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« Some friendships never ends. »

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MessageSujet: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptySam 16 Fév - 14:14



Une alarme stridente résonne dans la chambre. Il est sept heures et demi et je sens déjà que certaines envies de meurtres se mettent à poindre dans ma conscience encore endormie. J'entrouvre à peine mes pupilles bleu azur agressées par une obscurité qui me semble pourtant aveuglante et mon premier regard assassin de la journée tombe sur cet insipide appareil qui a le culot de se faire appeler réveil. Je te démantèlerai, infâme ennemi du sommeil, ô grand instigateur de mes pires humeurs matinales. C'est dans un sadisme particulier que j'abats mon poing violemment sur cette petite boîte qui tremble sous l'assaut, puis je pousse un long soupir avant d'enfouir ma tête sous la couette. Depuis que je vis comme tous les étudiants dans le pavillon de ma confrérie, je veux bien reconnaître que le côté pratique d'être à côté de la fac me pousse à devenir encore plus flemmard le matin que je ne le suis déjà. En théorie, je n'ai jamais les yeux en face des trous avant dix heures du matin. Cependant, tandis que je somnole avec une satisfaction toute relative, j'entends à nouveau cette insupportable sonnerie résonner dans ma piaule, hurlant à pleins poumons mécaniques que ce n'est pas un seul coup de poing qui saura la faire taire. Garce. Je me redresse sur un coude en grognant et je fixe l'appareil qui me nargue avec un aplomb pour le moins déplacé. Tu veux jouer au con ? Tu te crois plus fort que moi ? Je saisis le réveil dans une main et je le lance contre le mur avec la violence d'un ours qu'on sort trop tôt de son hibernation : les pièces détachées retombent sur le sol dans un fracas délicieux. Petite victoire, certes, mais on est à 1-0 pour Kilian. Deal with it. Ok, je vais devoir en acheter un nouveau, mais tant pis. Ce matin, il m'a plus gonflé que d'habitude. Après me répéter inlassablement qu'il est temps pour moi de mettre les pieds hors du lit, je quitte les draps et je me lève avec une tête de déterré. Non, je n'ai pas fait la fête hier, c'est mon état normal le matin. Pendant que je marche lentement vers la salle de bains de la confrérie, et que je me mange au moins trois coins de meubles dans le pied et deux encadrements de portes dans la figure, je songe à mon rendez-vous matinal. Puisqu'il faut une raison à un réveil à une heure pareille alors que je n'ai même pas cours avant 14h, autant en avoir une excellente : Matthias. Matthias, c'est le seul ami qu'il me reste de l'époque où je n'étais encore qu'un gamin en France, avec une famille heureuse et surtout complète. Même après mon départ pour la Californie chez les grands-parents à la mort de ma mère, j'avais réussi à garder le contact avec Matthias, plus spécialement pendant les périodes de vacances scolaires. Il connaissait tout de moi, de A à Z. D'ordinaire, j'ai horreur que les gens en sachent trop à mon sujet, mais dans son cas à lui, c'est plus rassurant qu'autre chose. Mon meilleur confident et celui à qui je peux vraiment tout dire sans prendre la moindre pincette... Autant dire qu'avec mon sale caractère de grincheux patenté, ils ne sont pas légion ceux à qui je veux bien daigner discuter. Une fois arrivé dans la salle de bains, je me glisse sous la douche et je laisse l'eau chaude achever de me réveiller. Je sors de la douche et je jette un œil à mon reflet dans la glace : mes yeux tombent sur la petite cicatrice que je porte dans le bas du dos, témoin de la balle qui s'y est logée et qui m'a privé de ma mobilité pendant au moins six mois. Je pince les lèvres puis je finis par enfiler un t-shirt. Je sais qu'il y a des esthètes qui voudraient qu'on leur ôte ce genre de marques, mais j'avais refusé lorsqu'on me l'avait proposé. Elle me rappelait que j'avais agi instinctivement pour sauver mon père et me jeter entre lui et cette balle qui lui avait été destinée. Cette cicatrice, c'est le symbole du degré de sacrifice auquel je suis prêt pour sauver le dernier parent qu'il me reste. J'avais laissé, impuissant, la mort emporter ma mère après un long combat contre le cancer... parole de Breton, aucun Salaun ne périra tant que sa vie n'aura pas été pleinement vécue. Pas deux fois. Le rapport avec Matthias dans tout ça ? Pour parvenir à marcher à nouveau, j'ai besoin de me muscler le dos le plus possible et de l'assouplir également. En gros, du sport à outrance tout en me ménageant un tant soit peu. D'un sens, ce traitement me ravissait : j'ai failli perdre la boule à force d'avoir le cul vissé dans ce fichu fauteuil roulant... Dépendre de tout le monde, j'ai horreur de ça. Et le sport, j'en faisais déjà beaucoup naturellement. Cependant, il se trouve que j'ai des séances de kinésithérapie avec un spécialiste gentil... mais trop mou à mon goût. J'ai cruellement besoin de sentir que je peux bouger, quitte à aller dans les retranchements et me faire un peu mal. Je suis resté trop longtemps inactif pour vouloir me la jouer pépère. Comme mon kiné et mon père sont de connivence pour que je me ménage, j'ai fait appel à Matthias pour m'aider. Qui mieux qu'un ancien militaire et Iota de surcroit pourrait m'aider à retrouver la forme olympique que j'ai toujours eu avant ce fichu incident ? Je m'habille donc de manière assez sommaire pour ensuite rejoindre le complexe sportif de l'université. Mon pas n'est certes pas particulièrement pressé, mais la motivation est là sans aucun doute possible. Une fois devant le gymnase, je souris en voyant la haute silhouette de mon ami français se détacher du bâtiment. Matthias, ou l'une des rares personnes en ce bas monde qui puisse me faire sourire et sans le moindre sarcasme à l'appui. Je lui donne une franche accolade fraternelle. "Bonjour, Matthias ! Alors, prêt à jouer au tyran ?" Me mens pas, je sais que vous allez adorer ça, toi et ton petit sourire en coin de Iota d'excellence. "Par quoi on commence ? J'suis chaud, là !" C'est clair qu'exploser son réveil avant d'aller buller sous la douche pendant un bon quart d'heure, ça met tout de suite en forme. Il va encore me falloir un peu d'air frais pour achever de me sortir de cette torpeur matinale, mais nul doute que Matthias saura encadrer cet entraînement à la dure qui va nous permettre d'échanger un peu. Je l'ai trop peu revu à mon goût depuis son retour de mission.
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyVen 8 Mar - 15:10


Il était quatre heures et demie du matin, et je soupirais d’agacement pour la énième fois. Mes bras étaient croisés derrière ma nuque, mes yeux fixaient le plafond, glissant – sans réel espoir – de temps à autres vers le réveil qui trônait sur la table de nuit de Tessa. J’étais réveillé depuis presque une heure, et comme je m’y attendais, espérer me rendormir relevait clairement de l’utopie. Il ne me restait plus qu’à patienter, et à attendre que le jour ne daigne se lever. En d’autres circonstances, j’aurais été moins flemmard – je me serai levé, et j’aurais trouvé de quoi m’occuper. Ce que je faisais habituellement, en fait. Seulement, Tessa semblait dormir profondément, et je ne voulais pas prendre le risque de la réveiller. Non pas par peur de la voir s’agacer pour mon manque de tact évident, mais plutôt pour ne pas avoir à répondre à ses questions embarrassantes. S’il y avait bien un élément de ma vie actuelle que je préférais passer sous silence, c’était bien mes insomnies. A mon sens, il s’agissait là d’un problème strictement personnel, et qui donc par conséquent ne regardait que moi. Personne n’avait besoin de savoir, d’être tenu au courant. Je tenais à faire bonne figure, notamment pour mes proches. Ma mère, qui s’inquiétait terriblement dès que quelque chose ne semblait pas aller dans la vie de ses triplés ; ma sœur, que la vie avait rendu si fragile, si désorientée, et dans un sens, si seule. Et puis il y avait tous les autres – les amis, les ennemis, les inconnus. Je ne voulais pas causer du souci aux premiers, je ne voulais pas que les seconds apprennent une quelconque faiblesse, et je ne voulais pas que les derniers aient une raison de plus de me regarder étrangement (si tant est que c’eut été possible). Et comme pour finir l’inventaire, j’ai posé les yeux sur la personne qui se trouvait à mes côtés. Tessa. Ma Bêta préférée, mon équilibre précaire, ma petite amie depuis peu. Enfin une chose qui me souriait depuis mon retour à San Francisco ! Je l’avais rencontrée par un pur hasard, dans une soirée, et elle avait engagé la conversation. Les choses avaient rapidement évolué, sans que l’un de nous n’y trouve quelque chose à redire, sans que l’un de nous ne cherche à mettre un quelconque frein. De fil en aiguille, nous nous étions rapprochés, jusqu’à ce que l’inévitable se produise. Sans aucun regret, en ce qui me concernait – pour la première fois depuis bien longtemps, j’avais les mêmes préoccupations et les mêmes centres d’intérêts qu’un étudiant lambda. Sans oublier le fait que la présence de Tessa m’apaisait, me soulageait, et me laissait envisager le futur sous un meilleur angle. Avec douceur, j’ai remis en place la mèche de cheveux qui barrait son visage. Je l’ai contemplée pendant un petit moment, avant de retourner à mon activité initiale : prendre mon mal en patience. J’avais donné rendez-vous à Kilian à huit heures, et je regrettais déjà ce choix. Moi qui avais l’habitude de me lever aux aurores… J’ai soupiré, avant de me retourner. Qui sait, peut-être que le sommeil me tomberait à nouveau dessus, en attendant l’heure fatidique.

J’avais sagement attendu que le temps passe. Pas une fois, je n’avais refermé les paupières. Et puis, comme une douce délivrance, le réveil avait fini par indiquer en chiffres rouges 7 : 00. Je n’avais pas attendu une seconde de plus pour me lever, et me diriger vers la salle de bain où mes affaires se trouvaient déjà. J’en suis ressorti un quart d’heure plus tard, dégourdi et prêt à commencer une nouvelle journée. J’ai eu un léger sourire en regardant Tessa, la tête plongée sous l’oreiller. Visiblement, elle gérait beaucoup moins bien que moi les réveils matinaux. « Debout la marmotte ! » M’exclamais-je en sortant de la salle de bain, les cheveux encore mouillés. Elle maugréa quelques mots incompréhensibles, se cachant un peu plus des rayons du soleil, qui commençaient à inonder la pièce d’une douce chaleur. Bien décidé à aller embêter ma bêta préférée, je suis allé me poster à ses côtés, penchant la tête sur son épaule dénudée. Elle frissonna à mon contact, alors que je souriais d’amusement en voyant les fines gouttelettes glisser sur sa peau pâle. D’un geste rageur, elle tenta vaguement de me dissuader en essayant de me repousser. Mais je m’étais déjà relevé, mettant une courte distance de sécurité entre nous, et partant dans un éclat de rire enfantin. Elle maugréa, jurant mille et unes choses à la fois – que j’allais lui payer, que je pouvais aller me faire foutre, qu’elle allait chèrement me faire payer cet affront matinal. « A d’autres, ma chère. » Soufflais-je en souriant, posant délicatement mes lèvres sur sa joue. J’ai attrapé le tee-shirt que j’avais préalablement posé sur le lit, avant de l’enfiler. « J’arrête de t’embêter pour ce matin, promis. » Murmurais-je en quittant ma place. « Je dois entraîner Kilian ce matin. On se voit plus tard. » Déclarais-je en enfilant une paire de baskets et un sweat. Je ne sus pas si elle m’avait entendu ; quand j’ai quitté sa chambre, sa respiration avait déjà ralenti, signe qu’elle était à nouveau plongée dans un léger sommeil. J’ai légèrement secoué la tête : si certains ne dormaient pas assez, d’autres, en revanche, dormaient suffisamment pour deux.

Largement en avance, je ne me suis pas pressé pour me rendre aux terrains extérieurs, lieu où Kilian et moi-même avions rendez-vous. Il avait fait appel à moi, quelques semaines plus tôt, pour que je l’aide à se muscler le dos. Sans hésiter, et parce que Kilian était l’un de mes meilleurs amis, j’avais accepté. J’avais beau être vu comme une personne froide et distante par les trois-quarts de la prestigieuse université californienne, je savais aussi me montrer ouvert et amical – notamment avec ceux qui m’avaient connu, avant mon départ pour l’Irak. Perdu dans mes pensées, je n’ai relevé les yeux qu’après avoir constaté qu’une silhouette commençait à se dessiner, au loin. Kilian arrivait. « Tu es en retard. » Déclarais-je, moqueur, après avoir jeté un rapide coup d’œil à mon téléphone portable. De peu, certes, mais en retard quand même. Sans rancune buddy. « Tu sais que dès qu’il s’agit d’être mauvais et de torturer mes proches, je réponds toujours présent. » Déclarais-je en haussant les épaules, amusé. Ou pas ; à vrai dire, pour ceux qui m’étaient chers, j’aurais pu décrocher la lune. Pour les autres, en revanche… Eh bien, disons que je n’avais pas autant d’indulgence et de patience, bien au contraire. « Ton enthousiasme débordant fait plaisir à voir. » Notais-je en arquant un sourcil, légèrement surpris. Je n’avais pas le souvenir d’un Kilian aussi enjoué à l’idée de commencer sa matinée par un… « Footing. Trois quarts d’heure. » Déclarais-je, un peu près sur de voir son sourire quitter son visage. Cruel, moi ? Si peu, si peu… « Tire pas cette tête. Le meilleur est à venir. » Ajoutais-je, affichant toujours un petit sourire narquois. Sans plus attendre, j’ai commencé à faire quelques foulées. « Alors, déjà prêt à abandonner ? » Demandais-je, taquin. J’étais un peu près sur qu’avec cette boutade, le Sigma ne tarderait pas à me rejoindre.

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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyMer 13 Mar - 9:52



Quelle amabilité, je lève les yeux au ciel avec un air pour le moins arrogant et irrévérencieux lorsqu'il s'emploie à me faire remarquer que je suis en retard. "Non, c'est toi qui avance." Ne jamais lâcher le morceau, même la tête sur le billot, grand principe de vie. Les mains dans les poches, je le considère avec aplomb sans pour autant me sentir impressionné par la bonne tête de plus qu'il a sur moi. Deviser avec Matthias est un passe-temps au moins aussi extra de discuter avec lui autour d'une bière ou quelque chose de ce style. S'il est ravi à l'idée de passer pour le tortionnaire de service, je le suis presque tout autant. D'une part, j'étais curieux de voir ce qu'il était capable de faire faire en comparaison de ce qu'il avait été amené à accomplir quand il était soldat, et d'autre part je n'avais qu'une envie : me crever à la tâche. C'est facile à dire maintenant, certes, mais quitte à avoir la langue sur les godasses plus rapidement que prévu, c'est toujours plus enviable que de rester assis dans un fauteuil et attendre que les gens bougent autour de vous. Je n'ai jamais eu le tempérament d'un assisté et ce n'était pas en quelques mois de handicap que cela avait changé, au contraire. Je mime quelques coups de poings en avant, un vrai sourire sur les lèvres. "Tu m'étonnes ! Pas de kinésithérapeute trop protecteur, pas de père à te surveiller sans ar... Hein ?" Footing, pas de soucis. Trois quarts d'heure, là, par contre, j'ai moins d'assurance. D'une fière allure batailleuse, je passe à un air bien plus dubitatif. "Tu déconnes, c'est ça ? Ah non, visiblement pas..." ajoutai-je dans un murmure en le voyant commencer quelques petites foulées. En temps normal, un footing aussi long ne m'aurait pas dérangé, mais j'ai un peu peur que le corps suive moins bien qu'auparavant. Au moment où j'allais avancer quelques explications, Matthias eut le bon goût de me piquer droit dans mon orgueil : je serre les poings, arque un sourcil et je m'élance à sa suite, juste à sa hauteur pour lui renvoyer ce petit air mesquin et supérieur qui s'est emparé de ses traits. "C'était juste pour te faire marcher." Avant toute chose, j'essaie de garder des appuis souples et réguliers afin de me fatiguer le moins vite possible. Les mouvements de mes bras tâchent eux aussi d'être le plus fluide possible, sans pour autant que je tire un peu trop sur les muscles de mon dos. C'est quand on se fait mal au niveau du dos et de la colonne qu'on s'aperçoit qu'il régit un nombre incalculable de muscles. Le souffle est régulier et au bout de quelques minutes, mon corps se réchauffe agréablement, les sensations de l'effort me reviennent enfin et marquent mon visage d'un sourire en coin. Je tourne alors la tête vers le Iota en fronçant légèrement des sourcils. Bien qu'il ne faiblisse pas, quelque chose de bizarre transparaît. "T'as la tête ailleurs. Et même si t'es blond, j'sais que c'est inquiétant quand même." C'est une petite boutade pour le détendre, mais au fond, je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux. Je le scrute avec un peu plus d'attention : artiste et physionomiste, j'ai toujours eu le coup d'œil pour effectuer des portraits plus vrais que nature, inutile d'ajouter que le moindre détail chez une personne ne m'échappe pas. Encore moins quand il s'agit d'un ami avec lequel j'ai grandi. "T'as les traits tirés au niveau des paupières, tu dors mal." J'ai conscience que Matthias est du genre à se renfermer et envoyer balader dès que quelque chose va de travers, il a cette peur tenace de voir ses proches s'inquiéter pour lui ou d'avoir l'air faible. Je le comprends bien, j'ai moi-même une sainte horreur de parler de mes problèmes, je trouve ça tellement plus apaisant de grogner sur tout le monde et se renfrogner en permanence. Je continue à courir à ses côtés, jugeant plus intelligent de ne pas en rajouter pour le moment, autant attendre sa réaction. Puis mine de rien, j'ai aussi besoin de mon souffle.
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyJeu 11 Avr - 11:40


« Bien sur. J’aurais dû le savoir. » Répondis-je aussi vite, le sourire toujours accroché aux lèvres. Parfois, il m’arrivait de me demander comment Kilian et moi parvenions à nous supporter depuis tant d’années, tant nous étions semblables. Seulement, les faits étaient là : nous nous connaissions depuis tant d’années que nous ne pouvions plus les compter sur nos doigts. Notre amitié avait été franche, sincère, entière ; même l’Atlantique n’avait pas réussi à nous séparer. J’avais continué à voir le Sigma régulièrement – chaque été pour être plus précis. Ma mère, une Américaine expatriée en France, n’avait pas oublié ses origines : elle avait toujours voulu que ses enfants connaissent son pays, sa langue, sa culture. Ainsi, lorsque Kilian avait quitté la France, je ne m’étais pas franchement inquiété : je savais que nous ne perdrions pas contact, et que nous serions amenés à nous revoir. Ça n’avait pas manqué. « Une chance, en fait. » Déclarais-je en souriant, sans relever l’allusion faite aux pères qui nous surveillaient d’un peu trop près. A vrai dire, il y avait bien longtemps que le mien vivait sa vie dans le but de détruire celles de ses enfants – un secret que j’avais soigneusement gardé. Je savais que Thaïs et Nattéo en avaient fait autant : c’était presque un accord tacite entre nous. Nous ne pouvions rien dire, parce que cela nous renvoyait à notre propre culpabilité. Alors nous nous étions laissés faire : le père était devenu bourreau, les enfants victimes. Nous avions tous fait les frais de regards noirs, d’accusations tranchantes, de menaces à peine voilées. Jusqu’à ce que je parte en Irak, et que ma mère dise stop. « J’ai l’air ? » Demandais-je en arquant un sourcil. Voyons Kilian, tu me connais suffisamment pour savoir que j’adore torturer mes proches – surtout ceux qui n’en ont pas l’habitude, à vrai dire. Et je ne croyais pas me tromper en disant que le Sigma n’avait pas pour habitude de se lever aux aurores pour faire un footing. Sans en dire plus, j’ai commencé à m’éloigner du Sigma à petites foulées. « T’en fais pas, je ferai preuve d’une haute tolérance à ton égard. » Assurais-je en souriant, alors qu’il me rejoignait. Et si cela signifiait ralentir mon habituelle cadence, ou encore faire quelques pauses, je le ferais avec plaisir. Je souhaitais sincèrement aider Kilian, et même si ça prenait du temps, je m’appliquerais à la tâche. Parce que c’est un ami auquel je tiens. Nous avons silencieusement avancé dans les allées gravillonnées du parc de Berkeley, profitant de l’absence des étudiants. Voilà pourquoi j’appréciais tout particulièrement cet horaire matinal – on avait la paix, parce qu’on ne croisait personne. Et quiconque me connaissait un minimum savait que je chérissais tout particulièrement ma tranquillité.

Nous primes un énième virage, qui nous entraîna dans vers une zone boisée. Kilian ne tarda pas à rompre le silence. « Tu sais ce qu’elle te dit, ma blondeur ? » Ronchonnais-je en levant les yeux au ciel, sans m’arrêter de courir. Elle te dit va te faire foutre, mon cher. Mais inutile de le préciser ; Kilian avait parfaitement compris où je voulais en venir. J’ai légèrement froncé les sourcils, me demandant déjà où allait pouvoir nous mener cette conversation. Mais une chose était sure : je sentais que je n’allais pas franchement l’apprécier. Et je ne me suis guère trompé. Le Sigma venait tout juste de mettre le doigt sur un fait que je prenais grand soin de cacher à tous. Comment l’avait-il su ? Je n’en avais strictement aucune idée. Mais voilà où on en était : il savait. « Tu sais quoi ? Je vais te faire une confidence. » Commençais-je. Pendant un instant, j’avais été tenté de lui révéler la vérité. Mais non, définitivement, je ne pouvais pas faire ça. Tout doucement, je renouais avec une vie que je qualifiais de normale. Je vivais à l’université, j’avais des amis, une petite-amie, et je sortais de temps en temps. Autrement dit, j’avais – à peu de choses près – la même vie qu’un étudiant de vingt-trois ans. Sauf que quand on se penchait un peu plus précisément sur la question, il était évident qu’au fond, normal n’était pas le bon adjectif pour me caractériser. Trop mystérieux, trop cachottier, trop discret. Trop coupable, dans un certain sens. Depuis que j’étais arrivé à San Francisco, quelques rumeurs avaient circulé sur mon compte. Certaines avaient été exactes, d’autres plus fantasques. Ça m’avait d’abord profondément gonflé – est-ce que j’allais fouiner dans la vie des gens pour connaître leurs petits secrets, moi ? Non, alors qu’ils me foutent la paix. Aujourd’hui, j’avais appris à en rire. J’haussais simplement les épaules en esquissant un vague sourire, comme si je prenais tout cela à la légère. Mais tôt ou tard, on finirait par avoir connaissance de certains événements que j’avais préféré taire jusqu’à maintenant. J’avais de bonne raison de ne rien dire, et je savais qu’il en était de même pour mon frère et ma sœur. Alors avouer à Kilian que j’étais hanté par mon séjour à l’armée ? Que le souvenir de mon petit frère envahissait mes songes ? Non, définitivement, non. Je préférais garder tout ça pour moi. Et j’optais pour la solution de facilité. « Tessa m’épuise. Littéralement. » Matthias, le pro de l’esquive. Bon, ce n’était pas tout à fait faux – mais en même temps, c’était loin d’être vrai. Mais ça, le Sigma n’avait pas besoin de le savoir. « Mais bon, tu me connais : je ne vais pas m’en plaindre. » Ajoutais-je, un sourire en coin. « Et toi, alors ? Je te trouve bien silencieux sur le sujet… » Lâchais-je, faussement indifférent. Et voilà comment on noyait le poisson.

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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptySam 13 Avr - 14:44



"Monseigneur est trop bon." avais-je lancé avec une ironie on ne peut plus visible. Même si je tournais sa gentillesse en dérision, cela me touchait qu'il veuille se donner la peine de m'aider. Sa sœur ayant également connu pendant longtemps, et encore aujourd'hui, l'enfer d'être en fauteuil roulant, je sens que le fait d'y voir son ami d'enfance également l'a conduit à se montrer assez protecteur à mon égard. Ils sont rares, ceux envers qui je fais preuve d'un peu de "gentillesse", et Matthias en fait partie depuis toujours. Nous sommes, l'un comme l'autre, très indépendants et assurés de savoir nous débrouiller seuls, et j'ai l'intime conviction que c'est ce qui nous a toujours rapproché. Amis depuis la cour de l'école, nous savons que nous ne serons jamais l'un sur l'autre lorsque nous aurons envie d'être seuls. Avoir des potes, c'est bien. Des potes qui vous remettent les idées en place, c'est bien aussi. Mais les potes envahissants, ça, jamais. Nous commençons à courir et même si je réduis ma foulée en comparaison de mon allure habituelle, je ressens déjà le plaisir qu'il y a à sentir l'air frais fouetter son visage pendant une course. Le froid qui attaque un corps encore en partie endormi, le poids régulier dans la poitrine quand on se concentre sur son souffle… Bref, un corps en action, loin de la léthargie dans laquelle on m'avait forcé à être sur roulettes. Sans vouloir rompre le silence au départ, j'avançais simplement en compagnie du Français en profitant du silence. Peu loquaces en règle générale, nous n'avions pas toujours besoin de combler les vides par de futiles paroles, encore moins afin de tirer avantage de l'absence de toute vie humaine à des centaines de mètres à la ronde. La vie en société, quelle horreur. En société, oui, mais une société triée sur le volet, par pitié. J'aurais gardé le silence si je n'avais pas remarqué les traits légèrement tirés de Matthias. Je suis physionomiste, défaut professionnel de l'artiste. C'est un don et une malédiction à la fois, de tout remarquer. Cela étant, je n'ai pas toujours la curiosité de chercher plus loin que le bout de mon nez, mais dans ce cas précis, je m'inquiète tout naturellement. "Je pense que ta blondeur veut me dire plein d'choses, mais qu'elle manque de vocabulaire pour les mettre en forme." J'affiche un sourire toujours aussi sarcastique. Je cherche toujours les ennuis et la provocation, je crois que c'est génétique. Ou masochiste. Plus on cherche à m'envoyer bouler, plus j'insiste. Je ne m'entends très bien avec les autres que lorsque je m'engueule avec eux… Dieu merci, je n'ai pas besoin de me prendre la tête avec Matthias pour communiquer. Des fois, les grognements suffisent. Bref. Quand il me parle de confidence, je le regarde avec attention et bien plus de sérieux que tout à l'heure. Est-ce que ça a à voir avec son service en Irak ? Pendant tout son service, j'avais scruté les informations du journal papier et télévisé dès qu'il était question des opérations en Irak, afin de savoir si rien n'était arrivé à Matthias. Je ne lui avais jamais confié car lui-même n'avait jamais souhaité aborder le sujet, mais je m'étais souvent inquiété à son sujet. Est-ce que c'est en rapport avec les rumeurs qui circulent à son sujet ? Probable. Comme moi, il laisse rarement paraitre que quelque chose puisse l'atteindre, mais il n'est pas aussi insensible qu'il le laisse penser. Combien de fois avais-je haussé le ton lorsqu'on spéculait sur la vie fantasmée de Matthias Dupont De Calendre ? Ma réplique favorite : get a life, loser. En général, les gens la bouclaient, tournaient les talons et fuyaient le plus loin possible du Grumpy de Berkeley. Oui, moi aussi j'ai un surnom idiot… même s'il est de rigueur, je dois l'admettre. Néanmoins, il semblerait qu'il puisse s'agir d'autre chose : Tessa, alias sa petite-amie. Pendant un instant, un sourire amusé flotte sur mes lèvres. Il faut dire qu'un mec aussi indépendant que lui s'attache à une seule femme, ça relève presque d'une fuite en avant vers l'Enfer. Et lorsqu'il fait référence à la façon dont la Bêta l'épuise, je lève les yeux au ciel. Irrécupérable. Surtout quand il veut esquiver un sujet sensible… Allons bon : je suis peut-être idiot par moments, mais pas tous les jours. Acteur, c'est ma formation, c'est dans mes gènes et je veux en faire mon métier. J'ai vite appris à déceler le mensonge chez autrui, surtout chez mes plus proches parents ou amis. On m'a menti pendant la presque totalité de mon enfance et de mon adolescence, alors je suis bien moins facile à berner, désormais. Sa question me fait tourner la tête. "Ma foi, je ne peux pas encore te dire à quel point Tessa m'épuise également sur ce plan… mais on s'en reparlera demain matin, si ça te dit." Je lui lance un regard amusé et joueur. Toucher à une conquête de Monsieur Dupont De Calendre… autant se mettre directement la tête sur le billot sans plus attendre. Bien sûr que je ne lui piquerai pas Tessa, mais ma manie d'avoir réponse à tout quand on me cherche m'avait fait parler de façon instinctive. J'hausse les épaules. "On va dire que dans un fauteuil roulant, on est moins épuisé par la gent féminine. Hormis quelques infirmières, le rôle du pauvre martyr frappé par la dureté de la vie, ça marche très bien…" Je n'étais pas du genre à enchaîner les conquêtes, loin de là. Je préfère le jeu de la séduction, mais sans pour autant sauter dans un lit pour conclure. Toutefois, je pense à Nélye qui a partagé un moment particulièrement torride dans l'ascenseur avec moi… Un fin sourire anime mes lèvres puis je finis par soupirer. De toutes manières, depuis Vraona, je préfère flirter plutôt que de m'engager à nouveau. Soit je n'aime pas, soit j'aime à la passion et à en perdre la raison. Je n'ai aucune commune mesure, contrairement à Matthias qui est sans doute un peu plus "sensé" et apte à garder la tête froide. "Puisque tu ne veux visiblement pas parler de c'qui te fatigue autant, parlons donc de Madame Merveilleuse." Mine de rien, je lui fais savoir que j'ai conscience qu'il cherche à me duper… mais j'ai la délicatesse de ne pas insister pour le moment. Juste pour éviter qu'il continue à me prendre pour un lapin de l'année. "Ca va bien, vous deux ? Elle n'est pas trop envahissante, quand même ?"
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyJeu 9 Mai - 22:40

« Comme d’habitude. » Répondis-je sans tenir compte de l’ironie dont Kilian avait fait preuve. J’optais pour un ton badin, désintéressé – et à vrai dire, je l’étais. Complètement, même. Kilian était mon ami depuis bien longtemps ; j’avais une confiance presque aveugle en lui. Alors, quand il me demandait mon aide pour quoique ce soit, je n’hésitais pas à la lui fournir, si cela était possible. J’étais bien différent de certaines personnes, qui fréquentaient Berkeley. Je ne tissais pas des relations en pensant aux bénéfices que je pouvais faire, ou aux services qu’ils pourraient me rendre – ma mentalité était bien loin de celle des Epsilon et autres résidus narcissiques et matérialistes, en fait. « Mais ne te réjouis pas trop vite, on ne sait jamais ce qui peut arriver. » Déclarais-je avec un petit sourire narquois, presque moqueur. Mais Kilian me connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il ne fallait pas prendre cette menace au sérieux. Je le taquinais, je le titillais, rien de plus. Aussi loin que remontent mes souvenirs, je crois que nous avons toujours été chien et chat, tous les deux. Toujours là à chercher la petite bête, à gentiment se moquer de l’autre. La plupart du temps, on avait l’habitude de ne pas se prendre au sérieux. Cependant, lorsque les circonstances l’exigeaient, nous savions aussi nous montrer soudés, proches, et dignes de confiance. Seulement, nous avons tous quelques secrets bien enfouis que nous préférons garder pour nous, et je n’échappais pas à la règle. Alors, quand Kilian me demanda si je dormais bien les nuits, j’ai préféré rester sur la même longueur d’onde – légèreté, humour, pas de tracas. J’aurais pu lui confier mes problèmes d’insomnies sans craindre que ce soit répété, mais je ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas que les gens s’inquiètent, qu’ils me regardent avec un air peiné, ou qu’ils aient pitié. Je détesterais ça, j’en étais persuadé. Alors pour le moment, je me contentais de tourner autour du pot, ou de noyer le poisson. C’était à la fois plus facile, et en même temps, ça m’évitait de répondre à d’éventuelles questions gênantes. « Maintenant que tu me dis ça, ça me revient ! » M’exclamais-je, un grand sourire aux lèvres. Je t’aime beaucoup Kilian, mais… Va te faire voir. « Je t’emmerde. Voilà ce qu’elle voulait te dire, ma blondeur. » Ajoutais-je en lui donnant une légère tape derrière la tête. Gamin un jour, gamin toujours. Lorsque j’étais en compagnie de Kilian – ou de ceux que j’avais connus avant l’armée, à vrai dire – j’avais la douce et agréable impression de replonger au cœur de mon adolescence. Quand tout allait bien, quand les drames n’étaient encore pas venus entacher ma vie si parfaite. M’enfin… Pour le moment, j’essayais simplement de renouer avec une vie d’étudiant lambda. Et à mon sens, ça passait, entre autre, par le fait d’avoir une vie sentimentale un peu près stable et paisible. « Tsssss… » Fis-je en secouant la tête de gauche à droite, après avoir levé les yeux au ciel. Visiblement, Kilian était prêt à me sortir toutes les conneries possibles, ce matin. « Tu sais que c’est chasse gardée. » Déclarais-je en souriant. Evidemment qu’il le savait – il l’avait toujours su, d’ailleurs. Être proche de mes amis oui, au point de leur refiler mes conquêtes ou ex petites amies, même pas en rêve. J’avais toujours eu un côté possessif, dont je ne me cachais guère. « Et c’est sérieux. » Repris-je sincèrement. En effet, ça faisait déjà quelques mois que nous étions ensemble, et tout se passait relativement bien. Je m’estimais heureux : jusqu’à maintenant, nous n’avions pas eu de grosse dispute, et aucune sale rumeur n’était venue mettre en péril notre relation. Nous avions déjoué tous les statistiques – elle en se révélant être une Bêta fidèle, moi en ayant été capable d’assumer et d’assurer une relation amoureuse (chose qui ne m’était pas arrivée depuis ma séparation d’avec Nastassia). Décidé à en savoir plus sur la situation de mon ami avant d’épiloguer sur la mienne, je lui ai demandé où il en était actuellement avec les filles. Sans penser, un seul instant, que je pouvais être en train de commettre une sacrée bourde. Je me suis maudit intérieurement pour avoir été aussi stupide, avant de me reprendre. Pas question de se laisser abattre, surtout maintenant que le plus dur était derrière lui. « C’est parce que tu t’y prends mal, mon pauvre. » Lâchais-je en souriant. Tu t’es foutu de ma gueule tout à l’heure ? Je me venge. Regarde ce qu’elle te fait, ma blondeur. « Tu veux aussi que je te donne des cours de drague ? » Proposais-je, faussement innocent. Après tout, pendant nos séances de footing, je pouvais bien lui filer quelques conseils concernant la gent féminine. « Nan, mais plus sérieusement : personne en vue ? » Demandais-je, sans aucune touche de sarcasme ou de moquerie. Nous en revînmes ensuite à la relation que j’avais avec la Bêta. « Par pitié, rends-moi un immense service : ne l’appelle jamais comme ça quand elle est dans les parages. » Ou sinon, je risque d’être mal barré. En bonne Bêta qu’elle était, elle avait déjà une haute opinion d’elle-même – pas besoin qu’une tierce personne vienne en rajouter une couche. J’ai haussé les épaules, ne sachant trop que dire. « Ça va, je ne me plains pas. » Lâchais-je, un peu hésitant sur les mots à employer. « Elle n’est pas vraiment envahissante, mais… » Commençais-je, avant de m’arrêter, cherchant les mots justes. « Je sais pas. J’ai tout ce qu’il me faut, mais en même temps, j’ai le sentiment qu’il me manque quelque chose. » Ajoutais-je, ne sachant trop comment exprimer le fond de ma pensée. Dans l’absolu, tout allait bien entre la Bêta et moi. Seulement… Seulement, ce n’était pas comme avec Nastassia, ni comme avec June. Il n’y avait pas ce petit « truc » en plus. Oui ça allait bien, mais ça s’arrêtait là. « En fait, je crois que c’est moi qui déconne. Je dois avoir un problème, ou alors il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi, j’en sais rien. » Concluais-je, un peu maladroitement.
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptySam 25 Mai - 18:46



Je lève les yeux au ciel avec un sourire défiant lorsque la main de Matthias s'abat sur l'arrière de ma tête après s'être défendu de mes critiques sur sa couleur de cheveux. Depuis que nous sommes enfants, même la plus petite des perches est sujette à une vanne potentielle que nous n'hésitons jamais à saisir. Bien que, par certains moments, nous agissions comme de parfaits adolescents, je me doute que c'est quelque chose qui lui permet de garder les pieds sur terre et se souvenir qu'il a eu une vie avant l'armée et qu'il en aura une encore après. Certaines choses ne changent jamais, elles évoluent tout au mieux vers quelque chose d'encore meilleur, c'est le cas pour notre amitié. J'ai toujours eu l'orgueil de ne pas lui confier à quel point son amitié m'était essentielle, mais il s'en doute par lui-même. Matthias, c'est un peu ce grand frère de deux têtes de plus que moi que je n'ai jamais eu... alors le premier qui tente de nous séparer s'en mordra les doigts, si tant est que j'ai la bonté de lui laisser la vie sauve. Je me contente de hausser les épaules quand il me dit que Tessa est sa "propriété". Lui et sa possessivité naturelle. Il fallait voir le regard protecteur qu'il posait sur sa soeur Thaïs et l'air mécontent dès que quelqu'un l'observait trop longtemps à son goût. Son instinct m'avait toujours fait sourire car nous avons exactement le même. Quant à venir débaucher ses conquêtes, je n'y aurais jamais songé une seule seconde. Charmeur, je le suis, mais ni au point d'enchaîner les aventures plus ou moins sérieuses, ni au point d'aller flirter avec les copines de mes amis. J'ai un peu trop de respect pour eux et pour moi-même, tant qu'on y est. Toutefois, lorsqu'il insiste sur le caractère stable de sa relation, je lui adresse un sourire complice, presque fier. Si Matthias est très largement capable de jouer au bourreau des coeurs en compagnie féminine, il n'en reste pas moins un homme très difficile à séduire. Le couple improbable qu'ils forment fonctionne et c'est tout ce qui importe. Il a besoin de ce genre de sentiment pour se replonger dans une vie normale, loin des horreurs auxquelles il a dû assister en Irak et dont il n'a jamais voulu faire part. Si Tessa est capable de le distraire au point de faire naître en lui l'instinct de l'amoureux transi, alors tant mieux. Je secoue la tête en calmant ma frustration et mon humeur maussade quand il me propose des cours de drague. "Si on commence les jeux de rôle, ça risquerait de déraper et tu m'en voudrais de chercher à te mettre dans mon lit." Bien sûr, mon ton est parfaitement ironique, malgré le sérieux que je laisse faussement transparaitre. Matthias est l'un des premiers à qui j'ai annoncé ma bisexualité, et l'un des seuls dont j'ai le plus craint la réaction, à l'époque. Il était le dernier ami qu'il me restait d'une enfance bien lointaine, mais je n'avais pas voulu le perdre en prenant le risque d'être honnête. Cela l'avait surpris, mais au fond, je pense qu'il l'avait intégré. A plus forte raison que ce n'est guère un sujet que nous abordons à chaque conversation... Dieu merci, nous ne parlons pas que de ça. "Non, personne en vue et, pour tout dire, je ne cherche pas spécialement. La dernière fille avec qui j'ai été a préféré partir et je l'ai plutôt mal vécu. J'arrive pas à aimer avec modération, il faut toujours que je sois trop passionné, trop attaché... trop excessif, sans doute." Artiste, je le suis au plus profond de mon être. Doté d'un tempérament volcanique, j'aime à la folie ou pas du tout. La demi-mesure m'est inconnue en amour, j'ai besoin de relations fortes et pas d'une vie plan-plan. "J'crois que si j'étais pas sorti avec une fille de mafieux, faut dire, les choses auraient été plus simples. Me retrouver ligoté dans un hangar et me faire cogner dessus par les malabars du beau-père, ça nous a refroidi. Enfin, je crois que ça l'a plutôt refroidie elle : moi, j'avais proposé de l'épouser et l'inviter au premier rang juste pour l'éclabousser avec tout notre bonheur." J'affiche un sourire de chieur international puis finalement, je ralentit la cadence. Mon dos me tire un peu et même si je sers les poings pour le cacher, mon corps commence légèrement à se tendre. Par orgueil, je ne dis rien. "Mais j'suis tout de même très content que tout se passe bien avec Tessa. Tu le mérites, je pense que t'en avais même besoin." Besoin de s'occuper de quelqu'un d'autre que sa famille pour qui il sacrifie déjà tellement. Je fronce un peu les sourcils quand il pense tout haut que quelque chose manque à cette relation. "C'est parce que ça ronronne entre vous, ou parce que t'as l'impression que c'est du déjà vu ?" La monotonie ou la sensation qu'on vécu une relation similaire, c'est dérangeant. Je l'avais vécu avec quelques petites-amies par le passé et j'y avais très vite mis un terme. "Que ce soit toi qui déconnes, ça va faire une quinzaine d'années que j'te le répète, c'est pas un scoop. Le tout, c'est surtout de savoir ce que tu attends vraiment d'une relation amoureuse. J'sais pas... est-ce que vous parlez suffisamment, ou trop, au contraire ? Parfois, on a plus l'impression d'être en colocation pratique avec quelqu'un plutôt que d'en être amoureux, tu sais..." Non pas que je veuille torpiller leur relation, loin de là, je venais de dire que j'étais heureux pour lui. Mais peut-être que s'il mettait le doigt sur ce qui cloche, il pourra s'en sortir. "Attends, on peut faire une petite pause...? Je sens que ça tire un peu." En d'autres termes : je suis en train de douiller à mort, à en juger par la veine qui palpite sur ma tempe, mais je suis trop fier pour le reconnaître devant ce grand blond musclé et Iota jusqu'au bout des ongles.
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyDim 9 Juin - 23:10


« Ne t’emballe pas, je te propose simplement quelques conseils. » Dis-je en levant les yeux au ciel, amusé par sa réplique. Voyons mon cher, tu t’égares et vas jusqu’à te perdre dans des méandres qui me sont parfaitement étrangères. C’était ça, que j’appréciais avec Kilian : cette complicité, sans égal, sans bornes. Le fait que nous puissions parler de tout, et plaisanter de tout. Il n’y avait pas de tabous – ou en tout cas, il n’y en avait plus. Lorsqu’il m’avait avoué sa bisexualité, quelques années plus tôt, je n’avais pas caché ma surprise. Foncièrement, ça ne m’avait pas posé de problème : chacun faisait bien ce qu’il voulait de sa vie, et j’estimais que la vie privée des gens, même s’ils étaient mes amis, ne me regardait pas. J’acceptais d’écouter les confidences, éventuellement de donner quelques conseils si tel était le désir de la personne, mais en aucun cas je ne me serais permis de porter un jugement. Ce n’était tout simplement pas mon genre. J’avais donc accueilli cette révélation d’une façon surprise, certes, mais pas négative. J’avais accepté, posé les questions banales (« comment tu le sais ? t’as rencontré quelqu’un ? ta famille le sait ? … ») et l’interrogatoire s’était arrêté là. Ensuite, j’avais laissé la liberté à Kilian de m’en dire plus, ou de poursuivre sur une autre voie. « Ne sois pas si ingrat : je suis sur que certains iraient jusqu’à payer pour connaître mes secrets de réussite. » En toute modestie, bien évidemment. Pour autant, et à mon humble avis, je n’étais pas loin de la vérité. Je me souvenais encore de certains de mes camarades de lycée, qui avaient l’habitude de jaser derrière mon dos à chaque fois qu’une nouvelle rumeur concernant une potentielle petite amie circulait sur mon compte. Et, malheureusement pour moi, il y en avait eu plus d’une. Le summum ayant été atteint lorsque j’avais commencé à sortir avec Nastassia. « Désolé de te décevoir, mais… Tu me laisses parfaitement indifférent, mon cher. » Déclarais-je en souriant, peu impressionné par les propos du Sigma. Là où certains, par peur, auraient pris la fuite en accélérant la cadence, je préférais rester aux côtés de Kilian, et me moquer gentiment de lui. Je savais pertinemment qu’il n’y avait rien de sérieux dans ses propos – au contraire, même. Le Sigma avait toujours eu connaissance de mes préférences, et il n’y avait jamais eu aucune ambigüité entre nous. Et, alors que le français évoquait le fait de ne pas spécialement cherché, je ne pouvais qu’hocher la tête, conscient qu’il adoptait la bonne attitude. « T’as bien raison. » Assurais-je en hochant la tête, approuvant en tout point ses choix. Ne pas chercher, profiter plutôt que de morfler. Si je n’avais pas été actuellement en couple, je crois que j’aurais adopté le même point de vue, la même philosophie. « De toute façon, tu sais quoi ? Les filles, franchement, c’est un nid à emmerdes. » Blasé du jour, bonjour ! Il faut dire, aussi, que j’étais un grand spécialiste ; j’avais toujours eu un don tout particulier pour me foutre dans des histoires abracadabrantesques. Je n’avais pas toujours très bien agi, aussi. Peut-être que si je m’étais montré moins volage, les choses s’en seraient mieux portées. Certainement, même. Les confidences de Kilian me laisseraient franchement surpris, et je ne le cachais pas. « Pourquoi tu ne m’en as jamais rien dit ? » Demandais-je en fronçant les sourcils, posant un regard à la fois suspicieux et sévère sur le Sigma. Son aveu me faisait supposer que j’avais été laissé de côté, comme mis sur la touche, et je reconnaissais que ça ne me faisait pas plaisir. A quoi ça sert, les amis, si on ne leur parle pas de nos joies, mais surtout de nos peines ? A rien. « Laisse-tomber : tu as bien le droit à ton jardin secret. » Maugréais-je, sur un ton qui laissait entendre que je n’étais moi-même pas réellement convaincu par mes propos. Je ne lui demandais pas de tout me raconter dans les moindres détails – les grandes lignes m’auraient largement suffit. Histoire que je sois un minimum au courant, tout de même. J’ai levé les yeux au ciel, décidant de ne pas en tenir rigueur au Sigma ; le pauvre avait déjà dû bien morfler, pour me confier tout cela sur ce ton. Abandonnant toute idée de rancune à son égard, je méditais quelques instants sur ses propos. « Je pense que ça aurait été plus simple, effectivement. » Finis-je par dire. En même temps, prétendre l’inverse aurait été mentir. « Tu m’expliques comment tu t’es débrouillé pour te trouver une fille de mafieux ? » Demandais-je en levant les yeux au ciel, soupirant devant la malchance évidente de mon ami. Il méritait quelqu’un de bien, quelqu’un de stable. « Franchement Kilian, il n’y en a pourtant pas plein les rues ! » M’exclamais-je. En aucun cas je ne blâmais le Sigma – le pauvre se serait sans doute volontiers passé de tous ces emmerdements. « Mais il a fallu que ça tombe sur toi. » Concluais-je en secouant la tête. Et dans un sens, je préférais que ce soit lui plutôt que moi – avoir pour gendre un ancien militaire quand on n’est pas franchement respectueux des lois, ça la fout mal, comme on dit. Et ça n’apporte ni la paix, ni la sérénité. « Tu ne serais pas un peu poisseux, par hasard ? » Demandais-je, un tantinet moqueur. Je retrouvais néanmoins mon sérieux pour disserter sur mes problèmes – inexistants, je l’admettais – de couple. « C’est parce que… J’en sais rien, en fait. Il manque un truc. Il manque le truc qui fait que. » Murmurais-je, presque honteux. Pour la première fois, j’exprimais à haute voix ce que je ressentais quant à cette relation. J’appréciais sincèrement Tessa, et j’avais beaucoup d’affection pour elle. Et si pour le moment ça me suffisait, au bout d’un moment, à n’en pas douter, ça ne me conviendrait plus. Et alors, je finirais par faire ce que j’avais toujours fait : aller voir ailleurs. « Tout est attendu, il n’y a pas de surprise. On se voit régulièrement, on s’entend bien, mais ça ne me suffit pas. Tu me connais… » Dis-je en haussant les épaules, avouant à demi-mots que j’étais plutôt difficile à gérer comme mec. On me cernait difficilement, et je n’étais pas facile à satisfaire non plus. Oui, on pouvait l’affirmer : j’étais quelqu’un de compliqué. Peut-être que c’était moi, le problème. Au fond, n’avais-je pas toujours été le problème ? Si l’on faisait un bilan rapide des dernières années, la conclusion s’imposait d’elle-même : j’avais toujours été le principal acteur de mes emmerdes. Ça avait commencé avec mon petit-frère, et le reste avait tout naturellement découlé de ce drame. « Tu vas arrêter, oui ? » Répliquais-je, déjà prête à lui remettre une claque amicale derrière la tête. « Je te signale qu’avec tes histoires, t’es pas mal dans ton genre, mon gars. » Ajoutais-je, moqueur. « Colocation pratique ? » Répétais-je en fronçant légèrement les sourcils, avant d’y réfléchir quelques instants. « Ouais, ça décrit plutôt bien la situation. » Malheureusement pour moi, et surtout, malheureusement pour Tessa. Je n’étais pas le petit ami idéal, et je ne le serais probablement jamais. Mais mes problèmes sentimentaux étaient bien ridicules, comparés aux problèmes de santé qu’avaient dû vivre et affronter Kilian. « Tu ne pouvais pas me le dire avant, nunuche ? » Demandais-je en roulant des yeux, m’arrêtant aussitôt de courir. C’était du grand Kilian, tout ça : cavaler, cavaler, et dire stop seulement lorsqu’il sent qu’il n’a définitivement plus la force de continuer. « Mon statut de bourreau à des limites, quand même. » Ajoutais-je en souriant légèrement. J’avais accepté d’aider Kilian, et je ferais de mon mieux pour mener à bien cette tache. Mais il fallait apparemment que je m’attarde sur la base, à savoir que ce n’était pas en forçant comme un malade qu’il s’en sortirait plus vite. Bien au contraire.
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MessageSujet: Re: « Some friendships never ends. » « Some friendships never ends. » EmptyDim 16 Juin - 18:38




Les filles sont un nid à emmerdes. Aujourd'hui, on a droit à du grand Matthias et j'en souris de façon particulièrement amusée, malgré mon air souvent ironique et taciturne. Il n'a jamais mâché ses mots, sa franchise est de loin la qualité que je préfère chez lui. Il ne se passe pas une journée sans que je ne regarde les personnes gentilles d'un sale œil, de peur d'être à nouveau victime d'une machination quelconque. Paranoïaque ? Non, déjà entubé une fois dans l'enfance, pas deux. "Elle t'emmerde, la nunuche." grognai-je sur un ton qui se voulait menaçant mais qui, au fond, ne l'était pas vraiment. Matthias sait que je suis du genre à me mettre en danger quand je veux réussir quelque chose, à repousser mes limites et à vivre dangereusement. Jamais pour faire une bêtise sans raison, mais toujours avec une bonne excuse à la clé. Ici, il s'agit de tester mon corps, le soumettre à nouveau à l'effort afin de ne plus jamais ressentir cette sensation d'être esclave du handicap, d'être contraint à regarder les gens m'aider avec un sourire désolé. Quitte à souffrir un peu, c'est une souffrance qui me maintient dans la rage de vaincre. Nous nous arrêtons donc, j'en profite pour m'asseoir sur un banc le temps de reprendre mon souffle et laisser mon corps trouver le repos dans une position plus confortable. J'ai osé lui parler de Vraona tout à l'heure et bien que je sois resté silencieux à ce sujet pendant longtemps, j'éprouve tout à coup l'envie de lui en parler. Même si j'aime le charrier par rapport à son côté Valmont des Liaisons dangereuses, bijou de littérature dont je ne me lasserai jamais, je lui reconnais effectivement sa grande expérience en matière de femmes. Je peux essayer de le conseiller, mais je n'avais jamais prétendu me mettre dans une quelconque compétition avec lui. Contrairement à son passé avec ces dames, je n'ai jamais cherché à multiplier les conquêtes ou à me séparer d'une femme sans trop prendre le temps de mettre les formes. Par simple amusement. Nous avions une façon bien à nous d'aimer. Aucune n'était meilleure que l'autre, nous étions simplement différents, lui et moi. Je prends une bouteille d'eau et je hausse les épaules. "Les filles qui courent les rues, ça m'intéresse pas. En général, j'ai pas les moyens." Je pouffe de rire en assimilant cette expression à la prostitution, me traitant d'idiot au passage, puis je bois une bonne gorgée d'eau avant de poursuivre plus sérieusement. "Elle s'appelle Vraona. Je l'ai croisée dans un couloir et j'en suis tombé raide dingue. Le vrai coup de foudre. Je l'ai peinte en je ne sais combien d'exemplaires sur mes tableaux avant de concrétiser les choses. Mais finalement, son père est vachement possessif, et je me suis fait cogner dessus avant qu'on me demande de la laisser tomber. Elle a pris la décision que je n'aurais sans doute jamais pu prendre." Si j'en suis encore amoureux ? Mes paroles le suggèrent. Néanmoins, c'est le genre d'amour qui peut s'atténuer avec le temps, mais sans jamais s'effacer. Je gratte ma joue barbue en soupirant. "J'ai jamais su qu'elle était fille de mafieux avant et, pour tout dire, ça m'aurait pas arrêté. Je l'aimais vraiment, je l'aimais sans doute beaucoup trop. J'crois qu'on peut appeler ça la poisse, ouais." concluais-je sur un ton ironique avant de regarder mon ami d'enfance. "Mais c'est du passé. Je n'ai personne en vue et je ne cherche personne. J'vais me remettre la tête dans l'art et la scène, ça me changera les idées, j'en ai besoin." L'art, mon garde-fou sous toutes ses formes. C'est sur scène, sur une toile ou dans la musique que je peux évacuer toute la violence de mon caractère impulsif et passionné. Je me confie peu, mais un œil averti verrait mes confidences artistiques. Après tout, comme je me le répète assez souvent, j'ai vécu mes dix-sept premières années sans petite amie, je ne suis pas à une année près. Bien que sur le plan strictement physique, j'ai déjà quelques "plans" sur le feu, après tout je ne suis qu'un homme et tant qu'aucun sentiment ne vient brouiller ces histoires, pourquoi ne pas en profiter ? Je change alors mon fusil d'épaule pour en revenir aux interrogations de Matthias sur sa vie amoureuse. Lui qui n'est pas franchement habitué à ce genre de choses, je comprends qu'il puisse trouver quelques failles dans une relation pourtant stable et que beaucoup jalouseraient certainement. Tandis que je commence à sentir que mes muscles se détendent à nouveau, je m'étire avec une immense précaution. "C'est pas toujours simple de savoir ce qu'on veut quand on est face à l'inconnu. Je pense qu'il faudrait que t'essayes d'en parler avec elle. Ce serait plus juste pour vous deux et ça t'éviterait de tergiverser dans ton coin. Plus tu mettras du temps et plus les choses vont se compliquer. T'as l'air d'y tenir, à Tessa, raison de plus de lui dire maintenant au lieu de laisser le temps éroder votre relation." Je lève la tête vers le ciel, fermant les yeux pour profiter des rayons du soleil. "C'était la minute poésie et philosophie." lâchai-je sur un ton laconique pour cacher l'humour de mes propos. Le bien-être de Matthias me tient vraiment à cœur et je n'ai jamais apprécié de le voir confronté au moindre problème. Entre nous, c'est beaucoup de taquineries depuis que nous sommes gosses, mais c'est surtout une immense affection l'un pour l'autre. Je n'avais pas envie de lui dicter sa conduite car ce n'était ni mon rôle, ni dans mes cordes. Pour qui est-ce que je me prendrais si je me mettais à lui dire quoi faire ? Matthias est un grand garçon, il a juste besoin d'être aiguillé et écouté. Je me lève du banc et je lui mets une tape amicale dans le dos. Quoi ? Contrairement à cette grande perche taillée comme une armoire à glace, je suis trop petit pour lui mettre une tape à l'arrière de la tête ! "Tu me montres quelques étirements ? Faut aussi que je retrouve un peu de souplesse, maintenant que j'ai les muscles détendus." Et là, on s'attend au pire avec le coach tortionnaire qui va sans doute se contorsionner d'une manière à me rendre anxieux et vert de jalousie. "Sinon, tu n'as regardé aucune fille depuis que t'es avec Tessa ?" C'est une possibilité, qu'il ait pu jeter un œil à droite ou à gauche. Si ce n'est pas le cas, alors ça prouve qu'au fond, il est quand même attaché à elle. 
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