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Meurtre en salle de théâtre ?

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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyJeu 29 Nov - 13:45

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Je lui adresse un regard blasé, imaginant sans peine ce qu'il entend par "profiter" de l'appartement lorsque je ne suis pas là. C'est officiel, je ne m'assois plus sur le moindre meuble sans avoir vérifié au préalable l'état du meuble en question. Même si nous en parlons peu, j'augure que j'ai hérité de mon cher paternel cette propension à ne jamais me contenter que d'un lit pour accueillir mes ébats... c'est parfois tellement plus drôle de le faire sur une commode, le canapé, contre un mur, sur une chaise. Oui, sur une chaise, je vous assure que c'est faisable. Bref, je me figure de leurs occupations, en dehors évidemment de s'occuper des jumeaux. Jumeaux que j'adore, entre parenthèses. Un excellent point pour Cheyenne, d'ailleurs, car je n'éprouve pas la moindre jalousie à voir Logan s'occuper d'autres enfants que moi. J'aime tellement les bébés qu'au fond, c'est presque un moyen d'essayer de me rapprocher de leur mère. Au lieu de se parler de façon trop directe et conflictuelle, j'essaie de trouver des terrains d'approche plus consensuels, et ces petits bouts en font partie. Quoiqu'il en soit, je lui rends son sourire avec un air tout à fait assuré vis-à-vis de son rôle de père. N'étant pas idiot, je comprends sans peine qu'il doit lui aussi se réadapter à son rôle, regagner une place qu'il a volontairement délaissée treize ans plus tôt. Au lieu de le laisser galérer comme j'ai déjà eu l'occasion de le faire, je préfère lui faire savoir qu'il est sur la bonne voie. Nous n'en étions pas encore au niveau de l'osmose parfaite, mais en comparaison des mois précédents, les progrès sont déjà nettement visibles. Preuve en est de ce moment que j'aurais refusé de partager avec lui autour du mois de janvier passé, par exemple. Lové dans ses bras, je sais que ce compliment lui fait plaisir, tout autant que le sien en retour me fait du bien. Même si je ne me confie pas complètement à lui, il est redevenu l'un des rares que je juge digne de confiance. Quelqu'un que ne me passe pas de la pommade dans le dos pour mieux me planter ensuite. Parfois, je n'éprouve pas l'envie de lui parler, mais juste d'être à ses côtés. Les confidences viennent éventuellement ensuite, mais sa présence suffit parfois, je m'en étais aperçu lors de son séjour en prison. Lui parler n'avait pas changé grand-chose... mais son retour parmi nous, oui. J'suis pourtant encore parfois un sale gosse de vingt piges, comme j'ai pu le montrer ces derniers temps, mais l'idée qu'il puisse être fier de moi gomme mes craintes. J'ai passé tellement de temps à m'en vouloir bêtement de son départ en imaginant qu'il m'aurait laissé à cause de quelque chose que j'aurais fait de travers... aujourd'hui, ces simples mots me réconfortent. Il avait accepté mon changement de caractère depuis l'enfance, il avait même accepté le fait que je sois bisexuel, malgré un blocage complet vis-à-vis de James. Un père aussi tolérant, ça ne court pas les rues. Je me rends compte que ces treize années n'ont pas fait disparaitre le père que j'avais toujours connu, elles l'avaient seulement endormi. Et pour l'instant, on assiste tous au réveil.
Lorsqu'il ressert ses bras autour de moi, j'écarquille les yeux. Molo, les biceps, je manque d'air, là... Un vrai gosse aussi, quand il s'y met. Je pousse un soupir d'exaspération, pourtant amusé. "Tu t'ramollis, Salaun." lâchai-je sur un ton blasé et sarcastique. Lui qui savait parfaitement jouer les gros bras et faire trembler des colosses mal avisés, voilà qu'il se met à vouloir me serrer contre lui pendant treize ans... Ca m'amuse, au fond. Tiens, l'estomac. Encore et toujours. Le point faible des hommes de la famille, à n'en pas douter. Combien de fois Logan avait dû me courir après dans les supermarchés parce que j'avais décidé de m'éclipser sans prévenir dans les rayons consacrés à l'alimentaire ? Ou que j'avais piqué un paquet de chips en rayon pour l'entamer afin d'être sûr que mes parents allaient l'acheter ? Et ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres. "Tu veux dire que tu m'aimes moins que la bouffe ? J'suis blessé. J'te parle plus. Morfale, va." Je m'arme d'un sourire ironique avant de me débattre pour de bon afin d'essayer d'échapper à son énième câlin. J'y suis arrivé. Mais le baiser qui claque bien comme il faut dans une pièce qui résonne, non. "Pouah ! Recommences pas ça, on dirait Mamie !" lançais-je en m'essuyant la joue. Non, je ne suis pas très tactile, comme garçon. Quoique si, un peu. Ca dépend des moments. Rarement. Ok, là, c'est surtout pour le charrier. J'attrape sa cigarette en le remerciant d'un hochement de tête puis je me dirige lentement jusqu'à mon fauteuil. Une fois assis dedans, je roule avec lui jusqu'à l'extérieur de la salle où les étudiants papotent entre eux. J'allume ma clope puis tire une première bouffée en arquant un sourcil. La cigarette. Ca avait fait du barouf' à la maison lorsque ma grand-mère avait découvert que je fumais en cachette depuis mes dix-huit ans. Heureusement, mon grand-père avait pris ma défense, jugeant que même si ce n'était pas bien, il préférait toujours me voir avec une clope au bec plutôt que shooté à la cocaïne et toutes ces saloperies. Ca, jamais. Et pourtant, on m'en avait souvent proposé. "Ca va, j'fume pas comme un pompier, non plus." Un paquet en une semaine et demi. Franchement, il y a pire. Je ne fume pas juste pour fumer ou me donner un genre comme beaucoup d'autre. C'est vraiment par goût pour ça. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire en l'imaginant assis devant moi, à une table, un paquet de clopes à la main et moi qui fume ma sixième cigarette de la soirée devant lui. Les méthodes d'éducation par Logan Salaun. En vente prochainement chez vos libraires. "Et par vengeance, j'aurais pris toutes tes clopes pour les laisser flotter dans le lavabo rempli de la salle de bains. Entre autres choses, bien sûr..." Des menaces ? Oui. S'il m'avait empêché de fumer à l'époque, autant dire que la Troisième Guerre mondiale aurait éclaté à la maison. Les pires coups bas auraient été orchestrés jusqu'à épuisement des deux combattants. Autant dire qu'entre nous, les batailles auraient été rudes. Je souriais légèrement en nous imaginant aux prises l'un de l'autre à l'époque. Pour éviter le silence pesant, je regarde en face de moi tout en continuant à fumer. "Et la grossesse, ça va ? Rien d'anormal ?" Même si j'ai du mal à me réjouir pour eux de façon très éclatante, il n'en reste pas moins que je ne suis pas du tout contre l'idée d'avoir un petit frère ou une petite soeur. Et ça, mon paternel le sait, désormais. J'allais juste avoir besoin de temps pour retrouver un moral aux abonnés absents. D'ailleurs, je ne sais même pas si le temps suffira à faire passer ça. "J'dis ça par curiosité... quand on connait le père, on est en droit de se poser la question." Une vacherie pour essayer de détendre l'atmosphère, d'autant plus qu'elle est facilement exploitable pour m'en mettre aussi une petite dans la tête, étant moi-même le fils de Logan. Je ne sais même pas s'ils ont eu une échographie, s'ils ont envie de connaitre le sexe du bébé à l'avance ou pas... Lors du dîner, j'avais été très peu loquace. Je m'étais contenté de les envoyer un peu bouler, c'était une façon que j'avais de me protéger et prendre du recul face à des nouvelles inattendues.
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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyVen 14 Déc - 20:39


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Dans le fond, j’estimais que Kilian et moi faisions de nombreux pas en avant, l’un à côté de l’autre. En à peine un an, notre relation avec grandement évolué, passant du chaos le plus total à une complicité semblable à celle que nous avions lorsqu’il était encore enfant. Oui, nous étions sur la bonne voie pour retrouver cette osmose qui nous avait si bien caractérisée à l’époque, si bien que Sasha s’était parfois gentiment montrée jalouse en insinuant qu’entre le père et le fils, elle avait parfois du mal à trouver sa place. Cette vision des choses restait fausse bien entendu, surtout lorsque l’on se souvient de l’amour que se vouaient la mère et l’enfant. Ils étaient magnifiques à voir tous les deux. Très maternelle, la mère de Kilian lui avait donné tout l’amour qu’elle possédait, et Dieu sait qu’elle en avait à revendre avec un tel cœur sur la main. Et enfant, mon fils le lui avait très bien rendu. Il n’avait d’yeux que pour sa mère. Il la chérissait, l’aimait, l’idéalisait, la protégeait à sa façon. Le simple fait d’y repenser me réchauffait le cœur autant que cela me le déchirait. Si j’avais eu le choix, je n’aurais pas hésité une seule seconde pour me sacrifier à la place de Sasha et ainsi lui permettre de voir grandir la prunelle de ses yeux.

Si je devais à Cheyenne ce que j’appelle ma « renaissance », c’est parce que c’est elle qui m’a fait ouvrir les yeux sur ma vie et m’a tendu la main pour m’aider à me relever. Être en deuil durant treize longues années, en me refusant à une autre femme probablement pour faire pénitence, ne m’aiderait jamais. Je restais trop accroché au passé, fondé mon présent dessus, et détruisant totalement ce qui pourrait être mon futur. Peut-on continuer de pleurer ainsi les morts ? L’apitoiement sur mon sort n’arrangerait pas les choses. Sasha ne reviendra pas. Je devais vivre avec, même si ça me semblait parfois encore impossible. Cheyenne était ma thérapie. J’arrivais enfin à me projeter dans l’avenir, profiter du jour présent, être heureux, tout simplement. Et même si je ne me remettrais certainement jamais du décès de Sasha – cela relevait d’un véritable traumatisme émotionnel –, j’imaginais pouvoir continuer à vivre et à avancer tous en gardant les meilleurs souvenirs de celle que je considérais encore comme était mon âme sœur.

Bien que je doive beaucoup à Cheyenne, mon second sauveteur n’était autre que Kilian lui-même. L’amour qu’il me portait chaque jour m’aidait beaucoup, me faisant ainsi comprendre que si j’avais perdu Sasha, ce n’est pas toute ma famille qui s’était consumée. Mon fils était encore présent pour moi. Et ensemble nous avancions dans le but d’atteindre une sorte de terre promise. Certes, nous aurons des moments de déprime où l’on doutera de tout. Mais à deux, nous étions plus forts, capables de combattre tout ce qui se présenterait à nous pour nous ralentir. Et plus jamais je n’accepterais d’être séparé de lui.

- Tu veux dire que tu m'aimes moins que la bouffe ? J'suis blessé. J'te parle plus. Morfale, va.

Je prends une mine faussement désolée et confuse avant de lui adresser un beau sourire en coin.

- Mais si, je t’aime plus que la bouffe. Seulement, ce sont bientôt les fêtes de fin d’année, et je t’aime moins que le foie gras. Disons que tu arrives en seconde position, c’est déjà bien, non ?

Bien évidemment, je plaisantais. Mais narguer Kilian faisait partie de mes passe-temps. Il ne le savait que trop bien : je l’aime plus que tout en monde. Et même si j’étais terriblement amoureux de Cheyenne, mon fils restait ma priorité, ma principale source d’oxygène. J’aurais tout fait pour lui, y compris tuer. Et malheureusement, cette hypothèse s’était déjà vérifiée. Il était une partie de moi, celui pour qui je respirais.

Nous avions pris le chemin vers l’extérieur du bâtiment afin d’aller fumer une clope ensemble. Et lorsque Kilian m’expliqua qu’il ne fumait pas comme un pompier, je pris cette remarque pour moi. Contrairement à lui, je consommais beaucoup de cigarettes. Je devais être habituellement à un paquet par jour, même si j’avais fini par diminuer depuis que j’avais appris la grossesse de Cheyenne. Ca s’était fait tout naturellement. Inconsciemment, j’avais dû désirer connaître mon futur enfant, et mes arrières petits-enfants. Il était donc inutile que je me ruine la santé en fumant plus que nécessaire. Avant, je m’en fichais parce que l’avenir ne faisait pas partie de mes plans. Aujourd’hui, tout était différent. Certes, je n’avais fait que réduire à sept ou huit clopes par jour, mais il est clairement difficile d’arrêter du jour au lendemain.

- Et par vengeance, j'aurais pris toutes tes clopes pour les laisser flotter dans le lavabo rempli de la salle de bains. Entre autres choses, bien sûr...
- Et par vengeance, je t’aurais jeté des pierres pour te lapider mon fils adoré, répliquais-je avec un sourire amusé.

Puis vint une discussion un peu plus sérieuse. Kilian souhaitait savoir comme se déroulait la grossesse pour Cheyenne. J’en fus à la fois surpris et touché. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion d’en parler avec mon fils, dans la mesure où je ne savais que trop bien que le sujet restait tabou. Puis il me tendit une perche. Je tirais sur ma cigarette en levant les yeux au ciel, amusé par la situation.

- Non, rien d’anormal. Après un brouillon, celui-là va être un véritable chef-d’œuvre.

Je le taquinais, bien évidemment.

- La grossesse se passe très bien, même si Cheyenne a encore et toujours des nausées et des baisses de tension. On a bientôt une échographie. Mardi prochain. On en sera un peu plus comme ça.

Je m’adossais contre un mur en tournant la tête vers Kilian, taquin.

- Je t’ai déjà dit qu’on a pris pas mal de temps avant de connaître ton sexe ? A l’époque, t’étais pudique, tu te la cachais tout le temps. On ne l’a su qu’au huitième mois. Je t’explique pas le bordel pour acheter les vêtements d’un coup.

Tout sourire en repensant à cette époque, je tirais de nouveau sur ma cigarette.

- Bon sinon, quoi de neuf de ton côté ? Toujours aussi ami avec le fils Shark ?

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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptySam 15 Déc - 10:58



Repas entièrement foie gras pour Noël, alors. J'émis un sourire sadique à l'idée qu'il n'arrivera sans doute pas à s'empêcher de manger, quitte à passer le reste de la journée allongé sur le canapé à espérer que ses maux de ventre pourront passer. Quoi, sadique ? Ouais, bon, juste un peu. Mais c'est pour le taquiner. Comme lui, d'ailleurs. Je réalise soudain que c'est le premier Noël qu'on va passer en famille... depuis treize ans. L'an dernier, j'étais à Paris, j'avais passé mon réveillon à faire la fête sur les Champs-Élysées... et mon Noël au lit avec une migraine carabinée. Idem pour le réveillon du jour de l'an. Là-bas, j'étais complètement majeur, y compris pour l'alcool... donc pour une fois, je ne m'étais pas privé. Bref, quoiqu'il en soit, je pris soudainement conscience que j'allais devoir me remuer afin de trouver des cadeaux pour mes grands-parents et mon paternel. Qu'est-ce qui lui ferait plaisir ? Ca fait treize ans, et je reconnais que je n'ai pas tellement conscience de ce qui pourrait lui plaire... Avec mes potes, on avait l'habitude de se faire une tradition depuis le lycée : un vrai cadeau et un cadeau à la con. Et bizarrement, c'est toujours pour le second qu'on a le plus d'idées... par exemple, si mon père avait été célibataire, je lui aurait offert un string léopard pour voir s'il ne pourrait pas trouver un charmant jeune homme avec qui passer les fêtes... en cadeau à la con, bien sûr ! Quoique, comme je l'ai dit, je ne connais pas ses goûts. Je le scrute silencieusement, déplorant ce manque d'inspiration. C'est sûr, quand j'avais six ou sept ans, un joli dessin et des tas de babioles fabriquées à la main, ça faisait l'affaire. Mais à vingt ans, je doute qu'une jolie maison colorée au pastel avec un soleil et deux oiseaux au-dessus sur du papier Canson, ça le branche vraiment. A méditer, donc. Et un cadeau pour Cheyenne ? Faut voir... j'dois bien avoir une ou deux bassines pour ses nausées : avec un ruban autour, ça fait cadeau personnalisé pour femme enceinte. D'où, que j'suis hargneux ? Ah, l'humour sarcastique, c'est pas évident à comprendre pour tout le monde. Dans un sens, c'est pas pire que lorsque mon père, l'autre jour, m'avait demandé si j'avais cuisiné la poule qu'il avait acheté pour le dîner : j'avais rétorqué instinctivement que Cheyenne était dans sa chambre, pas dans le four. Et que je n'avais pas osé la piquer d'ail, de peur que son côté vampire le prenne mal, vu les rougeurs sur le cou de Logan. Aaah, c'est beau, la famille.
Notant cette histoire de cadeaux dans un coin de ma tête, j'avais émis un sourire à l'idée qu'il puisse me lapider parce que j'aurais ruiné sa réserve de clopes. J'aurais également balancé son nom à tous les buralistes du quartier comme celui d'un ex junky surveillé par les forces de l'ordre et qui ne doit surtout pas fumer de peur de faire ressortir des pulsions meurtrières latentes. Pour emmerder Logan Salaun, j'avais toujours été number one. Même quand j'étais gosse. Quand nous étions fâché - ce qui était somme toute assez rare - j'étais son pire cauchemar. Celui qui collait l'eau sale de la vaisselle dans ses pompes de cuir, celui qui arrachait toutes les dernières pages pour le priver du dénouement de son roman, celui qui s'arrangeait pour qu'il se prenne les pieds dans le tapis du salon... un vrai diable en puissance. Bref, j'avais lancé une conversation plus sérieuse en m'intéressant à cette grossesse et, par extension, à la femme qui portait mon futur frangin (ou frangine). Je lui mis un coup de coude, de la part du "brouillon" en pouffant de rire. Bien trouvé. "C'est chouette." Soudain, je fronce les sourcils pour me reprendre. "Enfin, pour la normalité de la grossesse, pas pour les nausées et tout le reste, hein... Puis vivement ses sautes d'humeur. Ca va sûrement être du lourd, ça aussi." Voilà aussi pourquoi nous ferions mieux de nous entendre AVANT qu'elle devienne une boule de nerfs en puissance : si elle comptait me balancer une réplique de travers, j'allais lui renvoyer aussi sec jusqu'à ce que crise de larmes s'ensuive. J'avais une grande patience avec les femmes enceintes, mais j'ai aussi des limites. "Mardi prochain, donc... et on va savoir si c'est une fille ou un garçon ?" demandai-je avec une curiosité certaine dans le regard. Je n'irai pas jusqu'à leur demander de venir à l'échographie, ce sont des moments qu'ils doivent passer ensemble s'ils veulent souder un peu plus leur couple.
Sa réplique sur la difficulté pour connaitre mon sexe me fit sourire. "C'était pas par pudeur, c'était juste pour vous faire mariner." Un chieur à l'état de foetus, en gros. Puis je levais la tête vers lui avec un regard plein de défi. "Ou alors, c'était pour éviter de te refiler des complexes à ce niveau-là, petit." lançai-je avec une impertinence moqueuse. Le sarcasme et les vannes étaient le terrain d'entente le plus profitable qui ait jamais eu lieu d'être entre nous depuis que nous nous sommes en grande partie réconciliés. Ca nous permet d'échanger sans gêne aucune. Quoiqu’il en soit, heureusement qu'ils ne m'avaient pas affublé de robes Disney par erreur : j'aurais porté plainte dès la majorité. Bref, en entendant parler de Benedikt, je regardais à nouveau face à moi. Oui, papa, Beni et moi sommes très proches. Tellement proches qu'on dort même ensemble... et c'est pas la seule chose qu'on fait dans un lit. Pendant un instant, je fus tenté de lui dire, mais je me retins. Quand je vois la manière dont il avait réagi en apprenant que j'avais couché avec James, je préfère éviter d'ébruiter l'affaire. Il m'a affirmé qu'il acceptait ma bisexualité, mais je doute que me montrer trop franc avec lui nous aidera en quoique ce soit... d'ailleurs, James et lui ne peuvent pas se voir en peinture. Sachant que Joe et lui sont meilleurs amis, j'ai pas envie de ruiner ça en lui annonçant d'emblée que le fils de son meilleur ami couche avec moi. Stoïque et imperméable à la moindre émotion suggestive, je me contente de hocher la tête. "Ouaip, toujours. Il est cool, pas prise de tête... Bon, après, faut savoir le manier. Il a son caractère, heureusement que j'suis adorable." Mais bien sûr. Et c'est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Mais mine de rien, si on oublie le sexe, j'ai réussi à mieux passer le cap de mon infirmité grâce à lui, il m'a aidé à une période très délicate. Et idem de mon côté : j'essaie toujours de lui faire comprendre que sous ses airs froids, son père a sans doute envie de se rapprocher. Mon propre père, je ne pouvais plus l'encadrer il y a un an. Et aujourd'hui, on discute tranquillement pendant une pause entre deux heures de cours. "Puis comme tu t'entends bien avec son vieux, faut dire que ça aide pour se voir, comme à la fête chez Noah l'autre jour." Je baisse un instant les yeux, puis je tire à nouveau sur ma cigarette. "Tu crois qu'on retournera un jour en France ?" Pendant les grandes vacances, j'avais imaginé qu'on aurait pu y aller... mais avec cette affaire de trafic d'art et tout ce qui avait suivi, c'était tombé à l'eau. Pourtant, j'y pensais souvent. A cet appartement parisien, vide, à la mer bretonne, à ce théâtre dans lequel il jouait quand nous formions encore une famille complète avec Maman... Je n'ai encore jamais osé lui en reparler, de peur qu'il se braque en repensant à sa vie passée. Et je me doute que la chose sera moins facile maintenant qu'il y a Cheyenne et sa grossesse. Attention, je ne la vois pas comme un élément étranger ou gênant : je me dis juste qu'elle a besoin d'attention, et c'est normal. Voilà pourquoi je ne posais aucune date précise. Juste une suggestion. Et plus ça va, plus je pense aussi à ces grands-parents en Bretagne que je n'ai jamais connu. Logan ne veut jamais en parler, j'ai à peine un très vague souvenir d'un jour de marché. J'étais tout petit, je me rappelle juste de mon père qui m'écarte d'un homme plus âgé et avec le même regard que le mien. Hésitant, je n'ose pas lui parler davantage de cela, de peur qu'il se braque et qu'il m'envoie sur les roses.
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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyJeu 20 Déc - 22:07


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Oui, premier Noël avec Kilian depuis que nous nous étions retrouvés. Et déjà, je me remémorais ces fêtes de fin d’année passées, lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. Dans la mesure où nous vivions dans un appartement, le père Noël ne pouvait pas passer dans la cheminée. C’est pourquoi Samuel, mon frère et donc oncle de mon fils, se déguisait toujours en vieillard avec sa tenue rouge et sa fausse barbe blanche. Quand arrivait minuit, Sasha entraînait Kilian et autres petits de la partie, dans une chambre plongée dans l’obscurité la plus totale, en leur avouant qu’ils ne devaient pas faire le moindre bruit pour que le Père Noël les croie coucher. C‘est à ce moment là que Samuel entrait en jeu. Il déposa rapidement les cadeaux sous le sapin avant de repartir avec un « Oh oh oh ! ». Enfin ça, ce fut jusqu’au jour où Kilian échappa de l’attention de sa mère pour sortir de la chambre et filer dans le salon afin de tomber nez à nez avec le Père Noël. Le doute s’installa quand il demanda pourquoi le Père Noël, qui était censé tout fabriquer avec ses lutins, possédait les mêmes pompes Nike que Tonton Sam, « made in China » ? Samuel s’en était d’ailleurs longtemps voulu car depuis ce soir là, Kilian n’avait plus cru à cette légende. Mais dans le fond, tant que les cadeaux restaient, c’était le principal.

Pour cette année de retrouvailles, je voulais un magnifique Noël. Et c’est pour cela que j’avais convié les grands-parents de Kilian – qui faisaient toujours partis de mes proches que je considérais davantage comme étant également mes parents. Cheyenne sera de la partie, tout comme Samuel. Un petit comité qui serait largement suffisant pour passer une bonne soirée de réveillon. Pour les cadeaux, je ne m’étais penché que sur celui de mon fils. Cela faisait plusieurs jours déjà que je retapais sa voiture avec Shannon, un garagiste que j’affectionnais. J’avais fait croire à mon fils que je l’avais amené à la casse en vue de son état déplorable, et même si ça l’avait chagriné, il s’était fait à cette idée. Qu’aurait-il bien pu en faire dorénavant ? Sauf que Shannon et moi étions en train de la retaper à neuf. Elle était d’ailleurs bientôt prête.

Le sujet de conversation se porta sur la grossesse de Cheyenne, puis sur la naissance de Kilian. Et bien entendu, nous ne tardâmes pas à nous balancer des petits pics en toute affection.

- Ou alors, c'était pour éviter de te refiler des complexes à ce niveau-là, petit.

Je venais de laisser un rire s’échapper de ma gorge alors que je lui donnais une tape virile dans le dos.

- Tu parles, quand t’es sorti, on a dû m’assurer que tu étais un garçon tellement elle était minuscule. Je m’attendais à ce que tu aies une troisième jambe, comme ton papa.

Ah les hommes ! Quand on commence à parler de ce qu’ils ont entre les jambes, la fierté se fait ressentir, et l’exagération aussi par la même occasion ! Bien évidemment, je plaisantais, mais quitte à nous quereller comme des enfants…

Puis la conversation se porta sur Benedikt. Plusieurs faits me poussaient à m’intéresser à ce garçon. Premièrement, il est le fils aîné de Shark, mon meilleur ami. Deuxièmement, il a été présent pour Kilian, au moment où je n’avais pas pu pointer le bout de mon nez. Et enfin, troisièmement, je savais que les deux garçons étaient proches au point d’être meilleurs amis. J’aurais donc aimé le connaître davantage. Il avait fait beaucoup pour mon fils et je me sentais redevable envers lui.

- Adorable ? Oui, autant que lui a un look totalement ordinaire.

Je lui adressais un sourire amusé. Adorable n’était pas le mot qui le caractérisait. Si Kilian pouvait être un amour, c’était uniquement lorsqu’il le voulait bien. Et quand ce n’était pas le cas, nous avions à faire à un véritable diablotin en puissance. Mais je l’aimais ainsi et pour rien au monde je ne l’aurais échangé. Je tirais sur ma cigarette en hochant la tête. Oui, Shark et moi étions de très bons amis même si ces derniers temps, j’avais l’impression que nous ne trouvions plus beaucoup de temps pour nous accorder des soirées entre mecs comme avant. Mais je comptais bien rattraper le temps perdu très bientôt. D’ailleurs j’imaginais assez bien lui payer le show privé d’une strip-teaseuse pour Noël. Genre une femme qui viendrait en tenue de policière qui débarquerait chez lui pour le menotter et se dévêtir sous ses yeux. Et comme il ne pourra pas la toucher, ni faire l’amour avec elle, ça le frustrera. Une très bonne idée en somme !

- Tu crois qu'on retournera un jour en France ?

Je tournais la tête vers Kilian, surpris de sa question. Je n’avais jamais vraiment repensé à l’idée de passer quelques jours en France avec lui. Retourner à Paris et en Bretagne, pour remarcher sur nos pas, quelques décennies auparavant. Et dans le regard de mon fils, j’y lisais une grande envie, un certain espoir aussi de pouvoir un jour y remettre les pieds en ma compagnie, en souvenir du bon vieux temps.

- Je ne sais pas. Ca pourrait se négocier…

Finalement je lui adressais un beau sourire en coin.

- Aux vacances scolaires de février par exemple. D’ici là, tu seras remis sur pieds, non ?

Je jetais mon mégot de cigarette après avoir tiré une dernière fois dessus. Finalement ma main passa dans les cheveux bruns de mon fils pour les ébouriffer.

- On s’accordera des vacances entre père et fils. Des vraies cette fois-ci. Une partie à Paris. L’autre en Bretagne. Qu’en dis-tu ?

Par là, je lui faisais comprendre que je voulais profiter de ce moment uniquement avec lui. Cheyenne serait en mesure de comprendre que nous avions besoin de nous retrouver pour un tel voyage.
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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyDim 23 Déc - 4:58

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J'avais levé les yeux au ciel en signe d'exaspération en entendant mon père s'emballer vis-à-vis de sa virilité que j'avais attaqué sans détour. C'est fou comme il faut peu de choses pour nous lancer et s'emballer sur le sujet. "Une troisième jambe, sérieux ?! Une troisième jambe de Schtroumpf, ouais, à la rigueur..." raillai-je avec un regard profondément narquois en direction de son entrejambe, sourcil arqué pour appuyer un mépris purement taquin. Et ça pourrait durer des heures comme ça. En même temps, nous avons vite convenu par une sorte d'accord tacite que les vannes étaient un moyen particulièrement efficace pour communiquer et, par conséquent, nous rapprocher. Le ton changeait très rapidement lorsque les piques se faisaient blessantes suite à un éventuel accrochage, mais nous paraissions souvent être les seuls à même de faire cette différence. Ce que je remarquais sans grande difficulté était qu'à part l'épisode de l'annonce de la grossesse de Cheyenne, nous n'avions eu aucune dispute depuis bien longtemps, lui et moi. Comparativement à une époque où on pouvait compter pas moins de trois accrochages par jour, c'est le signe évident qu'une certaine sérénité s'est installée dans nos rapports père/fils. Le chemin est encore long pour récupérer ce dont la mort de ma mère nous a privé - une complicité tendre et sans faille aucune - mais ces détails montrent que nous sommes sur la bonne voie. En même temps, chez les Salaun, on est souvent longs à la détente, mais on sait se rattraper après. Sa remarque sur l'accoutrement de Benedikt me fit réagir au quart de tour, dans un grognement significatif. "Quoi ? Il est très bien, son look !" Oups, un peu trop évident, là. En même temps, j'avais tendance à être assez impulsif dès qu'on parle de mes proches. Je ne le disais pas par fierté, mais dès que j'entendais un étudiant maugréer à propos du sale caractère parfois sadique de mon paternel en tant que prof, j'étais le premier à montrer au créneau pour le défendre becs et ongles. Reprends-toi, Kilian. "Euh... enfin, j'veux dire que les fils à papa BCBG, tu sais bien que je les rends par les yeux." Là, il ne pouvait pas prétendre le contraire. Exemple frappant : je ne pouvais encadrer aucun Epsilon. Hormis Hunter, mon meilleur pote, ça va de soi. Mais les autres... Je préfère ceux qui ont un look plus affirmé et moins aseptisé. Puis au fond, l'apparence, je m'en tamponne assez. J'accorde déjà une importance moyenne à mon look que je juge plutôt simple. Pourquoi tant d'emportement sur une simple vanne de mon père ? Parce que j'admets avoir une certaine affection pour Beni, c'est vrai. Sauf que je ne peux rien en dire à Logan pour le moment. C'est trop tôt, il faudrait le mettre en condition avant de retirer ses œillères.
Lorsque nous abordons le sujet de la France, j'admets mon anxiété latente. J'avais rarement osé aborder le sujet, de peur qu'il se sente encore trop "fragile" sur le plan émotionnel pour remettre les pieds dans un pays qui a signé la mort de sa femme. Il commençait tout juste à se remettre sur pieds avec Cheyenne, donc s'il avait voulu attendre, je ne lui en aurais certainement pas voulu. Oui, malgré les apparences, j'espère sincèrement que leur couple va fonctionner, et pas seulement parce qu'il y a un bébé en route. Je le souhaite car pour une fois, je vois mon père sourire quand il prononce le prénom d'une femme. Et ça, ça veut tout dire, même si j'ai encore du mal à l'encaisser. Bref, après m'avoir fait mariner un peu, il consent à me donner carrément une date. Les vacances de février. Ca tombe à pic, je n'ai pas tellement envie d'être à San Francisco à cette période de l'année, en souvenir de la fusillade qui s'y est produite. Et j'imagine que mon père aura envie d'une St Valentin/anniversaire un peu plus romantique que l'an passé. "Ouaip, j'imagine." Enfin, j'espère, quand même ! Si je ne marche pas normalement d'ici février, je me promets de harceler comme il se doit mon kiné, Noah. Le fait qu'il aille jusqu'à affirmer que ces vacances seront uniquement entre père et fils, je ne peux retenir un regard brillant de reconnaissance. La France, c'est chez nous. Non pas que je veuille exclure Cheyenne, mais comme l'avais dit Logan, nous pourrons enfin avoir de vraies vacances, pas parce qu'on doit fuir quelqu'un pour notre survie. Je lui fais signe de se pencher et quand il est à portée, je l'embrasse sur la joue en l'ébouriffant un peu aussi. "Merci p'pa. J't'aime, tu sais." Une fois encore, laissons tomber les grandes déclarations à n'en plus finir. Ces simples mots et une preuve d'affection comme celle-ci veulent tout dire. Et comme je sens venir à plein nez le gros câlin qu'il ne peut pas s'empêcher de m'infliger dans ses bras de colosse, je roule le plus vite possible en direction de la classe où les autres étudiants sont rentrés. "Et fous-moi la paix, j'veux pas de tes câlins !" A quoi bon ? En deux pas, il peut me rattraper et me serrer comme bon lui semble. Vivement que je sois pour de bon sur mes pieds. Là, je pourrais essayer de le tracer à la course, le papy Salaun.
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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyLun 24 Déc - 7:10

« Ca, c’était trop…. mignon. » Devinez qui est-là ? Appuyé sur le mur de l'amphithéâtre, bras croisé contre son torse et sourire amusé sur les lèvres. Non, pas Bug Bunny ! Qui a dit ça ? –‘. « Salut ma princesse. » J’ai définitivement décidé que ce serait ça, ton surnom, à l’avenir. Ne t’en déplaise. Notre première rencontre fut pour moi le tournant dans ma vie de jeune américain. Et vu que tu es en fauteuil roulant, que tu sais faire la cuisine, que tu es – pour l’instant – obligé de me supporter en tant que dominant dans notre couple fictif, mon canard, TU es MA princesse. Promis, aucun autre ne te remplacera jamais, et nul ne sera au courant de cette convention tacite. Comment, tu n’es pas d’accord ? Rappelle-moi qui est l’homme, déjà ? C’est moi. Donc, JE décide. « T’aurais pu le laisser te prendre dans ses bras quand même ! » Non, ce n’était pas du tout ce que vous croyez. Pas plus que Kilian, je n’étais sentimental. Mais j’avais ramené mon appareil photo ce matin-là. Et une belle photo de famille aurait été parfaite à ajouter à ma collection privée. Je vous ai déjà parlé de ma collection privée ? Non ? J’ai déjà environ photographié 600 choses différentes depuis que je suis aux Etats-Unis. Ca va du chêne dans la cour de Berkeley, à ma planche de skate, en passant par des visages familiers. Celui de mon cher petit frère en premier, forcément. Qui avait tenu à se faire prendre en photo avec son cornet de glace à la main, cornet qui, aussitôt pris en flash, avait dégouliné le long de son pantalon. Ensuite venait Joe, mon père. Qui n’avait pas eu le temps, ni le réflexe de détourner les yeux au bon moment. Niark. Sophie, Noah, Sydney, Kilian aussi – c’était quand tu dormais, ma princesse, avec un mince filet de bave au coin des lèvres – et … d’autres personnes dont le nom m’échappe pour l’instant. Quoiqu’il en soit, j’étais bien décidé à reprendre ma vie en mains. Et cela passait aussi, par les amis qui m’avaient tant manqué depuis mon retour sur le sol américain. « C’est cours de quoi qu’on a, là ? » Benedikt, l’homme qui n’est jamais au courant de son emploi du temps. Remarquez, du moment où ce n’était pas de la chimie ou de la physique appliquée, je nageais dans le potage. Heureusement que les la plupart des filières avait des cours en commun qui me permettait de revoir certaines têtes. Et de jouer aux emmerdeurs de service au passage. Ou le contraire. OH SUKA, faîtes que la fille de la dernière fois soit pas là. Elle avait tendance à le coller depuis trois semaines et demi. « Tu es l’élu de mon cœur, Benichou, on doit passer notre vie ensembles ! Tes chakras et les miens correspondent à l’alignement des planètes ! » QUOIIII ? C’était quoi ce charabia ? Si vous croyez que je l’avais attendu pour lui demander des explications … j’avais couru dans les toilettes des garçons, oui ! Et j’avais dû attendre plusieurs heures avant que cette folle furieuse ne décolle de devant la porte des toilettes. Comment est-ce qu’on pouvait laisser entrer des gens aussi bizarres au sein de Berkeley, ça m’échapperait toujours. A ce propos, il faudrait que j’en parle à Kilian, de cette fille. Et de bien d’autres choses. Ca faisait pas mal de temps qu’on ne s’était pas vus lui et moi. La faute à sa rééducation, à nos emplois du temps distincts, aux vacances etc … Je n’étais pas du genre à me confier, ne croyez pas ça. Mais Kilian était … très particulier à mes yeux. Moins qu’un frère, mais bien plus qu’un ami. Et aussi un amant, naturellement.
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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyLun 24 Déc - 8:06



"J'suis pas ta princesse, Shark." grognai-je en levant mon regard azur et courroucé sur le Russe. Ca, c'est ma façon de lui dire bonjour. Lui et sa foutue manie de me taquiner là-dessus... Je sors de l'amphithéâtre, après avoir salué mon père qui s'éloignait tranquillement. Oui, ce moment avait été très touchant, et je n'avais pas spécialement envie de le gâcher en faisant en sorte que Salaun senior entende notre conversation et qu'il puisse se douter de quelque chose. Je n'ai pas honte d'être bisexuel, je ne veux simplement pas qu'il puisse se mettre en pétard comme il l'avait fait lorsqu'il avait appris pour James et moi. Même si les circonstances sont différentes, je le connais suffisamment pour savoir qu'il pourrait vite monter au créneau et éventuellement le regretter après. Je roule en tirant le Russe par la manche et l'observe avec un air particulièrement moqueur. "C'est pas parce que le mâle frustré que tu es prend son pied à me dominer au lit que je serai ta princesse pour autant. Fais gaffe à l'attirail, la prochaine fois que tu le sors : ces mains baladeuses pourrait réduire à néant ce qui fait de toi un homme." Broyage de virilité dans les règles de l'art, ça te tente, Beni ? Et croyez-moi, s'il s'obstine, je le ferais. Nous sommes des chieurs au même niveau l'un comme l'autre. "Cours de savoir-vivre. T'as du retard à rattraper." Deuxième service. Quand on aime, on ne compte pas, n'est-ce pas ? Je lui offre un sourire profondément sarcastique avant de rouler pour me déplacer un peu avec lui. Nous échangeons pour parler de nos petites vies, je m'informe attentivement de ce qui lui est arrivé depuis son retour de Russie. Beni, c'est un peu l'homme qui m'a permis de reprendre du poil de la bête à un moment où je m'enfermais seul à la maison, sans avoir le goût à quoique ce soit d'autre que ces quelques minutes de téléphone depuis la prison où mon père se trouvait injustement. Depuis, je prends plaisir à être avec lui. Et ça n'a rien à voir avec le sexe, pas entièrement en tout cas. Notre relation est riche, une forte amitié. Et ça manque souvent, ces temps-ci, des gens comme lui.



Quelques jours plus tard, après Noël


J'étais accroché à Logan, assis à l'arrière de sa moto. Le fauteuil roulant ? A l'appartement. Je n'en ai presque plus besoin, une canne me sert d'appui et bien que je ne me déplace pas très rapidement, je peux à nouveau marcher sans avoir trop mal. Nous sommes en route vers la maison Shark, mon père doit partir faire une petite virée entre hommes avec lui. Du coup, j'ai sauté sur l'occasion pour lui demander de m'emmener voir Benedikt. En tout bien tout honneur. Officiellement, en tout cas. Mon père se gare sur le trottoir et m'aide à descendre tandis que je m'appuie sur ma canne pour commencer à marcher vers la porte d'entrée. Nous sonnons à peine qu'un aboiement se fait entendre à l'intérieur, suivi de très près d'une voix rauque lui intimant de se taire. Joe nous ouvre la porte, gratifiant Logan d'un grand sourire. Rare, venant d'un type dans son genre. "Logan, ça va, mon vieux ?" Les deux hommes se s'offrent une franche accolade, tandis que je vois Benedikt pointer le bout de son nez avec curiosité. J'affiche à mon tour un léger sourire en coin. Surpris, le Russe ? Je salue à mon tour le prof de littérature et rentre à sa demande. Nos deux pères ne perdent pas de temps, Joe attrape son casque et son blouson tandis que Logan nous demande d'être sages, sur le ton de la rigolade. "Oui papa, on sera sages." répondis-je avec cynisme. La porte claque, les moteurs vrombissent et les voilà lancés sur la route. Je me tourne vers Benedikt qui m'invite à entrer dans le salon où il regarde un film insipide. Ce genre de feuilletons spécialement axé sur Noël... "J't'ai pas donné ton cadeau, au fait." Je tourne la tête vers lui, l'air parfaitement sérieux. Bon acteur jusqu'au bout des ongles. Nous n'avions pas prévu de nous offrir quoique ce soit, d'où la gêne installée. Puis, lentement et lascivement, je fais promener ma main sur sa cuisse, remontant lentement jusqu'à son aine et la ceinture de son pantalon. Mon regard se fait mutin et finalement, je retire ma main. "Tu sais, j'suis plus si handicapé que ça, désormais. Tu pourras plus m'appeler princesse bien longtemps..." Sans prévenir, je pose mes mains sur ses épaules et le force à s'allonger sur le divan pour lui imprimer un baiser passionné et sauvage. Je consens à le lâcher et me redresse lentement. Il n'en faut pas plus pour énerver l'animal sauvage qu'est le Gamma. Rapidement, les vêtements volent, les bouches s'égarent et les soupirs se mêlent aux cris gémissants qui bercent la maison, devant le feu de la cheminée... Allongé sur le dos, j'enserre Benedikt entre mes bras et mes cuisses, le collant passionnément contre moi pour accuser ses assauts délicieux. Tant et si bien qu'aucun de nous n'entend le bruit significatif des motos qui reviennent... Et de nos pères qui s'approchent. La surprise risque fort d'être de taille.

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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyMar 25 Déc - 15:59


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- Quoi ? Il est très bien, son look !

Mes sourcils se froncèrent sous l’étonnement. Pourquoi haussait-il ainsi la voix comme s’il était prêt à attaquer pour se défendre ? Venais-je de toucher un point sensible ? Plusieurs questions déboulaient dans mon esprit, dans le but de donner une réponse à ce comportement. Il sembla prendre conscience de s’être emporté pour rien et finit par m’expliquer qu’il ne pouvait encadrer aucun « BCBG » comme il aimait les appeler. Et c’est pour dire que dans une université aussi prestigieuse que Berkeley, lorsque l’on ne possède pas une bourse d’études, ou bien que des parents qui n’ont pas eu besoin d’économiser durant des années entières, les fils et filles à papa sont nombreux. Je ne pouvais rien dire sur cela, moi-même, je n’arrivais que difficilement à apprécier une personne qui aime étaler toute sa richesse à seulement vingt ans. La jeunesse dorée de Californie ? Non merci, je pouvais m’en passer.

Je ne réponds cependant rien pour m’attarder sur un sujet que je trouve plus intéressant : des vacances en France. A Paris, puis en Bretagne. Et si je choisissais les vacances de février, c’était tout naturellement puisque j’imaginais assez aisément que Kilian remarcherait à ce moment-là. Le point positif, c’est que je pourrais tout de même passer une Saint-Valentin digne de ce nom avec Cheyenne, tout comme avoir un anniversaire moins chaotique que l’année dernière. Ensuite, les vacances arriveront et nous pourrons nous envoler pour l’Ouest de l’Europe.

- Merci p'pa. J't'aime, tu sais.

Je suis touché par ses paroles, et au moment où je veux lui répondre en le prenant dans mes bras, il fuit à une vitesse étonnante en déclarant qu’il ne veut pas de mes câlins. Je ne peux retenir un rire tout en me levant pour le suivre.

- Tu n’y échapperas pas. Viens ici mon lapin bleu !

J’arrive jusqu’à sa hauteur, mais me contente de lui ébouriffer les cheveux. Je n’ai pas spécialement envie de le mettre dans une position gênante face aux autres étudiants. Et puis, j’ai un cours à terminer.

Quelques jours plus tard…

Je me dirige en moto vers la maison de Joe. Et si mon fils en a profiter pour me supplier de l’y emmener afin qu’il puisse être avec son ami Benedikt, j’accepte et l’aide à monter sur le deux-roues. Il ne nous faut d’ailleurs pas énormément de temps pour que nous arrivions à destination. Je sonne à la porte et sans étonnement, c’est Shark-senior qui nous ouvre.

- Salut l’anglais. Ca va et toi ? T’es prêt à piloter ?

Suite à une accolade virile, je laisse la place à mon fils pour saluer Joe, alors que je m’approche de Benedikt en souriant avec sincérité. Bien que je ne le connaisse pas beaucoup, je lui voue un grand respect pour s’être occupé de mon fils durant son absence. Et pour cela, je l’imaginais comme étant un jeune homme très bien, rempli de valeurs. Je lui serre franchement la main.

- Comment vas-tu Benedikt ?

Après quelques minutes à peine, nous entreprenons, Joe et moi, de commencer notre virée en moto. Je laisse donc mon ami aller chercher ses affaires, et juste avant de passer le seuil de la porte, je tourne la tête vers les deux jeunes hommes.

- Pas de bêtises les mômes.

Bien évidemment, je plaisante. Je me plais à les traiter comme des enfants, et Kilian entre dans mon jeu en prononçant ce que je souhaite entendre. Il ne m’en faut pas plus : je sors enfin, accompagné de Joe. Nous partons pour une virée d’une heure et demie, longeant le littoral pacifique de la côte californienne, avant de finalement faire marche arrière pour rentrer chez l’anglais. Nous convenons ensemble qu’une bonne bière fraîche nous attend et que nous avons encore plein de choses à nous raconter. Je souhaitais en savoir un peu plus sur sa relation actuelle avec Sophie et son fils.

Nous nous garons juste devant la maison, derrière la voiture de Joe. Nous sommes tous les deux en train de rire sur des sujets typiquement masculins, sans grande surprise.

- Attends, t’es en train de me dire que cette fille a réellement voulu se servir d’un de ses jouets pour te prendre ? Ah ah ! Te plains pas, elle aurait pu ne pas te prévenir et te faire une surprise !

Je laisse Joe ouvrir la porte alors que je continue de rire de cette anecdote qu’il me raconte avec l’une de ses nombreuses conquêtes. Il avait parfois le chic de tomber sur des personnes un peu spéciales. Nous entrons.

- Allez, une bière.

Nous nous dirigeons vers la cuisine, mais pour cela, nous devons passer à proximité du salon. Et c’est là qu’une scène pour le moins atypique se présente sous mes yeux. Mon fils et celui de Joe sont tous les deux allongés là, sur une couverture étendue sur le sol, juste en face de la cheminée. Complètement nus. En sueur. Bref, aucun doute sur ce qui a pu se passer entre eux. La surprise se lit sur tous les visages, aussi bien sur celui des adultes que celui des plus jeunes. Mais ce n’est pas tout, puisque je pousse un cri rauque comme si quelqu’un avait surgit de nul part pour me faire peur.

- Ahhhhh mes yeux… !

Qu’est-ce qui était le plus flippant dans cette histoire ? Que mon fils se tape celui de mon meilleur ami ? Ou bien que j’ai dû découvrir le corps nu de Kilian après l’acte sexuel ? D’ailleurs, si j’avais pu éviter de voir leur deux entre-jambes, j’aurais certainement pu combattre cette irrémédiable envie de me crever les yeux comme Œdipe a pu le faire. Finalement je les ferme avec force avant de me retourner.

- OH… MON… DIEU… !, non, ceci n’est pas Janice dans Friends… Rhabillez-vous, faites quelque chose mais cachez-moi ça !

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MessageSujet: Re: Meurtre en salle de théâtre ? Meurtre en salle de théâtre ? - Page 2 EmptyJeu 27 Déc - 16:06

Noël s'était bien passé. Les plus beaux jours de ma vie. J'avais découvert son autre visage, celui qu'il devait garder pour les 'grandes occasions'. Il y avait eu le sapin, les cadeaux, Babouchka....la moto, la balade autour du lac. C'était pour ça que j'avais adoré l'Angleterre. Pas pour les gens, parce qu'on en avait pas tellement rencontré finalement, ni pour la neige, parce qu'en Russie, c'est pas ça qui manque. C'était pour elle. Ma famille. Une fois rentrés aux Etats-Unis, chacun avait repris son quotidien. Las et fastidieux. J'avais revu Aengus, Tacha et son abruti de 'Merk' qui s'avèrait finalement s'appeler Nicolas – un français pour un français, quelle différence ? - mes professeurs et bien d'autres encore. Mais rien ne présageait que ma prochaine visite à Kilian Salaun, autant dire celui que je considèrais comme mon meilleur ami, et accessoirement … amant, me mette autant dans l'embarras que ce jour-là. Bon, c'était pas vraiment de sa faute. On avait tous les deux commis la plus grosse erreur de notre vie. Mais je le lui avais dit ! Si si, je lui avais dit qu'on aurait pas dû faire ça dans le salon.

Auparavant

Confortablement assis dans le canapé, devant une télénovela plus abrutissante que les télétubbies en personne, j'étais en train d'observer mon père à la dérobée, en train de travailler sur son ordinateur, à deux mètres de là. Je sais. C'est crétin comme attitude de baisser la tête à chaque fois que lui la relève. Mais j'y peux rien, j'ai toujours peur qui me surprenne. Nos relations ont pourtant fait un grand pas en avant, mais je refuse toujours qu'il me voit en position de faiblesses. Les sentiments seront toujours THE problème dans la famille Shark. On sonne à la porte. Logan Salaun. Vieille connaissance que j'avais tenté de draguer à la suite d'un pari stupide avec Salaun junior, lors d'une fête, l'année précédente, et meilleur ami de mon paternel. « Bonjour, m'sieur. Bien, et vous ? » Poli Beni, fais un effort. Pas ma tasse de thé, ça. Je suis bien plus intéressé par le paquet cadeau qu'il a ramené avec lui jusqu'ici. Un simple hochement de tête, ainsi qu'un sourire, et je m'écarte pour laisser passer Kilian. Pas de bêtises les mômes. Si c'est pas mignon, ça. Cause toujours. Même si ce n'était pas moi qui ait commencé le rentre-dedans le premier, je me laisse faire, l'oeil vif et coquin à souhait. « Ouais humph.... moi....nonplus. » Il avait compris, même si j'avais manqué d'étouffer suite à ses lèvres qui prenaient sauvagement les miennes. Ah, tu veux jouer à ça ...

Une heure et demie plus tard

« Tu s'ras toujours ma princesse... » C'est fou les conneries qu'on peut raconter quand on est … épuisé. Et le corps en sueur. Et les cheveux ébouriffés. Et les vêtements sur le fauteuil, nous allongés par terre. Nus comme des vers. « Tu sais quoi, la prochaine fois on devrait ... » Il n'y aura pas de prochaine fois. J'avais l'impression que mes yeux sortaient de leur orbite. Comment ils avaient fait pour rentrer ? Je les avais même pas entendu !! PUTIN DE BIIIIPPPP !! « SOUKKA !!  MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FICHEZ ICI, VOUS ?! » Oui, parce que c'était de leur faute, forcément. S'ils n'étaient pas rentrés plus tôt, rien de tout ceci ne serait arrivé. Et Logan ne serait pas devenu aveugle. Pour ce qui était de Joe, j'étais resté interdit pendant plusieurs secondes. Mon teint était passé du blanc au rouge en deux minutes chrono. La honte ! La hooonnteee !! « REGARDE PAS !! ATTENDS, JE VAIS ... » Où est passée cette saleté de couverture ? Sur l'autre fauteuil, évidemment. Bon, pas le temps de se lever, j'envoie directement sa boule de fringues à Kilian et m'empresse de mon côté d'enfiler au moins mon boxer et un jean. « TOUT ÇA C'EST D'TA FAUTE ! » Et on y est. « Je t'avais dit qu'on aurait dû aller dans ma chambre !! » criai-je à Kilian en finissant de remonter la braguette de mon pantalon.
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