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« Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! »

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MessageSujet: « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » EmptyVen 15 Mar - 21:00



"Tiens, j'te pique une clope, il m'en reste plus. J'irais m'acheter un paquet quand on sera arrivés." Dans la voiture de mon père, sur la route vers la station de ski. Cette semaine en montagne survient juste après notre voyage en France, une semaine entre Paris et la Bretagne. Le retour aux sources idéal. J'y avais retrouvé précisément ce qu'il me manquait pour que l'inspiration artistique refasse son apparition. Deux toiles étaient nées : la première, une scène de vie au bord de la Seine, Logan et Cheyenne tenant la main aux jumeaux tandis que Cheyenne marchait avec la poussette de mon futur petit frère. Une scène peinte dans un style impressionniste tandis que le ciel clair et délicatement nuageux laissait transparaître le visage bienveillant d'une femme et d'un enfant aux traits indistincts. Tout le monde ne pourrait pas comprendre ces symboles, mais je m'en moque. C'est le premier tableau que j'arrive enfin à peindre depuis ce dramatique événement mêlant kidnapping, marché noir, risque de mort, prison et handicap. J'avais enfin tourné la page sur le plan artistique avec la seconde toile, un paysage breton d'une mer déchaînée frappant un phare isolé à quelques mètres des falaises constellées de bruyère. Les sources, l'émotion brute comme je l'aime. J'étais de meilleure humeur depuis notre retour de notre cher pays natal et il ne me tardait désormais plus que de faire connaissance avec mon futur frère qui dormait encore paisiblement dans le ventre de Cheyenne. J'avais même réussi à m'arranger pour avoir un chalet en compagnie de James... Chose qui n'était pas tout à fait pour réjouir mon père. "Arrêtes de tirer cette tête, j'te rappelle quand même que c'est aussi grâce à lui que tu m'as retrouvé en un seul morceau." J'entends un grommellement, suivi d'une réflexion faite à lui-même selon laquelle mon chalet est voisin à celui qu'il partage entre autres avec Joe et Noah. En gros, Monsieur Salaun pourra jouer les surveillants étouffants si l'envie lui en prend. En réalité, ce n'est absolument pas James qui m'inquiète, ni même son correspondant. La seule personne qui m'inquiète, c'est ma correspondante, Grace. Plus aristocrate que la famille de Windsor, c'est une véritable princesse anglaise que je dois accompagner depuis son arrivée à Berkeley. Elle est snob, hautaine, capricieuse, méprisante, critique, acerbe, froide, beaucoup trop réfléchie et particulièrement vicieuse dans ses moqueries. Je ne suis pas de son rang social, je ne serai jamais un aristocrate et, par conséquent, je ne suis qu'un misérable cafard à ses yeux. Ce genre d'homme qu'elle doit balayer d'un battement de cils. Chaque moment en sa présence est un calvaire que je me dois d'endurer, mais pas sans répliquer. Je me montre sarcastique, mauvais, cassant et encore plus grognon que je le suis habituellement. Juste pour lui déplaire, je songe déjà à pousser le vice de la vulgarité à son paroxysme, ne serait-ce que pour l'agacer. Accroches-toi, Grace, tu vas cohabiter avec le pire beauf de la création. Acteur de formation, j'excelle dans cette matière sans me vanter, c'est de famille. Et ce rôle, je le tiens. James risque fort d'être surpris... Quant à son correspondant, je ne le connais pas, donc rien de dérangeant à avoir l'air déplacé. Je ne serai aimable qu'avec lui et son correspondant tout au plus. La Lady, elle, elle pourra aller se faire voir. Lorsque nous arrivons à la station et aux chalets, je descend de la voiture et doit à nouveau faire face aux grandes recommandations paternelles sur la sécurité au ski. Effectivement, maintenant que je ne suis plus en fauteuil et je marche à nouveau normalement, il faudrait éviter qu'une mauvaise chute vienne entacher le séjour. Cependant, son trop plein de protection tend à m'arracher un ricanement blasé alors que je m'éloigne en direction de mon chalet voisin du sien. Nous sommes les premiers arrivés.
A l'intérieur, je découvre du luxe à outrance, le genre de séjour que je ne pourrais jamais me payer par mes propres moyens, c'est certain. Néanmoins, tout ce clinquant et cette richesse ne me fait pas non plus grimper au plafond, je n'attache que très peu d'importance au matériel. Ce que j'apprécie, en revanche, c'est le raffinement de la décoration d'intérieur. Splendide. Je prends la cigarette que je m'étais mise sur l'oreille puis je l'allume. Quoi ? On n'a pas le droit de fumer à l'intérieur ? Sorry, I' don't speak English. J'ouvre la baie vitrée pour dissiper l'odeur, tout en jetant un œil sur la cuisine. Qu'on se le dise : JE cuisine pendant le séjour. Sauf pour Grace. Tandis que je souffle la fumée de ma cigarette après avoir débarrassé ma valise dans la commode d'une des chambres - celle qui sera donc la mienne, en l'occurrence - je tourne la tête et j'aperçois la porte qui s'ouvre sur une personne, un des colocataires du chalet.

Voilà les enfants :look: A vous de poster, dans l'ordre que vous préférez :mimi:
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MessageSujet: Re: « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » EmptySam 16 Mar - 13:37

Je regrettai déjà d’avoir choisi ce moyen de transport. Des bus avaient été mis à notre disposition afin que nous puissions nous rendre dans cette fameuse station de ski, très prisée, ce qui pour moi s’annonçait de très très très bonne augure. J’étais restée un moment devant ma penderie, le regard vague, sans savoir ce que je devais emporter. Assisterions-nous à des galas ? Ferions-nous des excursions pour survoler les stations et admirer le paysage depuis un jet ? Je ne savais pas réellement de quoi seraient meublées mes journées c’est pourquoi, par précaution, mes vêtements les plus chauds retinrent mon attention ainsi que quelques tenues plus exotiques dans ce monde d’immaculé blanc. J’étais, je l’avoue, assez emballée par cette expédition. La neige n’était synonyme que de gerçures et autres calvaires de par chez moi mais ici, j’espérais m’adonner à ce qu’ils nomment le ski. Cet échange s’annonçait enfin à la hauteur de mes attentes, seul point noir à mon tableau mais aussi la raison de ma venue…toujours le programme d’échange. Si je pouvais jouir des bienfaits de la saison hivernale, je devais également compter sur mon correspondant pour partager mon séjour. Il faut croire que nous étions pieds et poings liés sans l’avoir demandé. Un soupir aussi glacé que mes pensées s’extirpa d’entre mes lèvres, s’il pouvait tomber dans une crevasse et ne plus en revenir, mes supplications auront été exaucées. Suis-je femme à souhaiter le malheur d’autrui ? Certes non. A défaut d’un trou, qu’il se trouve une donzelle à cueillir, il serait planté à longueur de temps à son chevet et je pourrais profiter de ces vacances. Quant aux autres colocataires, ils seraient probablement plus humains et ne disposeraient point d’une pierre à la place du cœur. Ces espoirs secrets réchauffèrent mes mains déjà rougies par le froid. La température avait chuté et les paysages avaient changé. Je redevenais la petite fille qui s’extasie pour un rien. A travers le carreau du bus, je lorgnais avec envie les sentiers enneigés, les arbres aux cimes vertigineuses et bientôt, la station qui s’annonçait elle aussi vertigineuse. Je reconnaissais le raffinement et le luxe des grands de ce monde, on ne nous avait pas envoyés n’importe où. Un grand sourire se dessinait déjà sur mes lèvres, sans que je m’en aperçoive, j’étais même dans les premiers à quitter mon siège pour se diriger vers nos chalets. J’avais été informée que nous résidions au sein du chalet portant le numéro 9, c’est donc vers celui-ci que je m’avançais. La façade me comblait déjà, aussi pittoresque que majestueuse. Je poussais la porte avec ferveur tout en m’assurant de ne point passer pour une petite sauvage excitée par un peu de poudreuse. J’essuyais mes bottes sur le paillasson prévu à cet effet et je refermais la porte, respirant avec bonheur l’ambiance feutrée qui m’entourait. Un feu frétillait, j’en mettrais ma main à couper, cette odeur si familière me rappelait le foyer familial. Les boiseries ornant les lieux m’insufflent un sentiment de profonde béatitude jusqu’à ce que je tombe nez à nez avec le visage de Sieur Kilian. Les muscles de mon visage se crispent et j’aurai presque envie de sortir les griffes. Hélas, les nombreuses valises que j’ai apporté moi-même ne vont pas, comme par enchantement dans cette scène mythique de Merlin l’Enchanteur du très ingénieux Walt Disney, se mettre à se déhancher en cadence pour se hisser jusqu’à ma chambre. Alors, après mûre réflexion, je décidai d’être aimable, ce qui m’en coûte. Que je sois consumée sur place pour avoir prononcé quelques braves paroles à ce mufle sans goût, à l’air idiot et à la démarche hippopotamesque. J’aurai apprécié qu’il soit plus en chair pour que mes railleries soient fondées. Néanmoins, il était bigrement parfait pour quelqu’un d’aussi odieux. Je dénudai donc mon cou, ôtant l’immense écharpe qui s’y enroulait précédemment et la déposai sur le porte-manteau, l’air de rien. Par contre, un obstacle se dressait face à moi, comment devais-je le saluer ? La bise est de vigueur dans mes coutumes nous imaginer joue contre joue m’était insupportable. Je me contentais donc d’incliner poliment la tête en ajoutant : « La ponctualité semble être l’une des qualités que tu possèdes, chose que je ne soupçonnais pas. » Comment désamorcer la bombe sans qu’il me liquéfie de son regard ? Nous étions seuls. A l’aide, quelqu’un, qu’une autre personne arrive. Mais pour l’heure, je demandai, très simplement, sans arrières pensées même, chose rare en sa compagnie : « Comment se porte mon correspondant depuis notre dernière rencontre ? Je suppose qu’il est difficile de concevoir ce séjour en ma compagnie donc nous serons d’accord sur ce point, moins nous nous croiserons, mieux nous nous porterons. Je te propose d’établir un roulement, qu’en dis-tu ? ». Ne nous voilons pas la face, très cher. J’avais raison. Je ne propose pas dans ça dans l’espoir de t’attaquer mais plus car j’ai réellement envie de profiter de mon séjour sans être à chaque instant tiraillée par mes envies de meurtre.
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MessageSujet: Re: « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » « Tu fais un boulot formidable pendant que moi, je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée ! » EmptySam 16 Mar - 19:06


Tu fais un boulot formidable pendant que moi,
je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent
des crêpes au sucre toute la journée !
« Deidi, s’te plaiiittt !!! » « Non, ma puce, je regrette, c’est impossible. » « Mais pourrquoooii ? » Le miaulement de notre chat n’aurait pas été plus plaintif que la voix de ma fille sur le moment. Ce pourquoi, je m’empressai de la prendre dans mes bras en souriant. « Parce que, ce ne sont pas vraiment des vacances. Je vais là-bas en tant que professeur, tu comprends ? Il faut que je les surveille, pour qu’ils ne fassent pas de bêtises. » Louna cligna des yeux, une fois. Deux fois. Avant de se mettre à bouder et d’entourer mon cou de ses mains. Elle agissait toujours ainsi lorsqu’elle se mettait à bouder. Cela ne durait généralement pas plus d’une minute ou deux, le temps qu’elle réfléchisse, et ne prenne une décision. « Bon, d’accord. Mais je veux un cadeau quand tu reviendras. » « Tu veux? Vraiment ? Et qu’est-ce que tu feras si je ne te rapporte rien ? » lui demandai-je avec un grand sourire taquin, mes yeux dans les siens. « Beenn… je mangerai plus, voilà ! Et je te ferai plus jamais de bisous et j’irai plus à l’école non plus ! » Parce qu’évidemment, toutes ces décisions ne dépendaient que d’elle et d’elle seule. « Mais oui mon ange, dans ce cas, Deidi te promet de te rapporter un cadeau quand il rentrera. » L’embrassant sur le sommet du crâne, après un dernier au revoir qui se solde par de nouveaux câlins, je dépose ma fille sur son lit, lui sourit une fois encore, avant de m’éloigner en direction du hall, après avoir refermé la porte de sa chambre derrière moi. « Alfred, au moindre problème… » Mon majordome hoche la tête, d’un air convaincu des tâches parfaitement accomplies lorsqu’il s’en occupe personnellement. « Oui monsieur, je vous appelle immédiatement. » « Merci Alfred. » L’une des seules personnes sur laquelle je peux réellement compter et qui ne fera jamais faux bond. « Amusez-vous bien. » Petite touche d’humour en quittant le château, tandis qu’Alfred hausse un sourcil, blasé. S’amuser avec une fille de 7 ans qui ne trouve rien de mieux à faire que de peindre le chat en rose bonbon, de faire porter des tutus à Gauthier, l’un de mes ‘homme de main’ ou à jouer à cache à cache avec Alfred qui se fait un sang d’encre, c’est vrai que c’est un plaisir rare. Le genre de plaisir dont on se passerait volontiers, si vous voulez mon avis.

Deux heures plus tard, et me voilà garé dans le parking privé de la station de ski. Je mets encore dix minutes avant de m’informer du numéro de chalet que l’on m’a attribué, avant de m’y rendre, un brin anxieux à l’idée de découvrir qui sont mes colocataires. Tant qu’il ne s’agissait pas d’étudiants à moitié décérébrés qui buvaient de l’alcool en guise de petit déjeuner ou ne trouvaient rien de mieux à faire que dévaler les pentes de ski à la vitesse de la lumière dans l’espoir que la stupidité leur donne des ailes, j’étais sauvé. En parlant de fléau … « Tiens, tiens Salaun fait son entrée... » Le père de Kilian. Un type borné et particulièrement grognon que j’aimais à comparer à un ours mal léché. Nous ne nous étions jamais entendus. Pas seulement parce que j’étais Irlandais et lui Breton, mais en raison d’une vieille histoire qui s’était passée, et qui concernait ma relation avec son fils unique. Sourire en diable sur les lèvres, je me souviens alors du nom que le directeur de la station m’avait donné lorsque j’avais mentionné mon propre patronyme. Que je partagerais le chalet avec un certain Breton. Sur le moment, je n’avais pas tilté, mais maintenant que je l’avais en face de moi… Si c’était lui mon colocataire, autant me loger tout de suite une balle dans la tête avant d’avoir des envies de meurtre, ça irait tellement plus vite. Au lieu de ça, je le vois monter une à une les marches des escaliers d’un autre chalet, sans jamais cesser de me dévisager. Un problème, Salaun ? Une petite minute. « Comment va ton fils, à propos ? » Provocateur, moi ? Allons bon, vous vous faîtes des idées ! Je viens de comprendre. Des bretons, il ne devait pas y en avoir cinquante dans le coin. Et si je ne partageais pas le chalet avec le père, ce devait donc être avec … « Je lui passerai ton bonjour. » ajoutai-je pour finir en poussant la porte d’entrée. Je sens que ces vacances vont être amusantes en tous points, allez savoir pourquoi.
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Cigarette coincée entre les lèvres, je tourne la tête vers la porte d'entrée et j'aperçois le visage de Grace dans l’entrebâillement. A-t-elle entendu le soupir blasé qui a accompagné la fumée s'échappant de ma bouche ? Mettons-nous d'accord : je ne me montre insupportable, beauf', et déplacé seulement parce qu'elle ma catégorisé comme tel. Plus on veut me descendre en flèche et moins je fais d'effort pour redresser la barre, partant du principe que je n'ai rien à prouver sur mon éducation. Certes, je ne serai jamais l'un de ces Lords qui ont dû rythmer son quotidien en Angleterre, mais je suis un jeune homme tout de même respectable. Enfin, je crois. Disons qu'il y a pire. Pourtant, même si toutes les fibres de mon être semblent exécrer la présence de Dame Bridgeston, je ne peux m'empêcher d'être étrangement fasciné par ce qu'elle dégage. L'allure, la prestance, le regard, le port de tête, le vocabulaire. Aucune vulgarité, elle est le parangon d'une aristocratie que je pensais disparue depuis au moins un siècle entier. Une poupée de porcelaine méprisant le bas-monde qui, d'aventure, pose un regard salissant sur sa silhouette pure de toute imperfection. Mon orgueil breton et mon esprit de contradiction me poussent à ne surtout pas lui faire savoir ce genre de choses et se complait dans la haine pure et simple, mais en réalité, les nuances sont bien plus prononcées que je ne le souhaiterai. Je vois quelques bagages chargés faire leur apparition dans le chalet, de concert avec ma correspondante. Mes mâchoires semblent se contracter et, pourtant, je présume déjà qu'elle va tenter de m'amadouer uniquement pour que j'ai la gentillesse de porter son chargement jusque dans la chambre qu'elle occupera... n'oublions pas que Grace n'a rien d'une idiote, c'est même tout l'inverse. "Bonjour, Grace." répondis-je en toute sobriété, éludant ce qui s'apparente presque à un compliment de sa part. Nous sommes là pour nous supporter, pas pour nous apprécier. Moi, une tête de mule ? Plutôt deux fois qu'une. Quand je décide de faire ma mauvaise tête, je ne la fais jamais à moitié. Je ne réponds pas à sa question dans un premier temps, partant du principe qu'elle s'intéresse à moi par pure politesse et non par intérêt, mais je n'en reste pas moins attentif à sa proposition. Je tire sur ma clope en soufflant la fumée vers la baie vitrée entrouverte et je la regarde de loin... pour la première fois depuis le début de l'échange, je suis presque d'accord avec elle. Moins nous nous verrons, mieux nous nous porterons. "J'trouve le principe intéressant. Malheureusement, il va y avoir un hic. Il n'y a que deux chambres doubles, j'ai donc le plaisir de t'annoncer que nous allons devoir au minimum partager la même piaule pendant dix jours." Il manque juste une bonne petite musique dramatique pour pousser l'effet de surprise à son paroxysme, j'imagine déjà l'Anglaise se liquéfier sur place. Elle, partager non seulement la chambre d'un homme, mais en plus d'un manant sans savoir-vivre apparent ? Finalement, même si ça me coûte de partager le même oxygène qu'elle, je me réjouis d'avance de la voir contrainte à se plier aux règles de la cohabitation. "Sauf si tu préfères dormir sur le canapé, évidemment." Ca, jamais. Jamais elle ne daignerai reposer sur un vulgaire divan... et pour mon dos en rétablissement, je dois dormir dans un lit au matelas impeccable. Je la laisse méditer sur la catastrophe qui vient de ruiner ses plans de mise à l'écart diplomatique, puisque James fait enfin son apparition. Je contourne Grace puis vient l'accueillir en le serrant assez chaleureusement contre moi, déposant deux bises sur ses joues. On est loin du bonjour glacial à Grace qui s'est échappé presque à contrecoeur de mes lèvres pincées. J'en profite pour écraser mon mégot dans le cendrier de l'entrée et, au passage, j'aperçois la silhouette de mon père à l'extérieur, sur la terrasse de son propre chalet. S'il sort des jumelles, je l'étrangle à mains nues. Après lui avoir dédié une moue exaspérée, je claque la porte derrière l'Irlandais et décide de faire les présentations. "Grace, voici James O'Malley, professeur de commerce international à Berkeley, businessman et ami. James, je te présente ma correspondante, Mademoiselle Merveilleuse en personne." achevai-je sur un ton purement cynique en désignant vaguement la jeune femme d'un mouvement de tête. Te voilà dans le bain, cher ami, bienvenue dans la fosse aux lions. "Si elle a l'air hébété, c'est tout à fait normal, elle vient de réaliser qu'elle va passer les dix prochaines nuits dans la même chambre que moi. Dieu merci, ce ne sera pas dans le même lit." Deuxième service, le ton est donné. "James, ton colocataire ou correspondant devrait arriver sous peu ? Est-ce que Sa Majesté Bridgeston souhaite que j'emmène ses valises dans notre chambre ?" J'insiste sur le "notre" juste pour lui taper sur le système, je le reconnais.
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Lady Bridgeston, vous êtes en partance pour une escale des plus féériques où la neige pourra combler la moindre de vos envies et les immaculés sapins transcender votre horizon. Les ailes d’un prompt paradis pourraient s’offrir à vous s’il ne fallait compter avec ce moustique de correspondant. Voilà le discours qu’on aurait pu me servir si j’avais été confortablement installée en première classe. L’atterrissage, plus que mouvementé, me déplaisait au plus haut point. J’aurais souhaité ne jamais mettre les pieds en ce lieu. L’image d’un charmant Stewart se dissipait pour ne laisser que celle de Kilian, crachant des flammes à chacune de ses paroles. J’espère que ma déconfiture ne put se lire sur mon visage car je sentais les moindres cellules de mon corps fondre sur place pour devenir neige. Si j’avais été capable de magie, il me serait poussé des ailes de harpies et des dents aussi pointues que celles d’un sabre. Il ne resterait alors, pour l’heure, que des morceaux saignants de ce cher Salaun en guise de nouvelle décoration. JE TE HAIS, PRENDS-TOI ÇA DANS TA FACE SALE PETIT VERMISSEAU ! Hélas, je devais contenir mes envies de le frapper jusqu’à ce que mort s’en suive. Au lieu de ça, j’essayais d’esquisser mon sourire le plus humble qui se transformait déjà en rictus maléfique. « Je…Je ne suis pas coutumière de ce genre d’expériences. Chez moi, on ne mélange pas les serviettes et les torchons. » J’étais l’innocente et pure serviette tandis que tu resterais le sombre, sale et bon aux ordures torchon. Mais sérieusement, j’allais partager ma chambre avec un homme et un inconnu en plus ? Qu’on m’en préserve. J’avais déjà partagé mon lit mais guère ma chambre, ces deux choses sont hautement différentes selon moi. Je cherchai un point d’ancrage dans cette pièce qui, étrangement, ne me paraissait plus aussi agréable à vivre. Je tombais sur la tête d’un animal empaillé, bévue et grande faute de goût. Pauvre bête, elle avait été prise au piège comme je l’étais désormais. Heureusement, comme pour me sauver des griffes de ce monstre, un troisième colocataire apparut dans mon champ de vision. Pour sûr, il n’avait rien à voir avec Kilian. Tout en prestance et manière, il m’apparaissait comme un lopin de terre au milieu de l’océan. J’inclinais respectueusement la tête et déchantai à nouveau lorsque mon correspondant se jeta sur lui. Il était d’une telle froideur en ma compagnie mais, suite à l’apparition de cet homme, il se comportait comme un jeune chiot plein de mimiques face à son maître. J’avais envie de rire, la comparaison me plaisait assez, suite à tout ce qu’il me faisait subir. J’eus presque envie de me comporter en créature civilisée et de tendre ma main vers cet inconnu, comme toutes mes convenances l’exigent. Néanmoins, je devais me méfier. Qui se ressemble s’assemble alors…Kilian, tu me m’auras point. Au lieu de cela, tout en finesse, je répondis poliment à nos présentations. « Je suis enchantée de faire votre connaissance Mister O’Malley. Mon nom n’est guère Merveilleuse comme l’a souligné Kilian mais Bridgeston. J’espère que votre trajet jusqu’ici s’est agréablement déroulé ? ». Au moins pouvais-je reprendre les rênes face à quelqu’un qui ne me détestait pas, ou du moins, pas encore. Kilian se ferait une joie de déblatérer derrière mon dos, j’en suis consciente. Je pivotais alors en direction de mon mal aimé correspondant, maintenant son regard bien qu’inquiète de la suite des évènements. « Je ne suis pas hébétée, juste surprise. Comme je le disais à Kilian avant votre arrivée, je n’ai pas l’habitude de partager ma chambre. On est à l’abri de ce genre de coutume lorsqu’on vient d’une famille conservatrice anglaise. Cependant, je suis plutôt heureuse de partager ma chambre, après tout, le but étant de resserrer les liens entre correspondants. Nous pourrons donc mieux apprendre à nous connaître Kilian. » J’en salivais d’avance. J’allais lui rendre ses nuits impossibles tant et si bien qu’il fuirait. Je serai incapable de dormir, ce serait le même tarif pour sa petite majesté. Il irait dormir ailleurs, j’en fais la promesse et le « notre chambre » se conjuguerait alors au féminin singulier. Je ne serai pas l’instrument de sa mauvaise humeur, je mérite un peu mieux n’est-ce pas ? Il n’avait été que grognon, ronchon et odieux depuis mon arrivée. Pourtant, je pensais être quelqu’un de facile à vivre. Et voilà qu’il me surprenait encore. Je demeurais choquée et entrouvrais légèrement mes lèvres avant de répondre. « A ton bon plaisir Kilian mais je ne dirai pas non. Une dame a plus de mal qu’un homme à soulever des charges lourdes, je pense que tu y es plus habitué que moi ». Bim, prends ça aussi. J’espère que tu feras une chute dramatique dans l’escalier afin qu’on doive t’emmener à l’hôpital, là, je pourrais profiter aisément de mon séjour. Pour l’heure, je reportai mon attention sur ce professeur. « Votre correspondant est également attendu ? Quel est son nom, nous nous connaissons peut-être ? ».
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Tu fais un boulot formidable pendant que moi,
je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent
des crêpes au sucre toute la journée !
Une fois à l’intérieur du chalet, je me retrouve devant mes deux colocataires. Kilian, comme prévu. J’allais par ailleurs m’amuser à faire enrager son père durant le temps de ce séjour afin de parfaire ces dix jours de vacances, et une autre personne. Une jeune femme, que je n’avais jamais croisée dans les couloirs de Berkeley. A moins que ma mémoire ne me joue des tours, mais cela n’était jamais arrivé jusqu’à présent. « Bonjour Kilian, je vois que tu es bien arrivé. J’ai croisé ton père en arrivant. Toujours aussi grincheux, si j'en crois le regard assassin qu'il m'a lancé. » murmurai-je à son oreille en riant. Alors que le Breton me témoigne son affection par deux baisers sur les joues, je me contente d’un enlacement passager, et d’un rapide coup d’œil pour m’enquérir de sa santé. Il faut dire que nous ne nous étions pas revus depuis la dernière fois. Depuis qu’il s’était pris une balle en pleine colonne vertébrale, et que j’avais aidé Logan Salaun à le faire transporter à l’hôpital. C’était il y a plusieurs mois de cela. Naturellement, j’avais passé quelques coups de fils discrets – pour ne pas devoir fournir des explications à son protecteur et terriblement agaçant géniteur – qui m’avaient permis de garder un œil sur le Sigma. Pour autant, rien ne valait de bonnes vieilles retrouvailles entre deux hommes qui avaient été, pendant un temps, bien plus que deux amis. « Depuis quand est-ce que tu fumes ? » lui demandai-je aussitôt en haussant un sourcil. A ma connaissance, je ne me souvenais pas d’une quelconque cigarette entre ses lèvres. Et j’estimais que la nicotine était mauvaise pour la santé, comme la plupart des médecins. Est-ce son père était au courant ? Non, détrompez-vous. Loin de moi l’idée d’aller lui rapporter la nouvelle, il n’avait cas faire plus attention à la santé de son fils unique, mais j’avais de mon côté l’intention de tout faire pour que Kilian cesse immédiatement cette mauvaise habitude. En attendant, les présentations vont bon train. Ce que je pris tout d’abord pour de la bonne éducation m’obligea à retenir un sourire devant la fausse amabilité de mon ami breton. Sa correspondante, je vois. Anglaise, donc. Je me trompe où il y a de l’électricité dans l’air entre vous ? « Tout le plaisir est pour moi, mademoiselle Bridgeston. J’espère que vous vous plairez dans notre belle université. » De la politesse exagérée ? Certains en auraient piqué des crises de fou rire, ou se seraient arrangés pour tourner cela à la dérision comme le faisait actuellement Kilian. Pour ma part, j’y étais habitué, du fait de mon travail en dehors de l’Université. Ce pour quoi je préférai ne pas relever les propos du Breton, me contentant d’un sourire franc, à l’égard de sa correspondante. « Oui, je vous remercie. » Et Kilian reprend la main, pour mon plus grand désarroi. Je sens que ces vacances ne vont pas être de tout repos. Quoique je ne peux nier que leur querelle de bambinii m’amuse au plut haut point. « Oui, je comprends parfaitement votre point de vue et vos traditions, miss. Toutefois, je me porte garant de la déférence de votre correspondant. » lui dis-je avec un sourire pour la rassurer. Il en fallait au moins un pour rattraper l’autre, non ?! « Tout à fait. Vous devriez apprendre à faire plus amples connaissances. Qui sait ce que l’un peut apporter à l’autre ? » Et par là, je m’adressai exclusivement à Kilian qui ne semblait pas vouloir faire le moindre effort vis-à-vis de la jeune femme. C’est-il pas mignon. « C’est exact. » Ils se sont donnés le mot, dirait-on. « J’en doute. Mais tout dépend de la filière que vous poursuivez. Son nom est Crossman. Professeur Joshua Crossman. Le connaissez-vous ? » Peut-être était-il l’un de ses professeurs, après tout. « J’ignore toutefois à quelle heure il doit arriver. Nous avons convenu de nous retrouver ici, et il me semble qu’il avait quelque chose de prévu avant de prendre la route. Je suppose que ceci explique son retard. » Pourquoi est-ce que je faisais preuve d’autant d’éloquence aujourd’hui ? « Si vous permettez, je vais aller ranger mes affaires dans l’autre chambre, à présent. Je ne voudrai pas bloquer l’entrée. »
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Je pose un regard plus que narquois sur Grace qui, de toute évidence, n'est absolument pas emballée à l'idée de devoir partager sa chambre avec moi... sauf pour me rendre la vie impossible. Dommage, chérie, j'ai déjà breveté l'idée. Je pars du principe que le jour où elle cessera de me regarder comme un misérable avorton humain pas même digne d'adresser la parole à son auguste personne, je daignerai peut-être m'adresser plus poliment à elle. Mais jusqu'à nouvel ordre, elle n'aura droit qu'à l'ours macho et grincheux que je sais si bien incarner pour son plus grand déplaisir. James arrive enfin et je l'accueille de façon nettement plus chaleureuse que la première arrivée. Mesquin, vous dites ? Si peu, voyons. Sa remarque sur mon père me fait sourire d'amusement. J'adore voir Logan grogner quand il n'aime pas l'une de mes fréquentations, sans doute le gène du sale gamin qui ressort de temps en temps. C'est d'autant plus frappant quand il s'agit de James O'Malley. "Euh... Ça doit faire au moins quatre ans, que je fume. Et ne va pas t'imaginer me faire arrêter, je le vois dans tes yeux. De toutes manières, je ne suis pas un gros fumeur qui ne peut pas se passer de nicotine." lâchai-je en haussant les épaules. À vrai dire, je fume de temps en temps, de manière assez aléatoire. Souvent quand je peins, ça me détend. Mon père m'avait déjà fait remarquer que s'il avait été là quand j'avais commencé, il m'aurait fait fumer sans discontinuer à une table, devant lui, jusqu'à ce que j'en sois dégoûté. Mais désormais, comme tout le monde, il l'avait intégré et me laissait tranquille avec ça... espérons que James ait le bon goût d'en faire autant. Grace tente de faire bonne figure sur cette histoire de chambre partagée, James surenchérit en la rassurant... Vous le voyez, cet éclat sadique et diabolique qui hante lentement mais sûrement mon regard bleu azur ? "Pour resserrer les liens, il faudrait déjà qu'il y en ait à la base. Vous m'excuserez, j'suis pas assez hypocrite pour arrondir les angles." lâchai-je sur un ton volontairement sarcastique. Prends-toi ça en pleine figure, Bridgeston. Je ne lui ferais pas le plaisir de garder pour moi mon réel ressenti lorsque James se trouvait dans la pièce, à plus forte raison qu'il semblerait qu'ils se soient bien trouvés sur le plan du langage, en tout cas. Le prolo face aux bourgeois, le combat risque d'être intéressant, bien que je ne considère pas James comme un ennemi. "À part le snobisme et le mépris envers les gens de classe moyenne, j'vois pas du tout ce que cette poupée qui parle comme un vieux bouquin pourra m'apporter." Je glisse un regard entendu à James. Tu comprends mieux, mon ami ? Lui, c'est un châtelain richissime qui pourrait également voir toutes les raisons du monde de ne pas s'abaisser à me parler, d'autant plus que nous avons une dizaine d'années d'écart. Mais il y a une chose qui le différencie de ma correspondante : la curiosité envers autrui et l'humilité qui s'y accorde. "Sur ce, le bagagiste habitué à porter les charges va emmener les valises de Madame dans la chambre." J'adresse un sourire très bref à Grace histoire de mimer un semblant de politesse, puis je prends les fameuses valises en main. Ah oui, c'est lourd, quand même. "Si t'avais mis tes neurones là-dedans, ça aurait été plus simple à déplacer..." murmurai-je pour moi-même entre mes dents serrées. Afin de veiller à ce que mon dos fragile ne souffre pas trop de cette initiative galante - malgré les apparences - je répartis les poids de façon équitable puis je me sers davantage de mes bras et de mes jambes pour un équilibre acceptable. Une fois équipé, je gravis les marches une à une et parviens enfin jusqu'à la chambre dans laquelle je pose les deux valises sur le lit. Puisqu'elle est encore en bas, j'ouvre négligemment la valise de ma correspondante afin de jeter un œil parfaitement innocent. D'en haut, je donne de la voix afin d'être sûr qu'elle puisse m'entendre. "Eh, Grace ? T'as même pas emmené un ensemble de lingerie coquine alors qu'on partage la même piaule ? J'suis déçu, t'aurais pu faire un effort !!" criai-je avec un immense sourire sur les lèvres avant de me diriger vers l'autre lit et ma propre valise. Insupportable, comme je vous le dit. Tandis que je défais ma valise pour ranger mes affaires dans ma commode personnelle, je commence à me demander ce que ça pourrait lui faire si je ramenais une fille dans la chambre... Ou pire : combien de temps il lui faudrait pour faire une attaque si j'invitais Beni à dormir ici une nuit. Sachant que dormir n'est clairement pas la seule chose que nous faisons dans un lit... C'est si bon d'être aussi déplacé ! Au diable les convenances, elle va apprendre la vraie vie, la miss Bridgeston.
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Un homme, un vrai en plus, guère une frêle copie d’humanoïde avec un petit pois à la place du cerveau. Le dandy qui se tenait devant moi adoptait une posture et une façon de s’exprimer qui me plaisait fortement. Il était l’une des rares personnes à m’accueillir si chaleureusement. Kilian m’avait presque craché dessus en découvrant quelle femme d’exception j’étais. Il s’était senti inférieur alors, comme toute bête de son espèce, il ne répliquait qu’en montrant les crocs. Il était aussi civilisé qu’un radis dans une salade, un beau nappage qui finit rapidement englouti par le plus méticuleux des mangeurs. J’adressai un sourire plus que poli à celui James. J’étais heureuse de constater que des personnes de sa trempe résidaient sur le sol américain, un instant, je m’y serai crue seule. Jetant un coup d’œil à mon colocataire grincheux, je ne sourcillai pas lorsqu’il porta encore atteinte à mon image. Dès lors, qui le croirait désormais dans cette pièce ? Il ruinait ses intentions avant même d’avoir ouvert la bouche. Je fulminai intérieurement de bonheur en poursuivant notre conversation. « Je vous en suis reconnaissante. J’espère que votre présence ici permettra d’apaiser la rancœur que me porte Kilian. » Je transperçai de mon regard ce nain prétentieux et ajoutai, à son attention. « Si tu avais pris le temps de t’intéresser à ma personne au lieu de vociférer à chacune de mes paroles, peut-être n’en serions-nous pas là aujourd’hui. A moins que Kilian ne se sente en mauvaise posture face à la gente féminine ? » Finis-je de placer en échangeant un regard cordial avec James. Je ne pus retenir quelques éclats de rire. Rire qui allait virer au jaune lorsque je découvrirai la suite des évènements.
Le nom de ce professeur allumait un signal de reconnaissance au sein de mon esprit. Il m’était familier bien que je ne pense pas avoir assisté à l’un de ses cours. Peut-être que son visage me marquerait plus ? Mais, pour l’heure, il n’était pas là. « Son nom m’est vaguement familier. Peut-être l’ai-je déjà croisé à Oxford. J’espère que notre compagnie anglaise vous plaira en tous les cas. » J’inclinai la tête en signe de respect lorsqu’il avoua souhaiter se retirer ce qui ne me laissait comme seule option…Kilian. Sans dire mot, il s’enquit de mes bagages pour les hisser jusqu’au premier étage, là où prenait place notre chambre. Notre ? Beurk, un goût de profonds abysses remontait en moi. Quelque chose clochait. Il s’était montré trop méticuleux avec ses affaires, à jouer le domestique. Peut-être avait-il du sang de valet dans ses veines ? Cela ne m’étonnerait point. Je pourrais alors le dresser afin qu’il accomplisse le moindre de mes désirs. Quoique, si l’animal se laissait dompter, cela serait drôlement moins divertissant. Après avoir pris congé auprès de James, je montai doucement les marches, prenant le temps de réaliser ce qu’il m’arrivait lorsque j’entendis la voix de ce minable puceron qui s’encanailler après mes affaires. Une minute, MES AFFAIRES ? J’accélérai le pas jusqu’en haut des marches avant d’entrer en trombe dans la chambre. Au diable les bonnes manières, je poussai d’un mouvement contrôlé la porte de la chambre afin que ma voix soit camouflée. Il avait osé regarder dans ma valise, le petit goguenard, il allait prendre cher. Mon corps tremblait un peu trop pour que je fasse usage de la parole c’est pourquoi je m’approchai de sa propre valise. Je mimai un air angélique tandis que je fis valdinguer sa propre valise à même le sol d’un violent geste exécuté avec brio par mes deux bras. Sa valise trônait désormais au sol, ses affaires à moitié renversées. J’aperçus un vase qui siégeait sur la commode où il commençait à déposer ses affaires, vase qui désormais se trouvait entre mes mains. Les yeux emplis d’une haine incommensurable à la suite de ses agissements, je proclamai, la voix ténébreuse, presque caverneuse. « Ecoute moi sale petit morveux, des efforts c’est toi qui va en faire. Je peux supporter beaucoup de choses mais pas que l’on touche à mes affaires, ma vie personnelle ne te regarde pas. C’est ma valise, nous ne sommes liés en aucune façon comme tu l’as si bien énoncé précédemment. Ton statut de correspondant ne te donne en rien le droit de t’immiscer dans mes affaires. » Je peinai à reprendre à ma respiration. J’avais envie de lui sauter au cou, mes mains tremblaient contre le vase tandis que mes ongles tailladaient le verre, de colère. S’il m’excédait un peu plus, je déversai l’eau sur ses affaires. Qu’il tente de m’en empêcher. Je crois que j’aurai finalement dû accepter de dormir sur le canapé mais, puisque l’on ne revient pas en arrière. « Tu peux fanfaronner à Berkeley, ici, personne ne viendra te sauver. Mais puisqu’il faut que nous soyons civilisés, vu que tu n’as pas hérité de ce caractère au moment du brassage des gènes à ta naissance, je serai civilisée pour deux. » Je fermai les yeux un instant tentant une technique de relaxation par la respiration, mais ça ne redescendait pas. J’avais cependant retrouvé ma voix naturelle. « Kilian, tu ne gagneras pas à ce petit jeu. » J’insistai sur son prénom. Qu’il s’insurge plus et ses affaires finiraient noyées.

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Tu fais un boulot formidable pendant que moi,
je me fais chier à servir ces têtes de cons qui me demandent
des crêpes au sucre toute la journée !
Je pousse un soupir, sachant pertinemment que, têtu comme il est, Kilian ne changera pas d’avis de sitôt, qu’importe les leçons de morales que je lui ferais à ce sujet. Autant ne pas gaspiller sa salive en ce cas. Ceci dit, à sa dernière remarque, je hausse un sourcil en hochant la tête de gauche à droite en signe évident d’exaspération. L’argument typique des fumeurs. « Que ce soit peu ou trop n’y change rien pour tes poumons. Mais tu as raison, il vaut mieux que je me taise, puisque tu es aussi borné que … qu’un Breton. » lui dis-je avec un sourire taquin. « Tu n’es pas hypocrite, tu es borné. Et je me demande quelle qualité te fait le plus défaut. » Et un autre pour la route ? Il était évident que ces deux là allaient me donner du fil à retordre pendant ces vacances. J’avais la curieuse sensation d’être pris au piège entre deux enfants qu’il fallait surveiller comme de l’eau sur le feu. « Réfléchis, tu trouveras bien. » J’avais souri face à sa réflexion, détournant les yeux un bref instant pour observer Grace. Certes, elle n’était peut-être pas du même tempérament que les jeunes femmes qu’il avait l’habitude de côtoyer, mais, et je parle par expérience, elle vivait dans une cage dorée, j’en étais persuadé. Et c’était justement ce fait précis qui pouvait les rapprocher. Comment ? Ce n’était pas à moi de leur apprendre la vie, ils étaient assez grands pour le faire tout seul. « Son nom m’est vaguement familier. Peut-être l’ai-je déjà croisé à Oxford. J’espère que notre compagnie anglaise vous plaira en tous les cas. » J’avais failli sourire à sa remarque, mais Grace ne sachant encore rien de l’homme qui lui faisait face, j’avais préféré garder mon sérieux, histoire qu’elle ne me compare pas à un jeune breton insensible de ma connaissance. Insensible, aux yeux de la jeune femme tout du moins. « Elle me plait déjà, miss. » Ma voix ne sous-entendait aucunement le plaisir des yeux que je ressentais à chaque nouvelle rencontre britannique, même s’il était vrai que les demoiselles anglaises étaient particulièrement attirantes. J’aimais leur esprit vivace, leur snobisme déguisé, la subtilité qui se dégageait de chacun de leur propos. Ce qui m’avait fait sourire ? Peut-être aurais-je dû lui préciser que j’étais Irlandais. Fort heureusement, mon accent ne m’avait pas encore trahi. Car, tout le monde sait que les Anglais et les Irlandais ont une histoire commune qui les pousserait, si éducation et instruction il n’y avait pas eu entre temps, à se détester. La guerre, mesdames et messieurs, est un fardeau que la plupart des peuples doit porter. En attendant, je montais les marches des escaliers en direction de ma chambre, commençant à décharger mes bagages, et à admirer par la même occasion le spectacle de Logan au dehors, qui semblait faire des pieds et des mains pour ne pas étrangler un homme dont le visage m’était inconnu. Un nouveau professeur, sûrement. Anglais, cela va sans dire. Il paraissait le haïr presque autant que note inimitié, comme c’est intéressant. Je devrais peut-être faire connaissance avec cet individu, qui sait ?! On ferait la paire.

Dans la chambre d’à côté, j’entendais sans vraiment écouter, les vociférations des deux ‘enfants’. Aahh, la jeunesse ! Que l’on ne s’y trompe pas, c’est vraiment l’une des plus belles périodes d’une vie, pour peu que l’on sache en apprécier les attraits.
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