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La décoration raffinée en impressionnerait plus d’un. L’espace de réception demeurait aussi précieux que le hall d’un musé. Tous avaient choisi une belle parure pour tenter de se mettre à la hauteur des beautés présentes ici même. L’art ne s’égalait pas.

Fermes la bouche. Par pitié, fermes la bouche. Une coupe de champagne à la main, les yeux étincelants, le cœur palpitant, tu ne sais plus ou donner de la tête. Tu les veux tous ! Elles sont magnifiques ! Plantées là dans l’attente d’une délectation exquise. Tu ne peux t’arracher de cette contemplation. Il te les faut tous ! TOUS ! Tu les veux ! Tournant et retournant le pied de la flûte à champagne entre tes doigts tu poses l’index libre contre tes lèvres rosées.

Oooooh Souffles tu en papillonnant du regard, toujours plantée comme une idiote.

Trop de petits fours ou de nourriture sur le buffet. Tu ne sais plus lequel choisir. Tu n’oses pas toucher. Si tu t’écouterais tu volerais tout le buffet, qu’importe s’il te fallait porter la table sur tes épaules. Discrétion, il te fallait penser discrétion. Tu pivotais donc dans l’espoir d’avoir l’air admiratif d’une des statuts majestueuse. Le bord du verre se porte à ta bouche et tu absorbes goulument le liquide ambré. Tes yeux s’ouvrent alors encore plus en grands avant que tu n’éclabousses l’œuvre d’art en recrachant le tout. C’était QUOI CA ?! Il était réellement étrange leur Fanta en Italie!
C’était du champagne, Faith, du champagne… Et étant mineur, sa consommation t’étais interdite. Mais qui s’en soucierait ici même ? Tu glisses alors le plus possible de ton lieu du crime et s’approcher d’une gamma, au vu de son jean et de ses cheveux ébouriffés. Elle contrastait avec ta tenue. Tu avais opté pour des vêtements sombres dans l’espoir de passer le plus inaperçu possible. Mais ce n’était pas parce que tu savais t’habiller que tu ne faisais pas partie du lot des « rebelles ». Il n’y avait rien de plus dangereux qu’un loup déguisé en mouton.

Tu crois qu'ils nous ont amené ici pour tenter de nous empoisonner avec du Fanta périmé?

T’inquiètes tu auprès de ta consœur. Tes sourcils se froncent dans l'inquiétude. Certes, tu as toujours eut tendance à en rajouter mais cette fois, tu frises le ridicule!

Un Gamma ? Bon il faut dire que par élimination, c'est là qu'elle l'aurait mis de toute façon. Et puis le fait qu'ils ne se soient jamais croisés ne l'étonnait qu'à moitié. Si dans son UFR, elle ne passait pas inaperçu avec ses couleurs flashys, une fois de retour à la maison de confrérie, elle avait vite fait de disparaître sous des couleurs sombres et des capuches noires pour filer discrètement à des occupations plus intéressantes. « J'suis en littérature. » Elle sourit mais sa voix trahit son cruel manque d'intérêt pour sa dominante. Mais bon, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour faire plaisir à papa et maman ? Heureusement qu'ils étaient assez naïfs et loin pour croire qu'elle était sagement à l'université, à étudier d'arrache-pied pour devenir … pour devenir je sais pas trop quoi d'ailleurs. Autre chose qu'une vandale sûrement. Elle ne peut s'empêcher de rire à chaque remarque même si ça lui donne l'air terriblement potiche. Il faut dire que c'est assez rare de rencontrer des gens amusants, enfin hors de ceux qu'elle connaissait déjà. Et puis vu le peu de personnes qui lui adressaient la parole depuis son entrée à la fac, trouver quelqu'un qui ne la fuyait pas au premier contact était assez plaisant. La rouquine lance un regard un peu dégoûté à la pizza en question qui donne surtout l'impression d'une expérience catastrophique en cuisine. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour des pâtes fraîches avec du parmesan. Ou une vraie pizza sur une des terrasses romaines qui la font mourir d'envie. En plus le temps est terriblement doux ici que les garder confinés dans cet endroit est à la limite de la torture. Franchement, si ils ont cru que tout le monde allait s'éclater à passer une pseudo soirée mondaine, il fallait se mettre le doigt dans l'oeil ou avoir un sérieux problème de perception des étudiants. La plupart des gens avait l'air de s'ennuyer ferme, comme ça aurait été son cas si elle n'avait pas été en aussi agréable compagnie. Elle sursaute presque en l'entendant murmurer à son oreille. Et la proposition qu'il vient de faire n'arrange pas son cas puisqu'elle pique un fard monumental, transformant la peau laiteuse de ses joues en éruption rouge et incontrôlable. Ok, on se calme Zaza. C'est rien qu'une invitation pour éviter de vous faire chier dans une soirée chiante. Rien à voir avec la drague ou quoi que ce soit. Alors tu respires, tu souris et t'arrêtes de rougir comme une gamine bordel. Par réflexe, elle vient de faire un pas en arrière et pas de chance, il a fallu que quelqu'un passe à ce moment précis à côté d'elle. Le contact froid du champagne sur sa robe n'aide pas vraiment à calmer le feu de ses joues même si il détend un peu l'atmosphère chaotique qui règne dans son cerveau. D'un geste de la main, elle balaye les excuses de la jeune femme qu'elle n'a jamais vu de sa vie. « T'en fais pas, c'est ma poisse habituelle. » Et pour le coup, c'est vraiment la poisse. Sa jupe claire a carrément viré au transparent, dévoilant à qui le veut toutes les courbes de ses jambes sur la zone trempée, pire que le drapé mouillé des statues qui ornent la salle. Bon, ça sert à rien de tenter d'éventer le tissu ma vieille, ça va pas faire sécher le truc plus vite. Elle rit à nouveau, tentant de ne pas prêter attention aux regards qu'on lui porte. « Bon ben ça c'est fait. » Le rouge de ses joues a fini par se calmer un peu, ne laissant plus qu'une teinte rosée qui dans d'autres circonstances aurait très bien pu paraître très naturelle. « Si ça tient toujours, je dis pas non à filer d'ici. Je crois que cette soirée mondaine me porte pas trop chance. » Elle sourit à nouveau au jeune homme. Qu'est-ce qu'elle risque à aller manger une pizza avec un inconnu de sa fac ? Pas grand chose même si elle n'en dirait pas moins si on posait les éléments dans le sens inverse vu la malchance qui semble souvent la prendre en chasse ces derniers temps.

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- Je suis vraiment mais vraiment désolée !

En s'excusant encore une fois, Lucy pensait bien que la rousse allait pousser une gueulante, mais finalement non. Elle réagissait avec une sorte de fatalité qui montrait que ce genre de choses devait lui arriver souvent. Avec une grimace contrite, la brune voulait se faire pardonner, mais en voyant l'autre se désintéresser complètement de son sort, elle finit par hausser les épaules et retourna au bar pour prendre une nouvelle coupe, vu qu'elle n'avait pas eu le temps de boire la précédente. Avec un soupir d'ennui profond, elle sirotait son champagne, ne voulant pas déranger Noam qui était déjà en train de discuter avec quelqu'un. Il lui avait fait un si beau sourire l'instant d'avant... Se secouant la tête pour se sortir ces idées ridicules, Lucy termina sa coupe et fila discrètement en direction des jardins éclairés pour l'occasion. La nuit était belle, parfaite pour une promenade en amoureux et d'ailleurs, des couples se baladaient déjà, mais la jeune femme était seule. Fort heureusement, elle avait pris son portable avec elle, espérant que Noam ait le sien sur lui. Tapotant l'écran tactile avec sa dextérité habituelle, elle lui envoya un texto rapide.

Je suis dans les jardins. Quand tu auras fini de discuter, rejoins-moi. Je m'ennuie.

Appuyant sur la touche "envoyer", elle n'attendit pas de voir si elle recevait l'accusé de réception et piqua une nouvelle coupe de champagne à un serveur qui faisait le tour de la propriété avec son plateau. Après tout, Lucy n'était pas en train de bosser, elle était à une soirée "obligatoire" qui n'allait plus l'être très longtemps, vu le projet qu'elle avait de lever le camps sitôt que son meilleur ami serait arrivé près d'elle.

Profitant d'être seule, Lucy parcourut un peu les jardins pour admirer le travail des paysagistes. Il n'y avait pas à dire : les italiens avaient du goût pour les belles choses et la jeune femme restait admirative en regardant les superbes rosiers grimpants sur les grillages. Se penchant en avant pour en respirer le parfum subtil et délicat, elle finit par sourire de ce moment simple. Caressant un pétale du bout du doigt avec déférence pour en sentir la douceur et la texture fragile, la jeune femme finit par continuer sa petite visite en solitaire, croisant quand même des gens et les saluant d'un hochement de tête.

Ça commençait à être un peu trop long à son goût. Lucy piqua une troisième coupe de champagne et fut finalement rejointe par son meilleur ami qu'elle vit arriver avec une mine joyeuse et soulagée. Enfin les choses allaient être beaucoup plus intéressantes ! Noam la prit dans ses bras comme à son habitude, mais la brune pensait que les bulles de l'alcool lui montaient déjà à la tête parce qu'elle vécut cette étreinte différemment cette fois. Une envie de se serrer un peu plus fort contre lui venue d'elle ne savait où venait d'envahir ses pensées, pressée par cette attirance qu'elle ressentait déjà depuis quelques temps pour lui. - Je ne sais pas s'ils vont nous en vouloir, mais en tout cas, moi je ne nous en voudrais pas. En riant, Lucy se détachait de lui en même temps qu'il s'éloignait aussi pour saluer une de ses connaissances. Puis elle prit leurs coupes vides, les déposa sur la première table qui croisa son chemin, avant d'embarquer la main de Noam pour l'entraîner vers la sortie de la propriété. - Alors, c'est quoi ton plan ?

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