui venait de se passer, les deux cousins, si heureux d'antan, n'avaient pas cessé de se disputer depuis l'accident qui avait causé la mort d'un autre garçon de leur âge. James voulait oublier. Edward voulait parler. « C'était de notre faute James. C'est nous qui l'avons tué. » Qui d'entre eux avait raison ? L'un prônait la prudence, l'autre la vérité. Mais aucun d'entre eux n'avait raison. Les circonstances du décès étaient floues. Trop floues pour la police en tous cas. James avait compris que parler signifier se donner la mort. Aux Etats-Unis, on avait beau avoir 15 ans, on n'en était pas moins coupable pour autant. Et il refusait de se faire enfermer pour un acte qu'il jugeait à la fois mérité, quoique cruel, mais dont il n'avait eu aucune emprise. Quant à Edward, il avait toujours été le plus droit d'entre eux, celui qui ne mentait jamais à papa-maman. Un défaut que n'avait jamais réussi à comprendre James, le plus rebelle de la famille. Il lui disait d'ailleurs souvent que le mensonge faisait passer la douleur de la vérité. Mais non, Edward avait besoin de se décharger de ce poids. Les conséquences, il les verrait plus tard. « Tu es un idiot si tu appelles la police. On va t'enfermer avec d'autres enfants, dans l'un de ces centres de redressement ou qui sait, p'têt même dans un hôpital psychiatrique. C'était pas de notre faute Edward, ils l'avaient cherché. » « No...non. » lâcha le jeune irlandais en étouffant un sanglot. Ce sont sans doute ces derniers mots que James n'aurait jamais dû prononcé. Pas parce qu'il ne le pensait pas. Il songeait à la violence des coups, à la rage dans leurs yeux. Le châtiment était à la hauteur. Mais un gosse de son âge avait tendance à s'exprimer d'une drôle de façon. Il n'avait en rien voulu dire que la mort était la meilleure solution. Oh, il regrettait ce qui s'était passé, certainement. Sauf que la bagarre, et seulement la bagarre, ne méritait pas qu'Edward et lui passent leur vie derrière les barreaux. Ils n'étaient pas plus responsables que leurs bourreaux finalement. Mais, Edward n'avait sans doute jamais compris où est-ce qu'il voulait en venir. « Très bien, mais ne viens pas dire après que je ne t'avais pas prévenu. » Ce fut la raison de son départ. Ce fut la dernière fois que les cousins O'Malley se parlèrent.


    […] de nos jours

    Ses yeux balayèrent lentement l'ensemble de sa personne. Il n'avait pas tellement changé en 19 ans. Plus élancé, moins chétif qu'autrefois, plus de poils mais à part ça. Il reconnaissait bien là Edward O'Malley. Etrangement, alors qu'il se pensait définitivement guéri de la douleur qu'il avait ressenti il y a 19 ans de cela, une lueur douloureuse apparut dans son regard, qu'il fit disparaître presque immédiatement. Inutile de se rappeler le passé. Il n'était pas là pour ça.

    « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

    Le timbre de sa voix ne lui avait pas échappé. Il lui avait paru un peu sec en définitive. Apparemment, il n'était pas le seul à réprimer une certaine haine envers son cousin. Pourtant, éludant d'abord sa question, James se contenta de se rapprocher, très lentement, avant de s'arrêter à quelques centimètres à peine de l'Irlandais.

    « Hum, je ne crois pas que cela te regarde. Je pourrais te renvoyer la question. » Plus un ton ironique où se mêlait humour noir et cynisme. « God Edward, tu es toujours aussi minuscule. » Il le dépassait d'une bonne tête, c'est vrai. Mais il s'agissait davantage de jouer les fanfarons pour mieux le déstabiliser. Juger de ses valeurs d'autrefois. Etait-il aussi droit aujourd'hui ou savait-il mieux préparer sa défense ? « Allez, puisque c'est toi, je vais te le dire. Je suis ici pour affaire. Tu as devant toi le nouveau professeur de commerce international de l'université Berkeley. » Aurait-il omis autre chose ? Ah oui … « ...et important donateur à ses fonds d'investissements pour la recherche. » Inutile de lui dire qu'il était riche à milliard. Il n'était pas pédant. Juste ...taquin, surtout à l'égard d'Edward. D'ailleurs, soit son cousin était déjà au courant, vu qu'il faisait pratiquement toujours la une des magazines économiques, soit il l'apprendrait plus tard. En attendant … «  Et toi Edward, peut-on savoir ce que tu fais ici ? Une visite de courteoisie peut-être ? Tu as des enfants ? » La question était sincère. La bonne intention, beaucoup moins. James avait toujours été particulièrement curieux.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyDim 18 Sep - 16:17

Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... 23wqtg9




Comme moi, James n'avait pas du tout changé de tête. Voilà pourquoi je l'avais reconnu aussi facilement. Il avait le même regard, parfois intimidant. Ses joues s'étaient un peu creusées, témoignant de son éternel minceur. Quand nous étions petits, je m'amusais à lui dire qu'il n'avait que la peau sur les os. Aujourd'hui, il n'avait apparemment pas changé. Mais peut-être était-ce sa grande taille qui le rendait plus élancé. À mon souvenir, ses cheveux étaient plus clairs, aux reflets roux. Et alors que je me demandais s'il s'était fait une teinture, je me rappelais que la couleur de ses derniers changeaient beaucoup en fonction du soleil. Parfois ils s'éclaircissaient, parfois devenaient plus sombres. Un peu comme les miens en somme. Petit, j'étais un vrai blondinet. Aujourd'hui, mes cheveux viraient davantage au châtain, même si à certains moment, je pouvais retrouver une certaine blondeur. Quoi qu'il en soit, James était resté le beau garçon d'avant, celui qui faisait craquer les filles de son âge, même si parfois, il l'ignorait.

Puis James s'approcha de moi. Mes sourcils se froncèrent davantage, alors que je restais sur la défensive. Il s'arrêta à quelques centimètres à peine. Je relevais les yeux. En effet, il me dépassait d'une bonne tête malgré mes 1m85. « Hum, je ne crois pas que cela te regarde. Je pourrais te renvoyer la question. » Certes. Mais dans la mesure où il était arrivé après moi, j'exigeais des explications. Puis il enchaina avec une remarque sur ma ''petite taille''. Je l'observais dans les yeux, d'une telle façon que je lui faisais comprendre qu'il ne devrait probablement pas faire le clown très longtemps. Je ne répondais rien, car je n'avais pas envie de rentrer dans son jeu. Je trouvais bien plus judicieux de l'observer avec sérieux. « Tu as devant toi le nouveau professeur de commerce international de l'université de Berkeley. » Là, ce fut comme si on venait de m'envoyer un coup de poing en plein visage. Il était nouveau professeur dans cet établissement. Cela signifiait que je le croiserai certainement tous les jours. Et à chaque fois que nous passerons l'un à côté de l'autre au détour d'un couloir, mon passé me reviendra en pleine figure comme une gifle. Je ne sais pas si je pourrais le supporter... sincèrement...

« … et important donateur à ses fonds d'investissements pour la recherche. » Cet aveu ne servit qu'à m'avouer ô combien il était riche. Un de mes sourcils se arqua. Il avait bien de la chance, mais ça, je m'en fichais pas mal. S'il roulait si bien sur l'or, pourquoi perd-t-il son temps à donner des cours à des étudiants ? J'imagine qu'il ne faisait pas ça pour les sous. D'ailleurs, je voulais lui poser la question, mais il enchaina bien vite en me demandant si j'avais des enfants et ce que je faisais ici. Qu'est-ce que cela pouvait lui faire ? Il ne faisait plus parti de ma famille. Et ce, depuis presque vingt ans.

Alors que j'étais resté jusque là silencieux, je pris enfin la parole. « Ma femme m'a dit qu'elle avait engagé un O'Malley. Et sur tous les O'Malley présents aux États-Unis, il a fallu que ça tombe sur toi. » Nouveau froncement de sourcils. « Je suis professeur d'Histoire ici depuis plus de deux ans. Mais dis moi, si tu es si riche, pourquoi donnes-tu des cours ? Pourquoi ne te contentes-tu pas de rentrer chez toi pour te faire cajoler par tes domestiques ? » Je me montrais froid et distant. « Reste loin de moi et de ma vie. »
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyLun 19 Sep - 8:56

    En l'observant, le regard rieur, quoique troublé malgré lui par les souvenirs qui remontaient à la surface, James ne put s'empêcher de constater l'affront dans les yeux d'Edward. Il est sensiblement agaçé par sa présence, il aurait fallu être idiot pour ne pas l'avoir remarqué. Pourtant, et peut-être parce qu'au fond de lui-même, il n'avait pas oublié les bêtises finement élaborées par deux enfants en manque d'attention étant jeune, James ne bougea pas d'un pouce, gardant sa malice pour plus tard pour se concentrer exclusivement sur le caractère bien trempé de son cousin. Déjà à l'époque, il faisait preuve d'un certain sens de la répartie. Pas aussi critique que lui, mais tout de même. Sans doute inné chez la famille O'Malley pensa t-il à l'instant. Cela dit, il n'avait pas envie de se quereller, même si la flamme rougeoyante dans les yeux d'Edward promettait déjà un combat féroce de jouxtes verbales à n'en plus finir. Pour le moment, James avait envie de le découvrir à nouveau. Voir s'il avait changé, s'il s'était amélioré sur certains points – notamment l'eau dont il avait frayeur monstre à l'époque – s'il avait réussi sa vie, avait une famille, des enfants, un chien et deux tortues. En même temps, il ne pouvait espérer que son cousin ne répliqua pas à ses interrogations aussi pertinentes qu'insolentes. Il l'avait cherché le premier après tout. Deux minutes durant, pendant lesquelles James lui parla de son entretien avec la directrice de Berkeley, le nouveau poste qu'il occupait désormais, la réaction d'Edward fut précisément celle qu'il attendait. Surpris et outré. Rien de nouveau sur la planète Terre en somme. Il était évident que l'homme n'appréciait pas la nouvelle. Et encore, il n'avait rien vu. Attendez qu'il lui parle de sa vie en dehors de l'établissement. Quoiqu'il se souvenait vaguement que l'Irlandais n'avait jamais été très regardant sur l'argent, à la grande différence de son interlocuteur qui nageait en plein dedans et se satisfaisait pleinement de cette vie de milliardaire. Edward préférait le confort, la décontraction, le luxe d'une bonne pomme alors qu'il marchait en plein désert, une gourde à la main, sa boussole de l'autre, le sourire aux lèvres à l'idée de découvrir une beauté que nul n'avait encore vu de ses yeux. Edward préférait l'aventure à la luxure. La fête à la solitude. En cela, les deux cousins étaient vraiment opposés. Et cela se voyait sur les traits de leur visage. Quoique la vie lui avait apporté le bonheur financier, James n'était pas heureux. Edward par contre, moins riche, respirait la joie de vivre à plein nez. C'était peut-être la raison pour laquelle James ne s'entendrait jamais avec son cousin finalement. La jalousie, la rancoeur comme moteur pour avancer. Edward avait eu une famille, pas lui. Edward était celui qui savait plaire aux filles, encore une chose qui les séparait l'un de l'autre. Edward avait toujours été l'adoré, le parfait petit ange. James en revanche avait tout l'air du fils de satan renaissant des enfers. A une exagération près.

    « Ta ...femme ? » James fit celui qui n'avait bien entendu. Arquant un sourcil, le sourire aux lèvres, il baissa les yeux au sol en se remémorant la créature de rêve avec qui il avait eu un entretien quelques jours auparavant avant de l'imaginer aux bras de son cousin. Pour un peu, il lui aurait même fait un compliment déplaçé sur les jambes de la donzelle. Mais non, pas James. Il avait toujours fait les choses en grand, sournoisement. « Félicitations. Tu as toujours su les choisir. » préféra t-il insinuer, son sourire disparaissant peu à peu devant les répliques bien senties de son cousin. « Hum...oui, moi aussi je suis très heureux de te revoir Edward. » Inutile d'en rajouter, il l'avait parfaitement compris. Quoiqu'une petite leçon d'humour vache s'imposait finalement. « Et bien, j'ai toujours voulu enseigner vois -tu … » - pure mensonge, il détestait ces ados boutonneux qui ne comprenaient rien à la science subtile du marketing - « ...alors j'ai appelé toutes les universités de la région et lorsque j'ai appris que tu y travaillais, j'ai décidé d'accepter le poste. » murmura James dans un sérieux irréprochable, trop pour être sincère. « Si ça te dérange tellement, tu n'as cas démissionner. » Son sourire réapparut aussitôt, se muant en rire grave suite à sa question. « Ma parole, tu ne serais pas jaloux par hasard ? Je te rassure tout de suite Edward, je n'ai jamais eu besoin d'être cajolé. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde. » siffla t-il en le dévisageant, faisant référence au passé. Il se rappelait encore de sa tête après l'accident. Un vrai gosse. Et bien qu'Edward l'avait défendu, étant plus âgé et plus protecteur à son égard, leur amitié aidant, bien que plus fort sur le plan physique à l'époque, James avait toujours eu une supériorité psychologique quant à affronter des évènements traumatisants. Après tout, il avait perdu son père à l'époque et n'avait jamais connu sa mère. Des épreuves difficiles que n'avait jamais eu à endurer Edward. « C'est une menace ? » Son sourire disparut à nouveau pour laisser la place à un regard mauvais, aussi sombre que l'enfer. « Je ne suis plus l'enfant fragile que tu as connu Edward. Ne l'oublie jamais. » Marchant quelques pas avant de se retourner vers lui, les mains dans les poches de son pantalon. « Mais si ça peut te rassurer, je ne suis pas ici pour toi. Tu n'as plus aucune importance désormais. D'ailleurs, je me demande si tu en as déjà eu finalement. » Paroles volontairement blessantes et dénuées de vérité. Après tout ce qu'ils avaient vécu, leur amitié venait de voler en éclat par de simples mots.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyVen 23 Sep - 20:43

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Comme avant, nous sommes encore très différents. Je le sens. Aucun de nous n'a changé. James semble se la jouer encore solitaire. Probablement le fait qu'il n'ai plus eu de famille. Pour ma part, la mienne étant nombreuse, j'ai toujours prôné l'amour et la solidarité de celle-ci, plutôt qu'à la richesse et à l'indifférence. Nous n'avons pas les mêmes valeurs et pourtant, à l'époque, cela ne nous avait pas empêché de nous entendre à merveille. Aujourd'hui, tout cela était compromis. Je respirais toujours plus la joie de vivre que lui. Pour sa part, il inspirait bien plus la froideur et la fierté. James a toujours été ainsi, qu'il le veuille ou non. L'un comme l'autre, nous n'avions pas eu une enfance très facile. Il a perdu ses parents. Je suis atteint d'une grave insuffisance cardiaque depuis ma naissance. Pourtant, nous n'avons pas réagi de la même façon face à ces évènements.

À l'époque, James n'avait pas eu une grande estime de lui-même. Il se renfermait parfois, préférant de loin la solitude. Pour ma part, j'aimais être entouré. Quand certains l'approchaient, il se plaçait directement sur la défensive, se montrait parfois vexant. Et alors qu'il paraissait comme un gamin désagréable dont on ne peut rien tirer de sympathique, moi, je voyais plutôt son comportement comme le fait qu'il ne souhaitait pas s'attacher à quelqu'un, de peur de le perdre comme il a pu perdre sa famille. C'est comme s'il préférait rester seul pour être sûr qu'on ne le blesse pas. Encore aujourd'hui, je suis persuadé au plus profond de moi que mon cousin est un homme bien. Ce que je déteste chez lui aujourd'hui, c'est qu'il s'est enfermé davantage dans sa solitude et à construit une immense tour autour de lui. Il a laissé ses défauts s'exagérer. Il a accepté de porter un masque, au quotidien, celui de l'homme froid et désagréable. Et juste pour oser se mentir à lui-même, je pouvais aisément le qualifier de crétin.

« Et bien, j'ai toujours voulu enseigner vois-tu ...alors j'ai appelé toutes les universités de la région et lorsque j'ai appris que tu y travaillais, j'ai décidé d'accepter le poste. » Suivi d'un : « Si ça te dérange tellement, tu n'as cas démissionner. » Je n'appréciais pas le regard hautain qu'arborait James. Était-il si fier de sa vie ? Oui, avoir de l'argent, c'est bien. Mais j'aurai pu parier qu'il n'avait qu'un compte un banque intéressant, et rien d'autre autour. Avait-il une famille ? Des amis ? Quelqu'un qui l'attend quand il rentre du travail ? Je ne pouvais pas me vanter d'avoir autant d'argent que lui et pourtant, j'étais heureux. Mon travail d'enseignant à l'université de Berkeley et mon mi-temps en tant qu'archéologue me donnaient une très bonne paye en fin de mois. À côté de cela, et c'était bien le plus important à mes yeux, j'ai une famille. Une femme, quatre enfants, et deux chiens. J'ai d'ailleurs beaucoup d'amis ici même, dans cet établissement. La plupart des étudiants me considèrent comme l'un des meilleurs profs pour mon talent, ma façon d'enseigner et ma personnalité. James pouvait-il se vanter d'avoir une telle vie ? Certes, je n'étais pas touché que par du bonheur. J'ai de graves problèmes cardiaques et il a pu le constater quand nous nous côtoyions encore il y a presque deux décennies. J'ai d'ailleurs subi une greffe cardiaque qui désormais, en contre-partie de m'avoir sauvé, a réduit considérablement mon espérance de vie au maximum de dix misérables années. Quant à Maria, elle était atteinte d'une maladie qui peut s'avérer grave. Nous attendions qu'elle fasse des examens pour savoir si le problème était avancé ou non. Mais à côté de cela, nous étions très heureux et pour rien au monde je n'aurai échangé cela contre de l'argent.

Je ne pus donc retenir un sourire arrogant et moqueur quand il me demanda si j'étais jaloux. « Je gagne assez d'argent. J'ai une femme et de beaux enfants en parfaite santé. Donc non, je ne suis pas jaloux de toi, bien au contraire. Peux-tu en dire autant ? Qu'as-tu à côté de tes sous ? Je parierai que tu n'as rien du tout. » Et voilà qu'on se balançait des paroles vexantes en pleine figure. « Mais si ça peut te rassurer, je ne suis pas ici pour toi. Tu n'as plus aucune importance désormais. D'ailleurs, je me demande si tu en as déjà eu finalement. » La dernière phrase me piqua à vif et il le savait. Je fronçais les sourcils, sans le quitter des yeux une seule seconde. « Au fait, Alan est décédé en mars dans un accident de voiture. », lançais-je subitement, le regard noir. Alan était mon grand frère, l'aîné de la famille. James l'avait bien connu. « Mes parents ont voulu te prévenir pour que tu viennes à l'enterrement, mais ils n'ont jamais eu de nouvelles de toi ni aucun moyen de te joindre. Tu sais, cet homme et cette femme qui t'ont considéré comme leur fils et qui n'ont pas hésité une seule seconde à t'offrir un toit quand tu étais seul au monde. » Je n'avais pas apprécié sa façon de dire que je n'avais eu aucune importante au final. Soit. Mais avait-il encore un peu de respect pour mes parents ? Pour ses cousins et cousines ?
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyDim 25 Sep - 15:05

    L'empathie. Ce sentiment altruiste et positiviste qui vous fait voir le monde autrement que ce qu'il est vraiment. Ce sentiment grotesque coulait à flot dans les veines d'Edward. Ce que James n'avait jamais pu supporter. Oh, il ne se plaignait pas de sa situation. On est comme on est. Il aurait juste aimé que son cousin, pour une fois, arrête les enfantillages, qu'il préfère les films de guerre aux Disney, les légumes aux friandises, les requins aux dauphins. Mais non, Edward ne changerait jamais, tout comme lui d'ailleurs. Une vraie guimauve. Et cette affaire d'insuffisance cardiaque qui l'avait tant fait souffrir durant l'enfance n'avait été pendant longtemps qu'un prétexte de sa faiblesse continuelle aux yeux du milliardaire. D'ailleurs, il se demandait même où il en était avec ce problème aujourd'hui. Une question qu'il lui poserait en temps voulu. En attendant, la mine renfrognée d'Edward indiquait clairement qu'il désapprouvait les choix de vie et le ton snob qu'employait James à son égard. Bien plus, c'était comme si il le jaugeait, lui qui ne pesait pas plus lourd que ça dans son estime – à ce que James avait souligné, bien entendu. Etait-ce réellement le cas ? Vous le saurez bien assez tôt. Que James soit devenu un loup solitaire sans attaches n'y changeait rien pour Edward. James lui n'avait fait que renforcer ce que son cousin considérait comme être des « défauts » de caractère. Mais lui alors ? Qu'est-ce qui avait pris le dessus au final ? James était prêt à mettre sa main au feu que son extraordinaire don pour apprécier les gens, même les plus énervants était au summum. Pourquoi ne pas le tester à ce propos... Tiens donc, un sourire goguenard, un sens de la répartie qui s'était développé au fil des années. Il avait progressé. Pas encore à son niveau de cruauté, mais tout de même. Il pouvait être fier. Sauf que sa réaction eut pour effet de faire ravaler à James son sourire de complaisance, laissant la place à un regard noir de colère et à des mâchoires contractées. Qu'il lui parle de sa vie de famille bien rangée, cela n'avait aucune importance aux yeux du milliardaire. Qu'il fasse 14 gosses si ça pouvait lui faire plaisir, qu'il aille vivre au pays des bisounours, le monde ne s'en porterait que mieux. Mais qu'Edward ose remettre en question l'affection qu'il avait toujours porté à sa famille d'adoption, cela James ne pouvait le supporter. « Je t'interdis de penser ça. » tonna l'homme jusqu'à ce que son visage ne soit qu'à quelques centimètres du sien. La mort d'Alan, l'aîné de la famille, celui qu'il avait toujours considéré comme un grand frère. « J'aimais Alan, crois-le ou non. » Evidemment, Edward allait mettre en doute sa parole, c'était logique. Sauf que, pour une fois, et la tristesse subite qui venait d'embrumer les yeux de James le prouvait, c'était la vérité. « Je ne suis pas aussi ingrat que tu sembles le croire mon cher Edward. » Que voulait-il dire par là ? Et bien, pendant toutes ces années, pendant que son cousin croyait dur comme fer que James les avait oublié lui et sa famille, l'homme avait continué à prendre de leurs nouvelles. Régulièrement. Il n'avait pas donné des siennes, c'est vrai. Sauf que s'il avait su qu'un décès avait eu lieu dans celle qu'il considérait comme sa propre famille, il ne serait sûrement pas resté dans l'ombre pendant toutes ces années. Il en déduisait que l'un de ses condisciples, qui avait pour charge de lui apporter les nouvelles de la famille O'Malley, avait failli à sa tâche. Des têtes allaient tomber. En attendant, James prit le parti de cacher cette information à Edward. Sans doute cela aurait-il arrangé les choses. Ou pas. N'empêche qu'il ne voulait pas que son cousin croit qu'il avait de l'importance à ses yeux. Après ce qu'il venait de lui dire, cela lui paraitrait ridicule, ou affligeant. Dans les deux cas, deux sentiments auxquels James ne voulait pas se confronter. « Où est-il enterré ? » finit par demander James dans un murmure, le regard soudainement dans le vague. Il avait bien l'intention de lui rendre visite chaque année. Mais ça non plus Edward n'avait pas besoin de le savoir. « J'appelerais mon oncle et ma tante dans la journée. » Son attention se reporta sur son cousin. Son regard avait retrouvé le même sérieux qui le caractérisait si bien. La tristesse était bien présente. Il venait juste de la dissimuler. Comme quoi, l'homme était passé maître après toutes ces années, dans l'art de manipuler son monde. Ce qui l'avait aidé à survivre. Notamment après la disparition d'Ayane. Encore une histoire qu'il ne désirait pas aborder et dont Edward n'avait même pas conscience. Lui qui était si fier d'avoir une famille. En un sens, James l'enviait. Une famille unie, heureuse. Et cela, même si son cousin se trompait sur un point : lui aussi avait sa propre famille. Une petite fille prénommée Yumi. Sauf que sa famille à lui s'était défintivement brisée le jour où Ayane était partie. Mais peu importe, Il n'est pas question de cela pour le moment. « Sache quand même que je n'ai pas besoin de toi pour me rappeler qu'ils existent Edward. »
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... Quand le passé nous rattrape, ainsi que notre lourd secret... EmptyDim 2 Oct - 16:14

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James et moi étions à la fois très différents et sur certains points tellement semblables. Différents dans notre façon d'être, dans notre personnalité. Mon cousin est un grand solitaire, froid, refusant clairement de voir le bon côté des choses, désormais riche comme Crésus et ayant la grosse tête. Pour ma part, je restais très simple dans ma façon de vivre même si j'obtenais un très bon salaire en fin de mois. La famille est restée pour moi une très grande valeur. Est-ce parce que je viens d'une famille nombreuse qu'aujourd'hui j'ai quatre enfants ? Quoi qu'il en soit, je suis heureux dans la vie que j'ai. Et pourtant, nous sommes parfois semblables. Tous les deux sommes difficiles et ça a commencé dés notre plus jeune âge. J'ai toujours était très têtu et à enchaîner les conneries. Je préférais jouer plutôt que de rester assis sur une chaise à l'école à écouter des choses qui ne m'ont jamais intéressé. Quand il fallait user de ses poings avec des garçons plus grands pour se faire respecter, je n'hésitais pas une seule seconde. Oui, j'ai toujours eu un tempérament très difficile, accentué par mon hyperactivité et mon côté impulsif. Encore aujourd'hui je n'avais pas changé. Je restais toujours aussi bagarreur et un véritable enfant avec les gens qui m'entourent. Je suis resté le même, un peu plus coriace cependant. J'aime encore me faire chouchouter par les femmes, faire le clown, attirer l'attention avec mes frasques.

« Je t'interdis de penser ça. » Et voilà que je touchais la corde sensible. James semblait énervé que j'ose lui lancer en pleine figure qu'il n'avait aucun respect pour ma famille, celle qui l'a accueilli quand il n'avait plus personne. Dans le fond, je le pensais de toute mon âme. L'un en face de l'autre, une faible proximité entre nous, comme deux mâles sur le point de se livrer à un duel, je n'avais pas besoin de regarder autour de moi pour savoir que nous venions déjà d'attirer certains regards surpris d'étudiants se trouvant à proximité. « Je ne suis pas aussi ingrat que tu sembles le croire mon cher Edward. » Ah vraiment ? Alors pourquoi n'a-t-il plus jamais donné de nouvelles ? Est-ce qu'un coup de fil de temps en temps aurait été trop demandé ? James était au courant que j'avais un grand frère qui s'est fait la malle du jour au lendemain sans plus donner aucune nouvelle, quelques années avant que lui n'arrive chez nous. Un grand-frère que je n'ai jamais revu depuis. Est-il vivant ? Je n'en sais rien. Oui, James savait tout ça. Il a été aux premières loges pour savoir à quel point cette épreuve à été difficile pour tout le monde, notamment pour mes parents. Et pourtant, il n'a pas hésité une seule seconde à reproduire le même schéma. Il n'a fait que détruire un peu plus le moral de mes parents. Mais il n'a pas cherché à donner la moindre petite nouvelle. Donc à mes yeux, c'est un égoïste qui ne mérite pas grand chose.

Puis il me demanda où Alan était enterré. Je trouvais ça un peu trop facile. Voilà pourquoi je ne pris même pas la peine de lui répondre, me contentant uniquement de le fusiller du regard. Oui, je peux être très rancunier. « J'appellerai mon oncle et ma tante dans la journée. » Je secouais la tête de façon négative. Je n'avais pas envie qu'il renoue contact après tant d'années, uniquement parce que je lui faisais quelques reproches. « Non, ils n'ont pas besoin de toi. Tu as décidé de partir, tu as refermé toi même la porte qu'on t'avait tous ouvert. Tu les as tous blessé en partant ! Putain James ! Tu savais très bien que quelques années plus tôt, un de mes grands frères s'était barré du jour au lendemain. Tu as eu l'occasion de voir ma mère pleurer le soir. Et pourtant, qu'est-ce que t'as fait toi ?! La même chose ! Tu n'as fait que les rabaisser encore un peu plus ! Quel fils pourrait faire ça à ses parents ?! Car oui, ils te considéraient comme un fils et moi comme un frère ! » Ça me faisait mal de dire tout ça. Et pourtant, il fallait que ça sorte. « Je ne veux pas que tu les appelles, que tu leur donnes de faux espoirs. J'ai pas envie que ma mère se réjouisse à l'idée de te retrouver pour que tu remettes les voiles encore une fois. Elle ne mérite pas ça ! Et je t'interdis de dire que tu ne comptes pas repartir, parce qu'on sait toi comme moi que tu en as déjà été capable. Les gens de changent pas. Alors reste loin de ma famille, ce n'est plus la tienne, donc oublie les. »
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