Are you gonna heal her with you magic penis ? ʚ Rafael

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Frapper fort, vite, tel un serpent narguant sa proie. Aloysia n’avait pas réellement prévu de faire mouche aussi vite, mais puisque l’opportunité se présentait, pourquoi diable s’en priver ? C’est sûrement la raison pour laquelle elle avait opté pour cette ravissante robe rouge, d’une taille remarquablement courte, histoire que tous les membres de la gent masculine tombent comme des mouches une fois qu’elle aurait un pied à l’intérieur du bar. Mais rapporter une histoire d’une nuit chez elle n’était pas le but de la manœuvre : l’impétueuse blonde voulait simplement s’assurer que Rafael n’irait pas nuire à son avenir en racontant à qui voulait bien l’entendre qu’elle n’était qu’une droguée extrêmement instable, aux idées presque suicidaires, et j’en passe et des plus mûres. Il fallait qu’elle frappe en premier afin qu’il n’y ait surtout pas de répercussions pour elle… Et quoi de mieux que d’avoir fait des recherches sur le passé médical de Rafael ? Certes, elle n’avait que peu d’informations en sa possession, mais c’était suffisant pour déstabiliser notre charmant médecin pour quelques heures au moins. Il serait toujours temps de remettre le couvert dans le cas où il n’aurait pas compris le message… Après tout, il ne semblait pas être un homme que l’on achète. Il paraissait trop droit comme en retrait pour cela. Il fallait donc l’attaquer sur son terrain de jeu, à savoir le DNA lounge, bar particulièrement sympathique à l’ambiance jazzy sur lequel il semblait avoir jeté son dévolu. Comme elle l’avait prévu, les regards masculins se braquèrent aussitôt sur sa personne une fois qu’elle eut pénétré dans l’établissement. Mais elle n’avait « d’yeux » que pour une personne : Rafael, en pleine séduction avec une personne n’ayant guère inventé la poudre. Aloysia n’eut aucun mal à s’asseoir sur la banquette qu’il occupait, plaçant par la même occasion un bras autour de ses épaules avant d’afficher son plus beau sourire. Mais quelle actrice de talent… Elle aurait pu obtenir un oscar sans même lever un sourcil, c’était évident ! « Chériiiiii !! Je t’ai cherché partout, c’est ici que tu te cachais ? » s’exclama-t-elle avec la voix aussi sucrée qu’un caramel fondu au soleil. Mais pour que cela paraisse plus crédible, elle l’incita à la regarder en plaçant deux de ses doigts aux ongles impeccablement vernis pour mieux s’emparer de ses lèvres. La fille qu’il avait choisie pour cible ce soir en fut aussi tôt mal à l’aise, gesticulant sur la banquette d’en face comme si elle venait de recevoir un poignard en plein front. « Désolée, mais c’est chasse gardée trésor. Il va falloir que tu te trouves un autre couillon à plumer avec tes airs de nunuche. Ici, on n’aime pas les filles uniquement physiquement intelligentes… » La voix sirupeuse dont elle faisait preuve ne laissait strictement rien présager de bon. Traduction : si elle voyait encore son visage dans cinq secondes, elle risquait fort de lui sauter à la gorge. « Ca veut dire dégage. »

Aloysia se sépara évidemment de Rafael sitôt la cible enfuie à grandes enjambées. Elle avait parfaitement réussi son coup, et son air fier le laissait parfaitement deviner. « Alors, on drague les jeunettes maintenant ? Tututu, ce n’est pas digne d’un doc ça. » La jeune femme s’était placée sur la banquette d’en face, un air à la fois mutin et malicieux présent contre ses traits de poupée. Elle semblait loin, la crise de manque faite dans l’appartement du damoiseau… Ici, Aloysia était parfaitement maître d’elle-même, ses gestes étant assurées et ses paroles aussi aiguisées que des sabres de samouraï. « Quand on joue mon bichon, il faut s’attendre à perdre. Je vais te pourrir la vie jusqu’à ce que je ne sois sûre que tu vas la boucler ad vitam eternam. Je te dévoile mon plan afin que tu ne sois pas surpris outre mesure… Je suis excessivement fair play, mon bon cœur me perdra ! Maintenant, si tu m’expliquais pourquoi, toi qui donne toujours des leçons sur le fait qu’il ne faut pas fuir, tu as justement fuis tes responsabilités envers ton patient ? » Aloysia ne dévoilait pas toutes ses cartes. En vérité, elle ne savait pas grand-chose, elle devinait plus qu’elle ne possédait d’informations. Mais quelque chose lui disait qu’elle avait justement mis dans le mille… Il ne fallait pas oublier qu’elle était future procureur, et actuellement en stage dans un cabinet excessivement prestigieux lorsqu’elle ne faisait pas de la présence au tribunal !

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Quel patient ? Je ne suis pas médecin.

Comment va ton père ?

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« Comme un Amiral très pris par ses responsabilités. Et avant que tu ne poses la question non, il ne te salue pas. » Aloysia n’avait cure d’être considérée comme une impossible garce. Son but dans la vie n’était pas de plaire mais plutôt de parvenir au bout de l’objectif qu’elle s’était fixé, à savoir devenir procureur. Personne ne pourrait l’atteindre dans cette position, et elle se supposait épanouie dans un tel poste. S’attacher à quelqu’un n’était pas du tout l’une de ses préoccupations premières. Au contraire, cela voudrait dire partager ses obligations princières, envisager de reprendre le flambeau du trône de Suède et tout ce qui allait avec… Plutôt se taillader les veines avec un cure dent. Cela dit, elle admettait être incroyablement surprise devant le calme de Rafael. Il semblait inébranlable, inattaquable, comme intouchable. Mais une fois qu’elle en aurait fini avec lui, il ne pourrait plus jamais considérer sa forteresse de calme comme un véritable atout. Il l’avait déjà remarqué, elle parvenait toujours à ses fins… En l’occurrence, elle voulait le rabaisser plus bas que terre, à l’image de ce qu’il avait bien pu voir d’elle, et dans le but final de ne jamais voir cette vérité dévoilée à quelque magazine que ce soit. « Ce n’est pas ce qu’atteste ton diplôme, que tu m’as joyeusement balancé dans la poire pour me faire taire. Mauvais calcul, du reste. Tu crois peut-être ne pas être médecin, mais ce n’est que renier ce pourquoi tu as travaillé. J’ai du mal à comprendre… Tu te contentes d’un présent médiocre alors que tu es censé être chirurgien… Cardio-thoracique qui plus est ! Tu pourrais presque être respecté de ma mère, qui pourtant n’a que du mépris pour ses congénères, qu’elle trouve bien trop arrogants. Alors deux hypothèses : soit tu as été surpris en délicate position avec un haut placé de la médecine… Soit tu as porté tort à un patient. Te connaissant, la deuxième proposition doit forcément être très proche de la vérité. Tu vois, je ne suis pas la seule à avoir des choses à cacher. » Aloysia possédait un sourire narquois, suffisant, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Il pouvait toujours répliquer qu’elle n’était qu’une droguée dépendante de sensations fortes, ou prête à tout pour anesthésier sa vie insupportable, il n’en demeure pas moins qu’elle faisait face à sa façon aux difficultés. Lui, fuyait tout simplement sa condition. C’était choquant, surtout pour quelqu’un comme elle ne supportant pas l’échec. « Ca ne te manque pas de découper les gens ? Ouvrir, suturer, refermer… Il n’y a que ça qui compte pour les chirurgiens, non ? Avoir tous les pouvoirs sur une vie humaine dans la paume de leurs mains, du bout de leur scalpel ! » Aloysia n’avait pas loupé un détail de la décente flagrante d’alcool à laquelle Rafael était en train de s’adonner. Voilà bien la preuve qu’elle mettait actuellement dans le mille. « Un martini dry, s’il vous plaît. » Se bourrer la gueule n’était pas dans ses projets, de son côté…

« Fais gaffe ou tu vas bientôt être beurré comme un petit lu. Dommage, notre conversation ne manque pas de mordant ! Bien que ton habituel verbe manque à l’appel ce soir. Serais-tu choqué ou mal à l’aise ? » L’impétueuse blonde haussa un sourcil de défi avant de profiter du cocktail qu’elle venait de commencer. Une gorgée, puis une autre, tandis qu’elle faisait tourner le zeste de citron dans le liquide translucide encore présent. Cette soirée promettait d’être fantastique… Surtout à voir l’expression actuelle de Rafael, comme déconfite. « Dis-toi que je ne suis pas là pour parler chiffon. Je ne me déplace pas pour rien… Je t’ai dévoilé mon plan après tout, non ? Tu n’es pas sourd d’après ce que je sais, alors réponds à la question. »

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Ni choqué, ni mal à l’aise. Seulement tu as viré la fille qui était face à moi et même si elle n’avait pas un QI énorme, je ne lui demandais rien d’autre que de finir dans mon lit et tu en as décidé autrement, donc il ne reste uniquement boire pour bien finir ma soirée.

Tu sembles savoir des choses, alors dis-moi tout et je te dirai si tu as bon ou pas.

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Boire pour bien finir la soirée… Tiens donc, on aurait presque dit qu’il se mettait dans la tête d’Aloysia, qui elle ne faisait pas que boire, mais profitait également de la galante participation de ravissantes pilules également. Impossible d’en vouloir à la jeune femme : son passé justifiait allègrement ses actes, bien qu’ils puissent passer pour ceux d’une nénette horriblement capricieuse. Cela étant, elle ne pu que lever son cocktail à la gloire de ce médecin n’exerçant visiblement plus, comme si elle s’apprêtait à se lancer dans un discours inspiré… Non, elle ne le plaignait pas. La demoiselle avec qui il comptait finir la soirée n’était rien d’autre qu’un crâne vide, insultant amplement l’intelligence dont il était doté. Aloysia ne pouvait que camper sur ses positions en imaginant être tout à fait dans son bon droit, quitte à ce qu’il ne se rabatte sur une monstrueuse gueule de bois pour compenser la « solitude » qui frappe chacun d’entre nous à un moment donné de nos étranges existences. « Boire ? La gueule de bois est une amie très, très indigne. Elle va frapper sans prévenir et ne pas laisser du tout de trace agréable, crois-moi. M’enfin si tu préférais d’un côté te taper juste un trou, puisqu’il s’agissait de ça vu le QI d’huître de cette demoiselle, ou de l’autre privilégier une monstrueuse gueule de bois à faire trembler le moindre alcoolique du coin… A ton aise, c’est ta tête qui va morfler, pas la mienne ! » Aloysia ne comptait boire qu’un cocktail, sans doute accompagné d’un second, tout en gardant à l’esprit le fait qu’elle comptait conduire sans se faire ramener par quiconque. Personne ne pose ne serait-ce que le petit doigt sur sa Porsche à moins de vouloir mourir dans d’atroces souffrances, c’est une vérité plus qu’universelle. Mais ce qui n’est pas moins vrai, c’est l’esprit de vengeance d’Aloysia. La raison pour laquelle elle s’est pointée ce soir n’est plus vraiment secrète, puisqu’elle cherche à tout prix à faire flancher ce charmant ex-docteur ayant quitté mystérieusement la profession. Certes, actuellement les informations ne pouvaient que manquer puisqu’aucun de ses employeurs ne lui aurait jamais accordé la moindre « interview ». A moins d’être complètement stupide, la ravissante blonde n’aurait jamais compté là-dessus. Néanmoins, il se trouve qu’elle est loin d’être une idiote : à force de mettre bout à bout toutes les équations possibles et imaginables, il est aisé d’en arriver à une conclusion, si folle soit-elle. Peut-être a-t-elle tort de penser justement ainsi, peut-être va-t-elle être raillée par Rafael lui-même, dont le nombre de verres ingurgités commence à être impressionnant… Qu’importe. Maintenant qu’elle en est arrivée jusqu’ici, il serait illogique qu’elle ne fasse déjà machine arrière. « Tu as tué quelqu’un ? » lance-t-elle sans aucun scrupule, les mains soudainement jointes en signe d’intense réflexion. Aloysia n’a pu voir que cela comme raison valable pour qu’un médecin s’éloigne aussi soudainement de ce qui a pu constituer son rêve autrefois. La honte, le regret, le manquement à son devoir… La blonde ne lui jette pas nécessairement la pierre, du moins pas encore puisqu’elle ne connaît pas les détails exacts, mais elle est curieuse, tout simplement. Au même titre qu’il s’est lancé dans la conquête d’informations à son sujet, elle lui renvoie très justement l’ascenseur. A ceci près qu’il n’est rien de passablement regrettable pour autrui dans le passé de l’impétueuse blonde… Jamais n’a-t-elle nuit à la vie de quiconque, puisque même la mort d’Amaury reste accidentelle. Elle ne fait que se punir elle-même.

« Je ne me suis pas trompée ? J’ai presque envie de dire « à la bonne heure ! » mais ce serait un peu condescendant. A la place, je suis tentée de dire que nous sommes différents sur un point : moi au moins, je ne nuis qu’à ma personne. Je me mets en danger, je sacrifie MA santé sans chercher à inclure qui que ce soit. Alors que toi… Si tu es censé soigner, pourquoi avoir pris ce chemin étrange ? Et plus curieux encore : m’as-tu aidée pour te racheter ? Je te préviens je ne serais pas ta seconde chance, je crois que tu l’as compris ! » Aloysia n’avait aucune pitié pour les perdants. Son éducation l’en empêchait. Mais elle détestait plus encore le fait qu’on ne compte sur elle. Rafael ne devait rien attendre de sa personne, ne pas s’attacher ou même se rapprocher d’elle. Que pouvait-elle lui apporter, après tout ? « Alors ? Tu peux répondre, de toute manière… Qui s’en soucie ? Tu ne seras pas le premier doc à qui ça arrive, et pas le dernier. Ma mère elle-même en tant que chirurgien cardiaque a dû être responsable de ce genre de choserie. La mort fait partie de la vie, pas vrai ? » Elle ne cherchait pas à le déculpabiliser. Que l’on ne se leurre surtout pas sur ses intentions, précédemment évoquées…

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Exact, mais ça sera de ta faute.

Je ne compte pas faire de toi ma seconde chance. Je n’ai tué aucun patient.

Mais je m’amuse beaucoup sur le fait que tu te trompes complètement de chemin, alors vas-y continues que je n’arrête jamais de m’amuser.

Oh je sens que tes pensées refroidissent, prend l’autre voie, tu vas chauffer.

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Soit, comme seconde chance, Aloysia n’était pas le meilleur spécimen possible. Mais rien ne la choquait. Il aurait pu lui avouer être un serial killer que cela ne l’aurait pas réellement surprise. Pour la choquer, encore fallait-il savoir ce qui l’impressionnait… Et en aucun cas cela ne pouvait être un ancien médecin doutant probablement de sa place dans le monde cruel qu’est la médecine. Tout au plus l’intriguait-elle, et encore, juste pour dire qu’elle ressentait quelque chose. A croire qu’Aloysia sache parfaitement se transformer en véritable pierre dès lors qu’elle se trouvait en face d’un être humain. Pourtant, une fois chez elle, son tempérament subissait un revirement presque impossible. La malchance avait voulu que Rafael ne soit le spectateur de ce genre de revirement. Il l’avait vue faible, en pleurs, prête à tout pour obtenir cette fameuse dose lui permettant de tenir face à une vie qu’elle ne supportait plus. Chaque jour devenait plus lourd à porter, plus épuisant et moins passionnant. Comme si la petite étincelle que l’on avait pu autrefois trouver dans le fond de son regard noisette s’était définitivement éteinte, pour laisser la place à une émotion glaciale et impassible. Comme ce soir… Ce sourire narquois qu’elle affichait n’était rien d’autre qu’une façade en vue de le faire craquer, lui, dont le calme olympien avait une fâcheuse tendance à l’agacer au plus haut point. « Menteur » lâcha-t-elle sans l’ombre d’une émotion, tout en faisant tourner l’olive dans son verre qu’elle dégustait. Rafael vidait les verres à tour de bras, mais elle possédait cette prestance plus discrète et silencieuse en matière de boisson. Hors de question de finir ivre alors qu’elle voulait savoir ce qu’il pouvait bien cacher. Quelque part, savoir qu’elle n’était pas la seule âme brisée pourrait sans nul doute la rassurer, au moins pendant quelques instants, quitte à finir ivre de souffrance la seconde d’après. Elle donnerait n’importe quoi pour goûter à un semblant de paix entre deux hoquets de douleur… « Tu n’as pas tué quelqu’un, soit. Peut-être puis-je tourner ça dans un sens différent : tu as tué quelqu’un en l’aidant à mourir ? » Aloysia leva un sourcil, comme pour sonder la moindre réaction chez Rafael. Elle se tenait prête à toute éventualité, quitte à lui décrocher une droite qui risquait de lui disloquer la mâchoire pour des semaines. N’allez pas croire qu’elle ait voulu en arriver là dès le départ… Elle souhaitait simplement ne pas être la cible juste cette fois. Chacun son tour d’être sous les projecteurs.

« Diantre, j’ai visé juste cette fois ? Ca veut dire que je n’ai pas refroidi mais plutôt aussitôt chauffé… Ah ! Finalement tu n’es pas si difficile à sonder. Il suffit de trouver où te coincer. Bizarrement, tu es bien silencieux tout d’un coup ! Je ne suis pas sûre que tu t’amuses autant que tu ne le dis désormais… » Aloysia espérait avoir frôlé la victoire. Elle ne s’attendait à aucune réaction précise, et ne s’offusquerait pas du fait qu’il reste silencieux et bloqué comme une huître, voire même qu’il quitte le bar sans demander son reste, puisque dans le fond… Elle aurait eu une réponse même en l’absence de toute parole.

Invité

Absolument pas.

Ne cherches même pas à me faire parler à ce sujet.

Tu te crois tout permis en fait c’est ça ? Tu penses que comme tu es une fille de riche, tu peux fouiller dans la vie des gens et faire en sorte de trouver leurs faiblesses pour les faire tomber et leur marcher dessus ?

C’est ça !

La pauvre petite fille riche s’ennuie, alors elle vient emmerder le monde. Je t’ai aidé quand tu en avais besoin et voilà comment tu me remercies ? Tu ne peux pas la fermer une seule journée ou même une seule seconde, sans penser que ça fera du mal aux gens qui t’entourent. Alors laisses moi te dire que tu as raison sur toute la ligne, mais ne cherche pas plus parce que là crois-moi que tu finis encastré dans le mur.

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Pour une surprise, c’en était une. Aloysia demeura un moment bouche bée tandis que Rafael était en train de lui hurler dessus. Non seulement elle avait mis dans le mille, mais il semblait absolument dévasté qu’elle l’ait découvert. Beaucoup l’auraient été à moins, de toute évidence. Sa respiration s’était soudainement faite plus rapide, ne sachant pas s’il allait effectivement frapper sous l’effet de l’alcool ne lui réussissant manifestement pas, ou s’il allait tempérer cette colère inhabituelle. Quoi qu’il en soit, elle refusa de fermer les yeux, faisant face aux conséquences de ses actes et de ses paroles. Quand il partit, elle poussa évidemment un soupir de soulagement, mais fut immédiatement exaspérée par la bienveillance des uns et des autres, s’inquiétant de son petit bien être personnel alors qu’elle n’avait strictement rien. Certes, Rafael l’avait choquée, mais il en faudrait bien plus pour l’empêcher de dormir. Elle n’hésita donc pas à se lancer à sa poursuite, ne trouvant pas trace de son passage dans la rue bien qu’elle l’ait appelé à nombreuses reprises. Elle pénétra dans sa sublime voiture en désespoir de cause, bien décidée à le chercher toute la nuit s’il le fallait de peur sans doute qu’il ne fasse une connerie par sa faute. Et après, on viendrait lui seriner qu’elle n’était rien d’autre qu’une sorcière égoïste sans cœur… A d’autres ! La preuve, elle poussa un soupir de soulagement en voyant sa silhouette se dessiner dans une rue particulièrement déserte à cette heure-ci, et elle n’hésita pas à lui couper la route avec sa voiture sans même le toucher d’un coup de frein efficace et bruyant. En une seconde, elle était descendue de son véhicule, le visage marqué par une apparente colère lui correspondant parfaitement, due à une sorte d’inquiétude qu’elle n’aurait jamais dû ressentir à l’égard de Rafael. Après tout, qu’était-il pour elle ? Rien du tout ! « Arrête de faire ta tête de mule et grimpe. Ne m’oblige pas à te violenter parce que de nous deux, tu ne tiendrais pas trente secondes. Et encore, je suis gentille. Sérieusement, tu as vu dans quel état tu es ? » On aurait presque dit une mère avec son fils. Pourtant, dieu sait qu’elle n’avait pas d’instinct maternel quel qu’il soit et qu’elle ne voulait surtout pas avoir d’enfant plus tard… Mais en l’occurrence, il était alcoolisé jusqu’aux ongles et s’il conduisait, elle craignait la catastrophe ; à raison.

« Monte, je te dis. Tu as beaucoup trop bu pour conduire et je ne te laisse pas seul ce soir, tu serais capable de faire une connerie. Pour moi c’est habituel mais pour toi, on va dire que tu as un standing à respecter. » Aucun mot sur ce qu’il venait de se passer, sur l’humiliation publique qu’il venait de lui faire subir ou même sur ce qu’elle avait découvert. Les torts étaient partagés… Il avait cherché la petite bête en premier, elle avait repris du service ensuite, ils étaient donc aussi irrécupérables l’un que l’autre. A ceci près que ce soit, c’était Aloysia qui tendait la main à Rafael et non l’inverse, aussi incroyable que cela ne puisse paraître. La preuve, elle venait de lui agripper légèrement le bras, sans pour autant que la moindre émotion ne filtre sur son visage impassible, en vue de l’inciter à la suivre. Seul son regard laissait entendre tu peux me faire confiance, n’aie crainte. Ce soir, elle mettait de côté leur petite vendetta respective pour lui renvoyer l’ascenseur. Ce soir, c’est lui qui avait besoin d’elle et non l’inverse. « Monte dans la voiture Rafael. Ne m’oblige pas à te pousser. » Le simple fait qu’elle ne l’appelle par son prénom était en soi une progression par rapport à leurs habituels échanges !

» wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA
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