S’il y a une chose dont Elina ne souffrait pas, c’était de la fusillade. Certes, cela avait fait de nombreuses victimes, mais Elina avait eu la chance d’y échapper. Ce n’était hélas pas le cas de tous et la brune avait une personne qu’elle appréciait qui avait été au centre de ça. Camille, un garçon qui avait réussi à briser la barrière qu’Elina plaçait continuellement et les deux jeunes s’étaient liés d’amitié de par leur intelligence commune mais aussi parce qu’ils s’entendaient bien. La simplicité et gentillesse de Camille était reposante pour la brune en constante position de défense. Il n’y avait aucune ambiguïté entre eux, ce qui était plaisant. Elina ne ressentait aucune envie particulière envers lui, pas même qu’il compte parmi « son tableau de chasse ». Ce qui était un exploit. Quittant sa chambre universitaire pour se rendre jusqu’à la confrérie des Alpha, Elina voulait avoir des nouvelles de son ami qui était absent depuis le tragique évènement. C’est qu’il était avare sur les détails de son état et Elina portait « têtue » comme deuxième prénom. Aussi elle ne comptait pas laisser son ami seul se lamenter sur son propre sort avec ridicule. La brune filiforme traversait les couloirs qui menaient jusqu’à la confrérie qui aurait pu lui convenir si elle n’avait pas été aussi… décalée. Il est vrai qu’Elina était une véritable tête d’ampoule, travaillant d’arrache-pied et se plongeant corps et âme dans les études dès que cela demandait des efforts à fournir. Car en général, elle n’avait pas besoin de beaucoup se bouger pour retenir et obtenir un résultat optimal. Passant une main dans ses cheveux bruns qu’elle avait coupés, la brune se présenta devant la chambre du Président de Confrérie et frappa. Aucune réponse. Elina n’abandonnait pas facilement en général et elle se doutait qu’à cette heure-ci, Camille était dans sa chambre. Juno était sa sœur, ne l’oublions pas et d’un clic, la brune pouvait rameuter diverses informations très utiles, ainsi que l’emploi du temps de son ami. Utile, très utile. Surtout lorsqu’on est aussi bornée que l’était Elina.

« Camille ! Je sais que t’es là alors ouvre cette porte ! » Mais toujours aucune réponse. D’accord, grand bien lui fasse à cet idiot. Elina posa la main sur sa poignée pour vérifier qu’elle était verrouillée. Soupirant, elle sortit une pince de ses cheveux. Pratique d’avoir une sœur qui avait plus d’un tour de main dans sa poche. C’était une première pour la Gamma, elle avait l’impression d’être dans un film où elle devait espionner une chambre pour trouver un objet qui allait sauver le monde. Sauf que dans la réalité, c’était uniquement pour voir un ami absent et silencieux. Le bruit que fit la porte lui indiqua qu’elle avait réussi à la déverrouiller et elle pénétra dans celle-ci en observant longuement la chambre vide. Grimaçant, elle sortit l’emploi du temps de Camille pour vérifier avant de se taper le front. « Bordel, t’es conne Elie ! » La bougresse s’était trompée d’une journée. Il était donc logique que Camille ne soit pas dans sa chambre. Elle se retourna pour sortir de celle-ci quand le destin, ou un crétin là-haut, pensa que c’était le bon moment pour Camille d’entrer en scène. La brune ouvrit la bouche, cherchant une excuse pour avoir ouvert sa chambre. « Euh… Salut Camille ! Je te cherchais justement et apparemment, tu n’étais pas dans ta chambre… mais face à moi… » Elle se mordit la lèvre, un sourire presque amusé au coin des lèvres. « Je sais que les circonstances font que tu t’imagines des choses, mais… N’y crois pas ! C’est pas du touuut, ce que tu crois. J’ai… bêtement pensé que tu m’évitais et donc… Je l’avoue, j’ai ouvert ta chambre. » Attachante, elle s’enfonçait dans des excuses qu’elle espérait ferait sourire Camille. Ou elle espérait qu’il ne lui tienne pas rigueur de ce léger malentendu. Car dans l’absolu, c’était uniquement par inquiétude pour lui. Des sentiments, elle avait simplement fait preuve d’humanité et d’amitié envers lui. Jouant avec la pince dans ses doigts, elle croisa son regard sombre et tenta un sourire. « Tu m’en veux ? Parce que je te jure, je n'ai pas fouillé dans tes affaires, ni même regarder tes sous-vêtements...» Elle leva un sourcil avec un sourire en coin. Etre sérieuse, c'était difficile pour la jeune femme.