L'aéroport, l'enregistrement des bagages, le vol, tout ceci est d'un ennui mortel. J'aurais mille fois préféré rester à San Francisco mais il fallait que je prenne l'air parait-il. Pour mon bien. « Prendre l'air », voilà une phrase que Nathaniel m'avait sorti plusieurs fois ces derniers temps. C'était déjà l'excuse pour que je le suive en Californie, et voilà qu'elle servait à nouveau d'excuse pour ce maudit voyage à travers la Grèce. Des temples par ci, une belle plage par là, j'avais déjà vu ces paysages mille fois pendant mon enfance. Mais comme je ne pouvais rien refuser à mon frère (le chanceux), j'avais accepté de partir de l'autre côté de l'Atlantique. Et puis pour les attaches que j'avais à San Francisco... Le nombre d'amis que je m'étais fais à Berkeley devait se compter sur les doigts d'une main. Non, en fait ils ne se comptaient pas puisque je ne m'en étais toujours pas fais. Et je ne comptais pas m'en faire. A quoi ça peut bien servir ? Ils sont là pour nous quand on en a besoin ? Tu parles. Jamais ils ne pourront ressentir ce que tu ressens et en existent-ils vraiment des sincères ? Ça reste à prouver. L'Homme a été conçu pour être égoïste et hypocrite, et c'est ce qu'il est. Le voyage avait été pénible et à peine arrivé dans ma chambre, je m'étais rué sur le champagne qui m'attendait, posé sur une table. Je remarquais tout de suite la présence de trois lits dans l'immense suite qui me servirait de QG durant les prochaines semaines. Autumn, moi même et … Sûrement une erreur, je ne passais les vacances qu'en compagnie de la charmante blonde. Déposant rapidement mes valises dans la chambre que je m'étais auto attribuée, je bus une dernière coupe de champagne et descendit dans le hall d'entrée de l'hôtel pour prendre la direction de la piscine et du bar qui se situait au bord de cette dernière. Je n'avais pas été le plus rapide dans le trajet aéroport/hôtel puisque de nombreux étudiants se pavanaient au bar ou se trémoussaient déjà dans la piscine. J'avais déjà la cruelle envie de racheter un billet pour San Francisco. Non, un billet pour Londres carrément. Athènes/Londres, ça se faisait rapidement. Peut être que si je me débrouillais bien, j'arriverais à échapper à la vigilance de Nate et à passer quelques jours chez moi, auprès de ma famille qui m'aimait tant. Mouais, même si je n'étais pas certain de cette dernière affirmation, un retour en Angleterre me permettrait d'être en terrain conquis. Je détestais l'inconnu, les surprises, les décisions de dernière minute. Ça m'exaspérait au plus haut point. Et à peine arrivé que les surprises se bousculaient déjà. Autumn n'était toujours pas arrivée à l'hôtel et le bar ne servait pas de scotchs. « Excusez moi, mais c'est bien un bar ici ? » répondis-je en guise de moquerie après l'annonce de la mauvaise nouvelle. Parce que bon, le champagne ça va cinq minutes mais je n'ai jamais eu grand plaisir à en déguster. Je n'avais pas pour habitude d'être désobligeant ou pénible, mais l'alcool c'est sacré. Je mis quelques secondes pour finalement choisir un mojito, ma deuxième boisson préférée. Ce mojito ne suffit pas à me faire apprécier le décor et l'endroit. A peine descendu en bas de l'hôtel que j'avais déjà pour projet de remonter dans ma chambre. Tout ce monde, cette musique, ce brouhaha, très peu pour moi. Mais comme d'habitude, il fallait que Nate en décide autrement. Je le vis de l'autre côté de la piscine et m'empressais d'aller à sa rencontre. Mon frère, la seule personne en qui j'avais une confiance aveugle et la seule capable de me redonner le sourire. « J'ai cru que tu allais me laisser seul avec ces tarés. » Oui, j'aime mes petits camarades d'université, plus que tout au monde... Pour dire vrai je n'aime pas grand monde, ni grand chose. La seule activité qui me plaît c'est rester dans mon lit et repenser au passé. Ce dernier n'était pas tout beau tout rose, évidemment, mais c'était tout de même mieux que le présent. Quand au futur ? Il m'importait peu. La seule chose que je sais c'est que je n'ai pas envie de partir pour Chypre ni d'aller faire mon adolescente prépubère pour voir où Brad Pitt a posé le pied durant le tournage de Troie. Un garçon difficile à satisfaire ? Si peu, si peu. « Tu comptes me garder captif à Athènes pendant combien de temps mon cher Nathaniel ? » Question existentielle. Rester deux mois ici ? Même pas en rêve. Je préfère croupir devant le pacifique plutôt que de rester dans un hôtel qui ne sers même pas de scotch en apéritif. Oui, mon frère est un homme admirable, me supporter n'est pas chose facile et dans ce domaine il se débrouille plutôt pas mal, applaudissements pour lui.

L'avion est la plus grosse phobie de Ozalee, elle n'a jamais compris comment un si gros appareil pouvait tenir comme ça dans les air, elle n'est pourtant plus une enfant et on lui à expliqué mainte et mainte fois ce phénomène mais rien à faire sa peur n'a jamais disparu. Et pourtant malgré cela elle a décidé de passer une partie de son été en Grèce, elle savait pourtant qu'elle n'allait pas s'y rendre en bateau mais elle décida tout de même d'y aller. Heureusement pour elle et également pour les autres passagers (si si je vous assure) elle pris trois somnifères juste après s'être assis dans l'avion et comme l'avion à eu un peu de retard avant le décollage elle c'est endormi avant même que celui-ci ne commence à décoller. A son réveil elle se souvient à peine être sortit de l'avion et s'être rendu jusqu'à l'hôtel. Elle était encore à moitié endormi mais lorsqu'elle est arrivée dans la chambre elle vit d'autres lits, elle ne sait plus vraiment combien mais elle se souvient qu'elle posa ces affaires sur un et que sur celui d'à côté se trouvait déjà des affaires. « Il y a quelqu'un ? » Lança t-elle mais aucune réponse ne se fit entendre, apparemment la personne avec qui elle occupait la chambre n'avait pas perdu de temps pour sortir, surement était-elle descendu avec les autres près de la piscine. Ozalee regarda par la fenêtre un cours instant, admirant la jolie vue qu'elle avait puis elle décida de se changer d'enfiler une jolie jupe bleu et blanche taille haute avec un crop top blanc. Talon noir chaussé, elle but une grande gorgée d'eau fraîche pour se réveiller et descendit rejoindre les autres. Une fois dehors elle regarda un peu partout, il ne lui semblait pas connaître quelqu'un mais cela ne la dérangeait pas de toute manière si elle était venue ici c'était pour pouvoir bronzer et rencontre de beaux apollons grecs. Une fois en bas elle se dirigea donc vers le bar tout en jetant un coup d'oeil à toute les personnes se trouvant ici. Elle prit une coupe de champagne dans le lot de celle déposait sur la table et commença à la siroter doucement. Une jeune femme blonde était non loin d'elle, toute seule également mais vous connaissez Ozalee elle n'est du genre à se faire des amis facilement. Alors elle la regarda sans rien dire pendant un moment puis finalement décida de se rapprocher d'un pas ou deux et de lancer « Le beau blond la je te laisse » Dit-elle en désignant un jeune homme non loin qui discutait avec un autre. « Mais le beau serveur brun de l'autre côté de la piscine je me le garde » Elle fit un sourire et attendit une réaction de la jeune femme

Pourquoi est-ce que j'avais accepté de venir ici, en Grèce ? Il y a encore quelques mois cela aurait été un non catégorique. Lorsque j'avais mes petites habitudes quelque part il était rare que l'on me voit en changer. Cependant, j'avais répondu favorablement à Nathaniel. Non pas qu'il m'a forcé la main (quoique), mais inconsciemment je sentais le besoin de m'évader. San Francisco était déjà un moyen de m'évader, Athènes promettait donc d'être une double évasion. Échapper à mon passé me paraissait être quelque chose de vital, en ce moment. Qu'aurais-je fait sans mon frère ? Pas grand chose justement, je serais peut être probablement déjà mort, pendu. Cette théorie m'avait d'ailleurs à plusieurs reprises traversé l'esprit et si j'étais encore de ce monde c'était surtout grâce à mon frère et aux quelques amis qu'il me restait. En fait il n'en restait plus qu'une : Autumn puisque c'en était fini de June, Gaulthier et autres Jules... D'ailleurs, je reconsidérerais à l'avenir cet idée de pendaison qui me semble bien alléchante, en fait, vue d'ici. Mais pas ce soir ; puisque nous buvions à notre arrivée et que pour rien au monde je ne manquerais l'occasion de boire quelques verres de trop. Si il pouvait lire dans mes pensées, Nate serait certainement furieux, mais il ne le pouvait pas, tant pis pour lui. Il paraissait préoccupé. Et mes soupçons se confirmèrent lorsqu'il m'adressa la parole. « Laisse moi réfléchir, je suis entouré de gens que je déteste, je suis censé passer mes vacances dans un endroit que je n'apprécie guère et ... » Je lui décochais un sourire. Même si je pouvais paraître borné au premier abord, je retenais les leçons. Et me plaindre faisait parti des activités que je n'avais plus l'autorisation d'exercer, selon mon frangin, bien entendu. « Je connais cette tête contrariée, raconte moi tout. » A parfois être trop obnubilé par mes peines, j'en oubliais celles des autres. J'étais loin d'être le frère idéal... mais apparemment Nathaniel savait se montrer contrariant lui aussi puisqu'il venait de commander un scotch … et la serveuse le lui avait servi sans difficultés après m'avoir lancé un regard amusé. « Comment veux tu que je retrouve le sourire si tu me condamnes à boire des trucs immondes ? » Le mojito était loin d'être immonde mais peut importe, l'important c'était qu'il comprenne que je n'avais pas besoin de lui pour contrôler ma soif d'alcool, j'étais âgé de 20 ans après tout. « Et nous savons tout les deux que si j'avais refusé, tu m'aurais séquestré pour me faire monter dans cet avion. » Voilà une tirade qui me satisfaisait. Nate échangeait trop souvent son rôle de grand frère contre celui de père. Sauf que, dommage, avec lui j'aimais avoir le dernier mot ! Alors que je croyais qu'il en avait fini avec ses propos protectionnistes, il continua à me sermonner comme tout bon père le ferait envers son enfant. Un léger rictus apparu sur mon visage. J'avais pour habitude de le laisser finir et d'acquiescer, mettre de l'huile sur le feu n'était pas chose agréable pour moi. « J'en viens à me demander si je suis ici pour mon bien ou pour que tu gardes le contrôle, frérot. » Je ris une nouvelle fois. Trois fois en une soirée, je crois que le world record n'est plus très loin, encore un petit effort Adrian ! Quand je vous disais que lui seul savait s'y prendre avec moi … La soirée s'annonçait longue et ennuyante. Seuls Nathaniel et ce mojito semblaient être armés pour lutter contre ma morosité. Cependant, les événements prirent une autre tournure lorsque je l’aperçue, elle. Non je ne parle pas de Jules qui venait d'ailleurs de faire son apparition, mais d'elle. Impossible d'oublier son visage. Je ne savais rien d'elle, si ce n'est que nous avions bu,  avions passé la nuit ensemble, puis je m'étais réveillé avec mon premier tatouage, sur le torse. Et ce genre de choses immondes dans mon milieu, c'était mal vu, c'est le moins que l'on puisse dire. Enfin … si ce n'était que cela. Mais j'avais également un doute sur ce que nous avions fait cette nuit là. Et pour moi il était impossible de la tromper, mon éternel amour, ou plutôt ex amour devrais-je dire. Mais peut importe, il m'était impossible de la tromper pour le moment, son souvenir était, dans mon esprit, toujours présent. La jeune femme me fixait. Cela n'augurait rien de bon. Je voulais oublié ce visage, oublié ce matin là où je me suis extirpé délicatement d'un lit complètement qui avait visiblement bien servi. J’entraînais Nate deux mètres plus loin (comme si cela allait avoir un quelconque impact) et continuait, espérant que la boisson ait eu plus d'impact sur la mémoire de la brune que sur la mienne. «Tu disais ? La collocation ? Tout va pour le mieux. Avec Autumn. Mais j'ai décela la présence d'un troisième lit, et cela ne m'enchante guerre tu vois. » Essayant de garder un air totalement naturel et évitant de regarder derrière mon dos, j'espérais d'une part que cette soirée tournerait court et d'autre part que mon frère ne s'aperçoive pas de mon brusque changement d'attitude. M'enfin … on sait bien qu'entre les espérances et la réalité il y a un gouffre ...