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Words like violence, break the silence.

Je venais tout juste d’ouvrir difficilement mon cœur à la jeune brunette, n’ayant guère le choix si je voulais obtenir de précieuses informations sur son petit-ami. Mais au fond, cela m’avait fait un bien fou d’en parler une fois pur toute à quelqu’un d’autre qu’à James, bien que j’aurais aimé en parler à quelqu’un d’autre qu’à Maëlle dans un premier temps, voulant laissé à mon frère le plaisir de lui faire de telles révélations. Oui, quelque chose me perturbait, elle avait visé dans le mille et elle avait plus que raison, mieux valait ne pas m’arrêter dans ma lancée. Impossible donc de stopper cette discussion plus que délicate, alors autant ne pas abandonner en si bon chemin. « Je me suis juste demandée si… Louna était… enfin, si tu étais sa mère. Je suppose que tu dois être à peine plus âgée que moi, alors avoir une fille de son âge me paraissait surprenant. » Enfin, pas vraiment au bout du compte, d’après ce que j’avais compris, ma mère n’avait même pas vingt ans lorsqu’elle a mit James au monde, comme quoi, tout restait possible. Mais du fait que sa relation avec mon demi-frère ne datait qu’il y a d’un an à peine, j’en avais rapidement déduit qu’elle ne pouvait être la génitrice de cette petite fille, que j’avais trouvé fort désagréable dés le premier abord, à croire que les O’Malley n’avaient pas un bon fond, après cela, comment voulez-vous que je commence à faire confiance à mon aîné ? Oui, sa fille avait osé me traiter de grosse, ou quelque chose dans le genre, puis avait fini par m’insulter dans sa langue natale, James m’ayant apporté une traduction proche de la vérité, mais qui malgré tout, en restait bien lointain. Bref, j’aurais toute l’occasion pour me venger de cette petite peste lorsque je jouerais la baby-sitter afin que mon frère puisse s’offrir un rendez-vous galant avec Maëlle. Mais il ne fallait pas abuser non plus, j’avais moi aussi une relation de couple à entretenir, certes, qui ne datait que d’il y a quelques jours, mais quand même. « Tu sais où elle se trouve ? Si James la côtoie encore ? », avais-je enchaîné par la suite. Je me rendais rapidement compte que cette question était forte déplacée, mais mon immense curiosité venait de se manifester et donc, impossible pour moi, de passer à côté de cette interrogation. Il était sans nul doute bien trop tôt pour en savoir plus quant à cette histoire, alors que James et moi ne nous faisions pas encore totalement confiance. Mais l’indiscrétion était l’un de mes plus grands défauts et j’avais bien du mal à me contrôler quant à cela. « Non, laisse… Cela ne me regarde pas. » Peut-être ne le savait-elle pas après tout, encore un secret que lui aurait caché mon frère ? Peut-être, peut-être pas, je garderais cette question pour mon aîné lorsque les choses auront pris un tout autre tournant entre nous. Il sera sans doute fin prêt à m’apporter les réponses que j’attendais trop. Le pauvre allait tôt ou tard subir un interrogatoire digne de la police. A noter que si jamais je venais à échouer dans mes études de médecine, je pourrais toujours me tourner sur une toute autre carrière. Oh oui, menez des interrogatoires, ça devait être plutôt marrant, mais passons. J’hoche la tête. Oui, James connaissait mon existence depuis un moment maintenant, bien avant que nous ayons notre toute première conversation. Je souris même en repensant que ce pervers croyait que j’allais avaler toutes les idioties qu’il m’avait raconté quant à mon futur. « Ca te tracasse ? Le fait qu’il ne t’ait rien dit de tout cela ? Je suis navrée Maëlle, sincèrement, j’avais au moins espéré qu’il t’ait touché ne serrait-ce qu’un faible mot, histoire de te mettre un tant soit peu au courant de cette histoire. Si j’avais su qu’il ne t’avait rien dit, je ne t’aurais pas amené ici de si tôt. » Dans ma tête, James avait tenu informé sa petite amie qu’il était sur les traces de sa jeune demi-sœur, mais non, cela fut loin d’être le cas, et je m’en voulais terriblement d’avoir organisé cet après-midi avec la jeune femme. Certes, cela nous avait permis de crever l’abcès, mais quand même, cela n’était en rien mon rôle de venir la tenir informer d’une telle histoire alors que je ne connaissais rien de plus sur elle que ce qu’avait pu me dire Aengus, plusieurs jours auparavant, alors qu’elle m’avait expliqué le pourquoi et le comment de ce fameux procès.

Words like violence, break the silence.

Ne pouvant m'empêcher de sourire à mon tour lorsque Maëlle m'annonça qu'elle n'était en rien la mère de cette petite Louna, se fut plutôt sa réaction quant au fait qu'elle n'avait en rien la fibre maternelle qui me fit sourire, me laissant à penser que j'étais loin d'être comme elle, que dés que je croisais un enfant, je retombais moi-même en enfance. Je n'avais encore jamais vu Louna, en vrai je voulais parler, notre rencontre s'étant faite par le biais de l'ordinateur de mon demi-frère, mais j'avais hâte de pouvoir rencontrer ma nièce, parce qu'elle semblait avoir le même caractère exécrable que j'abordais, ce qui m'amusait plutôt, je me devais de l'avouer. Baissant la tête lorsqu'elle m'annonça que la mère de la jeune fille était morte, je fus plus que désolée d'apprendre une telle nouvelle, mais ce n'était pas à Maëlle que je devais dire de telles paroles, mais plutôt à James, alors je restai silencieuse tout en écoutant l'étudiante. Une chose forte délicate avait-elle dit. Si déjà, elle n'arrivait pas à lui soutirer certaines informations, comment arriverais-je à mieux connaître mon demi-frère ? La question restait sans réponse à ce jour. Je soupire, me mordant presque l'intérieure de la joue tant j'ai honte que James ne lui ait jamais parlé du lien qui me liait à ce dernier. « Et combien de temps cela aurait-il duré ? Cela fait des semaines qu'il est courant, peut-être plus si cela se trouve et tu es... sa compagne. Ce n'est pas un secret que l'on devrait cacher à la personne que l'on aime. » Et j'en savais quelque chose pour en avoir parlé à Noah, alors que j'étais éperdument amoureuse de ce dernier, bien que lorsque je l'avais mis au courant de la situation, nous n'étions pas encore en couple. James me faisait délibérément honte et je n'avais qu'une seule envie, demander pardon à Maëlle pour son comportement. Je ne voulais en rien ruiner leur relation à cause d'une telle histoire, mais je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète à ce sujet, ne connaissant guère la brunette qui se tenait en face de moi, ne pouvant savoir quelle serait la réaction de cette dernière lorsqu'elle reverrait James la prochaine fois. Qu'attendais-je de cette relation ? Une excellente question, laquelle me fit hausser les épaules. « Rien pour le moment. J'ai toujours eu l'habitude de me débrouiller par moi-même et maintenant... j'ai un frère qui s'amuse à épier le moindre de mes mouvements, crois-moi, c'est une chose dont je me serais passé. Cela ne m'intéresse pas de savoir qu'il a une entreprise ou qu'il a de l'argent à dépenser dans des motos ou autre, je veux juste apprendre à le connaître, savoir ce qu'il cache au fond de lui. Savoir que pour une fois, je pourrais compter sur quelqu'un de ma famille. » Ce qui n'avait presque pas été le cas au cours de ces vingt-trois années passées. Ma mère avait essayé de s'occuper de moi tant bien que mal alors qu'elle était une chirurgienne des plus réputées tandis que mon père m'avait presque renié. À présent, il ne me restait que ce dernier, lequel aurait très bien pu m'envoyer à l'hôpital à plusieurs reprises ces derniers temps, et au cours des années passées sans ma mère également. Je ne fus en rien surprise de sa question, comme quoi, elle aussi en avait, mais cela ne faisait que confirmer le fait que James était un véritable cachottier avec tout le monde. « Pour tout te dire, je ne sais pas trop. Il a été assez... sceptique je dirais, méfiant également, ne sachant pas à quoi vraiment s'attendre avec moi. Il déteste mes parents dans tous les cas, notamment ma mère, pour l'avoir abandonné. Elle est morte et... l'apprendre ne l'a pas même touché ne serrait-ce qu'un tout petit peu. Il s'en contre-fiche. » Je fronce légèrement les sourcils, cherchant dans mes souvenirs une autre réaction que James avait pu avoir. Je ne savais plus très bien, il semblait avoir tellement bien caché son jeu que tout cela m'arracha un nouveau soupir. « C'est tout ce que je sais pour l'instant, et crois-moi, je ne te cache rien, je n'en vois pas l'intérêt. Peut-être que James ne voit pas les choses de la même façon, mais j'estime que tu mérites de savoir. » Quel imbécile faisait-il, on ne tient pas ses proches éloignés de la sorte.

Words like violence, break the silence.

Je ne savais pas quoi dire, je me devais de l'avouer, impossible pour moi de prétendre le fait que je comprenais pourquoi James avait tenu à garder le silence quant à ce sujet. Avait-il vraiment honte de moi au vu des vêtements que je portais il y a encore quelques jours et de la coupe de cheveux affriolante qui couronnait ma tête jusqu'à il y a quelques heures ? Mais cette fille-là, n'avait été que passagère, elle n'avait été que le double maléfique de la personne que j'étais en réalité. Elle, elle était dépressive, faible et se sentait trahie. Celle que j'étais, avait la joie de vivre et était une battante. Je lui en voudrais si le fait que la honte l'ait poussé à ne rien dire. Mais une part de moi comprenait malgré tout mon demi-frère. Bien que j'en avais parlé avec Noah, personne d'autre ne savait le lien qui me liait à O'Malley, parce que je voulais d'abord apprendre à le connaître et à me familiariser avec cette relation. Mais Noah était mon compagnon et loin de moi l'idée de lui cacher quoi que se soit. Je ris faiblement à sa remarque. Peut-être qu'il n'avait jamais mordu personne, mais peste comme je l'étais, j'étais convaincue qu'il rêvait de me croquer à pleines dents afin de me calmer. « Ça risque de venir tôt ou tard. Deux fortes têtes comme nous... les choses risquent sans nul doute de très vite déraper. Surtout qu'il est vraiment pire qu'envahissant. C'est vrai, il pense pouvoir contrôler ma propre vie en me disant quels vêtements je dois porter ou quelle coupe de cheveux je dois aborder, comme je dois parler aussi ou me comporter lorsqu'il est présent. C'est... énervant. Il est énervant. » Désolée Maëlle, mais c'est comme cela que je perçois ton petit-ami, même s'il peut être des plus adorable avec toi, cet homme est à mes yeux, un casse-bonbons ambulant. Je hoche la tête à sa question. Oui, à ce point et je n'osais imaginer sa réaction si ma mère avait toujours été vivante et s'il avait été en face d'elle. Peut-être l'aurait-il frappé en plus de l'insulter comme si elle n'était qu'une bonne à rien. Ma mère avait été la mère parfaite à mes yeux, et je ne laisserais personne me dire le contraire, surtout pas un abruti dans son genre qui se faisait des préjugés juste parce qu'elle l'avait abandonné. « J'avoue que cela donne l'envie de lui en coller une entre les deux oreilles, il le mérite sans nul doute. » Le voir rester de marbre, cela va de soi, je détestais avoir affaire à une armoire à glace, pourtant, c'est ce qu'il était. James qui se confie ? Dur à croire, mais je ne le connaissais pas assez pour parier sur le fait qu'il garderait le silence. « J'espère que cette histoire ne sera en rien un compromis quant à votre relation. Je ne tiens pas à... m'initier dans votre vie ou être la cause de certains problèmes. Sait-on jamais comment James pourra réagir lorsque tu lui en parleras. » Loin de moi l'idée de faire naître un conflit au sein de leur couple, je m'en voudrais toute ma vie sans aucun doute, moi qui me souciais bien plus du bonheur des autres que du mien. Maëlle fait alors signe aux masseuses de revenir dans la pièce, chose que je n'allais guère rechigner. Un bon massage nous ferait à toutes les deux le plus grand bien, cela va de soi. « Avec plaisir ! Et merci encore. De m'avoir écouté. » Et de ne pas t'être énervée face à ma stupidité. À présent, je profitais pleinement des mains de ma masseuse sur mon dos afin de me libérer de toutes ces tensions qui faisaient de moi cette fille si tendue à l'heure actuelle.

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Maëlle avait raison, James n'était en rien quelqu'un de mauvais, tout du moins, dans le fond. Bien que je laissais croire à quiconque le voulait qu'il était le vilain petit canard de l'histoire, je me devais d'avouer que des efforts, je n'en faisais que trop peu, sans nul doute de peur qu'il vienne à se mêler de choses qui ne le regardent pas. J'en avais déjà eu un aperçu dés notre première rencontre, ce fameux jour où il m'avait abordé dans le couloir, tournant autour du pot pendant de longues minutes, se pavanant devant moi en avouant connaître des points plus ou moins intimes sur ma vie actuelle. Pour cela, je l'avais de suite détesté, encore plus lorsque la vérité était sortie de la bouche de mon père et qu'il s'était mis à parler de ma mère avec sa langue de vipère, alors qu'il ne savait rien d'elle, hormis le fait qu'elle l'avait abandonné. Mais après trente-cinq ans, ne pouvait-il pas passer par-dessus cela ? J'avais compris que la famille était une chose des plus précieuses à ses yeux. Pour avoir veillé sur moi malgré lui, pour avoir fait tant d'efforts afin de retrouver une partie de sa famille qui aurait pu être n'importe où sur le globe. « Pour l'instant, je ne me sens pas vraiment chanceuse. C'est bien la dernière chose dont j'avais besoin ces derniers temps.  Mais je saurais m'y faire. Tôt ou tard. » D'ici vingt ou trente ans peut-être, allez savoir. Il était vrai que je n'avais pas eu besoin d'apprendre telle nouvelle de si tôt. James était venu me lâcher cette bombe en pleine visage alors que j'étais en pleine dépression, faisant au passage, empirer mon état déjà fort lamentable. C'est cette révélation qui avait sans nul doute dû faire de moi cette alcoolique que j'étais, bien qu'à l'heure présente, je sois loin d'en être consciente. Je buvais uniquement au cours de fêtes et autres soirées, puis cela était devenu plus fréquent, quelques verres tous les soirs, mais non, je n'avais aucun problème. Un petit verre de temps à autre ne peut faire de mal. « Ah oui, celle-là. » Je parlais de Louna, bien évidemment. « Elle m'a déjà traité de grosse alors que l'on ne s'était pas encore vu. Très charmante. On ressent vite qu'elle a le caractère de son père. » Le caractère de sa tante également, mais surtout, celui de sa grand-mère. Une forte tête qui ne s'est au grand jamais laissé marcher sur les pieds, qui a toujours su tenir tête à n'importe qui afin de se défendre, elle et ses idées. Je ferme les yeux, l'espace de quelques instants, laissant les mains de la masseuse parcourir mon dos de haut en bas, savourant autant que possible ce moment de sérénité après cette discussion quelque peu tendue. Un sourire en coin se dessine malgré tout sur mes lèvres face à la curiosité de Maëlle, comme quoi, je n'étais pas la seule à chercher des réponses à propos de toute cette histoire, cela me permettant ainsi de savoir à quel point elle tenait à mon demi-frère, une manière indirecte de la tester, de savoir ses intentions envers mon ainé. Bien que je le connaisse que trop peu, le même sang coulait dans nos veines et ma famille avait toujours été chose sacrée à mes yeux. Je l'observe à nouveau. « Pour être franche. Jamais. Et c'est plus cette idée qui me met en colère, plutôt que celle d'avoir un demi-frère. Ma mère et moi n'avions jamais eu de secrets l'une pour l'autre, tout du moins, c'est ce que je pensais. A croire que je me suis trompée à ce sujet, qu'elle n'était pas celle que je pensais. Mais ce n'est pas parce qu'il la déteste que je lui porterais le même regard. » Bien que mon père est toujours été présent, ma mère avait été la seule à m'élever au cours des premières années de ma vie, je ne pouvais lui reprocher d'avoir été une mauvaise mère. Toute famille avait son lot de secrets après tout, il fallait juste que je me fasse à cette idée que ma mère avait eu un vécu bien avant de me donner la vie. « J'aurais aimé en savoir plus à ce sujet, mais elle n'est plus là pour répondre à mes questions et mon père est... Enfin il refuse de parler de tout cela. » Mon père est dans l'incapacité de me répondre. Il le pourrait, mais il ne le souhaitait en rien. La preuve était que j'aurais très bien pu finir à l'hôpital lorsque je lui avais parlé de James pour la première fois.

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