Rylee & Léonie

I go to sleep Sia

Je ne travaillais pas aujourd'hui, je profitais pleinement de ma journée de repos. En ce moment on avait pas un moment à nous à la librairie, les derniers mois de l'année était les plus important, c'est à ce moment que les librairies font le plus gros chiffre d'affaire. D'habitude je ne travaillais qu'à mi-temps, c'est-à-dire juste le matin et ensuite je pouvais faire ce que je voulais de mon après-midi. Là c'était différent on avait besoin de main d'oeuvre, je n'avais pas dit non pour avoir un salaire plus important mais aussi pour ne pas me croiser les doigts. Mais je ne pouvais pas nier que quand je rentrais chez moi je n'avais qu'une envie aller me coucher pour me réveiller le lendemain matin prête à repartir pour une journée de folie. Malheureusement pour moi Jane avait la grippe et avait ordre de rester à la maison bien au chaud. Je ne devrais pas dire malheureusement, j'étais heureuse de m'occuper d'elle, j'adorais passer du temps avec Jane, c'était une petite fille adorable qui méritait tout l'amour possible.

Je m'étais donc levé tôt ce matin pour être là au moment où Rylee partirait travailler et ne pas laisser Jane toute seule. Elle avait beaucoup dormi dans la journée, vomi un peu mais dans l'après-midi elle semblait aller mieux. Nous avions joué toutes les deux. Son père avait appelé plusieurs fois pour prendre des nouvelles, c'était tellement adorable de voir comme il se préoccupait de sa fille. Je n'avais jamais vu quelqu'un aimer tant sa fille, normalement les hommes n'étaient pas aussi sentimental.

Léonie je crois que j'ai encore envie

C'était le signal, je me penchais pour attraper la bassine que j'avais laissé par terre à côté du lit. Je la posais mes genoux, la petite se pencha au-dessus tandis que je tenais ses cheveux et la laissais faire sans regarder sinon j'allais aussi avoir envie de vomir. Une fois ceci fait, je prenais un mouchoir pour lui essuyer la bouche, je lui donnais un peu d'eau pour qu'elle se rince la bouche et crache de nouveau dans la bassine.

Où est M. Hoppy ?
Je crois l'avoir vu dans le salon. Ne t'en fais pas je reviens avec M. Hoppy

Je partais avec la bassine direction la salle de bian. Il fallait absolument que je la nettoie, normalement elle n'allait pas en avoir besoin, je lui avais donné ses médicaments et je doute qu'avec le peu qu'elle avait avalé elle avait encore beaucoup de chose à cracher. J'allais tout de même remettre la bassine dans la chambre au cas où. Je cherchais le lapin en peluche, il devait être encore coincé dans les coussins. Elle avait vraiment le don pour l'emmener n'importe où et ensuite le perdre. J'espérais que Rylee n'arrive pas maintenant sinon il se demanderait ce que je faisais à mettre ses coussins par terre, à quatre pattes sur le canapé à chercher un lapin en peluche.

Rylee envoyait de nouveau un texto à Leonie, afin de prendre des nouvelles de Jane. La veille, la petite avait dû se rendre chez le médecin, malade comme par permis. Elle avait attrapé une grippe plutôt sévère pour une enfant de son âge. La pauvre avait souffert de courbatures toutes la soirée et n'avait presque pas fermé l'oeil de la nuit. Son père avait dû la border plusieurs fois, puis l'accompagner à chaque fois que l'envie de vomir lui venait. Rylee avait hésité à se faire lui même porter pâle afin de rester avec son enfant, pensant que le doyen et son amie, maria, la directrice, qui avait elle-même des enfants, se montreraient compréhensifs dans une telle situation. Mais, voyant que la jeunette s'était finalement endormie dans la matinée, comme un petit bébé, il avait décidé d'appeler la baby-sitter, Leonie, afin qu'elle passe la journée avec Jane. Évidemment, il avait dit qu'il la paierait grassement, afin qu'elle n'ait aucune hésitation, même s'il savait qu'elle l'accepterait par simple amitié et à son tarif habituel. Effectivement, Leo n'était pas juste une personne embauché pour surveiller la fillette lorsque Rylee avait trop de travail et que les grands-parents ne le pouvaient pas, c'était bien plus. C'était une bonne amie que notre jeune professeur de mathématiques aidait remonter une pente difficile. Elle semblait se sentir bien seule dans la vie... Peut-être même possiblement bien malheureuse. Le trentenaire ne perdait pas de vue qu'il avait partagé un moment intime avec la demoiselle... Et qu'il devait tout de même prendre ce point en compte dans leur relation.

Sa journée de travail touchait à sa fin, et les yeux cernés, épuisé et n'ayant pour envie que de revoir son enfant, Rylee appela le domicile familiale une dernière fois afin de signifier qu'il n'allait pas tarder à rentrer. Il avait appelé et envoyé des messages des dizaines et des dizaines de fois dans la journée. C'était un papa poule digne de ce nom, très sentimental et peureux dès qu'il s'agissait de Jane.
Finalement, lorsqu'il atterrit chez lui, ayant fait tout le trajet à rollers, comme il en avait l'habitude et comme il adorait le faire, il ouvrit la porte très rapidement.
« Je suis rentrée les filles ! » s'exclama-t-il gentiment.
Il enleva ses rollers dans l'entrée avant de se laver soigneusement les mains dans la salle de bains et de se lancer dans la chambre de sa fille. La petite était visiblement endormie... Tant mieux, cela voulait dire qu'elle n'avait plus mal... Ou du moins que rien n'avait empiré. Son père se hâta de déposer un petit baiser sur sa joue. Délicatement, sans la réveiller, il se faufila ensuite dans le salon et jeta ses clefs sur la table basse. L'habitude de se mettre à l'aise.
Et alors qu'il jetait un œil sur la pièce, il aperçut la présence de Leonie, ou plutôt de ses jolies fesses alors qu'elle fouillait dans les coussins.

« Jane a encore perdu Mr Hoppy ? » demanda-t-il en riant afin d'attirer son attention.

Rylee & Léonie

J'étais toujours à la recherche du lapin, elle l'avait fourré où. Je ne le trouvais pas, je me disais qu'il devait être dans un bel état le pauvre pour être si bien caché il ne serait pas propre du tout. Je soupirais, les enfants et leur manie de transporter partout leur peluche, j'étais pareille à son âge. Je l'emmenais jusqu'aux toilettes, j'avais 4 ans et donc aps forcement très intelligente. J'entendis la porte claquée, Rylee était de retour et comme à son habitude il allait se rendre dans la salle de bain et ensuite aller rejoindre sa petite princesse. Le pauvre il était mort d'inquiétude, je n'avais pas compté le nombre de fois où il avait appelé et envoyer des textos, je devrais sogner à prendre un forfait message illimité. Quand je disais que je n'avais jamais vu un homme aussi inquiet pour sa fille je ne disais pas pas des bêtises. Je ne pouvais que sentir mon coeur s'emplir de joie, le bonheur était si simple.

Et oui pour ne pas changer. Ca me rappel une fois où j'ai oublié mon ours en peluche dans la voiture, j'ai passé des heures à hurler et pleurer pour que mon père le retrouve. Il a retourné la voiture sans dessus dessous... Je ne voulais pas dormir sans lui, heureusement que Jane n'est pas comme ça

Me remémorer ce souvenir me faisait sourire, ce que je pouvais être pénible petite. Je n'avais pas non plus tellement changer, j'avais mes humeurs comme tout le mone mais c'était presque tout les jours. Ah enfin, je trouvais le lapin qui était rempli de poussière comme je le pensais. je m'asseyais et commençais à le secouer, souffler dessus afin de le rendre un peu plus présentable. Il aurait besoin d'aller faire un tour dans la machine à laver, mais elle le réclamait maintenant, il faudrait donc lui rendre avant qu'il ne soit lavé, les enfants se fichent aussi de savoir si les peluches sont propres.

Tu devrais t'assoir tu as une mine horrible si je peux me permettre. Elle a prit ses médicaments mais pas beaucoup mangé, il faudra que tu veilles à ce qu'elle mange bien ce soir. Tu as dormi combien de temps hier soir ?

Je lui souriais, il avait besoin de repos, que quelqu'un s'occupe de lui ce soir en tout cas. Je me levais pour aller dans la chambre de Jane, elle dormait paisiblement. Je levais une de ses mains pour poser le doudou près d'elle, dès qu'elle le sentit elle le serra contre elle en remettant son pouce dans sa bouche. Elle était vraiment adorable, je me permis de caresser sa joue, normalement les baby-sitter n'avait pas à faire ça mais je me sentais ou espérait être un peu plus qu'une simple nourisse pour elle mais une amie, une grande soeur. Je sortais de la chambre sur la pointe des pieds retournant dans le salon j'allais dans la cuisine.

J'allais me faire du thé tu en veux ?

Rylee était heureux d'avoir une amie et une baby-sitter telle que Léonie, sur qui il pouvait compter n'importe quand. En effet, la plupart des personnes n'auraient pas accepté de rester passer le journée avec une enfant atteinte de grippe, même moyennant bonne finance. Mais, cette amie, quant à elle n'avait pas hésité. Il faut avouer cependant que Rylee et la demoiselle étaient plutôt proches, voire intimes. Ils avaient partagé des choses que Rylee ne donnait pas à n'importe qui. La regardant chercher le fameux lapin en peluche, il ne put s'empêcher de rire. Ce genre de situation était toujours amusante, on se donnait corps et âme pour voir un enfant sourire, et le sourire de Jane était ce que Rylee appréciait le plus au monde. Sans doute que c'était la même chose pour Léonie, puisqu'elle s'activait avec une ardeur incroyable à déblayer le passage.

« Tu as raison, Jane n'est pas capricieuse. » affirma-t-il en souriant. Et oui, il avait beau avoir les moyens d'offrir tout ce qu'elle désirait à sa fille, il ne cédait pas à la moindre de ses envies. Il savait que cela ne l'aiderait pas plus tard, car adviendrait un moment où la pauvre comprendrait que le monde n'était pas toujours rose et qu'il était fait de déceptions et de frustrations. Le professeur de mathématiques aurait bien aimé la protéger de cela, mais il était totalement impuissant face à cette situation, cette vérité universelle.
« Je t'avoue que moi aussi, je ne pouvais pas me passer de mon doudou. Il paraît que j'ai failli sauter dans un ruisseau pour le rattraper quand il y est tombé. Heureusement, mon père m'a rattrapé à la dernière minute ! C'est fou comme les enfants s'attachent vite... » conclut-il. Et oui, ces petits êtres étaient très fragiles, comme des éponges du monde qui les entouraient.
Enfin, Leonie arbora un magnifique sourire en sortant la peluche de sous les coussins. Elle l'épousseta, avant de signaler à notre jeune homme qu'il devrait mieux faire de s'asseoir. Ce qu'il fit aussitôt. Elle n'avait pas tord, avec toutes ces émotions et la terrible nuit de la veille, il était on ne peut plus épuisé.

« Oh... ça va, ne t'en fais pas pour moi, ce doit être encore certains étudiants qui m'ont blasé ! Ses médicaments...Très bien. Jane a encore de la fièvre ? » demanda-t-il. Tout ce qui l'intéressait pour l'instant, le temps de reprendre son souffle, était l'état de sa fille. Il était déjà rassuré par les nouvelles et la mine radieuse de la baby-sitter, qui prouvait que cela allait sans doute mieux. Il la regarda se faufiler dans les couloirs, sans doute pour rapporter Mr. Huppy à la fillette endormie.

« Je veux bien, oui. » répondit-il lorsqu'elle revint dans la pièce, lui proposant du thé. Elle avait parfaitement le droit de se servir de l'appartement comme bon lui semblait. « Et en fait... » souffla-t-il alors qu'elle allait passer la porte, afin d'attirer son attention et qu'elle se retourne. « Je te remercie. » Il lui était vraiment redevable.

Rylee & Léonie

Sa confidence sur son passé me fit sourire, en effet les enfants pouvaient s'attacher si facilement à un objet, en faire son ami, son confident. C'était une chose qui disparaissait en grandissant, on ne portait plus vraiment de tel sentiment pour les objets, on se souvenait des bons souvenirs bien sur mais ce n'était pas la même chose. D'ailleurs je n'oserais jamais l'avouer mais j'avais toujours mon ours en peluche, je l'avais eu quelques jours après ma naissance, je n'allais pas me séparer de lui comme ça, il était sur mon lit, personne ne venait de toute façon dans ma chambre donc personne ne saurait que à 22 ans je dormais encore avec une peluche.

Vraiment ? Tu as voulu sauter dans un ruisseau c'est trop mignon !

Il fit rapidement ce que je lui avais demandé de s'asseoir, on aurait dit qu'il allait s'effondrer d'un moment à l'autre. Je lui aurais bien proposé de lui faire couler un bain, c'était tellement bon de se prélasser dans un bain chaud quand on avait passé une journée longue et horrible. Il aurait peut-être mal interprété mes paroles et crut que je voulais me faufiler dans le bain avec lui ou que c'était une manoeuvre pour que nous formions un seul être. Il faudrait que nous reparlions de ça d'ailleurs, je ne tenais pas à ce que les choses soient ambigues ou compliquées entre nous, je tenais trop à lui et à Jane pour lui faire du mal.

Non elle est tombée, elle a aussi arrêtée de vomir mais j'ai laissé la bassine sous son lit au cas où. Ne t'en fais pas ce n'est qu'une grippe. Ils sont si cruels avec toi ?

Combien de fois je devrais lui dire que les choses allaient bien se passer. Personne n'était mort d'une grippe, elle avait besoin de repos maintenant, son appétit allait mettre du temps à redevenir comme celui d'avant mais il fallait laisser les choses revenir petit à petit. Je souriais en l'entendant me remercier, c'était un ami et je ferais n'importe quoi pour lui. Il n'était pas facile de trouver une baby-sitter, en qui on avait suffisamment confiance pour lui confier sa fille toute la journée. En plus elle n'avait pas été dans le cirage toute la journée, on avait jouer aux cartes, elle m'avait montré à quel point elle savait bien lire et des longues histoires. J'étais partie dans la cuisine, préparer deux tasses, j'attendais que le thé infuse dans l'eau chaude avant de le verser justement dans les tasses. Une fois ceci fait je revenais dans le salon, je posais les tasses sur la table basse et m'assit à côté de Rylee.

Tu sais bien que je t'aiderais du mieux que je peux. Ta fille est adorable et on a passé une bonne journée, il faudrait que je l'ammène à la librairie où je travaille, je suis sur qu'il y a des livres pour elle... Rylee j'aimerais qu'on reparle de ce qui s'est passé... Je suis désolée c'était un accident

Se remémorer des souvenirs de son enfance le fit sourire encore davantage, malgré la fatigue. Avoir passé la journée à s'inquiéter de la santé de Jane avait été encore plus épuisant que tout le reste. De toute façon, Rylee était autant un intellectuel qu'un sportif, alors il n'était pas si aisément KO. Mais les journées devenaient de plus en plus longues, il fallait préparer les tests des examens, et faire en sorte que les cours restent complets malgré la difficulté croissante du programme. Il ne fallait pas perdre des étudiants en route, et même si les professeurs de la fac devaient être exigeant, Rylee préférait jouer carte sur table et être aimé plutôt que craint par ses nombreux élèves.
« Oui, carrément ! Ma mère hurlait de partout, comme si j'étais en train de mourir ! » expliqua-t-il encore en ce qui concernait son histoire d'enfance, le fait qu'il ait failli sauter dans un ruisseau pour rattraper un doudou perdu. Les enfants avaient cette étonnante faculté de se sacrifier pour les simples choses de la vie. Heureusement, Jane était moins bête que lui lorsqu'il avait son âge. Elle avait pris beaucoup de maturité, et à sept ans, même si elle restait une fillette, elle avait souvent des pensées très étonnantes. Et Rylee se demandait s'il n'avait pas à faire à une petite surdouée des fois.

« Maintenant, je suis plus calme, je sais que tu as fais tout ce qu'il fallait, comme d'habitude. » répondit-il encore en signe de remerciement à Léonie. Il faut qu'elle était l'une des seules personnes à qui il pouvait confier Jane dans cet état, car il avait une absolue confiance en la jeune libraire. Il savait notamment que Jane aussi avait confiance, ce qui était peut-être le plus important dans ce genre de cas. L'université avait refusé qu'il reste ce jour-là, alors il n'avait pas pu faire autrement que d'appeler la baby-sitter. C'était une amie, mais aussi une confidente et peut-être même bien plus certaines fois. « Je te jure, les étudiants me font parfois tourner en bourrique, mais je le leur rends bien ! » s'exclama-t-il en riant, baissant cependant la voix pour ne pas réveiller sa fille, endormie dans sa chambre. Il s'étira sur le canapé, attendant que Léonie ne revienne. Et elle revînt bien vite, deux tasses de thé dans les mains. C'était vraiment une personne charmante et serviable, et c'était bien le moins que l'on puisse dire à son propos. « Merci. » fit-il pour la remercier d'avoir apporté du thé, puis il joua un peu de la cuillère dans la tasse, se perdant de nouveau dans ses pensées, ou plutôt dans la sorte de fatigue pleine de vide dans laquelle on se retrouve lorsque l'on est épuisé. Et la voix de Léonie retentit de nouveau dans la pièce à vivre. Il leva les yeux dans sa direction. Elle était passée du coq à l'âne, mais il savait pertinemment de quoi elle était entrain de lui parler. Cette nuit-là. Cette soirée plus qu torride qu'ils avaient passé sous les mêmes draps, leur corps l'un contre l'autre dans une danse endiablée. Aucun d'entre eux n'avaient vraiment réfléchi cette fois-ci et Rylee avait eu la crainte de perdre son amie suite à cela. Mais finalement, il n'y avait eu aucune prise de tête. Du moins, jusqu'à présent, puisqu'il semblait que Léonie veuille discuter de cet événement plus en détail.

« Ecoute, Léo, t'as pas à t'excuser. Faut être deux pour faire ça... » dit-il. Une banalité, mais déjà, il ne fallait pas qu'elle s'en veuille ou quoi que ce soit. Après tout, c'était plus ou moins « naturel » comme situation entre un homme et une femme qui se fréquentaient autant qu'eux le faisaient au jour le jour. « Et si tu veux le savoir... je ne regrette pas. Y a rien à regretter là-dedans, parce que c'était un bon moment. » Il baissa cependant le regard, rougissant. Certes, un bon moment, mais il ne savait pas trop quoi ajouter... Il fallait laisser son interlocutrice lui confesser un peu ce qu'elle avait sur le cœur à ce sujet puisqu'elle avait été l'initiatrice de cette discussion.

Rylee & Léonie

Je soufflais sur mon thé pour pouvoir le boire sans me brûler, je buvais donc une gorgée m'étouffant à moitié en l'entendant me dire que les étudiants lui faisaient tourner la tête. Si il savait, dans mes années de lycée ma classe n'était pas toujours très sympathique avec les professeurs notamment notre professeur de mathématiques. C'était un monsieur âgé, qui n'avait pas toute sa tête, des fois il nous demandait de faire un exercice que nous avions fait la veille. Et puis je n'avais jamais aimé les maths, je trouvais ça abstrait, un peu inutile mais bon je n'allais pas dire ça à Rylee alors que lui vivait pour et au service des mathématiques. Je me contentais juste de glousser un peu.

Si je te disais que je faisais aussi tourner en bourrique certains des professeurs. Il y en a toujours pour ne pas aimer des professeurs et d'autres pour être des élèves parfait. J'espère juste qu'ils ne sont pas trop méchants, ils te voient uniquement pendant les heures de cours ils ne savent pas comment tu es réellement en dehors, quelqu'un de généreux, adorable

J'aurais pu continuer la liste de ses mérites mais ça aurait été un peu déplacé. Il était devenu pour moi, depuis le temps où j'étais devenu la baby-sitter de sa fille, plus qu'un employeur mais un ami, quelqu'un en qui j'avais confiance, je lui donnerais ma vie si je devais le faire. Et puis il y avait eu cette nuit passer ensemble, sur le coup je n'avais pas réfléchit à ce que je faisais, nos corps avaient agit sous l'impulsion du moment. C'était plus ça que je regrettait la façon dont s'était déroulé les choses, je ne regrettais nullement l'acte en lui même, ça avait été plus que très bien à mon avis mais n'ayant pas beaucoup d'expérience dans ce domaine je pouvais difficilement être objective. Jane aussi me posait problème, si jamais elle nous avait entendu, il m'arrivait parfois d'avoir de la voix. J'espérais de tout coeur qu'elle n'est rien entendu, ne s'imagine pas que j'allais remplacer sa mère ou quelque chose du genre parce que je ne ferais jamais cela.

Je parle pas vraiment de regret je veux juste dire... J'ai un peu honte quand même de la façon dont je me suis comporter, c'est vrai je t'ai à moitié sauter dessus et puis... C'est Jane qui me pose problème. Elle ne t'a pas dit avoir entendu quelque chose ?

Je posais ma tasse sur la table du salon, je n'aimais pas avoir quelque chose dans les mains quand je m'angoissais je finissais toujours par le casser. Je me tortillais les mains, le rouge m'était monter aux joues, et je me mordais la lèvre inférieure. Je ne savais pas trop où me mettre, je voulais juste un peu éclaircir les choses, que si jamais ça recommençait on fasse ça dans les régles, on sort ensemble au restaurant, au cinéma et autre endroit et ensuite on passe aux choses sérieuses.

« Ca ne m'étonne même pas de toi ! » s'exclama-t-il en taquinant son ami lorsqu'elle lui affirma avoir fait tourner de nombreux professeurs en bourrique lors de ses études. Mais en même temps, qui n'avait pas été tenté de le faire au moins une fois ? Même le premier de la classe, le chouchou riait lorsqu'une grande gueule trouvait un moyen de railler le prof. A l'Université, il n'y avait pas de railleries, mais des petits malins trouvaient diverses façons de se faire remarquer. Rylee lui-même avait déjà jouer les difficiles face aux autorités scolaires.

Le mathématicien souffla sur son thé afin de le refroidir et pouvoir en boire une gorgée, se brûlant légèrement la langue. C'était de la maladresse. Il savait que c'était bouillant et pourtant, il se faisait avoir à chaque fois avec les boissons chaudes. Une vraie plaie d'être aussi stupide. « T'en fais pas, je sais les tenir... » répondit-il toujours en riant à son interlocutrice tout en reposant la tasse sur la table basse. Il ne releva pas la liste des mérites qu'elle venait de lui affecter, trouvant cela charmant, mais un peu gênant. Rylee ne s'était jamais senti homme à avoir le droit d'être complimenté. Il fallait avoir de vraies qualités pour cela, et depuis le décès de son épouse, il n'était parfois plus qu'un homme éteint, sans véritable étincelle, sans sa fougue antérieure. Mais son entourage savait qu'il restait ce type digne de confiance et qui avait beaucoup de cartes en main. Un homme plutôt bon et bien, en somme.

Parler de sexe avec Léonie, c'était un peu gênant. En fait, c'était toujours gênant de parler de rapports sexuelles que l'on avait partagé, même si cela pouvait tout autant rappeler de bons souvenirs. Rylee baissa le regard lorsqu'elle parla de Jane, poussant un soupir avant de ne se décider à prendre la parole. « Si elle a entendu quelque chose, elle ne m'en a pas parlé... » dit-il. « De toute façon, elle est trop petite pour comprendre...Elle me dit tout. Elle m'aurait dit si elle avait été choquée, si elle avait eu peur ou quoi que ce soit... » continua-t-il. C'était davantage pour se rassurer, parce qu'au fond, il n'était pas tellement sûr que la fillette avait un sommeil de plomb et la façon dont ils s'étaient adonnés l'un à l'autre, dans cette même pièce avait été un peu violente au fond. Mais dans tous les cas, la petite Jane ne les avait pas surpris lors de leur copulation sans quoi la situation aurait été drôlement plus gênante. Expliquer cela aux enfants, c'était compliqué...

« Tu sais, je n'ai pas été bien mieux... je ne t'ai pas repoussée, au contraire, et puis... C'est pas non plus comme si on avait sauté les préliminaires, n'est-ce pas ? » demanda-t-il en la regardant de nouveau dans les yeux, les joues à présent rougies. Il repensait au moindre de leurs gestes et non, ils n'avaient sauté aucun préliminaire. Bien au contraire. « On est deux adultes responsables, on l'a fait, on était consentants et y a aucun pot cassé. Enfin en tous cas, je ne vois pas trop pourquoi on en parle... Enfin, je veux dire, on a couché ensemble, on l'a peut-être fait sur un coup de tête, mais c'est pas comme si on s'était battu, on ne s'est fait aucun mal, non ? » Un nouveau sourire.

Rylee & Léonie

L'air de rien Margaux Avril

Je ne nourrissais aucun sentiment autre que de l'amitié pour Rylee, il avait été très présent pendant une période assez difficile de ma vie ce qui n'avait pas été le cas d'autres personnes en qui je pensais pouvoir mettre ma confiance. Mais je ne pouvais pas nier que après ce qui s'était passé je m'étais posé des questions, on ne faisait pas les choses par hasard il y avait bien une raison à tout, je m'étais même dit que mon subconscient était attiré par Rylee. Je me souvenais encore de la première fois où je l'avais rencontré, je l'avais trouvé séduisant, sympathique mais rien de plus et couché avec lui avait sucité tout un tas de questionnement. Mais apparemment ce n'était pas du tout son cas, il en parlait d'une façon totalement désinvolte, un peu comme si il avait couché avec une fille alors qu'il était ivre. Ces paroles me blessaient, ce n'était pourtant pas son intention je supposais mais il me donnait une sacrée douche froide.

Tu as raison, ça n'a aucune importance de toute façon

Je me penchais en avant pour reprendre ma tasse de thé, j'en bus une longue gorgée ayant envie de sentir le liquide chaud couler en moi. Je jetais un regard vers lui, c'était bien la première fois que je voyais un homme rougir parce qu'il devait parler de relation sexuelle. Il fallait que je trouve un autre sujet de conversation histoire de remettre un semblant d'ambiance parce que là c'était un peu glaciale et je ne voulais pas qu'on parte sur ça. Un long silence s'installa entre nous le temps que l'un de nous se décide à dire quelque chose, et puis je me souvenais de quelque chose que m'avait dit Jane.

Jane m'a dit que quelqu'un d'autre s'occupait d'elle de temps en temps, un homme dont j'ai oublié le nom. Tu n'es plus satisfait de mes services ?

Dis comme ça ça faisait un peu louche, surtout vu les paroles que nous venions d'avoir. En effet un peu plus tôt Jane m'avait dit qu'un autre homme, Johnny ou Billy enfin un prénom qui finissait par un "y" l'avait plusieurs prise à l'école. Moi jalouse ? Un peu, j'appréciais beaucoup Jane, un peu plus que j'aurais du en fait mais ce n'était pas ma faute mais vu tout le temps que nous passions ensemble un lien s'était lié entre nous et l'idée que quelqu'un d'autre passe aussi beaucoup de temps avec elle m'embêtait un peu. Et il semblait qu'il passait aussi beaucoup de temps avec son père. Les personnes qui m'appréciaient pouvait se compter sur les doigts d'une main, j'avais peur qu'ils me jetent tous les deux.