the great escape
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kiss kiss bang bang

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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyLun 13 Fév - 20:36





« Kiss Kiss Bang Bang »


La question de Khelos était... étrange au possible. Je ne me sentais pas visée par le propos, mais je ne doutais pas que l'égyptienne, belle à tomber en temps normal, pouvait se sentir inquiète si jamais la situation à s'imposer à elle un jour. Peut-être. Je n'en savais rien. A dire vrai, les mots que je lui répondis furent les seuls à avoir un quelconque sens pour moi puisque le reste de mes pensées restaient perturbés par l'interrogation en elle-même. Comment pouvait-elle sortir des questions telles qu'elles en bouchent un coin à une femme dont c'est le métier d'y répondre ? Une étudiante qui pose une colle à une prof, on aurait tout vu; je tentais de trouver une réponse satisfaisante avant de me confier, gardant la bouche entrouverte comme si j'allais commencer à parler mais sans prononcer le moindre mot. Les yeux rivés au plafond, réfléchissant à ce que je pourrais bien lui dire, je décidais de me fixer sur la réponse la plus simple qui soit.

CHEYENNE – « Quand tu tomberas enceinte, tu me diras ça... »

J'enchainais bien maladroitement sur le statut de la relation qui la reliait à Kilian. Je n'était pas sûre de savoir exactement pourquoi cela m'intéressait, mais la phrase passa mes lèvres avant que je ne puisse tourner la langue sept fois en bouche et me taire. Ce fut la réaction de Sydney qui me rassura plus que les mots qu'elle me répondit, et je laissais échapper un petit ricanement de nervosité et honteux devant le côté saugrenu de ce que j'avais tenté de savoir... De ce que j'avais imaginé. Elle semblait bloquer à son tour sur le terme qui serait correct à utiliser pour satisfaire ma curiosité, et j'en profitais pour la délivrer de son indécision en trinquant avec elle une nouvelle fois, souriant, et affirmant juste à quel point je pouvais imaginer ce qu'elle pouvait en penser. Pas de panique, j'avais compris.. Sydney cessa bien vite de faire la moue de celle qui tente de se faire comprendre et me gratifia d'un sourire, songeant probablement quelque chose de plus qui semblait m'inclure, d'une certaine manière.

SYDNEY – « Je ne pense pas qu'il sache que je t'ai mise au courant... Mais à mon avis, son ignorance pourrait jouer à notre avantage, si on veut s'amuser un peu. »

Elle m'adressa un regard rempli de malice et le sourire qui allait de paire, me poussant à rapporter mon attention sur les deux hommes et de leur sourire à mon tour, soulevant mon verre une fois que je vis que Logan avait compris être épié. Un simple salut. Un sourire timide, mais une lueur dans le regard qui en disait long... Je ne pouvais qu'approuver la sensation de Sydney que nous étions les deux mieux placées pour rendre l'un et l'autre chèvre. Ce en quoi nous n'étions probablement pas si bien placé, c'était l'estime des deux hommes pour ce soir. Je le voyais en les observant s'approcher de nous, bien un bon dix minutes après que Sydney ne se soit mise en tête de rendre Logan marteau. Elle demanda s'ils étaient toujours fâchés, Kilian rétorqua et Khelos recula de deux pas comme s'il l'avait giflée. Enfin, pas vraiment, mais ce genre de surprise là quand on se prends quelque chose qu'on n'attendait décidément pas. Moi j'étais toujours légèrement en retrait, peut-être un demi-pas derrière l'égyptienne, à siroter le contenu de mon verre en levant des yeux innocents vers le duo d'hommes lorsque ma complice affirma ne pas avoir peur.

CHEYENNE – « Peur de quoi, exactement ? »

Telle fut la question murmurée à l'intention de Sydney, mais avec suffisamment de détermination en soutenant le regard des garçons pour s'assurer qu'ils entendent de même... et que Logan reconnaisse l'étincelle d'entêtement dans mes yeux. L'homme sembla ronchon, décidé à nous faire payer notre "bévue", mais la moindre de leur menace ne pouvait avoir de réel effet que si nous lui adressions la moindre importance. Je captais un soudain intérêt dans le regard de Salaun père alors qu'il nous fixait tous les deux et je venais à me demander s'il ne commençait pas à comprendre que peut-être, peut-être, il y avait plus de choses à dire sur la relation entre Sydney et moi qu'il n'y paraissait. Un sourire carnassier vint s'afficher sur mes lèvres, mes yeux pétillants d'excitation devant sa suggestion d'aller voir de vrais oursons au zoo.

CHEYENNE – « Pourquoi aller au zoo quand on a deux magnifiques spécimens sous la main, dis ? »

Encore une fois, la question était destinée à Sydney mais prononcée suffisamment fort pour que le trio l'entende au même titre. Mais la voix de Logan couvrit la mienne alors qu'il se remit à parler au même moment, si bien que seule Sydney réagit à ma petite note personnelle.

CHEYENNE – « Le problème ne serait pas autant la compagnie que le confort général. J'ai déjà passé bien des heures avec Sydney ici présente, et les conversations ont été on ne peut plus enrichissantes, que tu soies impliqué ou non. On survivrait... pas vrai ? »

Je ne sais pas pourquoi je n'étais pas d'humeur à jouer la carte de la femme intimidée et prête à s'excuser. J'étais butée, au moins autant que Logan et si celui-ci avait su frapper où ça faisait mal il n'y avait pas une demie-heure, j'étais bien décidée à enterrer la partie sensible de moi-même et de laisser ressortir la femme qui parvenait à lui taper sur le système pendant autant de temps avant que nous n'en venions à notre accord tacite. Le regard hautain, un port royal, les bras croisés à mon tour alors que je conviais Logan à une confrontations de regards noirs tels que nous avions toujours su maîtriser; la seule chose que je regrettais presque en cet instant précis c'était ma condition et mon incapacité à m'engager dans un conflit ouvert. Comme au bon vieux temps, lorsque l'un et l'autre était porteur de sentiments contradictoires mais que seule notre volonté propre avait raison sur celle de l'autre. Il n'y avait pas que dans la chambre que nous avions su nous battre par le passé et Logan serait sage de bien vouloir se souvenir que si les hormones faisaient de moi une bombe à retardement continuelle, je pouvais exploser à tout moment. J'accueillais le hoquet horrifié de Sydney lorsqu'il vint à menacer sa collection de chaussures de subir les afres d'un urinoir improvisé avec aplomb, au même titre que le reste. Le sentiment était clair, nous étions deux dans ce pétrin et si père et fils étaient en mesure de s'allier pour nous mener la vie dure il n'y avait aucune règle qui m'interdisait de soutenir Sydney dans l'adversité que Logan menaçait d'abattre sur elle. Je fis un pas en avant, décidée à ne pas me laisser démonter par leur attitude suffisante et prête à déclarer la guerre, masquant l'inquiétude sous une couche d'insubordination. J'allais lui rétorquer quelque chose de vif, m'étant rapprochée assez de lui pour frôler sa chair alors qu'il ne s'était toujours pas décidé à bouger, lorsque les évènements commencèrent. Un coup, d'abord, calqué à la perfection sur le glas du premier coup de minuit. Les questions fusèrent dans mon esprit, mais à peine le deuxième coup se laissait entendre qu'une fois de plus, il résonnait dans le bâtiment de manière qui ne présageait rien de bon. Sous l'effet de la surprise, je me recroquevillais brièvement, avant de me retourner et découvrir Sydney dans un même état d'incompréhension que moi...

CHEYENNE – « Qu'est-ce que .. ? »

Un troisième coup. Cette fois-ci, la conscience commune sembla réaliser que quelque chose de terrible se tramait et le mouvement de foule commença. Un étudiant devait avoir vu quelque chose, quelqu'un, un semblant d'explications aux coups qui se laissaient soudainement entendre au gré des douze coups de minuit.

CHEYENNE – « Si c'est encore un coup des Gammas, ils vont m'ent... »

Je m'attendais à ce que cela soit un coup des rebelles de l'université, le genre parfaitement capables de mettre un peu "d'ambiance" sur ce qu'ils étaient nombreux à trouver comme occasion nian nian, mais mon rythme de pensée et mon exclamation furent interrompus lorsque quelqu'un, en fuite, me bouscula et me fit tomber au sol dans le momentum qui suivit ma surprise. Une autre personne (l'un de mes trois compagnons, j'imagine) m'aida presqu'aussitôt à me relever alors que je me dirigeais vers l'aîné de notre petit groupe, la panique, les questions et le désir de ne pas rester là vinrent assaillir mes sens.

CHEYENNE – « Logan ? »

L'heure n'était pas propice à la discussion, et un coup de feu (puisqu'il devait probablement s'agir de cela, si l'attitude grave de Salaun m'était la moindre indication) résonna tout proche, provoquant un nouveau mouvement de panique qui manqua de me séparer des seules personnes que je ne voulais désormais plus quitter des yeux... On m'agrippa la main, puis le second bras, et il ne me fallu pas bien longtemps pour deviner quelqu'un se tenant derrière moi, me maintenant presque de force devant lui (ou elle) alors que je me montrais de moins en moins raisonnable et de plus en plus angoissée...

CHEYENNE – « Qu'est-ce que .. ? »

J'avais beau tenter, il m'était impossible de me retourner, me libérer ou me rendre compte de qui me maintenait ainsi, au moins jusqu'à ce que Sydney ne s'en mêle dans une cacophonie de cris et d'indignation......

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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyJeu 16 Fév - 7:24

Sydney s'était sentie un peu ragaillardie par la remarque de Cheyenne qui, dieu merci, savait beaucoup mieux contrôler ses émotions que l'égyptienne. La maturité, à n'en pas douter, mais aussi une personnalité plus mesurée : cacher ses sentiments, c'était quelque chose qu'elle ne savait pas faire et elle ne s'en plaignait pas pour autant. D'ailleurs, elle passa son bras autour du bras libre de la prof et se redressa un peu dans une posture plus arrogante que jamais afin de faire face aux deux Salaun qui savaient se rendre impressionnants à partir du moment où ils arrivaient à se tolérer l'un l'autre. C'était d'ailleurs amusant de voir à quel point le charisme qu'ils dégageaient à deux était particulier... leurs ressemblances allaient au-delà de ce qu'ils pouvaient penser. Elle pouffa de rire en entendant Cheyenne rechigner à l'idée de payer une entrée au zoo quand elles pouvaient se contenter de deux oursons face à elles. "Puis ceux-là, on peut même les toucher en vrai..." ajouta-t-elle en se fendant d'un grand sourire coquin, ce qui tira un soupir profondément exaspéré à Kilian. Celui-ci regarda d'ailleurs son père en attendant une réaction de sa part mais c'est plutôt une mine limite perverse qui était apparue sur ses traits. Son regard bleu azur voyagea de son visage aux deux jeunes femmes avant qu'un air blasé prenne empire sur ses traits. Sérieusement ? Khelos et Hutchinson ? En même temps ? Non pas que ce soit le côté physique qui soit inquiétant mais plutôt le côté mental de la chose.

La Bêta hocha vigoureusement la tête en réponse à la défense de Cheyenne. Effectivement, même si Sydney était réputée pour être assez prenante quand elle s'y mettait, les deux jeunes femmes savaient avoir des sujets de conversations plus ou moins gênants pour les concerner. Pauvre Logan, s'il avait seulement idée de ce qu'elles pouvaient lui mettre sur le dos quand il était absent... elle n'osait imaginer sa tête s'il devait assister à leurs conversations complices sous peine d'un fou rire imminent. Un jour, il allait voir de quoi deux cerveaux aussi démoniaques que les leurs peuvent faire à l'encontre de Papa Ours. "Oh oui... on a toujours des tas de sujets de discussions, toutes les deux." répondit-elle à Cheyenne en fixant Logan avec un air entendu. Par ailleurs, elle fit un pas en avant et pencha la tête sur le côté en se détachant de sa partenaire de la soirée. "Et s'il vous prend l'idée à tous les deux de ne serait-ce qu'approcher mes chaussures, il n'y aura aucun endroit sur terre, ciel ou mer qui saurait vous mettre à l'abri de mon courroux." S'en prendre à la garde-robe de la fashionista, c'était même pire que sa propre vie... Dès qu'elle jurait, elle jurait d'ailleurs sur Prada plutôt que sur sa tête. Un sourire cynique accueillit cet avertissement qui était adressé aux deux hommes de la soirée. "Ah ouais ? Tu ne sais même pas ce que "courroux" veut dire." La blondinette prit un air outré en déposant une main sur sa hanche.

Cependant, elle n'eut pas le temps de contredire son interlocuteur car un coup retentit. Elle leva la tête en fronçant les sourcils, pensant tout simplement que ce n'était qu'une horloge un peu bizarre. Un autre coup suivi, puis un autre, encore un autre. La foule commença à s'agiter et Sydney se sentait de moins en moins rassurée. A l'instar de Cheyenne, elle se rapprocha de Logan par instinct et regarda autour d'elle avec une profonde inquiétude. "C'est quoi, ce... Eh, faites gaffe !!" râla Kilian en voyant Cheyenne se faire bousculer. Il l'aida à se relever et entendit alors une nouvelle salve de coups de feu s'échapper de la grande salle. Quant à Sydney, son regard se posa sur un étudiant. Armé. Des cris. Elle demeura totalement immobile, figée et comme déconnectée de la réalité. "Pas encore..." murmura-t-elle alors que sa main s'était refermée sur le bras de la prof de littérature. Sans trop chercher à comprendre, elle l'attira contre elle - face à elle, plutôt - puis s'en servit comme une sorte de bouclier humain avant que quelqu'un les bouscule et fasse prendre conscience à Sydney de ce qu'elle était en train de faire de manière inconsciente. "Oh, crétin, attention où tu marches !!" scanda-t-elle à un élève qui se mettait à fuir comme tous les autres.

Kilian, quant à lui, restait dans un état d'esprit assez détaché. Son coeur battait la chamade mais pour autant, il faisait tout pour réprimer toute peur possible. Une chance pour lui, son caractère naturellement posé et doté d'un sang-froid absolument imperturbable le mettait à l'abri de la panique qui pouvait saisir les autres élèves à l'image de Sydney. "Faut pas rester là, allez vous cacher !" Il poussa Sydney et Cheyenne dans le dos avec une fermeté certaine sans être brutale pour autant, suivant le mouvement pour aller dans les couloirs annexes et éviter les grands couloirs déjà bouchés par la foule. Une fois un peu plus au calme, le quatuor pouvait réfléchir plus "calmement". C'était inconcevable, vraiment choquant à penser, mais leur survie dépendait de la manière dont ils allaient se cacher. "La police, il faut... On n'a pas nos portables !! - Calmes-toi, respires, ça va aller !" lui répondit le Sigma en déposant une main sur son épaule. Son regard azur vrilla sur son père, interrogatif avec une pointe d'inquiétude à peine perceptible. "Tu viens ou tu t'occupes des autres ?" Il était prof et Salaun senior était ce qu'il était, mais il était avant tout un homme protecteur. Et au fond de lui, Kilian n'avait pas envie de le laisser seul pour aider Cheyenne et Sydney. Il sentait la peur de perdre son père à nouveau le prendre au ventre alors que c'était un sentiment qu'il répugnait ostensiblement en temps normal... "J'te laisse pas tout seul, t'es prévenu." lui dit-il fermement.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyJeu 16 Fév - 22:23



kiss kiss bang bang - Page 2 Sanstitre1-5


Un coup de feu. Personne ne sembla réagir. Rapidement je tournais la tête en direction de celui qui était à l’origine d’un son que je trouvais tout aussi traumatisant que troublant. Certains se retournèrent, surpris. Puis un second. La pièce fut plongée dans un silence abominable. Ce n’est qu’au moment du troisième coup que tout le monde comprit ce qu’il se passait. Mon sang ne fit qu’un tour. Je fus comme enfermé dans une bulle. Mes yeux se fermèrent un instant. Trop de souvenirs. Ma respiration devint saccadée. Je déglutissais, les sourcils froncés. Des années de combat. Un bruit que j’avais jugé familier, mais que j’avais fini par bannir pour une vie plus calme. Combien de fois ai-je été l’auteur d’un coup de feu ? Combien en ai-je déjà entendu ? Je fus tant plongé dans un passé éprouvant et rempli d’horreur que je ne pris conscience qu’au bout d’un court instant que Cheyenne venait d’être bousculée, assez violemment pour rencontrer le sol avec une certaine violence. Je n’eus pas le temps de m’élancer vers elle pour l’aider à se relever. Kilian fut plus rapide que moi. Je restais silencieux, ce qu’on n’aurait pu savoir rassurant. Mes yeux se posèrent sur Hutchinson pour voir si elle se portait tout de même bien. De la neutralité, virant un peu sur des traits durs, se lisait sur mon visage. J’avais appris à garder un sang froid exemplaire lorsque j’avais fait partie de l’Armée de Terre Française. Pourtant, cela ne signifie pas que la peur n’est pas présente. Bien au contraire. Intérieurement, je me sentais mal, très mal. Durant cette décennie, toujours à l’affût, j’avais vécu avec une boule au ventre perpétuelle, des nausées en continu. J’eus comme des flashs. Des combats. Des femmes. Des enfants jouant en football. Je pouvais encore entendre des paroles arabes parvenir jusqu’à mes oreilles. La saleté. Je pensais avoir fait une croix sur tout ça. Quand j’ai quitté l’armée, je me suis juré de ne plus jamais tuer un seul homme. Promesse que j’avais tenue quand j’avais accompagné Sydney à New York, bien que les autorités fussent persuadées du contraire. Mais personne n’était au courant de cela à part Khelos et moi. Un secret qui nous liait au silence. Et alors que j’avais cru entendre mon dernier coup de feu dans cette ville, je me trouvais là, dans cette salle où se déroulait une fête qui malheureusement, virait au drame.

J’eus besoin d’un temps d’adaptation avant de pouvoir reprendre mes esprits. « Logan ? » Ma tête se tourna vers Cheyenne. Je croisais son regard. Elle semblait aussi affolée que moi, ne comprenant pas grandement ce que tout cela signifiait. Kilian s’occupa de pousser les deux femmes à l’écart, m’invitant, ou plutôt m’ordonnant de le suivre. Pourtant je restais un instant immobile. Mes yeux se posèrent sur l’arme, pointée dans ma direction. Que… ? Tout alla très vite. Un nouveau coup de feu. Un étudiant, qui courrait vers la sortie, s’écrasa sur le sol. Je me reculais. On me bouscula. Je me retrouvais bien vite par terre, le buste redressé, la poitrine se gonflant sur une respiration saccadée. Mon regard ne pouvait quitter ce gosse ayant l’âge de mon fils, étalé à mes pieds, baignant dans son propre sang. Appuyé sur les mains, je présentais un réel état de choc de quelques secondes. Enfin de nouveau sur mes pieds, les joues brûlantes, j’allais rejoindre Kilian, Sydney et Cheyenne dans un couloir un peu plus isolé que les autres.

Sydney présentait une grande frayeur. Kilian tâcha de la rassurer, sans grand résultat. Je m’approchais de la jeune femme, puis glissais mes mains puissantes sur chacune de ses joues, l’obligeant ainsi à me regarder dans les yeux. « Il n’arrivera rien à personne, fais moi confiance. Tu me connais, non ? » Je tentais un léger sourire à peine visible. Je m’écartais d’elle pour me tourner vers Cheyenne. « Tout va bien pour toi ? », lui demandais-je avec une certaine inquiétude. Ma main se posa sur ce ventre encore plat qui tenait mon enfant. Je relevais la tête pour croiser son regard, rassuré qu’elle aussi soit en sécurité. Puis mes lèvres rencontrèrent les siennes dans un baiser aussi bref que délicieux. Une façon de lui communiquer ma rassurance. Tout cela, avant d’entendre Kilian. « Tu viens ou tu t'occupes des autres ? » Mon fils entra dans mon champ de vision. Je me détachais de Hutchinson pour lui faire face. « Je vais m’occuper des autres. » En effet, j’étais certainement formé plus que quiconque ici pour ce genre de situation. Et je ne pouvais définitivement pas m’empêcher d’essayer de prêter main forte, de chercher à stopper ce carnage. « Tu vas mettre Cheyenne et Sydney à l’abri. » Ce n’était aucunement une demande, mais plutôt un ordre. Je voulais par la même occasion que Kilian soit en sécurité. Il était hors de question que ça se passe autrement. Je ne souhaitais pas le perdre. Sa mère, c’était déjà trop de peine à porter dans ma vie. On dit que le temps efface tout. Mais rien ne passe. La perte d’un enfant, ça serait insupportable. Je tournais les talons pour repartir dans la salle principale. « J'te laisse pas tout seul, t'es prévenu. » Mes sourcils se froncèrent alors que je m’arrêtais. « Kilian Salaun, vas avec les filles te mettre en sécurité ! » Je me montrais plus sévère. Pourtant, quand mon ouïe fine me permis de l’entendre faire quelques pas vers moi, signe qu’il comptait bien me suivre, je compris que je devais l’en dissuader. La peur de le perdre était plus forte que tout. Je me retournais donc vivement, agrippant le col de sa chemise avant de le plaquer avec brutalité dos contre le mur, lui montrant ainsi qu’il devait m’obéir, ne serait-ce que cette fois-là. « Ne m’oblige pas à t’assommer pour que tu te tiennes tranquille ! Maintenant, tu vas obéir ! Je suis ton père, d’accord ?! » Le souffle fort, je ne le quittais pas des yeux. Puis mes lèvres se pincèrent. « S’il te plaît… », terminais-je dans un murmure. On lisait clairement dans mes yeux que je lui donnais davantage cet ordre par amour et par peur de le perdre.

Cependant, quand je me reculais de lui, ce fut sans un baiser, sans un je t’aime, sans un quelconque geste affectif, à part ne serait-ce qu’une tape sur l’épaule. Le regard, pourtant, disait tout. « Je reviens. » Je reviens, une parole que j’avais déjà usé en présence de Kilian. Une promesse que je tiendrai cette fois-ci. C’est sans un mot de plus que je revenais sur mes pas. Des étudiants continuaient à courir pour se cacher à l’intérieur de l’université. Certains gisaient sur le sol. Je restais à l’affût, prêt à agir au moindre évènement. Je m’agenouillais un instant. Une jeune femme. La vingtaine d’années. Je m’en voulais de ne pas l’avoir connue. Je passais ma main sur son visage pour fermer ses yeux. Soudain des bruits de pas. Je me redressais.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyVen 17 Fév - 23:45





his eyes said it all, i started to fall
and the silence deafened


Un sourire semblait bien trivial pour remercier Kilian de son aide, au vu des circonstances. Dans la confusion générale, j'avais beau diriger un regard reconnaissant vers le jeune homme, la tension palpable et la panique naissante attiraient son intérêt ailleurs. Le mien fut capturé par les deux bras qui m'enserraient et qui m'attiraient face à une personne, avant que je ne réalise de qui il s'agissait réellement; Sydney. Elle ne semblait pas exactement maîtresse de ses sentiments, et à m'entendre respirer lourdement et tenter d'apaiser mon cœur emballé, je ne trouvais pas matière à la blâmer même si le fait qu'elle se soit emparée de moi un instant me surprenne. Mais pas le temps de penser à tout ça, je redirigeais le regard vers Logan; il était le soldat, l'homme qu'il me fallait sous le coude dans pareille situation, le seul que je connaisse qui soit un peu plus acclimaté à entendre des coups de feu pétarader et qui soit donc en moindre mesure de pouvoir m'aider à savoir quoi faire. A effacer ce brouillard de panique qui m'étreignait et le laisser me dicter ma conduite, en professionnel au conseil avisé et à l'instinct de survie sans pareille; je ne m'étais jamais battue que dans un ring d'entraînement mais jamais je n'avais un jour eu à vivre pareille soirée. C'était...

CHEYENNE – « Seigneur... »

Je me retrouvais poussée par Kilian dans une direction inconnue, les fumées supposées être typiques des brumes de fêtes par lesquelles on joue du laser désormais planant à quelques centimètres du sol en offrant un aspect d'autant plus glauque à la scène devant nous. Cela n'avait plus rien d'une salle des fêtes. Le fils Salaun nous poussait Sydney et moi en direction des couloirs, et j'en venais à devoir sautiller presque pour échapper aux obstacles en évitant ainsi la chute. Fuir. Moi qui m'étais toujours refusée à fuir quoi que ce soit, voilà que je trottinais et zigzaguais au milieu des gravas dans le but de sauver ma vie. Le sol était un véritable champs de bataille, là où s'étaient trouvés il y a peu nombre d'étudiants gisait désormais des chaises renversées dans la hâte de la panique, des cotillons, des décorations arrachée dans le mouvement de foule qui avait suivi les premier coup de feu. Tout était sens dessus dessous et rendait notre escapade des plus tortueuse. J'en maudissais mes talons haut et, sans savoir quels bris de verre ne jonchait pas le sol désormais, les ôter était parfaitement hors de question. Un nouveau coup de feu éclata, si proche que je devinais son origine là où nous trouvions il y a peu. Le son sourd d'un autre corps qui chute. Une étudiante qui se met à hurler de plus belle, confirmant ma crainte quant à la location du tireur.. Si proche... Là où le quatrième membre de notre petite équipe de survivants devait encore se trouver...

CHEYENNE – « Logan !! »

Il fallu toute la force de Killian pour continuer de me pousser là où il voulait me mener, plutôt que me permettre de faire marche arrière et d'aller voir ce qu'il s'était déroulé; je ne pensais pas de manière particulièrement rationnelle à cet instant précis, ne cessant d'imaginer Logan face contre terre et ayant une mare de sang croissant sous son poids. La vision d'horreur refusa de se soumettre à la voix de raison qui tentait de me convaincre que ce n'était pas envisageable et dès cet instant précis je compris que je ne supporterais pas l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Le jeune Salaun profita de la docilité de Sydney, suivant ses directives mais tremblant comme une feuille pour se concentrer sur moi et me forcer finalement à me dissimuler à l'écart, dans un lieu à peine reclus mais plus calme, à force d'efforts et de tactiques visant à contrecarrer mes plans pour retrouver l'autre adulte de notre quatuor.

Il lui fallu une éternité pour nous rejoindre

Le calme du couloir offrait l'opportunité à l'adrénaline de s'évacuer un tout petit peu, les cris et les coups de feu mêlés de rires déments que l'on entendais en bruit de fond étant devenu presque normal et ne me faisais pas autant flancher qu'au début. Je me sentais soudain nauséeuse lorsque l'idée que le fait qu'il tire nous permettait de savoir où ils pouvaient se trouver par rapport à nous je ne réalise qu'après coup que s'ils tiraient, c'était parce que des étudiants tombaient sous leurs balles. Le stress s'évacua, la torpeur s'installa au même titre que le choc et la réalisation, si bien que lorsque Logan trotta finalement jusqu'à nous je ne le remarquais qu'une fois qu'il ait parlé à Sydney. Ma main se posa sur son bras, mes yeux s'écarquillèrent lorsque je vis des taches plus foncées sur le col clair de sa chemise. Je m'agrippais presque à lui, accrochée à ses bras alors que lui semblait faire une vérification rapide de mon état physique et mental

LOGAN – « Tout va bien pour toi ? »

Je ne savais pas si je voulais rire, pleurer ou le frapper. Peut-être un peu des trois à la fois, ne fut-ce que pour me poser une question pareille et m'avoir fait une trouille du tonnerre lorsque j'avais imaginé avec horreur qu'il... un rire nerveux, sans joie, vint prendre quartier dans ma gorge et s'échappa avant que je ne puisse le contraindre au silence, hochant doucement la tête pour répondre à la question de mon amant alors que ses mains se posèrent sur mon ventre et que ses lèvres se nouèrent aux miennes, très légèrement noyées dans les larmes qui s'étaient écoulées de leur chef. J'avais besoin de ce contact, et pour l'instant le fait que Kilian soit à côté, qu'il ignore tout de son père et moi, que cela puisse être déplacé, n'importe quoi... je m'en moquais. J'étais une épave émotionnelle pour l'instant, mais je n'avais pas besoin de le montrer.... même si Logan parviendrait sans doute à lire à travers les lignes de mon mensonge. La vérité étant que j'étais paniquée, et déchirée entre ce que l'instinct de préservation maternelle m'ordonnait de faire et ce que mon devoir en tant que professeur me dictait d'accomplir en pareille situation: il y avait sans doute nombres d'étudiants encore piégés là bas et je ne pouvais pas juste rester là sans rien faire. Il y avait tant de dimensions à ce que je devais ou pas faire, aussi trouvais-je un simple réconfort dans le fait que lui, au moins, il était là.

LOGAN – « Je vais m’occuper des autres. »

Il s'était peut-être retourné pour affliger cette sentence (ou ce qui me semblait en être une) à Kilian, de ce ton sans équivoque qui m'enrageais particulièrement, mais cela ne m'empêcha pas d'attirer son attention à nouveau vers moi avant de faire retentir une gifle faible. A peine une claque, en fait, mais laissant clairement transparaître mon sentiment face aux quelques mots qu'il venait de prononcer. Je me rattrapais une seconde plus tard en l'embrassant brièvement mais en infusant au contact tous les mots que je ne parvenais pas à dire tout haut. J'étais confuse, paniquée, stressée, fière qu'il ne joue pas le lâche et choisisse la voie aisée mais angoissée à cette même idée, qu'il envisage même de retourner là bas, là où des gens mouraient. Certes, nous n'étions nous même pas réellement sorti d'affaire, mais si nous venions à bouger, cela serait vers la sortie et non pas vers le cœur du carnage. Il pouvait être blessé. Il pouvait se faire tuer! Toute trace de plaisanterie et de taquinerie avait désormais disparu de mon visage et je laissais une froide colère m'emporter doucement, comme lorsque j'avais intimé à Kilian mes quelques propos du début de soirée. Ce n'était plus un jeu et si je n'étais pas réellement sûre de comment considérer ce qui me liait à lui, j'étais persuadée de ne pas avoir envie de le voir courir dans la gueule du loup, expérience militaire sous le coude ou pas. Ce n'est que lorsqu'il ordonna presque à son fils de nous mener Sydney et moi en sécurité que je ne commençais finalement à protester à vive voix. Kilian non plus ne semblait pas exactement pressé de se séparer de son père et pour ça je devrais penser à le remercier plus tard, si je m'en sortais. Cela se transformait presque en brouhaha général, murmuré pour éviter quand même d'être repéré, mais relativement échauffé malgré tout pour que la tension monte et que Logan ne finisse par plaquer son fils contre le mur, me poussant à m'écarter et à retrouver l'étreinte de Sydney que je rassurais autant que dans les bras de laquelle je puisais du réconfort. L'altercation fut brève, les hommes semblèrent être parvenus à un accord avant même que je ne puisse comprendre ce qu'il s'était passé: Logan s'éloigna, jurant de revenir et c'est tout ce dont j'avais besoin pour avancer d'un pas, capturer sa main et la déposer à nouveau sur mon abdomen.

CHEYENNE – « Tu as intérêt... Si tu meurs là dedans, je te tue. »

Lamentable tentative pour alléger l'atmosphère, mais je ne pouvais m'en empêcher. C'était nerveux. Une tentative de ne pas prendre la situation pour aussi sérieuse et mortelle qu'elle pouvait être vraiment. Pour moi, il y avait trop en jeu pour que j'accepte simplement les règles de ce jeu macabre sans rien faire. Kilian, lui, semblait se disputer avec lui même pour s'empêcher de suivre son père et une main arrêta mon pas, me gardant en arrière, alors que je m'apprêtais à en faire de même. Ce n'est qu'en me retournant vers Sydney que je compris que si je ne pouvais pas être là pour les autres, et que Kilian avait décidément pas besoin de mon aide, je pourrais au moins être là pour elle et elle pour moi. Deux complices, jusqu'au bout. Un sourire timide gracia mon visage avant que la traque ne reprenne et ne nous force à nous enfoncer plus profondément dans les couloirs, un peu plus loin de là où Logan nous avait laissés... Je gardais Sydney proche de moi, et Kilian nous poussait à avancer en restant aussi vigilant que son père l'aurait été. Cinq minutes plus tard, une nouvelle cachette s'offrit à nous et devint notre antre pendant quelques temps, alors que je passais le plus clair de mon temps à échanger des regards avec le jeune Salaun. Nous étions trois à nous soucier du sort de l'homme qui était reparti et l'idée qu'il soit seul me tuait à petit feu. Je n'osais même pas imaginer ce que cela pouvait être pour son propre fils, même si je pouvais parfaitement imaginer le sentiment de l'aîné: il était hors de question que je mêle Caitlin ou Aidan au danger si je pouvais un jour l'empêcher.

CHEYENNE – « Ton père sait ce qu'il fait... »

Je gardais ça en tête, autant pour me convaincre moi que lui, mais lorsque l'agitation vers la salle des fêtes reprit de plus belle, je pouvais aisément deviner le désir soudain du fils d'aller au secours du père. Sans m'en rendre compte, je venais à hocher la tête, comme pour lui assurer que je m'occuperais de Khelos et qu'il était libre de ce qu'il désirait faire.... non pas que j'aurais pu le convaincre de quoi que ce soit si le regard qu'il posait sur moi depuis le baiser échangé avec son père devait m'être de la moindre indication.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyDim 19 Fév - 16:54

Désormais à l'écart dans ce couloir, Sydney se sentait trembler des pieds à la tête. Cette désagréable sensation de déjà-vu l'envahissait maintenant totalement. Elle se revoyait dans ce bureau, au cours de cette soirée où tout avait basculé. Des sentiments et des peurs qu'elle pensait avoir mis sous clé dans son esprit revenaient à la charge avec la même intensité qu'à New York. Ce soir là, Sydney avait tué. Et pas n'importe qui, elle avait tué son demi-frère adoptif, un homme avec qui elle avait grandi, un homme qu'elle avait aimé sans restriction... il ne s'était peut-être agi que de légitime défense, mais il n'en restait pas moins qu'elle était l'auteur de ce coup de feu. Certes, Logan et elle étaient les seuls à le savoir, mais ce soir-là, quelque chose en elle s'était écroulé et aujourd'hui, dans ce couloir, Sydney avait l'impression de faire à nouveau face à cette sensation de vide. La jeune femme s'était adossée contre le mur du couloir, la tête enfouie dans ses mains plus tremblantes que jamais. Ce soir, elle avait amené de nouveau trois personnes à risquer leur vie à cause d'elle. L'égyptienne avait cette impression horrible de faire courir un danger à quiconque était amené à la fréquenter : si elle n'avait pas insisté pour rassembler père et fils, rien de tout ceci n'aurait pu leur arriver. Ils n'auraient pas été dans une situation aussi périlleuse. Et si au fond, se jeter devant un de ces élèves armés et se faire tuer ne serait pas une libération ? Une fin méritée pour éviter qu'elle fasse encore courir le moindre danger à qui que ce soit ?
Cette idée fut brutalement arrêtée par les mains larges et rassurantes de Logan qui se posèrent sur ses joues avant qu'il la force à la regarder droit dans les yeux. Sa voix se faisait rassurante, au moins autant que ses paroles, mais Sydney n'y pouvait rien : plus elle le regardait et plus elle s'en voulait. Il était une fois de plus contraint de prendre les choses en main pour rattraper ses erreurs, celui qui allait tout faire pour les sortir de ce cauchemar en mettant sa propre intégrité physique en jeu, si ce n'est davantage. La Bêta se contenta de lui sourire pour faire bonne figure mais ce soir, les paroles du prof de théâtre ne purent suffire. Certes, il lui avait déjà fait ce genre de promesse et au final, tout le monde s'en était bien sorti compte tenu de la situation. Mais elle n'arrivait pas à dépasser son état de choc pour le moment, exactement comme à New York.

De son côté, Kilian avait légèrement froncé les sourcils en voyant Logan serrer ainsi Cheyenne contre lui. A la façon qu'il avait eu de la regarder, il s'était douté qu'ils étaient un peu plus que des collègues... mais de là à le voir embrasser une autre femme que sa mère, c'était la première fois. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il fixa simplement ce baiser fugace mais présent sans noter la main de son paternel qui s'était déposé sur le ventre de la prof Hutchinson. Dans un contexte différent, sa perspicacité l'aurait forcément mené à faire le rapprochement entre ce contact, ce baiser, ce regard, l'inquiétude combinée de Logan et Sydney ainsi que le fait que Cheyenne n'ait pas touché à une seule goutte d'alcool depuis le début de la soirée. L'esprit du Sigma était beaucoup trop accaparé par la fusillade et ce rapprochement singulier pour faire attention à tout ceci.
Par ailleurs, son père accueillit très mal l'avertissement que Kilian lui avait lancé : il ne le laisserait pas tout seul. Sans s'y attendre, le jeune breton fut attrapé par le col de sa chemise et plaqué avec violence contre le mur du couloir. Pendant un bref instant, il eut peur que son père se montre brutal, Dieu sait ce que la peur peut générer chez les personnes les plus équilibrées. Toutefois, il ne le lâcha pas des yeux, ne baissa même pas la tête. Il soutint son regard autant par défi que pour fixer son visage et ses paroles. Pourquoi ? Parce que dans un coin de sa tête, l'option "Mon père va laisser sa peau ce soir" tournait sans arrêt. La mâchoire serrée, il refusa obstinément d'hocher la tête pour acquiescer ses paroles.
Je reviens. Le visage de Kilian passa de la colère à quelque chose de plus étrange en à peine quelques secondes. Je reviens. Celle-là, il lui avait déjà faite. C'est comme si dans ses souvenirs, l'alarme "mensonge" résonnait à tout rompre. Je reviens... Non, c'est faux. Tu mens. Tu me mens encore comme tu m'as menti il y a treize ans. Mentir, c'est ce que tu sais faire de mieux dans des moments pareils. Voilà ce qu'on pouvait lire dans le regard du fils Salaun alors que le père s'en allait d'un pas rapide. Des flashs mémoriels martelaient son esprit, comme ce jour où il avait vu son père monter dans cette voiture et filer au firmament... pour ne jamais revenir. Son poing se serra. Il voulait courir, maintenant. Le rejoindre. Rester à côté de lui. Ne pas faire comme il y a treize ans, ne pas le regarder partir sans rien faire, en se contentant de ses promesses.

Immobile, le jeune homme fixa Cheyenne passer à côté de lui et échanger une parole avec son paternel. C'est en voyant la prof puis Sydney s'approcher qu'il se résigna à obéir. Contre son gré et en luttant pour ne pas le rattraper. Non, ces deux femmes ne devaient pas rester toutes seules, pas maintenant. Il s'en voudrait sûrement autant si elles se faisaient tuer que si Logan se faisait tuer.
Silencieuse, Sydney s'était approchée et avait déposé sa main dans celle de Cheyenne, autant pour l'inciter à partir se cacher que pour la garder près d'elle. La Bêta était bien l'une des seules à savoir que Cheyenne était enceinte et cette perspective la rendait d'autant plus coupable qu'elle pouvait la rendre responsable de la prof. Certes, son devoir en tant qu'enseignante aurait pu la pousser à accompagner le prof de théâtre... mais son devoir de mère - autant pour le bébé que pour ses deux enfants déjà nés - importait bien plus. En outre, Kilian et elle étaient des élèves, elle remplissait donc sa tâche quoiqu'il arrive. L'égyptienne se contenta de jeter un oeil à la silhouette de Logan qui s'éloignait puis partit avec les autres en direction d'un endroit pour se cacher. Et à ce petit jeu, il faut reconnaître que la fashionista était on ne peut plus douée. Quand ses parents adoptifs voulaient l'emmener quelque part et qu'elle avait décidé de ne pas y aller, il pouvait s'écouler toute une journée sans qu'ils puissent mettre la main sur elle à moins qu'elle se décide à "se rendre". Le trio progressa, soigneusement surveillé par Kilian qui, avec la vigilance d'un garde du corps sur le qui-vive, jusqu'à arriver dans une salle de classe éloignée des couloirs principaux. Dissimulés sous un bureau à coffrage - mais pas le bureau du professeur puisqu'il s'agissait d'une cachette un peu trop évidente - ils firent une halte.

Sydney garda la main de Cheyenne dans la sienne et avait déposé naturellement son autre bras autour de son corps ainsi que sa tête sur son épaule. Dans un tel moment, l'égyptienne s'apercevait que la jeune femme était une présence féminine qui la rassurait pleinement, une présence qui l'aidait à tenter de ne pas se sentir coupable. "Je n'aurais jamais dû insister pour cette soirée..." murmura-t-elle avec son regard brillant posé dans le vide. Kilian ne tourna même pas la tête vers elle. Son poing posé devant sa bouche tremblait, on voyait bien qu'il se contenait pour ne pas bondir d'ici et aller rejoindre son paternel, chose que Cheyenne ne mit d'ailleurs pas beaucoup de temps à comprendre. Il vrilla son regard azur dans le sien et la considéra ainsi un long moment sans parler. Qui était-elle, au juste ? Qui était-elle pour Logan ? Une collègue ? Une amie ? Une amante ? Plus...? Il détourna finalement la tête et posa lui aussi ses yeux dans le vide. "Lui, il sait ce qu'il fait... mais moi, je n'ai jamais su ce qu'il faisait." C'était ça, le principal problème. Kilian n'avait plus aucune confiance en son paternel. Il l'avait trompé une fois et le traumatisme se répercutait en lui encore aujourd'hui. Il ne l'avait pas cru quand il lui avait dit qu'il s'inquiétait vraiment pour lui, à l'hôpital. Il ne l'avait pas cru tout à l'heure quand il lui disait qu'il reviendrait. Logan savait toujours clairement ce qu'il faisait, Cheyenne avait raison : mais entre ce qu'il sait, ce qu'il fait et ce qu'il dit, il y a une marge colossale. Non, Kilian ne le croyait plus et il faudrait du temps pour qu'il accepte de lui faire confiance à nouveau.
Toutefois, il faut remarquer que ce manque de confiance jouait en quelque sorte en faveur d'un rapprochement entre les Salaun. C'est parce qu'il ne le croyait pas que Kilian ne voulait justement pas quitter son père d'une semelle. La haine et la méfiance apparaissaient comme un étrange moteur d'amour filial, à cet instant. Lorsque de nouveaux coups de feu retentirent, suivis par des bruits de cavalcade et de cris d'étudiants, le Sigma leva la tête et Sydney se réfugia encore davantage contre le corps de Cheyenne. Le breton et la jeune mère échangèrent un regard, ils se comprenaient très bien, mais malheureusement quelque chose le retenait. "Je ne peux pas vous laisser seules, toutes les deux." Il déposa une main rassurante sur le genou de Cheyenne bien que son visage reste définitivement fermé.

Soudain, ce fut Sydney qui rompit le silence, en murmurant à voix très basse. "Logan nous a dit de nous mettre en sécurité, non ? Il n'a pas dit qu'on ne devait pas..." Kilian tourna la tête vers elle en fronçant les sourcils lorsqu'elle laissa sa phrase en suspend, Cheyenne en fit d'ailleurs autant. Il fallut quelques secondes à peine pour que l'artiste comprenne où la Bêta voulait en venir, un mince sourire complice s'esquissa presque au coin de ses lèvres. "... vous aussi, vous croyez que c'est près de lui qu'on sera le plus en sécurité ?" acheva-t-il en regardant les deux femmes. Si les Salaun avaient un point commun parmi tant d'autres, c'était celui de faire la fine bouche sur les règlements. Logan lui avait demandé de se mettre à l'abri avec les filles. D'aller se mettre en sécurité. Pas une seule fois il ne leur avait intimé l'ordre de le laisser seul. Ni à lui, ni à Cheyenne, ni à Sydney. "Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai plus confiance dans un ancien militaire de 90 kilos de muscles que dans un bureau de qualité moyenne..." lâcha Sydney sur un ton qui se voulait ironique mais qui, au fond, trahissait nettement la vérité. Comme tout le groupe tomba d'accord et qu'ils en avaient marre de passer leur temps à stresser pour Logan, ils jugèrent donc préférable de quitter leur cachette pour en trouver une à proximité du père Salaun. Toujours serrée contre Cheyenne, Sydney l'aida à se relever puis elles quittèrent la pièce, Kilian sur leurs talons pour couvrir leurs arrières.
Après avoir couru le plus rapidement possible en direction de l'endroit où ils présumaient que Logan pourrait se trouver, ils se mirent à ralentir. En effet, un coup de feu venait tout juste de retentir à proximité, suivi de près par un bruit de cavalcade dans leur direction. Sydney attira Cheyenne dans un renfoncement discret tandis que Kilian se colla à elles en plaquant sa main sur la bouche de Sydney qui respirait un peu trop bruyamment. Un des étudiants armés était là, il approchait.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyDim 19 Fév - 22:28


kiss kiss bang bang - Page 2 Sanstitre1-5

On ne cherche pas à savoir quelles seront les répercussions d’un tel évènement, un fait divers. Les journalistes. La seule chose qui compte, c’est la survie. Que se passait-il exactement dehors ? Malgré l’absence de nos portables, les policiers avaient-ils été mis en courant d’une manière ou d’une autre ? La presse était-elle déjà sur les lieux, juste devant l’université, se battant avec quelques gendarmes pour essayer d’avoir les premières images ? Etions-nous seuls ? Allions nous tous mourir ici comme des bêtes sans défense en période de chasse ? Allait-on faire le jeu de quelques gamins déséquilibrés ? Combien y avait-il déjà de morts ? J’en voyais quelques uns sur le sol. Cependant, j’aurai été incapable de me calmer pour me mettre à les compter. Je sentais mon cœur continuer à battre la chamade. Pourquoi fallait-il que ça arrive ici ? Comment s’étaient-ils démerdés pour ramener des armes dans l’enceinte de l’université ? Depuis la tragédie de Columbine High School, les établissements scolaires, pour la plupart, étaient dotés de détecteurs de métaux pour éviter que tout ceci ne se reproduise. Berkeley en faisait parti. A l’entrée du hall principal, on passait toujours entre deux sortes de bornes qui se mettaient à sonner si l’on portait quelque chose de suspect. Tout comme des personnes étaient payés pour surveiller les allées et venues dans l’université, ce qui pouvait jusque là paraître normal. Si on pouvait éviter que des gens prennent l’endroit pour un grand squatte…

En entendant des pas venir vers moi, mon premier réflexe fut de relever la tête afin de trouver une cachette à peu près convenable. La seule que je vis et qui me paraissait la plus judicieuse dans sa discrétion et sa rapidité, fut l’une des énormes portes dites ‘‘coupe-feu’’, ouvertes, dont l’extrémité touchait chacun des murs sur les côtés, laissant donc un petit espace juste derrière elles, dans leur rabattement. Je me redressais bien rapidement, sautant avec habilité sur le rebord de la fenêtre pour me faufiler avec la plus grande discrétion du monde derrière la porte sans avoir à la toucher. Un espace assez étroit qui m’interdisait de bouger. Un des étudiants passa. Je pouvais sentir mon cœur battre la chamade, si fort que je venais à me demander si le tireur qui passa à quelques centimètres de moi sans le savoir, allait l’entendre. Je l’observais par la petite vitre ronde de la porte, à hauteur de mon visage. Soudain il se retourna pour vérifier que personne ne se trouvait derrière lui. J’eus le réflexe de bouger ma tête pour qu’il ne m’aperçoive pas. Je déglutissais en silence, tout en fermant les yeux. Il continua à avancer vers l’endroit par lequel j’étais venu, là où se trouvaient Sydney, Cheyenne et Kilian. Heureusement qu’ils étaient partis se cacher afin d’être en sécurité.

Quand la voie fut libre, je sortais de ma cachette, tout en me demandant si effectivement, les trois s’étaient assez bien cachés. La peur prit possession de mon corps. Et s’ils les découvraient ? Non, il en était hors de question, pas temps que je serai ici. De cette façon, je suivis le tireur, avec discrétion. Mon entraînement à l’armée avait eu du bon, car malgré mes quatre-vingt-dix kilos, j’étais capable de me déplacer avec une extrême discrétion, à pas de loup. Ce gamin, je ne le connaissais que de vue, pour l’avoir croisé à de nombreuses reprises dans les couloirs. Vous savez, il y a des personnes que l’on ne connaît pas, mais que l’on va croiser une quantité impressionnante de fois dans la rue, sans en faire exprès. Et bien c’était le cas avec ce type là. Je restais à l’affût, mon ouïe fine au travail. Soudain, j’entendis une porte s’ouvrir. Je ralentissais mon allure. Un coup de feu. Mes yeux s’écarquillèrent. Kilian ! Cheyenne ! Sydney ! Et si c’était eux ?! Je continuais donc d’avancer, me contrôlant pour ne pas courir. J’arrivais au niveau de la fameuse porte ouverte, alors que le tireur avait déjà mis les voiles pour continuer son chemin. Comment pouvait-on descendre des êtres humains avec autant de sang froid ? C’était incompréhensible, même pour un ex-soldat comme moi. Je m’en voulu d’être rassuré en voyant un corps étendu sur le sol que je ne connaissais pas. Oui, une expression de soulagement. Ce n’était ni mon fils, ni les filles. Je continuais donc mon chemin après m’être assuré de l’état du jeune homme. Il ne respirait plus. Je sentis une rage s’emparer de moi. Si je choppe ce mec, je le torture jusqu’à ce qu’il me supplie d’en finir avec sa vie, ça, il pouvait en être sûr.

Ce n’est qu’au bout d’une minute que j’arrivais à un endroit précis. Tout se passa très vite. Je pus voir le tireur, arrêté, dos à moi, pointant son arme sur quelqu’un. Je regardais au-dessus de son épaule. C’est là que je remarquais que sa cible n’était autre que Kilian, protégeant Cheyenne et Sydney en se plaçant devant elles, les bras tendus. Mon cœur loupa un battement. Et même si mon fils remarqua ma présence, il eut l’intelligence d’esprit de ne pas lancer ses yeux bleus dans ma direction, afin de ne pas dévoiler ma présence au tireur. Je continuais de m’approcher, luttant pour garder ma discrétion, avec une véritable peur au ventre. Une fois arrivé à portée du tireur, je lui assénais un coup violent commençant avec mon coude et terminant avec ma main, en plein contre son crâne. Il flancha, surpris et tomba par terre. Je voulais récupérer son arme dans un premier temps, cependant, je fus pris de court en sentant un canon se déposer au niveau de ma nuque. « Alors, on joue les héros ? Tu vas faire quoi maintenant ? » Un des quatre autres tireurs. Je déglutissais en croisant le regard de mon fils. Réfléchissons vite mais bien. Je le sentais près à appuyer sur la détente. Une goutte de sueur coula le long de ma tempe. « Kilian, va-t-en avec les filles. », lui lançais-je en luttant tout de même contre l’angoisse. Je n’avais pas envie qu’il voit son père se faire éclater la cervelle. Et puis techniquement, c’était le bon moment pour fuir. « Dis moi, Salaun, quand tu tuais des gens à l’armée, ça te procurait également cette jouissance que je ressens en ce moment ? » Mes sourcils se froncèrent. « Seulement quand je tirais sur des connards dans ton genre. », murmurais-je tout de même assez fort pour qu’il entende. D’ailleurs, ma réponse l’amusa puisqu’il se mit à rire. « Allez vous en vous ! », lança-t-il en direction des trois personnes en face de lui. Il esquissa un sourire. « Je vais être gentil Kilian. Je vais descendre ton père, ça devra te faire plaisir dans le fond. Tout le monde sait qu'il a été assez lâche pour t'abandonner. Pour vous Hutchinson, mh... je vais être gentil. Je ne tire pas sur les femmes enceintes. Oui, les nouvelles arrivent vite. Je vais me contenter de tuer le papa, et non pas la maman avec. Et toi, Sydney ? Tu m'as souvent pris de haut. Je te descendrai bien, mais vois-tu, je pense que ça serait une trop grande délivrance pour toi. Je préférerai que tu vives avec toutes ses images atroces, jusqu'à la fin de tes jours. Ca sera bien plus pénible. Maintenant, casse-vous ! »
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyJeu 23 Fév - 19:12





if you're stubborn enough to keep going
i'm stupid enough to go with you


Je m'énervais progressivement, le stress et l'adrénaline prenant le pas sur mon esprit rationnel et, il fallait bien avouer, "adulte". Mais à l'heure actuelle, je n'avais rien de l'adulte. J'étais supposée prendre soin d'au moins ces deux là et de tout savoir gérer, au lieu de quoi je me retrouvais être en proie à un bouleversement émotionnel né de l'atmosphère macabre de la soirée, décuplé par la tornade hormonale qui me faisait réagir de manière inconsidérée pour un rien. Là, l'envie la plus pressante que j'avais c'était de fondre en larmes mais je me refusais une telle faiblesse malgré ce que mon corps avait à en penser. Même le haut-le-cœur qui me retournait l'estomac à percevoir dans l'air la moindre effluve de panique et de mort, je parvins à le contrôler et le retenir: je n'avais pas besoin de rendre le peu que j'avais avalé aujourd'hui devant mes deux accompagnants. Des coups de feu retentirent, des étudiants hurlèrent quelque part à proximité et de nouvelles galopades dans les couloirs se laissaient entendre... c'était un véritable cauchemar. Et alors que Sydney s'accrochait à moi comme si je représentais la seule chose capable de la garder rattachée à la vie, je passais mon bras autour de son cou et vint déposer un baiser dans ses cheveux tout en gardant sa tête contre ma joue, caressant doucement, tentant autant de la rassurer elle que persuader moi. Je n'étais pas en reste, parce que le fils Salaun vint poser sa main sur mon genou désormais crasseux d'avoir rampé, chuté et couru. Et il parla doucement, mettant de côté un désir qui le prenait de toute évidence aux entrailles afin de respecter sa clause du contrat... ou au moins, agir de manière suffisamment élégante pour ne pas laisser deux jeunes femmes seules face au danger ambiant.

Malgré tout, il ne nous fallu pas énormément pour nous décider de rebrousser chemin et tenter de retrouver Logan, même si je passais mon temps à imaginer que nous avions autant de chance de tomber sur lui du premier coup que de nous faire tirer dessus par l'un des fous furieux qui avaient pris d'assaut la salle des fêtes. Je ne préférais pas me demander pourquoi je suivais le mouvement, mais je devais avouer que l'idée de retrouver Logan ne me déplaisait pas tant que ça. Elle me rassurait, même, sans vouloir être rabat-joie. Mais lorsque notre chance tourna au bout d'un moment et que Sydney me plaqua dans un recoin,que Kilian ne s'ajoute à notre cocon et ne fasse écran, l'angoisse prit possession de mon regard. Un regard posé sur une étudiante morte, les yeux fixés sur moi, ouvert, un mince filet de sang s'échappant de sa bouche alors qu'elle ne voulait cesser de poser sur moi un regard presque accusateur. Merde, ce n'était qu'une gosse, quoi... La mère en moi fut prise d'empathie pour les parents dehors qui voyaient ce soir leur univers détruit et l'idée que je ne m'en sorte pas moi-même eut raison de l'adrénaline qui coulait dans mes veines, la remplaçant par un sentiment glacé et complètement paniqué.. Un peu comme s'il y avait eu cette digue dans mon esprit qui avait soudainement lâché et que la réalité des évènements m'emportait progressivement au loin. Pour la peine, Kilian plaqua sa main sur ma bouche à moi aussi, même s'il devait trouver étrange que mes joues soient soudainement plus humides des sillons de larmes qui y coulaient. Je n'avais pas besoin de le voir pour deviner qu'il crevait d'envie de me siffler un "chuuuut" bien empli d'importance. Même Sydney avait cessé tout mouvement, peut-être même de respirer, même si je venais à tenter de capturer sa main dans la mienne et de la serrer pour rappeler qu'elle n'était pas seule et que j'étais là. Kilian nous protégeait toujours, mais sa stature changea imperceptiblement. Comme si...

L'étudiant qui nous braquait chuta dans un cri de douleur, et il ne pouvait y avoir qu'une seule raison à ça. A cette pensée, mon coeur virevolta dans ma poitrine et la main de Kilian toujours pressée contre ma bouche devait probablement être la seule raison que je ne me sois pas encore projetée en avant pour faire comprendre à Logan ma manière de penser. Mais il ne lâchait pas prise... Je n'avais pas le temps de me demander pourquoi qu'un bruit unique, singulier et héraut de mauvaises nouvelles résonna à mon oreille. Une arme, de poing apparemment, devait probablement être braquée sur l'un de nous et le tireur était prêt à tirer. Avec la culasse préparée et la fenêtre d'éjection brièvement ouverte, laissant deviner qu'une balle était logée dans la chambre et n'attendait que de se loger dans l'un de nos crânes. Ce savoir me rendait malade, mais à fréquenter deux ex-militaires, on apprenait quelques petits trucs... La seule différence aujourd'hui étant que nous n'étions pas occupés à plaisanter ou discuter, et que l'arme ainsi chargée était dirigée vers des personnes à qui je tenais énormément... quelque chose n'allait décidément pas rond.

LOGAN – « Kilian, va-t-en avec les filles »

L'aimer pour ça. Ou le haïr pour cette décision. Je ne savais pas trop quoi en faire, mais si je parvenais à accrocher le regard de Kilian assez longtemps pour qu'il me comprenne, c'était pour lui faire comprendre deux choses: 1) je ne comptais pas bouger d'ici et 2) qu'il ferait bien d'aller mettre Sydney à l'abri. Je connaissais juste assez son père pour deviner les rouages qui fonctionnaient à plein régime dans sa caboche de mâle, et en même temps, l'angoisse qu'il ne parvenait pas totalement à me dissimuler. J'avais passé trop de temps à être l'expéditrice de cette peur infondée, suffisamment en tout cas pour être en mesure de la reconnaître chez les autres.

ETUDIANT – « ...je vais me contenter de tuer le papa, et non pas la maman avec... »

Je me vis incapable de retenir le "non!" fugace mais pourtant bien porté de voix alors que je passais devant Kilian, mains tendues vers l'être qui mettait en joue l'homme que je honnissais le plus il n'y avait pas un an. Mais dont je ne voulais pourtant pas assister à l'enterrement. Il m'avait fallu du temps pour dépasser la simple nécessité physique et me laisser petit à petit aller à faire confiance à un autre que mon ex. Logan était peut-être un con la plupart du temps, au moins au prémices de notre relation de guerre perpétuelle il y a quelques années, mais il avait su être là pour moi à sa manière et participer à ma reconstruction et il n'y avait absolument aucune raison pour laquelle je bougerais de là. A le laisser derrière. Il y avait tant de raisons qui me poussaient pourtant à vouloir fuir, mais la fuite n'avait jamais été une option. Pas avec le caractère que j'avais, en tout cas... Il restait plus qu'à la jouer fine et tout faire pour éviter de se prendre une balle...

COMPLICE – « Mais tu vas la fermer ta gueule !! »

L'étudiant que Logan avait mis hors d'état de nuire avait progressivement repris ses sens depuis le début de cette situation et ne devait pas nécessairement apprécier que je tente de calmer le jeune qui braquait mon homme. Et le coup de crosse de son fusil mitrailleur en plein abdomen, en plus de me couper le souffle, me laissait clairement comprendre que ma tentative n'était pas énormément bien reçue. Au sol, toussant et tentant de respirer à grandes goulées pour récupérer le souffle qui m'avait été coupé, je ne fus vaguement informée du brouhaha général qui m'entourait. Au moins jusqu'au moment où un nouveau coup de feu perça les airs et sembla figer l'atmosphère dans un calme surréaliste et qui ne me plaisait guère...








HJ:
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyVen 24 Fév - 20:02

Un bruit de cliquetis. En l'entendant, le coeur de Kilian fit un bond si fort dans sa poitrine qu'il pensa un moment qu'il allait jaillir sans prévenir de son torse. Il tâcha de rester le plus calme possible et tourna les yeux vers Sydney qui fixait quelque chose derrière le Sigma avec un air profondément paniqué. Un autre bruit de pas. Le jeune breton ferma brièvement les yeux, venant de comprendre ce qui se passait et sans doute ce qui allait inévitablement se passer. Ses mains quittèrent les bouches de Cheyenne et Sydney alors qu'il se tournait pour faire face à l'un des étudiants qui le pointait de son arme. Il ne put s'empêcher de déglutir en fixant à la fois l'arme et le regard de l'agresseur... Alors c'est comme ça que ça doit se terminer ? Comme tous les autres ? Dans une mare de sang au milieu d'un couloir macabre pour avoir voulu jouer les bons samaritains en protégeant deux femmes autant que possible ? Glorieux, y a pas à dire. "Je serai resté à Paris, si j'avais su..." murmura-t-il tout bas, entre ses dents serrées.
Soudain, quelqu'un d'autre rentra dans le champ de vision du trio. Si Kilian demeura immobile pour n'attirer aucun soupçon, idem pour Cheyenne, Sydney écarquilla les yeux brièvement lorsqu'il aperçut Logan avancer à pas de loup dans le dos de l'étudiant terroriste. Au moment où son coude percuta la tête du jeune homme, elle sursauta de surprise en agrippant de nouveau la main de Cheyenne alors que Kilian fermait les yeux en poussant un soupir, comme si l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus de lui venait de disparaître. La pression redescendit pourtant très peu de temps. "Logan, derrière toi !!" cria l'égyptienne en voyant arriver un autre élève armé également. Trop tard. Au moment où le jeune breton rouvrit les yeux, il vit son père menacé d'un canon déposé tout près sinon sur sa nuque.

Toutefois, au moment où il s'apprêtait à suivre l'idée silencieuse que lui livra Cheyenne d'un simple regard, appuyée en partie par l'ordre que leur donnait Logan, Kilian s'arrêta net. L'étudiant qui venait de parler le figea instantanément. Non pas lorsqu'il lui fit savoir que descendre le père Salaun lui ferait plaisir, c'était un banal discours de terroriste qui veut se donner un genre... mais plutôt lorsqu'il fut question d'une femme enceinte. De Cheyenne. D'un bébé. Ses yeux bleu azur se dirigèrent lentement sur le ventre de Cheyenne, sur le visage de la prof tourné en direction de Logan. Et lorsque le fils regarda le père, qu'il y vit une inquiétude grandissante ainsi qu'un malaise, tout fit sens dans sa tête. Les éléments auxquels il n'avait pas fait attention plus tôt dans la soirée martelèrent son esprit. Logan qui veillait à ce qu'aucun alcool ne soit dans le verre de la jeune femme, la main qu'il avait posé sur son ventre, leur baiser. "Tu m'as menti... encore..." lâcha-t-il d'une voix tremblante en fixant Salaun senior, le poing serré et le regard à la fois blessé et outré. Dans cette attitude, on pouvait clairement lire l'inutilité de quelques semaines de pénibles efforts de la part de Logan pour tenter "d'apprivoiser" son fils. Ce soir, il lui avait proposé une trêve pour son anniversaire et qu'est-ce qu'il récoltait en retour ? On le prenait encore pour un con. Si une ouverture pour une réconciliation avait été envisageable, elle venait clairement d'être refermée chez Kilian.
De son côté, Sydney était la seule disposée à suivre l'ordre de Logan, tant et si bien qu'elle voulut entraîner Cheyenne avec elle. Sans le moindre succès puisque la prof voulut intervenir pour empêcher l'agresseur d'en finir avec Logan : la blondinette ne put s'empêcher de crier en voyant Cheyenne se prendre un coup de crosse dans l'abdomen. Pas forcément violent, ce n'était que pour la repousser et l'empêcher d'approcher. Cependant, ce fut suffisant pour faire grimper l'inquiétude et la culpabilité de la Bêta qui recueillit son amie entre ses bras, le visage baigné par les larmes. "Mais pourquoi vous faites ça ?! Ils n'ont rien fait, ils n'ont rien à voir là-dedans ! C'est ma faute, c'est moi qui voulais qu'ils viennent ce soir..." termina-t-elle en serrant Cheyenne contre elle, autant pour l'apaiser que pour se rassurer elle-même.

Alors que la fashionista voulait entraîner son amie avec elle loin d'ici, apeurée par les paroles que l'étudiant avait tenu à son encontre et ne voulant pas avoir la vision d'un des derniers hommes en qui elle avait une confiance aveugle allongé sur le sol de la même façon qu'Ethan, Kilian resta totalement stoïque. "Vous savez quoi, les gars ? C'est vous qui avez raison." Les étudiants froncèrent les sourcils en entendant les paroles totalement assurées de la part du jeune breton. Sur son visage, il n'y avait plus rien d'autre que la haine et la sympathie pour ces terroristes. "Vous pourriez le buter. Là, maintenant. Mon seul regret, ce serait de ne pas pouvoir appuyer moi-même sur la détente." continua-t-il en fixant son paternel droit dans les yeux avec une rage contenue que les années passées à espérer pour rien avaient rendue plus terrifiante que jamais. Il ne s'arrêta pas d'avancer d'un pas lent en direction du breton et de l'étudiant qui le braquait pour les conforter dans l'idée qu'il se montrait plus que disposé à comprendre les idéaux, les motivations et les envies de ces jeunes mais également à les rejoindre si le coeur leur en disait. "Les trois, là, je les allongerai moi-même si je le pouvais. La blonde pour avoir voulu me caser une nouvelle fois avec ce connard, la brune pour avoir voulu en faire autant alors qu'elle porte sa progéniture... et lui, tout le monde sait déjà pourquoi." Horrifiée, Sydney regarda Kilian en se serrant encore plus - si c'était faisable - contre Cheyenne jusqu'à ce que Kilian se retrouve assez prêt de l'étudiant qui s'apprêtait à faire sauter la tête de Salaun senior. "Si j'avais su qu'un coup pareil se préparait, je vous aurait rejoint sans hésiter une seule fois... vous me laisseriez le descendre moi-même ?" leur demanda-t-il d'une voix plus sadique que jamais.
Progressivement, l'étudiant dégagea son doigt de la détente sans pour autant retirer le canon de la nuque de Logan. Et à cette vision, le Sigma réagit instantanément. Son père était ce qu'il était, un enfoiré intégral à qui il avait raison de ne plus vouloir donner sa confiance... mais lui reconnaissait deux choses : qu'il était un excellent acteur et qu'il lui avait parfaitement bien transmis ce talent. Quand il fut sûr qu'aucun coup ne pourrait être tiré, même par accident, le pied de Kilian décolla du sol pour venir frapper sèchement le poignet de l'étudiant qui braquait son paternel et qui s'apprêtait à lui donner l'arme pour qu'il l'abatte lui-même comme tout le monde sans exception l'avait cru. Il fallait dire que le Sigma s'était montré plus convaincant que jamais, à se demander s'il n'y avait pas une grande part de vérité dans ses propos. Le pistolet tomba sur le sol. Kilian profita de la surprise pour bousculer l'autre étudiant qui rencontra le mur sans véritable heurt. Le jeune homme saisit fermement son père par le col de la chemise avec force avant de l'entraîner avec le reste du groupe. "Allez, on court !! Personne ne s'arrête !!" cria-t-il pour les deux filles qui avaient vite démarré, Sydney embarquant Cheyenne dans sa fuite. Le temps que les deux tireurs se ressaisissent, ils pouvaient prendre un peu d'avance pour aller se cacher. Kilian n'avait pas voulu jouer les héros en essayant de les désarmer ou les neutraliser... le plus sûr, c'était de les occuper en les bernant pour ensuite tirer son père de ce mauvais pas et repartir avec tout le monde. En voyant son père tourner la tête derrière lui, il lui donna un coup de coude pendant leur course pour le rappeler à l'ordre. "Tu cours ! Maintenant on est tous les quatre, alors on reste ensemble !" lâcha Sydney. Personne ici ne voulait le laisser seul et il allait devoir s'y faire.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 2 EmptyDim 26 Fév - 19:02


kiss kiss bang bang - Page 2 Sanstitre1-5

Je n’arrivais pas à m’habituer à la vue de Cheyenne, les yeux rougis par les larmes, les joues humides de ce liquide incolore et salé. Et c’était pour lui éviter toute image bouleversante et tragique que je demandais à mon fils de quitter les lieux avec elle et Sydney. Je me faisais doucement à l’idée que c’était peut-être la fin pour moi. J’avais survécu à une décennie à l’armée de Terre, défiant la mort tous les jours. Et c’est maintenant que je ne vivais plus dans le danger, que j’allais crever comme un vulgaire pantin dont on veut se débarrasser. Un dénouement assez pathétique à mes yeux. Pourtant, on ne s’habitue jamais à l’idée de mourir. La peur est omniprésente, même quand on l’a fréquentée aussi longtemps. C’est ainsi que, même en gardant la tête haute, je me sentais défaillir. L’idée qu’on fasse sauter ma cervelle me donnait la nausée, si bien que mon front perlait. La situation, stressante, angoissante, avait rendu mes cheveux bruns quelque peu humides alors qu’une goutte de sueur glissait le long de ma tempe. Je déglutissais. Je devais me calmer pour ensuite pouvoir réfléchir convenablement. Ma respiration se fit donc uniquement par le nez, profondément, cherchant à réguler mon rythme cardiaque. Mes yeux se fermèrent, alors que mon agresseur dévoilait à mon fils tout ce qu’il pouvait ignorer, comme le fait que Cheyenne était enceinte de moi. Le regard de mon fils croisa le mien alors qu’il comprenait peu à peu tous les gestes protecteurs que j’avais eus envers la jeune femme. « Tu m'as menti... encore... » Je lisais clairement sur l’expression de son visage que je l’avais déçu, et que tous mes efforts pour recoller les morceaux avec lui se révélaient désormais inutiles. Mais je n’eus le temps de chercher à me défendre car Hutchinson, dans un élan de combat, se décida à s’élancer vers nous. Mes paupières s’ouvrirent avec rapidité. Non, non, non ! On venait de lui assener un coup avec la crosse d’une arme, en plein abdomen, avec une violence qui me fit moi-même défaillir. Cheyenne ! Le bébé ! Elle tomba sur le sol. Je sentis la haine grimper en moi, me rendant hystérique. « Sale enfoiré ! » On venait de m’immobiliser, et ce fut la raison pour laquelle je me débattais avec force. Il fallu que l’un des agresseurs relève ma tête en posant le canon de son arme sous mon menton pour que je daigne rester plus calme. Les dents serrées, je l’observais avec une fureur sans nom. Ce fut Sydney que s’occupa de Hutchinson, malgré le fait qu’elle vivait elle-même un véritable enfer. « Mais pourquoi vous faites ça ?! Ils n'ont rien fait, ils n'ont rien à voir là-dedans ! C'est ma faute, c'est moi qui voulais qu'ils viennent ce soir... » Mes yeux se posèrent sur la jeune blonde. J’aurai aimé la prendre dans mes bras pour la rassurer, mais je ne le pouvais pas.

Puis mon fils reprit la parole, tenant des propos afin de faire naître la surprise chez chacun. « Vous pourriez le buter. Là, maintenant. Mon seul regret, ce serait de ne pas pouvoir appuyer moi-même sur la détente. » Ma ride du lion s’accentua davantage alors que je fronçais les sourcils. Mes yeux ne quittèrent pas une seule seconde ceux de mon fils. Je comprenais parfaitement son jeu. Il allait faire semblant de vouloir s’allier avec les deux agresseurs, afin de tous nous tirer de là. Sa prestation étant d’ailleurs doublée par un véritable talent de comédien en dévoilant haine et sadisme. Pourquoi était-il aussi convaincant ? Pour deux raisons. La première étant qu’il avait également du talent pour la comédie. La seconde ? Il pensait en partie ses paroles. Sa haine envers moi était réelle, même si elle n’allait effectivement pas jusqu’à l’envie de me tuer. Cependant, je savais que si nous venions à nous en sortir sains et saufs, il ne souhaiterait plus me voir. Je venais de tout foutre en l’air, une fois de plus. Kilian s’avança vers moi alors que je restais le plus neutre possible. Je ne doutais pas de lui une seule seconde, contrairement aux filles et aux deux assaillants. Je me retrouvais encore une fois avec un canon pointé sur ma nuque alors que mon fils proposait d’appuyer sur la détente. Et le fait qu’ils tombent tous deux dans le panneau me fit prendre conscience que même si Kilian n’irait pas jusqu’au bout, notre relation et mon comportement seraient capables de justifier un tel acte. Et ça, c’était assez déstabilisant. Quoi qu’il en soit, je restais silencieux. Mes yeux se tournèrent vers Cheyenne. Nous étions deux dans cette histoire et pourtant, je me sentais particulièrement seul.

Puis tout alla très vite. Kilian profita de la naïveté des tireurs pour les désarmer avec quelques coups bien placés et rapides. Il ne fallait plus attendre. Nous prîmes tous les quatre la fuite dans les couloirs de l’université. Je tournais un instant la tête pour regarder en arrière et voir où les deux étudiants se trouvaient, avant que je ne me prenne un coup de coude. Mes sourcils se froncèrent alors que je tournais la tête vers mon fils. « On se retrouve dans la salle de visionnage de la bibliothèque, ils ne viendront pas nous chercher là-bas. » Je vis dans le regard de mon fils qu’il allait sérieusement péter un câble alors que je me la jouais encore en solitaire, comme on me l’avait toujours reproché sur le terrain quand j’étais soldat. J’entendais parfaitement les deux tireurs courir dans notre direction. J’en profitais pour prendre une autre route, différente de celle des deux femmes et de Kilian, en montant les escaliers avec plus de bruit que nécessaire avant de les attirer dans ma direction. Ils tombèrent dans le panneau alors que je les éloignais peu à peu. Au détour d’un couloir, j’entrais dans une salle alors que toutes les pièces étaient reliées à l’intérieur par une porte. Cette fois-ci, je faisais donc marche arrière avec une grand discrétion, dans les différentes salles de classe, avant de récupérer l’escalier et me diriger vers la bibliothèque afin de retrouver le petit groupe.

Quand j’entrais dans la pièce, mon regard se porta en tout premier lieu sur Cheyenne qui était assise contre le mur. Je m’élançais vers elle, avant de me laisser tomber à genoux. Le coup qu’elle avait reçu dans le ventre m’inquiétait fortement pour le bébé. « Comment te sens-tu ? » Mes mains se posèrent sur ses joues. « Il faut qu’on trouve un moyen de sortir de là, et qu’on file à l’hôpital. » Je me redressais et croisais le regard de Sydney. Mon bras se referma autour de ses épaules alors que je l’attirais contre moi afin de la consoler. C’est là que je tournais la tête vers mon fils. « On discutera plus tard. », lui lançais-je sur un ton quelque peu sévère. Je savais qu’il m’en voulait, mais ce n’était pas le moment de mettre les choses au clair. Notre priorité, c’était de sortir d’ici. « Quelle idée de faire des fenêtres condamnées ?! » En effet, aucune poignée de se trouvait dessus. Du double-vitrage. Mh… J’aurai volontiers cherché à les briser, mais il fallait éviter de se faire entendre.
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