Excuse après excuse j’avais fini par convaincre Maëlle. J’en étais soulagé. J’avais peur de la perdre à jamais. Je n’aurais jamais pu survivre à la perte de Maëlle. Elle avait toujours été là pour moi. Dès que j’avais eu besoin d’elle, elle avait répondu présent. La réciproque était vraie. Et même si elle ne s’entendait pas avec Bony, je n’aurais jamais pu faire un choix entre elles deux. Elles étaient les femmes de ma vie. Perdre Maëlle signifiait perdre toute une partie de moi-même. Ce n’était tout simplement pas envisageable. J’étais prêt à beaucoup de chose pour qu’elle me pardonne. Heureusement pour moi, elle sembla finalement se raviser. Elle avait fini par arrêter de m’agresser. Bien entendu, je savais qu’il faudrait longtemps avant qu’elle oublie la trahison que j’avais commit. Elle ne manquerait sans doute jamais de se souvenir que j’avais parlé à James d’un truc dont elle m’avait expressément demandé de garder le silence. Mais j’étais prêt à endurer les conséquences de mon acte si j’étais sûr de ne pas perdre ma meilleure amie. Je pouvais racheter cette faute si elle me conservait comme ami.
J’étais conscient que perdre Maëlle m’aurait renvoyé trois ans plus tôt. Je serais de nouveau parti en vrille si Maëlle m’avait claqué la porte au nez. Si elle m’avait viré de chez elle, j’aurais recommencé mes bêtises. Je me voyais mal me relever de cette perte. Alors que Maëlle parle de ma trahison en parlant du passé me soulageait. Je savais que je n’avais fait que la moitié du chemin. Il lui faudrait du temps pour oublier. Mais je comptais bien qu’elle puisse à nouveau avoir confiance en moi, comme avant.
Je trouvais Maëlle bien gentille avec son petit ami. Je savais que rien n’était simple entre eux. Mais son comportement laissait parfois vraiment à désirer. J’avais en tête le dernier gala où j’avais servi de cavalier à ma meilleure amie. Je n’avais jamais été désobligeant envers James face à ma meilleure amie. La fois où j’avais croisé James alors que Maëlle n’était pas présente, cela s’était plutôt mal passé, mais le reste du temps, j’étais gentil. Je ne voulais pas la blesser par mon comportement. Je n’étais pas jaloux de James. Je savais depuis le début que je ne garderais pas Maëlle pour moi tout seul à tout jamais. Je savais qu’un jour elle rencontrerait un prince charmant. Donc j’avais accepté James dès le départ. Ou du moins j’avais fait comme si je l’acceptais devant Maëlle. Elle n’avait pas besoin de soucis en plus. « Je sais que tu l’aimes Maëlle. Je te fais confiance pour choisir un homme bien pour t’aimer. » Je soutenais toujours ma meilleure amie. Mais le premier qui la blesserait devait s’attendre à me voir lui tomber dessus.
Bien sûr, en ce qui concernait James, il ne craignait pas grand-chose de ma part, au vu de sa fortune. Mais je savais qu’il me détestait déjà depuis la première fois qu’il m’avait vu. Cette fois encore où j’avais été le cavalier de Maëlle.
Je comprenais que ma meilleure amie soit venue chercher du réconfort au Texas après sa fausse couche présumée. Je savais à quel point elle aimait le ranch. Et elle se sentait entourée ici.
J’imaginais le choc qu’elle avait dû avoir en apprenant qu’elle était enceinte alors qu’elle pensait avoir perdu le bébé. Cela avait dû la surprendre d’une manière vraiment étrange.
Je ne pouvais m’empêcher de penser que je n’avais pas été là pour elle à ce moment-là. Si seulement j’avais su, je serais revenu illico de Grèce. Mais maintenant c’était fait. Et pendant que je m’étais éclaté au soleil, ma meilleure amie avait dû affronter des choses pas faciles… Mais je comptais rattraper mon absence de cet été.
« Maëlle, je sais que tu as peur, que tu penses ne pas être à la hauteur. Mais tu n’es pas toute seule. Je serais toujours là pour toi si tu en as besoin. Je sais à quel point le manque que tu ressens peut être dur à vivre au quotidien. Et que cette grossesse te le rappelle en permanence ne doit pas être facile. Mais n’oublie jamais que tu n’es pas toute seule dans cette aventure. » Maëlle avait toujours eu peur de devenir mère. Ou plutôt, je pensais jusqu’à présent qu’elle n’envisageait pas d’avoir d’enfants avant très longtemps. « On ne nait pas parent, on le devient. Alors ta peur de ne pas réussir à être une bonne mère est plutôt une bonne chose. Tu peux apprendre à le devenir. Et même si je ne suis rien pour cet enfant, je peux t’aider. »
Je comprenais ma meilleure amie. La perte de sa mère l’avait beaucoup affectée et ce ne serait pas simple de devenir mère à son tour.
« Compte sur moi Maëlle. C’est promis, je n’en parlerais à personne. Tu vas revenir bientôt à San Francisco ? » J’envisageais de rester un peu au Texas, avec elle. Si elle m’avait pardonné alors je devais être le bienvenu au ranch. Et au pire, je pouvais aller à l’hôtel et passer quelques jours avec ma meilleure amie. Je comptais aussi passer voir Cameron, mon propre jumeau. Cela faisait longtemps que je n’étais pas allé sur sa tombe.