the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyDim 24 Juin - 11:36

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe 325751tumblrlhv888IG4Z1qc9noeo1500

    « Yuri, enlevez-moi ces saloperies de perfusions ou je vous jure que vous allez me le payer cher !! » Aloysia n’était plus vraiment maîtresse d’elle-même. Quarante-huit d’heures entre ces murs lui paraissaient être une éternité, et elle devenait littéralement cinglée. Non seulement son corps n’était rien de plus qu’une immense plaie que rien ne saurait soigner hormis le temps, mais le manque se faisait gentiment ressentir. Elle était irritable, constamment en sueur et ses membres avaient de grandes crises de tremblements de temps à autre, quand elle ne rendait pas tout simplement tripes et boyaux dans un bac que lui tendait l’homme de main de ses parents. Quelle bonne poire, ce Yuri ! Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il soit payé une somme conséquente pour avoir réussi à tenir la célèbre Katrinka Lennox à l’écart de cette chambre jusqu’ici. Mais le chirurgien ne serait pas sans avoir vent de l’information indéfiniment, et pour cause, elle était bien trop inquiète de nature au sujet de la santé de sa fille pour laisser passer la chose. Une fausse couche, ce n’est pas un incident anodin, d’autant que le corps de sirène tout entier que possédait la jolie russe était couvert de bleus et autres blessures. Impossible de croire à un tragique incident. Katrinka aurait donc tôt fait d’appeler forces de l’ordre et tout le tintouin avant même que sa fille n’ait pu mettre un pied dehors. « Yuri, je ne plaisante pas. Je vais sortir de toute façon, avec ou sans votre aide, mais ce sera plus long sans votre aide. » Aloysia était particulièrement pâle et faible, mais elle tiendrait le coup jusque chez elle, malgré la quantité de sang impressionnante qu’elle ait perdu et le fait qu’elle ait bien manqué de mourir dans l’affaire. L’homme ne pu supporter une nouvelle supplication que déjà, il retirait délicatement chaque perfusion de la jeune femme avant de l’aider à s’habiller. Il avait été médecin, jusqu’à ce qu’il ne décide d’aider un vieil ami à garder sa famille à flot. Il savait donc qu’Aloysia risquait de passer les prochains jours de manière on ne peut plus pénible et douloureuse. A ceci près qu’elle ne comptait pas rester sans le moindre antidouleur… Sa connaissance en matière de pilules n’avait d’égale que sa beauté, et elle risquait d’être anesthésiée pour de très nombreuses heures une fois qu’elle aurait enfin pu prendre sa dose. C’était ça, son objectif. Elle ne pensait à rien d’autre et fut donc particulièrement docile lorsque Yuri lui enfila la ravissante robe courte qu’il avait eu la présence d’esprit de lui ramener de chez elle la veille, pour quand elle pourrait s’en aller. Là, elle allait juste sortir contre avis médical, point barre. Il n’y avait pas à tergiverser ou à réfléchir pourquoi… Aloysia ne supportait pas les hôpitaux. Elle sentait qu’elle risquait de sentir l’émotion la prendre entre ses griffes à cause de ses hormones crevant le plafond, et ça, il n’en n’était pas question une seconde.

    Une fois dans le hall de l’hôpital, à moitié soutenue par Yuri jusqu’à ce qu’elle ne se pointe au comptoir des admissions et sorties, Aloysia sentait sa faiblesse physique la rattraper soudainement. Elle pouvait marcher, ce n’était pas le problème, mais ses tremblements avaient tendance à la rattraper maintenant qu’elle n’était plus allongée. Quant à son front, pâle comme la mort, n’avait de cesse de dégouliner de sueur. Il fallait que cette souffrance s’arrête, et vite… « Je me fiche de devoir sortir contre avis médical, donnez-moi le formulaire, je vous prie ! Je connais mes droits alors n’espérez pas me la faire à l’envers. » La responsable de l’accueil n’avait de cesse de la dévisager, comme si elle savait très bien qu’elle était en manque ET qu’elle venait de subir une intervention lourde pour stopper une hémorragie ne l’étant pas moins, des suites d’une fausse couche. C’était une abominable sensation que d’avoir l’impression que tout ceci soit marqué sur son front. Par chance, Yuri l’incita à aller s’asseoir pendant qu’il négociait avec cette imbécile à peine foutue de comprendre les mots sortant de sa bouche. « Surtout dites à cette grosse vache montée sur échasses que le rose, ça lui donne des allures porcines et qu’il faudrait d’urgence qu’elle revoit son look… » La vérité passait ses lèvres en une espèce de diarrhée verbale qu’elle ne contrôlait pas, comme à chaque fois qu’elle avait dans cet état. L’un des effets du manque, sans doute. Mais Aloysia ne s’attendait pas à ce que sa journée douloureuse ne continue dans cette même lancée lorsqu’elle croisa le regard de Joe, présent en ces lieux pour une raison inconnue en premier lieu. C’est ensuite qu’elle éclata de rire en imaginant qu’il rendait probablement une visite coupable à sa « Sophie dans le coma ». « Alala mais c’est juste parfait ça tiens ! » La blonde avait du mal à se contrôler mais diable, ce rire lui faisait un bien fou. Il altérait toute la douleur qu’elle ressentait et quelque part, elle l’aurait presque embrassé pour le remercier tiens. Mais au lieu de cela, elle préféra dévier son regard vers la grande porte d’entrée de l’hôpital, espérant qu’elle pourrait la passer dans les cinq minutes qui allaient suivre. C’était une question de survie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyDim 24 Juin - 21:43

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Tumblr_m5bd8x0Qpc1rul1ljo8_500

Comme depuis maintenant plus d'un an et demi, Joe se rendait à l'hôpital une fois par semaine pour y passer exactement quatre heures. Sur son emploi du temps, il était inscrit « Séance de sport hebdomadaire ». Seulement voilà, il ne s'agissait que d'un code connu uniquement par Shark lui-même : en réalité, il se rendait jusqu'à l'hôpital pour aller visiter Sophie encore plongée dans le coma. Inlassablement, ce rituel se répétait et il prenait désormais part aux habitudes du quadragénaire. Pour autant, il ne voulait qu'aucun le sache. Seule une personne l'avait percé à jour par pur accident : Maxwell. Son fils spirituel, celui qu'il avait ensuite désigné pour qu'il veille à la moindre petite instabilité remarquée dans l'état léthargique de la jolie brune. Qu'on ne s'y trompe pas, Joe et Sophie n'avaient jamais été mariés. Ils n'avaient vécu que deux ensemble... ce qui, objectivement, est bien peu sur quarante et un ans. Pourtant, elle demeurait encore aujourd'hui la seule femme pour laquelle il éprouvait autre chose qu'un banal désir charnel. Elle l'avait blessé, elle lui avait brisé le coeur par son départ sans explication. Il portait en lui une dose de colère qu'il ne pouvait faire disparaître aussi longtemps qu'elle restera endormie... mais au-delà de ça, il n'arrivait pas à s'empêcher de l'aimer. Lui, l'insensible enfoiré de première classe, il s'était fait prendre au piège de ce que les naïfs et les idéalistes appellent l'amour. Il franchit les portes de l'hôpital puis monta directement jusqu'à l'étage où se trouvait la mère de son fils, repoussant d'un regard méprisant et mauvais les deux personnes âgées qui voulurent prendre l'ascenseur en même temps que lui. Personne ne partage la cabine d'ascenseur de Joe Shark, grand principe. On ne mélange pas le lion avec les cloportes. Le « ding » le tira de sa rêverie alors qu'il regardait le colossal bouquet de gerberas roses qu'il avait acheté chez le fleuriste en venant. Ses fleurs préférées. Même après huit ans d'absence et des centaines de femmes plus tard, il s'en souvenait encore. Aussi surprenant que cela puisse paraître, notre Shark national est un grand romantique... à condition qu'il soit amoureux. Et ça, c'est déjà beaucoup plus rare. Il arriva dans la chambre et sourit tristement à la vue de sa Sophie jolie étendue dans son lit, endormie. "Laissez-nous." ordonna-t-il sur un ton qui ne tolèrerait aucun refus de la part des deux infirmières qui observaient les derniers relevés médicaux. Il sortit le précédent bouquet de son vase de cristal puis le colla dans les mains de l'infirmière la plus proche. "Et ne repartez pas les mains vides, rendez-vous utile. Pour une fois qu'un homme doit vous offrir des fleurs... même si c'est pour les jeter." rajouta-t-il sans se soucier de la réaction outrée de la jeune femme. Outrée, elle repartit avec sa collègue, pestant après l'insupportable éditeur qui avait un sérieux penchant pour l'humiliation. Et féminine, de préférence, macho de base oblige. Il plaça les gerberas dans le vase vide après avoir changé l'eau puis s'installa sur le lit en prenant la main de Sophie dans la sienne pour la caresser. "Bonjour, mon coeur. Tu me fais une place ?" Le businessman sourit puis s'allongea à côté d'elle en gardant sa main doucement serrée dans la sienne. Il reposa ensuite la tête de Sophie sur son épaule large et ferma les yeux.

"... enfin tout ça pour te dire que la manie que ton fils a de regarder sous les jupes de ses copines d'école commence à lui jouer des tours. Oui, je sais ce que tu vas encore me dire : c'est de ma faute, ce sont mes gènes qui entrent en ligne de mire, bla bla... Eh bien cette fois, je ne vais pas te laisser le dernier mot ! Non, non, non ! Je maintiens que quand nous étions ensemble, tu étais la première à me retirer tous mes vêtements, pour ne pas dire arracher. Alors s'il y en a un de nous deux à qui Connor doit ce goût prononcé pour les sous-vêtements, c'est toi, sans hésitation. Oui, c'est comme ça et puis c'est tout, ma p'tite dame !" affirma-t-il en prenant une voix autoritaire mais sincèrement amusée. Cela faisait maintenant exactement 3h54 que Joe discutait avec Sophie. Ou plutôt qu'il parlait dans le vide en mimant une conversation avec elle comme si elle avait été éveillée. Un sacré tableau qui aurait de quoi faire sourire si on l'avait surpris au beau milieu de cet argumentaire à propos de leur fils ! On dit toujours que les gens dans le coma restent alertes à ce qui se passe à l'extérieur... continuer à lui parler normalement représentait donc un moyen d'assurer une connexion perpétuelle avec un monde dans lequel il souhaitait vraiment la voir revenir. Il s'arrêta de rire puis caressa ses cheveux avec un air rêveur et mélancolique. "Ah, ma Sophie jolie... si seulement tu pouvais me faire un tout petit signe, juste me montrer que tu m'entends... Tu nous manques, tu sais. A tes deux hommes." Joe s'approcha puis déposa un baiser sur ses lèvres. Délicat et très tendre. "Il faut que je te laisse, ça va être l'heure de tes soins. A la semaine prochaine." Sans se sentir ridicule ou idiot de réagir de la sorte, il attrapa sa veste et la remit sur son dos avant de partir en s'accordant un dernier regard pour la belle Gallagher.

Alors qu'il allait partir, son regard fut attiré par du mouvement au niveau de l'accueil. Marchant d'un pas rapide, il tourna simplement la tête vers l'origine de ce bruit... et son regard en croisa un autre. Celui d'une fille qu'il n'aurait pas envie de croiser dans cet hôpital. Pas dans le même endroit que Sophie. Aloysia. Quand elle remarqua sa présence d'une bien étrange façon, Joe ne put se retenir d'arquer un sourcil blasé. So british. "L'étage psychiatrie, c'est le troisième. La camisole ne devrait pas tarder à arriver, alors tu peux te détendre, les gentils hommes en blanc ne devraient plus tarder." Un air profondément méprisant et moqueur avait pris empire sur ses traits figés dans une expression énigmatique. La dernière fois qu'il l'avait vue, c'était après cette nouvelle nuit aussi violente que torride, il y a deux jours. Il gardait encore quelques marques de la voracité guerrière de cette demoiselle sur son corps, mais il ne s'en plaignait curieusement pas trop. C'était le signe que la bataille avait été rude, mais qu'elle ne l'avait pas plus remportée que lui. Tiens, rien que pour jouer les casse-bonbons, il fut pris d'une furieuse envie d'appeler son cher Maxou afin qu'il puisse lui coller un peu la trouille à cette Amazone au rabais. "On peut savoir ce que tu fais ici ? Ca y est, ta folie a été diagnostiquée et les procédures d'internement sont en cours ?" Il se pencha légèrement vers elle puis baissa les yeux vers son ventre. "Ou tu t'es finalement décidée à évacuer certaines « contraintes » comme je te l'ai si gentiment demandé ?" Disons plutôt qu'il l'avait méchamment menacée. Par ailleurs, il semble capital de rappeler qu'il n'était pas encore au courant qu'elle avait fait une fausse couche. Et il n'allait certainement pas tarder à le savoir. "Je suis si impressionnant que ça pour arriver à te faire trembler comme une feuille ? C'est flatteur, je t'en remercie."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyDim 24 Juin - 22:07

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe 325751tumblrlhv888IG4Z1qc9noeo1500

    Les paroles de Joe glissaient sur elle comme de l’eau et Aloysia regardait désormais dans le vide, son manque l’empêchant de fixer son attention plus de quelques minutes d’à filée. Il pouvait toujours l’insulter, chercher à la frapper ou même à la secouer, il n’était pas dit que la jolie blonde réponde. Sa respiration était irrégulière, rapide, et ses membres tremblaient de plus en plus. Sur son front se trouvait une large pellicule de sueur, dont elle se serait bien passée puisqu’elle provoquait en elle des bouffées de chaleur insupportable. Cela ne suffisait pas qu’elle ait manqué de passer l’arme à gauche, il fallait que son manque la rattrape irrémédiablement, faisant d’elle une vaste coquille vide, incapable de la morgue dont elle savait habituellement faire preuve avec un brio indiscutable. Elle rêvait du moment où Yuri allait amener ces foutus papiers, qu’elle puisse enfin sortir d’ici et ne plus revoir ce visage insupportable qui ne se décidait pas à sortir de sa vue. Elle se mit bientôt à frotter vigoureusement ses bras, en perpétuelle souffrance, son esprit à l’aube d’une folie qu’elle savait irrémédiable sans la prise de sa dose habituelle. Foutue fausse couche. Aloysia n’allait certes pas lui faire le bonheur de tout lui avouer en bloc. Avouer la vérité, c’était débiter l’épisode traumatisant qu’elle avait vécu, et qui, malheureusement, l’avait marquée plus qu’elle ne voulait l’avouer. « J’ai froid » parvient-elle à dégoiser, bien que cela n’ait aucun rapport avec le flot de paroles sorti de la bouche de l’éditeur. Qu’il attende ses réponses durant un siècle, tant qu’il cessait de parler, tout serait au mieux dans le meilleur des mondes possibles. « Silence ! » reprit-elle tout en frottant nerveusement son front, devenu soudainement aussi douloureux que le reste de ses membres. Joe allait bientôt la rendre aussi folle que ce manque sciant littéralement son corps tout entier. S’il ne se taisait pas dans les minutes qui allaient suivre, elle allait malheureusement devenir violente. Ce qui, dans l’état actuel des choses, n’était vraiment pas le moment. « Je n’ai pas l’énergie pour faire du jou… un concours de mots. Merci pour la visite. » Pour le remercier, fallait-il qu’elle ait pris un sérieux coup sur la tête. Mais par une chance incroyable, Yuri s’assit à côté d’elle à ce moment précis, lui présentant les quelques trois formulaires à remplir pour qu’elle ne puisse sortir contre avis médical. A peine eut-elle le stylo entre les mains qu’elle découvrit avec horreur que ses tremblements l’empêchaient totalement d’esquisser le moindre trait sur le papier. Sa respiration s’accéléra d’autant au fur et à mesure que l’angoisse la frappait, mais ce n’était pas le plus grave dans l’histoire. Des hallucinations s’emparèrent bientôt de son calme habituel, tant et si bien qu’elle fit tomber les formulaires à ses pieds avant de sembler se débattre dans le hall, des dizaines de regards inquiets braqués sur elle. Pour sûr, elle n’allait pas partir tout de suite. « ALOYSIA ! » s’écria Yuri en la maintenant soudainement par les bras, pour qu’elle le regarde et voit en lui non pas un ennemi mais un allié. Finalement, l’ardente blonde perdit connaissance dans les bras de l’homme, le peu d’énergie qu’elle avait récupéré s’était amoindrie à cause de cette crise qu’elle venait de faire. « Ne restez pas plantez là, aidez-moi à la remonter dans sa chambre !! Ou peut-être voulez-vous être accusé de non assistance à personne en danger ? » Tout ce que voulait Yuri, c’est qu’il l’accompagne pour l’aider à l’allonger à nouveau dans l’une des chambres de l’étage chirurgical de l’hôpital pendant qu’il remettait ses perfusions en place. « Je vais trouver le docteur Lennox, il n’y a qu’elle qui pourra l’obliger à rester le temps qu’il faut. Si jamais elle se réveille, faites tout ce qu’il faut pour la maintenir dans son lit, au besoin, il y a des sangles. Je n’aurais pas dû l’écouter, mais c’est mon employeur. Après une fausse couche et l’hémorragie dont elle a été la victime, elle ne risque pas de sortir de sitôt. »

    Qu’il croyait ! Il ne fallut pas plus d’une dizaine de minutes à Aloysia pour rouvrir à nouveau les yeux, sa tête semblant peser trois tonnes et ses membres deux fois plus. « Merci Yuri… Qu’est-ce que je ferais sans vous. » La jeune femme avait pris délicatement sa main, faisant preuve d’un élan d’humanité parfaitement surprenant, cherchant probablement un peu de chaleur au milieu de sa souffrance. Ses paupières étaient lourdes mais elle n’hésita pas à faire l’effort de les soulever, découvrant avec horreur que la personne présente dans la pièce n’était pas Yuri, mais bien Joe. Elle retira soudainement sa main avant de se rendre compte qu’elle était à nouveau attachée à ces maudites perfusions, et qu’en prime Yuri avait dû vouloir couvrir ses arrières en partant chercher sa mère, même si elle opérait au bloc. « Nom de dieu… » murmura-t-elle, sa crise passée, tout en redoutant que son manque ne la rattrape bien plus vite qu’elle ne le pensait. « Pourquoi tu es encore là toi ? Ce n’est pas ta chambre, tu n’y es pas assigné, alors dehors. Quand j’aurais besoin d’une conscience, je te ferais signe. En d’autres termes, tu peux toujours attendre. » Le pire, c’est qu’elle aurait eu besoin d’une compagnie. Mais pas la sienne !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyLun 25 Juin - 7:31

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Tumblr_m5bd8x0Qpc1rul1ljo8_500

"Une Suédoise qui se plaint du froid ? J'imaginais les princesses douillettes, mais pas à ce point. J'imagine que si tu t'habillais davantage, tu n'aurais pas de tel désagrément... qu'on ne s'y trompe pas, la vue de ces jambes m'intrigue toujours un peu quand même." ajouta-t-il avec une arrogance peu commune. Joe n'allait certainement pas s'abaisser à faire preuve d'inquiétude à son égard. Elle ne l'appréciait pas, et il lui rendait à la perfection. Alors pourquoi diable se soucier de son état de santé lorsqu'il pensait qu'elle rendrait service à la société en restant allongée sur un lit pendant quelques jours ? Cela ne servait à rien, effectivement. La seule raison pour laquelle il daignait lui accorder un peu de son précieux temps libre, c'était uniquement pour savoir si elle était encore enceinte ou non. Si on pousse la réflexion un peu plus loin, c'était surtout pour savoir s'il devait prendre des dispositions pour faire disparaître ce bébé par ses propres moyens ou non... Après tout, ils étaient dans un hôpital, Joe était riche. Pas besoin d'avoir fait une grande école pour comprendre qu'il y avait mille et une façons de se débarrasser d'un fœtus dans une telle situation.
Si ce n'était pas de l'inquiétude qui gagnait Joe, il s'agissait plutôt d'une forme de curiosité. Aloysia semblait en proie à un mal inconnu, tremblant de part en part sans pouvoir se retenir. Une pellicule de sueur s'était installée sur sa peau comme si une fièvre inconnue était en train de la dévorer. Par prudence, il s'écarta. "J'espère que ce n'est pas contagieux, ce que tu couves." lâcha-t-il froidement. N'ayant jamais vu quelqu'un éprouver un manque quelconque, il n'avait donc pas idée des symptômes qui pouvaient permettre de reconnaitre ce mal si étrange. Mais comme on le dit souvent, il y a un début à tout : Joe se recula vivement en la voyant se lever d'une traite pour se battre contre des ennemis invisibles. L'éditeur fronça les sourcils avec la bouche légèrement entrouverte, relégué au même rang que ces badauds qui observaient la scène sans bouger, signe évident d'une totale incompréhension. "Pardon ? Je ne suis pas médecin, il y a des gens dont c'est le travail de vous aid..." En insensible reconnu et réputé, il s'apprêtait à les planter en beauté pour rejoindre le parking, mais ce que cet homme lui dit le fit réagir. Une fausse couche ? Bon, l'hémorragie, il s'en tamponnait totalement, mais la fausse couche ! Champagne, les gars, c'est ma tournée ! N'est-ce pas affreux de se réjouir d'une fausse couche...? Si, mais il est de notoriété publique que Joe Shark est le descendant direct de Satan. "Très bien, laissez-moi l'emmener et allez chercher ce docteur. Je lui dois bien ça." ajouta-t-il en la chargeant sur son épaule. Alors qu'il retournait en direction des chambres et celle que ce type lui avait indiqué, Joe se mit à sourire. Enfin une bonne nouvelle.

Quelques minutes plus tard, la princesse s'éveilla. Et sans le baiser de son Prince, s'il vous plaît, il ne manquerait plus que ça. Joe conserva un visage naturellement neutre et distant, ne manquant toutefois pas une surprise passagère lorsque la jolie blonde caressa sa main. Il ne put pas s'empêcher d'esquisser un léger rictus moqueur face à sa réaction. "Tu es adorable, quand tu dors, je tenais à te le dire." Entendez par-là que c'était une vraie peste insupportable lorsqu'elle était éveillée. "J'ai pris la liberté de t'attacher à ce lit, sur conseil de ce... Yuri. D'où peut donc sortir un prénom pareil, d'ailleurs ? Enfin, qu'importe. De si jolies sangles ne pouvaient restées inutilisées lorsqu'on a affaire à une telle furie." Joe s'écarta un peu puis s'assit sur le tabouret à côté de ce lit. Il aurait pu la remercier de cette fausse couche, lui faire remarquer qu'elle n'aurait pas le loisir de profiter des soldes sur les vêtements pour bébé cette année... mais non. La regarder et se dire qu'elle ne portait plus cet enfant indésiré suffisait à faire son bonheur. "Si j'ai bien compris, ta mère ne devrait plus tarder. Dieu merci, j'ai horreur de jouer les baby-sitters. Ton larbin aura d'ailleurs l'obligeance de me rembourser le temps que je perds à te regarder attachée à ce lit sordide... bien que la vue soit assez délectable, je le reconnais." ajouta-t-il non sans une immense mesquinerie. C'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de faire ressortir cette haine à son égard. Une haine incroyablement étrange, mais tout de même. "Pourrait-on savoir ce qui a provoqué ces remous si soudains ? Le froid n'a jamais fait halluciner qui que ce soit, à ma connaissance." En effet, sa curiosité le poussait tout de même à s'interroger sur les raisons de tant d'agitation et de convulsions de la part de la princesse Suédoise. Le temps que sa chirurgienne de mère fasse son apparition pour voler au secours de sa fille, c'était une façon comme une autre de leur occuper l'esprit à tous les deux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyLun 25 Juin - 11:54

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe 325751tumblrlhv888IG4Z1qc9noeo1500

    A cet instant précis, si Aloysia aurait rêvé de pouvoir faire en sorte que Joe ne la boucle enfin, son énergie semblait s’être dérobée. Elle laissait donc ses attaques sans réponse, sans rétorque, sans rien. Tout coulait sur elle comme un filet d’eau pur et inaltéré. Elle n’avait même pas été en mesure de se rendre compte qu’elle était actuellement sanglée à son lit, incapable de lever ne serait-ce que le petit doigt sans que cela ne provoque une nouvelle douleur supplémentaire. Avait-elle réellement touché le fond ? Certainement. Mais ses hallucinations continuaient et la secouaient en hoquets de douleur qu’elle ne pouvait malheureusement contrôler. C’était d’autant plus insupportable que son dernier accès de panique l’avait pratiquement rendue aphone à force de hurler. Elle se contentait donc de supporter la chose, serrant les poings, tandis que les paroles acerbes de Joe se perdaient dans les méandres de son esprit sans jamais s’y accrocher. Manque de bol, cette fois, elle n’était plus la parfaite adversaire des joutes verbales les plus intéressantes qu’il soit, mais plutôt une jeune femme en souffrance, perdue, et, surtout, en manque. Que le quadragénaire ne s’en soit pas aperçu n’était pas plus mal : le connaissant, il aurait tout à fait été capable de la filmer pour lui nuire définitivement, en la diffusant sur tous les moyens de communication possibles et imaginables afin de s’assurer que sa vie finisse aussi brisée qu’elle semblait l’être à cet instant précis. Le plus étonnant, c’est que cette fois, ses hallucinations ne lui laissaient pas entrevoir des monstres aux visages qui peupleraient sûrement ses cauchemars pour des années, mais plutôt un visage qu’elle n’espérait plus voir du tout. Lorsqu’elle avait fermé les yeux, elle avait encore conscience de la présence de Joe dans la pièce, mais quand elle les rouvrit, elle sourit doucement, tendrement, presque de manière coupable. « Amaury… » murmura-t-elle tandis que ses paupières étaient de plus en plus lourdes, à l’image de la douleur qu’elle ressentait dans son corps tout entier. Si seulement s’était vrai et qu’elle pouvait lui demander pardon… Hors de question qu’elle ne se rendorme et perde cette occasion, c’était trop important ! A aucun moment elle ne se rendit compte que cette image n’était pas vraie. C’était Amaury, c’était l’irlandais dont elle était tombée amoureuse et qui avait périt dans un accident de voiture tragique dont elle avait survécu. « Je n’arrive pas à me souvenir sur quoi on se disputait… J’espère que c’était quelque chose d’important. » Parler était devenu une épreuve, mais Aloysia serra d’autant plus les poings qu’elle voulait continuer, se fixant sur cette idée de pouvoir lui demander pardon juste pour cette fois. « Si j’arrêtais les combats, tu reviendrais vers moi ? Sans toi, je n’y arrive pas. Je subis ma vie, elle est sans attrait, sans saveur. Je t’en prie, reviens-moi… Amaury, ne va pas sur un chemin où je ne peux t’atteindre. Ne me laisse pas vivre cette vie inutile si tu n’es pas là pour la vivre avec moi. Je ne peux pas supporter de ne plus avoir la chance de… Te demander pardon. » Aloysia ne pouvait pas atteindre sa main puisque les siennes étaient sanglées, ce fut sans doute ce qui fit que de nombreuses larmes coulaient désormais sur ses joues aussi pâle que la mort. Quelque part, dans un coin de son esprit, elle savait qu’elle n’obtiendrait pas de réponse. Elle savait que ce discours allait se perdre dans l’atmosphère, comme lorsqu’elle se recueillait sur sa tombe. « Ne meurs pas… Je t’aime. »

    C’est à ce moment précis que Katrinka en profita pour débouler, furieuse que personne n’ait eu la décence de l’appeler alors qu’il s’agissait de sa fille. Elle s’occupa de l’examiner tout en lançant un regard en disant long à Joe, persuadée que c’était lui qui l’avait sanglée. Le chirurgien lui injecta une dose suffisamment forte de morphine pour qu’elle cesse ces hallucinations et d’avoir mal, avant de lui enlever ses sangles. « Je vous déconseille de les remettre si vous ne voulez pas aller au devant de très grands ennuis. » Katrinka ne le menaçait pas réellement, parce qu’au fond elle l’appréciait, mais il n’était pas question qu’il se défoule sur sa fille dans son état. En d’autres circonstances, sûrement aurait-elle considéré qu’ils étaient deux adultes parfaitement maîtres de leurs moyens. Mais pour l’instant, Aloysia était davantage une victime, sa fille qu’elle devait protéger. « Je dois retourner au bloc, je vous demande de rester pendant ce laps de temps pour qu’elle ne soit pas seule. Nous discuterons de comment vous remercier plus tard si vous voulez bien. » Katrinka n’était pas idiote : Joe ne le ferait pas de gaité de cœur et il ne serait jamais resté sans attendre une petite compensation. Quant à Yuri, il se tenait de l’autre côté de la porte, comme un piquet, pour s’assurer qu’aucun journaleux ne viendrait jouer les mouches à merde. « Je suis où ? » Aloysia, ayant repris un peu de ses esprits, grognait face à la sensation qu’elle ressentait. Une chance qu’elle n’ait plus mal ni la moindre marque d’hallucination, le seul point négatif c’est qu’elle n’avait pas la moindre euphorie liée habituellement à la morphine. A force d’ingérer des pilules, son corps finissait par être anesthésié des effets habituels. « J’ai l’impression d’avoir été écrasée sous une pierre !! C’est quoi cette tête d’enterrement ? Ne me dis pas que tu es là pour te rincer l’œil du spectacle, parce que tu peux toujours aller te faire foutre, ça ferait des vacances à l’humanité. » Pas de doute. La Aloysia Lennox des grands jours était de retour !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyMer 27 Juin - 22:06

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Tumblr_m5bd8x0Qpc1rul1ljo8_500

"J'apprécierai que vous changiez de ton pour vous adresser à moi, Madame Lennox. Je n'ai fait que suivre les indications de votre... Yuri." Le regard de Joe s'était fait naturellement froid et distant, une attitude on ne peut plus normale lorsqu'on connait l'habituelle répression sentimentale qu'exerçait l'éditeur sur son propre comportement. "Dans la mesure où j'ai passé l'âge d'être une nourrice bénévole, il va de soi que je ne dispense pas mon temps libre au gré des nécessiteux qui croisent ma route." Car oui, même s'il ne cherchait aucunement à se montrer insultant, Aloysia était nécessiteuse sur le plan médical, pour le moment. Il ne donnait aux oeuvres de charité que pour le bien de son image publique et des réductions d'impôts... l'altruisme et la générosité ne sont pas des qualités qu'on peut retrouver chez Joe Shark, malgré ce que certains idéalistes à l'image de Noah peuvent se figurer. Il était mauvais jusqu'à la racine, comprenant tout de même quelques soubresauts éventuels de bienveillance de temps à autres. Rarement, ceci dit. Parler de dédommagement restait dangereux avec une personnalité comme la sienne : calculateur et manipulateur par nature, il offrait rarement son aide sans attendre quoique ce soit en retour. Il avait même déjà une idée de ce que l'exigeante Madame Lennox pourrait lui donner en retour. Enfin, il n'allait pas lui en faire part dans l'immédiat, elle était déjà repartie vagabonder en direction de ses patients pour revenir plus tard s'occuper de sa fille.
Joe s'assit donc sur une chaise et sortit son téléphone portable pour essayer d'occuper son temps, ne veillant sur Aloysia que dans la mesure où elle resterait sagement couchée sur ce lit. Quand bien même il aurait dû lui mettre une droite en pleine figure pour l'allonger suffisamment longtemps. On n'a pas le droit d'utiliser son téléphone portable dans un hôpital ? Et alors ? Je suis riche, puissant et je suis Joe Shark : en conclusion, je fais ce que je veux. Tandis qu'il consultait ses messages, il nota que la princesse s'était éveillée de son état assez préoccupant. Pour autant, il ne leva même pas la tête, encore moins lorsqu'elle s'employa à lui demander de déguerpir. "J'aurais nettement préféré voir n'importe quel corps féminin nu allongé dans un lit si cela m'aurait épargné un tel... spectacle, pour reprendre tes termes. Tu me feras donc l'immense plaisir de te tenir tranquille cette fois-ci, autrement j'augure que la matriarche Lennox devra se montrer un peu plus ferme à ton égard." La politesse anglais parfaitement dosée avec un sarcasme manié sans détour, voilà qui ressemblait tant à Shark. "Ta mère m'a demandé d'attendre là le temps qu'elle revienne du bloc opératoire, puisque ton petit personnel ne semble pas assez compétent pour veiller avant tout à la santé de ses employeurs." dit-il à l'intention de ce fameux Yuri qui se tenait toujours à la porte, sans pour autant tourner la tête dans sa direction. Veiller sur cette jeune femme ne lui plaisait absolument pas, mais Joe avait consenti à faire un effort dans la mesure où il avait été débarrassé de cet enfant indésiré. Maintenant, les raisons de haïr la Suédoise s'étaient largement amoindries, bien qu'elle demeure bien loin d'être une amie.

Pendant qu'il pianotait sur le clavier tactile de son smartphone afin d'avertir son assistant qu'il allait devoir aller chercher Connor à la sortie de l'école, Joe repensa à ce qui s'était produit peu avant que la mère de l'Epsilon ne fasse son entrée dans la pièce. Qui était donc cet étrange "Amaury" dont elle avait parlé ? Un ex compagnon. Probablement mort. Qui lui avait reproché de passer son temps à combattre. Voilà ce qu'il avait réussi à comprendre des bribes de paroles émises par une étudiante en proie à un délirium. Néanmoins, il ne souhaita pas lui en parler dans l'immédiat pour la bonne et simple raison qu'il n'accepterait pas qu'elle le questionne en contrepartie sur sa vie privée. Elle avait fouillé elle-même dans son dos pour découvrir l'existence de Sophie, il en ferait peut-être de même à son sujet pour découvrir le fin mot de l'histoire. J'ai bien dit peut-être : encore fallait-il qu'il témoigne suffisamment d'intérêt à Aloysia pour perdre du temps à explorer son passé. Et ça, c'est loin d'être gagné. "Puis-je au moins savoir ce qui s'est passé, tout à l'heure ? Tu étais en train de divaguer, tu tremblais, tu avais froid... Non pas que je me soucie de ton état de santé, je laisse ça à des professionnels qui ont un regain d'intérêt pour leurs patients. Je souhaite seulement m'informer un peu pour savoir quoi faire si une telle crise te reprend avant que ta mère arrive." Le businessman avait enfin consenti à relever ses yeux bleu lagon vers le visage de la jolie et amère blonde. Il lui avait fait comprendre que malgré leurs ressentiments respectifs, il veillerait sérieusement sur elle jusqu'à ce que Madame Lennox prenne le relais. Que cela lui plaise ou non. De toutes manières, Joe se montrait actuellement beaucoup moins pénible qu'il ne l'avait été tout à l'heure, quand bien même sa seule présence pouvait agacer Aloysia.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyMer 27 Juin - 22:32

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe 325751tumblrlhv888IG4Z1qc9noeo1500

    « Ca m’arrache la bouche de l’admettre, mais de toute façon, je crois que je ne pourrais pas poser un pied à terre. Pas la peine de brandir les poings, je vais être bien sage. » Pour une fois ! Mais Aloysia savait que sitôt un pied foutu en dehors de cet établissement maudit, elle allait recommencer les conneries. Oh, elle ne se laisserait plus jamais un seul spermatozoïde pénétrer son utérus privé, c’était une certitude, mais toute cette histoire n’était qu’un moment pénible à rajouter à sa liste déjà fort longue. Ce fut probablement ce qui la poussa à reposer lourdement sa tête sur l’oreiller, sans pour autant qu’elle ne ferme les yeux, tâchant de se souvenir de ce qu’il s’était passé quelques minutes plus tôt, avant que sa mère n’accourt tel McGuyver et ne lui prescrive une dose suffisante de morphine pour calmer ses tremblements et autres marques du manque qu’elle ressentait. Il n’était rien de pire comme sensation, hélas, si d’aventure elle devait rester des lustres ici, elle risquait d’y être confrontée à nouveau. Mais tout ceci risquait d’être un aperçu du paradis comparé à la présence de Joe, dont elle sentait la réplique cinglante frôler les lèvres à chaque battement de cœur. Il pianotait son portable, présent uniquement par obligation, et n’ayant aucunement vent du mal qui la rongeait en plus de cette fausse couche. Cela ne l’empêcha pas de lui débiter des mots qui lui arrachèrent une large expression de surprise, tandis que chaque mot la pénétrait comme un véritable poignard. Ainsi, elle avait divagué… C’est pourquoi elle se sentait vidée de toute énergie, incapable de se souvenir des quelques évènements passés et peinait grandement à se mouvoir. Elle craignait que ses pensées les plus traumatisantes n’aient pu revenir à la surface, tant et si bien que ce fut une vraie torture de ne pas laisser couler ses émotions comme l’eau. Relâcher la pression, faire comme si ce n’était pas Joe en face d’elle mais quelqu’un en qui elle avait confiance, qu’elle appréciait. Petite problème : les personnes qu’elle supportait se comptaient à peine sur les doigts d’une seule main. « C’est vrai, intérêt est un bon qui t’est totalement étranger. L’as-tu seulement côtoyé un jour dans ta vie ? » Aloysia ne le provoquait pas, elle ne voulait pas répondre à sa question. Toute la nuance était dans la formule. Mais elle laissa bientôt un rire s’échapper de ses lèvres, tandis qu’elle plaquait sa main contre son visage pâle de poupée. C’était bien sa veine. Elle se retrouvait à « partager » un moment particulièrement personnel avec un mâle de la pire espèce… « Je ne vais pas refaire ce genre de malaise. Il n’y a rien que tu aies à savoir d’autre et tu n’es même pas obligé de rester ici. Je ne voudrais surtout pas perturber ton précieux emploi du temps. » Traduction : si tu pouvais te casser vite fait bien fait, ça m’arrangerait, tu me pompes sérieusement l’air.

    Aloysia reposa doucement sa tête contre l’oreiller, maudissant sa faiblesse physique l’empêchant d’arquer un mouvement régulier. Pourtant, un semblant de volonté finit par l’habiter et elle ne put donc s’empêcher de s’asseoir sur son lit. Rester ici n’était pas envisageable une seconde, sans quoi elle allait devenir plus cinglée encore qu’elle ne l’était déjà. « Puisque intérêt n’est pas ton deuxième prénom, tu n’auras qu’à fermer les yeux » expliqua-t-elle tandis qu’elle ôtait soigneusement sa perfusion avec un geste presque professionnel. Certes, les symptômes du manque avaient disparu, mais la morphine dans son organisme avait considérablement ralenti tout son corps. Aussi, Joe l’aurait anéantie d’une pichenette si toutefois tel était son souhait. A ceci près qu’elle se heurta bientôt à la barrière humaine qu’il constituait et bien qu’elle n’ait aucun scrupule à le fusiller du regard, elle ne pouvait décemment pas le pousser ou même le contourner sans risquer de tomber. « Laisse-moi passer. Tu as obtenu ce que tu voulais, alors retourne donc d’où tu viens ! C’est bien ce que tu fais de mieux, non ? Fuir. Pas de responsabilités, pas de souvenir, pas de passé. Peut-être ce que tu fais de mieux, diront certains. Mais en attendant, tu gâches ma trajectoire, alors dégage ! » Aloysia ne craignait pas sa mère. Combien de fois l’avait-elle retrouvée dans des états pitoyables ! Et l’ardente blonde était toujours debout, luttant fièrement pour le peu de fierté qui lui restait. Rien que le fait qu’elle affronte Joe du regard était en soi une petite victoire. Quelque part, il avait réussi à la blesser physiquement, et plus profondément qu’elle ne s’y attendait de prime abord. « Le mot « concerné » ne fait pas non plus partie de ton vocabulaire. Alors dis-moi ce que tu veux pour me foutre la paix et tu l’obtiendras. Deal ? » Aloysia émettait intérieurement de petites réserves. Mais ça, Joe n’était pas censé le savoir. Après tout, elle n’avait strictement rien à perdre comparé à lui.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyJeu 28 Juin - 21:17

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Tumblr_m5bd8x0Qpc1rul1ljo8_500

"Je ne bougerai pas d'un centimètre. Figures-toi que j'avais envie de m'en aller, mais à partir du moment où tu as annoncé que tu voulais me voir loin d'ici, j'ai changé mes projets."
En d'autres termes, tu peux te rasseoir gentiment sur le lit, espèce de blondasse azimutée à l'adrénaline et shootée à la connerie. On aurait presque pu entrevoir l'ébauche d'un sourire mauvais se profiler au coin de sa bouche. Elle avait entièrement raison : Joe se fichait de son état de santé. Qu'elle agonise, qu'elle bave, qu'elle perde une jambe ou, mieux encore, l'usage de la parole, cela ne l'empêcherait pas de s'envoyer en l'air ce soir et de dormir ensuite sur ses deux oreilles. La seule chose qu'il voulait était arrivée : ce bébé n'était plus qu'un vague souvenir qu'il aura effacé de sa mémoire d'ici demain. En revanche, une seule chose l'intéressait réellement, celle de se dire que la matriarche Lennox allait lui devoir un service. Et un de taille, qui plus est. Tout le monde sait que Joe Shark est beaucoup trop égoïste et insensible pour donner gratuitement de sa personne aux gens qui sont dans le besoin. Quant aux oeuvres de charité, il n'y participait que pour son image publique et une réduction d'impôts. Autant dire que veiller sur une jeune femme qui n'était rien de plus qu'un numéro sur son tableau de chasse, c'était loin d'être une source de préoccupation majeure pour lui. "Je ne passe aucun marché avec les personnes à mobilité réduite, simple question de principe." Et ça continue. Profites-en d'être assommée par une petite dose de morphine et rejoins le pays des rêves, ma belle, ça te permettra d'échapper à la tornade sarcastique qui avait pris les traits d'un bel Anglais.

Sans lui demander son avis, Joe la prit dans ses bras et la reposa dans son lit pour ensuite lui remettre sa perfusion. Pas de brutalité, pas de mot plus haut que l'autre, pas de scène où il prend le rôle de l'homme viril qui doit se faire respecter par la seule femelle de la pièce. Son geste était également très précis et calculé : à force de veiller Sophie et de voir les infirmières oeuvrer, il avait fini par acquérir quelques réflexes utiles qu'il avait pu expérimenter en supervisant parfois lui-même les soins sur la mère de son fils. "De toutes manières, mon emploi du temps est déjà perturbé. Mais ton inquiétude à ce sujet me va droit au coeur, je t'en remercie." L'humour et la politesse anglaises, deux subtilités que l'éditeur maniait à la perfection. Il se rassit de manière à être plus proche d'Aloysia et la dissuader autant que possible d'avoir ne serait-ce que l'idée saugrenue de refaire une aussi vaine tentative. "J'en profite pour te faire remarquer que si j'étais du genre à fuir mes responsabilités, je ne serais arrivé à rien dans la vie. J'endosse toutes mes responsabilités, toujours. Et lorsque certaines me déplaisent, je m'arrange pour qu'elles disparaissent d'une manière ou d'une autre." A bon entendeur... En gros, il n'avait pas fui la paternité de ce foetus. Il l'avait simplement mise entre parenthèses le temps de trouver un moyen pour s'en débarrasser. Mère Nature et l'heureux concours du hasard avaient fait leur oeuvre avant lui, tant mieux. Il préférait tout de même croire que la violence de leur affrontement y était forcément pour quelque chose. Quoiqu'il en soit, qu'importe la façon tant que le résultat est là. Grand principe de businessman.

"Maintenant qu'on a échangé quelques civilités d'usage, j'imagine qu'on peut se contenter du silence, à présent. Le temps passerait sûrement plus vite, c'est souvent le cas lorsque tu fermes cette bouche si désirable mais inlassablement bavarde." ajouta-t-il en lui servant l'un de ses sourires charmeurs. Un vrai connard, n'ayez pas peur de le dire. Sans se démonter, Joe attrapa un magazine auto qui traînait puis commença à le feuilleter pour en parcourir les pages en diagonale. Si la princesse voulait entretenir la conversation, elle y arriverait certainement très bien toute seule. Tout ce qu'il espérait, c'est qu'elle s'écoute parler : ça en ferait au moins une qui accorderait de l'intérêt à ce qui sortirait de sa bouche. De toutes manières, ce n'est pas parce qu'elle est souffrant dans un lit d'hôpital qu'il allait s'obliger à être aimable. Même mourante, il n'aurait pas fait l'effort, c'est dire.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe EmptyVen 29 Juin - 0:55

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe 325751tumblrlhv888IG4Z1qc9noeo1500

    Effectivement, ils auraient pu se contenter du silence d’autant qu’Aloysia était censée être furieuse contre lui parce qu’il venait de la rallonger sur son lit, lui remettant par la même occasion sa perfusion comme s’il n’était rien d’autre qu’un médecin ou un infirmier chevronné. Mais à vrai dire, dans la seconde, ce n’était pas la colère qui prédominait. Plutôt la curiosité. Elle savait de source presque certaine qu’il avait eu accès à des informations particulièrement personnelles la concernant, pourtant, il ne semblait pas désireux de les utiliser… Soit il attendait le bon moment pour frapper d’autant plus fort à l’aide desdites informations, ou bien avait-il décidé qu’il n’était pas utile de l’enfoncer davantage. D’un côté, il n’était rien d’autre qu’un manipulateur égoïste, de l’autre… Cela voudrait dire qu’il avait un cœur. Impossible. Ce cynisme dont il faisait preuve ne pouvait pas être plus réel, et Aloysia qu’il ne possédait pas la moindre part de bonté, à moins qu’elle n’ait manqué un épisode. Ceci dit… Elle ne pu s’empêcher de se remémorer la violence dont il avait fait preuve dès qu’elle avait insulté Sophie, et la détermination qu’il avait eue pour lui faire mordre la poussière, et ce dans sa propre maison. Il ne faisait pas preuve d’une telle ‘faiblesse’ en face de n’importe qui, et soudainement, Aloysia ne pouvait pas s’empêcher de leur trouver un point commun. Le seul, sans doute. Jamais l’impétueuse blonde n’aurait eu un mot plus haut que l’autre en présence d’Amaury. Elle était une toute autre femme, qui maîtrisait sa colère, faisait en sorte que cela marche. Mais la bonté n’est jamais récompensée, jamais. La preuve, l’amour de sa vie était décédé dans un accident de voiture duquel elle avait survécu, quant à Joe, il devait supporter de voir sa ‘tendre moitié’ allongée sur un lit d’hôpital sans qu’aucun espoir ne vienne perturber cette fresque insupportable. Vraiment, il y avait de quoi finir cinglé. « Je crois que je t’envie autant que je te plains. » Pour qu’elle sorte un truc pareil, fallait-il que la morphine lui ait retourné le cerveau. Mais sa fausse couche, ses hormones et l’épuisement physique étant le sien influait forcément sur sa manière d’appréhender sa propre existence. Même si cela incluait être autre chose qu’une garce insupportable l’espace de quelques secondes. Mais quelques secondes seulement ! « C’est vrai, tu as tout. L’homme le plus enviable de cette planète puisque rien ne t’atteint. On pourrait te poignarder en plein cœur que tu serais encore capable de courir un marathon… Tu ressembles presque à un zombie de Land of the Dead tellement tu es increvable ! Mais je te plains. Parce que tu dois la regarder sans qu’elle ne puisse te répondre. Et ça, je ne le souhaite à personne, pas même à toi, même si tu as autant de cœur qu’une mouche atteinte de strabisme. Et encore, c’est insultant pour ces bestioles inoffensives… » Aloysia l’avait regardé l’espace d’un instant, sentant qu’il risquait de lui coller une droite à l’entente de ses mots, mais tant pis. Il l’avait oubliée à se recoucher et à rester dans son lit, n’est-ce pas ? Il ne pouvait donc pas l’empêcher de s’exprimer. Aloysia en avait viscéralement besoin… Sans quoi elle allait devenir chèvre.

    « Ouvre bien tes aises gourdes parce que je ne risque pas de redire ça : la dernière fois, je ne voulais pas la traiter dans la boue. Je voulais juste que tu la boucles, je ne voulais plus faire partie d’un monde dont tu ferais partie, à moins que tu ne sois muet. Mais je ne connais pas ta Sophie, et je n’avais pas à en faire mon bouclier pour t’atteindre. C’était mesquin… Et je ne veux pas devenir comme toi, à frapper bassement pour t’assurer une victoire. Je vaux mieux que ça. Bref, tu m’as comprise, à moins que ton magazine auto soit si passionnant que cela en affecte ton audition. » La morphine commençait à la rendre légèrement euphorique, et à la pousser à déballer des vérités qui seraient probablement restées scellées derrière ses lèvres closes dans d’autres circonstances. Qu’il se régale du spectacle, car ça n’arrivait plus jamais. La preuve, Aloysia haussa bientôt les épaules comme pour démentir tout ce qu’elle venait de dire, alors qu’elle le pensait sincèrement. Qu’importe. Il pouvait toujours la dézinguer à coup de phrases coup de poing, il n’était rien qu’il puisse dire qui la fasse se sentir plus mal qu’en cet instant. Ses souvenirs d’Amaury… C’était une vraie torture. Elle aurait voulu oublier, tant et si bien qu’elle se concentrait sur tout ce qu’elle avait d’autre à portée de sa main. « Pas la peine de t’emmerder dans cette chambre, ma mère se considèrera redevable de toute manière. En Russie, nous avons un sens de l’honneur sur-développé, contrairement à ce que tu pourrais penser. Et j’aimerais arrêter de voir ta ganache pendant au moins cinq minutes d’à filée. D’ailleurs, je ne pense pas que nous nous reverrons, ce qui, j’en conviens, a un merveilleux goût de paradis. » Aloysia s’était tournée sur le côté, fermant les yeux, se refermant soudainement comme une huître. Ne pas le voir, ne plus lui parler. Peut-être alors qu’elle cesserait de voir Amaury partout en train de lui reprocher d’être trop cruelle, trop fermée ou trop… Garce manipulatrice.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty
MessageSujet: Re: Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe Empty

Revenir en haut Aller en bas

Chérie tu peux me passer le sel ? ʚ Joe

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Tu ne peux pas te passer de moi [Augusto]
» Je peux très bien me passer de toi
» Visite à ma cousine chérie (peut être trop chérie...)
» « Je ne peux te reprocher d'être ce que tu es, mais je peux te reprocher de TROP lui ressembler » PV Kienan
» Chérie t'as du blanc sur le nez

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-