La déposition prenait maintenant forme, Arizona ne disait rien, Payson parlait doucement mais surement. Lorsqu’elles se retrouvèrent seules, les deux jeunes femmes parlèrent d’Eirik et Arizona apprit alors que sa sœur lui avait dit, qu’elle lui avait tout révélé sur cette fameuse nuit. Ce n’était pas trop tôt car cela faisait un petit moment que cela c’était passé et le fait que certaines personnes proches d’Eirik ou de Payson le sache, donnait une atmosphère assez mauvaise quand tout le monde se retrouvait ensemble. C’était donc un soulagement pour Arizona, la jeune australienne n’aurait pas à revivre une nouvelle fois un repas comme le dernier qu’elle avait passé avec Eirik, Callum et elle même. La jolie blonde lui demanda alors comment il avait pris la nouvelle, comment il avait réagi, des questions assez banales mais qui intéressaient Arizona car cela voudrait surement tout dire sur l’avenir de leur couple. En effet, parfois, un viol peu chambouler un couple en plus de chambouler une personne. Aussi, la relation entre les deux meilleurs amis risquait d’en prendre un coup. Payson ne l’avait pas dit à Callum non mais il avait été dans le camion de pompier qui l’avait conduit à l’hôpital pour des examens après l’acte alors il l’avait su et elle lui avait demandé de se taire. Pendant des semaines il avait dû avoir le cul entre deux chaises et cela n’avait pas dû être agréable pour lui car il n’avait voulu blesser personne mais au final Eirik pourrait penser qu’il avait pris le parti de sa petite amie en ne disant rien. Ce n’était pas simple, pas simple du tout comme situation et Arizona était contente d’être extérieure à cela. « Oui enfin la culpabilité n’efface rien! Et puis cela aurait très bien pu t’arriver alors qu’il aurait été à côté de toi ! Quand des gars ont quelque chose dans la tête ce n’est pas vraiment possible de leur enlever, ils parviennent toujours à leur fin ! Au final il ne faut pas qu’il se culpabilise ça ne sert à rien, ça ne t’apporte rien à toi ni à lui à part de la souffrance. Pour ce qui est de Callum… Si il comprend qu’il le savait il risque d’y avoir des bulles dans l’air car il ne va surement pas comprendre pourquoi son meilleur ami le savait et ne lui a pas dit ! Il ne fera pas la distinction entre le fait qu’il l’ait appris par la force des choses et pas parce que tu as voulu lui dire et il lui en voudra surement un peu ! Mais si il est intelligent ce que je ne doute pas il comprend bien !» Arizona tentait d’être optimiste pour ne pas que Payson déprime alors qu’elle venait de se soulager d’un poids, elle n’avait pas besoin d’avoir la culpabilité d’Eirik sur le dos, ni même les nerfs de Callum, ni même la fin de leur amitié ce qui était possible si les deux jeunes gens ne parvenaient pas à comprendre leur position dans cette affaire. Les deux jeunes femmes parlèrent ensuite de Miami et de leur mère Arizona pensait qu’elle ne devait plus vraiment tarder à leur dire car la grand-mère leur dirait si elle avait vu quelque chose de louche. Sauf qu’Arizona n’avait pas pensé que Payson avait un argument de choc, si elle disait quelque chose sur elle, alors elle la planterait pour la ligne Chanel et elle devrait se retourner vers son autre petite fille, l’australienne et elle ne l’aimait pas du tout alors elle ne le ferait pas. « Prend ton temps et tu sais que je serais là quand tu voudras leur dire si tu veux que je te soutienne et que je rassure maman sur ton état actuel!» Leur mère s’inquiéterait et poserait des tas de questions, des questions auxquelles la demoiselle n’aurait peut être pas envie de répondre alors ce serait là que Arizona rentrerait en jeu, elle devait bien servir à quelque chose parfois. « Pour la Nany comme tu dis! J’espère bien pour elle qu’elle dira rien et pour toi aussi car si elle dit quelque chose et que tu la plantes c’est moi qui me retrouverait à devoir passer des semaines avec elle pour faire des photos et voir ma tête placarder de partout après, et on va dire que ce n’est pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout mon truc ! » Elle rigolait, elle la menaçait gentiment pour détendre l’atmosphère qui était lourde au possible dans ce commissariat et surtout dans cette salle. La déposition se termina assez rapidement après cette petite coupure où les jeunes femmes s’étaient confiées l’une à l’autre. Elles sortirent du commissariat et après avoir enlacé le policier qui avait pris les portraits robots des agresseurs, Payson lui avoua avec légèreté le trouver pas mal. Décidément sa sœur parviendrait à la faire rire dans toutes les situations. « Oui pas mal ma foi mais bon toi tu n’as pas le droit de regarder! Et je ne pense pas qu’il te prenne juste pour une femme violée je crois plutôt qu’il te regarde juste comme une femme vu ses yeux. » Elle l’avait toujours en face d’elle et il ne la regardait pas avec pitié mais bien comme un homme qui regarde une femme qu’elle se soit faite violée ou pas. Après tout ce n’était pas marquée sur sa tête et s’il ne l’avait pas su peut être aurait il pu se retourner sur elle même si elle n’était pas libre. Les deux jeunes femmes se dirigèrent ensuite vers la voiture de Payson garée un peu plus loin pour aller manger une glace et finir par faire les magasins. Elle l’appela alors par son nom de famille, le nom de famille complet ce qui lui fit bizarre surtout venant de sa sœur mais cela lui fit plaisir. Elle lui dit aussi que cela faisait très plaisir à leur mère ce qui était le but recherché mais aussi le but avait été de ne plus avoir l’étiquette de son père trop collée à elle en ne portant que son nom de famille. « Trop d’honneur que tu trouves que j’ai bien fait, c’est vrai qu’avant de le faire je ne t’ai même pas demandé si ça ne te dérangeait pas ! Par contre si la grand-mère avait été contre ça ne m’aurait pas empêché de le faire hein ! De toute façon que je m’appelle pierre, paul, jacques, spencer, ou chanel elle ne m’aime pas et ça ne risque pas de changer ! » Ca s’était clair, pour elle, elle était toujours la fille de ce Spencer qui lui avait enlevé sa fille et qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs en la battant continuellement, il avait été aussi celui qui lui avait fait avoir une cassure avec sa fille, alors partant de là, elle ne l’aimait pas même si elle n’était pas son père ! Enfin, les choses avaient le temps de changer même si c’était fort peu probable. Arizona pleine d’entrain, monta dans la voiture de sa sœur, sans aucune peur, elle n’avait pas eu son permis dans une pochette surprise. « En avant chauffeur! Direction le centre commercial et surtout la glace!!! J’ai une faim de loup !»