| | | All good music resembles something •• Rafael |  |
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 | | Sujet: All good music resembles something •• Rafael Jeu 12 Juil - 19:38 | |
|   La musique adoucit les mœurs, parait-il. Mais il n’y a que la jolie brunette pour se pointer à l’université de Berkeley alors qu’elle est désormais fermée pour l’été en vue de soigner son petit moral avec de la musique. Depuis qu’elle était hébergée chez James, Juno se faisait toute petite, évitait le bruit ou quoi que ce soit d’autre qui puisse marquer sa présence. Évidemment qu’elle n’était pas traitée comme une ennemie en ces grands murs, mais elle ne voulait pas pour autant que l’on ne s’occupe de ses petites affaires. La jeune femme avait besoin de s’en sortir seule, et de faire avec sa peine à sa façon, quelque en soit le prix. Cela étant, rien de plus facile pour un hacker de sa trempe d’obtenir l’ouverture des portes en pleine nuit. Les gardiens ne laissaient entrer quelques élèves triés sur le volet qu’en pleine journée, à moins d’avoir une dérogation spéciale signée de la main de la directrice en personne. Autant dire que ce n’était pas l’actuelle présidente des Gammas qui obtiendrait un tel papier. Sa confrérie était bien trop montrée du doigt pour être celle des incapables, drogués et autres alcooliques… Bien pour cela que Juno envisageait d’en changer. Elle avait fait son temps, et ce changement marquait probablement le début de ce qu’elle pouvait appeler une nouvelle vie.
Atteindre l’immense salle de musique fut un jeu d’enfant, jusque là, même pour une femme enceinte ayant l’impression d’être prête à exploser. La brunette se glissa à l’intérieur avec une folle envie de siffloter tellement la facilité s’était imposée à elle tout naturellement. Mais une fois entre ces murs, la sensation de solitude mêlée au calme évident de la pièce l’oppressa immédiatement. Juno déglutit avec difficulté, tentée de hurler afin de peupler l’atmosphère sonore pour quelques secondes. A chaque fois que le silence s’opposait ainsi à elle, Juno avait l’impression de revivre inlassablement son abandon, comme une ritournelle infernale dont on ne veut surtout plus connaître le refrain. Ses mains tremblantes agrippèrent par conséquent son harmonica avec conviction tandis qu’elle s’avançait dans la pièce sans être réellement rassurée. « Je n’aurais jamais dû venir à cette heure-ci » murmura-t-elle pour elle-même avant de pousser une chaise, comme décidée à faire le moindre petit bruit pour peupler cette atmosphère oppressante et silencieuse comme la mort. En fin de compte, ce fut Lizzie qui l’extirpa de ses pensées sombres : à force de lui donner des coups de pieds de grande vigueur, elle avait fini par la ramener à la raison et à la pousser à exprimer un « aoutch ! » d’anthologie. Mais plutôt que de prendre en considération uniquement la douleur, la brunette esquissa une ébauche de sourire, comme amusée que ce soit spécifiquement la douleur provoquée par sa fille qui ne lui fasse reprendre ses esprits. « J’ai compris, tu n’aimes pas que ce soit stressée, n’est-ce pas miss grenouillette ? » C’était devenu une habitude, du moment où elle avait appris sa grossesse, de parler à son futur bébé. Bien qu’elle soit parfaitement consciente que Lizzie ne l’ait entendue qu’à partir du dernier trimestre, elle continuait encore et encore en faisant fi de tout ce que la médecine avait bien pu lui apprendre sur sa future merveille. A ses yeux, elle pouvait l’entendre depuis belle lurette. Et elle lui répondait désormais à l’aide de ses coups de pieds, bien que ce soit une solution légèrement radicale et douloureuse… « Et si je te jouais un petit air, hein ? Chez mon patron, ce n’est pas possible, mais ici, c’est l’endroit rêvé, pas vrai ? Ouvre grands tes petites oreilles ma puce… »
A partir du moment où Juno eut porté son instrument à ses lèvres, l’atmosphère changea complètement. Le temps n’avait plus d’importance, et son angoisse pas davantage. La brunette semblait respirer au gré des notes s’échappant de son harmonica, tandis qu’elle n’en manquait pas une. Irrémédiablement, son bébé avait calmé ses coups dans son ventre, comme bercé par la mélodie que lui jouait sa mère, avec le brio proche de celui d’un virtuose. A cet instant précis, la jeune femme était bien loin de se douter qu’elle ne soit pas seule dans la pièce. Cette idée ne lui avait même pas traversé l’esprit, à vrai dire. Qui resterait entre ces murs à près de minuit, alors que l’université est fermée en ce moment ? Il faut être givré, ou s’appeler Juno. Mais ce fut un bruit suspect justement qui fit cesser la demoiselle de jouer son morceau pourtant magnifiquement entamé. Elle s’était soudainement tournée, ses yeux ne parvenant pas à se poser sur un endroit précis tant ils scrutaient chaque mètre carré de cette immense pièce, à la rechercher de l’origine dudit bruit… « Qui est là ?! Montrez-vous, j’ai entendu du bruit ! Et je ne suis pas folle… » Il n’y avait rien de désagréable dans cette sommation, plutôt la marque d’une surprise évidente, doublée par l’angoisse provoquée par ses hormones en folie. Tout à fait normal lorsque l’on s’approche gentiment de son neuvième mois de grossesse !
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 17:04 | |
|   De l’espace, voilà ce dont Rafael avait besoin. Les vacances étaient bien là et il en profitait pleinement, mais aujourd’hui, il avait envie de jouer du violon, du piano ou même de l’harmonica. Peu lui importait l’instrument, tant qu’il pouvait jouer. Son appartement pouvait être un bon espace pour cela, seulement, il savait qu’un de ses voisins allait encore venir l’embêter et lui dire d’arrêter. Du coup, sachant que Berkeley était ouvert pendant l’été, il décida d’aller occuper la salle de musique. Prenant ses affaires, il mit dans un sac de quoi manger et boire. Puis, il attrapa ses instruments et fila à l’université. Une fois là-bas, il partit directement dans la salle de musique. Il n’avait rien à faire de la journée et il comptait bien profiter de cette salle, pour lui tout seul. En temps normal ça n’aurait pas été le cas, mais aujourd’hui, il aurait le loisir d’en profiter pleinement. Il commença alors par jouer du piano. Le seul instrument qu’il ne pouvait pas transporter avec lui. Du coup, il en profita pour attraper son cahier avec ses compositions à l’intérieur. Jouant et notant les notes, il finit par avoir une mélodie qu’il avait notée et qu’il comptait reprendre en fin de journée. Il passa ensuite au violon. Un de ses enseignants lui avaient donnés des compositions en particulier, du coup il décida de les jouer ou en tout cas de les tenter, parce qu’elles n’étaient pas toutes faciles. Même s’il avait commencé très tôt à jouer du violon, il ne connaissait pas encore tout de cet instrument.
Vers midi et demi, il fit une pause, mangeant tranquillement, tout en écoutant de la musique venant de son Ipod. Puis, il reprit de nouveau avec son violon et enchaina avec l’harmonica. Le temps passa et le soir arriva. Il n’y avait pas fait attention, c’est seulement quand il fut coupé par la sonnerie de son téléphone qu’il s’en rendit réellement compte. L’attrapant, il vit le nom de sa famille d’accueil et décrocha. Sortant de la salle, il alla prendre un peu l’air, chose qu’il n’avait faite depuis le matin même. Appréciant l’air frais, il soupira doucement et parla avec ses interlocuteurs. En effet, il passa du père de famille, à la mère et à la fille. Il avait eu à peu près tout le monde et quand il raccrocha, il se mit à sourire. A la mort de ses parents biologiques, il avait décidé de ne s’attacher à personne, mais ces gens là étaient vraiment ceux sur qui il avait pû compter avec le temps et il avait confiance en eux aujourd’hui. Ils étaient là pour lui, même si biologiquement parlant, ils n’avaient aucun lien. Les mains dans les poches, il retourna alors vers la salle de musique, y entrant, il attrapa son violon et fila dans la salle juste à côté. Il y avait une porte qui reliait la salle de musique et une autre salle où certains instruments étaient entreposés et il avait besoin de vérifier quelque chose avec son violon. Concentré sur sa tâche, avec ses écouteurs dans les oreilles, il n’avait pas entendu que quelqu’un d’autre était là. C’est en retournant vers la salle, qu’il vit quelqu’un de dos. Fronçant les sourcils, il enleva les écouteurs de ses oreilles et arrêta la musique. Ecoutant alors ce que la personne jouait, il se mit à sourire. L’harmonica un instrument dur à maitriser, mais que cette personne semblait connaître sur le bout des doigts. Pensant être discret, il l’entendit s’arrêter et il ne bougea plus avant de l’entendre parler.
Folle non, mais un peu hystérique oui.
Gardant son sourire, il avança alors dans la pièce, violon à la main et son Ipod dans l’autre. Allant vers ses affaires, il déposa le lecteur de musique dans son sac et se tourna vers la jeune femme.
Très bel air au fait.
S’asseyant sur une des tables, il regarda la jeune femme, voyant bien qu’elle ne semblait pas apprécier une autre présence.
Que faites-vous ici à cette heure-ci ? Vous ne devriez pas être en train de dormir ? Ca serait bien pour lui aussi.
Il pointa alors du doigt le ventre de la jeune femme pour lui montrer qu’elle devrait avoir du repos non seulement pour elle, mais également pour son bébé.
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 17:28 | |
| Juno n’était pas particulière rassurée, non pas qu’elle se soit fait agressée des centaines de fois, mais par expérience les ténèbres d’un lieu n’avaient strictement rien de rassurant, bien au contraire. Elle fut aussi tendue qu’une corde d’arc jusqu’à ce que le jeune homme sorti de l’obscurité, s’adressant à elle d’un ton léger tout en s’asseyant sur une table. A vue de nez, il était plus âgé qu’elle, et ne semblait pas dérangé outre mesure par sa venue impromptue. Juno n’était pas idiote : puisqu’elle n’avait entendu aucun bruit de porte, et qu’il possédait plusieurs instruments non loin de lui dont un violon en main, facile de conclure qu’il était arrivé bien avant elle. Sans savoir pourquoi, cette façon qu’il avait de s’exprimer l’avait tout de suite rassurée. Cela lui arracha même un sourire sincère et amusé, bien qu’elle n’ait guère de prédisposition pour être aimable envers la gent masculine dernièrement. C’était même tout l’inverse. « Hystérique ?! Tu y vas un peu fort ! » Juno l’avait tout de suite tutoyé, sans même s’en rendre compte, et dicté sa phrase d’un air faussement offusqué : inutile de s’énerver, justement parce que ce n’était pas bon pour le bébé et parce qu’il n’avait aucunement l’air mauvais. Elle espérait simplement ne pas se tromper cette fois-ci, puisqu’il semblerait sur son flair l’ait considérablement trahie dernièrement avec celui étant censé être son futur mari… « Violoniste ? Merci du compliment mais c’était juste un air de rien du tout que je jouais pour elle. Oui, parce que ce n’est pas lui, c’est elle. » Juno esquissa un petit rire, fidèle à son tempérament à la fois enjoué et provocateur sans jamais outrepasser les limites du raisonnable. Cela étant, elle trouvait ce petit air paternel qu’il affichait parfaitement condescendant. Sans doute fut-ce ce qui la poussa à s’asseoir à son tour sur une table, afin de lui faire face et de ne surtout pas fatiguer ses pauvres reins actuellement en bouillie à cause de sa grossesse. Son sourire ne la quittait pas, et elle ne pouvait pas l’empêcher de le scruter, afin sans doute de chercher à le sonder, sans pour autant y parvenir. Il était bien trop énigmatique à ses yeux, à ce moment précis en tout cas, pour qu’elle ne parvienne à se faire une idée sur lui d’un simple regard. Tant mieux. Juno mourrait d’ennui dans ce cas là. « J’avais envie de jouer sans déranger personne. Je ne pensais pas rencontrer quelqu’un alors qu’il est effectivement tard et… Que l’université est techniquement fermée. Mais tu sais que cela pourrait s’appliquer à toi ? Si je te connaissais mieux, je pourrais presque deviner que tu es inquiet. Et je vais te répondre la même chose qu’à tous ceux qui cherchent à me surprotéger : je vais très bien. Il est tard certes, mais je n’arrive pas à dormir, pas en étant habituellement allongée toute la journée. »
Juno haussa les épaules, son harmonica toujours en main, passablement amusée par cette rencontre impromptue qu’elle venait de faire. Cela pimentait son quotidien devenu presque monocorde et ce n’était pas plus mal. Bien évidemment, elle n’était pas stupide au point d’en faire état à ce parfait inconnu qui, si cela se trouvait, était un salopard de première. Si cela se trouvait. « Tu sais que dans mon pays, lorsque l’on surprend quelqu’un, on se présente. Tu es ? Et pour la peine, je devrais presque t’inciter à me jouer quelque chose pour que la boucle soit bouclée. Ce serait une présentation en musique. » Aucune excuse sur le tutoiement dont elle usait naturellement. A vrai dire, elle pensait naïvement qu’il n’avait que quelques années de plus qu’elle, et que celles-ci ne dépassaient pas les quatre ans…
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 17:58 | |
| Un peu quand même.
Souriant, il fixa la jeune femme. Il devait avouer que c’était la première fois qu’il la voyait. Enfin il se souvenait de l’avoir croisé dans l’université, mais jamais au point de rester lui parler.
Je ne suis pas un serial killer, mais je ne m’attendais pas non plus à voir quelqu’un ici, surtout à cette heure-ci et désolé pour t’avoir fait peur.
Si elle le tutoyait, il ne voyait pas pourquoi il ne pourrait pas en faire autant. Après tout, il en profitait et il fallait avouer que la jeune femme était agréable à regarder. S’il pouvait marquer des points, même si elle était enceinte, il ne dirait pas non. Parlant d’ailleurs du bébé à venir, il expliqua à la jeune femme que du repos serait bon pour sa progéniture et elle. A l’écoute de ses propos, il hocha la tête. Regardant le ventre de la demoiselle, il fit une grimace.
Désolé demoiselle je ne le savais pas.
Puis, il releva la tête vers son interlocutrice et il sourit de plus belle.
Pour te répondre, oui violoniste, pianiste et je joue également de la mandoline et de l’harmonica comme toi.
Oui c’était un instrument qu’il maitrisait depuis moins longtemps que les deux autres. L’harmonica n’était pas simple et elle le maitrisait beaucoup mieux que lui ne le faisait, c’était sûr et certain. L’écoutant reprendre la parole, il sourit.
Je peux comprendre et si tout va bien, c’est parfait.
C’est vrai que de rester allonger toute la journée ne devait pas être quelque chose d’agréable sur le long terme. Il savait que les femmes enceintes à qui cela arrivait en avaient vraiment marre au bout d’un moment. L’entendant parler de présentation et de musique, il se leva et la regarda.
Premièrement je ne t’ai pas surprise, c’est toi qui as été surprise par ma présence, alors que je suis là depuis ce matin. Mais passons. Je m’appelle Rafael William Owen Stark, mais Rafael ça va plus vite ou encore Raf.
Il savait qu’il en faisait trop, mais la jeune femme voulait savoir qui il était, alors autant qu’il le lui dise dans ces termes.
Pour ce qui est de jouer …
Laissant en suspend sa phrase, il mit son violon en place et commença à jouer un air plutôt doux, calme. Il aimait ce genre d’ambiance et puis pour le bébé, il avait juste envie de jouer quelque chose de plutôt calme. |
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 18:38 | |
| Un musicien ! Il devait probablement faire part de la confrérie des Sigmas, à moins que ses yeux ne soient complètement abusés et qu’elle n’ait actuellement affaire à un professeur. Dans un cas, elle avait bon sur toute la ligne, dans l’autre, elle se plantait dans les grandes largeurs. Mais ce tempérament aussi mutin et « provocateur » que pouvait être celui de Juno l’amusait. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie d’humeur à sourire, surtout pas en ce moment où elle devait composer avec une grossesse à risque ET des dettes s’accumulant. Certes, l’hospitalité de James O’Malley était tombée à pique, mais il n’en demeure pas moins qu’elle avait trop de fierté pour le laisser l’assumer complètement. Il était son patron en quelque sorte, et non un ange gardien chargé de son bien être et de sa sécurité. D’un autre côté, Juno aurait rêvé pouvoir se reposer de temps à autre complètement sur quelqu’un, et être tellement en confiance que la chose lui paraîtrait évidente. Il faut croire que ce genre de bonheur n’est jamais acquis, ou même accessible à des filles comme elle. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à nos deux musiciens, puisque Rafael venait de s’introduire en grandes pompes avant de brandir fièrement son violon, comme s’il s’agissait du prolongement de son bras. A partir du moment où il se mit à jouer, toute l’hilarité qu’avait provoqué sa présentation disparut soudainement du visage aux traits de porcelaine de Juno : elle fut captivée par chaque note s’échappant de son instrument, tant et si bien que de longs frissons lui parcoururent bientôt l’échine. Jamais elle n’avait été aussi bouleversée par une mélodie, d’autant plus que celle-ci ne lui était pas inconnue. Bien au contraire, Juno se souvenait l’avoir jouée un nombre incalculable de fois dès que Lizzie se mettait à mettre des coups de pieds virulents dans son ventre. Elle dû avoir une expression vraiment abasourdie lorsqu’il cessa son jeu, tant et si bien qu’elle ne pu reprendre contenance qu’à partir du moment où elle eut massé nerveusement sa nuque à l’aide de l’une de ses mains. C’était un réflexe ancien… Très ancien ! « Pas mal, Rafael William Owen Stark. Nom de dieu, s’il fallait que je répète chacun de tes noms dès que je m’adresse à toi, je n’ai pas fini ! » ironisa-t-elle, tout en triturant son harmonica qu’elle refusait de poser à côté d’elle de peur de l’oublier. Décidément, c’était une rencontre… Étrange. Étrange et agréable à la fois. Après tout, Rafael était loin d’être repoussant, même si elle était bien loin de penser à quelque jeu de séduction que ce soit pour l’instant. « Juno Enorah Valentyne-Hale. Tu l’as sans doute deviné à mon accent, je suis écossaise et fière de l’être. Une saleté d’écossaise, comme disent certain. Têtue et incroyablement chiante, diraient d’autres. Bref, tout est prétexte à montrer du doigt les origines des autres. J’ai moins de noms que toi, manifestement ! » La jolie brunette claqua des doigts comme s’il s’agissait d’une tragédie monumentale, avant de reprendre de plus belle : « tu as gagné ce round ! »
Juno n’avait pas la moindre envie d’être sérieuse, ou « comme il faut » contrairement à tous les enseignements transmis pas son père. Bien loin d’être irrespectueuse en face de Rafael évidemment, elle souhaitait avant tout le tester, voir quel était son caractère profond, et si sa gentillesse apparence était véritable. Il ne fallait pas lui jeter la pierre, mais sous ses airs passablement souriants et agréables se cachait une méfiance sans faille. Juno avait toutes les raisons de l’être, malheureusement. « Tu n’es pas un serial killer et tu joues de la mandoline… Non, j’avoue, côté cv, ça en jette ! As-tu seulement des défauts cachés ? Ah, ne le prends pas mal, je n’ai jamais entendu jouer de la mandoline. Et si tu veux me retourner la pareille : je me débrouille en cornemuse ! » Un éclat de rire à la fois discret et sincère s’éleva bientôt dans l’atmosphère, tandis que Juno se crispait de temps en temps face à ses contractions. Cela prouvait sans doute que le terme approchait… « Tu voudrais bien rejouer ce que tu as joué précédemment ? Je voudrais essayer de t’accompagner. Oui, avant que tu ne poses la question, je connais ce morceau ! »
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 19:05 | |
| La musique avait toujours fait partit de la vie de Rafael. Il avait commencé le violon à 5 ans, il avait enchainé avec le piano à 10 ans et la mandoline à 15 ans. Pour l’harmonica ça devait faire 5 ans qu’il s’y était mit environ. Il avait mit du temps avant de pouvoir savoir en jouer un minimum. Il avait souvent baissé les bras, mais finalement il s’en était plutôt bien tiré. Il aimait beaucoup tout ce qui touchait à la musique, d’où sa reprise d’étude dans ce domaine depuis quatre ans. Même si la médecine restait un terrain qui la passionnerait toute sa vie, il avait décidé de faire une croix dessus. Alors aujourd’hui quand la jeune femme lui demanda de se présenter, puis de jouer, il en profita pleinement. Il commença par donner ses prénoms, sachant que ça n’était pas une identité simple à retenir. Ses parents lui avaient donnés beaucoup de prénoms et il enchaina sur la musique. Jouant d’un air de violon, calme, relaxant, il mit quelques minutes à le jouer. Prenant le temps de le faire bien, comme il aimait. Puis, la dernière note raisonna et il regarda son interlocutrice qui mit quelques minutes avant de reprendre la parole.
C’est sûr, mais ne t’inquiètes pas, personne ne retiens tous ses prénoms.
C’est vrai que même parfois sa famille d’accueil avait besoin d’avoir la mémoire rafraichit. Rafael restait le plus simple ou Raf, mais ça très peu de personne le lui disait. Etrangement, seuls ses amis les plus proches et parfois sa famille. Il y avait bien sa mère de famille d’accueil qui l’appelait par tous ses prénoms quand il avait fait une bêtise et ça n’tait jamais bon signe d’ailleurs. L’entend alors se présenter, il fut attentif à tout ce qu’elle lui disait. Puis, il se mit à rire quand elle parla du fait qu’il avait gagné ce round. Il ne s’était pas attendu à cela, mais ça le faisait rire. La jeune femme avait un franc parlé qui lui plaisait énormément. Il préférait des gens franc et qui vous disent les choses, quitte à ce que ça fasse mal, plutôt que ceux qui tournent autour du pot où qui disent des choses dans votre dos. Se remettant de ses propos, il l’écouta reprendre la parole et il hocha la tête.
Des défauts cachés ? Selon certains américains le faite que je sois australien est déjà un défaut en soit.
C’est vrai que quand il était arrivé, on lui avait dit de bien parler américain et il avait eu quelques moqueries. Mais il s’en fichait, fier de son pays et de ses origines, que ça plaisent aux autres ou pas. Puis, il haussa les sourcils à ce que venait de dire la jeune femme.
De la cornemuse ? Alors ça je demande à voir et tu portes le kilt qui va avec ?
Souriant en coin, il s’amusait en posant la question, surtout si elle décidait de lui dire qu’elle ne portait rien sous son kilt. L’entendant lui demander de rejouer, il hocha la tête à ce qu’elle disait.
D’accord.
Se mettant en place, violon sous le menton, il regarda la jeune femme et commença à jouer. Connaissant les notes, il prit le temps comme précédemment de jouer et il se mit à sourire en entendant la jeune femme l’accompagner à l’harmonica. Les deux sons s’accordaient parfaitement et il devait avouer que ça donnait quelque chose de très agréable à l’oreille. Continuant la chanson jusqu’à la fin, il donna la dernière note, comme sa partenaire et sourit de plus belle.
Très agréable.
Fixant la jeune femme, il parlait de la musique, mais il devait avouer que c’était également sa compagnie qui l’était.
Tu joues depuis combien de temps de l’harmonica ? Tu joues d'autres instruments en plus de la cornemuse ? |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 19:44 | |
| Ainsi, elle se trouvait en face d’un australien. La donne fit sourire Juno, bien évidemment, et ce de manière nettement plus malicieuse que les fois précédentes : elle était ravie qu’il ne soit pas américain, justement. Oh, elle n’avait strictement rien contre les habitants de ce pays, bien au contraire, mais il pouvait comprendre les moqueries idiotes vécues à cause d’un accent différent, le fait de ne pas toujours se sentir à sa place, et ce genre de choserie auquel n’importe quel étranger est confronté à un moment donné. Mais elle n’en dit mot dans un premier temps : elle se contenta de commencer à jouer, avec la légèreté d’une plume, sans qu’aucune promesse n’ait été faite. Cette rencontre était purement spirituelle, entre deux musiciens doués, bien que ce soit nettement plus évident pour Rafael. Juno était encore chez les Gammas, bien qu’elle ait la ferme intention de demander un changement de confrérie dès la rentrée. En somme, elle n’était pas exactement le genre de fille que l’on imagine avec un instrument, mais plutôt avec une pinte de bière et des cachetons de drogues dans chaque main. Pourtant, ce genre de cliché ne lui convenait pas du tout. Juno était simplement… Hors norme. Et son intelligence n’était pas la seule mise en cause, non, elle avait toujours été hors du temps. Il n’y avait qu’à sentir cette façon dont elle jouait avec ses tripes, en y mettant tellement d’âme que cela en devenait presque trop personnel. Aussi, lorsqu’ils cessèrent de jouer, la première à sourire et à avoir trouvé cela agréable, c’était bien elle. Si elle n’avait pas encore dégoisé le moindre mot, c’était par simple pudeur. Et oui, Juno avait beau être excentrique et expansive, elle n’en restait pas moins mystérieuse à bien des égards, n’en déplaise à tous ceux pensant la connaître sans jamais n’effleurer que la surface de l’iceberg. « C’est quoi cet affreux cliché avec le kilt ?! D’abord, c’est un vêtement purement masculin en Écosse. Et ensuite, si j’en portais un, ça signifierait que je n’ai strictement rien en dessous. Pas très confortable quand on ressemble à une baleine prête à s’échouer ! » Juno haussa un sourcil de défi tandis qu’un sourire malicieux s’étirait contre ses lèvres rosées. Décidément, au moins, cette discussion ne manquait pas de piquant. Et c’était presque dommage qu’elle ne connaisse pas les coutumes australiennes, sans quoi, possible qu’elle se serait fait un plaisir de le charrier dessus. « Australien hein… Les américains te disent sûrement que tu tues leur accent, évidemment. Pour peu que tu te trimballes avec un quelconque vêtement cérémonial de ton pays et alors là… Leurs yeux sont explosés de désespoir ! » Juno se mordit légèrement la lèvre inférieure avant de laisser échapper un rire.
« Malheureusement je ne suis pas comme toi, je ne joue que d’un instrument. En revanche, je ne dessine pas trop mal : tu veux bien t’asseoir quelques minutes sur la table ? » C’était une vieille manie dont Juno avait parfois du mal à se débarrasser. Dès qu’une rencontre la marquait, que ce soit de forte ou de faible manière, elle couchait sur le papier la personne, ses expressions à ce moment-là. Bref, ce qu’elle lui inspirait profondément. Ce fut sans doute pourquoi elle s’empara de sa sempiternelle sacoche à bandoulière, contenant notamment son cher ordinateur portable chéri mais également son grand bloc contenant de très nombreux dessins connus d’elle seule. Et, armée d’un crayon dont la mine était relativement tendre, elle commença à dresser le portrait de ce jeune homme dont elle ne connaissait au fond que le prénom et le nom. Ils pouvaient discuter musique, études, tout ce qui leur plaisait… Juno était impossible à déconcentrer. « Alors dis-moi l’artiste Rafael… Sigma ? »
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| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 20:26 | |
| Bah quoi ?
Cliché ? Ca n’était pas faux du tout. Il l’avait dit comme tel d’ailleurs. Puis, il sourit à ses propos.
C’est vrai que ça reviendrait à me demander si j’ai un koala comme animal de compagnie.
Souriant de plus belle, il savait que le koala était cliché pour les australiens, comme le kilt pour les joueurs de cornemuse. Il devait avouer que ça ne devait pas être plaisant, mais il apprécia le fait qu’elle parle du fait qu’elle ne porterait rien dessus, mais qu’au vu de sa situation physique actuelle ça ne serait pas une bonne chose.
Oh tu sais, les baleines peuvent être agréables à regarder.
Souriant de plus belle, il écouta la jeune femme lui dire des choses tellement vraies qu’il en soupira.
C’est totalement ça.
Autant les américains pouvaient être agréables, avenants, autant parfois, ils pouvaient êtes insupportable, juste parce que tu étais étranger dans leur pays. Par la suite, il demanda à la jeune femme si elle jouait d’un autre instrument, mais elle répondit que non, mais que le dessin était plus sa spécialité. Quand elle lui demanda de s’asseoir, il fut un peu surprit, mais alla s’asseoir sans dire un mot. Prenant place, il fronça les sourcils en la regardant prendre son sac et il la regarda faire, toujours sans oser parler. La regardant commença à dessiner, il comprit mieux et l’écouta ensuite parler.
Yep ! Depuis quatre ans.
Regardant la jeune femme, il ne savait pas vraiment comment il devait se comporter vu qu’elle le dessinait. Il savait qu’il ne devait pas trop bouger sans doute, mais il n’en était pas certain.
Oh et tu peux faire des vannes sur ce que tu viens de dire si tu veux. On me l’a déjà faite plusieurs fois le fait de m’appeler Rafael, comme le peintre.
C’est vrai que la première fois il ne s’y était pas attendu, mais les fois suivantes, ça devenait vite lassant.
Avant de travaillait dans le domaine de la médecine, mais je me suis reconvertit. Pas simple de savoir quoi faire, mais même du haut de mes 33 ans, j’apprécie d’avoir reprit mes études.
Fixant toujours la jeune femme, il tentait de bouger le moins possible.
Et toi, tu fais partit de quelle confrérie ? |
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| | Sujet: Re: All good music resembles something •• Rafael Sam 14 Juil - 20:46 | |
| Rafael devait bouger le moins possible afin qu’elle puisse capter une expression précise, mais rien n’empêchait Juno de rire à ses propos : il semblait aussi naturel qu’elle savait l’être et n’avait pas peur de se dévoiler, au moins en partie. D’un côté, c’était tout à son honneur, de l’autre, la jolie brunette n’était pas certaine de vouloir en faire autant. Après tout, ce n’est pas exactement comme s’ils se connaissaient depuis des lustres et se retrouvaient par hasard dans cette salle de musique déserte à cette heure tardive. « Je ne choisirais pas le koala, mais plutôt le kangourou. Quitte à plonger dans les clichés, autant y aller franco ! » Pour le coup, il avait sûrement trouvé une adversaire à sa taille : Juno n’était pas du genre à avoir froid aux yeux, elle n’était pas de ces nénettes qui ne se prennent pas pour de la crotte. La simplicité, la franchise, voilà quelles étaient ses plus grandes qualités. Dans le fond, même sans le savoir à l’heure actuelle, Rafael venait de rencontrer un véritable rayon de soleil. Il avait beau tenter quelques plaisanteries graveleuses, il pouvait être sûr qu’elle renchérirait tout de suite après sur le même ton ! « Dois-je comprendre que tu es du genre à regarder sous le kilt des filles ? Enceintes, qui plus est… Je pourrais être mariée à quelqu’un capable de te refaire le portrait façon puzzle, tu sais. » C’était faux, bien sûr. Juno s’en voulut aussi d’avoir lancé sur ce sujet épineux, qu’elle évitait pourtant d’aborder depuis de longs jours. La brunette prit d’ailleurs un air nettement plus sérieux tandis qu’elle se concentrait sur son dessin, comme si sa vie se trouvait dans le prolongement de son bras… Crayon en main. Rien ne semblait capable de lui faire réellement lever le nez de son ouvrage, du moins jusqu’à ce qu’il ne mentionne son âge. L’expression surprise numéro trente-trois bis de la jolie brunette marqua aussitôt ses traits de poupée de porcelaine, et elle devint aussitôt à la fois adorable et attirante comme une braise : pour le coup, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il ait dix ans de plus ! « Tu as trente-trois ans ?! Mais t’es un vioque !! » Le cri du cœur. Juno ne s’était pas retenue et s’en mordit aussitôt la lèvre inférieure avant d’esquisser un petit sourire désolé. Ce n’était pas une tare, et il pouvait très bien prendre sa réaction comme une insulte, bien que le naturel de la jeune femme ne puisse jamais être pris comme tel. Elle ne pensait pas à mal, jamais. « Désolée. Je veux dire, à trente-trois ans en théorie, on n’est plus en études, enfin il me semble. Tu étais en médecine avant ? Et ça ne te passionnait pas que tu te sois recyclé dans une toute autre spécialisation ? »
Juno avait repris son dessin en main, la surprise marquant toujours son visage, au même titre que la curiosité. S’il ne répondait pas à ses questions, il y avait fort à parier pour qu’elle ne résiste pas à l’envie d’en apprendre plus par ses propres moyens… Après tout, cela faisait longtemps que quelqu’un n’avait pas attiré son attention à ce point. Rafael était atypique, elle n’imaginait simplement pas à quel point. « Je suis chez les Gammas. Présidente de confrérie, même, pour la petite histoire. Mais je vais changer à la rentrée prochaine. Le plus drôle, c’est que je comptais développer mon côté un peu artistique… Mais tu fais quelles études alors ? Quoi que ce soit, c’est forcément différent de la médecine. Dommage, les bons médecins sont une denrée rare de nos jours. » Juno ne se confiait que peu, donnait les informations au compte-goutte et faisait bien en sorte que Rafael s’exprime plus qu’elle. Logique, elle restait tout de même hacker recherché et, en dépit de tout ce qu’elle pouvait laisser entendre, elle s’était récemment faite larguée par le père de son enfant.
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