Dimanche. Il était déjà arrivé sans même que je l'attende. Je n'avais pas prévu grand chose, en tout cas pas pour le soir, je ne pouvais pas. Avec Mavis, mon meilleur ami, on avait un rituel que l'ont s'était fixé il y a maintenant quelques mois : de faire une soirée cinéma tous les dimanche soir. Je ne pouvais donc pas me donner au luxe d'aller en soirée ni rien, mais de toute façon je n'avais pas trop la tête à faire la fête aujourd'hui. Je préférais sans aucun doute « chiller » avec mon meilleur ami en regardant des films qui font peur. En plus Halloween venait tout juste de sonner à notre porte, même si on était un peu en retard, on s'en fou. Après tout ce n'était pas nôtre faute si Halloween n'était pas un dimanche. En tout cas, j'étais contente de pouvoir enfin le retrouver et de pouvoir parler avec lui librement et sans préjugés, comme toujours. C'est vrai que l'ont se voit carrément tous les jours et que l'ont se quitte rarement, mais sa compagnie m'était indispensable, à vrai dire je n'imaginais pas ma vie sans lui. S'il n'aurait pas été là, qui l'aurait été ? Personne d'autre. Je n'aurais personne d'autre à embêter, ni à mettre sur le droit chemin, du moins, personne qui méritait vraiment mon attention et le peu de temps que j'aurais à y consacrer, alors que lui, le temps que je lui consacre -qui est certes beaucoup- il le mérite amplement. J'étais donc contente de le revoir chez moi, pour cette fameuse soirée cinéma, surtout que nous devions parler. Je suis d'accord, cela fait un peu peur quand quelqu'un te dit cela, mais cette fois, cela semblait plutôt sérieux. On était venu me dire que la situation actuelle de Mavis avait empiré. Il fréquentait encore plus les bars et boîtes de nuits que d'habitude, ce qui avait le don de m'énerver, surtout que je savais que quand cela arriverait, cela voulait dire que quelque chose clochait chez lui. Ce qui a encore plus le don de m'énerver est le fait qu'il ne soit même pas capable de m'en parler, de me dire ce qui clocherait éventuellement chez lui afin que je puisse l'aider. C'est pourquoi je devais lui parler calmement et ce fameux rituel me semblait être le moment parfait pour en discuter. Je n'avais pas encore eut le courage de choisir le film, ni même de bouger de mon canapé, j'étais étonnamment flemmarde aujourd'hui et j'avais décidé que je ne bougerais pas jusqu'à ce qu'il arrive chez moi. Je n'avais même pas encore bougé mes jolies fesses pour aller dans ma salle de cinéma pour préparer un peu les choses. Oui, j'ai bien dis ma salle de cinéma. Après tout je vis dans une grande villa, dans l'un des quartiers les plus chers de la ville. Ce n'est pas pour rien que je suis riche, il fallait tout de même en profiter et pourquoi pas des fois profiter un peu et m'offrir ces petites choses. Cela faisait un moment que je l'avais achetée, mais c'était tout de même une de mes acquisitions et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on arrive à trouver un logement dans un de ses quartiers. Enfin, le truc c'est surtout qu'il faut avoir de l'argent. L'argent est la clé. Le charme de la Marina, la vue sur le Golden Gate Bridge ne pouvait pas être meilleure. Une maison comme celle-ci se devait donc, forcément, d'avoir une salle de cinéma, n'êtes-vous pas d'accord ? Bien sûr que vous êtes d'accord. Règle numéro un : J'ai toujours raison. Règle numéro deux : si vous croyez que j'ai tord, relisez la règle numéro une. Cela s'appliquait pour moi aussi, Juliet Allenwood. Ces temps c'était un peu comme ma citation et ma règle de vie. Nous en avons tous une et celle-là est la mienne, d'ailleurs je ne pouvais m'empêcher de le répéter à quelques personnes qui ne l'auraient pas forcément compris. Allongée sur mon canapé, je zappais les chaînes de télé, puisqu'il n'y avait rien de bien intéressant qui y passait. Je pensais à ma mère, qui était morte depuis après le bal et avant les olympiades. Il fallait le dire, c'était il y a un peu plus d'un mois et je ne m'en étais toujours pas remise. En vérité, au fond de moi, je sais une chose, je le sens : je ne m'en remettrais jamais. C'est probablement pourquoi je ne réagissais pas de la même façon que les autres à sa mort. De toute manière, ont me l'a répété à plusieurs reprises, chacun à sa propre façon de gérer le deuil. Ma façon était sûrement une des plus originales et inattendues de ma part, en quelques sortes. Je l'avoue, je suis le genre de fille têtue qui n'en fait qu'à sa tête et qui peut être totalement imprévisible, mais sur le coup j'avais ultra-passé l'au-delà de la signification du mot imprévisible. Au lieu de faire comme tout le monde et aller pleurer sur la tombe de la personne qui est partie trop tôt, déprimer ou bien utiliser tous ces autres genres de méthodes dîtes « normales » j'avais préféré le faire à ma manière. Ma manière, c'est à dire en devenant encore plus insupportable, plus peste, plus garce et plus rebelle qu'avant. J'essayais de pas y penser et quand j'y pensais je faisais semblant de ne rien ressentir et je crois qu'à force de faire semblant, j'ai moi-même commencé à y croire. Franchement, je respecte ceux qui arrivent à me supporter, car à leur place j'aurais déjà lâché l'affaire depuis un moment. Mes nombreuses pensées qui plaçaient mon esprit dans le brouillard absolu, furent interrompues lorsque quelqu'un sonnait à la porte. Je tournais légèrement ma tête et jetais un coup d’œil à l'horloge qui ne se trouvait pas très loin de là où j'étais. Sachant qu'il était prêt de onze heures, l'heure du rituel étaient venue, Mavis était donc sûrement derrière cette porte. Mon humeur flemmarde commençait à partir peu à peu lorsque je me lève pour aller ouvrir la porte, toute excitée à l'idée de cette soirée qui s'apprêtait à commencer. J'ouvrais donc la porte de mon manoir pour voir derrière cette même Mavis, qui me sautait déjà dans les bras, alors que je n'avais même pas encore entièrement ouvert cette porte. Je le serrais dans les bras en retour tout en refermant la porte derrière lui. Je n'avais même pas eu besoin de l'inviter à entrer, il s'était invité lui même, comme un grand. « Où étais-tu donc passé Mavis ? » Demandais-je un grand sourire affiché sur mes lèvres. On pouvait sentir l'odeur d'alcool qui régnait dans la pièce à des kilomètres. Je voulais savoir s'il allait me révéler ce qu'il en avait fait de son début de soirée ou s'il préférait mentir, alors que même en Chine on pouvait sentir son odeur d'alcool.

Spoiler:

Il ne manquait plus que ça. Que mon meilleur ami commence à me mentir lui aussi. Comme si la double vie de mon père et sûrement des centaines d’autres mensonges qu’il a pu me sortir de sa bouche déjà plus protégée par Dieu, mais maudit par le diable, n’auraient pas suffit. Non, mais sérieusement quoi, comme si un jour je lui avais déjà brisé sa confiance pour qu’il me sorte une de ses conneries qui ont servit d’excuse. Ce n’est pas comme si les chinois n’avaient pas senti son odeur d’alcool de là où ils sont. « Oh je n’ai pas vus l'heure passée. » Avait-il donc répliqué tout en déposant un baiser sur ma joue. Venant de lui franchement, j’étais plutôt déçue. C’étais quoi cette excuse encore plus bidon que toute autre que j’ai pu entendre. Venant de lui, je m’attendais sérieusement à beaucoup mieux, mais je crois que ce soir je n’allais point être servie. Il se mettait déjà à l’aise, avait retiré son blouson qu’il avait déposé sur la table. « Désolé pour la semaine dernière, j'ai eu un contretemps. » Boum. Encore une excuse à deux sous. Un contretemps ? Bien sûr. Et depuis quand Mavis Aylesbury a des contretemps ? Bon d’accord, c’est peut-être le président de sa confrérie, les Alpha Upsilon Xi, mais ce n’est pas comme si il était autorisé à avoir des « contretemps » surtout pas lorsqu’il s’agit de la douce Juliet. Je restais bouche mi-bée, à le regarder, mentir à sa propre meilleure amie qui le connaissait si bien. Cela ne lui permettait donc pas de placer un mensonge, sans que je sache ou même doute de la vérité. « Bon alors comment va ma meilleure? » Allez. Faisons tous comme si nous nous aimions et comme si tout allait bien. Ce n’était vraiment pas le moment de jouer les héros, mais de revenir sur terre. Il avait bu. Vous vous dites sûrement, mais de quoi elle se mêle celle-là, ce n’est pas sa vie quand même ; ou encore, c’est qui celle là, il est jeune, il fait ce qu’il veut, il boit, c’est ce que les jeunes font. Mais non. Mavis n’est pas juste n’importe quel jeune. La génération d’aujourd’hui ne pense qu’au sexe, aux drogues et à boire, mais lui il n’est pas comme ça. Mavis n’est pas cette personne qui préfère se droguer ou boire au lieu de passer un weekend chez sa meilleure amie, ce n’est absolument pas son genre de faire cela. Il est beaucoup plus calme et il a conscience de l’importante des études dans cette chose que l’ont appelle l’avenir. Il sait qu’il ne faut pas oublier qu’on est jeunes et il ne faut surtout pas rater cette jeunesse, mais il sait avant tout que pour se sauver, pour avoir un bon avenir, il faut bosser et se battre. Pas beaucoup de jeunes ont la chance d’avoir un mental comme cela. Il s’était désormais posé sur le rebord d’un fauteuil. Un fauteuil pas très commun, ni pas très bon marché. En effet, il m’avait été offert par une grande décoratrice, la meilleure du monde et, c’est vrai qu’il ne m’avait pas couté beaucoup, mais à elle par contre, cela a du lui couter la peau du cul, on ne gagne pas tous autant que les footballeurs, enfin pas elle en tout cas, c’est pour cela que ce geste certes intentionné de sa part m’avait spécialement touché. Je claquais la porte derrière moi, déjà mi-énervée, même la porte l’avait ressenti je crois. Je marche d’un pas pressée vers la table à manger, où il avait déposé son blouson. Je le prends entre mes mains et sentait déjà son odeur alcoolisée. Je marchais désormais avec furie jusqu’à lui pour ainsi lui plaquer son blouson contre son torse nu. « Ecoute-moi bien petite vermine, tu vas lever ton petit cul de ce fauteuil qui vaut plus que toute ta garde robe et tu vas prendre une douche et te laver les dents, tu ne reviens pas tant que ceci n’est pas fait. » Quelque chose clochait chez lui, il fallait le remettre en place. Je faisais un geste en pointant mon doigt en direction des escaliers, afin qu’il comprenne que je n’étais sérieusement pas en train de rigoler et qu’il était la personne concernée. « Tu connais la maison. » Disais-je d’un ton exigeant. De toute façon à chaque fois qu’il vient ici, il laissait des affaires trainé et il venait tellement souvent chez moi qu’il avait même ses propres affaires de bain et de toilette, comme une brosse et ces petites choses que l’on avait besoin au quotidien, n’en parlons même pas de tous les habits qu’il avait laissé trainé. Il avait donc de quoi se mettre à l’aise. « Et ne t’avise plus à me mentir Mavis je t’inventerais encore des prénoms pour que ce soit plus long, Aylesbury. » Criais-je à travers la maison en le voyant monter les escaliers. Je m’asseyais sur mon canapé en le regardant beaucoup son petit cul sexy pour aller exécuter mes ordres de meilleure amie exigeante. Je prends le temps de m’occuper pendant qu’il prenne cette douche. Nous le savons tous, enfin peut-être pas vous, mais je le connais bien, lui et les douches ça fait deux, dans le sens où il prend deux heures pour en prendre une que moi, je prendrais en deux minutes. Enfin. C’est la vie. Désormais munie d’une tasse de chocolat chaud entre mes mains, je fixais la télévision munie d’un regard étrangement vide. Ma mère me manquait et cela faisait terriblement mal, je ne pouvais plus verser de larmes depuis un moment et je ne pouvais ressentir aucune peine depuis quelques temps, mais pendant exactement 5 secondes, j’avais sentie une grande peine, une larme coulaient même sur mes douces joues hydratées. Puis après ce laps de temps, voilà que je ne sentais plus rien, ma larme continuait de couler et moi je continuais de fixer la télévision, toujours munie de mon regard étrangement vide et mes mains désormais chaudes encore enveloppées autour de cette tasse de chocolat chaud qui maintenait leur température.

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Je prenais le temps de m’occuper pendant qu’il se douchait. Nous le savons tous, enfin peut-être pas vous, mais je le connais bien, lui et les douches ça fait deux, dans le sens où il prend deux heures pour en prendre une que moi, je prendrais en deux minutes. Désormais munie d’une tasse de chocolat chaud entre mes mains, je fixais la télévision munie d’un regard étrangement vide. Ma mère me manquait et cela faisait terriblement mal, je ne pouvais plus verser de larmes depuis un moment et je ne pouvais ressentir aucune peine depuis quelques temps, mais pendant exactement 5 secondes, j’avais sentie une grande peine, une larme coulaient même sur mes douces joues hydratées. Puis après ce laps de temps, voilà que je ne sentais plus rien, ma larme continuait de couler et moi je continuais de fixer la télévision, toujours munie de mon regard étrangement vide et mes mains désormais chaudes encore enveloppées autour de cette tasse de chocolat chaud qui maintenait leur température stable. Pourtant j’avais ressentie cette peine, une peine, la peine qu’on ressent lorsqu’on perd un être qui nous est cher. Elle était maintenant bien loin, mais je l’avais sentie pendant au moins cinq secondes, c’était un départ, un bon départ. Je ne méritais pas de la perdre ainsi, je suis beaucoup trop jeune, j’ai besoin d’un parent, mon père menait une double vie et la mène toujours d’ailleurs, il ne sait pas que je l’ai découvert, mais il la mène toujours, il est soit disant en voyage d’affaires, mon cul oui. J’ai besoin de ma mère, mais maintenant elle est partie, qu’est-ce que je vais faire ? J’ai pas ma mère, je n’ai pas mon père, ma demi-sœur n’en parlons pas et je n’ai aucun frère ou sœur, comment vais-je pouvoir continuer de vivre cet enfer, je ne vais pas pouvoir, j’ai besoin de quelqu’un. Mes pensées furent interrompues par l’arrivée de Mavis, qui avait étrangement pris une douche rapide, ce qui n’était pas dans son sang, la rapidité, surtout pas quand on parle de douches. Il s’approche doucement vers moi et m’enlace dans ses bras pour ensuite déposer un baiser doux sur ma joue. Je suis désolé puce, je te promets de ne plus utiliser d'excuse bidon sur toi. Il s’excusait ouah, quand même, au moins ça. Je lui souriais et lui lançais un regard, accompagné d’une expression de visage qui voulait tout dire, je te pardonne, mais ne le refais plus jamais. Il fait le tour du canapé, puis finit par s’assoir à côté de moi et en voyant la larme qui coulait encore sur ma joue, il la nettoya aussitôt. Tu sais que je suis là pour toi alors appelles-moi plus lorsque t'es triste, j’accouerais jusqu'à chez toi, et tu le sais. C’était vrai. Je savais que je pouvais compter sur lui, mais pourtant je ne l’appelais que quand il est vraiment nécessaire. On se voit un peu tous les jours à Berkeley, en plus de notre soirée cinéma que nous faisons toutes les semaines, mais parfois, il aimerait que je l’appelle plus, mais il risque d’être avec sa bien aimée, je ne veux en aucun cas le déranger ou encore moins les déranger. J’allais quand même faire un effort, mais ces derniers jours, malgré les apparences ont été vraiment durs pour moi, les olympiades m’ont fait du bien je pense, cela m’a permis d’échapper un peu à mes problèmes et de me changer les idées, quoi que, c’est à voir, puisque la demi-sœur est toujours là pour me rappeler à quel point mon père m’a abandonné. Je lui pris la main pour lui montrer un geste d’affection, pour lui montrer que j’allais faire un effort pour que notre relation soit encore plus fusionnelle qu’elle ne l’est déjà. Après cela il s’apprêtait à m’expliquer la vraie raison de ses retards, des ses mensonges et du fait qu’il ne soit pas venu les semaines précédentes. Bon, je te dis pourquoi ça ne va pas mais on ne s'étend pas sur le sujet car j'ai envie de me vider la tête ce soir, ok? Il n’avait pas tord, cette soirée était toujours le genre de fin de journée pour nous détendre, nous vider la tête et nous faire oublier un peu notre vie extérieure et se concentrer un peu dans notre personne. D'accord. Disais-je simplement d’un ton plus qu’amical. Parfois cela tournait un peu à une soirée confidences, encore pire qu’une action ou vérité, je peux vous le promettre. Cela faisait du bien, mais cette fois, je penchais plutôt pour la première option, soit une soirée un peu chill, trainer avec le meilleur quoi. Je sais qui est ma famille. Un homme est venu me voir l'autre jour en m'annonçant qu'il était mon père et qu'il venait de le découvrir. Il m'a aussi appris que j'avais une demi-sœur mais par contre... que ma mère était morte. J’étais sous le choc, je ne m’attendais pas du tout à une chose pareille. Quelque part je m’en voulais un peu de pas l’avoir remarqué, enfin si, j’avais remarqué son attitude étrange, je ne suis pas devin, c’est sûre, mais c’est vrai que quelque part j’aurais pu m’en douter de la raison. Un problème de famille. Le pauvre. Il venait de découvrir qui sa famille était vraiment, il soulignait d’ailleurs rapidement le fait que sa mère soit morte. Cela en fait deux d’entre nous dans ce cas. Répliquais-je avec un léger sourire entres mes lèvres parfaitement hydratés, telles les lèvres d’une petite princesse. Il avait baissé le regard et ma réplique lui fait continuer sa phrase. Voila je ne sais pas quoi faire et toute cette histoire me prend la tête... fin. Le sujet était désormais clôturé, je ne pouvais plus rien dire, plus rien faire, nous avions un accord, que je ne pouvais pas me permettre de briser, j’étais impuissante, je ne pouvais rien faire et je le regrettais. Je ne saurais pas quoi dire de toute façon, mais je baisse le regard pendant quelques secondes pour ensuite me reprendre. Écoute, je ne veux pas ramener le sujet, il faut qu’on oublie nos problèmes aujourd'hui Mavis, mais ne détruit pas ta vie, franchement, l’alcool ne va pas t’aider à trouver des réponses, je vais t’aider. On en parlera plus, aujourd’hui, parce qu’il va bien falloir qu’on en parle un de ses jours, sur ce on fait quoi maintenant ? J’avais trouvé mes mots encore plus facilement que je ne le croyais. C’est fou. J’avais toujours des réponses aux problèmes des autres, mais jamais au miens. Je n’étais pas bien placé pour lui faire la morale de l’alcool mais qu’importe, je voulais simplement l’aider.

Ma première larme avait coulé depuis la mort de ma mère, malgré tous mes problèmes j’avais essayé de trouver des réponses claires à ceux de mon meilleur ami. Oui je sais... M’avait-il répondu à propos de mes mots sur le sujet de l’alcool, qui n’allait en rien l’aider dans sa vie, juste à combler un vide qui n’existait pas. Je n’ai jamais été la meilleure personne pour aider, en tout cas, pas quand je ne suis moi-même, pas dans mes meilleurs jours. Quoi qu’il en soit, il fallait bien profiter de cette soirée, afin de se détendre un peu comme on avait l’habitude de le faire, avant que Mavis décide pendant des semaines, de toujours venir avec une excuse bidon. Au même temps, maintenant que je connais ses raisons, je comprends pourquoi il l’a fait, mais d’un autre côté je lui en voulais parce qu’il il n’avait pas eu le courage de venir m’en parler. Je suis sa meilleure amie, pour l’amour de dieu. Je ne pouvais pas lui en vouloir, parce qu’il avait besoin de moi tout au long de cette dure épreuve. Il avait toujours eu envie d’avoir une famille, sa famille. Après tout, qui sommes-nous sans notre famille ? Probablement personne. Du moins, on se perd et nous ne les avons pas pour nous retrouver. Moi je n’avais plus de famille, plus personne, seulement ma cousine, mais famille-famille, c’est nos frères et sœurs et nos parents. Ma mère venait de décéder, mon père n’était qu’un menteur qui n’était plus rien pour moi. J’ai aussi une demi-sœur apparemment, mais mon seul but est de me venger. Je crois qu’au fond, je le savais, j’étais complètement perdue. Je ne savais pas quoi faire, pas sans eux. Il prit ma main, comme signe de protection, afin de me faire comprendre que malgré tout il était là pour moi. On en parlera un autre jour, promis, et… merci. Avant de dire merci, il avait serré ma main, puis me déposa un baiser sur ma joue, je lui rend le tout avec un sourire. Promis. Je garderais cela en tête, il fallait bien devoir en parler un jour ou l’autre de toute manière. Juste pas tout de suite, il fallait profiter de notre soirée détente, ou du moins essayer. On fait quoi? C'est dimanche soir, j'attends que tu m'épates avec un nouveau film bien sûr! Prends le bien gore, j'adore ça! Ou sinon une comédie ou... qu'importe tant que ça m'endors pas, j'aimerais quand même un peu profiter de ta présence! Ces mots marquaient le retour de notre duo de choc, un peu comme un traité de mort pour les jaloux et pour ceux qui voulaient voir notre amitié terminée, au fond d’un trou noir sans issue ou façon d’y remédier. Film bien gore. Nous aimions un peu le même genre de films, que ce soit gore ou qui font peur, nous les aimions. Je n’ai jamais été le genre de fille qui aime la comédie, j’ai beau regarder tous les types de comédies ou de vidéos ou spectacles humoristiques, cela ne me fait pas rigoler plus que cela. Bien sûr je ne vais pas vous mentir et dire que je n’aime pas les films romantiques, car au fond toutes les filles les aiment mêmes celles qui font semblant de ne pas être féminines du tout et préfèrent se maquiller tout en noir, ou même encore celles qui font semblant de ne pas croire en l’amour, alors que ce n’est qu’une carapace pour ne pas laisser quelqu’un briser leur cœur pour la deuxième fois, car c’est bien trop douloureux. L’amour c’est bien, mais à deux c’est mieux. C’est toujours mieux lorsque c’est réciproque, mais nous n’avons pas tous la chance de l’amour cet amour là. L’amour pue. L’amour est nul. C’est vrai, mais si nous ne croyons pas en l’amour, pour quel raison voudrions-nous vivre ? On peut toujours regarder un film romantique… ah mais oui… j’ai failli oublié, ceux-ci tu préfères les regarder avec ta blonde. Disais-je avec mon sourire ironique et sarcastique. La blonde, c’était Léo-Alisson, soit sa copine. Je sentais que j’allais bientôt devoir la rencontrer. Je suis bien loin d’imaginer qui est vraiment cette blonde qui lui sert de petite copine, mais je vous parlerais bien de tout ça lorsque notre rencontre aura lieu. Évidemment, cela ne t’épates pas plus que ça et c’est pourquoi j’ai prévu de regarder Paranormal Activity 3. On sait tous les deux que tu as peur des esprits et je ne parle évidemment pas des esprits criminels. Je rigolais avec ma proposition, étonnamment drôle pour mon humour actuelle qui venait de se transformer en bonheur, alors qu’il y a quelques minutes, elle puait, aussi fort que les égouts. Je pouvais faire mieux, en tout cas quand je suis en sa compagnie, je peux être moi-même, je peux devenir une meilleure version de moi, je peux devenir meilleure tout simplement. Je n’ai plus besoin de me cacher sous cette carapace, sous cette protection qui empêche les autres de pénétrer dans mon monde et d’ainsi me connaître vraiment, de découvrir la vraie moi, comment je suis, ce que je ressens, ce que je ressens, où, quoi, comment, pourquoi. Nous avons tous une bonne raison pour être mauvais, des uns ont des meilleures raisons que d’autres, mais nous avons tous une bonne raison pour être de la façon que nous prétendons être. Mais au final, on se rend compte, qu’il faut arrêter de prétendre, mais malheureusement, il y en a des qui s’en rendent compte bien trop tard.