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« Like father, like son. »

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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptyVen 12 Juil - 13:06

Like father, like son
Kenzo & William




Lorsque Kenzo me raconte une anecdote où Noah faisait un massage cardiaque à un hérisson, je posais ma main contre mon visage, dans un geste exaspéré. Comment peut-on expliquer le fait que nous soyons sentimentalement opposés ? Surtout à ce point. Nous faisions dans les extrêmes, sans réellement comprendre pourquoi. Pourtant, nous avons été élevés par les mêmes parents, et de la même façon. Comme quoi, certains de nos traits de caractère doivent déjà être préenregistrés. Il aurait été tellement plus simple que Noah me donne un peu de son côté sentimental, et moi, que je lui offre un peu de ma froideur. Oui, nous serions certainement plus heureux ainsi.

Quand la conversation s’installa sur le thème de ma carrière militaire, je fus conscient que mon discours avait le don de troubler Kenzo. Lui avait connu de près la guerre et les soldats. Ainsi il pouvait avoir son propre point de vue sur la question, comme je possédais le mien pour m’être engagé dans la British Army. Non, je ne le nierais pas. La mort ne m’effrayait plus. Tuer une personne qui le méritait provoquait en moi un soulagement. Être face à une personne sans vie, ne déclenchait en moins aucun frisson. Peut-être de la tristesse, mais rien de plus. Dans ce métier, il faut savoir être insensible. Si ce n’était pas le cas, comment ferions-nous pour assurer le bon déroulement des missions ? J’en ai connu, des hommes qui n’arrivaient pas à faire abstraction de tout cela, et malheureusement, le canon de leur arme, ils la plaçaient inévitablement entre leurs lèvres. Je n’avais pas envie de prendre le même chemin qu’eux. L’armée peut donc déclencher deux choses en particulier : la dépression, ou l’instinct. Vivre dans le danger, dans la violence et dans le sang nous fait ouvrir les yeux sur le monde. Il y a ceux qui n’ont pas le courage de tuer, et qui se font donc descendre. Et ceux qui tuent, avant d’être tué. Sans aucun doute, j’avais choisi la seconde solution. L’instinct de survie, voilà tout.

- Les hommes se tuent depuis la nuit des temps. C’est ainsi. Nous sommes tous animés par un désir de vengeance. J’imagine que si tu te retrouvais face à ceux qui ont ruiné ta vie, et qu’on te donnait la possibilité de les descendre, tu y réfléchirais à deux fois, crois-moi.

Je prends une nouvelle gorgée de ma bière, sans quitter le jeune homme des yeux.

- Tu sais, l’armée, c’est comme la nature. Il y a les prédateurs et ceux qui se font bouffer. Tu préférerais être le lion, ou l’antilope ? Tout n’est qu’une question de survie.

Je ne souhaitais pas me faire passer pour un homme bien qui n’a jamais fait preuve de violence ou bien qui n’a jamais tué dans sa carrière militaire. Je n’allais pas renier l’homme que j’étais. Cependant, je ne voulais pas que Kenzo ait l’image d’un monstre. Je n’en suis pas un, j’ai simplement appris à me défendre. Et si je suis encore en vie aujourd’hui, c’est pour une bonne raison : j’ai tué, avant que l’on me tue. Mais effectivement, comme il le disait, professeur d’Histoire était un métier bien moins risqué et tellement plus tranquille. Oui, à condition de ne pas travailler pour les forces spéciales britanniques. Je m’abstiendrais cependant de le lui dire.

- Je m’entendais bien avec mes parents, parfois mal. Plus souvent mal que bien en fait. J’imagine que je n’ai jamais été l’enfant qu’ils auraient aimé avoir. Et je ne pouvais que les comprendre, avec un caractère comme le mien. Puis il y a eut Noah. Lui correspondait à ce qu’ils souhaitaient.

On aurait pu croire que cela faisait de moi un homme jaloux. Mais ce n’était absolument pas le cas. Jamais je n’en ai voulu à Noah d’être l’enfant préféré. Car on pourra dire ce que l’on veut, si les parents aiment chacun de leurs enfants de la même façon, il y en a toujours un avec qui la relation est plus fusionnelle, et un avec qui ça passe moins bien. Nos petites sœurs se trouvaient au milieu. Pour ma part, j’étais celui qui n’arrivait pas à faire sa place. Le petit diable. Alors que Noah, lui, était l’enfant tant désiré. Mignon, gentil, attendrissant, serviable, ayant un goût prononcé pour les études, doux et affectif. J’étais pour ma part impulsif, hyperactif, violent, désintéressé par l’école, intenable, soucieux de faire de nombreuses bêtises. Mes seules qualités à l’époque résidaient dans le fait que j’étais un grand-frère remarquable, protecteur et capable de gérer la petite tribu sans l’aide de nos parents. Je n’avais que huit ans quand je commençais à faire à manger tout seul, à utiliser le gaz et les couteaux. Je couchais mon frangin, jouait avec lui, le changeait, lui donnait à manger ou bien le gardait. Mes parents auraient pu aisément partir quelques jours que j’aurais été capable de m’occuper de Noah sans même leur passer un coup de fil. Oui, mon petit frère avait été celui qui m’avait rendu plus responsable et bon. Jamais une relation fraternelle ne devrait être aussi forte, au point d’être capable, dés son plus jeune âge, d’être capable de donner sa propre vie pour sauver celle de son frangin.

- Bien sûr, quelques relations ont été un peu plus sérieuses. Une plus que toutes les autres, avec une américaine de San Francisco, justement. On avait beaucoup de projets ensemble. Mais finalement, ça n’a pas marché. Elle est partie.

Dans le fond, il est vrai qu’elle était partie. Plutôt décédée en fait. Mais je préférais donner l’impression de m’être fait jeter comme un malpropre, plutôt que d’attirer une quelconque forme de pitié. Je n’avais jamais parlé de cette histoire à personne. Seul Joe était au courant pour avoir été spectateur de ma longue descente aux Enfers puis du fait que je m’étais exilé à l’autre bout du monde durant plusieurs mois, sans donner le moindre signe de vie. J’avais eu besoin de changer d’air, de vie, et de savourer ma fausse mort. Bien évidemment, Rachel McKinney était également au courant de cette histoire. Dans mon souvenir, avant le décès d’Alice, j’avais envisagé de quitter le MI6 pour vivre pleinement avec celle que je considérais comme étant la femme de ma vie. J’avais donc envoyé ma lettre de démission « From William Clives, to Rachel McMorue ». Elle n’avait même pas eu le temps de m’accorder cette démission qu’Alice se faisait subitement assassiner. J’avais pour ma part disparu donc, et McKinney avait lancé plusieurs agents à ma recherche, jusqu’à se faire à l’idée que j’étais probablement mort et enterré. Les recherches avaient donc été stoppées, une cérémonie funèbre avait été célébrée en ma mémoire, jusqu’à ce que je réapparaisse après plusieurs mois, comme une fleur.

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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptySam 13 Juil - 11:35

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Sa question me trouble. Si on alignait les responsables de la destruction de mon village et de la mort horrible de ma mère, puis si on me donnait les moyens de les descendre, le ferais-je vraiment ? J'y réfléchirais sans aucun doute… mais je pense me connaître suffisamment pour croire que je ne le ferais pas. D'une part, je me sens incapable d'appuyer sur la gâchette d'une arme sans être pris de tremblements ainsi que d'une intense envie de vomir. Rien que de l'avoir dans les mains, ça me répugne et ça m'effraie. D'autre part, j'ai rapidement compris que tuer ou vivre dans la vengeance ne ferait pas de ma vie un paradis plus simple, ça ne changera jamais le passer. J'ai vu trop d'horreurs, trop de vies éliminées pour des raisons qui dépassent souvent ceux qui exécutent. Je détourne le regard sans lui répondre, ne sachant pour le moment si j'étais plutôt un lion ou une antilope dans le schéma qu'il présentait. On a beau se moquer du côté fleur bleue de Noah – Dieu merci, je n'en suis pas rendu à militer pour la suprématie des coccinelles dans les jardins résidentiels – je pense avoir hérité autant de l'instinct de survie de mon père que de la sensibilité de mon oncle. Si ça se trouve, l'un de mes grands-parents est ainsi, car je n'ai jamais vu ma mère être d'une sensibilité pareille. D'ailleurs, pour parler famille, j'écoute avec attention la relation qu'il a justement avec ses parents, ou du moins celle qu'il avait avant de partir pour l'armée. De toute évidence, il a été l'archétype du gamin ingérable, casse-cou et prêt à tout pour s'attirer les ennuis. Je souris avec un sincère amusement, non pas que je sois fier d'avoir un père souvent désobéissant, mais plutôt parce que cette image tranche très nettement avec l'image qu'il renvoie aujourd'hui. "C'est bizarre, j'ai du mal à t'imaginer comme ça… Le costume, l'air calme, ta façon de parler ou de marcher… j'arrive pas à voir un enfant hyperactif et motivé par les interdits." Certains pourraient prendre cette remarque comme une critique de l'image détachée qu'il renvoie, mais il ne s'agit pour ma part que d'une simple observation. "Enfin, j'te connais pas encore assez pour me faire une idée. Si ça se trouve, t'es encore un vrai gamin qui s'amuse à crapahuter n'importe où quand ça lui chante !" Nouveau sourire, tandis que je le vois jouer aux acrobates en sautant de toit en toit sur les hauteurs de la ville… Arrêtes-toi là, Kenzo, ça vaut mieux. Lorsqu'il parle de Noah, je fronce un peu les sourcils. "T'es jaloux ?" Sans le savoir, je mets peut-être le doigt sur un sujet sensible. Après tout, d'un point de vue purement objectif, Noah a l'air d'un ange à côté de lui, un enfant sûrement bien plus facile à vivre. "Ils t'ont rejeté après sa naissance ? Il s'en est pas un peu voulu, tu penses ?" Ou l'art et la manière de remuer le couteau dans la plaie sans même s'en apercevoir. Je hoche la tête quand il m'annonce qu'il a failli s'engager avec une autre femme, une américaine. "Désolé." annonçai-je avec un air un peu gêné car, malgré son détachement, je me doute bien que cette séparation a dû lui coûter. Il ne semble pas enclin à en dire davantage, alors je préfère ne pas insister. Quoique… "Mais t'en trouveras bien une autre, t'es pas complètement à la ramasse physiquement parlant." Si si, je vous jure que c'est une gentillesse, ce que je viens de dire. D'une manière peu délicate, certes, mais une gentillesse quoiqu'il en soit. "Bon, on rentre ? Ou tu m'fais visiter ton appartement ? Parce que, pour tout te dire, j'ai une fille sur le feu vers 23h, donc c'est pas comme si je voulais couper court, mais… Enfin, maintenant que je sais que je suis à moitié anglais, il faut bien que je sois gentleman, hein ?" Gentleman, tu parles… Beau parleur, tactile, bon amant et disparu le lendemain matin. Là, on obtient une définition plus correcte. D'ailleurs, si j'ai parlé de son appartement, c'est aussi pour avoir une petite idée de l'endroit où il habite. Pas forcément son adresse, mais plutôt voir à quoi ressemble son intérieur. De toutes manières, il sait déjà que je suis d'une curiosité maladive et que j'adore m'inviter chez autrui. J'ai pratiquement forcé Noah à me laisser rentrer chez lui la toute première fois, alors… "J'imagine bien une déco entre… un côté british limite manoir flippant et une ambiance feutrée pour apprivoiser ces dames." Si ça se trouve, ce n'est pas ça du tout, mais passons. "Eh, tu m'colleras aussi, la semaine prochaine ? Si ça se termine comme ça, finalement, c'est chouette."
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptyDim 14 Juil - 23:58

Like father, like son
Kenzo & William




Effectivement, l’image que je renvoyais avait tendance à jurer avec ma personnalité. Voilà ce qui étonnait le plus souvent ceux qui apprenaient à me connaître. La première fois que l’on me voit, propre sur moi-même, dans une tenue chic, on m’imagine comme étant un véritable gentleman, poli, serviable, sérieux, particulièrement gentil et respectueux du monde qui m’entoure. Pourtant, plusieurs de ces traits ne sont pas les miens. Si j’ai gagné en maturité avec le temps, je reste un homme difficilement gérable. Mon problème avec l’autorité est toujours présent, bien que moins prononcé. Rachel McKinney, la directrice du MI6, me le reproche encore assez. D’ailleurs, combien de fois m’a-t-elle dit que si je n’étais pas le meilleur agent avec Joe Shark, elle m’aurait déjà mis à la porte depuis longtemps ? Bien trop de fois. Le fait est que j’aime agir comme bon me semble. Je réponds à la politique du « Je fais ce que je veux, quand je veux, et où je veux ». Que l’on soit d’accord ou non avec moi, je reste mon propre chef et n’obéit que si j’estime que ce que l’on me demande est la meilleure des solutions. C’est ainsi que je me suis retrouvé de nombreuses fois à détourner complètement une mission afin de la mener à bien, à ma manière. Et même si dans la grande majorité des fois, cela portait ses fruits, on restait intransigeant sur mon manque cruel d’obéissance ainsi que sur mon arrogance, surtout dans une carrière comme la mienne. Mais j’imagine que ce n’est plus à mon âge que j’arriverais à changer. Dans le fond, ma loyauté compense tout le reste.

- Tu serais étonné de voir que mon image ne correspond pas à ma personnalité sur bien des points. J’ai toujours eu un sérieux penchant pour les interdits. C’est comme ça, je n’y peux rien.

Le pire, c’est que c’est vrai. Je suis l’exemple typique de l’homme qui va faire tout le contraire de ce qu’on lui dit de faire, uniquement pour comprendre pourquoi telle ou telle chose lui a été interdite. Ainsi, si je vois un bouton où est écrit en lettres capitales « NE PAS APPUYER », vous pouvez être sur que le « NE PAS » va s’effacer comme par magie. J’ai même tendance à croire que cela est très handicapant. Finalement notre conversation tourne sur le sujet « famille », entre autre la relation que j’ai pu entretenir avec mes parents. Heureusement pour Kenzo, je n’étais pas jaloux de mon frère, auquel cas j’aurais probablement trouvé ses paroles particulièrement déplacées.

- Non, je ne suis absolument pas jaloux de lui. Je ne l’ai jamais été, bien au contraire. Par ailleurs, mes parents ne m’ont jamais rejeté. Enfin, ce que je veux dire, c’est qu’avant ou après la naissance de Noah, j’étais un gamin très difficile. L’arrivée de mon frère n’a rien changé.

Lorsque j’ai terminé ma bière, Kenzo propose que l’on aille à mon appartement. Oui, clairement, il m’invite chez moi. Logique implacable du pakistanais. Je lève un sourcil en écoutant la suite de ses propos. Une jeune femme l’attendait à vingt-trois heures ? S’il pensait réellement que j’étais du genre à me plier à son emploi du temps ou bien à ses humeurs, il se mettait le doigt dans l’œil. Je sors mon portefeuille et pose quelques billets sur la table afin de régler nos consommations, puis me lève.

- Si tu préfères aller voir cette fille plutôt que de faire la connaissance de ton « père », je t’en prie, vas-y.

Remarque blessante, afin de lui faire comprendre que je peux admettre le manque de tact, mais pas quand il frôle l’irrespect. Mon regard acier le fixe un moment, jusqu’à ce qu’il comprenne que s’il voulait réellement apprendre à me connaître, son plan cul devra attendre. En attendant, je me dirige vers la sortie, et sans grand étonnement, j’entends les pas de Kenzo derrière moi. Problème réglé donc, nous nous dirigeons vers mon appartement en voiture. Cependant, plus nous nous approchons, et plus des sirènes se font entendre. Mes sourcils se froncent tandis que je rentre sur le parking du lotissement. Je me fraye une place entre des camions de pompiers et sors à toute vitesse. Mes yeux se lèvent alors que je peux voir des flammes sortirent des fenêtres de mon appartement.

- La décoration ? Je dirais effet cendre…, murmurais-je à Kenzo alors que je ne quittais pas le spectacle des yeux.

Non, je ne suis pas du genre à crier ou bien a entrer dans une hystérie. Il faut dire que pour le peu d’affaires personnelles que j’ai… Cependant, le fait que l’on ait mis le feu à mon appartement, ça, ça me pose problème. S’il s’agit d’un geste volontaire, cela signifie beaucoup de choses, entre autre que je suis à découvert, et donc que Joe l’est probablement tout autant que moi. Je me dirige donc rapidement vers l’un des pompiers.

- Excusez-moi, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Vous êtes, monsieur ?
- Le locataire de l’appartement qui est en train de flamber.

Le pompier ne peut malheureusement pas encore m’informer sur l’origine de l’incendie, mais se presse de m’expliquer que si le feu a été pris à temps, nous pourrons certainement sauver quelques unes de mes affaires personnelles. Seulement, cela n’est pas ma priorité, et ma froideur l’étonne davantage. Là, je passe mes mains dans mes cheveux, avant de prendre mon téléphone portable afin d’envoyer un message à Joe :

« Est-ce que tout va bien ? Mon appartement est en feu. »

Oui, il semblait logique que s’il s’agissait là d’un acte criminel, Joe était susceptible de se faire attaquer à son tour.

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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptyMar 16 Juil - 13:14

« Like father, like son. » - Page 4 367464176

Avoir un frère ou une sœur doit être une expérience vraiment particulière. A écouter mon père, je l'imagine parfaitement dans le rôle du grand frère ultra sérieux qui s'occuperait de Noah presque mieux que ses propres parents. Dans un sens, ça me force aussi à imaginer Noah en couches culottes… et là, je ne peux pas m'empêcher de rire en visualisant la scène aujourd'hui. Le gros bébé d'une trentaine d'années qui se fait changer par celui de cinq ou six ans son aîné. Je préfère ne pas expliquer la raison de mon esclaffement à William, de peur qu'il se mette à penser que je me moque de ce qu'il est en train de me raconter. Concernant les interdits, en tout cas, je crois avoir compris d'où me venait ce besoin irrépressible de ne jamais faire ce qu'on me dit, d'être trop curieux pour laisser la prudence de côté. Si les interdits n'ont pas été créés pour être transgressés, alors à quoi servent-ils ? Je me souviens de tous ces ennuis que j'ai pu m'attirer en tripotant des choses en vitrine, en mordant dans un fruit sur le marché alors que le vendeur me l'a interdit… et j'en passe. Alors que je viens de lancer une invitation dans son appartement – culot, quand tu nous tiens – il réagit d'une façon qui me fait sourire. "Ah, tu vois que tu m'aimes déjà !" Le simple fait qu'il se sente un peu froissé à l'idée que je privilégie une parfaite inconnue – je sais seulement qu'elle est rousse et qu'elle a un déhanché qui rendrait Beyoncé verte de jalousie – me certifie qu'il se soucie un tant soit peu de moi. Que cette soirée n'est pas qu'une banale rencontre pour que je le laisse tranquille par la suite. Tandis que nous marchons vers le parking et que j'envoie un texto à la demoiselle qui doit m'attendre. "N'empêche que tu devrais te méfier, il parait que je deviens vite collant quand on me demande de rester." Ou plutôt quand on tente par tous les moyens de me mettre dehors alors que je me suis invité chez quelqu'un. Pauvre William, il n'est pas près de se débarrasser si vite de moi, à moins de comprendre que j'ai besoin d'une distraction pour vite changer de centre d'attention. Un vrai gosse. Dans la voiture, nous échangeons peu car il semble habiter à proximité. Des bruits de sirène retentissent de plus en plus fort à mesure que nous approchons, et une fois garés, nous pouvons voir un appartement en feu dans l'immeuble et un bataillon de pompiers déjà sur place, ainsi que des badauds tout autour, probablement des locataires priés d'évacuer. Je lève les yeux et je pouffe de rire en entendant la remarque de mon paternel. "C'était moche au point d'y mettre le feu ?" Délicatesse, encore et toujours. William s'éloigne pour aller discuter avec un pompier et, pour ma part, j'approche de l'un des camions, animé par une curiosité maladive. Je n'ai encore jamais vu l'un de ces camions en vrai. Rouges, de la lumière partout, bruyants… bref, il ne m'en faut pas plus pour avoir envie d'y toucher. Je touche la carrosserie, remarque les tuyaux sur le côté. L'échelle ! Oh, je veux monter sur l'échelle ! J'allais me lancer dans une escalade improvisée du véhicule – et Dieu sait qu'au bidonville, on m'a surnommé le chimpanzé de Bombay vu la facilité avec laquelle j'arrivais à escalader tous les bâtiments – lorsque mon attention fut happée par le Saint Graal. Le cockpit du camion. J'approche de la vitre ouverte, il n'y a personne. Personne et des tas de boutons à tripoter sans entendre de remontrance. J'hésite quelques instants, non pas sur l'aspect interdit de ce que je m'apprête à faire, mais plutôt sur le bouton qui va subir en premier une pression de mon index. Tiens, le bleu. Je déclenche les gyrophares en rafale. "Extra !" Oui, j'ai vingt-et-un ans et je m'extasie en faisant de la lumière avec un bouton sur un gros camion de pompier. Ah, le bonheur de mener une vie avec des joies très simples… J'appuie finalement sur le bouton qui déclenche les essuie-glaces, le clignotant, la commande de l'échelle et même le klaxon. En voyant du monde approcher, je fuis pour ne pas me faire griller par les soldats du feu – jeu de mots pathétique – et je remarque une tenue qui traîne avec plusieurs autres. J'ai dû ouvrir cette partie du camion sans le faire exprès. Idée... Pendant ce temps, le portable de William ne tarde pas à sonner pour avertir de l'arrivée d'un message. « Domicile incendié, prise d'assaut de ma maison d'édition par des terroristes et comptes en banque de ma société vidés. Je crois que je remporte la première manche. Demain, on prend contact avec McKinney. » L'humour sarcastique anglais à son paroxysme, annonçant là une évidence : les deux agents ont été découverts, visés très précisément. Entre temps, je reviens auprès de mon père. "Dis, tu crois que l'uniforme, ça fait autant d'effet que ça aux filles ?" Je me tiens juste devant lui, habillé entièrement avec une combinaison de pompier et un casque sur la tête. La combinaison est ouverte sur mon torse nu, pour le côté un peu sexy. Des femmes autour de nous m'observent en s'esclaffant et en rougissant alors que je les salue avec un sourire charmeur. "La couleur jaune, j'suis pas trop fan… mais avec le corps huilé, ça peut passer. Par contre, le casque, il en jette à mort ! T'en dis quoi ? Si ça se trouve, ils ont ta taille aussi !" Nous sommes face à un incendie et la première chose que je trouve à faire, c'est emprunter une combinaison comme si j'étais dans un magasin de vêtements, l'enfiler et pavaner avec sans me soucier de savoir que c'est totalement interdit. Tout comme appuyer sur tous les boutons dans le cockpit d'un camion. "Quoi, pourquoi tu me regardes comme ça ? Si tu m'dis que je te plais, ça va devenir vraiment bizarre…" Eh oui, William, c'est bien ton fils. "Au fait, si tu veux trouver un coin où dormir… Noah a une chambre libre." Dixit celui qui connait tous les endroits où il peut s'incruster sans se priver.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptyJeu 18 Juil - 12:28

Like father, like son
Kenzo & William




Je passe outre la remarque de Kenzo qui me demande si on a brûlé mon appartement parce que la décoration y est moche. Je me contente de lever les yeux au ciel pour unique réponse, avant de rejoindre l’un des pompiers afin d’en savoir un peu plus. Les origines de l’incendie restent floues, même si pour ma part, je reste convaincu qu’il s’agit là d’un acte criminel. La raison ? Je ne fume pas dans mon appartement. L’hypothèse de la cigarette mal éteinte ne fonctionne donc pas. De plus, je suis agent au MI6. Cela signifie que si je peux avoir des alliés au quatre coin de la Terre, je possède également une liste non exhaustive de personne voulant ma peau. Et celle de Joe, par la même raison. Bien évidemment, je ne fais pas part de ce côté de ma vie cachée afin de faire avancer l’enquête. Je la mènerais moi-même, bien que j’imagine sans trop de difficulté que les auteurs de cet incendie me trouveront bien avant que je les trouve, eux. Mon premier réflexe est donc d’envoyer un message à Joe, afin de le tenir au courant de ma situation, ainsi que pour demander la sienne. Il ne faut pas beaucoup de temps à ce dernier afin de me répondre. Domicile incendié également. Prise d’assaut de son entreprise. Comptes en banque vidés. Là, plus aucun doute ne subsiste. Ce qui nous arrive est lié. Cependant, je viens à en déduire que celui à qui l’on en veut reste Joe. A moins que l’on me réserve le même nombre d’attentats, c’est à lui que l’on souhaitait s’en prendre. Mais le fait que l’on se soit attaqué à moi signifie bel et bien une chose : il s’agit là de terroristes qui ont parfaitement conscience de notre statut au sein du MI6. A partir de là, nous ne sommes pas les seuls en danger. Très vite, l’image de Noah traverse mon esprit. Nos proches risquent beaucoup également. Si je ne m’inquiète pas pour Kenzo, c’est tout simplement parce notre relation est bien trop récente et pas encore assez stable pour que l’on puisse faire le lien entre nous deux. Je ne prête pas attention au bruit de gyrophare qui s’est mis en route un peu plus loin et qui s’arrête peu de temps après. Je suis trop occupé à répondre à Joe.

« Entendu. Il faudrait mettre tes fils et Noah dans un endroit sûr. »

Quand je relève la tête de mon téléphone portable, c’est tout simplement parce que Kenzo vient de m’adresser la parole. Là, mes yeux bleus aciers se posent sur lui ainsi que sur la tenue qu’il porte : celui d’un pompier. La combinaison est ouverte sur son torse alors que l’un de mes sourcils s’arque sous l’étonnement. Sincèrement, je suis vraiment en train de voir ce que je vois ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire à la fin ? Heureusement que je n’ai pas beaucoup d’effets personnels qui sont en train de brûler dans mon appartement, car visiblement, ce n’est pas auprès du jeune homme que je pourrais rechercher un peu de compassion.

- Tu sais quoi ? Je pense que c’est le moment pour toi d’aller jouer le rôle du pompier en chaleur avec les femmes là-bas. Pour ma part, j’ai quelques petites choses à régler.

Il est évident que Kenzo et moi ne pouvions pas continuer à passer une « bonne » petite soirée dans ces conditions, alors que mon appartement était en flamme et qu’on cherchait visiblement à me descendre. Il fallait désormais que je passe chez Noah, afin de m’assurer qu’il allait pour le mieux. Je m’en voudrais s’il devait lui arriver quelque chose par ma faute. Je me tournais donc vers Kenzo et lui adressais un vague sourire en coin.

- La soirée était sympa, crois-moi. On remettra ça, le jour où on ne fera pas flamber mon appartement, c’est promis.

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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 4 EmptyVen 19 Juil - 11:09

« Like father, like son. » - Page 4 367464176

Je profite de la voiture près de nous pour me tourner dans tous les sens et m'admirer dans le reflet offert par la vitre et les lumières des lampadaires. Je vais finir par me lancer dans le mannequinat vu le plaisir que je prends à m'habiller et me déguiser. Essayer de réconforter mon père ? Vu son détachement, j'en déduis qu'il ne doit pas avoir laissé grand-chose dans cet appartement qu'il puisse regretter. C'est à peine s'il a l'air inquiet alors que n'importe qui à sa place aurait déjà fondu en larmes en hurlant sur les pompiers et en appelant son assurance. Enfin, je pense que c'est la meilleure réaction à avoir. Quand il me répond, c'est pour m'inviter à aller m'occuper des femmes qui me lorgnent avec une lueur follement excitée dans le regard. Je tourne la tête dans leur direction et leur décoche le sourire à faire fondre un radiateur. Elles rougissent, gloussent et se mordent la lèvre inférieure. En langage corporel, ça veut dire : "attaques, Kenzo.", ni plus ni moins. Toutefois, comme un enfant à qui on aurait annoncé l'avancée de Noël à demain, je suis ravi d'entendre William affirmer que cette soirée lui a plu, du moins jusqu'à cet incident dont, Dieu merci, je ne suis pas à l'origine. Pour une fois. Maintenant qu'il a promis qu'il passerait du temps avec moi à nouveau, je peux dormir sur mes deux oreilles. Mes yeux brillent l'espace de quelques secondes et, sans réfléchir, je le prends dans mes bras pour le serrer avec force et affection. Certes, William est tout sauf quelqu'un de tactile et du genre à câliner tout ce qui bouge, mais je m'en moque allègrement. J'ai toujours été sensible et tactile, comme garçon. "Merci." soufflai-je dans son oreille. Je reste ainsi encore quelques secondes, puis je finis par le relâcher pour le regarder. Graver son visage dans ma mémoire, son regard bleu comme l'acier, l'expression de ses traits, sa silhouette. "Je… j't'appelle demain pour savoir si ça… enfin, si ça va." Et voilà que je me mets à bredouiller, comme si je ne savais pas comment m'y prendre, pour une fois. "Pour ton appartement, au fait… j'ai vite appris une chose, que ce soit au Pakistan ou en Inde. Le matériel ou le toit, ce n'est pas le plus important." Tout ce qui compte, c'est de vivre, et si possible de prendre la vie du bon côté avec les bonnes personnes. Ainsi, même s'il m'était arrivé de dormir souvent dehors, je ne me souciais guère de ceux qui avaient un toit au-dessus de leur tête. On en a toujours un, même s'il s'agit du ciel. Et les effets personnels, c'est dans la tête qu'on se les forge. Je soupire et lui souris avant de tourner les talons et marcher jusqu'aux demoiselles qui m'attendent avec une moue coquine sur leurs visages. Je passe mes deux bras autour de leurs hanches et nous partons tous les trois dans la pénombre de San Francisco. Je m'apprête à passer une autre nuit très agitée, mais au fond, je ne pense qu'à une chose. J'ai retrouvé plus qu'un père : j'ai retrouvé mon père. Et il est hors de question de le lâcher, désormais.
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