Joe hocha la tête, si Maxence avait la possibilité de s'arranger avec un collègue pour quelques absences très ponctuelles et espacées, cela ne devrait ni le gêner pour sa carrière d'enseignant ni ses élèves au cours de l'année scolaire. S'ils ont absolument besoin d'UN professeur pour réussir, cela signifie qu'ils n'ont pas grand chose dans le ciboulot en général. Par ailleurs, il y a tellement de collègues enseignants qui prennent des congés sans trop prévenir, faisant passer cela sur une maladie subite... des épidémies comme ça, elles ont tendance à pulluler avant les vacances de février, juste avant d'aller au ski. Le hasard fait quand même drôlement bien les choses. Pour sa part, l'éditeur avait été très clair dans son contrat : il n'était professeur de littérature qu'à temps partiel. Sa principale occupation demeurerait sa maison d'édition. Il n'avait pas travaillé aussi dur toute sa vie pour abandonner aussi simplement. Cette carrière dans l'éducation n'était qu'un complément à ses objectifs en matière d'édition : surveiller et aider les futurs écrivains ou éditeurs à se développer, idem pour les journalistes en devenir, lui qui avait tenu d'une main de fer le célèbres The Times pendant plusieurs années. "L'avantage, aussi, c'est que les vacances d'été approchent à grands pas, vous aurez donc l'occasion de vous focaliser sur votre album et rien d'autre." A Universal comme dans toutes les meilleures entreprises, on attend quand même une somme de travail suffisante pour la réussite. Maxence avait déjà prouvé par son équipe, ces chansons et ses projets qu'il était déterminé : s'il mettait ces vacances estivales à contribution de son parcours musical, le patron n'en sera que plus coulant au niveau des exigences du futur artiste.

Le visage de l'Anglais demeura irrémédiablement neutre lorsque son collègue de Berkeley aborda le cas d'une de ses amies qui pratiquait apparemment la bande-dessinée. La maison Shark regroupait tous les types de littérature à condition qu'ils répondent aux exigences de qualité définies. Il hocha la tête en passant sa main sous son menton. "Oui, la BD est un secteur qui touche aussi bien les adultes que les enfants, elle a tout à fait sa place dans les publications qui émanent de ma maison d'édition." Qu'il s'agisse de comic books, de bande-dessinée historique, fantastique ou autres, Joe demeurait extrêmement attentif à ce genre qui connait une progression majeure et de gros enjeux financiers. Il suffit de voir le nombre de films de super-héros qui sortent pour comprendre que les retombées économiques de la bande-dessinée sont profitables à quiconque peut poser ses griffes sur ce marché. "Dites-lui de prendre contact avec mon assistant, Marc. Ils pourront fixer un rendez-vous si elle souhaite me présenter son travail. Il s'agit d'une étudiante ?" Dans le doute, il préférait savoir. Non pas qu'il dénigre le travail des universitaires, mais il leur reprochait parfois de trop s'attarder sur la technique que sur la bande-dessinée dans son ensemble. Enfin, c'est quelque chose qu'il ne pourra juger qu'en regardant les planches de l'amie de Maxence.

En regardant l'heure, Joe fronça les sourcils. Son fils allait bientôt rentrer de chez Noah... et honnêtement, il n'avait pas envie de l'avoir dans les pattes pour la soirée. C'est pourquoi il saisit l'occasion qui lui traversa l'esprit. "Et si nous allions trinquer dans un bar à votre future carrière ?" lui proposa-t-il avec un mince sourire. On pourrait dire que cela porte la poisse, mais l'Anglais était convaincu que ce rendez-vous serait profitable à Maxence. En prime, il ne repartirait sûrement pas d'un bar sans être accompagné par une ravissante créature qu'il aura tôt fait d'honorer toute la soirée durant... raison de plus de partir. "Je connais un pub irlandais où ils servent les meilleures Guiness de toute la ville, ça vous tente ?"

C’est déjà prévu en effet. Mon été se passera dans le studio d’enregistrement.

Ca allait être un sacré été d’ailleurs. Avec ce qu’il avait déjà vécu dans ce studio, il devait avouer que si ça continuait comme ça cet été, il allait vraiment s’amuser. Il avait programmé les deux premières semaines en France, pour aller voir sa famille. Sa mère l’avait appelé lui demandant de venir la voir, vu que ça faisait trop longtemps pour elle qu’elle ne l’avait pas vue. Il était d’accord et puis, depuis qu’il avait apprit qu’il était père, forcément sa mère voulait tout savoir de son nouveau petit fils. Il avait donc dit qu’il viendrait et retrouver sa famille en France ne lui ferait pas de mal. Il avait besoin de se vider la tête, prendre du recul et ensuite se plonger dans la musique pendant un long moment. Fin juillet et août seraient là pour la musique et uniquement cela. Il avait déjà proposé à des étudiants et des personnes qu’il connaissait de venir jouer et certains rendez-vous étaient déjà prévus. Finalement le français en profita pour poser une question, vis-à-vis d’une de ses amies. Il avait voulu la séduire et elle lui avait fait comprendre qu’elle n’était pas intéressée. A partir de là, elle lui avait proposé de boire gratuitement un verre ou deux et d’aller voir certaines demoiselles qui ne demandaient qu’à finir dans son lit. Ca avait été un bon deal et depuis ils se parlaient souvent et se voyaient pour parler musique. Du coup, il en profitait aujourd’hui pour voir si Joe ne pourrait pas avoir une place pour la voir. Hochant la tête à ses propos, il était content qu’il accepte de la voir un de ses jours.

Non, elle est serveuse dans un bar en ville.

Elle avait sans doute étudié un jour, au vu de son travail d’artiste. Mais là, elle travaillait dans tout autre chose. Entendant alors la question de l’homme, il haussa les sourcils. Mais après tout, c’était le moyen de passer plus de temps avec cet homme qui en quelque heures lui avait déjà permit de bien avancer dans sa carrière. Enfin, Maxence devait assurer le mardi suivant, mais pour ce soir, pourquoi pas sortir après tout.

Je vous suis.

Le laissant prendre une veste et ce dont il aurait besoin, Maxence lui remit sa veste et attrapa ses affaires. Une fois près de sa moto, il y monta et suivit Joe jusqu’au pub dont il avait parlé juste avant. La suivant à l’intérieur, il regarda autour de lui. Il ne connaissait pas l’endroit, du coup, il préférait regarder pour le moment, mais il apprécia la vue sur certaines jeunes femmes présentes. Au fond, un groupe d’amies sans aucun doute qui semblaient bien s’amuser au vu de leurs rires et des verres sur leur table. Pas loin un groupe de gars qui semblaient tout à fait intéressé pour coucher avec chacune d’entre elles, ce qui fit sourire le français. Arrivant finalement à destination, il laissa Joe leur commander deux bières et il regarda le groupe de garçons en souriant, avant de poser son attention sur son interlocuteur.

Désolé, je voulais juste voir lequel se lancerait en premier et se prendrait un magnifique vent.

Au vu des regards et des rires des filles sur ce groupe de garçons de leur âge, il savait qu’elles ne finiraient pas avec l’un d’eux, même si elle n’arrivait plus à tenir debout. Ils avaient dans les 28-29 ans environ et il voyait déjà les gars avoir choisit leurs proies et que ces dames les rembarrent un par un. Il adorait voir ce genre de choses et ça lui rappela la fois où il avait vu ça et qu’une des filles était venu le voir lui et qu’elle lui ait demandé de l’embrasser, juste pour jouer le jeu. Maxence savait qu’il ne finirait pas avec elle, mais mettre mal à l’aise les types plus jeunes qui se croyaient tous irrésistibles avait été très jouissif pour Max et finalement la jeune femme n’avait pas dit non pour finir dans son lit. Il avait réussit à gagner sa soirée à ce moment là.

Joe avait hoché la tête en silence, n'ajoutant rien pour le moment au sujet de cette jeune femme qui semblait douée pour la bande-dessinée ou l'illustration en général. Qu'elle soit serveuse importait peu, il le savait mieux que personne : les étudiants ont souvent plus de chances que d'autres de s'en sortir dans leur domaine, mais cela veut-il dire que tous les autres ne forment qu'un troupeau de demeurés sans talent ? De façon cynique, il arrivait à l'Anglais de penser que oui. Mais lui-même était issu d'une classe sociale très moyenne et que rien, hormis son goût immodéré pour la lecture, ne prédisposait à un tel niveau de carrière et de richesse aujourd'hui. Quand on a la volonté et du talent, pas besoin d'être issu de la masse estudiantine pour s'en sortir. Intéressé sans pour autant le laisser paraître, il nota donc de demander à Marc s'il aurait des nouvelles de cette jeune femme dont Maxence lui avait parlé.
Afin de faire plus ample connaissance dans un milieu un peu moins formel, Joe jugea bon de lui proposer de passer le début de la soirée dans un pub pour aller boire la meilleure Guinness de toute la ville. Il avait beau détester Edward O'Malley, il devait tout de même reconnaitre aux Irlandais leur remarquable talent pour préparer des bières dignes de ce nom. Le Britannique patriotique qui sommeillait en lui n'était pas spécialement emballé par l'Irlande, vieilles tensions plus ou moins ancestrales oblige, mais ce pays avait des atouts considérables. Et notamment en matière d'alcool. Il attrapa une veste en cuir, son téléphone portable - indispensable - puis laissa sortir son client avant lui de la maison. "Ce n'est pas très loin, je suis sûr que ça va vous plaire." Après tout, il pouvait se laisser aller à une petite soirée comme ça aussi : il évitait ce genre de rapprochement avec ses propres clients, mais puisqu'il n'était qu'un intermédiaire pour le professeur de médecine, cela n'excluait pas une sortie de ce genre.

Il monta dans sa voiture, une splendide Corvette rouge vif, presque neuve. Une petite folie qu'il s'était fait après le juteux rapport des bénéfices annuels de sa maison d'édition. Ca compense pour vivre dans une maison aussi modeste à son goût. Entre les voitures, les motos, les costumes et les bons repas, Joe avait un budget illimité et se fichait bien de Noah qui lui ferait les gros yeux en lui reprochant sa folie des grandeurs... il était riche, pourquoi s'en cacher ou s'en excuser ? Au contraire, autant se faire plaisir, l'avis des autres lui importait peu. Voire pas du tout. Une fois au volant de son bolide et assuré que Maxence le suivait en chevauchant une splendide moto également, Joe dégaina son téléphone pour appeler son frère de coeur. "Noah ? C'est Joe. Tu pourrais me garder le mioche ce soir ? Oui, je sais comment il s'appelle... Je suis en route pour un pub et je ne rentrerai certainement pas tout seul. Pardon ? Oui, je téléphone au volant et je sais que c'est dangereux. Je n'ai plus vingt ans, chou, je sais conduire une voiture et téléphoner." soupira Joe en levant un bref instant les yeux en l'air, exaspéré par l'excès d'inquiétude dont son écrivain adoré pouvait faire preuve. "Bon, tu peux le garder ? Merci beaucoup. Ma vie sexuelle et moi te remercions chaleureusement." conclut-il en raccrochant tout de suite, évitant ainsi le « Ooooh, Joe... » que son biquet blond s'apprêtait à lui sortir. Un vague sourire amusé se dessina sur les lèvres du businessman qui accéléra un peu afin d'arriver jusqu'au fameux pub.

Les deux hommes entrèrent et le gérant du bar accueillit Joe d'une chaleureuse poignée de main, préparant dans la foulée deux pintes de bière pour les clients fraichement arrivés. L'Anglais fronça un peu les sourcils en s'asseyant sur un tabouret tandis que l'attention de son invité semblait être attirée par autre chose. Il tourna la tête vers le groupe qu'il lui désigna et afficha enfin un sourire détendu et même amusé. "Oh, je vois ! Le coup classique de la bande d'amis qui veut se lier avec une bande du sexe opposé... et comme d'habitude, ça ne fonctionne pas." ajouta-t-il en trinquant avec Maxence. Il but une bonne gorgée et poussa un soupir de contentement. La bière pression, c'est quand même autre chose. Joe se tourna totalement à son tour puis déposa un coude sur le comptoir afin de regarder également ce groupe d'hommes bien décidé à repartir avec l'intégralité du groupe de demoiselles là-bas. "Vous m'avez tout l'air d'être un séducteur chevronné à vos heures perdues." hasarda Joe en arquant un sourcil tandis qu'il regardait son interlocuteur. Simple constat : pourquoi un homme jeune devait être forcément l'archétype même du séducteur ? Nul n'a idée du nombre de femmes qui préfèrent des hommes dans la quarantaine, en forme, séduisants et blindés d'expérience comme eux. Et quand ils sont riches, c'est open bar pour toutes les femelles de la ville. "Et si nous leur montrions un peu ce dont les véritables hommes sont capables, qu'en pensez-vous ? Je parie la prochaine tournée que nous arrivons à inviter le groupe tout entier avec nous. Tenu ?" Joe était un prédateur qui n'avait pas peur de cumuler plusieurs conquêtes en même temps... et quelque chose lui disait que cet homme était tout aussi doué en la matière. Ce genre de soirée allait sans doute les rapprocher plus qu'ils ne pouvaient l'imaginer. "Car je tiens à préciser que je repartirai de ce pub avec une ou deux charmantes créatures quoiqu'il arrive, alors à vous de voir si nous attaquons dès maintenant."

Il n’avait pas prévu quoi que ce soit de sa soirée, alors aller boire un verre avec celui qui lui ouvrait des portes était quelque chose qu’il ne pouvait refuser. De plus, même si Joe semblait froid au premier abord, il devait avouer qu’il semblait être quelqu’un de franc et droit, ce qui plaisait au français. Après tout, autant apprendre à connaître celui qui lui sera sans doute d’un grand secours. Ils avaient finalement un point commun avec Edward O’Malley. Maxence ne savait pas ce que Joe pouvait lui reprocher et il ne savait pas qu’il lui en voulait pour quelque chose, mais de son côté l’enseignant en médecine ne pouvait pas voir l’irlandais sans en arriver aux mains. En même temps, Max était tombé amoureux de Maria O’Berkeley plusieurs années auparavant et il avait réussit à penser à un futur avec elle, mais elle l’avait trompé en couchant avec cet irlandais. Alors aujourd’hui, ils ne pouvaient pas se parler sans se battre. C’était stupide et puéril, mais c’était comme ça. Cependant, le français aimait jouer avec les nerfs de l’irlandais. Bon, la dernière fois il avait eu un œil au beurre noir et la lèvre ouverte, mais ça l’avait amusé. Il se fichait des coups, il avait connu bien pire avec son père qui l’avait clairement torturé quand il était petit, alors ça n’était pas quelques coups de poings qui lui faisait peur. De plus, il se rapprochait de Maria, vu qu’ils tentaient de passer au-dessus de leur passé. Maxence tentait de mettre fin au fait qu’il détestait la jeune femme, chose non aisé à faire, mais il tentait et elle semblait vouloir l’avoir comme ami. Ils travaillent là-dessus et il savait que si l’irlandais le savait il finirait par venir lui donner une bonne correction, il en était certain.

Bref, prenant la route pour le pub dont avait parlé Joe, il le suivit en moto. Une fois dans le lieu, il vit que l’anglais semblait très à l’aise et surtout être un habitué des lieux. Le laissant passer commande et prendre place au bar, le français s’excusa sur le fait que son attention fut attirée ailleurs. Il devait avouer que ce groupe de garçons risquait de finir la soirée seule. Il en avait déjà vu et ça le faisait bien rire d’avance. Mais ça serait encore plus drôle si les filles s’intéressaient à Joe et lui, mais ça, il en doutait. Elles préfèreraient passer la soirée entre amies visiblement. Entendant les propos de son partenaire de soirée, il se mit à rire. Puis, il leva également son verre et apprécia de sentir la bière descendre dans sa gorge. Ca faisait très longtemps qu’il n’avait pas but une bière comme celle là. Très bonne et parfaite pour une soirée comme celle qu’il vivait. En écoutant les propos de l’homme, il se mit à rire.

Ca n’est pas faux. J’aime finir mes soirées avec de belles femmes dans mon lit. C’est toujours plaisant de savoir qu’à mon âge on plaît encore.

Il haussa les épaules, souriant et buvant une nouvelle gorgée de bière. Il avait quarante cinq ans et parfois, il se disait que seules les femmes de son âge seraient attirées, mais il avait encore la chance d’avoir des femmes plus jeunes attirées par lui. Il savait que parfois ça devait dénoter d’un parie, mais il s’en fichait bien. Il prenait son pied et c’était tout ce qui comptait pour lui. Haussant les sourcils à ce qu’il lui proposait, il regarda le groupe de filles. Aucune ne les regardaient pour le moment, mais pourquoi pas tenter le coup. Ca pourrait être amusant et ils pourraient bien finir la soirée.

Attaquons.

Souriant à son partenaire, il devait avouer que le voir s’approcher du groupe de fille pour parler ou voir comment elles pourraient terminer avec eux serait plaisant à voir.

Vous m’avez ouvert des portes ce soir, alors à vous l’honneur.

Il sourit et regarda son partenaire, attendant de voir sa première attaque. Allait-il offrir une tournée aux filles sur son compte ? Voulait-il faire semblant de les écouter parler pendant des heures ? Serait-il franc ? Jouerait-il avec les garçons en face pour attirer l’attention des filles ? Maxence demandait à voir.

Enfin un homme qui partage son point de vue. Les jeunes hommes avaient tendance à les taxer de vieux débris facilement, ou de pervers dès que des hommes de leur âge posaient leurs yeux sur des femmes bien moins âgées qu'eux... pure jalousie. C'est la conclusion que Joe tirait dès qu'il croisait un énergumène de la trempe de ceux qui venaient de se prendre un râteau : accroches-toi, petit, t'as encore du chemin à faire avant de nous arriver ne serait-ce qu'au doigt de pied. Ravi de constater que Maxence était également du genre à profiter de la compagnie féminine sans pour autant chercher à s'attacher, il était en train de se dire que Noah n'avait pas idée du genre d'homme vers qui il l'avait envoyé. De toute évidence, ils avaient plus de points communs qu'il ne l'aurait imaginé au départ. Leur relation restait courtoise pour le moment, mais rien n'indiquait qu'ils ne se montreraient pas un peu plus "proches" l'un envers l'autre d'ici quelques temps. A plus forte raison si le Français réussissait à quelque chose suite à l'entretien qu'il lui avait décroché plus tôt dans l'après-midi.
Joe regarda une nouvelle fois le groupe, mais pas celui des femmes... plutôt la concurrence, si tant est qu'ils puissent la qualifier ainsi. Du menu fretin pour le prédateur qu'il était, le businessman avait l'assurance pour lui et ça, on dira ce qu'on voudra, mais c'est une qualité qui tente les femmes bien plus qu'un regard de minet pré-pubère en chaleur. "Vous souhaitez réellement que j'attaque en premier ?" Les deux hommes avaient d'ailleurs le même vocabulaire pour parler de leurs conquêtes à venir. Comme deux fauves prêts à sauter sur un troupeau d'alléchantes antilopes... Il déposa sa pinte de bière puis arqua un sourcil en déposant ses mains dans ses poches. "C'est assez imprudent de votre part. Il se pourrait que vous n'ayez plus que les moins belles du lot à séduire." Prétentieux ? Un peu, il faut le dire.

L'Anglais libertin lui mit une petite tape dans l'épaule puis s'approcha d'un pas assuré vers ces charmantes inconnues tout en adressant un regard lourd de sens à l'autre groupe d'hommes près d'elles. Un signe de défi : le mâle dominant par en chasse et le reste de la meute n'a le droit que d'observer et d'attendre que le patron ait fait son choix parmi les proies. "Mesdemoiselles, bonsoir. Je m'appelle Joe et... je n'ai pu m'empêcher de remarquer l'adresse avec laquelle vous avez repoussé cet homme tout à l'heure." Il arqua un sourcil en les désignant d'un signe de tête. "Il se trouve que ce sont mes élèves... et croyez-le ou non, il n'y en a pas un qui n'ait été dépucelé. J'ai bien peur que ces ados attardés ne vous lâchent pas de la soirée." Les jeunes femmes commencèrent à se regarder entre elles avec un air indécis et un peu inquiet pour la suite de leur sortie entre filles. Et voilà, elles étaient ferrées, ne restait plus qu'à envoyer le filet et les ramener au port. Il leur décocha son plus beau sourire afin de parfaire sa tactique. "Si vous le souhaitez, mon ami et moi sommes au bar : si vous restez à proximité, je vous garantis qu'ils vous laisseront en paix." Les demoiselles s'interrogèrent à nouveau du regard et esquissèrent des sourires pour le moins intéressés et presque effrontés en regardant à la fois Maxence plus loin et Joe. Eh oui, deux véritables hommes séduisants, c'est toujours plus rassurant. "D'accord, nous arrivons. Merci, Joe, moi c'est Lexie. - Je vous en prie, c'est naturel, Lexie. Un prénom ravissant, pour sûr." Et d'une dans la poche, une ça marche.

L'éditeur les laissa rassembler leurs affaire puis rejoignit Maxence en récupérant sa pinte de bière. "Je vous la fait courte. Nous sommes les professeurs du troupeau de minets sans succès là-bas. Elles nous rejoignent toutes parce que je leur ai promis que nous ne les laisseront pas approcher tant qu'elles seront à proximité." En gros, même pas besoin de bouger, elles venaient directement à eux... elle est pas belle, la vie ? "Ne nous reste qu'à choisir et nous amuser un peu. Vous m'en devrez une, au passage." ajouta Joe suite à cette tactique qui allait offrir au musicien et chanteur l'occasion de passer une bonne soirée. Quoique ce dernier devait en avoir sous la semelle, à lui de montrer de quoi il était capable, car les jeunes femmes arrivèrent pour se présenter à tour de rôle.

Maxence devait avouer qu’il n’avait pas pensé que la soirée finirait comme ça. Mais il ne pû s’empêcher de rire aux propos de son interlocuteur. Ce dernier semblait vraiment sûr de lui et il attendait avec impatience de voir ça.

Ce n’est pas grave, quelques verres dans le nez et je ne ferai plus la différence.

Sentant la tape contre son épaule, il se retourna complètement et sourit en le regardant faire. Ca pouvait être drôle et il devait avouer que de le voir faire pourrait être une technique à retenir. Voyant le regard qu’il lançait au groupe de garçons, il vit ces derniers vaciller entre l’incompréhension, le défi et la moquerie. Apparemment chacun avait son point de vue sur le lot que pourrait retirer Joe de tout ça. Buvant une nouvelle gorgée de sa bière, il n’entendait pas de là où il était, mais il se fiait à la façon de bouger de Joe et sur la façon de réagir des jeunes femmes avant tout. Quelques secondes passèrent, avant qu’il ne voit les premiers regards vers lui. Apparemment Joe venait parler de lui également. Un léger signe de la main et il se mit à sourire, se demandant ce qu’il avait bien pû leur dire. Ca ne semblait pas être en al de lui, vu qu’il n’y avait pas d’yeux ronds ou de pitié. Donc ça devait être tout bon pour lui également. C’est alors qu’il en vit une parler à Joe, mais au sourire de ce dernier, il semblait en avoir attrapé une. Ca c’était fait pour son partenaire de soirée. Souriant de plus belle, il vit alors les filles se mettre en route et il haussa les sourcils, avant de lâcher un rire. Il entendit ensuite le barman lui dire que Joe n’était pas le dernier pour sortir d’ici en très bonne compagnie. Riant à nouveau, il les regarda qui rassemblait toutes leurs affaires. Voyant Joe revenir vers lui, il le vit prendre sa pinte et l’écoutant parler, il se mit à sourire. Il était très doué. Il avait beaucoup de ressource visiblement.

Je paye la prochaine tournée et je note que je vous suis redevable.

Lui faisant un clin d’œil, il vit alors les jeunes femmes arriver vers eux et il se mit à sourire en les regardant.

Bonsoir.

Il fit un signe de tête aux jeunes femmes qui étaient là et il en repéra une qui semblait intéressé. Lui souriant, il la vit lui rendre son sourire et il tourna ensuite la tête vers les jeunes femmes qui se présentaient tour à tour. Les saluant toutes, il gardait son sourire, jusqu’à ce qu’arrive celle qui lui avait sourit juste avant. Il resta la regarder et elle bafouilla en se présentant ce qui le fit sourire encore plus et il lui fit signe de prendre place à ses côtés.

Que voulez-vous boire mesdemoiselles, c’est moi qui paye.

Laissant les demoiselles se parler entre elles et choisir leur prochaine boisson, il sentait le regard de la jeune femme qui était à ses côtés. Il lança un regard à Joe, sourire en coin et il comprit que ce dernier avait comprit ce qui se passait. Une fois que le barman eu prit les commandes, il se tourna vers les jeunes femmes qui avaient prit place tranquillement, avant de voir deux mecs arriver. Entendant des soupirs et voyant certaines lever les yeux au ciel, il se leva et alla voir les deux gars.

Un problème messieurs ?

Haussant les sourcils, il avait les mains dans les poches et il les regardait. Ils hésitaient sur dire quelque chose ou repartir et le français attendait, un sourire aux lèvres. Puis, les voyant se retourner, il en fit de même, mais il remarqua le regard de celle qui n’était pas indifférente, Kara. Il eu juste le temps de faire un pas plus loin et de se retourner pour en voir un presque s’étaler au sol, mais que son ami rattrapa de justesse.

Vraiment ? La violence, c’est tout ce que vous avez en stock ?

Toujours les mains dans les poches, il les vit hésiter à nouveau et cette fois-ci, il attendit de le voir se rasseoir, mais sachant parfaitement qu’ils ne laisseraient pas tomber aussi facilement. Les filles le regardèrent et il eu tout de suite Kara qui lui demandait si ça allait. Reprenant sa place, il lui assura que ça allait parfaitement bien.

Alors, que faites-vous là ce soir ? Une simple soirée entre amies, où il y a plus que ça ?

Oui, il fallait savoir écouter les femmes, ou en tout cas faire semblant et savoir placer des « oui », « bien sûr », « je vois » de temps à autres pour montrer que l’on écoutait. Mais, il savait aussi qu’attraper quelque chose qu’elle pourrait dire, pourrait le mener, Joe et lui sur des pistes de discussions qu’ils maitriseraient et où ils pourraient se mettre en avant, tout en restant évidemment subtil.

Joe s'installa, à l'instar de Maxence, de manière à se retrouver dans un juste milieu qui puisse lui offrir une vue non négligeable sur le chargement de sirènes qui venaient leur tenir compagnie. Dire que deux gamins avaient échoué à en inviter quelques unes... et qu'un seul homme parvenait à toutes les faire déplacer jusqu'à son compagnon de soirée et lui. Cherchez l'erreur. L'Anglais ne manqua pas de remarquer que l'une de ces demoiselles n'avait d'yeux que pour Maxence, chose qui l'amusa d'autant plus dans la mesure où cela n'avait pas échappé au principal intéressé, bien au contraire : il lui rendit son regard complice avec un très subtil sourire au coin de la bouche. Le professeur de médecine avait raison : une fois qu'on arrive à un certain âge - bien que Joe ne se considère pas pour autant comme un "vieux" - on a besoin de savoir qu'on peut toujours plaire à une grande variété de femmes. Une chance pour eux, ils n'étaient pas en couple et n'avait guère l'intention de se caser jusqu'à nouvel ordre : si cela avait été le cas, leur désir de plaire et de susciter le désir aurait été deux fois plus fort. Quelque chose lui disait que sur ce plan comme sur d'autres, ils étaient similaires. S'enfermer dans une seule relation finit irrémédiablement par provoquer le besoin de savoir qu'on peut toujours plaire quand même. Juste au cas où.

L'éditeur nota au passage que Lexie s'était rapidement rapprochée de lui, de manière à pouvoir captiver son attention à n'importe quel moment. Et autant dire qu'avec un corps et un visage comme le sien, elle n'avait guère d'effort à faire. Malgré sa neutralité affichée, Joe se voyait déjà au lit avec elle, imaginant toutes les postures délicates dans lesquelles ils allaient s'ébattre jusqu'au petit jour. Oui, autant avoir de l'ambition, c'est ce qui plait aux femmes. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de laisser courir son regard bleu lagon sur les autres demoiselles. Quand il y en a pour une, il y en a pour tout le monde.
De toute évidence, les jeunes blancs-becs ne semblaient pas prêts à lâcher l'affaire. Joe laissa le soin à Maxence de gérer cette affaire : il n'était absolument pas pour la violence et n'était pas du genre impulsif, ni même à distribuer des coups de poings comme on jetterait le journal le matin. L'humiliation, le sang-froid et le sarcasme étaient des armes souvent tout aussi efficaces... et Joe possédait une carrure suffisamment développée pour dissuader bien des hommes de vouloir lui chercher des noises. Pour autant, s'ils devaient en venir aux mains, il ne se laisserait pas faire. Le Français solda l'affaire avec un calme olympien, tirant ainsi l'ébauche d'un vague sourire au frère de coeur de Noah. "God... les enfants seraient-ils donc turbulents, ce soir ? Patrick, tu veilleras à ne pas trop forcer sur le sucre dans les boissons de ces messieurs, leurs parents pourraient avoir du mal à les coucher quand ils rentreront à la maison." dit-il en s'adressant au barman. Ce dernier éclata de rire face à l'humour atypique de l'Anglais ainsi qu'à son ton pourtant très sérieux. Les jeunes femmes pouffèrent de rire également. Femme qui rit, à moitié dans ton lit. Bien, il n'y a donc plus qu'à attirer la moitié restante.

Suite à l'interrogation de Maxence, les demoiselles se mirent à piailler sur les raisons qui les avaient poussé à sortir ce soir. Rapidement, l'intérêt de Joe atteignit le seuil 0,5. La conversation des femmes l'ennuyait... mais l'envie de se retrouver entre les cuisses de l'une ou plusieurs d'entre elles ce soir parvint à lui faire tenir le cap. Évoluer dans des soirées mondaines à longueur de temps lui était d'un immense secours : il savait donc porter un masque capable de faire croire à tous ses interlocuteurs qu'il était vivement intéressé par la conversation alors qu'il n'en était rien. Il rebondit donc d'ailleurs sur l'une des remarques attrapées au vol. "C'est donc votre anniversaire, Natasha ? Et qu'est-ce qu'on vous a offert pour cet évènement ? 22 ans, ce n'est pas tous les jours que ça arrive, tout de même." La jeune femme rougit en baissant un peu les yeux. "Euh, j'ai... j'ai eu 28 ans. - Vraiment ? Il n'y parait rien, pourtant !" Et voilà. Une de plus. Il adressa un regard furtif mais complice à Maxence. Comment emballer une femme le jour de son anniversaire ? Jouer sur son âge. C'est pourtant un terrain très glissant et accidenté pour un homme, mais il suffit d'appliquer une règle très simple. En partant du chiffre de la dizaine (ici, c'est donc deux), on retire 2 ans de l'âge qu'elle a, encore 2 ans pour l'âge qu'elle croit paraître et une dernière fois 2 ans pour l'âge qu'elle aimerait paraître. 28-6 = 22. Imbattable, comme technique. "Et vous, que faites vous dans la vie ? - Maxence ici présent est professeur, mais également un brillant musicien et chanteur. Patrick, une guitare !" Des groupes de quartier se produisaient souvent ici, il alla donc chercher une guitare dans la réserve pour la donner au Français afin qu'il puisse en jouer devant l'audience féminine déjà impatiente de l'entendre. Joe lui servit un très mince sourire : il l'avait entendu tout à l'heure, même si c'était sur CD, cet homme en jouait parfaitement. Cela allait lui faire gagner encore plus de points auprès de Kara et des autres.

Par le passé Maxence avait pensé à se caser. Il avait eu sa mère, sa sœur et son frère lui demandant à chaque fois quand il leur présenterait une femme. Au début c’était saoulant, ensuite il s’y ait habitué et aujourd’hui, il n’y fait plus attention. Même si dans un coin de son esprit, il aimerait se caser, pour faire plaisir à sa mère. Mais après la mère de Maxwell qui lui avait piétiné le cœur, il y avait la directrice de Berkeley, du coup aujourd’hui, il préférait largement aller de conquêtes en conquêtes. N’ayant jamais été d’un naturel rentre dedans avec les femmes, forcément, parfois il doutait de ses capacités, mais visiblement ce soir, il avait juste eu à sourire et en voilà déjà une qui bafouillait en lui parlant. Il trouva cela drôle, il ne s’y état pas attendu et il devait avouer qu’elle n’était pas mal du tout. A vrai dire le groupe entier était plus qu’intéressant. Seulement, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, les garçons de l’autre table décidèrent de revenir à la charge. Allant tranquillement vers eux, les mains dans les poches, il resta calme, avec même un côté arrogant. En arriver aux mains ne le dérangerait absolument pas, il en avait parfois l’habitude, mais pas ce soir. Il préférait impression ces demoiselle autrement que par ses poings. Arrivant à bout des deux gars, il comprit aussi qu’ils ne laisseront pas tomber aussi facilement et au vu des regards du reste du groupe, il savait qu’ils comptaient bien revenir bientôt.

Revenant à sa place, il sourit aux propos de Joe, avant de demander au groupe de jeunes femmes ce qu’elles faisaient là ce soir. Il savait que le discours pourrait être long et barbant, mais il fallait qu’il fasse avec. Mais Joe fut plus sur le coup que lui et capta qu’il y avait un anniversaire. A l’écoute de ses propos, il vit la demoiselle baisser les yeux et il pensa que Joe était vraiment doué. La flatterie, très bon point pour lui visiblement et ça semblait lui faire deux amies pour la soirée. Puis, la conversation tourna sur le français qui n’eu pas le temps de parler, vu que l’anglais le faisait pour lui. Seulement Max bloqua quand Joe parla de jouer de la guitare. Fixant l’homme, il lui fit un sourire crispé, avant de froncer les sourcils et de remercier l’homme qui lui donnait une guitare. Voyant les filles le regardaient, il devait avouer qu’improviser était son truc, mais là il allait devoir trouver quelque chose qui plairait à ces dames et visiblement ça n’était pas le même style de musique qu’ils devaient écouter. Quelques filles lui demandèrent de se mettre face à elles pour mieux le voir et l’écouter. Oh, encore mieux ! Soupirant un peu, il attrapa un tabouret et alla se mettre devant le groupe jetant un regard à Joe, avant de regarder la guitare et de voir comment était les accords. Réfléchissant en même temps à une chanson, il se mit à sourire et à une de l’album. Une fois les accords faits, il regarda les filles et le groupe se tût rapidement. Un sourire en coin, il posa son regard sur les filles, avant de commencer à chanter.



Cependant, il y avait la phrase Baby you don’t know, you don’t know my mind qui était directement destiné à Kara, vu qu’il la regardait à chaque. Il la voyait d’ailleurs sourire et il continua de chanter jusqu’à la fin de la chanson et il eu le droit à des applaudissements de la part de son auditoire. Se levant du tabouret, il fit une courbette, les saluant, tout en souriant et avant d’entendre certaines lui dire qu’il savait bien chanter. Heureusement qu’il ne se basait pas sur leurs propos à elle, sinon il ne risquait pas de faire carrière, mais il sourit en regardant Joe, avant de se retrouver embrassé par quelqu’un. Surprit, il ouvrit les yeux et vit Kara, qui finalement s’éloigna un peu en lui disant que c’était un encouragement à continuer.

Merci et si tu veux continuer à m’encourager de la sorte je suis tout à fait pour.

Souriant, il posa la guitare sur le côté au cas où qu’une des filles sachent jouer et veuille partir dans un mini groupe entre eux. Reprenant sa place, il vit Kara faire en sorte d’être à côté de lui et il ne dit rien, la laissant venir. Buvant alors de sa bière, il vit que le groupe de garçons commençait à s’agiter et il n’avait pas particulièrement envie de les revoir à nouveau. Il lança un regard à Joe pour lui faire comprendre qu’ils n’allaient pas être tranquilles bien longtemps avant de voir une des filles poser un cadeau emballé sur la table. Haussant les sourcils, il écouta la demoiselle prendre la parole.

Nous n’avons pas encore pû te donner tes cadeaux Natasha, alors autant le faire maintenant.

Maxence regarda alors la jeune femme déballer ses cadeaux, entre trucs utiles et petites babioles pour rire. Le français ne pû s’empêcher de rire légèrement, en espérant ne pas voir un objet trop intime débarquer sur le table. Imaginez le godemiché ou la paire de menottes. Ca mettrait de l’ambiance en même temps, mais on ne sait jamais, du coup, il rebut une gorgée de sa bière, tout en sentant Kara se coller un peu plus à lui, mais en jouant les ignorant face à son comportement.

Quoi de mieux qu'une ambiance musicale autour d'un comptoir de bar pour planter le décor d'une soirée réussie avec les demoiselles qui les avaient rejoint. Le regard brièvement paniqué ou inquiet de Maxence ne lui avait pas échappé, mais en plus de lui attribuer les faveurs supplémentaires de ces dames, il s'agissait d'un excellent exercice pour le tester en improvisation. Il ne s'attendait pas à devoir se produire face à un public et pourtant c'était le cas : le voilà donc confronté à une situation des plus récurrentes dans le monde de la musique. Assis sur un tabouret, Joe attendait donc de le voir mais surtout de l'écouter. Bien vite, le Français trouva ses marques, se plaça de manière à avoir tout le monde dans son champ de vision puis entama sa chanson, l'une de celles qu'il avait entendu sur le disque de tout à l'heure. Une fois encore, l'Anglais apprécia la nette différence entre les enregistrements et un concert en live. Sans playback, évidemment. Ici, il n'y avait aucune fioriture, aucun arrangement sonore d'une quelconque nature. Tout juste la voix grave et mesurée de l'homme accompagné par une mélodie grattée à la guitare d'une main on ne peut plus maîtresse du moindre de ses gestes. Sa mousse à la main, l'éditeur remuait son pied dans le vide au rythme de la chanson. Un bref sourire amusé s'était même dessiné sur ses lèvres en voyant à quel point il accrochait l'attention de Kara qui n'avait d'yeux que pour lui... en voilà une qui allait bientôt se trouvée épinglée au tableau de chasse - comme au lit, d'ailleurs - de son partenaire.

Joe avait à son tour profité de cette ambiance pour remarquer que Lexie et Natasha s'étaient approchées de lui, chacune d'un côté. Avec toute la délicatesse et la subtilité qu'on lui connait, l'éditeur tourna la tête vers Lexie en lui accordant un regard de braise sans pour autant se montrer trop entreprenant d'un coup... tandis que sa main libre effleura à peine le bas du dos de Natasha. Rappelons une fois encore que lorsqu'il y en a pour une, il y en a facilement pour deux. Joe posa son verre sur le comptoir pour applaudir à son tour à la fin de la chanson. Maxence avait du talent et rien qu'en une chanson, il venait de gagner des points auprès de son audience féminine avec une magistrale facilité. De quoi les ravir aussi bien l'un comme l'autre. L'Anglais fronça toutefois un peu les sourcils en suivant le regard que lui adressa son compagnon de soirée... les puceaux en ébullition semblaient s'échauffer de voir deux hommes plus mûrs leur siffler la vedette en moins d'une dizaine de minutes. Frustrant, n'est-il pas ?
Pendant que le groupe s'amusait des cadeaux déballés par Natasha, le businessman prit un peu de distance et fit signe à son ami barman pour lui parler un peu en privé. "Bob, tu vois les mecs là-bas ? J'aimerai que tu leur demande de partir. On a chauffé les filles qu'ils visaient et ça a l'air de les agacer. Autant éviter de la casse dans ton pub, tu ne crois pas ?" Le gérant leva la tête pour observer le groupe puis fronça des sourcils. Il faut savoir que Bob est une véritable force de la nature : Joe était certes musclé et bien bâti, mais malgré tout ceci, il pouvait aisément passer pour un gringalet à côté du barman. Celui-ci pouvait d'ailleurs être un très gentil garçon, mais rapidement transformé en machine de guerre quand on veut chercher des noises dans son établissement.

Il contourna le bar en mettant une petite tape amicale dans l'épaule de Joe et s'en alla vers le fameux groupe. L'éditeur, quant à lui, reprit sa place parmi le groupe et afficha un air sympathique pour s'excuser de son absence. "Un canard vibrant, voyez-vous ça..." releva-t-il en prenant le célèbre jouet sexuel dans sa main libre, déclenchant ainsi l'hilarité parmi les jeunes femmes ainsi que des rougeurs prononcées de la part de Natasha. "Et vous arrivez réellement à remplacer un homme avec ceci ? - Ces objets sont souvent plus... rapides que certains hommes en mouvement." Décidément, Lexie n'avait pas sa langue dans sa poche. Joe arqua un sourcil en reculant légèrement la tête pour marquer sa surprise. "Peut-être n'avez vous pas eu la chance de tomber sur des hommes qui puissent vous faire ressentir autant de sensations que ce... canard en plastique." Sous-entendant évidemment qu'il se ferait un plaisir de lui prouver qu'il était mille fois plus agréable de passer une nuit avec lui plutôt qu'avec ce joujou. "Oh, et si nous faisions un jeu ? On fait tourner une bouteille vide et celui ou celle vers qui le goulot s'arrête a un gage !" Joe regarda Maxence avec un air complice : s'ils s'arrangeaient pour faire tourner la bouteille vers les filles de leur choix, le gage qu'ils pourraient leur donner pourrait vite leur faire gagner des points. "Je crains fort que vos soupirants n'aient été contraints de partir, mesdemoiselles... pas trop déçues ?" nota Joe en avisant le départ du groupe masculin. Les filles soupirèrent en secouant la tête, laissant ainsi le champ libre à Joe pour signifier à Maxence qu'ils auraient le champ libre, à présent. En théorie, en tout cas.