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« Like father, like son. »

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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptySam 25 Mai - 18:39

« Like father, like son. » - Page 3 367464176

La sensation de marquer des points commence tout doucement à m’habiter, je commence à commettre le but que je m’étais fixé, à savoir le faire réagir. Le provoquer en plein cours pour attirer son attention avait été l’une de mes plus brillantes idées – en toute modestie, évidemment – et j’essaie maintenant de m’accrocher le plus possible afin qu’il essaie de s’intéresser à moi. Je n’ai pas mis beaucoup de temps à comprendre que le détachement des anglais n’est pas une légende, il me fallait donc mettre les bouchées doubles pour le captiver là où d’autres auraient pu échouer. J’arrive même à lui tirer un sourire en plaisantant sur son insolence, défaut qui, de toute évidence, est héréditaire. J’étais aussi quelqu’un d’instinctif, mais d’une façon qui me pousse à agir avec le cœur et non avec la tête. Parfois avec un autre organe aussi, mais là, il n’est plus question que de femmes… L’instinct de survie, l’envie de me battre pour réussir et un soupçon de chance m’avaient arraché à une misère à laquelle la vie avait semblé vouloir me condamner. Cependant, bien que reconnaissant à l’égard de feux mes parents adoptifs, j’avais besoin de retrouver mes marques. Savoir qu’on a un père dans cette vaste planète est une chose, mais retrouver le dernier membre vivant de sa famille en est une autre. J’étais terriblement angoissé à l’idée d’être seul et bien que personne ici ne pourrait croire que cette peur soit bien réelle, elle l’était. J’avais beau parfois protester quand Noah voulait tripoter mes cheveux ou me couver comme si j’avais cinq ans, je n’en étais pas moins ravi qu’il me traite de la sorte. Sans m’infantiliser complètement, il me fait me sentir membre d’une vraie famille de sang, c’est une sensation très plaisante quand on a été arraché à sa mère d’une manière aussi brutale et inattendue. J’avais vécu avec des substituts familiaux, je voulais aujourd’hui vivre au milieu d’un vrai clan et ressembler à tous ces enfants que j’ai si longtemps observé dans les rues de Mumbai. Je ne réponds rien, mais j’écoute très attentivement ce qu’il me dit. Ce silence m’avait rendu anxieux et dubitatif. Incapable de mentir et rarement bon acteur lorsqu’il n’est pas question de séduire une femme, je ne peux empêcher la déception de venir s’inviter sur les traits de mon visage quand je comprends que tout ne sera pas aussi simple que ce que j’ai pu imaginer. Je ne peux pas non plus empêcher la voix de Noah de retentir dans ma tête, me répétant qu’il m’avait prévenu, qu’il aurait mieux fait d’être là. Pourquoi pas, au fond… Je lui suis reconnaissant d’être franc envers moi, mais je suis également assez triste de voir qu’après m’avoir fait parler sur ma mère, je n’ai pas exactement ce que j’attends de sa part en retour. Ma gorge se serre un peu et je préfère regarder ailleurs. La porte, par exemple. Pourquoi ne pas partir ? Partir et prétendre que rien de tout ceci n’est arrivé. J’y songe deux secondes, j’oublie cette possibilité en une seconde. Je n’ai pas fait tout ce chemin pour baisser les bras si facilement… bien que je sache d’avance que je ne pourrais parvenir à aucun résultat si je lui force la main. « Oui, oui… oui, j’comprends. » Il y a une marge énorme entre comprendre et accepter. Cependant, je ne suis pas quelqu’un de rancunier, je n’arrive pas non plus à lui en vouloir car, sans réfléchir, je me mets à sa place. Pour qui est-ce le moins facile ? Lui ou moi ? Finalement, je soupire puis je trouve le courage de le regarder à nouveau et ravaler le moindre sentiment blessé. « Tu sais, j’ai jamais vraiment eu de père. Moi non plus, je ne sais pas ce que ça fait. Il y a eu mon père adoptif et Logan… mais je crois que sans avoir grandi avec un père dès le départ, on peut jamais trop savoir ce qu’on attend réellement de lui. » C’était la minute philosophie par Kenzo. Pour les aspirines, c’est la première étagère sur votre gauche. Je le regarde avec un air rassurant, comme si j’essayais de le mettre dans de bonnes conditions au lieu de le braquer. « On est deux ignorants, toi et moi. Tu ne sais pas ce que doit faire un père avec son fils de vingt-et-un ans, et je ne sais pas encore trop quoi faire avec un père de… euh… t’es vieux comment ? Oh, tu dois bien avoir une bonne quarantaine d’années, quand même. » Et ça, c’était la minute délicatesse par Kenzo. Le pire, c’est que je ne cherche même pas à être blessant. Ca s’appelle un manque évident de tact. « J’te demande pas d’argent ou quoique ce soit, j’veux pas non plus être envahissant et te déranger. Tout ce que j’aimerai avoir, c’est un père qui sache que j’existe et, quand il aura un peu de temps, qui prenne la peine de me connaître. Je suis peut-être super mignon à l’extérieur, mais je te jure que je peux aussi être assez sympa à l’intérieur. » J’affiche un sourire vaguement amusé afin de détendre un peu l’atmosphère. Cet homme n’est pas facile à convaincre et c’est pour cette raison que j’ai envie qu’il sache que je lui laisse de l’espace. Le temps de s’y faire. « Faut juste que t’aies confiance. En moi, mais surtout en toi. J’ai pas d’exigences, tu sais, j’ai pas de modèle de base à respecter… pas de pression. Mais si je veux bien comprendre que tu aies besoin d’un peu de temps, je veux aussi que tu comprennes que je n’ai pas traversé le globe pour rien. » J’ai horreur de sortir cet argument, mais au fond, je pense qu’il est nécessaire. William doit l’avoir déjà réalisé, néanmoins, je tiens aussi à être honnête : je ne lâcherai pas l’affaire, quoiqu’il arrive. « J'aimerai qu'on apprenne au moins à se connaître, toi et moi. S'il te plaît. » insistai-je avec un mince sourire.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyJeu 30 Mai - 19:21

« Like father, like son. »
Kenzo & William



Je venais bien évidemment à me demander si Kenzo aurait cherché à me retrouver en se déplaçant à l’autre bout du monde si sa mère n’était pas décédée. Probablement pas. Bien sûr, il se serait demandé qui était son père, aurait peut-être même fait quelques recherches administratives, mais je doutais fort le fait qu’il aurait pu quitter son pays natal ainsi que la femme de sa vie – entendez par là, sa génitrice – pour rencontrer un homme qui pourrait ne pas être intéressé par son existence. Il aurait été stupide de le faire d’ailleurs. Du moins, ça restait mon point de vue. Maintenant qu’il était seul, je restais l’unique membre de sa famille à être toujours en vie – ce qui à tendance à m’étonner d’ailleurs avec le travail que je fais. Qu’a-t-il donc à perdre à me rechercher, à tenter de me connaître et, avec un peu de chance, à découvrir une nouvelle famille ? Voilà l’une des raisons pour lesquelles j’étais incapable de lui en vouloir pour avoir ainsi atterri ainsi dans ma vie. Je n’étais pas un monstre non plus, seulement un homme quasiment dénué de sentiments.

Je préfère jouer la carte de la franchise avec lui en lui expliquant que je ne suis pas sûr de vouloir accepter ce rôle de père qu’il souhaite me donner. Du jour au lendemain, comment cela pourrait-être possible ? J’ai toujours été un solitaire, et ce trait de personnalité m’a même poussé à couper les ponts durant plus de vingt ans avec ma famille. J’aime les femmes, je les utilise, je les aime une nuit. Si l’envie de fonder mon propre nid m’avait longtemps effleuré l’esprit, je serais déjà le père d’une tribu imposante – du moins c’est ce que je m’imaginais sans trop de mal. Puis il y avait eu Alice. La seule à avoir fait naître en moi quelques désirs jusque là insoupçonnés. J’avais souhaité me mettre en ménage avec elle, m’unir à elle, devenir le père de ses enfants. Mais on m’avait coupé l’herbe sous les pieds. Et quand bien même l’envie de fonder une famille m’était passée par la tête, cette expérience tragique m’avait plongé un peu plus dans ma solitude. Et voilà que Kenzo se plaçait devant moi, heureux de m’annoncer qu’il était mon fils. De son côté, il avait des projets plein la tête, joyeux que tout son voyage soit récompensé par notre rencontre. Du mien, j’étais comme effrayé à l’idée d’avoir un môme malgré sa vingtaine d’années.

Lorsqu’il souhaite connaître mon âge, et qu’il fait preuve d’une délicatesse d’éléphant, je lève les yeux au plafond. Je ne pense pas être vieux à quarante-et-un ans, même si effectivement je n’en ai plus vingt. Je me rassure en me disant que je n’ai pas encore un demi-siècle et que je suis aussi sportif et en forme qu’un jeune homme de son âge à lui. Quoi qu’il en soit, j’esquisse un faible sourire, néanmoins amusé par ce manque de tact qui doit en faire rire plus d’un.

- J’ai quarante-et-un ans. Ce qui veut dire que tu as un père assez jeune pour ton âge.

Notez que je viens de dire tout haut que je suis son père, à ma façon du moins. Et j’imaginais sans trop de mal qu’en le comprenant, Kenzo n’allait pas pouvoir s’empêcher d’être fier de lui et de son petit effet. Mais ne nous égarons pas. Je l’écoutais attentivement. Un bon point pour lui, il ne cherchait pas à me mettre la pression, à ce que nous soyons proches comme un père et son fils qui se sont toujours connus. Ce qu’il souhaitait pour le moment, c’est que l’on apprenne un minimum à se connaître. Je fais abstraction de sa fausse modestie concernant sa beauté – ça, je ne saurais dire de qui il la tient, mais certainement pas de moi… du moins je ne suis pas aussi narcissique.

Alors que je parais sceptique et peu sûr de moi, il énonce soudain un argument qui fait pencher la balance : il a parcouru le globe pour me retrouver. Ce n’est pas négligeable. Et s’il semble peu fier de lui de me lancer cette parole, je ne peux nier le fait qu’il semble très motivé à l’idée de me connaître. Il a tout quitté, à traverser une partie de la Terre pour arriver jusqu’ici. Et le fait qu’il se soit retrouvé en Californie n’était pas un hasard, il était venu uniquement parce que ses recherches l’avaient mené jusqu’à son oncle. Je ne pouvais décidément pas le repousser après tout ce qu’il avait enduré pour se retrouver en face de moi. Je pouvais bien faire l’effort d’apprendre à le connaître. Pour ce qui est du reste, ne nous précipitons pas, rien n’est sûr.

- Je sais déjà des choses à ton sujet. Tu joues le jeune homme superficiel pour oublier l’enfant marginal que tu étais. Tu as peur de connaître à nouveau ce sentiment de rejet avec ton entourage. Donc tu n’hésites pas à bouffer les autres avant que ça soit eux qui te bouffent. Tu as toujours plus ou moins vécu au jour le jour, mais tu t’es toujours battu pour que ça change, pour que tu puisses te poser. La vie s’est acharnée sur toi, et tu as toujours réussi à te sortir de cette merde, même si ça voulait dire perdre toute dignité.

Sur ces mots, je baisse les yeux au niveau de son poignet, observant le tatouage. Pourtant, si je connais la signification de ce symbole, je n’émets aucun jugement. Seule une pointe de dégoût rend mon regard plus glacial. Pas un dégoût de lui, mais de ceux qui ne ressentent aucun scrupule à prostituer des enfants.

- Et effectivement, tu as traversé le globe pour me retrouver. Ca prouve ta détermination, ta motivation. Donc oui, on apprendra à se connaître. Mais n’attends pas de moi à ce que je sois le plus formidable des pères.

Je préférais le prévenir dés le début afin qu’il ne se donne pas de faux espoirs. Après, effectivement, j’étais ouvert à l’idée d’apprendre à le connaître. D’ailleurs, je finissais par me lever.

- Aller viens, je t’emmène dans un bar. On discutera autour d’une bière.

Je récupérais les plastiques ayant contenu la nourriture chinoise, afin de tout mettre à la poubelle. Eteignant les lumières, je laissais Kenzo sortir en premier afin que je puisse fermer la porte de la salle de retenue à clef, derrière nous.

- Ah et j’oubliais. Tu n’aimes pas la nourriture chinoise. Mais laisse moi te dire que tu as tord. C’est certainement ce qu’il y a de plus succulent. Je pourrais vivre en Chine juste pour y manger tous les jours.

Nous nous dirigeâmes jusqu’au parking de l’université. Je sortais les clefs de ma voiture et appuyais dessus afin de la déverrouiller. Là, les feux d’une BMW série 3 cabriolet métallisée s’allumèrent.

- Tu as le permis ?, lui demandais-je en lui montrant les clefs, signe que s’il voulait essayer cette voiture, il le pouvait.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyDim 16 Juin - 18:19

« Like father, like son. » - Page 3 367464176



J'affiche un air réjoui en l'entendant se qualifier lui-même de père vis-à-vis de son âge. À mon avis, ça doit mettre un petit coup de savoir qu'on a engendré un fils de plus de vingt ans sans le savoir, mais au fond, je le taquine. J'aime bien charrier les hommes plus mûrs, spécialement les célibataires, juste pour avoir le plaisir de me vanter d'être un meilleur coup qu'eux ou un séducteur plus adroit. Ça énerve et c'est excellent pour l'égo. Toutefois, le simple fait qu'il m'accepte au moins en tant que fils biologique sans remettre ma parole en question comme il avait pu le faire me suffira dans un premier temps. Il sait que j'existe, il sait à quoi je ressemble et il sait où je me trouve. Il ne me reste donc plus qu'à réfréner mes élans de fils en recherche d'affection et d'entourage familial afin de ne pas le braquer. Contrairement à Noah qui m'a très vite accepté et qui se montre presque plus affectueux envers moi que le fut ma mère, William donne l'air d'un loup solitaire, le genre d'homme qui apprécie telle ou telle personne sans trop s'y attacher pour autant. C'est quelque chose qui nous différencie sans doute car, de mon côté, je m'attache très vite. Sans devenir possessif, je suis du genre inquiet pour les autres, disponible et j'en passe. Superficiel, je le suis, c'est certain. Cependant, la superficialité est la meilleure des alliées pour esquiver les questions gênantes. À Berkeley, on me prend facilement pour un autre gosse riche parmi tant d'autres, un prince charmant d'apparence qui considère la vie comme un immense terrain de jeu... Et c'est ainsi que je veux qu'on me considère en général. Je lis dans ce regard d'azur qui a certainement captivé ma mère qu'il prend conscience du mal que je me suis donné pour le retrouver. Ce n'est pas un passe-temps ou une quête pour chercher une personne sur qui je pourrais poser toutes les causes de mes problèmes. Depuis le temps, j'ai appris à n'en vouloir à personne au lieu d'en vouloir au monde entier. Tout ce que j'étais venu chercher, c'était une famille. La dernière chance que j'avais de ne pas me retrouver tout seul et sans repères. Néanmoins, au fil de ses paroles, je reste interdit. Je perds mon masque de jeune homme pétillant et sûr de lui. J'ai soudain l'impression d'être mis à nu en quelques mots, et pour une fois, ça n'a rien d'excitant. Son regard est aussi perçant que sa voix, comme s'il était capable de lire et d'analyser tout ce que j'ai pu faire ou dire afin d'en tirer des conclusions toutes plus exactes les unes que les autres. Immédiatement, je baisse les yeux et j'arrive à peine à déglutir à cause d'une boule qui se forme dans ma gorge. Il a raison sur tout. Ça me touche autant que ça m'effraie. D'une part, je ne suis pas un bon menteur, et d'autre part, suis-je si facile à percer à jour ? Il regarde mon tatouage, il en connait la signification. Je ne le cache pas, je le regarde et je marmonne à voix très basse. "La dignité, ça nourrit pas." Voici un précepte que j'avais appliqué très tôt pour survivre, une fois livré à moi-même. Un précepte que peu d'étudiants à Berkeley pourraient comprendre. Je n'ai jamais eu honte de me prostituer car c'était ça où laisser le destin gagner la partie. Mon corps était l'un de mes rares atouts à l'époque et j'ai su le mettre à profit pour en tirer tous les bénéfices possibles. Ce tatouage, je ne le retirerai jamais. Il me rappelle que j'ai déjà été dans la misère la plus complète et qu'en se battant, on finit par s'en sortir. Je me lève puis je finis par le regarder avec des yeux légèrement brillants. "J'suis juste venu chercher mon père, pas un modèle de perfection. Pour ça, je me suffis à moi-même !" Je me mets à rire puis nous quittons la salle, la plaisanterie étant l'un des meilleurs atouts afin de sortir des moments un peu trop riches en émotion. Mes yeux se lèvent au plafond alors qu'il ferme la porte en me relançant sur la cuisine chinoise. "J'ai pas tort, c'est juste que mon estomac n'en veut pas. Et puis c'est trop fade, j'aime bien la cuisine relevée, genre la cuisine indienne. Les meilleurs restaurants de Bombay, on les trouve sur le trottoir, aux étals des cuisiniers de rue." Les riches m'avaient toujours fait rire, à se réfugier dans des endroits huppés où je n'aurais même pas eu le droit de poser mes yeux sur la vitrine : pour trois fois rien et en sachant ruser, on pouvait faire un festin de roi avec tous ces marchands agglutinés sur les trottoirs aux heures de pointe. Certes, ce n'est pas toujours hygiénique et tout le monde y mange avec les mains - d'où mes habitudes culinaires qui l'avaient surpris - mais selon moi, c'est bon à s'en taper la tête contre les murs. Cependant, malgré mes réticences pour cette cuisine, je notais très clairement dans ma tête que la cuisine chinoise était un grand péché mignon de William. Qui sait, si un jour je ne sais pas trop comment l'aborder pour une raison ou pour une autre, je tenterai ma chance en lui mettant un plat chinois sous le nez. Il parait qu'on amadoue mieux les animaux sauvages avec de la nourriture... Bref. Une fois sur le parking, je vois les feux d'une voiture s'allumer. Une BMW. Je fronce les sourcils. "Bah... T'as pas une Aston Martin ? Je croyais que tous les Anglais avaient une Aston Martin, comme l'autre espion dans les films, là..." Inutile de me demander son nom, j'avais oublié. Mais la première fois que j'ai vu son dernier film après avoir appris que j'étais à moitié britannique, j'étais parti m'acheter une Aston Martin, comme si c'était la chose la plus normale qui soit. "M'enfin, elle est jolie quand même !" J'attrape les clés et, en hochant vigoureusement la tête, je me rue sur le volant. Le permis, c'est le premier diplôme que j'ai eu à Mumbai, avant même ma première année d'études en histoire, mes parents adoptifs ayant largement eu les moyens de me payer la formation complète. Je m'installe alors côté conducteur en regardant la voiture de façon très minutieuse, considérant que c'est un honneur de conduire cette voiture. Je caresse le cuir du siège, l'intérieur tout entier glisse sous mes doigts sans que j'y laisse de trace, puis je fais enfin vrombir le moteur. Un ronronnement puissant et constant se fait entendre. "Pas mal du tout, même..." Je quitte la place de parking puis nous nous engageons sur la route. D'ordinaire, j'aime bien conduire assez dangereusement, défaut que mes parents n'ont jamais su corriger du jour où j'ai eu ma première voiture. Cependant, dans ce cas précis, je prends soin de la BMW de mon père afin de lui prouver qu'il peut avoir confiance. Je suis ses directives jusqu'à un bar qu'il semble bien connaître puis nous nous garons afin de rentrer à l'intérieur. Nous nous installons à une table dans un coin tranquille, même si je tiens naturellement à garder un point de vue sur le comptoir. Sait-on jamais, si une ravissante inconnue venait chercher un passe-temps pour la nuit. Les bières arrivent et je trinque avec lui. "Merci, pour la voiture, c'était sympa." Pour info : les clés sont toujours dans ma poche et je l'ai complètement oublié. Non, je ne lui pique pas. Enfin, c'est pas prévu à la base... Quoi ? Ça fait un souvenir plus utile qu'un doudou, non ? "Et sinon, tu vois quelqu'un en ce moment ? Comment ça se passe avec Noah ?" Commère ? Non, juste intéressé et très curieux d'en apprendre plus sur lui.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyJeu 20 Juin - 13:04

Like father, like son
Kenzo & William



Lorsqu’il m’explique que la dignité ne nourrit pas, je ne peux pas vraiment le contredire. Là-dessus, il a raison, et j’approuve ce concept. Cependant, il ne suffit pas de pouvoir manger dans la vie, n’est-ce pas ? S’il s’en est sorti en se prostituant, c’est tout à son honneur, il se sera battu. Cependant, j’imagine que ça n’a jamais été une partie de plaisir, et à partir de ce moment-là, probablement pas la meilleure solution, en admettant seulement qu’il y en ait eu d’autres qui se soient présentées à lui.

- Certes, mais la dignité contribue au moral. Et le moral contribue à la survie.

Mais j’imagine que se débrouiller seul, sans l’aide de personne, faisait justement toute la dignité du jeune homme. Il était un battant, cela crevait les yeux. La soumission, ou bien être dépendant de quelqu’un pour réussir sa vie ne semblaient pas faire partie de ses projets. Cela semblait même ne jamais l’avoir été. Après tout, si Logan Salaun l’avait prit sous son aile lorsqu’il venait de perdre sa mère, probablement aurait-il pu rester avec lui. Le fait qu’il se soit enfuit devait résider dans l’envie de n’être un poids pour personne, à part pour lui-même. Je ne pouvais que comprendre cela, car là-dessus, nous avions le même caractère. Nous ne sommes jamais mieux servi que par nous même. Pour ma part, j’ai toujours fait mes choix seuls, en fonction de moi-même. Et si cela m’a parfois porté préjudice, je pouvais néanmoins me vanter d’avoir agi comme bon me semblait, et ne pouvoir en vouloir qu’à moi-même, ce qui n’était pas non plus négligeable.

Nous nous dirigeons finalement vers le parking de l’université de Berkeley. Là, je m’approche avec lui de ma BMW. Soudain, la question qu’il vient de me poser me fait sourire de bon cœur, amusé par le cliché qu’il a des anglais, avec un dénommé James Bond. Le plus amusant, c’est que je fais le même métier que lui avec Shark, alors que la grande majorité de la population mondiale pense que les forces spéciales secrètes ne sont que pure invention du 7ème art. Heureusement pour eux, ce n’était pas le cas, car le terrorisme serait monnaie courante, bien que ça soit déjà un peu le cas.

- Non, ma voiture ne possède pas de siège éjectable, ni de mitraillettes qui sortent de la carrosserie. On ne fait plus trop dans ce genre là.

Je lui laisse les clefs tandis qu’il s’installe sur le siège conducteur. Je prends place à côté, chose qui n’arrive pour ainsi dire jamais. Il scrute l’intérieur de la voiture, minutieusement, avant de mettre le contact. Un ronronnement se fait entendre et déjà, Kenzo sort du parking afin de se retrouver sur la route. C’est avec un certain étonnement que je découvre qu’il est très à l’aise avec cette voiture. En temps normal, on a tous besoin d’un petit temps d’adaptation lorsque l’on conduit une voiture qui n’est pas la notre. Mais cela ne semble pas le déranger. C’est donc avec une aisance déconcertante qu’il conduit et nous emmène jusqu’au bar dont je lui indique la route. Nous y arrivons assez rapidement dans la mesure où il n’est en réalité pas très loin du campus.

Nous venons de commander deux bières alors que nous sommes installés à une table dans un coin tranquille du bar. Le serveur arrive avec nos consommations, puis nous trinquons, probablement à notre rencontre. Je prends une première gorgée tout en écoutant les questions de Kenzo. Il est clair que nous avons beaucoup de choses à savoir sur l’autre.

- Non, je ne vois personne. Je ne suis pas très doué pour les relations sérieuses. Je pense que tu en es la preuve.

Je l’observe un instant, avant de tourner la tête afin de balayer l’endroit de mon regard.

- Noah a du te dire que nous ne nous étions pas vus depuis très longtemps. Disons qu’il me laisse une seconde chance, donc tout semble bien se passer.

Je prends une nouvelle gorgée de ma bière, avant de dévisager Kenzo avec une expression neutre et sérieuse sur le visage qui a tendance à être intimidant.

- Alors comme ça, tu étudies l’histoire. Le hasard fait bien les choses. Tu arrives à t’intégrer dans l’université ?
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyJeu 20 Juin - 17:25

« Like father, like son. » - Page 3 367464176

J'ai toujours eu une grande aisance avec les voitures et la conduite en générale, si on omet l'accident généralisé que j'avais causé en plein centre-ville de Mumbai à une heure de pointe lors de ma première leçon de conduite. Vu la facture salée que mes parents avaient reçu après coup, j'avais été mis au pied du mur : soit j'apprenais vraiment à rouler, soit ils arrêtaient les frais. Aujourd'hui, je peux me permettre de faire des pointes de vitesse dangereuses sur la route car je sais que je suis devenu un très bon conducteur. Et jamais en état d'ébriété, s'il vous plait... Des bêtises, oui, mais avec modération. Sur la route, j'avais essayé de jeter un œil à l'intérieur de la voiture pour essayer de dénicher des détails propres à mon père. On ne connait une femme qu'en regardant l'intérieur de son sac à main, c'est la même chose pour les hommes avec leur voiture. Rien de particulier, cela renforce l'impression d'homme très secret et très énigmatique qu'il dégage. Même une fois assis tous les deux autour d'une bière, il a l'air radicalement différent de son petit frère. Noah n'est pas plus facile à cerner, son côté artiste le rend très... métaphorique à toute heure du jour et de la nuit. Cependant, la froideur détachée de William a de quoi mettre quiconque mal à l'aise, moi le premier. Je ne saurais être aussi calme et posé que lui, hyperactif jusqu'au bout des ongles. J'ai besoin de m'exprimer, d'être en mouvement et d'être occupé. A-t-il un jour été comme ça, lui aussi ? Qui sait. Ces choses-là sautent aussi une génération, peut-être que je tiens de mes grands-parents. Il faudra que j'en parle avec lui aussi, d'ailleurs. Je l'écoute avec une attention très soutenue, ne pouvant m'empêcher de sourire d'une façon peu discrète quand il affirme son célibat. Dans un sens, ça m'arrange, je n'aurais pas à composer avec une femme, nous pourrons aborder notre lien naissant de manière progressive sans nous soucier de qui que ce soit. À part peut-être Noah. "Mais ça t'empêche pas de séduire ici et là pour autant. J'comprends mieux pourquoi Noah m'a regardé bizarrement quand je lui ai dit que mon lit ressemblait souvent à un péage d'autoroute." S'il est très distant, William est l'archétype du séducteur. Et attention, j'ai bien dis séducteur, pas pervers. Il est classe, mesuré, il se dégage quelque chose d'animal et de maîtrisé chez lui. Un magnétisme que j'arrive à capter très vite pour m'en servir moi-même assez souvent. C'est un immense point commun que nous avons là, lui et moi. Je ne le juge pas, je ne cherche pas encore à tout connaître de sa vie privée, mais à voir la tête de l'étudiante en amphi tout à l'heure, il a l'air d'assurer à quarante ans. Ça m'amuse, c'est loin du modèle de père de famille bien installé, je trouve ça plus confortable vu notre situation actuelle. J'opine du chef quand il me parle de Noah, puis je tourne mon verre en regardant le liquide dorée qui bouge à l'intérieur. "Il tient beaucoup à toi, je l'ai vu tout de suite. J'crois que c'est pour ça qu'il n'a pas mis de temps à me reconnaître et à me laisser poser mes bagages chez lui. Je ne le connais pas encore très bien, mais quand je vois qu'un type passe son temps à aider les autres, j'ai l'impression que c'est pour compenser le fait qu'une autre personne ne s'occupe plus de lui." Mes paroles n'ont rien de blessant dans le sens où je lui confie ma façon d'analyser le comportement de mon oncle. Un type adorable mais fragile, j'ai vite appris à repérer ces personnalités dans le bidonville, afin d'éviter qu'ils ne se fassent bouffer par des gens malhonnêtes. Je lève mes yeux noisettes vers mon père en souriant. "J'espère que vous allez pouvoir recoller les morceaux, tous les deux. J'suis sûr qu'il en a besoin." Je vois une gorgée de bière en hochant la tête pour affirmer mon intégration à l'université. "Sur le campus, ça va. Après, j'ai encore beaucoup de mal à m'adapter à la vie en Amérique. Les coutumes ne sont pas les mêmes, le langage non plus, même si je parle anglais." Tous ces petits détails qui font que la culture américaine est unique en son genre, comme toutes les cultures, en un sens. La femme n'a pas la même place ici que chez moi, la religion non plus, je découvre lentement la société de consommation et parfois, j'ai peur de me retrouver noyé dans tant de nouveautés. "L'histoire, je trouve ça génial. Quand j'voyageais du Pakistant jusqu'en Inde, ou bien quand j'parlais avec des anciens du bidonville, j'aimais beaucoup écouter leurs histoires. Je ne comprenais pas tout, mais c'était une façon d'apprendre des autres, d'essayer de comprendre leurs points de vue, de m'intéresser à quelque chose qui me fasse mieux comprendre pourquoi la vie est faire ainsi. Ça m'a aidé à savoir quoi faire ou dire quand je suis arrivé en Inde, et ça m'aide aujourd'hui aux États-Unis, même si c'est pas tous les jours facile." J'ai beau être un type assez narcissique et égocentrique qui se soucie beaucoup de son apparence et de sa popularité, je mets à profit ma curiosité pour accroître mes connaissances. "J'adore étudier les religions. C'est quelque chose que je trouve fascinant, qu'il s'agisse du catholicisme, du bouddhisme, de l'Islam ou même les toutes petites croyances populaires de tribus africaines, ça régit les sociétés et les pensées. J'aimerai bien me spécialiser là-dedans." Il y a bien la société immobilière de mes parents adoptifs, mais je préfère laisser de vrais spécialistes la gérer à ma place. Je me contente d'engranger le bénéfice de mes actions majoritaires, pour le moment. "C'est pour ça aussi que t'as décidé d'être prof d'histoire ? T'as des périodes préférées ? Est-ce que tu fais du sport ?" Oui, je sais, la dernière question n'a rien à voir, mais si je ne la pose pas au moment où j'y pense, je vais l'oublier aussi rapidement. On finit par s'habituer à ce genre de comportement, je vous le jure. En attendant, je bois à nouveau une gorgée de bière en fronçant les sourcils, le goût est encore assez nouveau pour mon palais.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyDim 30 Juin - 12:53

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Kenzo & William



Entendre la remarque de Kenzo concernant le côté « gentil » de mon frère, ainsi que l’explication qui va avec me fit hausser les sourcils. Je restais assez sceptique quant à cela. Noah était déjà quelqu’un de très adorable, avant même que je parte pour l’armée. A l’époque, nous étions très proches, très complices, comme l’auraient été des jumeaux. Et pourtant, à ce moment là, il était déjà bon. Pour ma part, j’expliquais davantage son caractère comme une sorte d’équilibre. Deux fils. Un bon, et un mauvais. Il est clair que nous étions les deux extrêmes. Là où Noah était apprécié pour son côté angélique, j’étais pour ma part détesté pour mon côté démoniaque. On dit toujours qu’il y a souvent un enfant bon et un méchant dans une fratrie. J’en restais convaincu, notamment parce que mon petit frère et moi en étions la preuve vivante.

- Peut-être que c’est tout simplement un équilibre. Il est l’ange, je suis le démon. Il paraît que c’est courant dans les fratries. Il n’y à qu’à voir Zeus et Hadès, ou bien… Mufasa et Scar.

Et oui, la culture Disney est mondiale paraît-il…

- La différence, c’est que nous ne sommes pas rivaux pour autant.

Lorsqu’il me parle ensuite de coutumes américaines, je ne peux qu’acquiescer d’un hochement de tête. Effectivement, pour un étranger, il venait de se plonger dans le mode de vie excessif des états-uniens. Eux et leur société de consommation, leur sentiment de puissance, leur patriotisme exagéré, et j’en passe. Ils étaient déjà bien différents des anglais. Je n’avais d’ailleurs jamais vraiment apprécié la culture américaine. Si j’ai l’esprit ouvert et que ma vie m’a permis de rencontrer de nombreuses sociétés aux coutumes différentes des miennes, les Etats-Unis sont les seuls qui ne m’intéressent guère. Du petit peuple d’une partie de la forêt amazonienne à la culture japonaise, je me suis livré à la découverte de leurs mœurs en me donnant au jeu. Les américains, eux, avaient davantage tendance à m’exaspérer à voir tout en grand, à part leur bêtise.

En l’écoutant parler, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec ce que je peux aimer de l’Histoire. Et je suis surpris de comprendre que nous avons exactement le même discours. Comme lui, j’ai toujours fait preuve de curiosité. Contrairement aux autres matières où il fallait comprendre une méthode – ce qui restait trop simple à mes yeux et donc ennuyeux –, l’Histoire avait sa particularité. Pas de méthode. Il fallait écouter et enregistrer. J’avais ce besoin de comprendre pourquoi le monde était fait ainsi, pourquoi nous, les hommes, nous avons évolué de cette façon, pourquoi nous ne sommes pas tous identiques dans nos façons de faire, en fonction de notre position géographique, pourquoi nous ne vénérions pas le même dieu. Tellement de questions qui s’étaient présentées dans mon esprit depuis ma tendre enfance. J’avais toujours eu du mal avec ceux qui racontaient que telle population était bonne et l’autre mauvaise. Je désirais connaître chacun de leurs points de vue afin de me créer ma propre opinion, car je partais dans l’esprit que personne n’est totalement noire ou blanche. En somme, l’Histoire m’avait permis de me forger ma propre opinion sur de nombreux sujets, elle avait révélé quelques uns de mes traits de caractère.

- Oui, c’est pour tout ça que je suis devenu professeur d’Histoire. Je suis spécialisé en Histoire Contemporaine. Ca se complète bien avec l’économie et la politique.

Surtout, je suis agent du MI6, donc je dois rester informer. Ce travail requiert une très bonne connaissance de l’Histoire Contemporaine, ne serait-ce que pour connaître les tensions entre différents groupes de personnes ou pays.

- Mais je dois avouer que j’apprécie aussi beaucoup l’Histoire Ancienne. La mythologie m’a toujours rendu curieux, comme connaître la vie de tous ces peuples qui, aujourd’hui, n’existent plus ou très peu.

Je prends une nouvelle gorgée de ma bière et me remémorant sa dernière question. Si je fais du sport ? Quel est le rapport avec le reste ? Kenzo semble être un jeune homme hyperactif, du moins mentalement. Des centaines de questions doivent arriver en même temps dans son esprit, donc il doit vouloir les poser coûte que coûte, afin d’être sûr d’avoir une réponse. Dans le fond, c’est assez amusant, car ce comportement est souvent celui des enfants. Kenzo serait-il un enfant curieux de dix ans coincé dans le corps d’un homme de vingt-et-un ?

- J’ai toujours fait pas mal de sport. Ca a commencé avec le football. J’étais le capitaine de mon équipe.

J’avais toujours apprécié le football en tant que sport. Pourtant, je ne m’étais jamais intéressé aux équipes ou bien aux idoles des grands clubs. Pour tout avouer, j’ai toujours détesté ça. Rester devant un match à la télévision avec mon père m’embêtait, tant je n’y voyais pas d’intérêt. A mes yeux, le football était un sport magnifique, dégradé par l’image médiatique que l’on en fait maintenant. Je préférais de loin m’enfermer dans ma bulle, avec un ballon rond aux pieds. J’avais une bonne endurance, et ma rapidité m’avait propulsé en haut du classement.

- J’ai fait également du basketball, et toute sorte de sports de combat. Aujourd’hui, je me contente de faire du footing et de la musculation. Et toi, tu fais du sport ?

Je prends une nouvelle gorgée de ma bière. Mes yeux bleus se posent un instant sur Kenzo, que je dévisage un instant.

- Dis-moi, comment est-ce que tu as pu survivre dans les bidonvilles ? J’imagine qu’on ne t’a pas « recruté » dés le début.

Par « recruté », comprenez bien que je parle des proxénètes. Quoi qu’il en soit, je restais très curieux de la manière dont Kenzo avait fait pour se vivre dans cette misère.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyDim 30 Juin - 18:34

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En entendant l'explication de William sur la relation qu'il entretient avec Noah, c'est à mon tour de froncer les sourcils. D'une, je ne comprends pas bien sa dernière référence dans la mesure où je sais qu'il s'agit de personnages de Disney pour en avoir vaguement entendu parler, mais je n'en ai vu qu'un seul pour l'instant, c'est Aladdin. Ça fait partie des choses qu'il me reste à découvrir. Toutefois, j'identifie très bien sa référence mythologique. "C'est plutôt pessimiste pour toi. Hadès, tout seul au fond de son trou, c'est pas la joie." Ou comment supposer sans délicatesse de la vie de son paternel. L'art et la manière de mettre les pieds dans le plat ou tout prendre au premier degré. Clairement, la subtilité britannique devait être enfouie très profondément dans ma personnalité. Toutefois, quand je lui parle d'Histoire, j'observe une étincelle particulière dans son regard. Je suis ravi de constater que ses cours pourront peut-être nous amener à faire connaissance dans un milieu moins intimiste, moins fermé. Sans parvenir à cerner cet homme si mystérieux d'apparence, j'ai au moins compris qu'il est quelqu'un qui a besoin de temps pour éventuellement se mettre en confiance avec une autre personne, comme une sorte de loup solitaire difficile à apprivoiser. Parler de sujets plus généraux entre les conversations plus personnelles saura peut-être briser la glace. Je ne me fais pas d'illusion : il n'est pas encore arrivé le jour où je saurais tout de William Clives. Ce jour n'arrivera peut-être même jamais. Cependant, tous les moyens sont bons pour essayer de parvenir au résultat qui s'approche le plus de l'espoir que je nourris. Aujourd'hui, j'ai fais un bond en avant, il n'y a plus qu'à progresser petit pas par petit pas. Je ne m'aperçois même pas que j'ai posé ma joue dans le creux de ma main et mon coude sur la table, l'air captivé par le son de sa voix comme un enfant écouterait le conte de sa grand-mère au coin du feu. Enfin, d'après des images que j'ai vues, c'est comme ça que ça se présente. Spécialiste en histoire contemporaine et grand amateur d'histoire ancienne, je souris de façon assez large. "Les gens de cette époque basaient leur vie entière sur des rites et des croyances... mais au final, on se rend compte que ce pan de l'histoire de l'humanité vit encore aujourd'hui chez les peuplades les plus en marge du reste de la planète." Non, ceci n'est pas une blague ou une citation d'un livre, c'est réellement moi qui viens de pondre une telle phrase. Ça y est, j'ai réfléchi pour le reste de la soirée. Pour avoir vécu parmi des personnes qui n'ont presque rien pour subsister, j'avoue me sentir plus proche d'elles mentalement que des étudiants richissimes qu'on peut côtoyer à Berkeley. Je suis à présent très riche, j'ai rapidement apprivoisé la mode et il m'arrive souvent de faire preuve d'un caractère typique du mec narcissique et prétentieux au possible... Pourtant, au quotidien, je me satisfais de peu de choses. Vivre parmi dans la pauvreté extrême me permet de relativiser, voilà pourquoi j'adorerais vivre ne serait-ce que quelques mois parmi ces peuples inconnus au milieu d'une nature sauvage. Mon p'tit côté aventurier, comme disait ma mère lorsqu'elle me voyait crapahuter dans les montagnes du Pakistan. Je l'écoute me parler de sport, autre point que nous avons en commun. Le football, sport international. Je souris encore plus en constatant qu'il est sportif dans les actes plutôt qu'avec une télécommande à la main. "Capitaine, rien que ça ? Avec la tenue, les groupies et tout ?" Le pire, c'est que j'arrivais parfaitement bien à visualiser l'image du grand capitaine populaire, efficace et redoutable avec un ballon aux pieds. Il a l'esprit aiguisé de la compétition, ça se lit dans son regard bleu acier. Néanmoins, mon enthousiasme retombe quand il m'annonce qu'il ne se contente désormais plus que de musculation et de footing. La première chose qui me vient à l'esprit sort directement de mes lèvres. "C'est tout ? Par choix ou parce que tu t'sens trop vieux ?" À quarante ans passés, il y a des hommes qui préfère tourner à plus bas régime, mais lui, il a l'air pourtant très en forme. "On se fera une partie de foot ou de basket, un de ces jours, j'suis sûr que t'es pas encore aussi rouillé." Je vous jure qu'il s'agit d'un compliment, même si ça peut être considéré comme une vacherie. "J'ai fais un peu de football aussi, du basket un peu moins... En fait, je ne suis jamais allé en club officiel, etc., donc je connais mal les règles des sports que j'ai pu faire. Par contre, je pratique aussi footing et musculation au quotidien, quelques sports de combat et énormément de tir à l'arc." Pour le sport de combat, je n'avais jamais appris à frapper pour faire mal ou me défouler. En réalité, j'excellais dans l'art de parer, désarmer, défendre et me défendre moi-même. La violence m'avait traumatisé au point que les conflits me mettent terriblement mal à l'aise, malgré ce côté grande gueule que je dégage. "D'après les médecins, j'suis hyperactif. J'ai toujours besoin de bouger, de m'occuper, de me dépenser. Je m'ennuie très vite, j'ai parfois du mal à me concentrer. Pour ça, j'ai découvert le tir à l'arc. Ça me détend complètement, ça me calme et ça me pousse à me concentrer sur une seule chose à la fois. Sans vouloir me la péter, j'suis devenu une vraie bête aux épreuves de tir." lançais-je avec un fier sourire. "Mais pas les armes à feu, par contre. J'ai essayé une fois et même si je suis bon aussi, ça me fait... Enfin, j'aime pas ça." Pour tout dire, ça m'effraie, mais je suis trop orgueilleux pour lui dire. Ne serait-ce que voir une arme me fait trembler comme une brindille, le bruit sec des coups de feu me provoque même des nausées. C'est une phobie provoquée par une enfance exposée à la violence humaine dans ses pires horreurs. Dommage car, d'après certains, j'aurais de quoi faire un sniper impitoyable. Sa question ne me surprend pas, mais elle me fait légèrement baisser les yeux. Je déglutis puis je relève les yeux vers lui. "J'ai toujours été un étranger où que je sois, en quelque sorte. On m'avait pas bien intégré au Pakistan, je ne m'attendais pas à mieux en Inde, surtout que je ne comprenais rien à la langue." J'étais le fils d'anglais, le blond qui devait cacher sa chevelure pour apprendre à se fondre dans la masse. Nul ne s'étonnera de savoir que désormais, je cherche avant tout à me démarquer des autres. "Dès le début, j'suis tombé par hasard sur une fille de mon âge, elle s'appelait Talhia. Quand je dis tomber, c'est que je lui suis vraiment rentré dedans sans regarder où je mettais les pieds. Elle m'a entraîné dans le taudis où elle vivait avec sa mère, et elle a bien voulu m'accueillir. Son mari était mort un an ou deux avant, je crois que ça lui a fait du bien d'avoir un autre garçon. Du coup, j'ai vite appris à me débrouiller pour ramener à manger ou un peu d'argent quand j'étais chanceux. J'ai souvent volé sur les marchés, j'avais mes techniques pour ne pas me faire pincer. C'est mal, mais j'avais pas le choix : elles m'offraient un toit, il fallait bien que je les aide aussi." Je passe mon doigt sur le verre froid où se trouve la bière. "À Dharavi, on se marche vite les uns sur les autres, fallait faire attention. J'ai gardé profil bas pour qu'on m'accepte, j'aidais les gens pour qu'on me trouve utile à quelque chose. Mais plus ça allait et plus on manquait d'argent. J'suis tombé plusieurs fois malade à cause de quelques petites épidémies, mais faut croire que je suis solide." Je souris, plaisantin. En réalité, j'ai passé mon temps à bagarrer contre les microbes, la pauvreté, la vie. Sans fatiguer. Baisser les bras, c'est mourir. "Un jour, j'ai couché avec une femme de la ville. On s'était rencontrés dans la rue, elle devait avoir au moins trente ans. Le lendemain matin, elle m'a donné 1500 roupies indiennes. Ça doit faire... euh... un peu plus de vingt dollars ici. Sur le moment, j'ai pas compris pourquoi elle m'avait donné une telle fortune juste pour ce qu'on avait fait. Le soir, je me suis baladé dans les rues de Mumbai et là, j'ai croisé les regards qu'on me lançait. J'ai compris que je perdais mon temps et mon énergie dans tous ces petits boulots qui ne payaient pas. J'étais assez précoce, j'ai vite eu l'apparence d'un homme de seize ou dix-sept ans alors que c'était pas le cas. Du coup, c'est comme ça que ça a commencé." Même si cela pouvait paraître choquant vu le ton naturel que j'employais, ce n'était pas ainsi que je le voyais. C'était une nécessité, un besoin incontournable pour survivre et même vivre bien plus confortablement en un an que toutes les quatre dernières années réunies. Je regarde mon poignet et je soupire. Mon père adoptif est parvenu à faire effacer toutes les traces pouvant me relier au moindre commerce sexuel. Toutes sauf ce tatouage car je le lui avais interdit. "Tu peux me poser toutes les questions que tu veux, j'essaierai d'y répondre. Mais j'veux pas que tu parles de ça à qui que ce soit, et encore moins à Noah. Il est trop sensible, trop idéaliste, trop... Il comprendrait pas. Il se mettrait à me regarder avec des yeux de pitié, et j'veux plus jamais voir ce regard-là." Curieusement, je me sentais plus en confiance pour parler de ça avec William précisément car celui-ci est moins émotif. Plus terre-à-terre. Moins sensible. Je bois une gorgée de bière, à mon tour de tailler dans le vif. "Et toi, pourquoi t'as choisi d'aller dans l'armée ? Ça t'empêche pas de dormir d'avoir tué des gens ?" Ces questions peuvent paraître basiques, sans doute un peu puériles. Mais s'il observe mes yeux, il peut voir que je suis extrêmement sérieux. Logan Salaun avait mis un petit temps avant de m'apprivoiser, et il avait été le seul à y parvenir sur toute sa garnison. Les soldats m'effraient autant que leurs armes, mais j'aimerai comprendre les raisons de leur engagement. Ce que c'est de vivre avec des morts volontaires sur la conscience, même si leurs raisons sont bien sûr différentes.
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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyJeu 4 Juil - 12:33

Like father, like son
Kenzo & William



A la réflexion de Kenzo concernant la vie d’Hadès, je hausse les épaules avec un certain scepticisme. L’Olympe et les Enfers avaient pour parallèle la religion chrétienne avec son Paradis et son Enfer. Je savais clairement que quitte à choisir, je préférais me retrouver là où je pouvais user des sept péchés capitaux sans modération. Après, j’imagine que chacun à son point de vue sur la question, c’est pourquoi je ne cherche pas à répondre. Oui, je viens d’une famille particulièrement croyante, très pratiquante, et pourtant, si j’en ai reçu une éducation pointilleuse, j’ai toujours pensé autrement. Tellement de faits me paraissaient invraisemblables, et je ne comprenais pas pourquoi la religion de mon peuple serait plus crédible que celle des autres. A méditer. Mais à mes yeux, ils ne s’agissaient que de sectes qui ont marché.

- Effectivement, et ce sont certainement ces peuples qui sont les plus sages aujourd’hui, qui basent leur vie et leur communauté sur de réelles valeurs. Eux ne prônent aucune violence, ils connaissent l’humilité, le partage et le respect. Dans le fond, ce ne sont peut-être pas eux qui sont marginaux, mais bel et bien nous, car c’est nous qui avons fait évoluer notre monde à notre façon. Eux n’ont pas décidé de suivre le mouvement, ils sont restés comme tels. Donc tout dépend du point de vue dont l’on se place.

Etrangement, j’appréciais parler de ce genre de choses avec Kenzo. Ce n’est pas le type de sujet de conversation que l’on partage avec quiconque. Il s’exprime avec une aisance qui me laisse penser qu’il possède bien plus d’intelligence et de culture qu’il n’y laisse croire avec son image de populaire Don Juan à deux balles. Et j’imaginais sans aucune difficulté que nous serions capables d’avoir ce genre de discussion durant des heures, si nous en avions l’occasion. Dans le fond, j’étais comme lui à son âge.

Pourtant, notre conversation aborde des points plus ou moins sérieux également. Vient le thème du sport. Je lui faire part des diverses activités que j’ai pu avoir lorsque j’étais plus jeune, et notamment au lycée. Oui, j’étais le capitaine de l’équipe de football. « Clives » avait même été inscrit sur mon maillot blanc, en lettres bleus, avec le numéro sept. Je m’en souvenais parfaitement bien. D’ailleurs, cette tenue devait encore se trouver chez mes parents, quelque part dans un carton au grenier. Mais pour ce qui était des groupies, je ne me trouvais absolument pas intéressé. Si effectivement j’avais une certaine renommée et des filles qui craquaient sur moi, je n’avais jamais prêté mon regard aux superficielles qui semblent génétiquement conçues pour sortir avec des sportifs. Je préférais de loin les perturbatrices, celles qui n’avaient pas froid aux yeux, intelligentes et casse-cous.

- Les deux, j’imagine. Je n’ai plus le temps de m’adonner à autant de sport, et je ne vais pas me voiler la face, je n’ai plus vingt ans.

C’était d’ailleurs assez difficile à accepter. Le fait est qu’encore aujourd’hui, je suis un homme en forme, capable de prouesses physiques qui ne sont pas données à tout le monde. Et pourtant, je ne peux ignorer le fait qu’avec les années, j’avais un peu plus de mal à faire mes acrobaties. Mais c’est le rythme de la vie. Pour le moment, j’étais encore capable de me donner au maximum et d’être très bon dans mon travail. Quand ça ne sera plus le cas, là, je remettrais mon avenir en question.

- Très bien, ça peut-être toujours assez intéressant de voir la réaction des jeunes quand un plus vieux les bat.

Le plus important, c’est de participer ? Je n’étais absolument pas d’accord avec cette expression. Lorsque je participais à quelque chose, c’était dans le but de gagner. C’est pourquoi je me donnais toujours au maximum pour remporter la victoire, bien que la défaite ne fasse pas non plus de moi un mauvais perdant, bien au contraire. J’étais du genre à demander une revanche, à analyser la façon de jouer de l’autre, et à corriger mon jeu afin de le battre. Quoi qu’il en soit, j’avais reposé mon attention sur ses paroles. Le fait qu’il soit hyperactif m’arracha un léger sourire amusé, bien qu’à peine visible. Je l’avais été aussi. Encore aujourd’hui, mais cela c’était grandement calmé avec l’âge. Mais à l’époque, comme Kenzo, j’avais dû trouver un sport afin de me défouler et d’apprendre à me contrôler. C’est pourquoi j’avais choisi le combat.

Inutile de préciser que pour ma part, je maniais à la perfection les armes à feu, pour en avoir eu entre les mains dés l’âge de ma majorité. Mais si je ne souhaitais pas lui en faire part – bien qu’il le sache très certainement déjà –, c’est tout simplement parce qu’il faisait parti de ces gamins victimes de la guerre, à qui on avait arraché la famille. Et même si un soldat est censé tuer des cibles particulières et non pas innocentes, les points de vue pouvaient changer en fonction de son passé, et j’imaginais que Kenzo n’était pas particulièrement fier des militaires.

- Je ne lui dirais rien. Si un jour il doit le savoir, ça sera par toi.

Je savais garder ma langue, et je pouvais aisément comprendre que Kenzo ne souhaite pas que Noah soit au courant. Il est clair que mon frère s’empresserait de lui faire un câlin après l’avoir observer avec une pitié débordante en maudissant la société de consommation pendant que des gamins, dans des pays plus pauvres, sont obligés de se prostituer pour survivre. Je l’entendais de là.

- Et que sont devenues cette fille et sa mère ?

Ca pouvait paraître étrange que je m’y intéresse, mais dans la mesure où elles avaient été présentes dans la vie de mon fils pendant tant d’années, je me demandais bien ce qu’elles avaient pu devenir, alors que Kenzo avait visiblement eut davantage de chance.

- Il y a tellement de raisons qui m’ont poussé à devenir militaire. A l’époque, je détestais l’école. Je n’y faisais pas le moindre effort parce que je m’y ennuyais. Hyperactif aussi, j’étais intenable, impulsif et violent, si bien qu’il arrivait souvent que je m’énerve à une rapidité déconcertante et que j’agisse en conséquence. Devenir soldat, ça m’a permis d’être recadré et de me dépenser. J’avais besoin de consacrer une grande partie de mon temps au sport, et d’apprendre à respecter des règles. Donc on va dire que c’était avant tout une nécessité pour devenir un homme.

Pourtant, même encore aujourd’hui, on n’avait pas réussi à me dompter assez pour faire de moi un homme particulièrement obéissant. Je continuais à en faire à ma tête, même si clairement, je n’en étais plus à manquer de respect comme je savais si bien le faire avant.

- Et puis, je ne trouvais pas ma place dans ma vie d’avant. J’avais besoin de me sentir utile, de servir à quelque chose, sans pour autant être connu de tous pour mes actes. Quand on est en quelque sorte perdu dans un monde qui nous semble étranger, on a tendance à vouloir faire parti d’un groupe soudé, de posséder une identité commune et de s’y investir corps et âmes. Et clairement, l’idée d’être là où l’Histoire se fait, ça a également beaucoup joué.

Je n’avais même pas cité toutes les raisons qui m’avaient poussé à devenir militaire, mais ce qui était sûr, en revanche, c’est que ça avait été ma voie. Servir une nation dans une sorte d’anonymat nourrit de grandes valeurs. Et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui encore, je m’investissais totalement dans la sécurité de l’Angleterre.

- Sache que dans l’armée, nous avons des consignes précises. On ne tue pas n’importe qui, pour le plaisir, mais bel et bien des cibles distinctes. Je dois même avouer que c’est jouissif d’ôter la vie à des hommes qui s’en prennent à des innocents – tout âge confondu – pour instaurer leur pouvoir, ou bien qui arrachent des enfants à leur famille et pour rien au monde je ne connaîtrais le regret par rapport à cela.


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MessageSujet: Re: « Like father, like son. » « Like father, like son. » - Page 3 EmptyVen 5 Juil - 16:31

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Outre le fait que mon interlocuteur soit mon père biologique, c'est précisément pour ce genre de discussion que j'ai choisi d'œuvrer dans le domaine de l'histoire. La superficialité m'intéresse autant en ce sens que je peux y trouver toute la simplicité d'une vie qui m'a parue trop sérieuse et trop dramatique, mais j'apprécie de me poser de temps en temps avec une personne qui vaille la peine qu'on discute avec elle. Si possible, pas un ami proche, j'ai pas envie de passer pour une tête d'ampoule. Avec mon père, alias mon professeur principal, ce sera parfait. Je voulais aussi qu'il comprenne que je n'avais pas choisi l'histoire juste en apprenant qu'il l'enseignerait à Berkeley. D'une part, je ne le savais pas à l'époque, et d'autre part, je n'aimais pas choisir une voie aussi importante juste pour faire plaisir à quelqu'un. Je souhaite me faire intégrer, mais pas à n'importe quel prix. Cela m'amuse de voir que sur le plan physique, William est parfaitement conscient de son âge. Je ne me moque pas, au contraire, j'apprécie. Il reste encore jeune malgré mes boutades, mais il sait qu'il n'a par exemple plus le même âge que moi : vaillant, mais pas idiot. Je devine qu'il doit certainement être quelqu'un qui s'adapte assez vite pour combler ses manques par des ruses plus fines que des personnes plus jeunes que lui. On perd en peps, mais on gagne en expérience. Je pouffe de rire en ce qui concerne sa soi-disant future victoire. "Et présomptueux, avec ça. Mon pauvre, si tu gagnes, c'est seulement parce que je préfère épargner les personnes en difficulté." Pourtant, je lis dans son regard que nous entretenons un même esprit de compétition. Dieu sait que j'avais eu besoin d'avoir un mental pareil pour m'arracher à tout ce que la vie m'a imposé de pire. Survivre, ce n'était pas suffisant : il fallait que je me pousse à bout pour parvenir à vivre d'une manière un peu plus agréable que la seule survie, autrement je n'aurais pas réussi à m'en sortir. À ne pas laisser la moindre maladie m'affaiblir, ne pas laisser la faim me ralentir. J'ai appris à adapter mon corps et mon mental pour ne pas fonctionner à plein régime lorsque ce n'était pas utile. C'est pour cette raison que je m'amuse beaucoup de voir les étudiants de Berkeley déprimer à la moindre petite bricole, se plaindre du moindre petit mal de dos, de fatiguer en portant un sac de cours... J'en jetterai bien un ou deux dans le périple que j'avais vécu, et avec huit à six ans de moins. Juste pour le fun. Après lui avoir parlé de la manière dont j'avais vécu dans les bidonvilles et dans le milieu de la prostitution, j'acquiesce avec un sourire reconnaissant quand il me donne sa parole de ne jamais en dire un mot à Noah. Et il a compris pourquoi. J'adore mon oncle, ce n'est pas le problème, et j'apprécie de parler longuement avec lui. Mais j'ai assez rapidement cerné le personnage, à commencer par sa sensibilité exacerbée. "En fait, le jour où il a tenté un massage cardiaque sur un hérisson dans le jardin, je me suis dit qu'il serait sans doute un peu trop fleur bleue pour comprendre sans faire dans le mélodrame." En d'autres termes, je préfère largement la froideur détachée de William dans des moments pareils. J'adore être cajolé, mais je ne veux pas être pris en pitié vis-à-vis de mon passé. C'est même pour ça que je n'en parle à personne. Je veux qu'on s'arrête à une image de playboy superficiel. Quand il me parle de Thalia et de sa mère, je fronce un peu les sourcils en me massant la nuque. "Je ne sais pas. La dernière fois que je les ai vues, c'était le soir avant mon départ pour les États-Unis. Je me suis glissé chez elles pendant qu'elles dormaient et j'ai laissé une somme d'argent assez importante sur la table de chevet de Thalia. J'avais dit que je les aiderai, alors je leur ai donné un coup de pouce. J'espère que ça les aidera, même si en Inde, on est souvent condamné à une caste. J'ai de l'argent et comme je ne l'utilise pas tout le temps, je préfère qu'il serve à quelqu'un au lieu de dormir dans une banque." Malgré mon tempérament narcissique, ce goût pour les belles choses et un statut qui pourrait m'approcher de tous ces gosses de riche qu'on croise en Californie, j'ai gardé les réflexes de l'enfant des rues. Quand une chose ne me sert pas, ça servira forcément à quelqu'un d'autre. Il en va de même pour l'argent. Je termine ma bière et je l'écoute me parler de son expérience de militaire, de ses motivations. J'en parlais peu, voire jamais, à Logan car je sais qu'il a fait son possible pour oublier cette partie de sa vie. En revanche, j'ai un pressentiment étrange vis-à-vis de William. Il dégage cette aura familière du soldat dans l'âme, comme s'il n'avait pas totalement abandonné ce statut. En réalité, il s'est engagé dans l'armée pour apprendre la discipline, je trouve ça fascinant. Lui aussi était hyperactif, mais au point de être violent par moments. Ça, par contre, c'est quelque chose qui ne m'est jamais arrivé et qui, je l'espère, ne m'arrivera jamais. Je découvre un homme en face de moi qui a agi parce qu'il voulait se consacrer entièrement à sa nation. Pas un extrémiste fanatique comme j'ai pu en voir, juste un homme qui veut se sentir utile. Je détourne le regard un instant. "Les soldats, c'est utile. Après, il faut qu'ils soient utilisés comme il faut." Je n'aime pas cette idée d'être une sorte d'outil dans les mains d'un dirigeant. J'ai grandi dans l'indépendance et la solitude, j'ai fini par m'y habituer. Survivre en étant le seul à avoir le droit de me donner des ordres. Quand j'étais petit, je rêvais des soldats, comme les américains avaient leurs super-héros. Mais ils ne venaient jamais quand nous en avions besoin. Ou trop tard. En étudiant l'Histoire, j'ai réalisé que bien d'autres pays rencontrent des problèmes au moins aussi graves, mais en pleine enfance sans système scolaire, on ne se rend pas compte du nombre de conflits mondiaux nécessitant le soutien des armées. Je suis presque choqué de l'entendre dire qu'on peut éprouver du plaisir à retirer la vie à des êtres qui ont fait du mal à des innocents. Sa détermination, c'est précisément ce qui m'effraie le plus chez les soldats. J'agrippe mon verre nerveusement, je détourne les yeux, je déglutis. Bref, je n'en mène pas large. En même temps, j'ai une réponse honnête. L'image de William, debout au-dessus d'un cadavre, insensible, me frappe en pleine tête. "D'accord... Mais tu crois que c'est vraiment la solution ? Tuer ? J'ai toujours pensé que ça provoquait le désir de vengeance et que ça finit par être un engrenage sans fin." Avec les talibans, c'est ainsi que je l'avais vécu. Un ou deux morts dans leur camp, à quoi bon ? Il y en aurait toujours pour revenir et ôter la vie à d'autres. Je ne prônais pas la soumission pour autant, mais l'acte de tuerie m'avait profondément traumatisé. "J'dois être un peu idéaliste, c'est tout." Terrorisé aussi, je m'aperçois que j'ai les doigts qui tremblent. J'enfouis rapidement mes mains sous la table et je soupire en retrouvant une contenance. "Enfin maintenant, t'es prof d'histoire, c'est plus tranquille, comme vie." Si j'avais su... "Tu t'entendais comment avec tes parents ? Après Maman, t'as connu quand même une autre femme parmi toutes tes conquêtes passagères, ou pas ?" Changer de sujet, et vite.
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