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wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA

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MessageSujet: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptyMar 1 Mai - 17:09





wounds heal, but the scars grow with us

STERLING, ALAINA




Cela faisait déjà près de trois mois que Berkeley avait été frappée par la terrible tragédie qu’était la fusillade de la St Valentin. Si l’on exceptait le nombre tout bonnement effarant de victimes qu’avait fait ce triste soir, les conséquences autres étaient tout aussi remarquables. L’ambiance à Berkeley n’était toujours pas ce qu’elle était avant le 14 février et probablement mettrait-elle encore longtemps avant d’être totalement restaurée, si cela devait arriver un jour. Le visage de bon nombre d’étudiants, qui avaient perdu leur famille ou leurs amis dans la fusillade, était toujours lugubre et fermé, on évitait soigneusement de passer devant et surtout dans la salle qui avait accueilli le sanglant bal, et on ne mentionnait presque jamais les faits en public, et si tel devait être le cas, on le faisait en chuchotant afin de ne pas éveiller de souvenirs douloureux chez ses voisins.

Alaina, quant à elle, avait été plutôt chanceuse, si l’on comparait sa situation à celle des nombreux autres étudiants dont on ne pouvait malheureusement pas en dire autant. Etant arrivée assez récemment à Berkeley, elle n’avait pas eu le temps de se lier d’amitié avec beaucoup de personnes, d’autant plus que ses amis à elle ne faisaient partie ni des blessés ni des morts, et qu’elle-même était sortie indemne de la terrible fusillade, sans trop savoir comment elle avait fait pour échapper sans même une égratignure de cette tragédie. Mais les souvenirs n’avaient pas tardé à surgir et il ne se passait pas une nuit sans qu’elle eût de cauchemars dans lesquels surgissaient les démons de son passé. Les cris, le sang, la panique, tout cela lui rappelait atrocement le pire jour de sa vie, celui où elle avait vu sa mère mourir sous ses yeux, alors qu’elle se cachait dans le couloir sombre qui menait au salon où son père meurtrissait son épouse à coups de tisonnier. C’était précisément pour cette raison aussi qu’Alaina souffrait d’une peur maladive de l’obscurité. Cette phobie avait été, du moins récemment, la seule raison pour laquelle elle pouvait encore être hantée par ces terribles images qu’elle s’était très vite efforcée de ranger dans un coin de son esprit auquel elle n’accédait jamais et sous aucun prétexte. Mais depuis la fusillade, les images tragiques des événements de Berkeley et ceux de la famille Perks-Selwyn ressurgissaient inlassablement et sans pitié, nuit après nuit, réduisant considérablement les heures de sommeil d’Alaina. Enfin, pour être plus correct, les images de son passé lointain avaient dû attendre un peu plus longtemps avant d’être définitivement installées dans l’esprit las d’Alaina. Plus précisément, elles avaient commencé à ressurgir une ou deux semaines après le bal, date jusqu’à laquelle elle était parvenue à maladroitement éviter de faire le lien entre les cris stridents des étudiants et ceux, à glacer le sang, de sa mère mourante.

flash-back


Alaina n’était pas du genre à se soumettre à des règles aussi stupide et humiliantes que celles du bizutage pour appartenir à un groupe. Pourtant, cette fois-ci, elle avait décidé de jouer le jeu, désireuse de s’intégrer à part entière dans sa confrérie et de voir enfin en quoi consistait exactement le rituel. Et si bon nombre des épreuves s’étaient avérées, sans grande surprise, être des plus humiliantes, Alaina n’avait pas bronché, même lorsqu’il lui avait fallu se dandiner en sous-vêtements qui ne cachaient à vrai dire absolument rien de son corps, effectuer des missions qui pouvaient sans aucun doute lui coûter sa place au sein de l’université, boire jusqu’à arriver à une goutte du coma éthylique, ou effectuer les gestes ou les actions les plus dégradante et humiliantes qui existent. C’était l’ancien président de la confrérie, Sterling, qui s’occupait d’elle et une chose était sûre : il ne manquait pas d’imagination. Plus d’une fois, Alaina s’était interrogée quant à Sterling, tentant de le cerner sans jamais y parvenir, surprenant parfois son regard insistant mais vague posé sur elle sans savoir au juste pourquoi il l’observait de la sorte. En dehors des épreuves qu’il lui faisait effectuer, Sterling lui adressait à peine la parole, sans doute soucieux d’installer sa supériorité ou son autorité. Bien qu’intriguée par le jeune homme, Alaina n’avait jamais tenté de nouer de contact avec lui, quelque peu rebutée par sa froideur. En revanche, elle ne pouvait nier qu’il avait du charme et que celui-ci exerçait une influence difficile à ignorer sur Lanie, qui était connue pour ses capacités à repousser quiconque par ses gestes mais jamais par l’esprit, souvent attirée malgré elle par les personnes les plus infâmes.

Mais là n’était pas la question. Aujourd’hui devait se dérouler la dernière épreuve avant son admission définitive au sein des baptisés de la confrérie. Le processus avait été interrompu et reporté à cause de la fusillade, et Lanie avait, pendant quelques jours, pensé qu’il ne reprendrait jamais. Pourtant, une dizaine de jours après les événements, elle fut convoquée – il n ‘y avait pas d’autre mot pour décrire le ton du jeune homme – par Sterling afin d’enfin passer aux choses sérieuses. Le lieu du rendez-vous avait été fixé dans une aile du campus pour ainsi dire totalement inconnue d’Alaina, pourtant, elle arriva à temps, en tout cas avant Sterling, qui la fit attendre un bon quart d’heure avant d’arriver. Sans cérémonie, il lui demanda de lui donner son portable et d’ouvrir la porte devant laquelle elle se trouvait et de l’attendre. Méfiante, Alaina s’exécuta, avant d’entendre la porte claquer derrière elle et le bruit caractéristique d’un verrou qui s’enclenche retentir. Aussitôt, elle se pétrifia et chercha à tâtons l’interrupteur qu’elle enclencha, le souffle court, sentant son sang se glacer en remarquant qu’il n’était relié à aucune lampe. Elle fouille ses poches à la recherche de son portable pour éclairer la pièce. Elle comprit instantanément pourquoi Sterling lui avait demandé de le lui passer avant d’entrer, et ne tarda pas à faire le lien avec une scène qui s’était déroulée quelques jours avant le début de son baptême – sa première entrevue avec Sterling. Il lui avait posé de nombreuses questions, certaines banales, d’autres moins, avant de lui demander quelle était sa plus grande peur. Méfiante, Alaina finit par répondre à contrecœur qu’elle ne supportait pas l’obscurité, refusant toutefois d’en dire plus. Elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’il puisse s’en servir contre elle, pourtant, la voilà au beau milieu de la situation qu’elle craignait le plus au monde. Alaina tenta d’avancer, à la recherche de quoi que ce soit qui pût lui venir en aide, mais ne tarda pas à rencontrer un mur – la pièce n’était pas plus grande qu’un placard. En se retournant, Alaina fut tétanisée : le cadre de la porte se découpait dans un rectangle de lumière tamisée – exactement comme ce soir-là… Le pouls d’Alaina accéléra brusquement et elle fut parcourue de sueurs froides, littéralement tétanisée. Elle tenta, bien entendu en vain, d’enclencher la poignée de la porte, et ce à de multiples reprises, poussant de tout son poids contre celle-ci. La porte ne bougea pas d’un millimètre. Paniquée, Alaina cria à Sterling de la faire sortir, mais n’obtint pas la moindre réponse.




Mais désormais, tout cela semblait déjà bien loin. Sterling n’était même plus un membre de la confrérie des rebelles. De toute évidence, lui aussi avait été chamboulé par la fusillade. Malgré le changement de confrérie de Sterling, Alaina conservait un contact avec celui-ci, sans toutefois pouvoir définir la nature de celui-ci – il va sans dire que jamais ils n’avaient eu l’occasion d’être réellement proches. Alaina n’avait jamais tenu rigueur à Sterling de ce qu’il lui avait fait endurer pendant son baptême, consciente que tout cela faisait partie d’un jeu. Mais elle ne pouvait pas pour autant oublier tout ce qu’elle avait subi sur ses ordres. Alors, désormais, elle se contentait de lui parler de temps en temps, aimable sans toutefois témoigner de la moindre émotion trop importante.

Alors que la demoiselle se promenait sur la terrasse du bar universitaire, à la recherche d’une table vide, son regard se posa soudain sur Sterling, installé seul à l’ombre d’un parasol, visiblement plongé dans ses pensées. Se doutant qu’il ne verrait pas d’objection à ce qu’elle le rejoigne, Alaina se munit de son plus joli sourire et s’installa face à son ancien président de confrérie, qui ne leva la tête qu’au son de sa voix. « Sterling, quelle bonne surprise ! Tu te fais rare, ces derniers temps… ça ne te dérange pas que je m’installe ? » Question purement inutile, bien entendu. Une fois n’est pas coutume, Alaina fut emparée d’un léger malaise en sentant le regard azuré de Sterling se poser sur elle comme s’il la passait aux rayons X tout en restant des plus désinvoltes. Décidément, ce garçon était un mystère à part entière.

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MessageSujet: Re: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptyJeu 10 Mai - 22:05


Le temps passait à une vitesse folle. Je n’avais plus que deux petites heures, et j’avais la désagréable impression que je n’aurais pas le temps de finir. Il faut reconnaître que les heures défilaient, passaient à une vitesse folle. Et je ne parlais pas des jours ; ceux-ci s’évaporaient comme une goutte d’eau sous un soleil digne d’un mois d’été. Voilà ce à quoi je songeais, alors que je relevais les yeux vers la pendule qui surplombait l’amphithéâtre. Comme tous les autres étudiants présents, j’étais en plein examen de droit. Ma troisième année n’allait pas tarder à s’achever, et la quatrième commencerait deux petits mois plus tard. Si tout allait bien, cela allait sans dire. J’avais déjà quatre années d’étude à mon compteur ; en effet, un incident de parcours – ou plutôt un baobab géant – s’était mis en travers de mon chemin de la réussite, au cours de ma deuxième année. Bien décidé à profiter de la vie estudiantine à tout prix, j’avais purement et simplement délaissé les cours, pour finir par ne plus y aller du tout. Malgré les problèmes qu’avaient généré ce choix – menaces en tout genre provenant de l’autorité paternelle, rendez-vous réguliers dans le bureau du doyen – je n’avais pas regretté une seconde. Non, bien au contraire. Comme à mon habitude, je n’en avais fait qu’à ma tête ; j’avais fait ce que j’avais eu envie de faire, au moment où je voulais le faire. J’avais eu l’occasion de profiter de mes soirées de débauche comme jamais, et je savais désormais ce que signifiait l’expression « avoir la tête à l’envers ». Non, sous bien des aspects, on pouvait clairement dire que je ne regrettais pas ce choix. Bien sur, il y avait forcément eu un bémol, à un moment ; on ne peut pas tout faire, et parfois, des choix s’imposent. Le mien avait été d’abandonner, pour un an, les études. Tant bien que mal, je m’y étais remis sérieusement l’année suivante. J’avais trouvé un équilibre parfait entre cours et sorties. En remarquant les élèves s’agiter autour de moi, je me suis laissé aller à une seconde de répit ; beaucoup était penché sur leurs copies. D’autres se tenaient la tête entre les mains, pris d’une réflexion intense. A l’inverse, certains laissaient leur regard vagabonder dans diverses directions. Enfin, le bruit de froissement de papier qui m’avait fait relever la tête provenait d’une fille qui se situait deux rangs dernière moi, sur ma droite. Debout, rangeant ses stylos dans son sac, elle était sur le point de rendre sa copie. J’ai eu un petit sourire amusé, en repensant à ma propre situation, voilà deux ans plus tôt. Je m’étais présenté à chaque épreuve, et j’avais passé mon temps à attendre que le temps réglementaire –pour pouvoir quitter la salle d’examen définitivement – passe, pour sortir. Une telle attitude m’avait, à chaque fois, valu la note minimale. Le bruit de ses talons aiguilles qui claquaient sur le sol, alors qu’elle rendait son devoir, me rappela à la réalité. Il ne me restait que deux heures, et j’avais tout intérêt à ne pas les foutres en l’air pour des conneries.

Deux heures plus tard, la sonnerie stridente de l’université vint mettre fin à notre examen. J’ai reposé mon stylo, sachant que de toute façon, je ne pourrais pas aller plus loin. Quelques utopistes s’activaient, comme si leur dernier mot ferait pencher la balance de la notation en leur faveur. J’ai roulé des yeux, peu convaincu par cette méthode qui s’apparentait habituellement aux Alpha. Chacun notre tour, les professeurs nous appelaient. Mission : rendre sa copie, émarger une feuille, et se tirer le plus rapidement possible. Facile, c’était largement dans mes cordes. Surtout à une heure pareille, où mon estomac criait famine. Quand mon tour fut enfin venu – le désavantage de s’appeler Sandlide, et de voir son nom à chaque fois en fin de liste – je me suis dirigé à grandes enjambées vers le bar de l’université, où devaient – normalement – m’attendre ma demi-sœur, Jasmine. Manque de chance pour moi, elle n’était pas là. Je me suis dirigé vers le fond, à la recherche d’une table où je pourrais être seul, mais aussi tranquille. Loin d’être sociable, je partais du principe qu’il fallait mieux être seul que mal accompagné. Et comme la solitude ne me gênait pas outre mesure… Je me suis laissé tomber sur une chaise, après avoir pris soin d’éviter les rayons du soleil. Je tenais à mon teint blanchâtre – pour ne pas dire blafard. Perdu dans des pensées sans grandes importances – à quoi allaient ressembler mes vacances d’été, entre autre – j’ai relevé les yeux en voyant une ombre s’installer face à moi. Peu importe qui serait l’inopportun, il allait passer un sale quart d’heure. Je me suis néanmoins ravisé en croisant le regard tranquille d’Alaina, une Gamma. Si en ce moment, elle semblait apaisée et plutôt sereine, je ne pus m’empêcher de penser que quelques mois plus tôt, ça avait été l’exact contraire.

FLASH-BACK.

Confortablement installé dans mon siège de président de confrérie, les bras croisés sur ma poitrine, j’ai regardé Charles-Edouard Castello avec une attention toute particulière, alors qu’il attendait une réponse claire et nette. A vrai dire, je ne savais pas si j’allais accepter. M’occuper du bizutage, ce n’était pas mon job. Moi, je me contentais d’enfiler le costume du président de confrérie, de faire régner l’ordre dans notre bâtiment, d’organiser deux ou trois petites choses, et ça s’arrêtait là. Seulement, il semblait vraiment avoir besoin d’une aide, régulière de préférence, et personne ne se montrait vraiment enclin à l’aider dans les bizutages. « D’accord. » Finis-je par dire en hochant la tête. « Mais seulement quand tu es trop pris. » Il acquiesça, et ne chercha pas à discuter. Sans un mot, il me tendit un dossier. Mon premier étudiant à martyriser. Toujours sans une parole, il quitta la pièce, tandis que le bizu en question – Alaina Selwyn – s’avançait d’un pas timide. La pauvre, elle ne savait pas encore qu’elle venait de mettre le doigt dans l’engrenage, ni même qu’elle allait souffrir pendant des heures. J’ai commencé à lui poser tout un tas de questions, plus ou moins générales. Son nom, son âge, sa situation actuelle, ses études, ses peurs, ses goûts. Chaque réponse qu’elle apportait permettait de dresser un profil. Je n’ai rien laissé paraître, mais je voyais déjà quelques tortures à lui infliger.

Le jour de la dernière épreuve avait sonné, pour Alaina. Contrairement à ce que j’avais imaginé, elle ne s’était jamais défilée. A première vue, lorsque j’avais été confronté pour la première fois à Alaina, j’avais imaginé qu’elle allait s’effondrer au moindre obstacle. Je m’étais lourdement trompé ; elle avait tenu bon, et s’était accrochée. Mais aujourd’hui, ce soir, j’allais frapper fort. Plus fort que les autres fois. Pour une fois, ce ne serait pas son apparence, ou sa fierté que j’allais servir sur un plateau. Ce serait sa peur. Cruel ? Oui, je l’avouais. Qu’y-a-t-il de pire que de jouer avec les peurs et les angoisses des gens ? A côté de ça, lorsque j’avais décidé de la faire se trimballer en sous-vêtement, ça allait être de la rigolade, pour elle. Je lui avais mis un bandage sur les yeux, avant de la faire entrer dans un placard ridiculement petit. J’ai refermé la porte derrière elle, à clé. Elle venait de s’engouffrer dans l’Enfer, et ses cris ne tardèrent pas à se faire entendre. Mais seul le silence lui répondit, dans un premier temps. Je voulais tester sa patience, son sang-froid. Le tout n’allait durer que cinq ou dix minutes, grand maximum. Un temps extrêmement long, quand on est terrifié. Je me suis laissé glisser contre le mur d’en face, allumant une cigarette au passage. Bientôt, l’odeur amère de la cigarette allait lui chatouiller le nez ; au moins, elle comprendrait qu’elle n’était pas seule, et qu’il y avait quelqu’un à proximité. Faible consolation, je suppose, mais c’était tout ce que j’avais à lui offrir.

FIN FLASH BACK

Alaina ne m’en voulait pas, pour ce que je lui avais infligé. Intelligente, elle avait compris que toutes ces fioritures n’appartenaient qu’à une vieille tradition, et qu’une fois les atrocités passées, on n’en reparlerait plus. En tout cas, pour ma part, l’affaire était classée. Elle avait réussi son bizutage avec brio, et je n’irai pas chanter sur tous les toits comment les événements s’étaient déroulés. « Installe-toi, vas-y. » Dis-je en esquissant un léger sourire. « Et je tiens à préciser que je suis en exam, c’est pour ça que je deviens l’homme invisible. Pas parce que je me morfonds dans ma chambre. » Précisais-je d’une voix douce. « Et toi, qu’est-ce que tu deviens ? » Demandais-je en posant mon regard sur elle, en la scrutant attentivement.
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MessageSujet: Re: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptyLun 28 Mai - 20:45





    wounds heal, but the scars grow with us

    STERLING, ALAINA




Lorsqu’elle était en compagnie de Sterling, Alaina ne pouvait s’empêcher de se sentir quelque peu mal à l’aise. Était-ce à cause des souvenirs de son bizutage, qui revenaient sans cesse à la surface lorsqu’elle voyait le jeune homme, ou tout simplement à cause de ce que dégageait le Delta ? Elle l’ignorait, mais il n’empêchait que Sterling dégageait quelque chose d’étrange qui perturbait la jeune femme. Alors qu’elle n’était absolument pas du genre à se gêner de crainte de contrarier quelqu’un, elle était sans cesse à l’affût de la moindre réaction négative de la part de Sterling. Même maintenant qu’il n’était plus son supérieur hiérarchique, elle continuait à le trouver intimidant, alors que d’ordinaire, elle ne laissait rien ni personne l’impressionner. Aussi, lorsqu’elle s’était installée en face du jeune homme, visiblement enjouée et insouciante, elle n’avait pu s’empêcher de ressentir une pointe d’inquiétude quant à une réaction négative de Sterling. Quant il avait relevé les yeux, elle avait cru y déceler une lueur noire, mais peut-être ne s’agissait-il que d’une illusion car il eut tôt fait de reprendre son expression habituelle – qui, en soi, n’était pas beaucoup plus rassurante pour la demoiselle qui se sentait extrêmement perturbée par le regard pénétrant de Sterling. Il fallut attendre qu’il confirmât qu’elle pouvait lui tenir compagnie, en la gratifiant d’un sourire plus doux que n’importe lequel de ses regards, pour qu’elle se sente enfin rassurée. Elle sourit à son tour, plus détendue, cette fois. Son regard pétilla lorsque Sterling se justifia, visiblement soucieux de ne pas être pris pour un ermite. « Oh, je n’insinuais rien de tel, on est tous dans la même merde, tu sais. » La légèreté avec laquelle Alaina s’exprimait en toutes circonstances et l’insouciante apparente qu’elle dégageait du matin au soir devaient probablement sembler étranges à son interlocuteur, qui l’avait vue dans une posture bien moins sereine. Et Sterling aurait probablement raison de trouver cela louche, car Alaina excellait dans l’art de fausser les apparences et de paraître bien différente que celle qu’elle était en réalité. Mais ça, difficile de s’en douter lorsqu’on la voyait sourire de la sorte, visiblement aux anges et entièrement détendue. « Moi ? Je deviens morte d’ennui. Les examens, c’est pas ce qu’il y a de plus distrayant, pour être sincère, et sans vouloir te donner d’excessives illusions de grandeur, les Gammas, c’est plus pareil depuis que t’es parti. » Elle n’en dit pas plus, ne jugeant pas nécessaire de s’étendre sur le sujet. Sterling avait été un des membres piliers de la confrérie et bon nombre des Gammas avaient pris l’habitude d’adopter certains réflexes liés à sa présence. Sterling n’était pas réputé pour être le plus avenant ni le plus chaleureux, néanmoins, sa présence avait du bon, et il était clair qu’il avait apporté beaucoup à sa confrérie. Désormais, celle-ci avait quelque chose d’insipide, par rapport à avant. Oui, c’est clair, on est loin de s’ennuyer avec Sterling Sandlide dans les parages…

flash-back


Combien de temps s’était déjà écoulé depuis le début de son cauchemar ? Alaina l’ignorait, et bien qu’elle devinât qu’il s’agissait d’une minute plutôt que de dix, elle avait l’impression d’avoir été enfermée depuis des heures. Son pouls eut tôt fait d’atteindre un rythme soutenu et les battements de son cœur étaient les seuls bruits qui étaient là pour lui tenir compagnie. Une bouffée de chaleur s’empara d’Alaina en même temps qu’une vague de chair de poule, et son estomac se tordit désagréablement tandis qu’une pression désagréable dans ses sinus lui indiquait qu’elle était au bord de craquer. Jetant de toutes ses forces le bandeau que Sterling avait attaché autour de ses yeux et qu’elle avait soulevé sitôt qu’elle fut entrée dans cette pièce cauchemardesque, elle tenta de s’exhorter au calme sans toutefois y parvenir le moins du monde. À nouveau, elle se lança à l’assaut de la porte sur laquelle elle tambourina de toute la force de ses poings qu’elle sentit rapidement rougeoyer. Elle ne s’arrêta pas pour autant et persévéra, frappant encore et encore et ignorant la douleur lancinante qui parcourait ses mains. Elle recommença à hurler de toutes ses forces. « STERLING ! STERLING, FAIS-MOI SORTIR ! » Sa voix se brisa alors qu’elle répétait le nom de son bourreau, et les larmes lui montèrent aux yeux alors qu’elle gémit, désespérée : « Sterling, je t’en supplie… Pitié, ouvre cette porte » À bout de forces, elle frappa à quelques reprises la porte, pertinemment consciente qu’elle n’obtiendrait pas la moindre réaction. Elle savait pourtant qu’il était là, elle sentait l’odeur âcre de la fumée de cigarette lui parvenir aux narines. Une odeur qui, loin de la rassurer, ne fit qu’augmenter sa panique, car elle se sentit une fois de plus projetée dans le passé. Frappant faiblement de ses poings, elle finit par se laisser glisser contre la porte, le front reposant contre celle-ci alors que des sanglots silencieux secouaient ses frêles épaules. Elle tenta un nouvel appel, la voix devenue rauque : « Sterling… » Elle jeta un coup d’œil à son poignet tout en sachant pertinemment qu’elle avait laissé sa montre ce matin-là sur sa table de chevet. Un geste qu’elle regrettait amèrement… Tremblant de la tête aux pieds, Alaina se demanda une nouvelle fois combien de temps s’était écoulé. Malgré l’état presque dément dans lequel elle se trouvait, elle était toujours consciente que sa notion du temps était totalement déformée et qu’elle ne devait surtout pas s’y fier. Elle poussa un long gémissement de désespoir, s’adossa, toujours assise, contre la porte, et enfouit sa tête dans ses bras, tirant sans s’en rendre compte sur ses longs cheveux pour ne pas perdre les pédales.

Une seconde plus tard, un bruit métallique retentit, probablement quelque part au-dehors. Alaina se raidit aussitôt, alors que des images affluaient dans son esprit terrorisé. Elle le revoyait, elle le revoyait écraser sa cigarette d’un geste rageur dans un cendrier avant de se lever et de se dresser de toute sa hauteur. Elle le revoyait s’emparer du tisonnier brûlant d’une main et du col de sa femme de l’autre main. Elle la revoyait se débattre comme une lionne alors que lui s’apprêtait à la frapper, levant son bras armé. Elle le revoyait passer à l’action, alors qu’elle, du haut de ses onze ans, s’était tapie dans le couloir aussi sombre que la nuit, éclairé uniquement par un rai de lumière qui émanait du salon. Elle entendait le bruit métallique du tisonnier qui s’abattait sur le corps bientôt inanimé de sa mère. Toutes ces images, qu’elle avait toujours tenté de réprimer de d’oublier, affluaient désormais librement dans son esprit, déclenchées par tous ces petits détails qui constituaient ce cauchemar éveillé dans lequel elle se retrouvait depuis maintenant plusieurs minutes. Alors, elle hurla.

Elle poussa un hurlement à glacer le sang. Elle hurla jusqu’à être à court de souffle, haletant, tremblant comme une feuille. Elle avait envie d’en terminer tant elle paniquait. Et pourtant, elle n’était qu’à mi-chemin…




Nonchalante, Alaina sortit une boite de plastique de son sac et l’ouvrit avant de la présenter à Sterling – elle était remplie de cerises. Alaina avait l’habitude de faire de ces fruits son déjeuner lorsqu’arrivait le printemps et qu’il faisait trop chaud pour manger un vrai repas. Elle prit elle-même une cerise qu’elle enfourna toute entière dans sa bouche, dont elle ressortit, quelques secondes plus tard, le noyau et la tige qu’elle avait nouée de sa langue, un jeu auquel elle s’adonnait systématiquement et qui la rendait toujours joyeuse, depuis qu’elle n’était qu’une fillette. Sans se départir de son sourire, elle interpella à nouveau son ancien bourreau. « D’ailleurs, qu’est-ce qui t’a poussé à partir comme un voleur ? De surcroît pour aller dans la confrérie que, il me semble, tu exécrais le plus au monde ? » Alaina s’aventurait sans aucun doute sur un chemin dangereux et risqué, car Sterling ne serait probablement pas très enclin à lui dévoiler les raisons intimes de sa décision. Pourtant, la curiosité de la jolie rousse n’avait pas d’égal et elle estimait que cela valait au moins le coup d’essayer.


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wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA Empty
MessageSujet: Re: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptyMar 5 Juin - 19:05

26.000 :plop:


Attablé à l’écart du reste des étudiants, je profitais du calme qui suivait les examens. C’était une sensation toute particulière ; un mélange d’inquiétude et de soulagement. Inquiétude parce que vous ne savez pas si vous avez réussi, si votre année va être validée. Et soulagement, parce que que ça ait marché ou que vous vous soyez planté, c’est terminé. Terminé, fini, jusqu’à l’année prochaine. Enfin, j’allais pouvoir m’adonner à l’une de mes activités favorites : sortir. J’allais faire la fête comme il se doit, fêter la fin des examens, boire jusqu’à tout oublier, rentrer à pas d’heure, me coucher lorsque certaines personnes se lèvent. Oui, ces quelques jours qu’il me restait à passer à l’université, avant de repartir en Italie, allaient être gigantesques. Vacances, j’oublie tout ♫. L’arrivée d’Alaina vint mettre fin à ma solitude. Si d’ordinaire, je n’étais que moyennement réceptif à la compagnie d’une tierce personne, là, j’acceptais sans problème. La légèreté post-examens se faisait sentir, apparemment. Elle prit place face à moi, et nous avons commencé à parler de quelques banalités. « Je suppose. Comment ça se passe pour toi ? » Questionnais-je. Vu que je m’étais moi-même chargé de remplir son dossier, lorsque je l’avais bizutée, je savais qu’elle suivait des études en criminologie, et qu’elle avait toujours été bonne élève. Autrement dit, je ne m’inquiétais pas franchement pour elle, ni pour sa réussite scolaire. J’ai eu un petit rire amusé alors qu’elle m’avouait être morte d’ennui. « C’est le lot de tout le monde. » Assurais-je en souriant. « Enfin, de presque tout le monde. » Rectifiais-je. Je ne résistais pas à l’envie de narguer mon monde, maintenant que j’en avais fini. A moi les soirées de dépravés. « J’ai passé ma dernière épreuve ce matin. » Précisais-je. Sourire narquois campé sur les lèvres, j’étais bien décidé à me foutre de la gueule de ceux qui étaient encore en plein dans les partiels. Faire chier mon monde ? C’était ma spécialité. « Mooooh, c’est mignon. » Dis-je en souriant. J’étais touché, très sincèrement. J’avais été pendant plus de deux ans chez les Gamma. Cette confrérie, c’était la mienne, c’était une partie de moi. J’en avais été le président pendant de longs mois. Je l’avais dirigée, laissant libre court aux comportements et aux envies de chacun, mais sans jamais être pour autant laxiste. J’étais monté au front, lorsque le doyen avait voulu nous mêler aux Bêta et aux Delta. J’avais défendu corps et âmes les marrons, j’avais fait tout un tas de conneries avec eux. Je ne regrettais rien, rien du tout. Sans aucune modestie, je considérais que j’avais beaucoup donné à cette confrérie. Mais c’était un temps révolu. Les choses avaient changé ; tout avait basculé. « Ce n’est pas parce que je suis parti que je suis inaccessible, tu sais ? » Dis-je en haussant les épaules. Encore une des qualités d’ancien président de confrérie qui m’avait caractérisé : l’accessibilité. Je l’étais toujours autant. Certes, je ne serai plus posté derrière un bureau, mais ça ne changeait rien. Je restais moi-même.

FLASH BACK ;

Assis à quelques pas du placard où je venais d’enfermer Alaina, je repensais aux tortures que je lui avais déjà infligées. Sans sourciller, je lui avais ordonné de se trimballer en sous-vêtements. Elle qui était sérieuse, je l’avais poussée à répondre à ses professeurs, à se rebeller, à aller en cours le lendemain d’une soirée trop arrosée. Je l’avais regardée, sans esquisser le moindre geste, s’enfoncer dans la dépravation. La rousse, que j’avais pourtant pensé faiblarde et peureuse, avait relevé tous les défis sans moufter. Elle avait obéi à chacun de mes ordres, avait pris des risques, et n’avait pas tenté de m’amadouer. Elle faisait preuve d’une volonté sans faille, qui témoignait de son désir ardent d’être intégrée à la confrérie. C’était tout à son honneur, d’ailleurs. Elle voulait en être une membre à part entière, elle voulait réussir haut la main. Et pour ne pas être la risée des autres Gamma, ad vitam eternam, tout le monde sait qu’il faut aller au bout de son bizutage. Ceux qui décidaient d’arrêter en chemin étaient poursuivis, pointés du doigt, moqués par les autres. Le plus dur n’est pas le bizutage, contrairement à ce que l’on peut croire. Certes, ce n’est pas un moment facile, ou agréable à vivre. On est humilié, on fait des choses dont on n’est pas fier, on se forge une réputation peu glorieuse. Mais le plus dur, le plus difficile à vivre, c’est l’après bizutage. Si l’on réussit, on gagne le respect des autres. Si on échoue… Si on échoue, c’est le début de la fin. Pour le moment, on ne pouvait pas parler d’échec dans le cas d’Alaina. Néanmoins, on ne pouvait toujours pas parler de réussite. Elle n’était dans ce maudit placard que depuis une dizaine de minutes. Il fallait qu’elle tienne, encore et encore. L’heure que j’avais prévu risquait d’être la plus longue de sa vie. Puis, comme pour me rappeler l’acte odieux que je lui infligeais, ses cris se firent entendre. Et moi, je suis resté assis dans la pénombre, à contempler la porte close de ce placard ridiculement petit.

J’ai jeté un coup d’œil à mon portable. Vingt minutes, vingt longues minutes qu’elle était enfermée dans ce réduit. Elle hurlait, désespérée. Son appel, déchirant, venait perturber le calme du couloir dans lequel je me trouvais. Elle demandait de l’aide, elle voulait que je la fasse sortir. Ses cris, glaçant, me firent déglutir. Ses poignets tambourinaient contre la porte, mais celle-ci restait désespérément close. Puis, fatiguée d’appeler à l’aide, de demander quelque chose d’apparemment, elle n’obtiendrait pas, elle se calma. Ses plaintes se firent plus lentes, plus irrégulières. Plus déchirantes, aussi. Elle devait souffrir le martyr, avoir la gorge sèche, l’estomac serré. Quant à moi, j’attendais patiemment que l’heure tourne. Elle avait fait un tiers de sa « mission ». Un tiers, qui avait dû être de l’ordre du cauchemar pour elle. Pour moi aussi, d’ailleurs. Je contemplais toujours cette porte close. Et, avec résignation, je constatais que je n’étais pas doué pour ça. Les bizutages, ce n’était pas mon truc. Il fallait avoir l’esprit tordu, complètement tordu même, pour imaginer tout un tas de stratagèmes tous plus délirants les uns que les autres. Castello était bien meilleur que moi à ce petit jeu. Pire, il fallait aussi être un minimum cruel. Avec Alaina, je frôlais des limites. Aussi froid, distant, et exécrable que je pouvais être, je réalisais que faire du mal aux gens n’était pas mon hobby préféré. Emmerder oui, répondre oui, mettre plus bas que terre d’accord, mais jouer sur les peurs, non merci. Elle avait fait vingt trois minutes lorsque son cri me glaça le sang. J’ai écrasé ma cigarette à même le sol, sans me préoccuper des questions de propreté et d’hygiène. Il y avait plus important, et puis de toute façon, ce lieu était presque désaffecté. Personne ne semblait s’y être rendu depuis des lustres. Je me suis relevé, prenant appui contre le mur. Puis, décidé à mettre un terme à toute cette mascarade, j’ai ouvert la porte du placard. La délivrance avait sonné, et ses cris étaient morts dans la nuit. Elle pouvait respirer, la menace s’était éclipsée.

FIN FLASH BACK ;

« Merci. » Dis-je en souriant, avant de sortir une cerise de la boîte que me tendait Alaina. J’ai enlevé la tige, avant de déposer le fruit dans ma bouche. Contrairement à mon ancienne confrère – si on pouvait appeler ça ainsi – j’ai gardé le noyau dans ma bouche. J’ai eu un petit sourire amusé, avant d’enchaîner : « Cap ou pas cap de cracher les noyaux sur les gens qui passent ? » Demandais-je en me relevant. Je me suis approché de la rambarde, et j’ai jeté un coup d’œil sur les étudiants qui passaient, de temps à autre, sous mes pieds. « Je sais que ce n’est plus de mon âge, mais j’adorais faire ça. » Avouais-je en me retournant vers elle, un petit sourire aux lèvres. Reprenant néanmoins un peu de sérieux, j’ai déposé mon noyau sur la table. J’ai regagné ma place initiale, à savoir à l’ombre, face à Alaina, et j’ai haussé les épaules en entendant sa question. « La fusillade a changé ma façon de percevoir les choses. » Avouais-je, sans quitter son regard. Je n’allais pas me défiler ; mon départ de chez les Gamma était parfaitement justifié, et parfaitement justifiable. « Il fallait que je me calme, et rester chez les Gamma n’était pas la meilleure solution. En tout cas, pas pour le moment. » Continuais-je. « Et puis les Bêtas et les Deltas ne sont pas si horribles. J’ai eu un peu de mal au début, c’est vrai, mais ils ont fini par me faire une place. » L’intégration, encore et toujours. Difficile de creuser son trou, quand on vient du camp adverse. « Et puis, argument de taille, la confrérie regorge de filles, et c’est toujours intéressant. » Concluais-je en souriant. Harry Potter, si tu m’entends, I solemnly swear I’m up to no good.


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wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA Empty
MessageSujet: Re: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptyDim 10 Juin - 12:49





    wounds heal, but the scars grow with us

    STERLING, ALAINA




flash-back


Les larmes coulaient par milliers sur les joues livides de la jeune Gamma, et elle se cramponnait tant bien que mal aux dernières parcelles de raison qui lui restaient. Mais le cauchemar qu’elle revivait semblait bien trop réel pour qu’elle parvienne à s’en détacher. Parcourue de tremblements incontrôlables, elle commença à sangloter, enfouissant sa tête dans le creux de ses bras sous lesquels elle avait ramené ses genoux. Quand elle était petite, ce semblant de position fœtale était sa propre manière d’échapper à ses problèmes pendant quelques instants, et de se calmer lorsqu’elle sentait que rien n’allait plus. Mais cette fois-ci, elle aurait besoin de bien plus que d’agir de la sorte. Elle se tourna à nouveau pour faire face à la porte, au pied de laquelle elle était recroquevillée. Elle repensa à Sterling, qui était tranquillement installé à quelques mètres à peine d’elle, qui l’avait entendue traverser un véritable enfer et qui n’avait pas bougé le petit doigt alors que pour la première fois depuis le tout début de son baptême, elle le suppliât de lui venir en aide. Il devait pourtant savoir que c’était totalement impardonnable de se servir des peurs de quelqu’un pour le mettre à l’épreuve. Une vague de fureur à l’égard du jeune homme traversa Alaina, qui réalisa que tout cela était entièrement de sa faute à lui et qu’il était la cause de tout ce qui était en train d’arriver, ces images, ces souvenirs insupportables et cette torture qui la bouffait depuis qu’elle était entrée ici. Comme elle le haïssait de lui faire subir un pareil calvaire, et de ne pas bouger un petit doigt pour elle alors qu’elle avait clairement fait comprendre qu’elle ne se sentait pas prête à tenir le coup jusqu’au bout ? Il faudrait donc elle insiste encore plus, qu’elle le convainque, tôt ou tard… car elle ne tiendrait pas jusqu’au bout, elle le savait. D’une voix brisée, elle appela une nouvelle fois Sterling, recourant à la dernière solution à laquelle elle pouvait penser, et qui au moins lui épargnerait une minute supplémentaire de ce calvaire. Faiblement, elle frappa à la porte, et s’exclama d’une voix étouffée par les sanglots : « Je laisse tomber, tu m’entends ? Je veux plus de ce baptême. Fais-moi juste sortir… pitié… » Mais elle n’eut même pas le temps d’achever sa phrase qu’un cliquetis raisonna et que la porta se déroba, la privant de tout appui. Alaina faillit tomber à la renverse et se rattrapa de justesse alors que son cœur sembla s’arrêter lorsqu’elle vit un rai de lumière pénétrer la pièce. Elle se raidit et un nouveau sanglot la parcourut. Mais elle réalisa ensuite ce que signifiait cette soudaine lumière, et comprit qu’il avait fini par lui ouvrir. Elle leva le regard vers lui, indifférente au spectacle qu’elle lui offrait : ses yeux n’étaient plus que deux points turquoise au milieu de deux énormes tâches noires dont la moitié avait coulé sur ses joues. Son teint était blafard mais ses yeux injectés de sang. Un peu partout sur sa peau, de profondes marques qu’avaient laissé ses ongles, trouant parfois la peau jusqu’au sang. Ses avant-bras, déjà auparavant bigarrés de nombreuses cicatrices qu’elle avait coutume de cacher avec ses bracelets, offraient un spectacle particulièrement horrifiant dans la mesure où de nouvelles griffes rougeoyantes complétaient le tableau affreux qu’offrait sa peau. Autrement dit, elle faisait peur à voir, mais aucune de ces traces n’était comparable à l’expression qu’elle arborait : elle semblait revenue des morts et ses yeux n’étaient rien d’autre que de l’effroi et de l’horreur à l’état pur. Pendant quelques secondes, elle fixa Sterling, incrédule. Puis, toujours tremblante, elle se redressa, s’appuyant sur la poignée de la porte, et une seconde plus tard, se jeta dans les bras de son bourreau. La haine qu’elle avait éprouvée pendant son enfermement s’était soudain évanouie sous le soulagement d’être enfin sortie de son cauchemar. Sans pouvoir cesser de sangloter, elle murmura des remerciements d’une voix presque éteinte tout en se serrant à lui, comme si sa présence était le seul moyen de convaincre Alaina que tout avait bel et bien pris fin et qu’elle venait de vivre un mauvais souvenir et rien d’autre. Elle eut besoin de quelques instants avant de reprendre ses esprits, et, toujours quelque peu incertaine, finit par reculer et regarda derrière elle la minuscule pièce où elle venait de passer les moments les plus atroces qu’elle ait connus à l’université. En y repensant, elle sentit ses jambes se dérober et se laissa glisser au sol, le regard perdu dans le vide, les larmes coulant silencieusement et les sanglots et autres frissons qui la parcouraient régulièrement – en réalité, elle tremblait, bouleversée, comme une feuille.



Aujourd’hui encore, Alaina ignorait pourquoi Sterling l’avait laissée sortir avant l’heure et pourquoi cela n’avait pas empêché Alaina de réussir son baptême – car elle aurait plutôt cru qu’il la libérerait uniquement si elle abandonnait réellement et échouait donc pour la dernière épreuve. Jamais elle ne lui en avait reparlé, peu désireuse de se remémorer plus que nécessaire cette demi-heure en enfer. Mais elle se posait toujours la question, à chaque fois qu’elle avait vu Sterling arborer à nouveau son masque froid et distant, totalement indifférent. Elle ne savait pas par quel miracle il avait décidé de venir l’aider. Toujours est-il que jour-là, elle avait découvert une facette chez Sterling dont elle n’aurait jamais deviné l’existence. Et cette facette, celle d’un Sterling plus ouvert, souriant, humain, même, elle la rencontrait de plus en plus souvent – si, après la fin de son baptême, Alaina avait scrupuleusement évité de croiser Sterling, toujours bouleversée, aujourd’hui, il en allait autrement, et elle se réjouissait du tournant que prenait leur relation.

Arborant une expression nonchalante, Alaina ne parvint pas à réprimer un petit sourire lorsqu’elle déclara : « Ça pourrait être pire, vu que je suis première de ma promotion – quoique, il y a sûrement l’un ou l’autre Alpha qui m’a volé ma place, mais bon, entre le palmarès et une vie sociale, le choix est vite fait. » Les facilités évidentes dont elle disposait au niveau scolaire n’empêchaient pourtant pas Alaina d’être une bosseuse acharnée à l’approche des examens, une habitude qu’elle avait conservée de l’époque où ses grands-parents avaient main mise sur chaque parcelle de sa vie. Mais l’expression joyeuse d’Alaina s’estompa rapidement lorsqu’elle entendit que Sterling avait terminé sa période d’examens, et elle gonfla les joues tout en lui adressant un regard renfrogné. « J’essaie d’être contente pour toi, j’essaie vraiment. Mais j’ai un peu de mal. » Toutefois, la lueur qui brillait dans son regard turquoise démentait ses paroles. Elle avait beau être frustrée d’être toujours en plein cauchemar, elle n’allait pas non plus déchainer de colère sur lui.

En entendant la réaction presque infantile de Sterling, Alaina se sentit soudainement embarrassée de lui avoir fait cet aveu. Elle sentit ses joues rosir mais s’exhorta rapidement au calme, esquissant un simple sourire un peu trop timide pour être naturel. Elle se détendit cependant lorsqu’un gloussement lui échappa à l’entente de la déclaration suivante de Sterling. « Inaccessible ? Oh mais laisse moi t’apprendre quelque chose, t’avais beau être totalement accessible quand t’étais président de confrérie, ça n’encourageait absolument pas les gens à venir se frotter à toi. Entre ça et tenter de faire un câlin à Castello, c’était quasi pareil. Et je suis probablement chanceuse d’avoir découvert qu’en fait, t’es pas si inhumain, parce qu’il y a des tas de Gammas plus anciens que moi qui sont toujours persuadés que t’es une sorte de Drago Malefoy, en moins propre sur lui. » Puisqu’on en était aux références Harry Potter… Alaina espérait qu’il ne se méprenne pas sur le sens de sa phrase, car son but n’avait nullement été d’être désagréable – Sterling avait tout simplement l’air de penser qu’il allait de soi qu’il était un mec totalement accessible qui semblait toujours enclin à la papote. Il suffisait de repenser au regard noir qu’il avait commencé par lancer à Lanie avant de la reconnaître, quelques minutes plus tôt, pour se convaincre du contraire.

Un petit air narquois se dessina sur le visage d’Alaina lorsque Sterling s’apprêta à recracher un noyau sur les passants. Elle ne répondit pas, se contentant d’arquer les sourcils avec cette expression moqueuse mais amusée, et mit une autre cerise en bouche. Lorsque Sterling se ravisa, semblant revenir à la raison, elle sourit, attendant qu’il soit à nouveau installé comme avant, puis, sans cérémonie, projeta le noyau qu’elle avait soigneusement nettoyé sur lui. Touché en plein milieu du nez. Alaina fut secouée d’un petit rire, fière de son exploit et de l’effet de surprise qu’elle espérait avoir créé. Elle eut du mal à retrouver son sérieux, les joues rouges et les yeux toujours rieurs, mais finit par retrouver sa contenance alors que la discussion prenait un tournant un peu plus sérieux. Elle écouta les explications de Sterling sans piper mot mais n’en parut absolument pas convaincue. « Ouais, je comprends totalement, mais de là à choisir cette confrérie-là… alors que tu nous baratinais du matin au soir que les Bêta étaient la pire chose qui était arrivée à cette université, après le doyen... » Les préjugés, toujours eux. Alaina n’était généralement pas du genre à juger sans connaître, néanmoins, de toutes les confréries, celle des vert pâle était de loin celle qui la répugnait le plus, peut-être avec les Epsilon, d’ailleurs. Et lorsqu’elle entendit la dernière excuse de Sterling, une flopée de sarcasmes lui brûlèrent les lèvres. « Mouais, faut aimer les poupées Barbie taille réelle complètement formatées et les QI inférieurs à 80, mais sinon, c’est vrai, ça regorge de filles. » Était-ce une pointe d’amertume que l’on pouvait déceler dans la voix d’Alaina ? Voire une ombre de jalousie. Elle ne l’admettrait bien évidemment jamais, pourtant, il était clair qu’elle était étrangement affectée par cette simple phrase lancée comme ça, juste au passage, par Sterling.


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wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA Empty
MessageSujet: Re: wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA EmptySam 16 Juin - 23:56


FLASH BACK ;

La cigarette pincée entre mes lèvres, j’attendais que les minutes s’écoulent. J’avais prévu de la laisser croupir une heure, dans ce placard minuscule. J’avais estimé que c’était une durée respectable, pour valider son bizutage. Mon portable dans la main droite, je m’amusais à l’envoyer en l’air, pour ensuite le rattraper. Rien ne venait perturber le calme de cet endroit désaffecté, si ce n’est les cris déchirants de la future Gamma. Je n’étais pas particulièrement connu pour ma patience, et celle-ci s’étiolait rapidement. J’avais de plus en plus de mal à tolérer les cris glaçants d’Alaina ; déjà, je sentais mon empathie prendre le dessus. Comment pouvait-on accepter d’entendre l’horreur, et rester de marbre ? Comment pouvait-on gérer un bizutage cruel, alors que la victime suppliait qu’on l’épargne ? Comment pouvait-on tolérer l’inquiétude et l’angoisse profonde de la bizutée, sans faire le moindre pas pour l’aider ? Je n’étais pas quelqu’un que l’on apitoyait facilement, bien au contraire. Alaina, enfermée dans un placard miteux, pourrait en témoigner lorsqu’elle sortirait de cet enfer. Elle pleurait, criait, mais rien n’y faisait : je restais là, immobile, impassible. Ses cris déchirants me rappelaient ô combien les peurs pouvaient nous empêcher d’avancer dans la vie. Dans un petit coin de ma tête, je me souvenais de l’enfant timide et introverti que j’avais longtemps été. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, j’avais laissé derrière moi cette image. Tout ça appartenait au passé, et le Sterling d’antan n’était plus. Petit à petit, étape par étape, j’avais pris confiance en moi. Finies les lamentations, finie la mise en retrait ; j’allais prendre de l’assurance, prendre mon indépendance, et devenir une figure plus autoritaire. Je m’étais d’ailleurs tenu, à la lettre, à ce plan. Le pensionnat que j’avais fréquenté, en Angleterre, avait constitué le premier pas dans cette démarche. Dès lors, je n’avais cessé de grandir. Mon départ pour les Etats-Unis avait sonné comme un tournant décisif dans ma vie. Mes parents s’étaient peu à peu effacés de mon horizon, ce qui n’avait pas été pour me déplaire. A présent, les seules fois où je les côtoyais – ou plutôt les voyait, dans la mesure où nos horaires de vie étaient complètement différents – c’était lors de mes vacances d’été, quand je rentrais en Italie. J’y passais généralement un mois, et je créchais dans la villa familiale ; puis, en fin de compte, excédé de devoir supporter leurs remarques incessantes et leurs regards assassins, je finissais par m’exiler en Russie. Nos relations familiales n’avaient jamais été au beau fixe ; mais j’avais fini par me faire une raison. Tant que mon père m’envoyait mon chèque tous les mois, et que de mon côté, je ne faisais pas trop de vagues, tout allait bien. On m’avait souvent dit – répété, même – que l’indifférence n’était pas une solution, mais nous nous complaisions tous dans celle-ci. Chacun y trouvait son compte. Finalement, l’absence de son dans le couloir me fit redresser la tête. Quelque chose n’allait pas, c’était clair et net. Alaina s’était tue, et son silence rendait les lieux encore plus lugubres qu’ils ne l’étaient. Mais quelques secondes plus tard, ses sanglots crevèrent brusquement le silence. Elle était toujours bien là, enfermée, apeurée, délaissée, et au bout du rouleau. Dans une ultime complainte, alors que j’entendais sa main frapper faiblement contre la porte, j’ai cédé à sa demande. Hors de question de la laisser là-dedans une minute de plus ; il en allait de ses nerfs, voire même de son état psychologique. A l’instant même où le mot « pitié » franchissait ses lèvres, un faible rayon de lumière vint illuminer l’intérieur du placard. Mon regard, inquiet, chercha celui d’Alaina, tandis qu’elle tentait de ne pas s’écrouler. Elle avait été déstabilisée, après avoir perdu son appui. Les yeux rouges, gonflés, témoignaient à la fois du chagrin et de la peur qu’elle avait dû ressentir, bloquée dans le noir. Pendant un instant, alors que le silence s’installait entre nous, je crus qu’elle allait me réduire en charpie. Après tout, elle aurait eu de quoi le faire ; je l’avais confrontée, volontairement, à sa plus grande peur. Je connaissais sa faiblesse, et j’en avais joué. Je lui avais infligé une torture psychologique dont je n’étais pas fier, mais qui devait faire parti de son bizutage. Mais, contre toute attente, alors que je m’apprêtais à parer un coup qui se faisait attendre, elle se jeta dans mes bras. Elle avait oublié que j’étais le monstre, le bourreau, et c’était désespérément raccrochée à la seule parcelle de vie qui traînait dans les environs. Raide et tendu, je ne sus pas très bien comment réagir. Finalement, comprenant que la seule chose dont elle avait besoin était du soutien, je me suis détendu, passant même une main dans son dos. Je n’étais pas quelqu’un de particulièrement affectueux, mais elle semblait franchement avoir besoin de compassion. Ses ultimes larmes vinrent mourir sur mon épaule, puis elle se détacha de moi, avant d’aller s’asseoir contre le mur. Le contrecoup de la soirée, sans doute. J’ai fait un pas vers elle, avant de m’accroupir à sa hauteur. Ma main blafarde attrapa son avant-bras, et j’ai murmuré : « Tu t’es bien amochée… » La faute à qui, après tout ? J’avais été le seul détenteur des clés qui auraient pu la délivrer, bien plus tôt, de ce cauchemar. Tiens, la situation me rappelait un souvenir similaire, qui remontait à des années plus tôt. « C’est fou comme tu me fais penser à quelqu’un que j'ai bien connu, par le passé. » Lâchais-je à demi mot, sans trop savoir comment interpréter ces ressemblances douloureuses. Physiquement, elle était le portrait craché d’Alyzée ; quant à la situation, j’avais eu l’impression de l’avoir déjà vécue, avant. Sauf que là, j’avais agi à temps. « Allez viens, on y va. » Enchainais-je en me relevant. Je lui ai tendu une main amicale ; inutile de rester plus longtemps dans ce lieu sordide. Une balade dans le parc de l’université lui ferait le plus grand bien. « Fais-moi confiance. C’est terminé. » Assurais-je d’une voix douce. Faire confiance à un bourreau, comble de l’ironie. Pourtant, je ne mentais pas : terminé, le bizutage. Hors de question d’y refaire allusion avant un bon bout de temps, d’ailleurs.

FIN FLASH BACK ;

Le temps avait passé, et les choses avaient fini par se tasser. Chacun avait repris sa petite vie tranquille, tout en gardant le silence sur ce qu’il s’était passé, ce fameux soir de bizutage. Cependant, aujourd’hui, nous nous recroisions pour la première fois, seuls. Et c’est tout naturellement que notre discussion s’orienta vers les études. « Première ? T’es sérieuse, là ? » Demandais-je, affichant clairement mon étonnement. Non pas que je ne la pense pas capable d’être douée à l’école, mais les Gamma n’étaient pas réputés pour leur assiduité et leurs bonnes notes. Elle était l’exception qui confirmait la règle, apparemment. « On s’en fout des Alpha. Comme tu dis, eux n’ont pas la chance d’avoir une vie en dehors des bouquins. » Dis-je avec un sourire entendu. J’ai ricané en la voyant changer de couleur, alors que j’annonçais avoir fini mes examens. Et pour une fois, sans me vanter, je pensais les avoir réussis haut la main. Comme quoi, finalement, peut-être que le travail paye. « Courage, ce sera bientôt à ton tour d’être en vacances. » Assurais-je, légèrement moqueur. « En parlant de ça, tu as prévu quelque chose cet été ? » Demandais-je, curieux.

Un noyau de cerise dans la bouche, je me souvenais de mes bêtises enfantines. J’avais bien conscience d’avoir carrément dépassé l’âge, mais qu’importe. Les beaux jours semblaient apporter une touche de fraîcheur, de nouveauté, de mélancolie. « Je sais. » Dis-je en haussant les épaules, peu surpris par ses mots. « Je n’ai jamais voulu ça. J’étais président de confrérie, mais je ne voulais pas que les gens me prennent pour leur bureau des pleurs. » Ajoutais-je. Moi et la compassion, clairement, ça faisait deux. « Tu devrais tenter le câlin avec Castello, tu sais ? » Dis-je, plaisantin. Honnêtement, j’espérais qu’Alaina ne serait pas « stupide » face à lui, et qu’elle ne se laisserait pas avoir par ses techniques de drague à deux balles. Parce que c’est bien connu, le corse fait craquer et a fait craquer beaucoup de monde, à Berkeley. « Je suis sur qu’il verrait là un bon moyen de rapprochement. Physique, je précise. » Personne n’était sans ignorer la réputation du Gamma. Je l’imaginais déjà, derrière son bureau de président de confrérie, se pavaner, et profiter de son statut. Du Charles-Edouard tout craché. « Tant mieux. Qu’ils gardent cette image de moi aussi longtemps que possible, ça leur évitera de me chercher des problèmes. » Assurais-je en souriant légèrement. « Et dernière chose que je tiens à clarifier : ma blondeur est naturelle, pas celle de Malefoy. » Ouais ouais, petit élément que je tenais à valider personnellement. « Et je suis plus authentique, aussi. »

Reprenant conscience du fait que j’étais à l’université, et que je ne pouvais donc décemment pas m’amuser à cracher sur ceux qui avaient le malheur de passer sous la terrasse, je suis retourné m’asseoir. Puis, quelques secondes plus tard, je fus attaqué par l’ennemie, qui avait pourtant la figure d’une alliée. « Tel est pris qui croyait prendre. » Dis-je en souriant. Sans rancune, je n’avais qu’à pas mettre cette idée sur le tapis. Le rire de la rousse résonna sur la terrasse, tandis que je renvoyais l’obus droit sur l’expéditeur, mais à l’aide de mes doigts. « Je te dis, la fusillade a changé beaucoup de chose. Du jour au lendemain, l’ennemi n’était plus le même qu’avant. » Avouais-je en haussant les épaules, redevenant sérieux. Comment pourrais-je lui expliquer, sans m’embarquer dans de grands discours, que mon départ avait été nécessaire ? « Il suffit d’un claquement de doigts pour que la vie bascule, et… Provoquer le destin, ça ne sert à rien, finalement. J’avais toujours su qu’un jour, j’aurais pris le rail de trop ou j’aurais bu le verre de trop. » Je reconnaissais, sans honte, mon comportement passé. Je m’étais mis en danger, plus d’une fois, parfaitement inconscient. Et puis la fusillade m’avait remis les idées en place. J’ai levé les yeux au ciel en l’entendant évoquer les Bêta. « Préjugés ! » M’exclamais-je en souriant. Pour un peu, je l’aurais presque pointée du doigt. Mais bon, elle n’avait pas entièrement tort. Il y avait bien quelques stéréotypes. « Tu veux que je te présente des Ken ? » Demandais-je. « Juste pour une nuit. Tu t’en fous du QI, tu mises tout sur le physique ! » Continuais-je. Faites place à Sterling l’expert ; j’assumais parfaitement mon attitude de consommateur. Tu prends, tu jettes. Je ne cherchais pas à construire une relation, et par ce fait, les CV de mes conquêtes ne m’intéressaient guère.

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