the great escape
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Wrong place, wrong time [PV Jesse]

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MessageSujet: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyDim 3 Aoû - 15:47



Wrong place, wrong time

Jesse :plop: ft. Running on sunshine



Le soleil cogne plus fort que les poings de Mohamed Ali, mais je me plais à cuire sous ses coups brûlants. Les vents, doux et chauds, assèchent l'air et font s'élever des traînées de sable qui me brûlent les yeux avant de retomber aux pieds de mon étrange monture. Je me frotte les paupières en priant seulement pour que lâcher une main de mon emprise sur la bosse de ce dromadaire, ne me vaille pas une chute.

- C'est un chameau Shepperd. Les dromadaires ont une seule bosse. Ecoute, CHA-MEAU, deux syllabes, deux bosses. Ça fait trente six fois que je te le dis, c'est la chaleur qui fait fondre tes neurones ?

Je reconnais bien là la voix de Jesse dont le drom.. chameau se rapproche des flancs du mien et que son visage m'apparaît enfin. Sa peau brunie fait adorablement ressortir ses jolis yeux verts pour lesquels mon cœur fond, ainsi que la perfection du sourire qu’il m’adresse Je réponds à sa plaisanterie par une grimace avant de remarquer qu'il a ôté son grand vêtement blanc supposé le protéger du courroux du roi du Désert ; l’astre solaire. Il a réussi à brûler tout ce qu’il avait de vivant à des dizaines, voire des centaines de kilomètres à la ronde. Je m’apprêtais à le lui faire remarquer quand mon regard s’est attardé sur son torse, bronzé, ma parole, c’est un pur plaisir. Ses muscles ont l’air plus saillants, encore mieux dessinés qu’à l’ordinaire, et ses abdominaux sont de véritables tablettes de chocolat au lait que je rêve d’aller croquer. Enfin, que je rêvais. C’était valable avant que j’ai la stupeur de découvrir ce qui cache ses parties intimes ; le fameux caleçon blanc aux petites fraises.


Je me redresse violemment alors que mes yeux s’ouvrent, s’écarquillent. me voilà de retour dans la réalité.  Je ne peux retenir un grognement en croisant le radio-réveil qui affirme qu’il est neuf heures vingt huit. Je peux encore me rendormir une grosse demie-heure. Je retourne donc sous la couette, et les yeux fermés de Jesse m’accueillent de ce côté du lit. Je craque. Il est vraiment irrésistiblement mignon quand il dort. Il a l’air si tranquille, si paisible, que je voudrais bien voir ce qui se passe derrière ses yeux endormis. Je passe quelques secondes ainsi, à le regarder, le contempler, priant le ciel qu’il n’ouvre pas les paupières. Je me laisse caresser par son souffle lent, espérant peut-être que son sommeil pourrait me contaminer. Puis.. prise par la curiosité et les restes du trouble qu'a laissé mon rêve, je soulève vivement la couverture et vérifie son sous-vêtements. Pas de fruit rouge à l'horizon. Je ne peux m’empêcher de pousser un faible soupir de soulagement. Je crois que j'aurais été capable de crier si des fraises avaient été imprimées sur ce slip là, ce qui lui aurait offert un réveil beaucoup moins agréable que celui que je lui accorde maintenant, en frottant doucement mon nez contre le sien à la manière des esquimaux amoureux et en lui murmurant à l'oreille que l'heure de se lever est arrivée. Il rechigne, se retourne, je souris et l'enlace en posant un baiser dans sa nuque. Puis ma main vient s'écraser sur ses fesses et je le pousse presque hors du lit avec le peu de force que l'heure, trop matinale à mon goût, me confère.

- Dépêche toi grosse marmotte, tu vas être en retard !

Il m'avait parlé d'une course qu'il devait faire ce matin, pour le boulot, et m'avait fait promettre de lui montrer mes coins préférés de la ville cet après-midi. Je l'entends se préparer rapidement, trafiquer pendant un petit quart d'heure dans l'appartement avant qu'il ne me demande en chuchotant où j'ai rangé les clés de la voiture.

- Dans ma veste.. sois prudent. lui lance-je alors que ma voix s'affaiblit. Oh oui, sois prudent, je ne veux plus jamais que tu débarques en mille morceaux dans un hôpital. Si le choc ne t'a pas tué sur le coup, tu peux me croire que c'est moi qui m'en chargerai. Fais attention à toi Jesse, je t'aime. Les trois derniers mots sont ceux que je lui envoie alors que les derniers bruits de ses pas se font entendre en même temps qu'un carillon métallique, et que je prends mon ticket pour retourner au pays des rêves, un rictus heureux sur les lèvres.


Boy you got me trippin' on sunshine. God knows you just made my day. Since you came around, oh, I just can't slow down, no, I wanna see you walking my way..

~ --- ~

Le soleil est déjà haut dans le ciel quand je sors de la douche. Mes pieds nus clapotent contre le plancher alors que je fais les cent pas dans l'appartement en pompant le peu d'eau qu'il reste dans mes cheveux humides dans une serviette de bain. Mes petits pieds passent devant la chaine hi-fi, et je l'allume. Les publicités, comme d'habitude. Je lance la serviette dans la salle de bain, ébouriffe ma tignasse alors que je me dirige dans la cuisine en vue de préparer un semblant de repas. Je découpe quelques tomates et ai le temps de sortir du frigidaire les restes de poulets et quelques feuilles de salade quand une chanson commence. Ma chanson préférée de Jesus Jackson. Enfin.. je crois qu'il n'a d'ailleurs écrit que celle-ci. Mmh. A vérifier.

J'évolue dans la kitchenette au rythme de la chanson, jouant des hanches et des mains à ma guise. Je ne sais pas si  on peut véritablement appeler ça de la danse. Je sautille, comme ça, je m'amuse, et m'autorise même à pousser la chansonnette quand le refrain arrive, alors que j'étale les différents ingrédients au coeur des galettes de blé.

- You got me running on sunshiiine, ain't no clouds gettin' in my waay ! I must be running on sunshiiiine, ain't no rain gettin' in my waaaay !!

Je continue ainsi, bêlant en même temps que la chaîne hi-fi et préparant tranquillement les wraps et le couvert. Complètement absorbée, voilà les mots qui le qualifieraient le mieux à ce moment précis. Totalement plongée dans un monde parallèle, assez loin de la réalité et pas suffisamment attentive pour être capable d'entendre la porte s'ouvrir..


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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyMar 5 Aoû - 13:16



∞ Wrong place, wrong time.



Hey Shepperd ! Tu veux savoir ce qui se passe dans ma petite tête lorsque j'ai les yeux fermés ? Approche ... . Ouais c'est ça, un peu plus près encore ... . Là tu vois, s'il y a du mouvement derrière mes paupières closes, c'est parce que mon regard n'a de cesse de se balader sur ton corps. Corps entièrement nu que je dévoile peu à peu en faisant glisser le drap qui le couvre à demi. Un corps que je redécouvre encore et encore dans ce rêve où tu m'apparais alors comme un putain de fantasme inaccessible. Tu me rends fou jusque dans mes songes sauf que là, au moment où je désire pouvoir non plus laisser courir mon regard sur toi mais te toucher, tu disparais.
C'est monstrueusement frustrant au réveil, mais heureusement, nos étreintes de la nuit dernière et de toutes les précédentes me reviennent et je sais alors que ce n'était pas un rêve.

Mais la réalité vient bientôt me cueillir par une légère caresse sur le bout de mon nez suivi d'un murmure qui me plait nettement moins pour me rappeler qu'il est l'heure pour moi de me lever. Je gronde en me retournant de l'autre côté tandis qu'Alex dépose un baiser dans ma nuque. Alors ça c'est tout sauf une bonne idée. Elle sait pertinemment le genre d'effet que me procure ce genre de baiser à cet endroit là en particulier. Un seul baiser suffit à m'électriser et je n'ai décidément pas le temps de me laisser aller ce matin.

- Putain, t'abuses Shepperd ... .

Mais elle me pousse aussitôt hors du lit en m'assénant une claque sur les fesses qui manque bien de me rapprocher dangereusement du bord et me faire dégringoler.

- Dépêche toi grosse marmotte, tu vas être en retard !

- Je sais je sais ... concédais-je avant de me redresser et de frotter un instant mes yeux encore endormis. Un petit sourire en coin se dessine sur mes ourlées alors que je la regarde, étendue à côté de moi. Je soulève le drap l'air de vouloir la reluquer une brève seconde juste pour me donner du courage. Délicieuse ... . Je me penche pour lui donner un baiser sur le front avant de sortir du lit et de prendre aussitôt la direction de la salle de bain. Une douche froide me fera sûrement le plus grand bien.
J'en profite un petit moment avant de sortir récupérer mes fringues dans la chambre, paré d'une serviette au niveau des hanches. Je dois vraiment me retenir d'aller la rejoindre. Il me reste peu de temps avant de filer. Une fois prêt, il est trop tard pour songer à prendre un petit déjeuner, tant pis, je le prendrais en route. Juste le temps de demander où sont les clés de sa voiture et je m'apprête alors à filer.

- Dans ma veste.. sois prudent.

- A tout-à-l'heure. Je t'aime, lui glissais-je avant de passer la porte alors que j'entends ses derniers mots en quittant la pièce.

Putain ce que c'est bon de l'avoir retrouvé. Ça fait quelques temps maintenant qu'elle m'a aidé à me faire la malle de ce foutu hôpital et je suis désormais complètement remis. Sans elle, je ne suis pas certain que ça aurait été aussi vite car malgré mes promesses, j'ai rechigné à poursuivre des séances de kiné au départ, arguant que j'étais assez solide pour me remettre tout seul. Enfin soit, je suis désormais en pleine forme et je vais enfin pouvoir reprendre le boulot. Dans un sens, je ne suis pas aussi emballé que ça. L'idée de devoir à nouveau m’éloigner d'elle, même pour quelques jours, me plombe un peu même si j'adore mon job. Mais je ne peux m'empêcher de craindre que ça puisse un jour être sujet de querelles entre nous. Je ne veux pour rien au monde que l'histoire se répète.

Quoi qu'il en soit, me voilà en direction de l'agence où je bosse. Le patron a demandé à me voir pour discuter des futures missions de la semaine prochaine qu'il compte me confier. Missions qui ne me mènent somme toute pas très loin d'après ce qu'il m'en dit une fois arrivé à son bureau. Cool, je recommence doucement. Ça m'aurait fait chier de devoir me trouver à l'autre bout du pays. Une fois tout ceci réglé, nous discutons un peu de moi et de ce projet dont je lui avais parlé avant mon séjour mon accident. Je comptais en effet me trouver un endroit où crécher dans le coin histoire d'avoir un genre de pied à terre quand je ne suis pas à tout bout de champ sur les routes. A ce propos, j'ai déjà commencé de regarder les annonces. Tout comme j'ai du également me trouver un véhicule de remplacement vu que l'autre a été carrément plié. Je vais d'ailleurs le chercher cet après-midi. Il s'agit d'un Ford Raptor. Rien de mieux pour m'élancer à l'assaut de n'importe quel type de chemin ou de terrain. Et avec ça, il en a sous le capot, ce qui est plus qu'utile pour filer au train des types après lesquels j’en ai.

Après un tour chez le fleuriste, je suis donc de retour à l'appartement. Lorsque j'ouvre la porte, c'est la musique venant de la radio qui m’accueille et je découvre alors bientôt Alex en train de remuer divinement son arrière-train. Déposant les fleurs discrètement sur un meuble, je m’appuie contre le chambranle de l'ouverture donnant sur la petite cuisine, profitant du spectacle sans me faire remarquer. Damn ! Ce qu'elle est sexy ! Ce petit sourire en coin qui étire mes ourlées traduit tout le contentement que j’ai de la voir ainsi se déhancher délicieusement sous mes yeux. Continue Shepperd, j'adore te voir remuer tes si jolies petites fesses.

Je finis par me rapprocher en douce sans qu’elle ne me remarque et me colle alors dans son dos, passant mes mains autour de sa taille et suivant alors le mouvement, avant d'enfouir doucement mon visage dans le creux de son cou et y déposer des baisers. Tu es juste irrésistible ... . Mes bras se resserrent autour d'elle avant de m'éloigner et d'aller récupérer le bouquet de fleurs que je lui offre alors. J’ai choisis ses préférées.
Et tandis qu'elle s'occupe ensuite de les mettre dans un vase, je chipe au passage dans ce qu'elle a préparé pour le déjeuner. Je meurs littéralement de faim.

- Prête pour cet aprem ? Au fait, on va récupérer le Ford vers deux heures. Ça tombe d'ailleurs bien parce que j'ai eu un petit soucis avec ta "chose" ... dis-je pour désigner sa voiture. Elle risque de me trucider j'imagine mais j'adore la charrier ainsi. Entre nous, il n’est rien arrivé à sa voiture mais j'adore la voir s'exciter à propos d'elle. Elle y tient comme la prunelle de ses yeux visiblement, c’est son petit bijoux et je me plais à la faire sortir de ses gonds en critiquant ce qui lui sert de moyen de locomotion.


     
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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyLun 11 Aoû - 3:04



Wrong place, wrong time

Jesse :plop:



J’ignore par quel miracle j’ai réussi à ne pas me couper un doigt, la musique m’emportant bien trop pour que je puisse entendre mes propres mises en garde. Pourtant, seuls les poivrons se découpent sous ma lame aiguisée, au rythme de mes hanches qui se trémoussent sur cette entrainante mélodie. C’est lorsque je pose le couteau sur le plan de travail dans un cliquement métallique que la chaleur d’un corps vient se poser sur mon dos, comme un lourd voile arrivant à la verticale. Il y a encore quelques semaines, j’aurais sans doute empoigné l’ustensile que je viens de lâcher pour le planter dans la cuisse de celui qui aurait oser me toucher de la sorte avant de le dépourvoir de ses parties génitales. Aujourd’hui, la simple idée que je puisse agir de la sorte me donne envie de rire aux éclats. Comment pourrais-je empêcher de telles caresses venant de celui qui donne à ce toucher ce nom si doux à l’oreille. Je le reconnais quand il est là, ne me demandez pas comment cela est possible, je le reconnais, c’est tout. C’est peut-être cette tendresse qui émane de lui et qui me frappe en plein cœur quand ses bras m’entourent doucement. Ou peut-être la délicatesse de son souffle qui glisse sur ma peau et qui fait naître, au dessus de ma jugulaire, un léger frisson qui me fait vibrer toute entière. A moins que ce soit le picotement agréable de sa barbe à peine visible qui gratte ma peau avant que la douceur de ses lèvres ne vienne l’apaiser. Et si ce n’est pas tout ça, il ne fait aucun doute qu’il s’agit du timbre diantrement sexy de sa voix alors qu’il me murmure à l’oreille..

- Tu es juste irrésistible..

Il resserre son étreinte, j’ai juste le temps de lui répondre par un petit rire amusé et un baiser sur la joue avant qu’il ne me libère de ma prison préférée. Je reprends donc mes occupations, un rictus imprimé aux lèvres. Les morceaux de poivrons se retrouvent en deux temps trois mouvements dans un petit bol que je m’apprête à poser sur la table. Mais alors que le fond en porcelaine de la tasse choque le bois de la table, un bouquet de fleurs multicolores surgit de nulle part. Des tulipes.. Rouges, jaunes, diaprées. Elles sont magnifiques. Ai-je le droit de penser que tu te souvenais qu’elles étaient mes fleurs préférées ? J’aime penser que oui, et si ce n’est pas le cas, la lueur qui brille dans mes yeux maintenant doit te le faire comprendre. C’est adorable de m’offrir un bouquet, vraiment, beaucoup de filles diraient que c’est ringard de nos jours, je ne suis pas de cet avis. Chaque fleur a une signification Jesse, et un sens bien particulier. La tulipe, aussi banale soit-elle, tu as du t’en rendre compte quand tu l’a vue comme le vilain petit canard au milieu des cygnes que sont les orchidées et toutes ces autres beautés olfactives, porte un message d’amour sincère. La tulipe signifie un amour idéalisé, un amour fou et extravagant, un amour comme je rêve que nous vivions à nouveau. Quand on en offre une jaune, on transmet un message proche de « je suis désespérément amoureux de toi ». La rouge, quant à elle, promet un amour éternel, et la diaprée complimente les yeux de celle qui la reçoit. Tu ne sais probablement pas tout ça, mais je m’en moque. Je suis tellement ravie que je m’en mords la lèvre inférieure quand mes doigts passent au dessus des tiens pour prendre le bouquet.

- Mes préférées.. Merci beaucoup, t’es un amour.

Ma main libre passe dans sa nuque, attire son visage vers le mien, et dépose un baiser doux et rapide sur ses lèvres. Mes doigts glissent ensuite le long de sa joue, de son cou et de son torse alors que je me déporte pour trouver un vase dans lequel laisser mes petites merveilles. Je le remplis à moitié et m’apprête à le poser sur la table avant d’y mettre les fleurs quand il rompt le silence.

- Prête pour cet aprem ? Au fait, on va récupérer le Ford vers deux heures. Ça tombe d’ailleurs bien parce que j’ai eu un petit soucis avec ta « chose » ..

J’ajustais les tulipes dans leur amphore de verre quand l’insulte est tombée. « Ma chose » ? Quand je comprends qu’il parle de mon adorable Beetle verte, mon sourcil gauche s’arque et je retiens mes poings de se fermer violemment. Je lève les yeux vers ceux du beau brun en face de moi que j’ai irrésistiblement envie de sortir le plus cruellement possible de leur orbite à cet instant précis.

- Quoi ? je me dirige à grands pas vers la fenêtre en jurant, je te préviens, si elle a la moindre égratignure, j’enduis ton caleçon à fraises de crème chantilly et je te le fais bouffer par les trous de nez en même temps que mes doigts écorcheront la moindre de tes cicatrices jusqu’à ce que les ongles m’en tombent !

Je cherche ma voiture du regard, observant la vue de toutes les fenêtres à la recherche de ma pauvre petite Beetle verte. Quoique.. qui sait.. peut-être qu’elle n’est plus verte désormais.. Je voudrais tellement lui hurler dessus, mais la vieille noctambule du dessus ferait de ma vie un enfer si je la réveillais avant que la nuit tombe. J’épie le moindre coin de rue, mes yeux sont devenus des radars à bagnoles vertes pommes. Ma fréquence cardiaque s’est décuplée, je suis tellement sous pression que s’il ouvre la bouche, je l’étripe. Et puis je passe finalement devant la fenêtre du salon, la plus grande, et je la vois. Ma petite coccinelle me fait face, en parfait état, et je ne peux retenir un soupir de soulagement. Jesse fait deux pas vers moi et croise les bras, un air taquin imprimé sur sa putain de bouille d’ange ; je le fusille d’un regard assassin..

- Crétin..

.. et m’empresse de chasser cet énervement de mes traits en le remplaçant par le même sourire qu’affichent ces personnes qui se font avoir par des caméras cachées à la télévision. Celui qui est partagé entre l’envie de dégommer celui qui lui a fait une mauvaise blague et celle de ce consoler de sa bêtise dans ses bras. Et c’est précisément ce que je me retiens de faire alors que je passe à côté de lui en lui agrippant le bras au passage, l’invitant ainsi à s’asseoir face à son bouquet pour déjeuner.


~


Il doit être maintenant un peu plus d'une heure et demi, et me voilà qui ferme la porte de l'immeuble. Le garage n'est qu'à l'autre bout du quartier, nos petons suffisent pour nous y conduire. Je rajuste la lanière de mon sac à main sur mon épaule et lie mes doigts à ceux de Jesse alors que nous nous engageons sur le trottoir en discutant. Quelques fois, des éclats de rire ou des exclamations rigolottes s'échappaient de nos bouches. Tendres, puis taquins. Calmes, puis chahuteurs. Puis à nouveau tendres, et taquins. Telle était la rengaine qui nous animait, aussi bête que cela puisse paraître. Comme deux ados, ou un petit couple idéal, comme celui que les tulipes me promettaient dans le plus grand secret. De tous les bruits de la rue, je n'entendais que sa voix, ses rires, sur la bonne moitié du trajet. Enfin, jusqu'à ce que le semblant de cri étouffé de cette femme ne me fasse descendre de mon petit nuage. J'ai d'abord pensé que ce n'était pas réel, que je me la jouais à la Jeanne d'Arc à entendre des voix, étant donné que personne autour de moi n'avait bronché. Il ne me fallut pourtant pas plus d'une vingtaine de pas avant de me rendre compte que je ne délirais pas. J'ai osé tourner la tête vers l'autre côté de la route, et me voilà punie d'un frisson incalculablement fort qui me glace le sang. Une femme on ne peut plusn ordinaire, d'une quarantaine d'années, plaquée comme le mur en brique rouge de la boutique de chaussures, la main d'un type sur la gorge et le canon du pistolet d'un autre sur la tempe. La stupeur empêche mes pieds de faire un pas de plus, et mes muscles s'avèrent incapables d'opérer le moindre mouvement. J'étouffe un hoquet d'effroi, et tire silencieusement le bras de Jesse vers moi. Panique pas Alex, ne panique surtout pas. Facile à dire, petite voix. Et encore plus difficile à faire alors que l'un des ravisseurs tourne son regard en notre direction..


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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyLun 11 Aoû - 15:16



∞ Wrong place, wrong time.



Décidant de nous rendre au garage où m'attend mon nouveau véhicule, Alex et moi décidons de marcher. Ce n'est pas très loin d'ici, et ce serait con de ne pas profiter du beau temps après ces interminables jours de pluie de la semaine dernière. Beau temps qui a de quoi renforcer plus encore cette bonne humeur qui m'habite depuis que je suis avec elle. Nous déambulons ainsi tranquillement à travers les rues tandis que je lui raconte un de mes pires moment de solitude un jour où je me suis fait rembarrer bien comme il faut par une fille dans une soirée alors que j'étais encore adolescent. Mais tandis que mon rire résonne un instant, je sens soudain Alex se crisper. Je lui lance un regard interrogateur alors que nous continuons toutefois de marcher. Alexandra remarque alors au même moment que moi cette femme avec un calibre pointé sur la tempe. Par réflexe, je la pousse à se planquer derrière un van tout près mais malheureusement trop tard puisque le type nous a repéré.

Attends-moi là et bouge pas, t'as bien compris ! lançais-je à Alex alors que dissimulé par le van, je la pousse à pénétrer à l'intérieur d'une boutique de fringues toute proche. File dans une cabine ou trouve-toi une planque sûre en arrière-boutique et attends-moi.

Hors de question de l'entrainer avec moi. De mon côté, je me faufile discrètement jusqu'au type qui a embarqué la femme qu'il menaçait plus loin dans une ruelle, et je m'arrange alors pour lui tomber dessus armé de mon flingue en me glissant discrètement dans son dos. Le calibre collé dans sa nuque, je le somme de relâcher cette femme tout en m'assurant de le désarmer et de lui faire lever les mains bien haut pour qu'il ne me fasse pas de coup en douce. La blonde s'empresse alors de fuir. Mais c'est sans compter sur l'arrivée d'une bagnole qui déboule à toute allure dans l'autre direction. Assurément des potes à lui ! Je le met alors KO pour instant avant de filer tandis que trois types armés déboulent du véhicule. Je trace droit devant avant de chercher à les semer par une manœuvre rusée dont j'ai l'habitude. Une fois assuré de les avoir semé, je pénètre dans la boutique où j’ai laissé Alex par la porte située à l'arrière. Ni une ni deux je la récupère mais nous n'avons malheureusement pas le temps de réfléchir à un quelconque stratagème que j'entends débouler des types dans le magasin. Pas de doute, il s'agit d'eux. Jetant un œil discret dans leur direction sans me faire repérer et m'assurant de garder Alex planquée derrière moi en la retenant d'un bras, je peux compter que ce sont bien deux des types qui se sont mis après moi. Je peux voir à l'extérieur de la boutique, le conducteur du véhicule qui s'est garé devant ainsi que le mec à qui j’ai porté un coup à la tête accompagné d'un autre qui surveille la devanture. Bon, si personne ne les a rejoint entre temps et qu'ils ne comptent pas d'autres complices, on peut se tirer par l'arrière. Après m'en être assuré, j'entraine Alex à quelques rues de là. Mais rien ne dit qu'on est sauvés. Nous forçons ainsi l'allure jusqu'à arriver non loin d'une rue où il y a plus de passants, ce qui nous permettra d'être un minimum plus discrets. Toutefois, bientôt, je reconnais la voiture que j’ai vu tout-à-l'heure sillonner la rue que nous empruntons, certainement à notre recherche.

- Et merde ! Ils nous ont repéré, suis-moi !

J'attire Alex jusqu'à l'autre côté de la rue en manquant de nous faire renverser sous notre traversée soudaine, puis je tire un mec qui vient de démarrer sa voiture hors de l'habitacle en lui balançant que c'est un cas d'extrême urgence. Alex grimpe immédiatement côté passager tandis que j'entends déjà l'autre voitures faire un demi tour brutale à quelques petites dizaine de mètres. Nous voilà nous mêlant à la circulation. Je ne cherche même pas à rassurer Alex, j'agis. J'emprunte bientôt une rue moins fréquentée pour pouvoir semer nos poursuivants vu l'allure à laquelle ils nous rattrapent. Et alors que nous voilà un instant plus tard sortis de la ville, je balance à Alex quelque chose qui se veut rassurant.

- Reste le plus calme possible et soit alerte à tout ce que je te dirais, ok ? Fais-moi confiance et tout se passera bien.

Pour l'instant, nous les distançons et j’ai bien l'idée d'un endroit sûr où nous rendre si toutefois, ils ne nous rattrapent pas en cours de route. Mais surtout si je n'en crois pas ce qu'indique cette foutue jauge d'essence qui signale qu'il est vraiment nécessaire d'en remettre. Je frappe le volant en jurant et accélère alors en repérant au loin le seul endroit capable de nous offrir un abris avant que cette foutue carriole tombe en panne en plein milieu de nul part. Maintenant qu'on est sortis de la ville, il n'y a quasiment rien alentours avant cinq bons kilomètres et le reste de gasoil ne sera pas suffisant pour nous y mener. Mettant le pied à fond sur l’accélérateur, je m'assure de toujours plus creuser la distance entre nos poursuivants et nous puis emprunte alors bientôt un chemin menant à l'endroit en question. Il s'agit d'une vieille usine désaffectée à moitié dissimulée par la végétation qui a repris ses droits tout autour. L'endroit est vaste et ça devrait nous assurer une bonne planque mais surtout un bon terrain de jeu si les types nous remettent la main dessus.

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de temps à perdre et je reste fixé sur mon objectif sans plus dire un mot. Tout ce qui m'importe c'est de lui sauver la peau à elle. Me concernant, si je dois m'en tirer avec quelques égratignures, ça ne sera pas la première fois. Je gare le véhicule tout-à-fait à l'arrière de l'usine, dans un coin  qui la dissimulera un minimum au cas où ils viendraient à trainer par là. Mais pour moi, il est clair qu'ils ne tomberont pas dans le panneau et auront tôt fait de terminer par ici s'ils sont un minimum observateur, ce dont je ne doute pas. En attendant, ça nous laisse le temps de nous trouver une planque idéale mais surtout un point de vue d'où je pourrais canarder sans être vu.

Usine extérieur et intérieur:


L'endroit est complètement dévasté et les immense poutres de béton m'offriront un point de vue idéal sur l'entrée principale de cette partie de l'usine où nous nous trouvons désormais. Alex et moi restons au aguets et tentons de rester le plus silencieux possible afin d'entendre le moindre bruit de moteur se rapprochant. En attendant, je repère dans les sous bassement à vifs que ces derniers pourront également nous offrir des planques idéal. C’est un vrai labyrinthe. J'incite Shepperd à me suivre en la laissant monter la première à l'une de ces rares échelles qui court le long de certains piliers massifs.

- Ça va aller, pas trop le vertige ? m'assurais-je alors que nous nous faufilons sur l'une des poutres pour rejoindre un autre piler qui nous offre une planque parfaite avec un angle d'où je pourrais tirer des deux côtés. Entre temps, Shepperd s'est trouvé une barre de fer qui sera utile en cas de combat rapproché. Et pour le moment, il ne nous reste ainsi plus qu'à guetter l'arrivée des types qui à coup sûr, ne tarderont pas de faire irruption au vu des bruits que l'on entend bientôt. De là où nous sommes postés, j’ai une vue parfaite sur l'ensemble du truc et je repère ça et là des planques plus bas ou autour de nous pour changer d'endroit entre temps. En effet, selon comment ça se passera, on aura tôt fait de repérer la source de mes tirs. Aussi, je n’ai pas intérêt à me louper dans un premier temps et dans un second, il nous faudra donc sûrement bouger et ce avec un maximum de discrétion. Entendant bientôt leurs voix se rapprocher, je souffle quelques mots à Alex en appuyant mon front un instant contre le sien et en glissant une main dans sa nuque.

- Reste près de moi. Ne cherche pas à jouer à l'aventurière. J'ai pas envie de te perdre Shepperd alors pas de bêtises, ok ? Je dépose un baiser sur son front en fermant un instant les yeux puis me met en place. Putain si seulement elle avait pris son téléphone. On aurait pu s'assurer d'appeler du renfort mais il y a fallu avec ça, que comme un con, j'oublie de charger le mien avant de partir et la batterie est désespérément vide.

Les choses se corsent alors que je les vois arriver. J'ai tout juste sept foutues balles dans le barillet de mon Colt et ces types sont tous armés. Je n’ai pas intérêt à me louper. Je me plonge donc dans une intense concentration tandis que je vise le premier mec dans ma ligne de mir.



     
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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyJeu 14 Aoû - 18:56


 
Wrong place, wrong time

Jesse :plop:



c'est pas vraiment jensen ackles qui chante, on dirait presque dans les couplets mais c'est juste dépitché à mort pour rendre plus grave, je préférais ça que l'original XD

- Reste près de moi. Ne cherche pas à jouer à l'aventurière. J'ai pas envie de te perdre Shepperd alors pas de bêtises, ok ?

Un timide hochement de tête en guise de réponse, une pression de sa main dans ma nuque, une autre de ses lèvres sur mon front. Je ferme les yeux tout ce temps, comme si je pouvais m’offrir pendant quelques secondes, le luxe d’une parenthèse sereine dans ce merdier. J’ai peur Jesse. Je suis terrorisée. Mes tripes ne cessent de se nouer un peu plus à chaque instant, et ce depuis que le visage de Lucifer s’est dévoilé à nos yeux. Parfaitement, ce type est le diable en personne ; son regard de serpent est plus noir que les ténèbres les plus sombres, et édifié de cette lueur patibulaire à en tuer le Créateur. Mon cœur peine à adopter un rythme digne de ce nom tant la crainte m’oppresse. J’ai eu l’occasion d’avoir des élans de trouille monumentaux pendant l’éternité qui vient de se dérouler. D’abord ce regard de corbeau assassin, puis ta disparition de mon champ de vision. Comment as-tu pu oser me faire une chose pareille dans un moment comme celui-là ? Tu m’as laissée pendant quelques secondes, quelques minutes, j’en sais trop rien, seule, en proie à ce démon qui me courrait après, et qui m’a soufflé dans les oreilles pour qu’elles me jouent des tours. J’étais là, planquée dans cette cabine, enfermée entre trois cloisons et un rideau, à prendre chaque glissement métallique d’un cintre sur les portants pour la chute d’un couteau sur le trottoir. A imaginer que chaque « dring » de la caisse était le bruit d’une douille qui s’écrase par terre, et que, comme dans cette chanson de M.I.A, trois coups de feu allaient s’en suivre. A tenter de me persuader que si une femme étouffait un hoquet, c’est qu’elle avait trouvé une robe à son goût, et non pas parce qu’elle avait vu quelque chose qu’elle n’aurait pas du voir dans la rue à côté. A ordonner en vain à mes membres d’arrêter de trembler de la sorte, de me sortir d’ici pour aller te porter main forte, ou simplement voir ce que tu trafiquais, mais mon corps refusait de bouger. Je criais à l’intérieur, je hurlais, c’était une torture Jesse, le pire châtiment qui soit. Une descente aux enfers. Ne t’avise plus jamais de me refaire un coup pareil. Et puis, tu as fini par venir me chercher. Tu es arrivé dans le coin des essayages, tu prononçais mon nom à voix basse, comme si personne d’autre que moi ne devait l’entendre, je suis sortie de la cabine, et j’ai couru vers toi. Avant que nous ayons le temps d’échanger le moindre mot, des pas lourds sont entrés dans la boutique, et nous nous sommes sauvés par derrière. On a marché, on a couru, on aurait volé si on l’avait pu, j’aurais tout fait pour avoir la chance de t’éviter ça. Nous essayons de nous perdre dans la foule, en vain. Bordel on se croirait dans Slumdog Millionaire, au tout début, à l’exception du fait que nous ne sommes pas Jamal et Salim, et qu’aucun Dieu de quelque religion que ce soit ne nous apparaîtra dans notre périple. Enfin, sauf si l’on peut qualifier d’envoyé du ciel l’homme abasourdi à qui nous venons de subtiliser le véhicule. J’en reviens toujours pas que Jesse ait eu l’idée de faire quelque chose de tel, on voit ça que dans les films, et ce sont rarement les gentils qui agissent de la sorte. Les hauts buildings de l’agglomération se raréfient progressivement au profit des pavillons résidentiels de la banlieue. Comment veux-tu que je reste calme ? Je te fais confiance Jesse, plus qu’à n’importe qui, mais ne nous voilons pas la face. On est dans la merde jusqu’au cou. Ils sont combien à nos trousses, cinq ou six, peut-être même sept ou huit, non ? C’est l’un des détails que j’essaie d’obtenir en regardant fixement dans le rétroviseur, observant la taille de la voiture qui nous colle au cul s’amoindrir en même temps que le nombre de maisons habitées de part et d’autre de la route. Nous pouvons affirmer avoir fait nos adieux à la civilisation quand la carrosserie de notre véhicule se dandine sur ses roues au rythme des pierres et autres cailloux qui interfèrent sur le chemin. Et voilà comment nous avons fini par arriver là, une redoutable séance d’escalade plus tard, dans ce chouette petit coin, au summum du sarcasme en matière de dépravation de l’Amérique.

Des échos de pas, bruyants, lourds, et des éclats de voix, graves, enragés, sonnent à mes oreilles comme le présage de l'arrivée des chiens de l'enfer. Ceux qui vous arrachent à la vie dans la souffrance la plus terrible pour vous livrer au pire des chaos, six pieds sous terre. Je les cherche du regard en déglutissant. Le cran de sûreté du Colt de Jesse s'abaisse sous la pression de son pouce, et l'arme en joue, le canon pointe le premier type. Ils sont trois en tout, à sortir de la cage d'escalier à la file indienne et à débouler comme des furies sur le palier. Ils nous cherchent du regard, mais tout porte à croire qu'ils ne peuvent pas nous voir. Leurs silhouettes se dessinent à une vingtaine de mètres en avant, et même s'ils avaient l'idée de regarder en notre direction, les piliers nous cacheraient, et si quand bien même ils nous apercevaient, le chemin de poutres les empêcheraient de venir nous cueillir. Je serre fermement la barre de fer qui me sert d'arme dans mes mains moites, alors que j'entends Jesse qui prend une profonde inspiration avant d'appuyer sur la détente. Si la détonation me fait sursauter, le cri de la victime et les exclamations de ses camarades me glacent le sang. Une autre balle de plomb s'échappe du Colt, et la même rengaine sanglante se joue. Il n'y a plus qu'un seul type debout, les deux autres sont en train de se vider de leur sang sur le carrelage sale du palier. L'un est touché à la tête, l'autre au poitrail. Je déglutis bientôt en imaginant leur sort ; les deux mourront ici à coup sûr. Bordel de merde, il aura suffit d'un regard pour condamner la vie de ces deux ordures. Ça aurait presque quelque chose de triste.

Le troisième semble toutefois plus excités que ces deux potes à demi-morts qui essaient encore de se battre. Il pousse un hurlement démoniaque et vide son chargeur dans notre direction. Jesse se plaque dos au mur, et me plaque à mon tour contre lui. Ton bras fait bien de barrer mon buste, j'ignore si sans ça mes genoux auraient pu tenir le coup. Ils tremblent tellement. Je déteste plus que tout les déflagrations qu'occasionnent les coups de feu. C'est l'air qui hurle sous les griffures des balles qui se perdent. Je m'interdis de respirer tant que le calme n'est pas revenu. Putain j'ai une envie folle d'exploser en sanglots Jesse. Dis moi qu'on sortira tous les deux indemnes de cette merde, je t'en supplie. Tu me dis de ne pas jouer à l'aventurière, très bien, mais alors toi en contrepartie, ne t'amuse pas à jouer les héros. Promets-le moi. Tous les princes charmants dans les films se sacrifient pour leur princesse, mais ne commet pas cette erreur, je te l'interdis. Ce n'est pas pour rien que l'on ne sait jamais à quoi ressemble l'existence de la fille qui se retrouve privée par sa propre faute de celui qui a donné sa vie pour elle. Je ne le supporterais pas Jesse. Alors s'il te plait, il n'y a qu'un pas entre le courage et la stupidité, et une ligne aussi fine est bien vite franchie. Je t'en supplie, ne tombe pas dans le panneau.. ça me tuerait bien plus cruellement qu'une foultitude de graines de plomb mal placées.

Le calme est revenu. Aucun de nous n'est tombé. Le seul bruit qui parvient à mes tympans désormais est celui des pas du dernier bandit qui s'échappe dans les escaliers. Je me défais doucement de ton emprise et accorde à mes poumons le droit de poursuivre leur activité habituelle. Mon cœur bat à une allure si rapide qu'elle ferait péter le plus performant des fréquencemètres, et j'imagine que pour toi c'est la même chose, vu la façon dont tu me regardes. Tes yeux, ils portent cette chose qu'il y avait à l'hôpital quand tu m'as vue entrer dans ta chambre. J'ignore ce que ça veut dire, tout ce que je sais, c'est que je crève d'envie de te prendre dans mes bras maintenant. Je sais pas ce qui m'en empêche. Peut-être que c'est la petite voix dans ma tête qui m'ordonne de déguerpir d'ici au plus vite, à moins que ce soient les tremblements qui se répandent dans mes membres à chacune de mes expirations. Possiblement les deux. Il n'en reste qu'il faut qu'on change vite de planque. Ils étaient une demi douzaine sur nos talons en ville tout à l'heure, et seulement deux sont tombés, nous en avons encore quatre sur le dos. Jesse a la même idée que moi ; se tirer. Il pointe du regard le gouffre sous les poutres. L'étage inférieur. Il m'ordonne de rester ici, et descend en bas pour inspecter rapidement les lieux avant que je l'y rejoigne. Je m'accroupis sur la poutre, prête à sauter si un bruit suspect s'échappait de là. Je le surveille, je fais attention, j'anticipe. Enfin, façon de parler. J'étais bien loin d'imaginer ce qui allait se passer dans trois.. deux .. un. Un bandit sorti de nulle part me tombe dessus, appuie sa main sur ma bouche pour m'empêcher de hurler, et me fait me lever contre le pilier. Je laisse immédiatement tomber ma barre de fer qui cogne le sol de l'étage en dessous, alors que Lucifer me regarde dans les yeux, et rapproche dangereusement son couteau de chasse de ma jugulaire..  

- Bouh.

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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyLun 18 Aoû - 14:58



∞ Wrong place, wrong time.




La première détonation retentit tel un écho qui déchire l'air. Puis une seconde suit tandis que le dernier type debout cherche la source du tir en vidant son chargeur dans notre direction. M'assurant qu'Alex se tienne le plus à l'abri possible, je barre sa poitrine d'un bras pour la garder le plus possible près de moi. Le type éructe littéralement de rage. J'aurais aimé ne pas avoir à en arriver là mais ce sont eux ou nous. Il n'y a pas à réfléchir plus longtemps. Je fais tout pour rester concentré malgré le tumulte confus d’émotions et d'angoisse qui perturbent mon esprit. Avec ça, je dois rester concentré sur ma cible sans pouvoir me préoccuper d'elle alors que sa terreur emplit l'air de façon quasi palpable et que je donnerais tout pour pouvoir lui assurer une sécurité maximum. Je ne dois pas laisser quoi que ce soit prendre le dessus, je dois la protéger coûte que coûte.
Un profond soulagement, du moins pour un temps, apaise les battements frénétiques de mon cœur lorsque j'entends alors le type prendre la fuite par les escaliers. Néanmoins, il est trop tard pour lui tirer dans le dos qu'il disparait déjà. Je reste néanmoins prudent, sachant pertinemment qu'il peut ramener de ses acolytes ou revenir sur ses pas. Tandis qu'Alex se défait doucement de mon emprise, je lui fais signe de rester dissimulée. Je me perds un instant dans son regard, soulagé qu'elle soit encore en vie et n'ait eut à subir aucun mal. J'aimerais pouvoir plus longuement profiter de l'instant, j'aimerais encore t'embrasser, te serrer dans mes bras et te dire combien je t'aime et combien cette certitude que tu es l'unique personne comptant ainsi à mes yeux est un fait qui se révèle aussi certain aujourd'hui qu'il le sera dans des années. Mais nous n’en avons pas encore terminé. Je profite d'un bref baiser pour lui témoigner tout ce que je ressens sur l'instant puis lui souffle.

- Il va revenir. Ce serait trop beau qu'il s'arrête là, crois-moi. Reste le plus concentrée et le plus calme possible, et surtout ne te montre pas tant que je ne t'en aurais pas donné le signal. Regarde partout autour de toi sans jamais baisser ta vigilance au cas où il ressurgirait d'un côté ou d'un autre.

Le calme n'est là que pour un bref instant, j’en suis convaincu et on ne doit pas perdre de temps. Et tandis que je décide d'aller en repérage dans les sous bassement afin de nous trouver un nouvel angle de tir pour mieux surprendre notre agresseur et ses acolytes s'il ne revient pas seul, une petite voix met à mal ma concentration. Une petite voix qui me fait douter de l'avenir de notre relation après cet évènement si on s’en sort indemne. Je crains que tu ne me reproches d'avoir abattu ces hommes de sang froid, peur que tu réalises toute la portée du danger qu’occasionne mon métier même si pour le coup, cet incident n'y est aucunement relié. J'ai peur que tu décides de me quitter par crainte de me perdre à nouveau et ce de façon plus radicale. Putain Alex, hors de question de te perdre une nouvelle fois. Je vais nous sortir de là et je ferais du mieux que je le pourrais pour te faire oublier tout ça.

Focalisant de nouveau sur l'instant tout en regardant autour de moi, je songe au nombre auquel on a eu à faire un peu plus tôt en ville. Ce qui veut dire qu'il en reste au moins quatre si personne ne vient lui/leur prêter main forte entre temps. Je dois agir rapidement, vérifier que le sous bassement qui s'ouvre sous nos pieds est vide de toute présence et assure une place idéale d'où tirer ainsi qu'une planque où l'on ne risquera pas de se retrouver piégés. Une fois assuré de cela, je m'apprête à ressurgir discrètement pour faire signe à Alex de me rejoindre en m'assurant de pouvoir la couvrir. C’est là que je repère le type derrière elle. Bientôt, la barre de fer qu'elle détenait entre les mains tombe quelques mètres plus bas. Quel con !! Mais bordel de merde, quel con ! Je n'aurais jamais du la laisser seule dans un tel endroit. Le type a du trouver un passage vers l'arrière en grimpant sur les poutres massives pour se faufiler discrètement jusqu'à elle. Mais putain, j'aurais pourtant du le voir venir !! Je n’ai pourtant pas manqué d'observer partout autour, en haut en bas sur les côtés, j'aurais du le voir ! J'aurais du l'entendre. Est-ce le temps écoulé durant mon hospitalisation qui m'a fait perdre mes sens aiguisés ou est-ce l'angoisse qui me trouble à son propos, cette peur que j’ai de la perdre qui me rend visiblement con ! Comment est-il parvenu à faire le tour en si peu de temps ?! A moins qu'il n'ai usé de ruse le bref instant qui a suivi son départ, durant ces quelques secondes d'inattention durant lesquelles je me préoccupais d'elle ? Peu importe. Il faut que je trouve une solution et rapidement. Me montrer maintenant est à coup sûr le meilleur moyen de nous griller elle et moi. Nous griller dans le sens tracer un trait moi-même sur nos deux vies. Réfléchis Jesse, réfléchis.

- On va voir si tu es aussi doué pour me filer que tu l'es pour me fausser compagnie ! balance le type à mon attention en scrutant partout autour de lui et en menaçant Alex avec son couteau.

Je pourrais aisément le viser de là où je me tiens mais il fait exprès de remuer pour m'empêcher ainsi de prendre ce risque. Un seul mouvement malheureux de sa part au mauvais moment et c’est elle qui se prendra une balle. Je pourrais certes viser une épaule ou une jambe, ce qui n'occasionnerait pas une blessure trop grave si ça tombait sur elle mais qui déstabiliserait à coup sûr le type. Seulement, je ne peux pas courir ce risque, si je me loupe, il peut tout-à-fait lui trancher la gorge avant que je n’ai eu le temps de faire quoi que ce soit d'autre.
De toute manière, il n'y a pas à réfléchir longtemps, il l'embarque à sa suite dans le but de l'enlever et de m'inciter à le pourchasser. Et de mon côté, je suis déjà en train de filer en douce pour atteindre le premier la voiture du type et me glisser dans le coffre avant qu'il ne me remarque. Il va me falloir miser sur la chance en espérant que les autres types ne soient pas postés en surveillance à l'extérieur. Mais il y a peu de chance pour ça et lorsque je sors, je repère donc comme je m'y attendais, deux types. Un non loin de moi surveillant l'entrée par laquelle on est arrivés, et l'autre la seconde plus en arrière du bâtiment. Je me hisse alors par l'ouverture d'une immense fenêtre dont il ne reste plus que l'encadrement. Au moins, personne ne se tient près de la voiture et je peux ainsi me glisser dans le coffre en toute discrétion. Leur tirer dessus ne servirait qu'à révéler ma présence à l'extérieur, je ne peux prendre ce risque.

J’entends bientôt les portières s'ouvrirent. Le type balance Alexandra côté passager tandis qu'il prend lui-même le volant. Quant aux deux types, je l'ai entendu leur dire de se planquer pour me surprendre à ma sortie du bâtiment. L'un se voit chargé de m’attendre planqué derrière ma voiture, l'autre près d'un arbuste entre les deux portes de sorties. Bien, ça en fait déjà deux de moins à s'occuper une fois là-bas. Ça me permettra d'avoir de l'avance une fois arrivés sur les lieux où le type compte se rendre. Tout le long du trajet, je prête une oreille attentive à ce qui se dit dans l'habitacle. Putain de coffre, je déteste avoir ainsi à être enfermé là, tout prêt d'elle sans pouvoir agir.
Il doit toujours la menacer et le moindre mauvais calcul de ma part serait un trop gros risque pour elle.

- J’ai hâte de voir ton petit ami nous montrer ce qu'il a dans le ventre. On va voir s'il parvient déjà à se débarrasser de mes deux chiens de garde et s'il est assez malin pour nous rattraper. Qu'en dis-tu ? Tu crois qu'il va s'en sortir ? Mes gars l'ont peut-être déjà butté ? Allez rassure-toi poulette, ils ont pour ordre de juste l'amocher un peu. J'ai trop envie de m'amuser avec ton beau blond pour leur laisser ce plaisir. Tu vas voir, tu vas adorer. J’ai hâte de voir cette lueur d'espoir et de rage dans tes yeux se transformer en terreur et en souffrance. Mais surtout, j’ai hâte de voir dans ses yeux à lui ce que ça lui fera lorsque je m'occuperais gentiment de ton cas.

Mes phalanges blanchissent tant je sers les poings. J'ai l'impression que je vais n’exploser la mâchoire à la crisper de la sorte. J'ai envie de surgir aussitôt et d'en terminer avec lui avant qu'il n'ose en venir aux intentions dont il parle. Je bouillonne littéralement, si bien que je suis incapable de mettre des mots sur ce que je ressens sur l'instant. Rien ne lui arrivera de mal, je vais m'en assurer. Mais pour ça, il me faut agir non sur ce sentiment de rage et de folie qui embrasent mes sens mais bien sur le calme et la réflexion pour être sûr de mon coup. En attendant, je ne peux que prier qu'Alexandra ne tente quoi que ce soit de risqué.
Nous arrivons bientôt sur un chemin de gravier après avoir roulé sur un chemin de terre au vu de l'allure à laquelle il s'est mis à rouler depuis quelques minutes. Je les entends ensuite descendre du véhicule et je m'extirpe du coffre pour me glisser derrière une baraque située en plein cœur d'une foret. Il s'agit certainement d'une planque. Ça me convient. J'imagine qu'il aurait été plus ardu d'atterrir dans une propriété à découvert avec des gardes tout autour. Là, c'est nickel. A part un garde près de l'entrée, il n'y a personne. Pourquoi prendre tant de risques ? Visiblement, il se croit trop sûr de lui. Je devine chez lui un goût prononcé pour le risque et pour le jeu. Sans quoi il se serait entouré de plus de monde.

Pas de chance pour toi mec, t'es pas tombé sur un rigolo. Sans perdre un instant, je neutralise discrètement le garde avant de me faufiler dans la maison par l'arrière. Hors de question de perdre une minute, je dois jouer sur la surprise et ne lui laisser le temps de rien faire. Ni de l'attacher ni d'avoir la moindre occasion de s'en prendre à elle, en aucune façon. La sécurité est levée, prêt à tirer à l'instant où je l'aurais à ma portée. J'arrive à l'angle d'un couloir sombre débouchant sur une vaste pièce. Il la pousse devant lui et l'incite à s'asseoir sur une chaise dont il commence à faire le tour pour la ligoter. C'est le moment où jamais, tandis qu'il se tient de dos, pour tirer. Malheureusement, le parquet grince sous mon pied droit alors que je m'avance légèrement en avant et je sens bientôt le canon d'un flingue à l'arrière de ma tête. Je n'avait pas remarqué cette pièce plus en arrière dans l'obscurité, pièce d'où est discrètement sorti un autre type. Bordel, comment j'ai pu foirer de la sorte ?! L'autre type se redresse en me regardant avec un large sourire. Il semble qu'il avait tout prévu. Visiblement plus malin que je ne le pensais.

- Lâche ton arme.

- Tu peux aller te faire foutre.

- Avec elle tu veux dire ?

- Fais comme tu voudras, ce n'est qu'une conquête parmi tant d'autres.

Putain que c'est difficile d'avoir à dire ça et surtout de bluffer ainsi en restant le plus crédible possible tout en sachant qu'il peut parfaitement ainsi décider d'en terminer avec elle en arguant que si elle ne représente rien, à quoi bon la garder plus longtemps comme otage.

- Ok ok ... tu ne vois aucun inconvénient à ce que je m'amuse un peu avec elle alors ? argue-t-il en glissant le canon de son flingue tout contre ses lèvres pour en forcer le passage.

Je suis alors incapable de garder le calme et la neutralité que je m'efforce de préserver sur mes traits.

- Voilà voilà, c'est mieux. Tu en pinces pour cette petite poulette, ne dis pas le contraire.

- Touche à ma femme fils de pute et je te promets que t'auras plus jamais l'occasion de satisfaire le moindre de tes désirs.

Il me sourit et me fait signe de baisser mon arme alors qu'il place Alexandra dans ma ligne de mire pour se protéger. Bien forcé de baisser les armes, je capitule. Seulement pour un instant ... .



     
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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyMer 20 Aoû - 1:50



Wrong place, wrong time

Jesse :plop:



- J’ai hâte de voir ton petit ami nous montrer ce qu'il a dans le ventre. On va voir s'il parvient déjà à se débarrasser de mes deux chiens de garde et s'il est assez malin pour nous rattraper. Qu'en dis-tu ? Tu crois qu'il va s'en sortir ? Mes gars l'ont peut-être déjà butté ? Allez rassure-toi poulette, ils ont pour ordre de juste l'amocher un peu. J'ai trop envie de m'amuser avec ton beau blond pour leur laisser ce plaisir. Tu vas voir, tu vas adorer. J’ai hâte de voir cette lueur d'espoir et de rage dans tes yeux se transformer en terreur et en souffrance. Mais surtout, j’ai hâte de voir dans ses yeux à lui ce que ça lui fera lorsque je m'occuperais gentiment de ton cas.

Sa tirade me glace le sang et je bouillonne de rage à l'intérieur. Si ces putains de liens n'emprisonnaient pas mes poignets, j’irais bien voir ce que toi tu as dans le ventre, histoire de repérer les lieux avant que mes ongles ne tranchent ta chair et que mes doigts n'arrachent sauvagement chacun de tes viscères si tu as la mauvaise idée de toucher un seul des cheveux de Jesse, pauvre sac à foutre. Petite voix se voudrait grande, mais le Beretta accroché à la ceinture du répugnant conducteur lui passe l'envie de se faire entendre. Je déglutis nerveusement, incapable de répondre quoi que ce soit. La seule chose qui daigne sortir d'entre mes lèvres est un crachas, gluant mélange de tous les mots que je ne peux prononcer et de tous les coups que je rêve de lui asséner, qui atterrit sur sa joue. Le regard que je lui lance alors qu'il essuie son visage d'un revers de manche, traduit toute la haine que j'éprouve à son égard. Amuse-toi encore une fois à insinuer que tu peux faire du mal à mon homme, espèce de vieux tas de merde, et mes poings trouveront la force de démonter ta face de rat. Il tourne les yeux vers moi, un sourire démoniaque aux lèvres, et tend sa main en ma direction pour empoigner une masse de cheveux sur le haut de mon crâne et lancer ma tête contre la paroi latérale de l'habitacle. Quoi, c'est tout ce dont tu es capable ? Et tu y as gagné quoi ? La satisfaction de voir un filet de sang s'écouler de ma lèvre et de ma tempe ? Et t'es content ? Tu voulais me sonner un instant ? T'as réussi, mais même si mon cerveau marche au ralenti pendant les quelques minutes de trajet qu'il nous reste à parcourir, la colère, la haine, et la soif de rébellion s'expriment sans soucis aucun à travers chacun de mes traits. Tu pourrais me vider de la moitié de mon sang, me défigurer, ou me voler un rein, tu peux être sûr que même à demi morte, cette expression est la seule que j'afficherai sur mon visage tant que ta sale gueule sera dans mon champ de vision.

Et toi Jesse, sois prudent, je t'en supplie. J'ignore où tu es désormais, j'ignore comment tu vas, mais il faut que tu te sortes de ce merdier. Butte tous ces fils de putes, et vas-t-en. Echappe aux griffes acérées de ces vautours, par pitié. Prends la route, roule aussi vite que tu le peux, débarrasses toi de la voiture et cours le plus vite possible chez quelqu'un, n'importe qui, mais planque-toi. Tu vas me détester d'oser te demander quelque chose de tel, mais j'y tiens vraiment ; n'essaie pas de me chercher, c'est moi qui te retrouverai. Tu n'as pas besoin de risquer ta peau pour moi, tu es déjà mon héros. Je vais bien Jesse, je te le promets, j'irais bien. Et si quand bien même la vie, cette  petite chienne, me forçait à briser cette promesse dans ce bas monde, elle serait honorée ailleurs. Alors ne sois pas triste. Ne pleure pas, et surtout ne t'en veux pas. Sois sûr que j'aurais tout fait pour te rejoindre, pour la simple et bonne raison que je tiens à ton bonheur comme à la prunelle de mes yeux. Alors avec ou sans moi, il faudra que tu sois heureux, pour que je puisse veiller sur toi, peu importe si c'est depuis un observatoire au paradis ou de l'autre côté de ton lit.

Bordel c'est pathétique. Comment mon cerveau a-t-il pu se brouiller au point que j'en vienne à émettre un tel élan dramatique, mmh ? On va mettre ça sur le compte de la violence du coup.

Il arrête finalement la voiture, une éternité plus tard, quelque part dans la forêt sur le perron d'une vieille maison en pierre. Génial, c'est pas flippant du tout. Ce n'est pas du tout dans ce type de baraques que les films d'horreur finissent. J'ai juste le temps de déglutir sans m'étouffer avec ma salive avant qu'il ouvre la portière côté passager et qu'avec la délicatesse d'un ours mal léché, m'agrippe vigoureusement le bras, me forçant à sortir du véhicule et me bouscule vers la porte d'entrée. Je lance un regard noir plein de dégoût et de mépris à l'intention du type qui sert de vigile et me laisse guider à l'intérieur jusqu'au salon. Enfin, je suppose que c'était un salon. Il tire aussitôt une chaise et appuie sur mes épaules pour que je m'assois dessus. Il trouve une corde et me lie á mon trone avec. Je pouffe.

- T'as peur que je m'en aille ? J'oserai pas, je suis en si bonne compagnie.
- La ferme. Et tiens toi tranquille.


Mais tes désirs sont des ordres mon mignon. Comme si sa réponse m'étonnait, je roule des yeux. Mais alors que je n'avais jusque là l'impression de n'entendre que mes os se craqueler les uns après les autres sous la pression des liens trop serrés, le plancher se met à grincer. Un pas, pas un de plus, et ma curiosité est attisée en même temps que celle de celui qui me saucissonne. Je déporte ma tête d'un pouce sur le côté alors que l'autre se redresse, et voilà qu'un supplément d'horreur apparait devant mes yeux qui s'écarquillent sous le lourd poids de ma stupéfaction. Je blâme encore le côté mélodramatique de mes pensées de tout à l'heure, mais le message était très sérieux.  Je ne sais même pas comment réagir, mais le soulagement est certainement ma dernière option, juste derrière la crise cardiaque. Je n'en crois pas mes yeux, et j'espère vraiment qu'ils me jouent des tours, qu'on m'a droguée ou je ne sais trop quoi et que le fait de voir Jesse, le canon d'un flingue pointé sur l'arrière du crâne n'est qu'une grosse hallucination.

- Qu'est ce que tu..
- Lâche ton arme.
- Tu peux aller te faire foutre.
- Avec elle tu veux dire ?
- Fais comme tu voudras, ce n’est qu’une conquête parmi tant d’autres.


Profitant presque du fait que l'on ne me surveille pas, je ne me retiens pas d'arquer un sourcil interrogateur.

- Ok ok.. tu ne vois aucun inconvénient à ce que je m’amuse un peu avec elle alors ? lâche-t-il en sortant son Beretta de son holster à la ceinture et retire le cran de sûreté. Il fait deux pas pour le placer derrière moi, et avant que je ne sache quoi penser, immobilise ma tête contre lui en m'attrapant fermement une poignée de cheveux et enfouis le canon de son flingue dans ma bouche. Mes yeux commencent à se mouiller tant tous les types de souffrance se mêlent en moi. Il me tire les cheveux, me broie les cervicales, réduit à néant le peu de dignité qu'il me restait encore et me force à savoir le poids du regard de Jesse sur la vulnérabilité dans lequel ce salaud m'a plongée. Je m'efforce de dresser un barrage sous mes paupières, pour qu'aucune larme ne coule, mais c'est trop me demander. Une fois qu'il a fini de jouer, il lance ma tête vers le bas. Je n'ai pas la force de la relever pour affronter ton regard Jesse, excuse-moi.. Les gouttes d'eau salée qui s'échappent de mes yeux tombent directement, silencieusement, sur le plancher.

- Voilà voilà, c’est mieux, tu en pinces pour cette petite poulette, ne dis pas le contraire.
- Touche à ma femme fils de pute et je te promets que t’auras plus jamais l’occasion de satisfaire le moindre de tes désirs.
- Ah oui tu crois ça ?
son souffle se rapproche de mon épaule qu'il dévoile en balayant d'un coup de main la masse de cheveux qui la recouvrait pour la glisser dans mon dos. Il fait de même de l'autre côté. Je relève timidement la tête. Meurtrie, je suis une vallée funeste de rouge ; ma lèvre et ma tempe fendues ne cessant d'alimenter ce ruisseau de sang qui barre un côté de mon visage. L'une de ses grosses mains crasseuses élève encore un peu mon menton, alors que l'autre nargue Jesse en dépliant un couteau. Il pose la lame en diagonale à la base de mon cou, et la fait glisser sur ma peau le long de mon sternum. Regarde-moi Jesse. Regarde, mes yeux t'appellent. J'ai besoin de toi, ne m'abandonne pas, je t'en supplie. C'est toi qui me fera tenir le choc, soutiens-moi. Ne regarde pas cette lame découper mon tee-shirt. Ne la regarde pas se promener dans ma petite poitrine et ne manquer aucune occasion pour me tailler "accidentellement". Ne l'écoute pas ronronner en découvrant ce qu'il offre à sa vue. Ne bouge pas, je t'en supplie. Ne porte pas attention à sa tête de pervers qui te regarde comme s'il avait remporté une bataille. Il a tort, c'est nous qui avons gagné. C'est toi. Tu bouillonnes, ça se voit. Il attendait simplement que tu craques, et tu ne lui a pas fait ce plaisir, malgré tout ce qui t'y poussait. C'est toi qui a le pouvoir Jesse, pas lui, fais-en bon usage.

- Pourquoi tu me regardes comme ça, jolicoeur ? T'es jaloux ? Mais t'en fais pas, ton tour arrive.

J'ai sans doute parlé trop vite.. Comme s'ils communiquaient par télépathie, les deux malfrats se jettent sur lui en même temps. Je ne peux réprimer un hoquet bruyant quand le poing de l'un d'entre eux s'écrase contre ta mâchoire. J'ai reçu l'écho de ce coup en plein coeur. Tu te défends comme tu le peux, mais même si ma vision est brouillée par les larmes, je vois clairement que ce n'est pas évident. Je me crève à essayer de me défaire de cette corde qui m'opresse pour te venir en aide Jesse, mais la seule chose qui cède, c'est ma peau qui s'effrite un peu plus à chaque contact avec la chanvre. Je ne peux pas me résoudre à l'idée que je ne peux rien faire pour te porter main forte. Non, jamais. Mes poignets se tailladent, mon coeur s'emballe, alors que devant mes yeux, c'est distribution de coups de poing, et plus si l'occasion le permet.. le concept de torture prend alors tout son sens.


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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyMer 20 Aoû - 11:52






∞ Wrong place, wrong time.




Je déteste avoir à capituler de la sorte mais je déteste plus encore voir le manège auquel il joue auprès de toi. Un manège qui va déjà trop loin à mon goût alors qu'il fait glisser cette lame le long de ton cou dans un but que je cerne très bien. Je sens alors ton regard désespéré qui cherche à tout prix à capter le mien. Je m'y noie un instant sans pouvoir contenir toutes ces émotions qui se mélangent au travers de mes traits telles des ombres qui passent. Regarde-moi bien Shepperd et sois rassurée de savoir qu'il m'en faudra beaucoup avant qu'ils ne parviennent à me faire plier. Ces instants de faiblesse ne sont qu'une subtile ruse pour tromper leur vigilance. Je pourrais même aller plus loin mais j’ai trop de fierté pour ça et je préfère œuvrer avec subtilité. L'expression de ton regard à la fois implorant et si témoin en même temps de ta force de caractère dont j'ai eu la preuve encore plus manifeste un peu plus tôt par les mots que tu as adressé à cet enfoiré de bâtard, me confortent en partie. Je ne laisserais rien t'arriver de plus que ce que ce type n'en a déjà fait et j'espère que tu me pardonneras de devoir agir de la sorte pour mieux les surprendre ensuite. Pourtant, je peux voir combien tu aurais sans doute préféré que je ne te suive pas jusqu'ici. Mais comment peux-tu croire que je puisse raisonnablement te laisser dans la panade ?! Tu n'es pas juste une fille que j'ai aimé. Tu n'es pas juste une fille avec qui j'ai eu envie de recommencer. Tu es tout. Vraiment tout pour moi. Et oser imaginer un instant devoir être à nouveau séparé de toi est juste inenvisageable. Toi et moi c'est pour ainsi dire, aussi cliché que ça puisse paraitre, une évidence. L'évidence même, Shepperd. Jesse Ashron et Alexandra Shepperd. N'oublie pas. N'oublie jamais. Parce qu'aussi longtemps que je vivrais, tu m'auras sur le dos. C’est toi et personne d'autre.

Soit ainsi rassurée, je préfère me perdre dans ton regard et y puiser là toute la force nécessaire, celle qui ne m'a pour ainsi dire pas quittée mais qui s'en trouve décuplée, que de tomber dans sa provocation. Puis mon regard se tourne de nouveau vers ce fils de pute qui attire alors mon attention.

- Pourquoi tu me regardes comme ça, jolicoeur ? T'es jaloux ? Mais t'en fais pas, ton tour arrive.

- Crois-moi, tu vas le regretter, dis-je avec un sourire presque malsain tant il témoigne de cette jubilation emprunte de rage qui a définitivement pris place sur mon visage. Je n'affiche toutefois pas un air trop sûr de moi bien longtemps. Il doit me voir tout sauf comme dangereux. Il ne doit en aucun cas se douter qu'il a quoi que ce soit à craindre désormais de ma part.

Comme d'un accord tacite, ces deux enflures me tombent dessus au même moment et j'encaisse une pluie de coups qui ne manquent toutefois pas de me faire plier à genoux sur le sol. Putain, ils n'y vont pas de main morte mais je me concentre sur l'instant qui s'apprête à venir, lorsqu'un bref instant plus tard alors que je suis presque à quatre pattes sous les coups de pieds que me filent le plus costaud des deux, je profite du bon moment pour chopper la jambe du meneur par surprise et le déséquilibrer. Il ne tient plus qu'à moi d'agir désormais sans perdre une seule seconde alors qu'il s'est ramassé sur le parquet. Je me redresse à demi, cogne deux fois avec toute ma puissance de frappe dans le ventre du molosse avant de me ruer sur l'autre enfoiré et de m'emparer de son arme. J'ai vraiment tout juste le temps avant qu'il ne réplique avec son couteau. Il ouvre une large entaille le long de mon bras, puis au moment où il tente de me blesser à la joue, je choppe son poignet et manœuvre pour qu'il lâche prise alors qu'il m'a de son côté, fait lâcher le flingue. Je n’ai toutefois pas le temps de récupérer le couteau et de te le lancer alors je donne juste un coup de pied pour le faire glisser jusqu'à toi tandis que j'attire son attention sur autre chose. Choppe ce couteau comme tu peux Shepperd, aide-toi de tes pieds s'il le faut, peu importe mais essaye de le chopper entre tes mains pour pouvoir défaire tes liens ! Je ne peux que le penser très fort car je fais tout pour que ni l'un ni l'autre ne se préoccupe plus du couteau et ne remarque pas qu'il est désormais à ta portée.

L'autre qui se trouvait à demi plié sous les coups que je lui ai porté plus tôt, s'est de nouveau redressé et je m'assure désormais qu'ils te tournent le dos. Ce fils de pute ayant une fois de plus réussi à me désarmer et nous nous regardons alors tous les trois tandis que désormais, seul le molosse me menace de son arme. Ces pauvres cons ont envoyé bouler mon flingue sous un meuble, quant à celui du type, il est désormais sur le sol entre nous et on dirait qu'il fait signe à son clébard de ne surtout pas tirer.

- Je te laisse une chance de saisir ce flingue. Si c'est moi qui le ...

Il n' a pas le temps de terminer que je fais mine d'être interpelé et surpris par ce qui se passe derrière lui. Son toutou se laisse également avoir lui aussi et je profite ainsi de cet instant alors qu'ils regardent dans ta direction pour frapper à hauteur de ses mains et envoyer balader le flingue qu'il tenait jusqu'alors à l'autre bout du couloir. Vive la souplesse ! Puis je me précipite aussitôt sur le flingue posé sur le sol. Une fois en main, je n'hésite plus un instant, je tire. Dans le mille. Aucune hésitation. Ce genre de types n'a droit à aucune chance. Quand on se retrouve à avoir des emmerdes avec ce genre de carnes, ça ne se termine jamais. C’est le genre de type qui même en prison, a assez de relation pour s'assurer de faire de votre vie un enfer jusqu'à la fin. Le genre de type que rien n'arrête.

Un d'éliminé, au suivant. Un geste vif, cible verrouillée qui ne peut alors détaler que droit devant lui sans avoir le temps d'atteindre son flingue posté plus loin alors que je presse aussitôt la détente.
Il n'y a pas de temps à perdre, je me précipite vers toi, t'aide à te débarrasser du reste de liens qui t'entravent et nous sortons alors illico de cette cabane pourrie. Mais j’entends bientôt une voiture s'engager non loin sur le chemin et je t'attire de nouveau à l'intérieur en te forçant à reculer derrière moi tandis que je traine le garde qui était posté à l'extérieur et dont je me suis chargé un peu plus tôt à mains nues. Pas un seul ne survivra à ça, je vais m'en assurer. Que leur boss ait été expédié ou non, ils nous ont repéré et je suis quasiment certain que tant qu'on ne se sera pas assuré d'en terminer avec ces deux derniers, on ne sera jamais réellement tranquilles. Eux aussi ont vu nos deux visages. Je ne compte donc laisser aucune place au doute. Aussi radicale que ça puisse paraitre. Au final, ça ressemblera à un règlement de comptes entre truands et les autorités seront sans doute soulagées. Il est clair qu'ils ne se posent pas beaucoup de questions avec ce genre de clan qui œuvrent dans le crime organisé ou quoi que ce soit du genre, tout comme il est clair que cette bande a assurément du faire déjà parler d'elle.

- Tiens toi derrière moi, lui dis-je alors que j'ai récupéré mon flingue sous le meuble un peu plus tôt et que je lui passe de quoi se défendre si les choses tournaient à nouveau à mon désavantage. J'observe discrètement depuis l'endroit où nous nous trouvons si les types vont débouler comme des cons dans l'entrée ou s'ils se sépareront par précautions. Mais ils ne sont pas vraiment aidés de ce que j’ai déjà pu constater ni très vifs et ces deux andouilles se précipitent alors à l'intérieur en beuglant déjà à leur patron de faire gaffe car le type, en l’occurrence moi, n'a jamais fait surface aux abords de l'usine et qu'il a du se planquer dans la voiture quand il est parti. Sauf que le dit patron est mort et qu'il n'y a plus personne en dehors de nous pour entendre leur avertissement.

- Bravo les mecs ! Il vous aura fallu le temps pour comprendre !

C’est là les seules paroles qu'ils entendent pour la toute dernière fois de leur vie. Six à zéro !
Je préfère toutefois m'assurer qu'on ai aucune mauvaise surprise, sait-on jamais et nous filons aussitôt loin d'ici en reprenant la route avec la voiture des deux derniers arrivés. Je fais grimper Alex en m'assurant qu'on ne laisse pas d'empreintes puis prends la direction de l'usine, toutefois en me garant un bon kilomètre avant pour terminer le trajet à pieds à travers bois au cas où d'autres types seraient venus les rejoindre dans le coin. Je ne pense pas mais vaut mieux prendre un maximum de précautions.
Après avoir dissimulé la bagnole un minimum, je prends enfin le temps de t'attirer dans mes bras.

- Ça va aller, c'est terminé. Restons juste vigilants par précaution le temps d'aller récupérer la bagnole du mec à qui je l'ai emprunté tout-à-l'heure. Il ne faut pas qu'on la trouve sur les lieux et qu'on puisse faire la liaison.

Je nettoie rapidement ton visage avec un chiffon récupéré dans la boite à gants ainsi qu'une petite bouteille d'eau qui trainait par là avant de sceller mes lèvres tout contre les tiennes. Je t'aime Alexandra Shepperd. Jamais je ne t'aurais laissé entre les mains de ces sales types. Je risquerais ma vie autant de fois qu'il le faudra pour toi.

Je te souffle ces mots après m'être enquéri de savoir si tu n'avais pas d'autres blessures. La chemise avec laquelle je t'ai couverte tout-à-l'heure est en sale état mais au moins elle te couvre. Et je m'assure de te réchauffer tout contre moi tandis que nous rejoignons l'usine. Après m'être assuré que personne ne se trouve plus sur les lieux, nous montons à bord de la vieille Dodge. Direction l'hôpital. Je tiens à ce que tu reçoives des soins. Nous aurons le temps de parler de tout ça après et surtout de souffler.




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MessageSujet: Re: Wrong place, wrong time [PV Jesse] Wrong place, wrong time [PV Jesse] EmptyLun 25 Aoû - 12:23


Wrong place, wrong time

Jesse :plop:



Chaque frappe qu'ils te portent est un coup de poignard que je reçois en plein cœur, qui coupe ta respiration et qui me force à inhaler le parfum insupportable de ta douleur qui pollue inexorablement l’atmosphère. Son pied atterrit dans tes côtes, et ce sont les miennes qui se brisent. Tu craches un filet de sang, et je me retrouve avec un atroce arrière-goût de plasma dans la bouche, alors que je brave les sanglots qui m'étranglent pour crier à ces tas de merde d'arrêter le massacre. Tu encaisses, je hurle, voilà la chanson qu'ils crevaient d'envie d'entendre depuis le début. Ils savaient que ça allait se passer ainsi, ils avaient tout prévu. Et pour cause, c'est précisément le dessein que m'avait exposé ce troufion dans la voiture ; ils t'attirent loin de tout, histoire d'être tranquilles, en m'utilisant comme appât, ils te mettent la raclée du siècle quand tu arrives à mon secours, et t’achèvent finalement, jouent de l'impuissance dans laquelle tes blessures te plongent en offrant à tes yeux tout ce que tu ne supporteras pas que l'on fasse à celle que tu aimes et que tu es rendu incapable de défendre. Si je ne peux retenir toute la rage, toute la haine, et tout le désespoir qui emplissent les larmes qui coulent sur mes joues, je serre les dents quand la corde brûle la fine peau de mes poignets, un peu plus, à chaque frottement que je m’inflige pour avoir ne serait-ce qu’une chance de plus de me défaire de mes liens et te porter main forte. J’ignore ce que je serais ou non en mesure de faire pour te défendre contre ces deux ordures, mais je ne peux simplement pas les regarder te lapider de coups sans rien tenter pour t’aider. C’est insoutenable. Insupportable. Infernal. Tu tombes bientôt au sol à quelques pas à peine de moi, et mon corps entier se met à trembler. Un long NON ! est le seul mot que mes cordes vocales consentent à laisser sortir de ma gorge, accompagné de tous les discrets couinements que je lâche tant la panique grandit dans mes tripes, et que je redouble d’ardeur et de vivacité dans les mutilations que je m’impose. Relève-toi, Jesse, je t’en supplie..

Et puis, ni une ni deux voilà que tu reprends la main. En moins de temps qu’il ne m’en a fallu pour le comprendre, tu as désarmé un type et fais vomir ses tripes à un autre. La manœuvre t’as valu ton revolver à distance et une profonde entaille au bras, mais au moins, tu es debout, et c’est suffisant pour raviver une once d’espoir qui m’accorde un nouveau souffle. Je ne peux pas te quitter des yeux. Je m’accroche à toi comme si tu allais tomber à nouveau si jamais je te lâchais. Je croise ton regard pendant une fraction de seconde, et quelque chose vient heurter mon pied. En baissant les yeux, je vois qu'il s'agit du couteau dont tu viens de priver l'un des trouducs, la lame encore souillée de ton sang. Je déglutis. Il faut absolument que je l'attrape, et vu la résistance dont font preuve mes liens, ce ne sera pas une mince affaire. Je ne surveille plus que d'un oeil cet affreux spectacle dont tu es la vedette, et tente alors de planter la lame dans le parquet pour pouvoir saisir le manche plus facilement. Les soubresauts qui s'emparent de mon corps ne me facilitent pas la tâche, mais je ne lâche rien. Ou du moins jusqu'à ce que l'action se fige devant mes yeux.  Quelques modiques secondes suffisent, soit moins de temps qu'il ne m'en faut pour le réaliser, pour les deux molosses baignent dans leur sang et que tu sois déjà dans mon dos à découper la chanvre.

J’ai pas le temps de comprendre. Pas le temps de penser. Tout va trop vite. J'ai l'impression de n'être qu'à demi consciente ; je vois tout, mais ne contrôle rien. J'obéis à ce que tu me demandes, incapable de contester ou de prendre la moindre initiative. J'entends des râles. Je vois du sang, sur tes mains, sur le sol. Tu me trimballes dedans, dehors, en haut, en bas, et puis boum, un coup de feu, et bang, un deuxième. Et vroum, dans une voiture, et yark, une putain d'odeur de whiskey et de vieux tacos. Et stop, on s'arrête, je dois écarter quelques feuillages de mon chemin, et tout semble beaucoup plus clair une fois que tu me prends dans tes bras. Je m'y réfugie comme si c'était le seul endroit sur Terre où je voudrais me trouver dans un moment pareil. Je m'agrippe à ton tee-shirt comme si tu menaçais de disparaitre en fumée. Je m'excuse par avance pour les traces de morve qui tâcheront ton vêtement si tu me gardes blottie dans ton cocon aussi longtemps que j'en ai besoin. L'une de tes mains passe dans mes cheveux quand tu me chuchotes..

- Ça va aller, c'est terminé. Restons juste vigilants par précaution le temps d'aller récupérer la bagnole du mec à qui je l'ai emprunté tout-à-l'heure. Il ne faut pas qu'on la trouve sur les lieux et qu'on puisse faire la liaison.

Tu desserres ton emprise et nettoie grossièrement mon visage avec un peu d'eau et un morceau de tissu avant de poser doucement tes lèvres sur les miennes. C'est un baiser amer, au goût de sang que nous scellons, et que je ne peux apprécier totalement. Tes lèvres sont et seront toujours pour moi un coin de paradis sur Terre, toujours, mais aujourd'hui, l'Eden est bafoué. C'est juste pas la même chose..  

- Je t'aime Alexandra Shepperd. Jamais je ne t'aurais laissé entre les mains de ces sales types. Je risquerais ma vie autant de fois qu'il le faudra pour toi.

Je déglutis, un frisson traverse mon corps en entier, et ce n’est pas bon. Je n’aime pas cette déclaration Jesse. Je sais que toutes les filles rêvent que leur petit copain leur murmure ce genre de chose à l’oreille, elles sont toutes gagas des princes charmants qui racontent ça dans les films. Je peux vous jurer, pauvres traînées inconscientes, que le jour où il vous le dira pour de vrai, qu’il l’aura mis en pratique et qu’il n’en sera sorti pas indemne, ce ne sont pas des papillons qui vous chatouilleront le ventre, oh non, ce seront les chiens de l’enfer qui prendront un plaisir fou à déchirer chaque lambeau de chair jusqu’à ce que cela vous tue. Pitié Jesse, ces mots doivent rester seulement de belles paroles, c’est la seule chose que mes yeux encore mouillés te demandent.

- Moi aussi je t'aime, Jesse Superman Ashron.

Un sourire crispé qui ferait presque douter de la sincérité de ma réplique et une note d’humour qui ne me détend pas le moins du monde, et nous prenons le chemin de l'usine. Silencieux. Blottis l'un contre l'autre, alertes à chaque bruissement dans la végétation environnante. Je ne suis pas tranquille, non, je tremble encore, et je fais tous les efforts du monde pour m'empêcher de fondre en larmes. J'ai peur Jesse, j'ai peur qu'un autre enfoiré bondisse d'un buisson pour nous poignarder dans le dos. J'ai peur qu'un tireur soit planté sur le toit de l'usine avec un fusil de précision pour nous coller discrètement et proprement une balle dans la tête. Et ces craintes s'amplifient inlassablement au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l'usine. Mon regard se balade dans mon champ de vision, inspecte le moindre recoin avant que nous montions dans la voiture. J’ai du vérifier la banquette arrière au moins un million de fois au cours de la dizaine de minutes qui nous séparait du centre ville, restant toujours attentive aux visages qui se dessinaient dans le rétroviseur côté passager quand la civilisation se montre à nouveau sur les bas-côtés. Je pensais que nous allions rentrer à la maison, mais tu en as visiblement décidé autrement, puisque tu empruntes la route de l’hôpital. C’est bien le dernier endroit où j’ai envie de me rendre pour l'instant, mais je vois dans la détermination de ton regard qu'il n'est pas question de remettre les pieds à l'appartement tant que nos blessures ne sont pas soignées. Nous passons donc la porte des urgences, et sommes accueillis par deux internes qui nous invitent à les suivre. Je tire les manches de la chemise sur le dos de mes mains, et me laisse guider par l'apprenti docteur et m’assois sur le lit à côté de celui où tu es allongé. Ils désinfectent et pansent nos plaies, nous donnent des poches de glaces à appuyer sur nos hématomes et je regarde la petite blonde qui suture ton bras te faire de l’œil avec une envie démesurée de lui exploser la tronche. C'est au bout de deux heures que nous sommes finalement autorisés à quitter ce mouroir, alors nous abandonnons la Dodge sur le parking pour prendre le bus jusqu'à la maison.

Je ne dis rien. Rien du tout. Je m'agrippe à ton bras valide autant qu'à la barre de sécurité alors que le véhicule nous bourlingue lourdement. Le regard ? Vide, perdu. Les lèvres ? Tremblantes. La mâchoire ? Crispée. Mes poings ? Serrés à m'en faire péter les jointures. Il me semble voir passer une éternité avant que je n'appuie sur le bouton pour que l'autocar se stoppe au prochain arrêt et que je mêle mes doigts égratignés aux tiens pour t'entraîner dehors. Il ne nous faut pas plus de cinq minutes pour rejoindre l'appartement, et une fois que nous avons mis les pieds à l'intérieur, je m'empresse de fermer la porte à double tour.

- Je vais me changer, j’en ai pas pour longtemps. mens-je en me dirigeant vers la chambre.

La chemise crasseuse tombe sur le parquet, et est immédiatement remplacée par un tee-shirt que je pioche au hasard dans l'armoire. Le tissu de mon jean glisse le long de mes jambes, qui reste à demi-nues sous le short de pyjama que je viens d'enfiler. Je croise mon reflet dans le miroir. Bon sang Alex, tu fais peur. Où est passée l'éclair de jeunesse qui illuminait tes jolis yeux verts ? Envolé. Et ton sourire ? Je ne sais même plus à quoi tu fais référence, petite voix. Un aboiement de chien se fait entendre, je peux sentir mon coeur tambouriner contre mes côtes tant qu'il me semble battre fort. Poussés par l'angoisse, mes pieds me portent jusqu'à la fenêtre, tremblante, pour finalement découvrir que deux mômes s'amusent simplement avec un putain de yorkshire braillard. Ce n'est pas du soulagement, pas du tout, quand je m'adosse au mur en levant la tête au ciel avant de me laisser glisser contre la tapisserie jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol. Les jambes repliées contre ma poitrine, j'explose. J'explose en sanglots. J'enfouis mon visage dans mes mains comme si me cacher pouvait m'aider d'une quelconque manière. Je fais tout pour que tu ne m'entendes pas Jesse, que tu te reposes tranquillement sans avoir encore une fois à te soucier de moi. Dans tous les sens du terme, je suis désolée..

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