Viktoria lui reprochait de n’avoir rien compris à leur discussion de la veille. Dans un sens elle avait raison. Mais dans un autre elle avait bien tord. Contrairement à ce qu’elle semblait penser, il l’avait bien écouté. La Sampi lui avoua qu’elle ne savait pas si ce qu’il lui disait était vrai ou faux. Pacey baissa ses yeux humides vers le drap de son lit médicalisé. Il ravala difficilement sa salive. Une boule s’était formée dans sa gorge. Les aveux avaient un goût bien amer. Mais tout cela renforça l’opinion que l’enseignant avait envers celle qui était à présent son ex petite amie. Ayant encore du mal à y croire, il ferma douloureusement les yeux en secouant légèrement la tête. Non ce n’était pas possible. Elle n’était pas entrain de faire subir ça à lui. Certes il avait fait une bêtise, mais il ne méritait décidément pas ce châtiment si atroce pouvait il être.

Pacey : " – Depuis notre rupture tu crois sans cesse que je te mens. Peut être même finalement penses tu que je t’ai toujours menti. Sais tu ce que ça peut me faire à l’intérieur de t’entendre me dire ça ? La réponse est non. Bien entendu. Et contrairement à ce que tu penses, tu m’as bien fait comprendre que tu n’avais plus aucune confiance en moi. Je trouve ta réaction surdimensionnée. Tu me fais payer pour toutes les souffrances que ton ex petit ami t’a fait subir. Comme si finalement tu n’étais toujours pas guérie de lui. D’après ce que tu m’avais dit de lui, il n’avait jamais cessé de te mentir et de te tromper. Oui je t’ai menti c’est vrai. Mais contrairement à ce type, je ne l’avais fait qu’une seule et unique fois. Et c’était lors de notre rupture. Pourquoi ? Parce qu’on m’avait forcé à rompre avec toi et que si je t’avais di la vérité, je… En fait je ne sais pas ce qu’il se serait passé. Tout ce que je voulais était que tu sois malgré tout heureuse. Que tu puisses continuer tranquillement tes études pour devenir une de ces futures actrices qu’Hollywood s’arracherait pour avoir. Certes je n’ai pas fait le choix concernant notre couple. Mais pour ta carrière si. Et cela quoique tu dises ou penses. Mais bon à quoi cela sert il que je tente de t’expliquer encore et toujours le pourquoi du comment ? Tu ne me crois pas… “

Il haussa brièvement les épaules en jetant un coup d’œil vers la fenêtre. Dehors la météo était maussade. L’hiver était bel et bien là. L’atmosphère était glaciale. Tout comme celui qui se forgeait dans la chambre de l’hôpital.

Pacey : " – Mis à part ce jour là, j’ai toujours été honnête et sincère envers toi Viktoria. Mais bien sûr tu ne me crois pas. Parce que tu n’as plus aucune confiance envers moi. Parce qu’au fond de toi c’est lui que tu aimes. C’est lui que tu as toujours aimé n’est ce pas ? Tu ne l’as jamais oublié. Le pire est que tu ne t’en rends même pas compte. Tu crois m’aimer moi parce que tu te voiles la face. Tu as voulu l’oublier mais tu n’y arrives pas. Nos chemins se sont croisés et j’ai été pour toi la cinquième roue du carrosse. Admets le Viktoria. Je t’en supplie ouvres les yeux sur toi même et tes propres sentiments. Tu n’as jamais réellement été amoureuse de moi. Tu l’as cru parce que tu voulais à tout prix oublier Mikael. Mais tu n’y aies jamais arrivée. Très vite dans notre relation je suis tombé fol amoureux de toi. Peut être même que je ressentais déjà des sentiments pour toi la première fois qu’on s’était embrassé. En y réfléchissant ce n’était pas peut être mais sûr sinon je n’aurai jamais osé faire ça. Avant toi je n’avais jamais réellement embrassé une femme. “

Pacey détourna à nouveau son regard. Les joues empourprées, il pleurait silencieusement. Il avait honte de ce qu’il venait de dévoiler à l’étudiante. Jamais il ne lui avait dit que son premier baiser était en réalité celui qu’il avait échangé avec elle dans son bureau la première fois.

Pacey : " – Je ne te parlerai plus des sentiments que j’éprouve pour toi. Parce que l’autre nuit tu me l’avais demandé. Mais aussi parce que ça fait trop mal de se rendre compte qu’ils n’ont jamais été réellement partagés. J’espère que tu n’excuseras un jour d’avoir cru que nous étions à nouveau ensemble. Après la nuit que nous avions passée et l’amour que nous avons fait malgré notre conservation, je… J’ai décidément trop espéré. “

Il hésita quelques instants.

Pacey : " – Pourrons nous être un jour amis ? Si tu ne peux m’offrir que ton amitié, alors je l’accepterai volontiers. Je n’ai pas envie de te perdre complètement. Il me faudra du temps mais j’apprendrai à ne me contenter que de ça. Tu n’es pas obligée de me répondre maintenant. Si tu veux revenir me rendre visite, tu pourras. Ma porte te restera toujours grande ouverte. “

Et son cœur aussi mais ça il s’obtint de le dire. Ne voulant pas paraitre plus désespéré qu’il ne l’était jamais…

J’ignore quand tu vas lire cette lettre, surement à ton réveil. Peut-être jamais que sais-je. Mais voilà, je t’écris pareil. Car je n’arrive pas a m’exprimé normalement. Entre ce que ma tête pense et ce que mon cœur ressent, ma bouche parle autrement. Alors voilà, je me suis dis pourquoi pas t’écrire une lettre. Je ne sais même pas si, à la fin, je vais te la laisser. Mais j’ai besoin de le faire. Alors je le fais. Désolé pour les taches de cafés, je tremble comme une feuille et je viens de me bruler la langue. Foutu Starbuck. Enfin, voilà. Je risque de délirer dans ses quelques pages, pardonne moi d’avance.

Tout d’abord, je sais, il est lundi soir. Je ne suis pas revenu hier, ni ce matin. Je ne peux pas nier que ce que tu m’as dit m’a fait horriblement mal. Mais je ne peux pas t’en vouloir. Car je l’ai mérité. J’ai été dure à ton endroit. Autant en t’obligeant d’aller à l’hôpital que par mes mots. J’ai mal, mais je le mérite. Je crois que je te fais subir le seul moyen de défense que j’ai. On dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Et c’est un peu ainsi que je me suis comporté envers toi dimanche. A trop avoir peur de me faire attaquer, j’ai fini par te faire subir le même sort. Je suis désolée. Dimanche soir, je n’arrivais simplement à retourner à l’hôpital. C’était au delà de mes forces. J’ai pris du temps pour réfléchir, trop réfléchir. Je suis allé en cours ce matin, alors je ne pouvais pas aller te voir et j’ai eu ma pratique pour mon audition. Car oui, je vais aller la passer malgré tout. Tu m’as permis d’effleurer du bout des doigts un rêve que je possède depuis des années. Je t’en serai reconnaissante pour toujours. Et je travail fort tu sais. Tu serais fier. J’aurais voulu que tu entendes la chanson que je vais faire, mais je ne me sentais pas assez prête et bon, tu ne m’as jamais vu jouer alors j’étais intimidée. Je ne voulais pas te montrer avant que ce soit parfait. Car pour toi, c’est ce que j’ai toujours voulu être, parfaite. Être ta première petite amie était pour moi un honneur et je voulais te faire gouter au bonheur d’être en couple comme si tu le connaissais depuis toujours. Enfin, finalement, je réalise que je ne serai jamais parfaite pour mon audition et je n’ai pas été parfaite lors de notre couple. J’ai fait des tas de gaffes. Même si j’ai été patiente et douce, je crois que ce n’était pas assez pour nous. J’essai de trouver ce que j’ai fais de mal, ce que tu as fait de mal. Et je n’arrive pas à t’en vouloir pour toutes tes gaffes. Même tes crises d’angoisses qui me demandait tant d’énergie et qui me blessais de pas tes doutes constants, je n’arrive juste pas a t’en vouloir. Car au fond de cette histoire, tu as raison. Tout est de ma faute. Je n’arriverai pas à te dire comment j’en suis venu a cette constatation, car je ne le sais pas. J’en ai juste la plus grande et profonde conviction.

Je m’excuse.

Je ne te dis pas ca de vive voix, car je n’y arrive pas, comme je te l’ai écrit. Mais aussi, car je n’ai pas le courage de te revoir et qu’on s’engueule, qu’on se blesse et qu’on pleure encore. Je crois qu’on a besoin de recul. Mais d’un vrai. En me parlant de Mikael, oui, ca ma mis à mon plus bas et encore, je t’écris ces mots et j’ai le cœur qui se sert à en faire mal. Mais parce que je ne sais pas à quel point tes mots étaient vrais. Nous savions en commençant notre relation que nous essayons d’oublier nos ex. Toi l’ex de ton père, moi Mikael. Mais que tu crois que mes sentiments n’ont pas évolué, même en un moi, me bouleverse amplement. Car ce connard, je l’ai rapidement banni de mon cœur pour t’y faire entrer. Mas maintenant, il y a un doute dans mon cœur. Une putain de doute. Et ce doute me terrifie. Je ne serais pas capable de me confronter encore une fois à nous sans me poser la question; jusqu’où j’ai réellement oublié Mikael. Et présentement je ne peut pas te répondre. Ce pourquoi, j’ai besoin de recul, d’espace. Je ne peux pas te revoir. Pas pour les prochains jours, voir semaine. Mais sache que si jamais tu te vois en difficulté, ma porte te sera toujours ouverte.

Je suis désoler d’avoir de la difficulté à te faire confiance, j’ai exagéré mes propos. Je sais que tu m’aime. Ton regard me le cri et me transperce l’âme comme jamais.Je suis pas si idiote tu sais Mais je refuse de retourner dans une relation où j’aurai marre des tes crises et où tu douterais de mon amour. Je crois qu’avant de se remettre ensemble, il faudra se retrouver. Chacun. Et séparément. On sait nos sentiments envers l’autre. Il faut arrêter de se le dire. Il ne faut plus coucher ensemble. Et il faut apprendre à battre les démons de notre passé si on veut un avenir ensemble.

Dans le sac, je t’ai mis quelques trucs pour passer le temps. Il y a des livres, des revues et un mot croisé. J’avais un vieux ipod dans lequel j’ai mis certaines chansons que je sais que tu aimes. Et toute la discographie de Dave Matthews Band. C’est mon groupe préféré, leur chanson a toujours été un phare dans ma vie. Quelque chose d’apaisant et de profond. J’espère que tu y retrouveras les mêmes sensations si tu les écoutes. La peluche panda, c’est une des miennes. Pour que tu te rappelle que même si je ne suis pas là physiquement, moralement je suis avec toi. Et si jamais tu as peur ou tu te sens stressé, prend le dans tes bras. Et lorsque tu seras parti de l’hôpital, garde-le. En souvenir de ce qui s’est passé. Pour te rappeler mes paroles; je r-e-f-u-s-e que tu te laisse mourir. Je sais que tu n’as pas confiance en toi, mais moi j’ai confiance. Bat toi Pacey. Je t’en supplie.

Au fond de l’enveloppe, tu y trouveras une clé. Quand je suis allée à ton appartement pour chercher tes livres préférés, j’ai eu une mauvaise surprise. Pendant que l’on était partit, il y a eu un bris d’eau et bon, tout ton appart a été inondé. J’ai réussi à sauver tes vêtements, quelques livres et la bague qu’il y avait sur ta table de chevet. Tu l’as gardé… Malgré tes dettes…. Ca m’a fait tout un choc, crois moi. Enfin… J’ai même éclaté en sanglot. Enfin. Je suis allé parler a ton proprio. Engueulade à part, tu n’avais plus d’appartement. Je refusais que tu sois une seconde de plus dans cet appartement qui t’a rendu tellement malade et qui, j’en suis certaine, est la cause de ton hospitalisation. J’ai récupéré tout ce que j’ai pus et hier j’ai passé l’après midi a te chercher un appartement. Après tout, tu n’en avais plus et tu n’es pas en état de te retrouver à la rue. Je tiens trop à toi pour que pareil sort t’arrive. Bref, longue histoire courte, en soirée j’ai trouvé un appartement, deux chambre, une grande cuisine un magnifique salon et une salle de bain. Tu pourras te faire un local pour tes tournages dans la pièce vide. Et j’ai réussis à marchander avec le propriétaire et le locataire qui partait; tu es meublé en entier. Le locataire qui partait ne voulait plus ses meubles et électroménagers, alors bon, j’ai tout eu pour une somme ridicule. J’ai fais un entente avec le propriétaire, il es au courant de ta situation financière et crois moi, le loyer est assez raisonnable pour que, dès que tu te trouve un emploi ou que tu sois sur l’assistance sociale, tu soit apte à payer, le câble et l’internet y est même compris dans le prix! Pacey, je veux que tu sois bien et que tu t’occupes de toi. Que tu pense à toi et pas à l’argent. Je veux le bonheur pour toi, et la paix… Et pour t’éviter un fardeau, j’ai payé les trois premiers mois de loyer. Tu trouveras en annexe le contrat du loyer, l’adresse et tout ce qui va avec. Toutes les boites sauvée son déjà dans le loyer. Ne t’en fais pas, ton portable et tes films sont sauf.

Je dois te laisser, mon poignet fait mal, j’ai terminé mon café depuis trop longtemps pour rester au Starbuck une seconde de plus et je m’en vais te porter tout ça à ta chambre. L’heure qu’il est, tu dois dormir.

J’espère sincèrement que ceci n’est pas une lettre d’adieu,
mais sache que je ne regrette aucun des moments passé à tes cotés. Je vais essayer de me retrouver, me guérir et aller mieux. Choisi de le faire ou non de ton coté.

Avec tout mon amour,
Viktoria