the great escape
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kiss kiss bang bang

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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 3 EmptyVen 2 Mar - 5:38





if you're stubborn enough to keep going
i'm stupid enough to go with you


Tout le monde a ses limites. Cet instant d'estime où ils considèrent ne plus rien devoir au monde et s'enferme dans une bulle d'égocentrisme où rien n'importe autre qu'eux. Pour survivre... Parce que lorsque vint le moment, la survie individuelle reste encore un instinct que peu parviennent à surmonter. Si bien que dès l'instant où je m'écroulais au sol, victime du souffle coupé autant que de la surprise, mais surtout espérant ainsi afficher une certaine soumission à ses désirs qui le convaincrait de ne pas réitérer son agression, je devins égoïste. A la seconde où mes genoux touchèrent le carrelage du couloir, je me retrouvais déconnectée de tout le reste, un instinct de préservation et de panique innée m'étreignant aussitôt et me retenant de me concentrer sur quoi que ce soit d'autre que sur la crainte que tout le monde pouvait avoir. J'étais mère, allais l'être de nouveau et tout ce que j'avais trouvé à faire c'était venir me fourrer dans le pétrin avec les rares êtres que j'apprécie et avec qui j'allais probablement y rester. Je n'osais pas croiser le regard de qui que ce soit, Logan parce que je me doutais que mes dires n'avaient servi à rien et qu'il était à quelques instants de l'exécution, et Kilian, pour la manière un peu brusque avec laquelle il avait appris la nouvelle pour son père et moi. Il n'y avait que Sydney qui osa m'approcher, le visage ruisselant de larmes alors que je faisais tout pour ne pas céder à la panique moi-même. La prof dure à cuire disparaissait comme neige au soleil pour laisser resplendir la femme angoissée et craintive, vulnérable et sensible... je n'allais pas pleurer, mais rien n'empêchait mon gémissement étranglé de raisonner lorsque résonna -à ma plus grande horreur- la voix de Kilian encourageant nos agresseurs et poussant même jusqu'à demander d'obtenir l'arme. J'aurais pu m'interposer, vocalement au moins et tenter de playdoyer avec le jeune adulte en colère et tout faire pour qu'il ne fasse pas ça. Pour qu'il n'exécute pas son propre père, alors que l'intéressé affichait un calme olympien... Seigneur, qu'il était frustrant. Ne comprenait-il pas l'horreur de la chose ? Kilian avait-il donc perdu la tête jusqu'au bout ? Je me refusais à assister à la scène et noya mon visage dans l'épaule de l'égyptienne en attendant que vint le coup fatidique. C'était pire que dans les films. Là où il y a toujours quelques secondes de suspense avant l'exécution de la sentence; lorsque la scène est si haletante que l'on se retrouve sur le coin de nos sièges, captivé et refusant d'en manquer un instant... et bien, en vrai, ça craignait. Je pouvais trop imaginer les jeunes jubiler à l'idée de voir un petit nouveau se rebeller ainsi, j'entendis même des remarques encourageantes, un peu comme s'ils acceptaient Kilian dans leur bande tordue de désemparés de la vie et l'exhortaient à exiger rétribution pour tous les torts qu'on lui avait fait subir. "la brune pour avoir voulu en faire autant alors qu'elle porte sa progéniture... " Il est amusant de voir à quel points quelques mots, d'apparence anodins, peuvent être terriblement blessants et si on considérait le contexte, terrifiants en soi. Ceux que Kilian avait prononcé il y a quelques instants me trottaient encore en tête alors que le bruit d'une culasse décochée se faisait entendre. Je serrais Sydney un peu plus près, prête à sursauter lorsque le coup de feu retentirait... mais il ne vint jamais.

KILIAN – « Allez, on court !! Personne ne s'arrête !! »

Il me fallu quelques secondes pour comprendre ce que l'on attendait de moi et une bonne minute pour laisser l'instinct prendre le dessus. Courir ne nécessitait pas de réfléchir et entre vous et moi je n'étais pas réellement en mesure d'aligner deux mots. Le contact de Kilian alors qu'il m'agrippait le bras pour me pousser à accélérer me fit frémir d'incertitude, si on ne pouvait pas appeler ça un sursaut véritable. Par réflexe, je me serrais un peu plus de Sydney comme si je pouvais échapper à ce contact qui pour l'instant me perturbait: j'y avais cru. Du premier au dernier mot, je m'étais persuadée de l'inexcusable. J'étais convaincue qu'il allait mettre sa menace à exécution et le sadisme et la teinte de plaisir que j'avais pu déceler dans ses mots me poussaient à voir le jeune homme d'un autre oeil. Puis Logan... les Salaun avaient apparemment la comédie dans le sang. Lorsque les mots de Sydney me frappèrent au visage avec la vigueur d'une furie, je m'en retenais de ne pas rire nerveusement. Oh oui, Logan resterait avec nous, il n'était pas permis qu'il en soit autrem.... mais bien sûr, le talent d'acteur n'était pas la seule chose d'héréditaire. Le côté buté aussi, semblait prépondérant dans leur code génétique. Aussitôt dit aussitôt fait, Salaun senior se mit à trotter dans une direction opposée, forçant le vacarme qu'il faisait pour être sûr d'attirer à lui nos poursuivants. Mais quel con ! Se faire braquer une fois ne lui avait donc pas suffit ? Je m'étais retournée à moitié pour aller le chercher lorsque les deux autres m'agrippèrent et me forcèrent à continuer tout droit; au moins, il avait dit qu'il nous retrouverait. Il n'était pas en vadrouille je ne savais où dans le bâtiment, je pouvais trouver réconfort dans le fait qu'il revenait bientôt. A peine entrés dans la salle de visionnage, je trouvais un mur relativement éloigné de la porte principale et me laissait glisser tout du long jusqu'à finir assise sur le sol; je n'avais plus la force pour quoi que ce soit, j'avais juste besoin d'être seule quelques instants. L'adrénaline disparaissait de nouveau et avec elle disparaissant, d'autres émotions désagréables firent leur retour. L'angoisse. La panique. L'insécurité. Le sentiment irrationnel qu'éprouve une mère lorsque son seul désir est de retrouver ses enfants et de ne plus quitter leur chevet pendant des mois. La crainte instinctive lorsqu'on est conscient d'une situation de danger et que le doute se forme sans qu'aucune réponse ne soit disponible.

CHEYENNE – « Je n'en sais rien... »

Je détestais ce sentiment. Au moins, si je m'étais retrouvée enceinte de quelques mois de plus, j'aurais pu juger du risque selon la cadence de mouvement du bébé. J'aurais pu me rassurer à le sentir cogner ou au contraire, paniquer si ce n'était pas le cas... Mais là, je n'étais qu'aux premiers mois, dans cette période maudite où tout était possible. Hormis la main de fer qui m'étreignait le coeur, je n'avais aucune manière de deviner si le coup avait affecté le foetus. Seigneur, ce que j'avais pu être stupide...

LOGAN – « Il faut qu’on trouve un moyen de sortir de là, et qu’on file à l’hôpital.... »

Je ne voyais rien d'autre à faire que hocher la tête en signe d'approbation et le voir partager un peu du réconfort qu'il m'offrait avec Sydney, qui était à sa manière tout aussi secouée que moi. D'une manche, j'essuyais mes joues sur lesquelles de lourdes larmes avaient coulé. Logan grommela également quelque chose à Kilian et je ne pouvais toujours pas me résoudre à croiser le regard du jeune homme. Ce n'était pas honteux... ou peut-être si, à avoir pensé qu'il avait été prêt à .. Mais dans le fond, je ne le connaissais pas, lui ne me connaissait pas et si à ses yeux j'étais destinée qu'à n'être que "l'autre femme", autant que je l'assume. Levant soudainement les yeux vers lui alors que son père étudiait le périmètre, je soutins son regard l'espace d'un instant, avant de rabaisser les yeux. Non par soumission, mais par lassitude et parce que je n'avais aucunement l'intention de m'engager dans un concours de qui tueras-l'autre-du-regard-le-plus-longtemps. Non. Logan m'en tira toute envie lorsqu'il se mit à maudire l'être qui avait bien pu installer des fenêtres condamnées. Je lui fis remarquer que c'était le même système que dans les hôpitaux, même si je n'étais pas sûre de savoir si c'était pour les mêmes raisons... de toute manière, nous n'étions jamais qu'au second. Mais je le laissais se défouler "en silence" sur le pauvre carreau de fenêtre tout en me hissant debout et m'avancer précautionneusement vers le bureau principal de la pièce. Celui du responsable, de toute évidence... Après un peu de fouille dans le bazar qui ornait le tiroir central du meuble, je trouvais enfin le fruit de mes durs labeurs: un set de clés argentées et nettement polie, comme neuves, signe qu'elle n'étaient jamais utilisées.

CHEYENNE – « Dans le coin est de la bibliothèque, il y a une porte condamnée, à moitié dissimulée par une étagère remplie de livres traitant d'art oriental. Cela aurait dû être une voix d'accès alternative en cas d'incendie mais le projet a été abandonné. L'escalier extérieur est là, on le voit en nous garant sur le parking des professeurs, mais jamais personne n'a vraiment conscience de cet accès puisqu'il a été abandonné depuis si longtemps... On le voit, mais on n'y pense pas. Même moi il a fallu que je vienne jusqu'ici pour me souvenir de son existence, alors je doute que ces jeunes soient au courant... mais je ne peux le garantir. Les fenêtres sont peut-être condamnées ici, mais je pense pas qu'elles le soient également là bas... »

J'avais passé suffisamment de temps dans cette bibliothèque pour pouvoir en connaître le moindre recoin; que cela fut pour préparer un oratoire ou bien simplement me ressourcer, je devais probablement avoir passé plus de temps dans cette section de l'université que les trois autres réunis.

CHEYENNE – « Je ne suis pas sûre qu'il faille qu'on sorte, en revanche »

Aussi tentante qu'était la possibilité de recouvrer la liberté et de m'éloigner de ce cauchemar vivant, la crainte de voir se répéter la scène du face à face restait trop réelle et me paralysait d'esprit et de corps. Mais bientôt, le choix ne s'offrit même plus, lorsqu'un vacarme ahurissant secoua la section du bâtiment dans lequel nous nous trouvions...

Quoi encore ?!

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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 3 EmptyDim 4 Mar - 20:37

Un parricide. Kilian préférait ne pas se mentir à lui-même : pendant toutes ces années et même maintenant, la haine qu'il éprouvait à l'égard de son géniteur avait été si forte que cette idée lui avait maintes fois traversé l'esprit, mais sans doute pas au point d'aller jusqu'à l'accomplir. Pourtant, il avait réalisé que s'il le voulait, son talent de comédien pouvait lui faire obtenir à peu près tout ce qui lui passerait par la tête à condition de savoir l'utiliser avec la même maîtrise et sur les bons interlocuteurs. Ce soir, s'il l'avait véritablement voulu, il aurait pu descendre Logan Salaun. Cette pensée le laissa songeur pendant qu'ils courraient avant qu'il n'entende la voix de Sydney ramener le paternel à l'ordre alors que l'égyptienne courrait en tenant Cheyenne avec elle autant pour l'aider que pour se rassurer elle-même. En voyant Logan s'éloigner, la Bêta voulut commencer à taper une crise mais elle fut bien vite avortée par le Sigma qui la poussa dans le dos pour l'inciter à courir sans s'arrêter. D'ailleurs, il remarqua à cet instant qu'elle était extrêmement rapide pour une femme juchée sur des talons aiguilles de plus d'une quinzaine de centimètres... impressionnant, il faut le dire. Quoiqu'il en soit, même si cette idée lui déplaisait, Kilian ne put empêcher son père de vouloir la jouer en solo. Une fois de plus. A croire qu'il n'y avait que comme ça qu'il arrivait à raisonner. Un soupir franchement énervé traversa la paroi des lèvres du fils Salaun avant que le trio se retrouve seul à courir. "Où ça ?!" lança Sydney avec un air légèrement paniqué. Ah oui, n'oublions pas que pour une jeune femme de sa trempe, la bibliothèque peut être considérée comme une sorte de territoire hostile, un pays lointain et exotique où une ethnie appelée "étudiants" lit des ouvrages qui poussent sur des rayons et des étagères en bois. Irrécupérable, la Sydney.

Le trio se retrouva donc dans la salle de visionnage, Sydney ne lâchant pas Cheyenne d'une semelle. Visiblement très inquiète pour son amie, l'égyptienne lui tenait la main en se collant à elle dans le fol espoir de lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule. De son côté, Kilian s'était assis légèrement plus en retrait des filles : le poing serré et collé sur sa bouche dans une attitude profondément refermée, inutile de préciser que le toucher reviendrait à provoquer un fauve affamé. Quitte à passer pour l'égoïste et l'insensible de service, il se fichait totalement de connaître l'état de la prof et plus particulièrement de la chose qui se trouvait dans son ventre. Non pas qu'il aille jusqu'à souhaiter qu'elle souffre ou qu'elle ait perdu ce bébé mais il n'accordait tout simplement pas d'importance au sort de ce foetus. Et cet état d'esprit ne fit que s'empirer avec l'arrivée en catastrophe du responsable de l'existence de ce parasite.
Sydney fronça un peu les sourcils et se laissa aller à l'étreinte que lui offrit Logan quelques instants bien qu'elle fut peu de choses en comparaison du capharnaüm émotionnel qui régnait dans sa tête. Peur, inquiétude, tristesse, culpabilité, regrets, douleur... Et si elle ne revoyait plus Max ? Si elle le rendait définitivement orphelin pour avoir insisté dans une entreprise stupide de rapprochement entre père et fils Salaun ? Si elle ne revoyait pas Dominic non plus ? Où était-il en ce moment, avait-il participé à cette fête ? Au final, toutes les bonnes intentions qu'elle avait eu en compagnie de Cheyenne s'étaient soldées par un lamentable échec. Pire encore : à cause de ses idées farfelues, elle allait peut-être conduire à l'extinction du bébé de la jeune femme et de Logan. Il ne lui pardonnerait pas, elle non plus. Voilà à peu près un maigre aperçu de ce qui tournait sans arrêt dans l'esprit de la Bêta.

Lorsque Logan tourna la tête vers lui, Kilian lui adressa un regard si meurtrier qu'un des actuels tireurs en aurait abandonné ses armes pour s'enfuir à toute vitesse. S'il avait eu le pouvoir de massacrer quelqu'un par la pensée, le père Salaun serait déjà face contre terre, sans vie. De plus, le poing qu'il avait collé contre sa bouche s'était mis à trembler très légèrement, animé d'une furieuse envie d'aller terminer sa course dans la figure de l'ancien militaire. "Y a rien à dire, de toutes manières." lâcha-t-il sur un ton glacial avant de tourner la tête ailleurs. Non, il n'y avait plus rien à ajouter, Kilian avait d'ores et déjà pris sa décision. Il lui avait laissé sa chance, il avait même été jusqu'à faire une trêve pour cette soirée malgré ce qui se produisait actuellement. En vivant depuis peu sous le même toit que lui, en retapant tout son appartement, il avait senti qu'il pouvait éventuellement accepter de baisser sa garde pour tenter quelque chose qui pourrait s'approcher de la réconciliation... et pendant tout ce temps, Logan lui avait encore menti. Encore et toujours. Et qu'est-ce qu'il lui proposait pour se rattraper ? En discuter après ? Après, ça veut dire trop tard, Salaun. T'as eu ta chance, tu t'es foutu de ma gueule, fin de l'histoire. Kilian en avait plus qu'assez qu'on lui demande sans arrêt d'être celui qui doit faire l'effort de comprendre : jusqu'à preuve du contraire, il n'avait pas fauté, ce n'était pas à lui d'avoir à faire la moindre concession. C'est pour les mêmes raisons qu'il s'était tiré en France à l'arrivée de Logan et là, dans l'immédiat, l'idée de s'enfuir à nouveau semblait plus que séduisante. En à peine quelques semaines, le prof de théâtre avait anéanti les quelques bonnes résolutions qui avaient animé son fils malgré le comportement parfois abrupt de celui-ci. Tout ce qu'il voulait, désormais, c'était se tirer de ce guêpier et rayer définitivement Logan Salaun des personnes à qui il pouvait adresser ne serait-ce qu'un mot. Lui, Cheyenne et Sydney. D'ailleurs, la prof enceinte voulut chercher à croiser son regard... Bad move. Il le soutint sans hésiter avec tant d'agressivité et de méchanceté pure qu'elle se résigna à lâcher l'affaire.

Sydney se releva un peu en se dégageant doucement de l'étreinte de Logan et suivit docilement Cheyenne. De toutes manières, quitte à passer pour un pot de colle, elle ne lâcherait pas la prof' d'une semelle. En la voyant sortir des clefs du bureau, un air soulagé et intéressé s'afficha enfin sur son visage : elle ne savait pas ce que ces clefs ouvraient mais déjà, des clefs, ça ouvre des portes ! Et des portes, ça mène vers la sortie ! La fashionista écarquilla les yeux en regardant Logan : une sortie alternative. Kilian se releva à son tour en écoutant ce que la prof avait à dire. Effectivement, même s'il passait énormément dans la bibliothèque et en particulier dans la section artistique, il n'avait jamais fait attention à cette porte. "Vous, vous devez sortir. Si on peut faire évacuer quelques élèves qui sont dans les parages sans éveiller les soupçons des tireurs, je m'en charge." Pas le temps d'écouter ne serait-ce qu'une protestation de la part de son père ou de quelqu'un d'autre : le Sigma avait déjà prouvé qu'il s'en sortait très bien tout seul. Logan pouvait à son tour se charger des filles, il passait la main. En prime, vu l'état d'énervement dans lequel il se sentait en présence de son paternel, l'idée de recroiser les tireurs lui paraissait presque plus apaisante. Kilian disparut rapidement de la pièce, laissant son père dans l'obligation de protéger les deux filles au cas où.
Alors que le trio s'avançait dans la bibliothèque avec précaution pour être sûr de ne pas attirer les éventuels tireurs s'il y en avait, Sydney grimaça : ses talons aiguilles faisaient beaucoup trop de bruit. D'ordinaire, elle a-do-rait enquiquiner les documentalistes en faisant allègrement claquer ses talons dans ce temple du silence, mais là il en allait de leur survie. Elle les retira donc, devenant d'un coup bien plus silencieuse mais aussi bien plus petite. La belle suivit les deux profs jusqu'à se retrouver devant la fameuse étagère. "Il va falloir pousser..." Le regard émeraude de la jeune femme se posa sur le meuble. Ca allait forcément faire du bruit.

D'ailleurs, le bruit qui s'était répercuté dans le bâtiment, Kilian commençait à en avoir la source. Des armes beaucoup plus lourdes avaient été sorties par les tireurs qui s'avançaient en direction du réfectoire à en juger par les bruits de cavalcade. Sur le chemin, il stoppa ceux qu'il pouvait pour leur dire de se rendre avec discrétion à la bibliothèque pour sortir. Néanmoins, son petit doigt lui disait que cette histoire allait se régler un peu plus vite que prévu : il entendait des sirènes de police et d'ambulance à l'extérieur. Quelqu'un avait réussi à appeler les secours ? Ou bien les tireurs avaient été assez fous pour le faire eux-mêmes ? Quoiqu'il en soit, les forces de l'ordre n'allaient certainement pas tarder à débarquer pour régler cette histoire.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 3 EmptyMar 6 Mar - 14:25


kiss kiss bang bang - Page 3 Sanstitre1-5

Oui, quelle idée d’installer des fenêtres qui ne peuvent s’ouvrir ? Certains disent qu’elles sont sécurisées, qu’elles évitent que tel ou tel élève ne se suicide. Mais entre nous, si l’envie leur prend, il existe bien des façons de se retirer la mort. Devait-on à partir de là exclure tous les couteaux de la cafétéria ? Ca me paraît tellement absurde de voir ça quand on sait qu’on laisse entrer n’importe qui, même armé jusqu’aux dents. Mais une chose est sûre, à présent, des détecteurs de métaux seront mis en place, comme il a été fait dans les établissements scolaires ayant connu une fusillade menée par des élèves. Oui, j’en venais vraiment à maudire les américains des Etats-Unis, eux et leur amour pour les armes. Pour avoir été soldat, pour avoir pris conscience du pouvoir destructeur d’une arme à feu, je ne comprends pas pourquoi on en vend comme des petits pains. Pour pouvoir protéger sa famille ? Qu’on soit logique. Si personne n’avait d’arme, il ne servirait à rien de devoir se protéger. Si les américains sont si doués pour arrêter des mexicains à la frontière, ils devraient pouvoir stopper des trafics d’armes éventuels. Bientôt, on pourra même acheter une bombe nucléaire dans un centre commercial, non ? Si ça venait à être le cas, une chose est sûre, la fin du monde sera proche. Et forcément, je me trouvais dans l’une des villes américaines les plus dangereuses. Entre les gangs et la faille San Andreas, je ne comprenais pas comment on pouvait vouloir s’installer ici. Très souvent, on entend aux informations que telle ou telle personne s’est faite descendre en pleine rue. Un bon père de famille qui s’est malheureusement trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais je m’estimais heureux pour ne pas me trouver dans la partie la plus ‘‘chaude’’, comme tout mon entourage. Soyons optimistes, de plus en plus d’Etats américains refusent le port d’arme sans permis. Et c’est en pensant à tout ceci, les sourcils froncés et les dents aussi serrées que mes poings, que je faisais les quatre-cent pas dans la pièce, cherchant en même temps une façon de sortir. « S’ils savaient la chance qu’ils ont ces petits connards… », murmurais-je pour moi-même. Chercher des problèmes où il n’y en a pas. Qu’ils viennent en cours à contrecœur, qu’ils soient victimes de moqueries, oui, ça doit être dur à vivre. Mais faut-il tout régler par une telle violence ? Assassiner des innocents ? Je ne leur trouvais à présent aucune excuse et je ne me surprenais même pas à penser qu’ils méritaient chacun de se faire longuement torturer avant qu’on leur ôte la vie. Et si je pouvais m’en charger, je n’hésiterai pas une seule seconde et ce, même si je m’étais juré de ne plus jamais être l’auteur d’un meurtre.

Soudain, j’entendis quelqu’un se lever du côté de Cheyenne. Je tournais donc la tête et vis cette dernière s’approcher d’un tiroir qu’elle ouvrit. Mes sourcils se froncèrent. Que cherchait-elle ? C’est là qu’elle nous expliqua qu’il y avait dans la bibliothèque une porte condamnée dont elle venait de trouver les clefs. Une porte belle et bien présente à laquelle on ne prêtait jamais attention. Une porte qui serait capable de nous mener à la sortie. D’un coup, mes yeux s’écarquillèrent. Oui, j’ai déjà vu cette porte en me garant sur le parking réservé aux enseignants. Pourtant, elle n’avait jamais retenu mon regard. Je passais pas mal de temps dans la bibliothèque, mais cela n’avait pas percuté dans mon esprit. Je ne fus néanmoins pas étonné que Cheyenne, elle, s’en soit intéressée. « Je ne suis pas sûre qu'il faille qu'on sorte, en revanche » Mes lèvres se pincèrent. Je déposais ma main sur l’épaule de Cheyenne. « Tout ira bien maintenant que tu nous as trouvé une issue de secours. » Je tentais un vague sourire avant de déposer mon index sous son menton afin de lui faire relever la tête. Puis un vacarme résonna…

« Vous, vous devez sortir. Si on peut faire évacuer quelques élèves qui sont dans les parages sans éveiller les soupçons des tireurs, je m'en charge. » Mes sourcils se froncèrent à nouveau. Je n’eus même pas le temps de l’intercepter pour lui interdire de partir de cette pièce qu’il avait déjà disparu. Je fis un pas vers la porte avant de m’arrêter. Je ne pouvais pas laisser Cheyenne et Sydney ici, sans protection, alors que la sortie ne se trouvait plus loin du tout. Je me retournais vers elles en grognant. « Mais putain… de qui il peut tenir pour se la jouer en solitaire comme ça ?! De sa mère, j’en suis sûr… », maugréais-je. Bon, il était temps de s’avancer vers la partie Est de la bibliothèque. En chemin, Sydney retira ses talons aiguilles pour éviter de faire du bruit. Je tournais la tête vers Cheyenne et fis la navette entre ses yeux et ses chaussures pour qu’elle fasse de même. Si nous pouvions éviter ne nous faire repérer aussi bêtement… Au bout de peu de temps, nous arrivâmes dans la fameuse pièce et je laissais un soupir de soulagement s’échapper de mes lèvres fines. Puis je posais mes yeux sur l’étagère. Imposante. Mais j’arriverai à la bouger avec un peu d’aide de la part des filles. « Mettez-vous de ce côté-là, et pousser. Si on le fait doucement, ça ne devrait pas faire trop de bruit. » Je me plaçais à l’autre extrémité afin de pouvoir tirer l’étagère vers moi. Et effectivement, nous y arrivâmes. Mes yeux se posèrent sur la porte que nous venions de dégager alors que quelques étudiants venaient dans la bibliothèque, un brin d’espoir sur les yeux. « Faites moins de bruits. », murmurais-je alors que je laissais Cheyenne ouvrir la porte. D’ailleurs, quand ce fut fait, nous pûmes entendre avec beaucoup plus d’aisance les sirènes des forces de l’ordre et des pompiers. Je me plaçais devant les filles. « Maintenant que vous pouvez sortir, faites le. Je vais aller chercher Kilian, et on file à l’hôpital. » Je ressentais beaucoup de soulagement à l’idée qu’au moins Cheyenne et Sydney étaient sorties d’affaires. Je déposais un bref baiser sur les lèvres de chacune avec une petite moue amusée. « A tout de suite. » Puis je tournais les talons pour faire le chemin inverse. Trouver Kilian ne fut pas une mince affaire. Cependant, je le trouvais au bout de quelques temps. Je l’attrapais vivement par le poignet. « C’est bon, maintenant, on se tire d’ici. », lui avouais-je à voix basse. Il avait déjà prévenu pas mal d’étudiants. Et comme il opposait, sans grande surprise, une résistance, je lui adressais un regard assassin. J’étais prêt à user de ma force pour le traîner jusqu’à la sortie s’il le fallait.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 3 EmptyMar 6 Mar - 21:38





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Mon mouvement restait incertain lorsque je me déplaçais vers le bureau pour y chiper les clés, il resta indécis lorsque je venais à m'avancer vers la porte que j'avais indiqué à mes compagnons. Ce n'était pas autant une douleur physique, le genre à me pousser à boiter ou à avancer pliée en deux... Non. Juste une gêne. Les muscles abdominaux qui accusaient toujours le choc dont ils avaient été victimes; je préférais l'ignorer même si le léger vertige qui s'empara de moi alors que je soulevais un pied après l'autre, m'appuyant sur Sydney pour garder l'équilibre, ne passa pas inaperçu aux yeux de cette dernière. Je lui souris, lui avouait avoir juste manqué d'équilibre, que ce n'était rien d'autre que le stress jouant sur mon abilité physique à tenir sur mes deux pieds. J'amenuisais les choses et dans le fond, ce n'était pas qu'un tissu de mensonges. Mais aussitôt dit aussitôt fait, je me retrouvais à un niveau moindre, perdant en prestance et avec un sentiment croissant de vulnérabilité maintenant que je venais stupidement à me comparer avec l'armoire à glace qu'était Logan. Un instinct me poussa à avancer vers lui, mais la main de Sydney vissée à la mienne me retint en arrière, ne me laissant que l'écoute de mon compagnon alors qu'il ordonnait la marche à suivre pour déplacer le meuble. Déplacez-vous, poussez, allez-y molo, tout autant d'instructions qui traversèrent mon esprit endolori, de plus en plus rattrapé par la fatigue morale et physique. J'étais épuisée, je voulais sortir, je ne risquais pas de revenir dans cette zone de l'université de sitôt, si on admettait que l'ouverture que j'avais entraperçu ne menait pas sur un cul de sac... Parce que si tel était le cas, je nous avais concentré sur un guet apens et j'étais bonne à être jugée pour avoir participé à leur perte. L'étagère bougea, et mes partenaires de fuite se mirent de côté en attendant que je m'avance pour déverrouiller la porte; chose qui, à mon plus grand soulagement, fut rapidement chose faite. Des étudiants nous avaient entretemps rejoint et je ne pus m'empêcher de scanner leurs visages comme dans la hantise de découvrir parmi eux un loup dans la bergerie. Idée stupide, nous en convenions...

LOGAN – « Maintenant que vous pouvez sortir, faites le. Je vais aller chercher Kilian, et on file à l’hôpital. A tout de suite... »

Un rapide baiser plus tard, à Sydney comme à moi, sous le regard effaré de quelques jeunes, il disparut à son tour en me laissant seul maître à bord... ou plutôt, dernière adulte destinée à au moins guider ce petit groupe en sureté. Enfin, adulte et étudiante, puisque Sydney semblait décidée à rester à mes côtés, quoi qu'il en coûte, alors que je ne désirais rien de plus que l'avancée de mes nouveaux protégés: l'appel de la sécurité était un puissant motivateur et imaginer ce cauchemar terminé suffit pour mener mon petit groupe le long de cette issue de secours qui n'avait finalement jamais été homologuée mais qui ce soir allait servir son but premier.

CHEYENNE – « Cassandra... Emmanuel... Vas-y, Sydney, je te rejoins tout de suite. »

Au moins, il n'allait pas être dit que je n'aurais pas tenté, alors que je restais à attendre quelques secondes de plus dans l'embrasure de la porte, espérant voir apparaître les silhouettes des Salaun. Mais ma camarade fut la voix de raison que je refusais de suivre chez moi et me tira doucement vers la sortie en me faisant doucement sortir de léthargie; évidemment, c'était elle qui avait raison. De toute manière, un bruit de pas rapide se fit entendre, signe que soit mon attente s'avérerait inutile puisque les garçons arrivaient, soit qu'il était préférable que je me mette hors de tir puisqu'il s'agissait d'un des fous furieux... dans tous les cas, l'insistance de Sydney (et sa rapidité respective dans sa hâte à se mettre à l'abri) m'incita à avancer et à courir, encourageant les étudiants avançant devant moi à aller plus vite, toujours plus rapidement, vers ces véhicules officiels qui ce soir avaient tous les traits de véritables bénédictions.

dix minutes plus tard

J'étais installée dans une ambulance dont la porte arrière avait été gardée ouverte le temps. Je trouvais ma position à demi allongée complètement inutile, et une peur primale au fond de moi me rendait rebelle face à de telles intentions: j'étais parfaitement en mesure de me tenir assise. Mais apparemment, ma perte de force soudaine alors que nous atteignons la ligne de front des autorités en place inquiéta suffisamment mon entourage pour que l'on juge utile cet état. Je trouvais cette idée stupide et de là où je m'étais finalement assise, protégée d'une couverture et examinée par un ambulancier auquel je ne prêtais aucune attention, je ne faisais que tendre le cou vers l'extérieur, espérant qu'une silhouette familière viendrait rejoindre le cocon d'ambulances et de premiers soins vers lequel les survivants étaient automatiquement dirigés. Sydney avait partagé mon véhicule, apparemment rien ne semblait vouloir l'éloigner de moi, mais ce n'était pas elle que mon regard recherchait à cet instant précis. J'avais croisé des silhouettes familières et finalement pleuré le soulagement d'en retrouver en vie. Une équipe d'intervention avait pris route vers notre point d'extraction et si les coups de feu avaient été réguliers au début, ils étaient de plus en plus rares maintenant. Signe sans doute que le cauchemar touchait véritablement à sa fin. Mais aussi soulagée que je retrouve Edward, ou quelques étudiants parmi les rescapés, je cherchais toujours. Les Salaun n'avaient toujours pas reparu et malgré les simagrées de l'EMT pour m'emmener de suite à l'hôpital, il me fallait le voir, le retrouver, le savoir en sécurité avant de me laisser aller aux exigences du secouriste. J'étais légèrement blessée aux pieds là où j'avais couru sur du dur sans avoir pour autant remis mes chaussures. L'important était la fuite, pas le confort et si je n'avais rien ressenti pendant un temps, la légère douleur lancinante que je ressentais à présent était la seule et unique raison pour laquelle je n'étais pas actuellement au cœur de l'action, dehors, occupée à parcourir l'espace dans l'espoir de retrouver celui que je cherchais. J'espérais un sauf retour à Kilian également, mais... ce n'était clairement pas pareil. Je n'allais jamais être en mesure de l'attirer à moi dans une embrassade noyée de soulagement, chose que je fis une fois que Logan eut apparu et se soit approché de nous. Kilian, je l'aperçu de loin et si le savoir de le voir en vie me suffisait, il n'était de toute évidence pas d'humeur à se laisser porter par un trop plein d'émotions. Je le voyais s'éloigner, à l'insu de tous, et non sans avoir apparemment eu un désaccord avec un secouriste...

CHEYENNE – « Rappelez-moi de ne plus jamais me rendre à une soirée »

Je tenais à la fois Logan et Sydney contre moi, murmurant dans le cou de l'un alors que je passais ma main dans les cheveux de l'autre... leur présence me rassurait, me soulageait et d'une certaine façon, sonna le glas de cette soirée maudite. Il ne manquait plus que tenir mes enfants contre moi pour que je me sente entière, mais au vu de l'agitation qu'il y avait dehors, j'osais presque espérer que la baby sitter avait eu le bon sens de ne pas les amener sur place.

CHEYENNE – « Il faut que je contacte Isabelle, il faut que j... »

Quelqu'un, j'ignorais qui, parla et une autre voix répondit. Quelqu'un d'autre enfin -ou était-ce la même personne- me poussa à m'allonger et annonça que nous allions nous rendre à l'hôpital maintenant et que tout serait fait. Je me refusais à lâcher la main de Sydney.. je m'agitais dès que la silhouette de Logan quittait mon champs de vision et je trouvais ahurissant que l'on estime que moi, je devais subir le trajet couchée alors que les deux étaient parfaitement contents d'être assis, Logan continuant de murmurer doucement pour nous réconforter toutes les deux. Quelques mots furent échangés entre lui et l'ambulancier et mon regard darda immédiatement vers Sydney, les yeux à la fois inquiets et interrogatifs, refusant qu'elle ne parte ou qu'elle disparaisse à son tour; Logan fut clair, lui: soit l'ambulancier nous conduisait tous les trois à l'hôpital le plus proche, soit il allait nous emmener toutes les deux lui même et laisser les professionnels en plan. Son attitude me fit doucement rire et cela attira l'attention de mes comparses...

CHEYENNE – « Merci d'être là »

De pas être mort. Merci de ne pas avoir disparu. Merci d'être revenu. Merci de m'avoir tenu la main. Merci de m'avoir soutenue. Merci de me soutenir... Il y avait tant de raison qui pouvait s'appliquer à l'un, à l'autre, ou aux deux. Mais je n'eus le temps de m'y attarder, parce que mes yeux se firent de plus en plus lourd et il sembla falloir que Logan rassure Sydney et l'ambulancier... même si de ce dernier point, je n'en étais plus réellement sûre de rien.
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MessageSujet: Re: kiss kiss bang bang kiss kiss bang bang - Page 3 EmptyMer 7 Mar - 6:20

Dans les couloirs, Kilian faisait signe aux quelques étudiants qu'il croisait qu'ils pouvaient se diriger vers l'issue de la bibliothèque mais à en juger par les sirènes et les voix familières des policiers dans les hauts-parleurs, les autres issues ne tarderaient pas à être dégagées. Rien qu'à cette idée, un soupir de soulagement avait franchi la muraille de ses lèvres : ils n'étaient peut-être pas encore sortis, mais la pression commençait enfin tout doucement à redescendre. Il se tourna et fronça les sourcils en voyant arriver son paternel dans sa direction. Génial, lui qui était en train de se détendre, voilà que la crispation de sa nuque revenait à la charge. Ca et une furieuse envie de faire voler son poing dans la figure de son paternel, mais passons. "Laisses-moi juste deux minutes, le temps de..." En sentant la pression qu'il effectuait sur son poignet, le Sigma s'interrompit et fit tomber son regard sur ce contact physique. A la manière d'un félin agacé et sur le point de sortir les griffes, ses yeux se plissèrent très légèrement. Son poignet prisonnier se referma sur celui de Logan de manière à l'attirer près de lui dans un geste sec et brutal : le père avait de la force, c'est vrai, mais le fils était loin d'en manquer. Surtout lorsque l'adrénaline de la haine joue un rôle aussi prépondérant. Son front tout près du sien, il le jaugea avec une agressivité peu commune. "Tu ferais bien de me lâcher. Maintenant." Une menace ? Non, plutôt un simple avertissement. A en juger par son attitude, son front quasiment collé au sien, Kilian n'attendait qu'une seule chose : oublier que l'homme en face de lui, c'est son père, pour pouvoir le cogner à outrance jusqu'à s'en faire saigner les poings. Plus que jamais, il se sentait trahi, bafoué, laissé pour compte et au vu des progrès qu'il avait consenti à faire ces dernières semaines, leur relation s'annonçait désormais plus catastrophique que jamais. De quoi faire presque regretter à Logan que cet étudiant ne lui ai pas troué la nuque par balle comme il aurait pu le faire. D'une sorte d'accord tacite et silencieux, le père et le fils se lâchèrent mutuellement et Kilian emprunta à son tour le chemin vers la sortie. Logan restait légèrement en retrait, sans doute pour veiller à ce qu'il ne fasse pas demi-tour dans son dos pour s'enfuir. Il devait penser ça en connaissance de cause, c'était une spécialité familiale, de toute évidence.

Dans l'ambulance avec Cheyenne, le regard de Sydney commençait à se faire de plus en plus fuyant. Dans un sens, le soulagement était colossal. Ils étaient en vie. Elle était sortie de ce cauchemar avec eux. Elle allait revoir Max, Dominic. Rentrer chez elle. S'éloigner le plus longtemps possible de cette université de malheur. Ne lâchant plus la main de Cheyenne, elle l'observait avec inquiétude, ses pertes d'équilibre l'inquiétaient, de même que le temps d'attente qu'elle jugea trop long pour que les Salaun reviennent. Enfin, quand les deux femmes les virent arriver, elles serrèrent Logan contre elles. Sydney se blottit contre son torse puissant, l'une des places les plus sécurisées au monde d'après ses critères draconiens. Cependant, ses yeux émeraude se déposèrent sur Kilian qui observait la scène en retrait et son soulagement fut de courte durée.

Blessé et écoeuré par cette proximité entre Hutchinson et son père, idem pour Khelos, l'impression d'avoir été un pion entre les mains de ces deux femmes et le désagréable constat de s'être inquiété pour un homme qui continuait à lui mentir tout en étant si proche de parfaites étrangères aux yeux du Sigma... ces sensations firent grimper à nouveau son énervement en flèche. Il les regarda tous les trois encore une poignée de secondes puis tourna les talons pour se rendre en direction du parking d'un pas rapide. L'ambulancier en charge de Cheyenne l'arrêta d'un appel. "Monsieur, vous les accompagnez ? - Non, on n'est pas ensemble." Clairement, l'étudiant cherchait à s'exclure de ce groupe qui, à ses yeux, lui avait causé suffisamment de tort pour les cinq prochaines années. D'un simple regard, il dissuada son père d'avoir ne serait-ce que l'audace d'insister : ils n'étaient plus à l'intérieur de Berkeley, Logan n'avait plus à lui dicter sa conduite. Puis qu'il aille donc s'occuper de sa dinde en cloque avec la potiche écervelée sur talons hauts, cela lui fera des vacances. Il voulut s'éloigner mais l'ambulancier eut l'impudence d'insister en déposant une main qui se voulait rassurante sur son épaule. "Si vous le désirez, une cellule psychologique a..." L'artiste fit volte-face et attrapa violemment l'urgentiste par le col de sa blouse blanche, le dos collé à son véhicule par la force du jeune homme. L'ambulance en trembla par le choc ainsi provoqué. "J'en ai rien à battre de ta foutue cellule, alors fous-moi la paix !!" L'ambulancier hocha docilement la tête, de peur d'être le souffre-douleur de Kilian. Celui-ci consentit à le lâcher sèchement puis il s'en alla enfin sans un mot ni un regard pour Cheyenne, Logan ou Sydney. Qu'ils se débrouillent sans lui, il n'accordait aucune importance à ce parasite ventral qu'ils appelaient "bébé". Une fois dans sa voiture, il marqua un temps d'arrêt en poussant un profond soupir, les larmes aux yeux. Des larmes de tristesse ? De colère ? Nerveuses ? Il n'en savait rien. Rageusement, il passa sa main sur ses yeux, mit le contact et démarra en trombe pour rejoindre l'appartement.

Aux paroles de Cheyenne, la fashionista déposa un baiser sur sa joue et monta en compagnie de Logan dans l'ambulance. Assise dans un coin, elle les observa main dans la main, partageant un regard assez tendre, Logan se voulant protecteur et rassurant. Bien vite, Sydney détourna la tête pour regarder ailleurs alors que le véhicule les emmenait en direction de l'hôpital... si jamais il était arrivé quoique ce soit au bébé, elle ne se le pardonnerait jamais. Et on aura beau lui prouver qu'elle n'était pas responsable, personne ne lui ôtera cette culpabilité. Au passage, elle avait même vu James sortir sur un brancard, cette vision lui avait serré le coeur. En reniflant, la blonde ne fit même pas attention au fait qu'elle essuie ses quelques larmes sur la blouse de l'ambulancier qui se trouvait près d'elle, contraint de jouer les mouchoirs ambulants. Restait à prier pour que cette consultation ne soit pas aussi terrible que les trois protagonistes pouvaient le craindre...

Sujet Terminé
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