Pour tourner la page sur une période sombre de la vie, il est important de trouver des activités pour se changer les idées. Penser à quelque chose d’autre que les causes de ses tourments. Et Pacey-Danyaël avait bien besoin de cela. En revanche il ne savait pas trop quoi faire. En faisant ses courses dans la supérette du quartier, il se mit à lire les petites annonces. Entre les ventes ou dons d’animaux, les échanges de voitures et les demandes d’emploi, le Worker s’attarda sur une affichette de couleur jaune pâle. Une étudiante prénommée Caroline donnait des cours de guitare. En haussant les épaules, le jeune homme se disait pourquoi ne pas essayer. Ca changerait. Et puis qui sait ? Il sera peut être doué. Artiste dans l’âme, après avoir donné la réplique pendant quelques années devant les caméras, dirigeant ces dernières vers la fin de sa carrière d’acteur, aujourd’hui il pouvait bien s’adonner à la musique. Directement sur son coup de tête et cela même sans réfléchir réellement aux conséquences, Pacey prit son téléphone et envoya un texto à la demoiselle pour avoir plus de détails sur les prix… Puis ils se donnèrent rendez vous dans un quartier plus sympa de San Francisco. Haight Ashbury. Jusqu’à présent, le garçon le connaissait juste de nom. Il savait seulement que Viktoria , son ex petite amie, aimait bien aller se promener là-bas. Ce fut bien évidemment en ayant une pensée vers elle que Pacey trotina des pieds jusque la place. Il s’assit sagement sur le bord de la fontaine. Les mains dans les poches. L’air triste il scrutait l’horizon. Oubliant un instant Caroline pour imaginer l’ex Hippie. Dans ses songes, Viktoria avait le pas léger. Le sourire ne quittant pas ses lèvres. Un regard toujours aussi merveilleux. Elle s’avançait vers lui. Ravalant sa salive, le Worker rouvrit les yeux. Relevant doucement la tête, il ne put que constater l’absence de celle qu’il ne cesse d’aimer. La douleur omnis présente dans son cœur lui tiraillait une fois encore les entrailles. Enfin… Il commençait à apprendre à ne plus montrer aussi facilement ses émotions. Sur son visage, on pouvait seulement lire de la timidité. Pacey n’était pas du genre à courir après les gens. Il s’enfermait dans son petit monde de solitude. C’était déjà un miracle qu’il avait fait le premier pas pour contacter Caroline. En même temps, s’il ne l’avait pas fait, ce n’était pas la jeune femme qui le ferait. Elle n’était point devin sur les désirs de l’homme.

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Assis sur le bord de la fontaine, le jeune homme sortit de ses pensées. Il cachait un échappatoire à ses peines. Espérant que jouer de la musique lui ferait remonter la pente. Trouver un peu de joie dans son cœur. Ce ne serait pas mal. Pacey ne savait même plus la dernière fois où il avait été heureux. Ah si ! C’était il y a longtemps. Lorsque Viktoria sortait avec lui. Enfin dans leur début de couple. La complexité de la relation, une demande inassouvie, cassèrent l’atmosphère. L’ambiance s’était très rapidement dégradée. Trop même. Puis s’enchaina l’issue fatale de la rupture. Un tas de rêves tombait aux oubliettes. Les sourires furent remplacés par des larmes. Pourquoi l’amour faisait il si mal ? Dix-huit mois s’étaient écoulés et le Worker cherchait encore désespérément la réponse. Sera-t-il capable d’aimer à nouveau ? De trouver une femme qui lui fera effacer de son âme ses horribles tourments. Il ne le savait pas. Pacey se mit à scruter la terrasse du Bagdad Café. Il vit deux femmes portant une guitare. L’une d’entre elle était accompagnée d’un homme. L’autre attendait probablement une personne. Ne sachant pas si cette fille était bien Caroline, Pacey lui envoya un texto pour lui demander comment il pourrait la reconnaître lorsqu’elle sera là. Visiblement la femme seule reçut un message. Peu de temps après, l’acteur obtint une réponse. Chemise blanche et short en jean. Bongo c’était bien elle ! Le jeune homme prit son courage à deux mains, se leva et s’avança vers l’inconnue. « Bonjour, vous êtes bien Caroline ? » Après confirmation de l’identité de la jeune femme. « Je m’appelle Pacey. C’est moi qui vous ai contacté ce matin pour des cours de guitare. Comment allez vous ? » Il n’avait pas d’instrument avec lui. Le Worker ne savait pas quoi acheter. Cela pourrait être sa toute première leçon. Ou alors que la jeune femme accepte qu’il teste sa propre guitare afin de savoir si jouer lui plait avant qu’il en achète une pour lui.