Sujet: We're escaping the same way : circling. Dim 28 Juil - 15:47
« Nick, allez sois cool, s’il te plait ! J’ai vraiment besoin que tu l’appelles pour moi, question que je sache une bonne fois pour toute s’il me trompe ou pas... » Installé dans son fauteuil de salon, le Britannique poussa un long soupir, se refusant fermement à capituler face à de telles idioties de la part d’une amie de la famille qui connaissait ses « dons » de déduction comme elle venait de les appeler alors qu’elle cherchait désespérément à le convaincre de bien vouloir appeler son compagnon, persuadée qu’il entretenait une relation extraconjugale. « Ecoute, Liz, c’est bien gentil de croire en des « dons » comme tu dis, mais je ne peux pas savoir ce genre de choses par téléphone ! » Son interlocutrice se sentit toute bête lorsqu’elle se retrouva face à un bip sonore traduisant la coupure franche et nette de la communication. Reposant le téléphone portable sur la table basse, Nick s’enfonça un peu plus dans son fauteuil, les yeux fermés. Plus les jours passaient plus le manque de coopération de la part des forces de Police quant à le brancher sur une nouvelle enquête devenait insupportable. Lété était trop long et l’ennui avait raison de lui. Et qui disait ennui disait un Nick prêt à faire à peu près n’importe quoi pour le vaincre ! Rouvrant brutalement les yeux, l’homme fixa sa montre et décida qu’il était bien l’heure du thé quelque part dans le monde, à défaut que cela soit vrai en Californie actuellement. Allant jusqu’à la cuisine, il commença à sortir tout ce dont il avait besoin, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il n’avait plus de lait. Et un thé sans lait pour un Anglais était inenvisageable ! « Tu sais ce qu’il te reste à faire… » Murmura-t-il pour lui-même. Il n’en fallu pas plus pour que Nick attrape ses clefs de voiture, ne dégringole les marches de son immeuble pour ensuite s’installer au volant de sa Jaguar rouge, bien décidé à se rendre au centre-ville pour trouver du lait. Il aurait tout aussi bien pu y aller à pieds, mais il avait toujours été un habitué des transports – bien qu’il eut été plus féru de taxis londoniens plutôt que de conduite personnelle…
Lorsqu’il fut arrivé à l’endroit voulu et qu’il eut garé son bolide, Nick entra dans le centre-commercial, bien décidé à trouver ce pour quoi il était venu. Bien-sûr, il aurait tout aussi bien pu trouver une petite épicerie dans son quartier, seulement, quitte à devoir acheter du lait, autant voir s’il ne pouvait pas se trouver une ou deux autres choses un tout petit peu plus exaltantes qu’une simple brique de lait. Voilà pourquoi il passa tout d’abord chez Sephora où il trouva son parfum dont il ne lui restait plus qu’un triste fond de bouteille. Allure Homme Sport Cologne de Chanel avait eu raison de lui quelques mois plus tôt, lorsque Maisy le lui avait offert pour Noël. Lui qui n’avait pourtant jamais été très renseigné côté parfumerie, il pouvait maintenant assurer à n’importe qui que ce qu’il portait était l’une des meilleures créations œnologiques masculines. Une fois le parfum trouvé et quelques $80 dépensés, Nick se rendit dans l’un des supermarchés proposés par le centre-commercial. Là, il trouva rapidement le rayon pour produits laitiers et pris la première brique de lait lui venant. Bien heureux d’avoir mis si peu de temps, l’homme se dirigea d’un pas décidé vers une des caisses automatiques prévues aux courses de moins de dix articles. Ce ne fut qu’une fois arrivé là qu’il percuta sans le vouloir une femme aux cheveux ébène. « Veuillez m’excuser. »
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Dim 28 Juil - 19:08
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Elle avait passé trois ans en Clinique spécialisée. Elle avait subie, des analyses, des examens, des traitements, diagnostics, des études spécialisées, des opérations, une greffe… Son père venait la voir une fois par semaine. Il lui avait trouvé les meilleurs spécialistes du pays. Il avait déboursé toute sa petite fortune. Au bout de trois ans, elle était vidée de toute énergie. Elle n’avait même plus la force d’écrire, ni de se concentrer pour lire. Elle passait tout son temps un casque sur les oreilles, à écouter la BBC ou des éditions audio des plus grands classiques de la littérature anglaise dans la langue de Shakespeare. Les premiers mois, elle continuait de converser avec Nick par téléphone. Elle n’avait pas voulu qu’il l’accompagne, tout d’abord parce qu’elle ne voulait pas qu’il la voit dans cet état, et également parce qu’elle ne voulait pas qu’il quitte son emploi. En l’accompagnant, il aurait ses deux cœurs brisés, son cœur d’homme et son cœur de professeur. Alors qu’en le tenant éloigné, il conservait l’élu d’un de ses cœurs, l’enseignement. Et puis progressivement elle avait arrêté de l’appeler et de lui répondre. Elle savait qu’elle avait peu de chances de s’en sortir, qu’elle se battait probablement pour rien et qu’elle gâchait ses derniers instants mais elle avec une irrémédiable fureur de vivre qui lui commandait de rester, de lutter, de souffrir pour espérer vivre, même si cela devait se faire loin de toutes les personnes et de toutes les choses qu’elle affectionnait. Et même quand elle avait su qu’une greffe était possible, elle avait préféré le garder pour elle et ne pas relancer l’espoir de Nick, ou troubler son esprit s’il avait déjà tourné la page, dans le cas où l’opération tournerait mal ou qu’il y ai des complications après la greffe. Mais l’opération s’était bien déroulée et son corps avait finalement accepté la greffe. Aussi, dès que les médecins lui avaient permis de sortir, avec, bien entendu, des visites de contrôle, elle avait filé à Londres et frappé à l’appartement de Nick. Elle s’était pris un mur. C’est en allant se renseigner auprès de l’université auquel il travaillait, qu’elle obtenu, de la part d’une administration acariâtre, l’information qu’il participait à un échange universitaire avec le campus de Berkeley, aux États-Unis. La jeune femme avait alors ignoré les recommandations de ses médecins et de son père pour prendre le premier vol à destination de la Californie. Le voyage l’avait littéralement exténuée, ils avaient eu raison, elle n’était pas prête, mais elle s’en fichait éperdument. Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait ni ce qu’elle voulait, elle savait juste qu’elle devait le voir. Pourtant, une fois sur place, elle n’avait pas su comment s’y prendre et tergiversait depuis déjà deux jours dans sa chambre d’hôtel sans prendre de véritable décision sur comment s’y prendre. Elle ne savait pas encore que ce que certains appellent le « destin » et d’autres le « hasard » allait s’en charger pour elle. Alors qu’elle s’était décidée à faire des courses au supermarché, son corps frêle fut heurté par une musculature bien plus forte. « Veuillez m’excuser. » La jeune femme se retourna, les mots « ce n’est rien » sur ses lèvres, mais en découvrant le visage de celui qui venait de la bousculer, elle resta muette comme une carpe. Ce fut comme si elle se prenait une claque de plein fouet. Nick. Il se tenait là devant elle, dans toute sa grandeur et son charisme. Lucy n’arriva pas à articuler deux mots, sous le choc, elle prit peur et tourna les talons. Face à la foule, elle espérait bien le perdre en s’infiltrant dans une allée de supermarché, le temps de reprendre ses esprits mais aussi le temps qu’il perde patience et qu’il s’en aille. Elle qui avait prévu de lui rendre visite sur le campus, elle aurait voulu tout orchestrer, mais elle s’était fait prendre par surprise par la vie.
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Dernière édition par Lucy E. Wakefield le Dim 28 Juil - 20:30, édité 1 fois
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Dim 28 Juil - 19:38
C’était parfaitement impossible. Le regard qu’il venait de croiser, le visage qu’il venait d’observer. Tout ceci était absolument invraisemblable. « Lucy… ? » Il lâcha la brique de lait sans le vouloir, celle-ci s’explosant avec violence sur le carrelage du supermarché. Le lait se répandit en quelques secondes seulement, juste le temps à une responsable d’arriver dans sa direction. Lui, n’y comprenant rien se contenta de quelques mots d’excuses avant de se mettre à la recherche de celle qu’il croyait avoir pourtant vu. Lucy. Non, il devait absolument rester cohérent. C’était impossible, Lucy était morte ! Et pourtant, tout ceci lui avait semblé on ne peut plus réel. Qu’était-il censé croire alors ? Comment pouvait-il être sûr de ne pas être trompé par son propre esprit ? Mais comment ne pas chercher à comprendre ? Il devait impérativement retrouver cette femme, qu’elle soit Lucy ou non. Commençant alors à se faufiler entre les différents individus se trouvant sur sa route, Nick mit plusieurs minutes avant de pouvoir reposer le regard sur la silhouette de la personne qui avait envahi la quasi-totalité de son esprit dorénavant. Deux ou trois foulées plus tard, Nick s’arrêta brusquement, ne la quittant cependant pas des yeux ne serait-ce qu’un quart de seconde. Que se passerait-il si son esprit ne lui avait pas fait défaut ? Que signifiait tout ceci ?
Elle était là, appuyée contre un mur, dans cette allée presque trop étroite du supermarché. Étrangement, très peu de monde s’y trouvait. Une vieille dame cherchant il-ne-savait-quoi et un jeune homme d’une vingtaine d’années à peu près hésitant entre deux types d’éponges. Après avoir observé les lieux, il reposa immédiatement son regard sur elle, les jambes soudainement tremblantes, tant qu’il crut un instant qu’il allait tomber à terre. Mais rien ne se produisit. Elle était vraiment là. Il n’était pas miro et ne croyait en rien au coup des sosies dans le monde – l’idée étant que chaque individu ait son propre sosie quelque part sur cette immense planète. Pitié, pas à Nick ! Il était plus intelligent que cela ! « C’est impossible… » Se répéta-t-il alors qu’il se dirigeait avec discrétion vers la femme qu’il reconnaissait toujours un peu plus après chaque pas effectué. Puis, il se retrouva à quelques mètres d’elle – deux ou trois grand maximum – sans savoir quoi faire ou quoi dire. Les mots venaient à lui manquer. Lui, l’homme avant toujours réponse à tout, l’homme qui aurait le dernier mot sur Dieu, il était absolument incapable de ne prononcer ne serait-ce qu’une simple syllabe. Il hallucinait, il ne pouvait en être autrement.
« Comment je n’ai…pourquoi j’ai… » Vraiment dans l’impossibilité la plus totale de parler de façon cohérente, Nick se contenta de faire un pas encore vers Lucy, perdu. Elle semblait l’être tout autant que lui cependant. « Je…tu es… » Nick ne sut pas quel miracle il parvenait à contenir ses larmes, tant la douleur de ses trois dernières années lui remontaient sauvagement au cœur. Telle une claque inattendue, un mur en béton armé jusqu’alors invisible, ou encore un feu dont on ne mesurait pas l’intensité jusqu’à s’y être brûlé. « Lucy… »
Dernière édition par Nick J. Clark le Lun 29 Juil - 13:01, édité 1 fois
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Dim 28 Juil - 22:44
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Lucy avait fui entre la myriade de rayons que contenait ce supermarché. Lucy n’avait jamais aimé les supermarchés, trop grands, trop de monde, trop de société et de consommation de masse. Elle n’avait pas confiance dans ces produits fabriqués à la chaîne. Elle se souvenait de ses petites habitudes à Londres, son primeur, son boucher… Luxe qu’elle ne pouvait s’offrir que grâce à son excellente éducation qui lui avait permis de décrocher les meilleurs diplômes et d’occuper les meilleurs postes de l’éducation nationale. Elle essayait d’échapper à son passé alors que c’est lui-même qu’elle était venue retrouver en faisant le chemin jusqu’ici. Elle s’était finalement réfugiée dans une petite allée sans y faire vraiment attention. Essoufflée, elle appuya son échine contre un mur vierge, entre deux rayons. Elle n’avait pourtant pas bien couru, plutôt marché très rapidement mais elle était déjà essoufflée. Ces trois ans d’hospitalisation l’avaient considérablement affaibli. Elle avait vieilli deux fois plus vite, ses traits s’étaient creusés et elle s’était enlaidie. Elle n’était plus la femme qu’elle était auparavant. On s’étonnerait presque qu’elle ait pu être une aguicheuse autrefois. Reposant son crâne sur la froideur du mur, elle se mit à fixer le plafond. Elle n’arrivait pas à penser, elle n’arrivait pas à agir. Spontanément elle avait fuit Nick quand elle l’avait reconnu et maintenant elle réfléchissait trop. Est-ce qu’elle devait faire demi-tour et essayer de le retrouver ? Ou attendre et. Elle se croyait prête à le retrouver, mais une fois encore elle s’était trompée. Elle croyait que ce serait facile de se retrouver, mais en voyant son visage, en voyant la réalité en face, car Nick avait changé, il n’avait pas énormément vieilli en trois ans, pas comme elle, mais ses cheveux, ses traits, son style vestimentaire, son … parfum, avaient quelque peu changé eux, elle se rendait compte qu’il faudrait d’abord l’affronter, affronter ces trois ans d’absence, affronter ces trois ans de silence. Pour le retrouver elle était prête, mais pour l’affronter non. « Comment je n’ai… pourquoi j’ai... » Lucy ferma les yeux. « Je… tu es... » Elle reconnaissait cette voix entre toutes, mais elle n’était toujours pas prête à ouvrir les yeux, à affronter la réalité. « Lucy… » Elle rouvrit les yeux. Entendre son nom dans sa bouche la réveillait. Elle descendit doucement son regard son ancien amant. « Je suis désolée, je n’aurais pas du venir … » Certes, il aurait peut-être préféré ne jamais savoir qu’elle était en vie, ne jamais savoir qu’elle ne lui avait rien dit de sa greffe et de sa rémission, même si selon elle, elle avait ses raisons. Elle revenait aujourd’hui, après trois ans d’hospitalisation. Trois ans, c’est le double de ce qu’avait duré leur relation. Mais maintenant qu’elle était là, qu’elle s’était trouvé devant ses yeux, elle savait qu’elle ne pouvait plus faire marche arrière.
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Dim 28 Juil - 23:21
Si elle pensait fuir maintenant qu’il avait la preuve évidente de sa survie face à la maladie, Lucy se faisait des illusions plus grosses qu’elle. Quoique cela n’aurait pas été difficile vu la silhouette mince – trop mince même – de la belle. Lucy n’avait jamais eu ce qu’on pouvait considérer un gros gabarit, mais jamais elle n’avait paru aussi maigre et affaiblie aussi. Sans doute l’un des résultats de ce qu’elle lui cachait encore à l’instant. Le fait qu’il tombe sur elle relevait presque du miracle, mais Nick ne croyant pas en ce genre de chose préférait se dire qu’ils avaient eu une idée commune, sans être réellement capable d’expliquer la présence de la jeune femme de trente-deux ans ici, en ce moment, en Californie à des milliers de kilomètres de Londres. « Je ne vais certainement pas te laisser filer en douce, Lucy. » Sans tellement savoir d’où il tenait ce soudain aplomb, Nick se montra brutalement beaucoup plus dur avec la brunette, lui faisant alors face. Il ne comprenait rien alors elle allait lui expliquer, dans le cas contraire, dieu seul savait ce qui arriverait à l’enseignant en criminologie. « Je veux que tu m’expliques. » Sa voix s’était adoucie, ce qui était préférable vu qui il avait en face de lui. Il ne s’agissait pas de n’importe quel bout de femme à qui l’on pouvait décider de s’adresser durement, oh non ! Il s’agissait de la femme qui fut la seule un jour capable de chambouler son existence, son cœur, sa manière de vivre au quotidien. Et puis, c’était également la seule femme avec suffisamment de force pour le briser. Car oui, au cours de ces trois dernières années, Nick Clark fut un homme brisé – et aujourd’hui, toujours sans comprendre comment, les morceaux commençaient petit à petit à se recoller pour ne plus faire qu’un. Mais le chemin serait long et périlleux pour en arriver à un tel résultat. « Comment… » Evidemment, il avait bien conscience qu’elle était en vie, mais la question restait de savoir comment une telle chose avait pu se produire sachant qu’on l’avait condamné à mourir jeune trois ans auparavant. « Je…je t’ai cherché partout… » De nouveau, la voix de l’homme se brisait, comme si le souvenir douloureux de ces dernières années le contrôlait pleinement et avec force. Comme s’il ne pouvait finalement plus combattre des sentiments trop longtemps refoulés. « Je te pensais morte, putain ! » Nick n’était que très rarement vulgaire, pour dire à quel point ses sentiments avaient dorénavant pris le contrôle sur tout le reste. Trois ans. Trois longues années durant lesquelles il avait pensé avoir perdu la femme de sa vie pour finalement la voir débarquer de nul part au cours d'un beau et chaud mois de juillet. C'était de la folie pure ! Ça ne tenait pas debout !
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Lun 29 Juil - 0:15
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« Je ne vais certainement pas te laisser filer en douce, Lucy. » La jeune femme fronça d’abord les sourcils devant le ton dur qu’avait pris Nick, mais baissa rapidement les yeux. Elle ne savait pas quoi lui dire. En un sens il avait raison d’être énervé, mais elle n’allait tout de même pas s’excuser d’avoir refait interruption dans sa vie de son vivant, d’être guérie et d’avoir voulu le retrouver pour qu’il le sache. Non seulement elle ne se voyait pas continuer à vivre sans lui, mais elle considérait qu’elle était en devoir de lui annoncer qu’elle avait survécu. Lucy le comprenait, il lui en voulait d’avoir coupé les ponts mais à l’époque, elle pensait qu’elle ne s’en sortirait pas, alors elle cru que c’était la meilleure chose à faire. « Je veux que tu m’expliques. » Devant son ton plus doux, Lucy releva les yeux vers Nick. Plongeant son regard dans le sien, sa vue commença à se brouiller et ses yeux à s’humidifier. « Comment… Je…je t’ai cherché partout… » La voix de Nick se perdit dans un murmure, ce qui décrocha une larme à Lucy. Il est vrai qu’elle ne lui avait jamais permis de lui rendre visite à la clinique, même du temps où ils restaient encore en contact. Elle ne lui avait même d’ailleurs fait parvenir l’adresse, certaine qu’il débarquerait un jour ou l’autre. Par coquetterie, elle ne voulait pas qu’il la voit dans cet état là, elle considérait qu’il l’avait déjà assez vu affaiblie comme cela pour ne pas en rajouter. A son sens, si elle s’en sortait et qu’il l’avait accompagné tout le temps, ils ne seraient plus qu’un vieux couple qui a tout vu et tout vécu, qui a vu l’autre dans les pires moments, un couple qui aurait perdu toute libido, toute fureur, toute passion. Et ça, c’était tout bonnement impossible dans l’esprit de la jeune femme. Elle voulait préserver son image dans le souvenir de Nick. « « Je te pensais morte, putain ! » Wakefield entrouvrit les lèvres offusquée par un tel langage de la part de Nick. Elle était à la fois outrée et profondément touchée du comportement de Nick. Lui qui ne jurait jamais, lui qui lui parlait toujours avec douceur, lui qui avait toujours réponse à tout… C’était probablement la toute première fois de sa vie qu’une situation lui échappait complètement. Alors malgré tout ce qu’elle pouvait penser, qu’après trois ans il aurait entre guillemets fait son deuil ou tourné la page, elle savait qu’il ne trichait pas. Lucy posa tendrement sa main sur la joue de Nick. « Je sais… » Son regard plongé dans le sien, Lucy pouvait voir tout le mal qu’elle lui avait fait. Elle avait l’impression qu’il allait éclater en sanglots à tout moment. Jamais elle ne l’avait vu dans un état pareil, même à l’annonce de sa maladie, il était resté debout, d’abord fuyant, puis irrationnel, mais à aucun moment il ne lui avait donné l’impression qu’il allait s’écrouler. « Nick, je suis profondément désolée, je… » Elle baissa ses yeux sur le sol et poussa un soupir. « Je pensais que je ne m’en sortirais pas. » Est-ce qu’il comprendrait qu’elle avait fait tout cela pour le protéger ? Pourtant, aujourd’hui elle se rendait compte que son retour anéantissait tout le travail qu’elle avait fournit pour le protéger. « Je vais t’expliquer Nick, calme-toi, je suis venue pour ça, je suis revenue, je suis revenue. » Lui murmura-t-elle alors que des clients commençaient par être intrigués par leur histoire. « Allons-nous-en, s’il te plaît. » Ses yeux l’imploraient de quitter cet endroit, Lucy n’avait jamais aimé se donner en spectacle.
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Lun 29 Juil - 11:10
« Clinging to me Like a last breath you would breathe You were like home to me I don't recognize the street »
Ce fut à demi tremblant que Nick reçu toute la douceur de la main de Lucy contre sa joue. Tout ceci était irréel. Voilà trois ans qu’il pensait la femme qu’il aimait morte, et aujourd’hui, elle se trouvait là, debout et bien en vie, devant lui. La sensation qu’il eut lorsqu’elle posa sa main contre sa joue était inexplicable. C’était comme si elle n’était jamais partie, qu’ils se trouvaient tous les deux à Londres, lors d’une soirée normale, entre eux. Et pourtant, rien de tout ceci n’était normal, ils n’étaient pas en Grande-Bretagne et Nick avait comme un fantôme face à lui présentement. « Nick, je suis profondément désolée, je… » Désolée ? Actuellement, ils l’étaient tous les deux mais pour des raisons bien différentes. Lui, parce qu’il n’avait pas compris, rien vu. Elle, pour avoir disparu au cours de ces trois dernières années. « Je vais t’expliquer Nick, calme-toi, je suis venue pour ça, je suis revenue, je suis revenue. » La répétition employée n’était pas anodine et Nick en prit réellement conscience lorsqu’il s’entendit que Lucy ôtait sa main. Elle était là. Vraiment là. Elle était vivante… « Allons-nous-en, s’il te plaît. » Perdu, Nick déglutit douloureusement avant de jeter un regard autour d’eux et de constater qu’ils commençaient en effet à se donner en spectacle. « Viens. » Il lui attrapa la main sans même lui demander son avis et commença à traverser différents rayons pour enfin arriver à la sortie du supermarché. Ces cinq dernières minutes venaient de changer la totalité de la « nouvelle » existence de Nick.
Faisant de son mieux pour la conduire dans un endroit calme, il décida d’un café ou un thé ne serait pas de refus. « Thé ? » Lui demanda-t-il alors qu’ils faisaient une pause, Nick ayant remarqué que Lucy se fatiguait très rapidement. Elle avait effectivement beaucoup de choses à lui expliquer, alors autant qu’elle se repose un peu, en étant confortablement installée par exemple. Il la conduisit alors vers un petit café où il était sûr de ne croiser aucun regard familier, ça n’était vraiment pas le moment d’être alpagué par-il-ne-savait-trop-qui. Ils avaient beau être en été, Nick n’était pas idiot et savait parfaitement que la plupart des étudiants restaient en ville, à défaut de pouvoir faire mieux, financièrement incapables de partir en vacances.
Une fois tous les deux installés à une table dans un coin relativement discret de l’établissement à la réputation française assez irréprochable, Nick et Lucy passèrent rapidement commande auprès du jeune serveur se trouvant là. Puis, ils se retrouvèrent seuls, les yeux fixés l’un sur l’autre. « J’ai l’impression d’être dans un mauvais film de série B… » Lâcha-t-il soudainement, incapable de réfléchir de façon suffisamment cohérente.
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Lun 29 Juil - 11:57
nick and lucy
j'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. desnos
« Viens » La main de Nick vient se placer dans celle de Lucy pour l’y serrer. La jeune enseignante ne pu s’empêcher de frissonner. Cela faisait trois ans qu’elle en rêvait, trois ans qu’elle attendait ce moment. Le moment était tout bonnement irréel. Elle avait la chance d’avoir une seconde vie. C’était un miracle, miracle de Dieu ou miracle de la science, mais un véritable miracle. Lucy suivit le pas de Nick tout en resserrant un peu plus son emprise dans sa main. Ils marchaient d’un pas effréné, lui devant, elle derrière, fixant sa tignasse brune qui n’avait pas changé d’un pouce, son petit buisson comme elle se plaisait à l’appeler autrefois. « Thé ? » Lucy se contenta d’un timide sourire complice, britannique jusque dans la moelle. Elle se gênait beaucoup, elle gardait ses distances, elle savait qu’elle ne pouvait pas en attendre beaucoup de Nick après trois ans de silence. Ils n’allaient certainement jamais redevenir le couple qu’ils étaient avant, peut-être même qu’ils n’arriveraient pas à rester amis, mais elle était là quand même, et elle lui dirait tout ce qu’il voudrait savoir, elle ferait tout ce qu’il voudrait, même si cela voulait signifier disparaître définitivement de sa vie s’il le désirait. Elle savait que Nick allait lui demander des explications, qu’il allait lui en vouloir de l’avoir éloigné, qu’il allait mettre du temps à comprendre pourquoi elle avait agis ainsi puisqu’il l’aimait. « Un earl grey, je vous pris. » Commanda-t-elle au jeune serveur une fois qu’ils se furent installés. Nick l’avait emmené dans un endroit calme et plein de charme, finalement ses goûts n’avaient pas changé. Cela la rassurait. « C’est un très bel endroit, on en oublierait presque qu’on est dans un vulgaire centre commercial. Tu viens souvent ici ? » Mais Lucy évitait la confrontation. Ils n’étaient pas venus ici pour parler décoration, elle-même n’avait pas fait tout ce chemin pour ça. Lucy se sentait déjà fatiguée, son cœur était encore fragile, elle ne pourrait probablement jamais faire du sport mais avec le temps sa forme lui reviendrait et elle pourrait reprendre une vie presque normale, proche de sa vie d’avant. « J’ai l’impression d’être ans un mauvais film de série B… » « Oui, moi aussi… » Avoua Lucy, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Leurs retrouvailles avait un mauvais goût de film à l’eau de rose. Mais l’instant était on ne peut plus grave et Lucy laissa de côté son sourire pour prendre la parole. « Je suis allé sonner à ton appartement, mais tu n’as pas répondu, la concierge m’a dit que tu étais parti, alors je suis allé voir à la fac, on m’a dit que tu enseignais ici maintenant. » Elle lui donnait des explications certes, mais pas les bonnes. Ceux de sa venue n’étaient pas les plus importantes, mais elle préférait parler de ça que de ce qui s’était passé pendant trois ans, ce qui l’avait poussé à pratiquer le silence radio avec l’homme qu’elle se disait aimer, et ce qui l’avait maintenant en vie aujourd’hui. Elle savait que c’était cela le plus important, parce qu’elle lui avait fait du mal, cela qu’elle avait à se reprocher, cela qui allait créer le conflit. « Vas-y, pose moi toutes les questions que tu veux, dis-moi tout ce que tu veux savoir, je là pour ça. » Le conflit, les disputes, les incompréhensions, tout ceci était inévitable, elle le savait bien. Elle voulait juste profiter un peu de cet instant, quelques minutes juste pour Nick et elle avant que l’heure des grands règlements ne sonne.
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Sujet: Re: We're escaping the same way : circling. Lun 29 Juil - 12:22
« Oh that grace, oh that body Oh that face makes me wanna party He's my sun, he makes me shine like diamonds »
« C’est un très bel endroit, on en oublierait presque qu’on est dans un vulgaire centre commercial. Tu viens souvent ici ? » Le commentaire ne put que faire sourire Nick qui se remémora aisément les goûts de la jeune femme. Elle n’avait jamais été très férue des grands espaces commerciaux, préférant les grands espaces naturels. Un de leurs points en commun. « Pas tellement. Je sais surtout qu’ici, je ne risque pas de croiser de têtes connues. » Autrement dit ; personne ne viendra nous déranger. Nick ne voulait surtout pas que quelqu’un le voit en compagnie de Lucy. Pourquoi ? Il ne connaissait pas la réponse à cette question. Peut-être craignait-il les ragots. En général, l’homme se fichait bien de ce qu’on pouvait dire sur lui, seulement ici, il ne s’agissait pas uniquement de lui mais surtout de Lucy qu’il voulait protéger de tout « on dit » parfaitement inutiles mais bien souvent blessants. « Je suis allé sonner à ton appartement, mais tu n’as pas répondu, la concierge m’a dit que tu étais parti, alors je suis allé voir à la fac, on m’a dit que tu enseignais ici maintenant. » Alors les y voilà. Il était venu le temps des explications. Nick n’était pas idiot et comprenait bien que ces informations ne feraient que les mener vers le début de ce qui serait sans doute une longue – très longue – discussion. « Je suis arrivé ici en janvier, Oxford organisait cet échange avec Berkeley et…j’avais besoin de changer d’air. » Nul besoin de lui expliquer qu’il avait eu quelques petits ‘soucis’ avec Scotland Yard quelques semaines avant son départ pour le pays de l’Oncle Sam. « Ce n’est pas si mal… » En vérité, Nick se plaisait aux Etats-Unis, même si certains jours, le mal du pas reprenait violemment le dessus, l’incitant à tout plaquer pour rentrer à Londres. Mais il finissait toujours par – en pensant le pour et le contre – décider de rester. Ici, il était parvenu à créer des liens – ce qu’il lui avait toujours été très délicat en Angleterre. Non pas que le caractère anglais soit plus dur que celui des Américains, bien au contraire même, mais étonnamment il avait su trouver des personnalités lui donnant envie d’en savoir un peu plus, comme avec Maisy par exemple. Il savait très bien que s’il venait à quitter les Etats-Unis, elle serait la personne qu’il serait le plus difficile de laisser derrière lui. Il tenait tant à la protéger d’il-ne-savait-trop-quoi…
Puis, le silence fit son apparition entre les deux Britanniques qui se fixaient du regard comme si leur vie en dépendait, jusqu’à ce que la brunette décide de se lancer. Le courage ne lui avait jamais fait défaut. « Vas-y, pose-moi toutes les questions que tu veux, dis-moi tout ce que tu veux savoir, je suis là pour ça. » Son aplomb avait manqué à Nick qui ne put réprimer un petit sourire du coin des lèvres. Trois années s’étaient-elles réellement écoulées ou était-ce le simple fruit de son imagination ? C’était comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis…deux jours. Comme si rien n’avait changé. Elle n’avait pas changée. Elle était toujours aussi belle. Plus maigre, certes, mais toujours aussi belle. « Est-ce que tu vas bien ? » Fut la première question à laquelle il désirait une réponse franche. Certes, le fait de comprendre était une chose, mais la savoir en bonne santé lui était visiblement plus important que tout le reste.
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