the great escape
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p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞

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MessageSujet: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyMer 12 Oct - 21:34

SPIDER COCHON & PIKACHU you're lucky to be so sure. «.There's a handwritten note pressed in the door of her screened in porch and I am sailing away recalling that day miles from shore. She was still wearing white and Robin's egg blue, her grandmother's dress, when I left early this year, how I wound up here is anyone's guess. When the new sites grow old and I start to feel cold I'll sail home again.» sky sailing • brielle;; it's like the wind. I can't... see it, but I feel it. ♥
TP de physique-chimie, troisième année. Un mois et demi que j'écumais les cours à la recherche d'une quelconque source d'inspiration, mais rien. Tous les cours étaient à mes yeux une série de rabâchage et de détails insignifiants, un amas de savoir dont tous le monde se foutait au final. A la réflexion, l'école de nos jours était triste, plus personne ne se passionnait pour rien et si tant est que l'ont se prenne d'affection pour un domaine en particulier, le corps enseignant se débrouillait pour nous en dégouter. Mais que né-ni, aucun moustachu à robe blanche, prof de science infuse en physique-chimie et autre sorcellerie grotesque n'aurait raison de mon amour pour les cours. J'étais un extra-terrestre parmi le commun des mortels et le gouffre entre moi et les autres ne faisaient que de se creuser un peu plus à chaque pas que je faisais dans mes cours universitaire. Gouffre que je prenais soins de creuser aussi lorsqu'il s'agissait de ma vie sociale, pour preuve, ma camarade de travaux pratiques, qui au départ me regardait avec des yeux ronds, me contemplait désormais avec un regard que j'aurais pu jurer avide de haine et de colère. Apparemment elle était la meilleure de notre classe avant que je n'arrive et à la tête qu'elle me fit lorsque j’osai lui prodiguer conseil sur sa façon de tenir son tube à essai, j'en conclus qu'elle me vouerait à partir d'aujourd'hui et ce jusqu'à l'éternité, une haine sans merci. Je m'ennuyais ferme dans cette salle de classe, étouffée par l'ambiance, prise aux pièges entre quatre mur et un bureau de surcroit, je ruminais une fois encore sur mon bien triste sort. Aventurière affirmée, j'étais désormais obligée de passer mes journées derrières des bureaux, dans des salles de cours. La mer à boire, pas une petite flaque d'eau, l'océan pacifique. Quitte à gaspiller un temps précieux, j'aurais mieux fait de perdre le mien dans une salle de musique à essayer d'apprendre à jouer de la guitare ou quelque chose d'inutile dans ce genre-là, plutôt qu'à faire semblant d'apprendre des choses que je connais déjà comme le fond de ma poche. Je dévisageais discrètement l'ensemble des étudiants, chacun avait sa petite particularité, je m'amusais à dépeindre chacun d'eux comme j'examinais les travaux de mon père, les données. A la réflexion, j'étais quasiment certaine de pouvoir reconnaître tous les étudiants de la salle si jamais ont retrouvais leurs ossements enfouis six pieds sous terre dans quelques milliers d'années. Et ma chère voisine, de type caucasien, le nez qui part de travers, caractéristique d'une malchanceuse chronique, tout de noir vêtu signifiant ainsi un penchant pour le style gothique et donc un mal être et une once de rébellion vivace quant à notre société actuelle, tout un personnage dont j'examinais avec minutie chacun des gestes. De là où elle venait, du moins vu la forme de son visage, ses traits et la couleur de sa peau, son peuple se prosternait et idolâtrait les chauves souris albinos. Apparemment elle non, vu l'ensemble noir assorti à des bottes compensées noir aussi. Tiens, j'ai trouvé d'où viens la once de rébellion. Mes prunelles se dirigèrent vers les tubes à essais qu'elle tenait du bout des doigts, elle version un liquide transparent dans une solution aqueuse, mauvaise idée. « Fais pas ça tu vas... » Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que la dite voisine démontrait par A + B que j'avais raison depuis le début, tenir son tube à essai, chapitre 1, cours de secondaire. Chapitre qui lui aurait servi à ne pas verser le tube entier, mais une petite goutte, si tant est que ce ne soit pas deux explosifs qu'elle tienne en main. Je levais les yeux au ciel, soufflait sur l'infime nuage de poussière formé autour de notre plan de travail et par la même occasion, renchérissait. « … faire exploser le tube. » Le tube, la salle, on était plus à ça prêt maintenant. Je me sentais comme l'un des camarades d'Harry Potter, celui qui fait tout exploser dès qu'il ose un mouvement brusque avec sa baguette, ou que sais-je. Même pas capable de retenir le nom d'un personnage qui pourtant m'avait marqué, j'étais dépassée depuis bien longtemps par les uses et coutumes de ma propre génération, un ovni parmi les civilisés, mais bizarrement je le vivais plutôt pas mal, après tout n'étais-je pas un puits sans fond de science à côté d'un ramassis de babouin à la recherche d'un tronc sur lequel se gratter ? C'est bien ce que je pensais. Quoi qu'à l'instant présent, j'étais celle qui avait une tête de babouin, le visage barbouillé d'une espèce de cendre noir, les cheveux ébouriffé, j'adoptais désormais un look « sorti de cheminée après ramonage à la main ». Heureusement, le professeur mit fin à l'agonie en décrétant le cours terminé, je rangeais rapidement mes affaires, tenant tout de même trois quatre livres dans l'étreinte de mes bras et déguerpissait sec, histoire de n'avoir affaire ni à ma voisine, ni à mes camarades de classe. Le plus loin d'eux je me trouvais, le mieux je me portais. Je filais le plus rapidement possible de cet enfer de sociabilité et fonçait tête baissée dans le couloir bondé, essayant d'effacer de mon visage le désastreux TP que nous venions de faire d'un revers de manche maladroit.

Maladroit, comme moi. Au détour d'un couloir, pressée de quitter ces murs mais surtout ne plus avoir à faire à tous ce monde qui me collait et m'adressait des regards inquiets, je fonçais tête baissé dans une immense silhouette, masculine pour l'occasion et lâchait mes livres sur le carrelage Berkeléen. « Oh pardon ! Désolée je ne regardais pas où j'allais, déjà que d'habitude je ne suis pas très attentive, du moins en dehors des cours, sinon en cours, là ça n'as rien a voir, je suis plutôt sérieuse, je le jure. Cette université est une vraie jungle, enfin c'est une métaphore, la jungle est pire en réalité, je me souviens de cette fois où j'ai croisé la route d'un léopard … […] … et finalement notre guide à finit avec un bout d'os de chameaux planté dans le coude, c'était vraiment... » Pätati et patata ! J'étais au comble de la nervosité, trop occupée à ramasser mes livres tombés au sol, dont un carrément sur la chaussure de la personne que je venais de bousculer par mégarde, je n'osais même pas lever le regard vers mon malheureux voisin de couloirs. Ma voix tremblait presque, j'avais l'impression que j'allais faire un arrêt cardiaque tellement la pression que je m'auto-infligeais devenait insoutenable. L'espace de quelques secondes, une fois tous mes livres ramassés et tenu bien en place dans l'étau de mes bras, je fixais d'un regard vide le sol. Je réalisais qu'à présent, je venais de foncer dans quelqu'un et que la moindre des politesses étaient de le regarder en face lorsque je lui parlais, surtout avec le bon récit on ne peut plus épique que je venais de débiter, mais en plus que j'avais le visage couvert de saleté, les manches aussi par la même occasion. Conclusion, j'étais loin de présentable et m'apprêtait à effrayer l'un des étudiants de l'Université, à mon plus grand désespoir. C'est dans ces moments-là que l'ont se rend compte que l'ont est tous l'étranger de quelqu'un. Autant j'avais l'habitude de voir des noirs de balader nu avec une peau de bête en guise de cache sexe, autant une personne normalement constitué vêtu de fringues, tout ce qu'il y a de plus normal, j'en avais l'estomac noué. Je levais les yeux timidement vers mon probable plus gros échec social universitaire. Pessimiste à outrance ? Absolument. « Oh c'est toi ! Peter ! » D'un regard quelque peu apeuré, je lui adressais finalement un sourire. Oh Peter, à l'instant même, je ne pouvais mieux tomber. Parfois j'avais l'impression d'être claustrophobe, mais pas des lieux clos, claustrophobe des personnes, agoraphobe comme ont dit, la peur de la foule, alors qu'il n'en était rien, je pouvais être entourée d'une tribu africaine dansant leurs cultures autour de moi que cela ne me perturberait pas, mais ici, tout était différents, les gens étaient différents, la culture aussi. L'Amérique cultivait l'art du « chacun pour sa pomme » et de plus belle, toutes les personnes que je côtoyais avait mon âge et se pensait trop bien pour faire attention à la nana qui débarque du bout du monde. De fait, Peter était un peu mon point d'accalmie parmi la tempête qu'était l'interclasse, il méritait au moins un joli sourire, surtout après le monologue que je venais de me faire sans même m'en rendre compte. Et le fait que je lui sois rentré dedans. Et le fait qu'un de mes livres ne soit tombé sur ses pieds. Mine de rien, j'étais très heureuse de le revoir, très heureuse mais surtout très rassurée lorsque je constata que ce n'était pas un inconnu, que dis-je, un voyou, un brigand, que sais-je ! Que je venais de bousculer. Peter avait un physique, un sourire, une voix, un regard, rassurant. Peut-être pour cela qu'avec lui tout était différent, en y pensant, il avait quelque chose de différent qui me poussait à lui parler, comme cette fois-là à l'hôpital, le coup du sol et compagnie. Pour lui je passais outre toutes mes pseudos règles anti-sociales, terrains dangereux mais pourtant tellement excitant ! « Navrée pour la collision et navrée pour le monologue, j'ai tendance à m'emporter lorsque je suis embarrassée, je marmonne dans ma barbe, mauvais réflex d'une empotée de base. Mais d'habitude, ça fait fuir les gens, alors je vais te dire, mes défauts m'arrange pour le coup. Mais toi tu es resté à m'écouter déballer mes bêtises, c'est très généreux de ta … ok ça va je m'emporte encore. Vaudrait mieux que je la ferme, dit moi de la fermer un peu. » Encore nerveuse ? Si peu. Je pouvais parfois me répandre en excuse tellement j'étais gênée, sauf que là je racontais ma vie et que je préférais encore qu'on me dise de fermer mon caquet une bonne fois pour toute plutôt que de continuer à épiloguer sur ceci ou cela. Mes lèvres se serrèrent en un rictus embarrassé, je le regardais avec détresse lorsque la sonnerie rappela la fin des cours et le débuts d'autre. Le monde rentrait dans les salles, chacuns à sa place et les moutons seront bien gardés. Je poussais un profond soupir de soulagement, l'épreuve était passée. « Je … ferais mieux de la boucler et d'aller vers … l'infini et au delà, ça me plait bien ça, oui. » ou d'aller vers Neverland, avec Peter. Hihahou, nul, remballe Micah. J'étais hilarante parfois quand je m'y mettais. Je lui adressais une fois encore un sourire, plus doux, plus posé cette fois, donc plus vrai. Après mon petit état de stresse personnel, j'étais désormais revenu à l'état stationnaire, nous étions tous deux plantés en plein milieu d'un couloir quasi vide, je me sentais déjà beaucoup mieux, beaucoup moins étouffée. « J'espère que mon livre ne t'as pas fait mal. Quoi que s'il ta fait mal, ne me le dit pas ok ? Sinon je vais culpabiliser … et en plus je veux pas parler de pieds. » Parce que les pieds c'est ignoble.
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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyDim 16 Oct - 19:48




« B.8 ». Je parcourrai ma feuille quadrillée d’un bref coup d’œil. B8, B8. Et merde. « Touché » grommelai-je, agacé. Honnêtement, il devait bien y avoir 120 possibilités et dès le premier coup, mon coéquipier trouvait la position de mon bateau ? Je dis qu’il y a anguille sous roche, il doit avoir un rayon laser, un truc dans le genre, pour pouvoir percer à trouver le livre qui sépare nos deux tables, délimitant ainsi le terrain pour notre épique partie de bataille navale. Oui, j’ai vingt-deux ans, je suis en plein amphithéâtre de biologie, et la seule chose que je trouve à faire, c’est une partie de bataille navale. Une chance que mon voisin de table s’ennuie autant que moi, au moins nous avions une occupation somme toute plus intéressante que d’écouter notre prof déblatérer pendant deux heures sur les étapes de la séparation des cellules. Rappelez-moi pourquoi j’ai choisi de faire des études de biologie ? Ah, oui, parce que je suis intéressé par la biologie sous-marine. C’est le sous-marine qui est important dans l’histoire, le fonctionnement du corps humain, ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas c’est juste que…oui, d’accord, ça ne m’intéresse pas vraiment. Manque de bol, la spécialisation n’arrive qu’au bout de 4 ans, et j’en suis encore à ma deuxième année, ce qui signifie que je vais avoir l’immense plaisir de suivre chaque semaine, pendant deux heures, ce cours mortellement ennuyeux. Je jette un coup d’œil au reste de l’amphithéâtre. Hormis les quelques guignols du premier rang qui semblent boire les paroles d’un professeur qui peine à finir une seule des phrases, les autres me donnent l’impression d’avoir trouvé des occupations diverses et variées qui n’ont absolument rien à voir avec la mitose. Un peu devant, sur ma gauche, une fille actualise toutes les cinq secondes sa page facebook, de l’autre côté, une bataille de sarbacanes est menée, et je prends un malin plaisir à voir des étudiants devant se retourner et lancer un regard noir à l’étudiant qui vient de leur balancer une belle boulette de papier en plein dans le cou. Je donne un 9/10. Ca manque un tout petit peu de précision, mais l’effort est là. D’autres jouent avec leur téléphone, écoutent de la musique ou sont même en train de regarder des séries, leurs écouteurs soigneusement planqués sous une masse de cheveux. Je reporte mon attention sur ma partie de bataille navale, et colorie d’un coup de crayon la case B8 où se trouve l’une des 4 parties de mon bateau. Je réfléchis deux secondes, fronçant les sourcils, avant de balancer « E2 ». Mon partenaire roule des yeux, exaspéré. « Touché coulé ». Hell yeah ! Je me garde de faire un petit signe victorieux qui m’aurait démasqué auprès du prof. 120 possibilités et je venais de couler son petit sous marin d’une case. J’hésite entre talent et hasard, mais j’opte pour talent. J’ai passé des heures voire des journées entières à combler mes cours en jouant à la bataille navale, à force on acquière certaines aptitudes pour ce jeu. « Les deux du fond, avec leur sarbacane, si mon cours ne vous intéresse pas, la porte vous est grande ouverte, allez vous chercher un café, ou je ne sais quoi, mais ce cours n’est pas un terrain de jeu pour étudiants crétins. Merci bien ». J’adressai un regard amusé à mon voisin. Pendant deux secondes, j’ai cru qu’il s’adressait à nous, ce qui m’aurait surpris étant donné notre discrétion. Les deux de la sarbacane se firent tout petit et firent semblant de s’intéresser de nouveau au cours. Je fis la même chose et la demi-heure suivante se révéla d’un ennui extrême et je manquais à plusieurs reprises m’endormir sur ma table en bois. Seul le mouvement précipité des affaires qu’on fourre dans un sac et les discussions qui s’élevaient un peu partout dans la salle me tirèrent de ma léthargie, me faisant comprendre que oui, par miracle, ce cours était terminé. « Dieu existe » murmurai-je. « Mmhpgthf ? » fit mon voisin. « Rien, laisse tomber », répondis-je avant de ranger mes affaires dans mon sac, de passer la bandoulière autour et de prendre la tangente.

La rentrée était dépassée depuis au moins un mois, et malgré ça, j’étais toujours victime de ce syndrome de « c’est quoi mon prochain cours », et il m’arrivait ainsi de perdre mon temps dans les dédales de Berkeley à la recherche de la porte A 28 du bâtiment Tartenpion 32, à l’autre bout du campus, pour me rendre compte qu’en réalité, ce n’était pas ce cours que j’avais mais un autre, dans le bâtiment que je venais de quitter. Pour éviter ce genre de soucis qui me valait le regard mauvais de mes professeurs chaque fois que je débarquais, essoufflé, dans la salle avec au moins quinze bonne minutes de retard, je sortis de mon sac une feuille que j’avais pris soin de faire plastifier, vu le nombre de fois où je l’utilisais par jour. EMPLOI DU TEMPS, BIOLOGIE DEUXIEME ANNEE. Je cherchai d’un coup d’œil le prochain cours, qui en fait n’avait pas lieu avant deux heures, me laissant ainsi l’opportunité de me réveiller grâce à un café bien corsé. Je remis la feuille dans mon sac avec précaution et se faisant, ne pris pas la peine de regarder devant moi. Seule la sensation d’un contact un peu brusque ainsi que la douleur cuisante d’un lourd objet tombé sur mes pieds me fit relever les yeux. Une petite brune que j’aurais reconnue entre mille venait de lâcher la moitié de ses livres sur le sol. Oh, Micah. Sacrée Micah. D’une maladresse comme on n’en fait plus. « Oh pardon ! Désolée je ne regardais pas où j'allais, déjà que d'habitude je ne suis pas très attentive, du moins en dehors des cours, sinon en cours, là ça n'as rien a voir, je suis plutôt sérieuse, je le jure. Cette université est une vraie jungle, enfin c'est une métaphore, la jungle est pire en réalité, je me souviens de cette fois où j'ai croisé la route d'un léopard … […] … et finalement notre guide à finit avec un bout d'os de chameaux planté dans le coude, c'était vraiment... » Je pensais à l’arrêter mais en fait, c’était assez amusant de l’écouter me raconter une anecdote sur comment le guide finit avec un bout d’os de chameau planté dans le coude, surtout si l’on considère que n’ayant jamais quitté le territoire américain, ma seule vision de chameau consiste en un documentaire sur National Geographic. Je ne sais pas si le plus drôle était de voir la cadence avec laquelle elle avait débité toute sa tirade – était-il vraiment possible de dire tout ça sans reprendre une seule fois sa respiration ? apparemment oui – ou bien de voir qu’elle l’avait fait sans même lever les yeux une seule fois vers moi, afin de savoir sur les pieds de qui elle venait de faire tomber un livre pesant une tonne. Honnêtement, je trouvais sa réaction bien trop amusante pour lui dire qu’elle venait de percuter l’une des rares connaissances qu’elle semblait avoir à l’université, je préférais attendre de voir sa tête en faisant le rapprochement. « Oh c'est toi ! Peter ! » J’esquissai un sourire, content de voir qu’après cinq minutes passées à me raconter sa vie dans la jungle, laquelle n’avait rien à envier à celle d’Indiana Jones, elle finisse enfin par s’apercevoir qu’elle venait de me rentrer dedans. Elle m’adressa un regard apeuré, vite remplacé par une espèce de sourire timide. Allons, pas besoin d’être embarrassée, je n’étais pas tout à fait un inconnu croisé au rayon fruits et légumes du Walmart le plus proche. « Et oui, c’est bien moi » lançai-je, ponctuant ma phrase d’un petit rire. Je n’étais pas vraiment du genre loquace, comme garçon, et quand bien même, j’évitais de raconter ma vie au premier inconnu sur lequel je venais de renverser mon livre. L’un de nombreux points sur lesquels elle et moi ne nous ressemblions absolument pas. Ce qui ne m’empêchait toutefois pas d’être content d’être tombé sur elle. Après tout, en la voyant m’adresser un sourire, pourrais-je vraiment lui reprocher de m’avoir fracturé le petit orteil avec son livre ? Probablement pas. « Navrée pour la collision et navrée pour le monologue, j'ai tendance à m'emporter lorsque je suis embarrassée, je marmonne dans ma barbe, mauvais réflex d'une empotée de base. Mais d'habitude, ça fait fuir les gens, alors je vais te dire, mes défauts m'arrange pour le coup. Mais toi tu es resté à m'écouter déballer mes bêtises, c'est très généreux de ta … ok ça va je m'emporte encore. Vaudrait mieux que je la ferme, dit moi de la fermer un peu. » Et voilà qu’elle recommençait à monologuer toute seule, à une vitesse folle, sans prendre le temps de reprendre sa respiration. Mais comment est-ce qu’elle arrivait à faire un truc comme ça ? Je savais qu’elle était plutôt du genre bavarde mais à ce point là ça dépassait l’entendement. Je n’avais toutefois pas le cœur de lui dire qu’effectivement, parler un peu moins serait une bonne idée, d’autant plus que c’était Micah, et que Micah, je ne lui reprochais jamais rien, parce qu’elle était incroyable. « Ferme-la ? » répétai-je avec une moue moqueuse. En voyant le regard presque terrifié qu’elle m’adressa, je m’empressai de corriger. « Je plaisante Micah, c’est une blague. Tu sais, un truc qu’on dit pour rigoler, qu’on ne pense pas. Du calme. C’est vrai que tu t’emballes facilement dès que tu as la bouche ouverte, mais ça va, je le vis bien, ça compense avec mon absence totale de loquacité. » La sonnerie retentit et déjà, plus personne ne traînait dans les couloirs. Ponctualité, maître mot des étudiants de Berkeley. Un maître mot qui n’était toutefois pas encore mien, malheureusement, mais étant donné que j’avais le droit à deux heures de break avant d’entamer le cours suivant, je n’avais aucunement besoin de me presser. « Je … ferais mieux de la boucler et d'aller vers … l'infini et au delà, ça me plait bien ça, oui. » J’éclatai de rire. Elle avait cette facilité à raconter n’importe quoi et que ça semble pourtant parfaitement normal et approprié dans une discussion de ce genre. Comme avec l’anecdote du chameau. « Je pense que la place est déjà prise par Buzz l’Eclair, mais tu peux toujours essayer ! » la taquinai-je. Référence à un dessin animé : check. Surtout Toy Story. « J'espère que mon livre ne t'as pas fait mal. Quoi que s'il ta fait mal, ne me le dit pas ok ? Sinon je vais culpabiliser … et en plus je veux pas parler de pieds. » C’est vrai, les pieds, c’est pas franchement le sujet le plus palpitant et attirant du monde. « Non, rassure-toi, ton livre ne m’a pas fait mal » - haha tu parles, intérieurement, j’ai des larmes de douleur qui inondent mes yeux bleus, mais la fierté m’impose de ne rien montrer – « et puis quand bien même je mentirai, tu ne le saurais pas parce que…je mens très bien. Et ça me ferait mal au cœur de te faire culpabiliser, quand on voit comment tu réagis en ayant seulement bousculé quelqu’un, si je te dis que j’ai mal, tu vas frôler l’AVC je pense ! » Je jetai un nouveau regard autour de moi. Hormis nous deux, plus personne. Sentant que c’était le moment ou jamais de passer un peu de temps avec elle, une idée somme toute pas vraiment déplaisante, je lançais, avec un aplomb qui rendait la demande parfaitement normale « T’as du temps devant toi ? Je donnerai tout pour un café, plus encore si tu me le paies pour dommage et intérêt pour la fracture du pied que tu viens de m’infliger ! ».
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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyJeu 20 Oct - 1:32

p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ 34sphkg
I'm closing your blinds, I'm shutting your eyes
«.I'd sing you a song but I'm feeling quite off. In my heart, it's occupied and now's not the time. Let's try this again and this time don't laugh 'cause I'm working on my sentences, I'm working on my play on words. I'll get it this time. If I am a clock, then you are the time. I'm patiently waiting when you're out of line and I'll be the question if you'll be the answer.»
My hands were full
▬ Not a second to waste;;
Peter. Peter Pan. Peter Parker. Ce que j'aimais son prénom, c'était bien-là un détail qui faisait tout son attrait à mes yeux. Son prénom lui allait à merveille, loin des fades John, Bryan, Jamie et j'en passe, mais loin aussi des extravagants Jaxhuem, Zéphyr, Plastic. Juste Peter. Il avait déjà marqué un point à mes yeux lorsque écrit sur un lambeau de papier, j'avais découvert qu'il portait le même prénom que le garçon qui ne grandira jamais. Je lui adressais un petit sourire amusé, un regard lancé dans le vague rapidement rabaissé au niveau du sol, et à peine attentive à ses paroles, mes songes s'égarèrent autre part mais encore ailleurs. Attentive en cours, mais inattentive au possible dès que je passais la porte d'une classe, je me contentais de lui offrir parfois en guise de réponse quelques murmures à peine audibles, attitude contrastant avec mon effervescence précédente. S'en était ridicule, un instant navrée, je me retrouvais à formuler des excuses jusqu'à Pluton et dès l'instant suivant, n'accordait plus aucune attention à celui que je venais de bousculer. En réalité, je le décortiquais de fond en comble, un esprit critique dans un corps distrait, l'effervescence ne se faisait plus visuellement mais plutôt en profondeur, je réfléchissais parfois bien trop, tellement que le reste de mon corps s'égarait. Finalement, après m'être demandé d'où provenait son prénom, étymologiquement parlant s'entend et avoir fixé ses chaussures d'un regard fébrile l'espace de quelques minutes, je fus réveillé par sa voix de prince. « Ferme-la ? » Oui c'est tout aussi bien, tout compte fait. Surprise, je le regardais un instant tétanisée, complètement à côté de la plaque, je n'arrivais plus à me souvenir de mes précédentes paroles. Après tout, je me souvenais d'absolument tout lorsque cela avait de l'importance, mes études et mes recherches par exemple, mais alors lorsqu'il s'agissait de me rappeler ce que j'avais mangé au repas la veille ou bien ce que j'avais dis au cours des dix minutes passées, j'étais un véritable poisson rouge, un tour de bocal et plus rien. Contre toute attente, ma bien facétieuse mémoire me rappela que je lui avais demandé de la fermer et d'un regard un brin tétanisé, je lui adressais désormais un sourire malicieux. « Je plaisante Micah, c’est une blague. Tu sais, un truc qu’on dit pour rigoler, qu’on ne pense pas. Du calme. C’est vrai que tu t’emballes facilement dès que tu as la bouche ouverte, mais ça va, je le vis bien, ça compense avec mon absence totale de loquacité. » renchérissait-il. Absence de loquacité tu parles, je le trouvais parfait pour ma part, bien que je me gardais bien de le lui dire, trop de compliment rend l'homme trop sûre de lui, voir complètement antipathique parfois et je le trouvais tellement bien comme il était a présent que je n'aurais pas le cœur à le complimenter à foison. Je lui adressais un rire amusé, bien qu'un rire un brin '' jaune ''. Quand même, je voulais bien admettre que je ne rentrais pas dans le moule concernant les uses et coutumes de l'américaine, mais j'étais tout de même capable de reconnaître une réplique remplie d'humour à un sarcasme outrancièrement verace. « Oui, j'avais compris, j'avoue détonner un peu ici, mais pas à ce point-là quand même. Mais merci pour la précision, c'est apprécié.  » répondis-je dans un timide tac au tac. Depuis le temps tout de même, cela faisait maintenant un peu plus d'un an que je jouais les indiana jones version sédentaire dans cette université, je commençais tout de même à prendre un peu le plis de mes camarades, même si je restais en quelques sortes l'ovni du coin. Finalement même après tout ce temps au contact de la civilisation, la vraie, la pure, la dure, j'avais toujours autant de mal à me faire au '' climat '', maladresse décuplée, j'avais l'impression d'être parfois un éléphant dans un magasin de porcelaine, sans parler de la façon dont je m'exprimais et les bêtises que je pouvais raconter, preuve en est, après le coup du guide et de l'os, buzz l'éclair à la rescousse. « Je pense que la place est déjà prise par Buzz l’Eclair, mais tu peux toujours essayer ! » Heureusement, il existait Spiderman Pan pour me mettre à l'aise et sans attendre qu'il eut terminé sa phrase, j'éclatais déjà de rire. Un rire bien sonore qui creva le silence scolaire installé dans le couloir vide où nous nous tenions. Après quelques secondes de quasi hystérie, je tentais de revenir à la normale tandis que mes joues se détendais d'une légère crampe. Relation de cause à effet, je rigole, donc j'aurais une crampe, VDM. Faut croire que je ne rigole pas assez souvent. « Facile à dire pour toi, tu as déjà ta place à '' la première étoile à droite et tout droit jusqu'au matin '' . Moi il me reste quoi, Jurassique Park ? » répliquais-je, l'air de rien, normal. En même temps j'étais née à Isla Tortuga, Costa Rica. L'île des corsaires, voisine direct de l'île des dinosaures, alors pour moi Jurassique Park était bien plus qu'un classique. Enfin quitte à choisir entre Neverland ou bien Jurassique Park, je m'avouais vaincue, Peter était pour ce coup-là bien mieux loti que moi niveau référence. « Non, rassure-toi, ton livre ne m’a pas fait mal [...] et puis quand bien même je mentirai, tu ne le saurais pas parce que…je mens très bien. Et ça me ferait mal au cœur de te faire culpabiliser, quand on voit comment tu réagis en ayant seulement bousculé quelqu’un, si je te dis que j’ai mal, tu vas frôler l’AVC je pense ! » Beaucoup de mots en quelques secondes, qui reçurent comme réponse de ma part une affreuse grimace assortie d'un ronchonnement bien sonore. Se moquer d'une maladroite maladive, c'est mal. Cependant, je lui concédais volontiers que j'étais proche de l'AVC lorsque je bousculais quelqu'un, un accident était si vite arrivé, expérience à l'appui. En plus, tuer l'une de mes rares connaissances en ce bas monde, je n'aurais certainement plus de visage après cela et ne toucherait plus jamais un livre de ma vie, ce qui était pour moi la scientifique par excellence, une véritable perte. Quelle mort conne qui plus est. « Laisse moi te dire mon cher, que tu mens assez mal en réalité, mais pour te faire plaisir je vais prétendre le contraire, j'aime être arrangeante, tu sais bien. Je vois que tu as réussi à me cerner comme il le fallait, c'est bien, c'est rare de nos jours, je suis une espèce d'étudiant encore inconnu dans cette grande université, tu peux t'estimer heureux.  » Ça c'est fait, j'étais peut-être maladroite, mais je savais choisir mes mots en compensation, handicapée physique mais pas dans la parlotte, je sauvais les meubles. Et l'heureux détenteur d'une licence en '' Micah Withmore-Sinclair '' se prénomme Peter Parker-Kennedy. Surprise de constater que finalement, il y avait peut-être quelqu'un en ce bas monde qui puisse me cerner, un minimum évidemment, prédire que j'allais faire une crise cardiaque tellement je stressais était à la porté de n'importe qui, je lui adressais un franc sourire amusée. Ah Peter Parker, tu me fais bien rire et c'est une grande qualité. « T’as du temps devant toi ? Je donnerai tout pour un café, plus encore si tu me le paies pour dommage et intérêt pour la fracture du pied que tu viens de m’infliger ! » Dammit. En temps normal, j'aurais répondu non directement, d'ailleurs cela n'était pas l'envie qui me manquait loin de là, seulement toute bienséance voulait que je lui paye son café. J'étais tellement polie, tellement bien élevée que mon envie de me carapater et d'aller me foutre sous mes draps pour ne plus jamais en sortir passait presque à la trappe. « Dans un lieu public ? Genre bondé de monde ? Oh tu sais, je suis pas le genre café. George Clooney je le trouve assez ennuyeux à insister comme ça avec son café ... » Je lui adressais un petit regard de détresse, l'idée de me rendre dans un café rempli à ne plus pouvoir s'assoir me rebutais un peu, si ce n'est beaucoup. De plus belle, le début de ma phrase, la partie questions en gros, s'était agrémenté de quelques bafouillages et on ne sait combien de bégaiement, nervosité, me revoilà. Je n'étais pas très branché sortie dans un café, en gros, dans les lieux publics. La bonne de la maison faisait toujours les courses et je n'avais plus qu'à me servir dans le frigidaire. Mes simples sorties se résumaient à me rendre un classe et en revenir, puis réviser dans le parc aussi, ma vie n'avait rien d'attrayant à vrai dire même si je cherchais désespérément un quelconque loisirs palpitant. L'angoisse des lieux publics, hilarant lorsque l'ont sait que je ne souffre absolument pas d'agoraphobie, j'étais un phénomène à moi toute seule et pas d'une bonne manière. « Je suppose que de te filer 20 dollars et te laisser aller chercher ton café tout seul comme un grand ne suffira pas...» ajoutais-je d'une voix peu convaincue. Oh destin, pourquoi es-tu aussi cruel avec moi, je me le demande bien. Lorsqu'il s'agissait d'aller distribuer des vaccins à une tribu de maoris néo-zélandais, j'étais la première mais alors boire un café avec un ami, c'était à des milliers de kilomètres ça. Je lui adressais un regard très peu convaincue, hésitante et finalement... « Bon très bien, je suppose que partant du principe que tu es et demeureras mon seul '' ami '' dans cette université et que par-dessus le marché, je viens de t'abimer les petons, je te dois bien ça. » avouais-je résignée. Néanmoins je lui adressais mon plus beau sourire en magasin, histoire qu'il ne pense pas que je faisais ça par dépit, cela me faisait plaisir de passer du temps avec lui en toute vérité. Mais … « Mais à une seule condition. » Oui, en plus de lui faire tomber un livre sur le bout des chaussures, je posais mes conditions. Ce que cela peut être difficile de fréquenter une femme, je le lui donnais dans le mille. « On prends nos café et on s'en va. Boire un café en ta compagnie c'est bien, mais aller le déguster dans un parc sous le soleil californien, c'est encore mieux.  » Il fait beau, les oiseaux chantent et j'appréciais tout particulièrement d'être en extérieur. L'ambiance étouffante d'un coffee shop, merci mais non merci, je préférais de loin la saveur de l'air bien frais et l'odeur de l'herbe fraichement coupé. Le parc de Berkeley était parfait pour cela et comme nous étions chanceux, il faisait un temps de rêve !

En marche vers notre destination avant que je ne m'en sois aperçue, je m'amusais à le toiser tandis que nous nous rendions vers son précieux sésame, ravis face à la perspective que m'offrait les prochaines heures. Ah, j'allais faire le plein de vie sociale pour le mois, que dis-je, l'année à venir. Arrivé à destination, guidée par un talentueux guide expert en coffee house, qui lui ne se retrouvait avec rien planté dans le coude, quoi que, avec mon adresse, rien n'était encore joué; je poussais un profond soupir avant de pénétrer dans l'antre du café et des étudiants. Je me laissais docilement guidé, bientôt dépassée par le trop plein de monde en présence, m'accrochait tant que je le pouvais à la présence de Peter sans pour autant m'accrocher véritablement à lui. Une véritable enfant effrayée par l'idée de perdre son père dans un immense magasin. Manquerait plus qu'on fasse un appel micro dans un tout petit café. « Prends ce que tu veux et … demande la même chose pour moi.  » lui adressais-je d'une demi voix, perturbée au possible par autant de monde, preuve que je ne sortais que rarement, en plus du fait que je ne sache pas quoi prendre et donc confiait à son bon soin ma commande. « Un truc pas trop dégoutant et pas trop industriel, si tu veux bien.  » ajoutais-je d'une voix plus légère, petite plaisanterie. Ou pas. J'avais l'habitude du vrai café, celui d'Afrique ou de Colombie, ou que sais-je encore. Mais le vrai café du monde, l'avantage de voyager beaucoup et de puiser directement à la source. Écoutant les rumeurs, je me doutais bien du côté très industriel du breuvage made by starbucks et de fait, était on ne peut plus réfractaire à cette part de culture américaine. « Et c'est toi qui porte, sinon avec ma chance je vais tout me renverser dessus avant d'arriver dans le parc.  » La chieuse. Je me faisais chier moi-même sur le coup, si j'étais lui, je lui aurais dit d'arrêter de faire chier le monde avec mes conneries. Mais enfin, vaut mieux prévenir que guérir, d'autant que, gentleman ou pas le Peter ? « Oui je sais, si petite mais tellement chiante. Désolée, je suis plein de mauvaises habitudes, maintenant plus besoin de demander pourquoi je n'ai que très peu d'amis...  » d'amis qui me supportent pour ce que je suis surtout. Je baissais le visage, fit une petite moue embarrassée, me rendais bien compte que j'étais l'archétype de la chieuse de base, l’alien, la fille qui débarque, l'outsider complet and others stuff. et que je ne faisais aucun effort pour me conformer. Je poussais un soupir, finalement prête à faire un effort et à ne pas imposer mes propres envies, décidait de m'assoir à une table vide du café à la place de l'enquiquiner à aller au parc. Je posais mes affaires au sol, l'invitait à s'asseoir, on ne peut plus souriante et en l'attente des précieux breuvage, lançait la conversation. Allons Enfin, c'était sûr que j'allais passer un bon moment, l'important était que lui en passe un aussi. « Enfin bref. Montre moi ce que tu étudies en attendant. Je suis curieuse de savoir pour quel domaine tu te passionnes.  » Smile and big shiny eyes, on parlait d'étude, moi j'adorais ça et devinais que peu importe ce qu'il allait dévoiler, c'était un domaine pour laquelle il se passionnait... du moins il avait choisi alors partant de là, je suivais une certaine logique.
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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyMer 26 Oct - 1:08

    « Oui, j'avais compris, j'avoue détonner un peu ici, mais pas à ce point-là quand même. Mais merci pour la précision, c'est apprécié. » J’adressai un sourire moqueur à la jeune femme. Dire que Micah détonnait, c’était un bel euphémisme. Elle n’avait à peu près rien de commun avec les trois quarts, pour ne pas dire l’ensemble des étudiantes de sexe féminin qui peuplaient les couloirs de Berkeley. S’il avait fallu la ranger dans une petite case, une catégorie – j’étais un grand maniaque de l’organisation, par conséquent, j’aimais bien tout classer, que ce soit dans ma tête ou sur mon bureau, il me fallait absolument faire rentrer des gens dans des cases, leur coller une petite étiquette, qui pour la plupart ne changerait pas – j’aurais été bien embêté car elle ne rentrait dans aucune. Ni excessivement sportive, ni pimbêche, ni même rat de laboratoire, encore que selon moi elle méritait parfaitement sa place chez les Alphas, Micah était plus ou moins l’ovni de l’université, semblable à personne et c’était bien pour ça qu’elle me plaisait. Plus que ça, elle m’intriguait, même. Elle donnait l’impression d’être à la fois fragile mais de ne pas se laisser marcher sur les pieds, d’être à l’aise à l’extérieur mais de suffoquer à l’intérieur des bâtiments anciens du campus, elle était un ensemble de paradoxes qui me laissaient parfois perplexe. Pourquoi venir ici, alors qu’elle semblait bien mieux avec un guide qui se retrouvait avec un os de chameau dans le coude ? Je n’en avais aucune idée et je ne pensais pas lui poser la question dans les semaines à venir. Chacun ses raisons pour venir à Berkeley. Moi-même j’aurais été assez embarrassé d’expliquer le pourquoi du comment j’étais ici, à passer mon heure à jouer à une bataille navale alors que je rêvais d’être un biologiste de renom. Mais le fait qu’elle détonne autant parmi la foule d’étudiants était aussi l’occasion rêvée de la taquiner. Elle pouvait être tellement…perdue, parfois. « Je t’en prie, Peter le décodeur à ton service. Est-ce que je viens vraiment de faire une rime sans le faire exprès ? Genius ! » répondis-je, m’amusant moi-même de mes bêtises. J’attendais de l’entendre se mettre à rire, comme cela ne manquerait probablement pas d’arriver. Micah était typiquement le genre de fille qui riait à toutes mes blagues, qu’elles aient été drôles ou juste pitoyables. De là à se demander si elle ne se moquait tout simplement pas de moi, il n’y avait qu’un pas, mais comme je faisais la même chose avec elle, j’imagine que nous étions à égalité.

    Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de mes parents le jour où je suis né. Qui aurait sérieusement l’idée d’appeler son fils Peter lorsque son nom de famille est Parker ? Mes parents l’ont eue, en tout cas. Et voilà comment se retrouver affublé d’un nom en référence à l’un des plus grands héros de comics de sa génération, ce qui me valait le droit de porter à chaque soirée déguisée un costume de Spiderman, histoire de me fondre dans le décor – comme si j’avais besoin de ça pour me fondre dans le décor… - et que la plupart des gens explosaient de rire lorsqu’ils m’écoutaient me présenter. « Bonjour, je m’appelle Peter Parker. Kennedy. Parker-Kennedy », autant dire que rien que sur mes feuilles d’examen, je partais gagnant, avec des professeurs morts de rire avant même d’avoir lu ma copie. Mais au bout de plus de vingt ans, on finit par s’habituer aux jeux de mots vaseux, aux remarques sur le fait que non, je ne crache pas de toile d’araignée avec mon poignet –même si je ne cache pas que j’ai déjà essayé – et je ne sauve pas le monde, malheureusement pour moi. Et pourtant, ce n’est pas la première idée qui est passée par la tête de Micah. Non, elle n’associe jamais mon nom avec un héros de bande-dessinée, contrairement aux autres, elle préfère l’associer avec Peter Pan, autre héros, de dessin animé cette fois, l’histoire du gosse qui n’avait jamais voulu grandir. Autant dire que je ne me reconnaissais pas vraiment dans l’histoire, mais qu’importe. « Facile à dire pour toi, tu as déjà ta place à '' la première étoile à droite et tout droit jusqu'au matin '' . Moi il me reste quoi, Jurassique Park ? » Personnellement, je suis un fan éternel de toute l’œuvre de Steven Spielberg, surtout lorsqu’il s’agit d’histoires de dinosaures dans un parc d’attractions, série de films que j’ai bien du me regarder une bonne cinquantaine de fois, et dont je ne me lasse jamais. « Hey, on ne critique pas Jurassic Park, c’est un classique de chez classique, et à choisir entre le Capitaine Crochet et un bon vieux T-Rex, je ne prendrai certainement pas ce bon vieux pirate ! » m’exclamai-je d’un ton moqueur. A bien y réfléchir, peut-être que j’avais plus en commun avec Peter Pan que je ne l’aurais cru. Un vrai môme dans l’âme, toujours premier pour les coups fourrés et les bizutages en tout genre. J’avais pris un malin plaisir à torturer les premières années quelques semaines plus tôt, en leur en faisant voir de toutes les couleurs, presque autant que ce que j’avais subi lors de mon propre bizutage, je perpétuais la tradition de nos aînés avec un plaisir non-dissimulé. « Laisse moi te dire mon cher, que tu mens assez mal en réalité, mais pour te faire plaisir je vais prétendre le contraire, j'aime être arrangeante, tu sais bien. Je vois que tu as réussi à me cerner comme il le fallait, c'est bien, c'est rare de nos jours, je suis une espèce d'étudiant encore inconnu dans cette grande université, tu peux t'estimer heureux. » Je suis piqué au vif. Comment ça je mens mal ? Absolument pas, je suis le prince, que dis-je, le roi du mensonge. Comme quand j’étais gosse, à inventer des bobards tellement gros qu’ils en devenaient crédibles auprès des parents adoptifs, que je faisais tourner en bourrique. Non, le mensonge chez moi, c’était comme une seconde nature. « Qui te dit que je ne l’ai pas fait exprès ? Là ce serait le comble du menteur, le vice le plus total, te faire croire que je mens pour que tu penses que je ne mente pas, c’est du génie ! » Peter, la ferme, tu commences à raconter n’importe quoi et même toi tu te perds dans ce que tu es en train de dire. Micah, pourrais-tu arrêter de me regarder comme ça quand tu me parles, ça me déconcentre grandement ! « Dieu merci, une empotée à suivre, c’est déjà difficile, deux, je ne t’en parle pas, un vrai cauchemar, la mort assurée ! Alors heureusement que ton espèce n’est pas très répandue ici, je ne survivrais pas autrement ! » Autre taquinerie, un jeu dont je ne me lasse jamais et dont je suis particulièrement friand avec elle. Surtout parce qu’en général, j’ai une chance sur deux pour qu’elle soit piquée au vif, vire au rouge tomate en bégayant une réplique. Et ça, c’est un loisir fascinant. En lui proposant un café, j’aurais tout aussi bien pu lui demander d’aller au bagne tant elle semblait en proie à un grand dilemme. Refuser, donc me vexer, mais ne pas devoir affronter la foule, ou bien accepter, se sacrifier, et devoir subir l’heure de pointe à la cafétéria. Choix cornélien s’il en était, et moi qui étais si sûr qu’elle accepterait directement, j’en vins à me demander si elle n’allait pas tout simplement prétexter d’autres choses à faire pour éviter de passer un moment en ma compagnie. Peut-être que c’était ça, en fait, elle n’avait pas envie de passer du temps avec moi, ce qui était à la limite bien plus vexant que de me dire qu’elle pouvait refuser pour éviter de côtoyer une foule d’étudiants en manque de caféine. « Dans un lieu public ? Genre bondé de monde ? Oh tu sais, je suis pas le genre café. George Clooney je le trouve assez ennuyeux à insister comme ça avec son café ... » Mademoiselle Withmore-Sainclair, quelle perspicacité, en effet c’était bien l’idée que je me faisais d’aller prendre un café, dans un lieu public. D’humeur joueuse, je me décidai à jouer sur les mots. « Au pire des cas, je suis sûr que si tu ne veux pas de café, la dame de la cafét sera assez arrangeante pour te proposer un thé, ou un chocolat chaud. Ou ce que tu veux, en fait ! » Comment était-ce possible d’avoir aussi peur de voir des gens ? Et surtout, pourquoi choisir d’aller dans une université comme Berkeley, où se côtoyaient au bas mot 30000 étudiants lorsque l’on n’aimait pas la foule ? Un autre mystère de l’Alpha. « Je suppose que de te filer 20 dollars et te laisser aller chercher ton café tout seul comme un grand ne suffira pas...» Non, en effet, puisque malgré mon puissant désir de m’abreuver de toute substance énergétique capable de me faire tenir toute une journée, le principal intérêt de cette demande était de passer du temps avec elle. Aller me chercher mon café tout seul comme un grand, j’étais capable de le faire mais c’était beaucoup moins marrant. Je hochai donc la tête en signe de dénégation. « Je rêve ou tu essayes de me soudoyer ? Et bien si c’est le cas, ce n’est pas ton fort parce que non, ça ne suffira effectivement pas ! » Finalement, après ce qui ressemblait à des heures de tergiversations autour du thème « est-il dangereux d’aller prendre un café avec Spiderman », il sembla que la demoiselle avait arrêté son choix. Non, ce n’était pas dangereux. Quelle découverte ! « Bon très bien, je suppose que partant du principe que tu es et demeureras mon seul '' ami '' dans cette université et que par-dessus le marché, je viens de t'abimer les petons, je te dois bien ça. » Vu sous cet angle, on se demandait bien pourquoi il lui avait fallu au moins trois bonnes minutes d’hésitation avant d’accepter. Et même là, je me demandais si elle ne se sentait pas un peu obligée d’accepter, ce qui était une nouvelle fois très vexant pour moi. D’un autre côté, Micah était peut-être un ovni, mais elle avait aussi son petit caractère alors je supposais que si elle avait vraiment voulu refuser, elle l’aurait fait, d’un gêné, certes, mais tout de même. « Mais à une seule condition. » Evidemment, c’eût été trop simple qu’elle se contente d’accepter. Je m’attendais d’ores et déjà au pire. « On prends nos café et on s'en va. Boire un café en ta compagnie c'est bien, mais aller le déguster dans un parc sous le soleil californien, c'est encore mieux. » J’aurais presque poussé un soupir de soulagement. Ca va, la condition n’était pas trop extrême, je me sentais tout à fait capable d’accepter. D’autant plus que vu les conditions climatiques estivales qui régnaient encore à San Francisco, il aurait été dommage de ne pas profiter du soleil et de la douceur, confortablement installé sur la pelouse du parc. « Très bien, marché conclu » lançai-je avant de prendre la direction du café où des tas d’étudiants faisaient probablement déjà la queue.

    Et effectivement, comme toujours, l’endroit était bondé et je sentais déjà Micah en train de pâlir à la vue de tant de monde. Je me frayai un chemin vers le comptoir, l’Alpha me suivant à la trace, avant de m’intercaler entre deux personnes qui venaient d’être servies pour un café à emporter. « Prends ce que tu veux et … demande la même chose pour moi. » J’hochai la tête. Mon regard se dirigea naturellement vers le panneau où étaient écrites à la craie les différentes propositions de boissons. « Un truc pas trop dégoutant et pas trop industriel, si tu veux bien. » J’eus un sourire, qu’elle ne remarqua probablement pas, trop occupée à inspirer et expirer pour s’enjoindre au calme face à tant de monde. « On est en Californie ici, il n’y a pas une seule chose qui ne soit pas industrielle tu sais… » fis-je calmement. Le serveur s’attarda sur moi, me demandant d’un ton froid ce que je désirais. « Deux lattés, crème fouettée, avec un sucre dans chaque, s’il vous plaît » commandai-je. C’était à peu près aussi industriel que tout le reste mais enfin, c’était l’un des rares cafés que je pouvais consommer en masse. « Et c'est toi qui porte, sinon avec ma chance je vais tout me renverser dessus avant d'arriver dans le parc. » Ca m’aurait étonné, tiens. Mais pour notre santé à tous les deux, je crois qu’il valait effectivement mieux que je me charge de cette commission si nous voulions pouvoir boire un café sans risquer de finir à l’hôpital pour brulure au 2ème degré. Quoique, l’hôpital me rappelait des bons souvenirs puisque c’était là-bas que nous nous étions rencontrés, mais passons. « C’est plus prudent, en effet » acquiesçai-je avec un sourire. « Oui je sais, si petite mais tellement chiante. Désolée, je suis plein de mauvaises habitudes, maintenant plus besoin de demander pourquoi je n'ai que très peu d'amis... » De la voir avec une mine aussi déconfite me fit de la peine, pauvre petite chose sensible que je suis. Elle avait probablement bien calculé son coup, et c’était sûrement ce qu’elle cherchait à produire chez moi, de la compassion, devant autant de maladresse. Et bien ça marchait, en tout cas. « Il y a pire que de devoir porter des cafés, si ça peut te rassurer. Et puis, à la limite, je vaux tous les amis du monde, donc tu ne perds pas grand-chose à ne pas avoir beaucoup d’autres amis » fis-je le plus naturellement du monde, sourire en coin à l’appui. Je n’étais pas particulièrement vantard, au contraire même, mais l’occasion était trop belle pour que je la laisse passer. Il aurait été difficile de ne pas saisir une telle perche. Le temps que notre commande soit prête, Micah semblait envisager l’option de ne pas prendre la fuite face à une telle foule en délire – humour – et s’installa à l’une des rares tables non occupées dans la salle, m’invitant à faire de même. Invitation que je saisis, évidemment. J’aimais bien la nature, mais voir du monde me procurait plus de satisfaction que d’observer les oiseaux piailler d’un arbre à un autre. « Enfin bref. Montre moi ce que tu étudies en attendant. Je suis curieuse de savoir pour quel domaine tu te passionnes. » Personnellement, j’avais plutôt dans l’idée de parler d’autre chose, étant donné que mes cours occupaient la moitié de mon temps, j’aurais préféré consacrer l’autre moitié à parler de quelque chose de complètement différent, mais je ne pus que céder devant son regard énamouré. Etudes. Le mot magique avec Micah. Résigné, je sortis de ma sacoche un classeur où je rangeais soigneusement mes cours, triés par matière – oui, maniaque de l’organisation, je n’ai pas menti. Je le lui tendis, avec un sourire. « Tu m’excuseras pour l’écriture sommaire, mes professeurs sont tellement rapides que je dois me concentrer pour ne pas manquer une phrase. » Je désignai en pointant du doigt l’un des intercalaires, où se trouvaient mes cours les plus intéressants. « Là. On n’en est qu’au tout début, c’est une introduction de fortune, mais si tout va bien, c’est vers ce genre de cours là que je vais m’orienter. Biologie sous-marine. Principalement, l’étude du fonctionnement de la faune et de la flore marine, leur interdépendance, tout ça. C’est complexe, mais passionnant. » J’eus un petit sourire. « Mais j’imagine qu’une telle matière ne doit pas effrayer mademoiselle Withmore-Sainclair pas vrai ? » Référence à son côté miss je sais tout. « D’ailleurs, je serai curieux de savoir comment tu t’es retrouvée barbouillée de noir comme ça ». Je n’avais pas mentionné ce détail jusqu’à présent, la pauvre, elle était déjà bien assez mal comme ça, mais j’avais eu du mal à m’empêcher de rire en la voyant ainsi affublée. Le serveur revint avec notre commande, nous demandant de payer. Je jetai un regard vers Micah. « C’est toi qui paye, c’était notre accord ! » Galanterie, quand tu nous tiens.

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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyLun 31 Oct - 3:07

❝ So tell me darling, do you wish we’d fall in love ? All the time, all the time.❞
Son adorable légèreté me fit sourire, l'art de l'auto-dérision n'étant pas offert à n'importe qui, je m'amusais de constater qu'il pouvait à la fois faire sa propre caricature, ou bien à l'inverse se placer sur un piédestal. Là résidait une bien grande et malheureusement bien rare qualité, il était fort agréable ce petit Peter. Sans préciser bien entendu que j'étais très bon public, ça c'était indéniable et n'avait rien à voir avec le fait que je m'esclaffais à chacune de ses plaisanteries. « Awesome ! » ajoutais-je à la suite de son '' Genius '' d'un ton enjoué, je me détendais enfin et me laissais aller au tons plaisantin de la conversation, estompant ainsi de quelques éclats de rires mon irrépressible maladresse. Se détendre afin de ne plus être la personne gauche que j'étais bien trop souvent, c'était bien là mon défaut le plus pesant mais heureusement, depuis quelques temps j'avais trouvé la parade afin de paraître la plus normale possible, gommer mes étourderies intempestives. Me détendre, rire, me laisser aller à quelques plaisanteries tant qu'elles restaient de bon goût et le tour était joué, je pouvais prétendre être une personne normale dans la normalité, un autre petit gâteau dans le moule de la conformité. Être maladroite semblait être la tare la plus impétueuse, cependant il était important de noter que je ne l'étais qu'en milieu scolaire, hormis dans les couloirs de l'Université, j'étais un modèle de normalité, bien que je sois on ne peut plus brillante cela va de sois, on ne croise pas tous les jours des personnes avec une cervelle aussi développée, mais surtout utilisée que la mienne. Je sais me servir de ma matière grise là où mon corps se détraque, au contraire du reste du monde qui sait se servir de son corps, là où la matière grise défaille. Philosophe ? Si peu. Parfois je me demandais si j'avais bien emprunté la bonne voie niveau étude, car quand on est intelligent, on peut suivre n'importe quel cursus avec la certitude de s'en sortir avec brio, certains étaient des étoiles dans tels domaines, mais redescendaient six pieds sous terre dans un autre, mais comment savoir si on a bien choisi lorsqu'on peut à la fois disserter sur « La philosophie nous détache-t-elle du monde ? » ou bien mener à bien un étude sur l'histoire de l'humanité, encore que chercher un remède pour le sida serait presque dans mes cordes si j'avais le cœur et la patience d'entreprendre des recherches malheureusement perdues d'avance. M'enfin, jusque là je n'avais pas eu à me plaindre, je n'étais en aucun cas désintéressée par ma recherche d'ossement de vélociraptor, pouvait très bien prétendre à vouloir être une employée de Jurassique Park, à l'occasion. « Hey, on ne critique pas Jurassic Park, c’est un classique de chez classique, et à choisir entre le Capitaine Crochet et un bon vieux T-Rex, je ne prendrai certainement pas ce bon vieux pirate !» Mmm Choisir entre Jurassique Park ou bien Neverland. Dans une certaine logique, j'aurais probablement pris Jurassique Park, cependant comme j'aimais le changement et surtout aller dans une direction opposée à mes habitudes, Neverland s'imposait comme une destination de choix. Non, on arrêtait les idioties, Jurassique Park is the way, même dans mon propre paradis passé le trépas, j'étais sûr qu'on m'offrirait une nouvelle île à découvrir pleine de dépouilles datant du crétacé à déterrer, gratos. « Oui c'est vrai, qui suis-je moi, celle qui a passé la majeure partie de sa vie à déterrer des os de dinosaures, pour dénigrer Jurassique parc. » me décidais-je à répondre d'un ton tout naturel, même si évidemment pour l'experte aguerrie que j'étais, Jurassique Park contenait quelques erreurs et autres lapsus face auxquelles je ne pouvais rester de marbre. Je resterais l'experte en dino, là au Peter resterait l'enfant dévoué aux sirènes de la mer bleu, aux indiens et aux galions pirates. Parlant de cela, galions pirates s'entend, voilà que notre conversation se transformait en un vrai mic mac que moi la livrée avec une faculté de discernement colossale, rappelant étrangement un certain Jack Sparrow cherchant habilement à duper deux gardes afin de '' réquisitionner un bâtiment '' . « Qui te dit que je ne l’ai pas fait exprès ? Là ce serait le comble du menteur, le vice le plus total, te faire croire que je mens pour que tu penses que je ne mente pas, c’est du génie ! » Beaucoup de mots pour finalement une brève pensée, je le regardais dotée d'un regard on ne peut plus amusée, d'autant qu'en l'espace de quelques secondes, le mot génie était sorti deux fois de sa bouche pour qualifier sa propre personne, cela n'était pas la modestie qui l'étouffait c'était clair, même si bien entendu, je voyais clair dans son jeu. « Oui ça va, on est pas dans pirates des caraïbes, je ne suis pas un forban sans âme et sans cœur cherchant à réquisitionner de bateaux à la marine marchande. » J'osais ma petite feinte référence à Pirates des Caraïbes et le mic mac sur '' Jack Sparrow ment il ou non ''. Rien à dire sur ma culture cinématographique, j'étais peut-être complètement décalée quant aux coutumes de mes semblables américains, je n'en restais pas moins une très grande fan de cinéma « Quoi que, si on vois mon lieu de naissance, on peut dire que si ... je suis une pirate, what up ! . » ajoutais-je dans un instant de réflexion, un petit baragouinage inintéressant adressé à moi-même, excepté le petit what up de fin, résonnant comme une vive ponctuation sur un discours marmonné. Acte de naissance indiquant Isla Tortuga, Costa Rica, classe ou pas ? Personnellement j'en étais assez fière, pour ne pas dire carrément hystérique. En bref, là était peut-être venu le temps pour Peter de la fermer à son tour. « Dieu merci, une empotée à suivre, c’est déjà difficile, deux, je ne t’en parle pas, un vrai cauchemar, la mort assurée ! Alors heureusement que ton espèce n’est pas très répandue ici, je ne survivrais pas autrement ! » Oui en effet, valait mieux la fermer. D'un teint de pèche, mon visage passa au noir, un regard bien noir, bien froid, mais surtout bien sur-joué. Un sourire en coin trahissant mes maigres efforts à lui adresser mes plus vigoureuses insultes par le regard, je le maudissais un brin en mon âme et conscience. « Hé bien quand j'aur... » ...ais des enfants, ce qui n'arrivera probablement jamais étant donné que je vais mourir avant l'âge. Sur l'instant mes prunelles se dirigèrent vers le sol, je ne réfléchissais pas lorsque je parlais et mesurais la conséquence de mes paroles irréfléchies sur ma petite conscience qu'une fois les mots échappées de ma bouche. Je poussais un soupir d'amertume, rapidement commuté par l'un de mes habituels faux semblants, un léger sourire et roule. « Je t'aurais bien fait manger ma chaussure, mais j'ai les mains prises là maintenant de suite, donc ce n'est que partie remise » Prises par mes deux bras, alors que mon sac était lui vide, logique zéro, cependant, j'étais sortie de ma salle de cours tellement brusquement que je n'avais pas eut le temps de ranger mes affaires, qui étaient, par la présente, tombées sur les pieds de Peter, qui me réclamait un café en guise de dommage et intérêt, décidément, mes livres adorées me causaient bien des maux aujourd'hui. « Au pire des cas, je suis sûr que si tu ne veux pas de café, la dame de la cafét sera assez arrangeante pour te proposer un thé, ou un chocolat chaud. Ou ce que tu veux, en fait ! » Hahihouha, Ah Peter, tu n'en finirais jamais de plaisanter on dirait. D'ors et déjà en marche vers le dit café, je lui adressais un léger coup d'épaule, rien de bien méchant, surtout vu la taille imposante qu'il faisait, mon coup d'épaule réussit à se perdre à au moins trente bon centimètres au niveau de la sienne, fantastique. Nota bene, ce mec est immense. « Ah Peter, ton humour ne connait pas de limite n'est-ce pas. » On dirait bien que non. « Je rêve ou tu essayes de me soudoyer ? Et bien si c'est le cas, ce n'est pas ton fort parce que non, ça ne suffira effectivement pas ! » Oh tout de suite les grands mots. Je lâchais un rire aiguës, bien moqueur pour l'occasion tandis que déjà en route, je préférais plutôt me concentrer sur le brouhaha pesant d'un café local que sur les dernières paroles de mon compagnon.

« On est en Californie ici, il n’y a pas une seule chose qui ne soit pas industrielle tu sais… » grande déception bien que programmée, je lui adressais un regard désabusé, bien qu'au fond je l'avais bien prédits à l'avance. C'était bien là ce que je détestais ici, vivre ici pour ne manger que de la nourriture sous vide. Je m'avouais volontiers dépendante de la bonne cuisine, l'habitude de savourer des plats du monde entier, je savais apprécier la bonne cuisine depuis aussi loin que remontait mes souvenirs, de fait, dès qu'il s'agissait de chimiques ou que sais-je encore, je tirais une féroce grimace et me refuser à toute bouchée. Cependant il semblait que j'allais devoir faire l'effort, sans quoi Peter pourrait définitivement me coller l'étiquette de la chieuse maladroite de base, la cauchemar ambulant, chose que je ne souhaitais pas bien évidemment, bizarrement d'habitude je me fichais de l'avis des autres, mais le sien avait l'air de m'importer un minimum. Probablement parce qu'il était la seule personne du sexe opposée que je côtoie ces derniers temps et que j'avais besoin de savoir que je n'allais pas rester la vieille fille coincé qui vivrait avec ses trois cents un chats jusqu'à la fin des temps. Non pas que j'allais terminer avec lui non plus, mais enfin, c'est toujours bon pour le moral et pour le social d'avoir un ami garçon, si tant est qu'on puisse le déterminer comme un ami, car il n'était pas rare que je ne me surprise à l'imaginer comme un flirt. Si seulement je n'étais pas malade, peut-être que mes songeries auraient pu se concrétiser, ne sachant jamais de quoi est fait le futur, moi je savais à l'avance qu'il serait fait de noir et de froid. Je poussais un soupir, encore une fois, seconde fois que je me perdais dans le fourmillement de mes pensées, idiote que j'étais. Finalement je me décidais à répondre, d'un ton plus vif, un brin surprenant, un sursaut de paroles. « Bah bien sûr, c'est quoi ce pays. Ici on ne mange pas de vrai pain, on cuisine au micro-onde et les fruits sont des objets décoratifs en plastiques, à quoi je m'attendais dans un café, si ce n'est à du faux café.  » Je le laissais prendre commande tandis que je me posais sur un tabouret, un brin revêche. En parlant de cuisine, je rêvassais à un bon plat, en réalité je crevais d'envie d'une bonne cuisine, le café ça va cinq minute, néanmoins grâce à la magie américaine, je devais me préparer à manger chez moi tous les jours que dieu fait, m'imaginait déjà le succulent plat que j'allais me cuisiner lorsque je serais rentrée. Je posais la pointe de mon menton dans la paume de ma main, un instant rêveuse. Rêver à la nourriture, c'était typiquement moi, je rêvais à la nourriture comme d'autres rêvait à une gonzesse à poil dans leurs lits, chacun ses fantasmes. « Il y a pire que de devoir porter des cafés, si ça peut te rassurer. Et puis, à la limite, je vaux tous les amis du monde, donc tu ne perds pas grand-chose à ne pas avoir beaucoup d’autres amis » Je ne sursautais pas sur le moment, mais quasiment. Je lui adressais un rire amusé, encore une fois, tout à fait potiche et toujours bon public face à son humour relativement cocasse. Inévitablement, je riais à chacun de ses mots, s'en était presque transmissible, cependant qui pouvait m'en blâmer, je riais tellement rarement qu'aujourd'hui renflouait mon stock de joie et de sourires pour l'année entière. « Ah, je conclus que je suis la personne la plus chanceuse au monde alors, je saurais apprécier l'honneur.  » ajoutais-je d'un air candide, alors que de gestes attentionnées, je saisissais le classeur qu'il me tendait, impatiente d'en découvrir ses notes consignées sur papier. Et aussitôt le nez fourré dans ses écrits, je me concentrais sur le contenu plus que sur ses commentaires. Il parlait de son écriture, ça je l'avais bien entendu, je souriais un instant, n'était-ce pas une de ces sciences modernes qu'était de décrypter la personnalité de quelqu'un par son écriture. On pouvait ainsi, rien qu'avec un nom écrit sur une serviette en papier par exemple, déterminer si la personne derrière la pointe de stylo étaient un criminel ou bien une maitresse d'école. « Ne t'inquiète pas pour l'écriture, quand on sait déchiffrer un décret politique écrit de main de coréen en espagnol, tout est possible » commentais-je d'une voix amusée, true story. Je feuilletais, parcourais les différentes notes en travers, essayant d'accorder tout de même de l'attention à Peter, après tout j'avais lancé la conversation vers les études, car je ne savais pas de quoi parler sortis des études, mais il était à sa guise de changer de sujet à sa convenance après tout. Je souriais à sa réflexion, sans pour autant me sortir l'esprit de ses cours, biologie sous-marine, effectivement, c'était loin de m'effrayer, même si j'étais beaucoup trop terre à terre pour vouloir aller me perdre dans l'océan. « Non en effet, mais ce n'est pas pour ça que je trouve ça '' facile '' loin de là, je sais que j'ai un coté très '' Hermione Granger '', mais je sais rester humble, du moins je l'espère. Outre cela, je trouve ça fascinant, tu as fait là un très bon choix, c'est vaste comme domaine, je serais curieuse de savoir ce que tu souhaites faire plus tard une fois ton diplôme en poche, d'ailleurs.  » Je me sortais enfin le nez de ses notes, posait délicatement le classeur sur la table afin qu'il puisse le reprendre et le ranger et reposait la pointe de mon visage dans le creux de ma main droite, le bras appuyé sur le rebord de la table, le fixant avec une nonchalance non dissimulée. J'attendais en réalité une réponse, impatiente de découvrir dans quel domaine il voulait construire son futur. C'était tout moi ça, vivre par procuration en quelques sortes, je me projetais le futur de mes proches là où j'en étais privée. Difficile de vivre au jour le jour lorsqu'on désire avoir une situation, un métier passionnant plus tard. « D’ailleurs, je serai curieux de savoir comment tu t’es retrouvée barbouillée de noir comme ça » Ah oui c'est vrai, j'avais presque oublié mon maquillage inopiné. Je levais les yeux au ciel, en la faveur de cette brave petite partenaire de laboratoire, idiote et barbante à souhait. Voilà ce qu'il m'en coutait de vouloir aller en cours alors que j'avais mieux à faire ailleurs, un maquillage heureusement éphémère mais non désiré. « Disons que ma partenaire de Travaux Pratiques n'a pas jugé bon de suivre mes petits conseils au détriment de son brushing. » entonnais-je d'une voix sarcastique, loin d'être surprise par la bévue de ma partenaire et surtout par le fait que j'avais, une fois de plus, raison lors de nos travaux pratiques. J'étais vraiment une '' Hermione Granger '' en puissance, parfois je m'en rendais compte dans l'instant et ravalais mes débandades de conseils, parfois je m'en rendais compte bien après et le mal était déjà fait. Enfin le mal, un mal pour un bien finalement, puisqu'au moins lorsque je donnais les directives, on ne perdait pas de tubes à essais et autres bec bunsen dans la bataille. Je me mise en quête d'un mouchoir, une serviette en papier, quoi que ce soit qui puisse éponger mon petit drame journalier et c'est sur un plateau de plastique, non d'argent, qu'on vint me l'apporter, l'homme qui tombe à pique, surpassé par le serveur qui tombe à pique. « C’est toi qui paye, c’était notre accord ! » Et à la place de chercher dans mon sac un paquet de mouchoir, j'en sortis un large et flambant neuf portefeuille, tendait un billet de vingt dollars au serveur, lui fit signe de garder la monnaie et l'affaire était dans le sac. « Avec plaisir. Je tiens toujours mes engagements. » répliquais-je avec gaieté. Aucune notion de la valeur de l'argent, ça j'en étais bien consciente, cependant je n'essayais pas de me soigner, mon père non plus, nous le vivions bien pour l'instant, tant que cela fonctionnait et que nous n'étions pas sur la paille, on continuait à dépenser sans compter. Avant de me saisir de l'un des cafés délivrés, je m'essuyais le visage avec les serviettes en papier apportées par le serveur, veillant bien entendu à en laisser une à Peter. Voilà, Micah presque flambante neuve, qui aurait tout de même besoin d'une douche une fois rentrée à la maison. « Un iota qui fait dans la biologie sous-marine, intéressant. J'avoue être peut-être hantée par le stéréotype du sportif idiot et donc reste perplexe.  » relançais-je, histoire de continuer un semblant de conversation. Je n'aimais pas les blancs et rien que parce que je n'aimais pas ça, je bravais la timidité pour discuter. Cela n'avait rien de jojo de discuter avec quelqu'un, du moins je m'en persuadais. Me rendant compte que je n'avais pas tellement bien choisit mes mots, je me ravisais. « Enfin je ne voulais pas dire que tu étais stupide loin de là, je te trouve pas stupide bien au contraire, je crois que tu es tellement intéressant que j'adorerais te psychanalyser. Mais bon, ça doit être moi, j'avoue me laisser un peu bouffer par les rumeurs et les clichés vis-à-vis des confréries, tu sais, les sampis complètement stone, les omegas reconnaissable à leurs gueules de bois permanentes, les iotas obnubilés par leurs biceps, etc.. » et on s'enfonce un dernier coup au passage. Idiotement. C'était le cas de le dire, parler bien ne rien dire ne me réussissait pas, heureusement, je comptais sur son humour décoiffant pour prendre mes insinuations avec humour, sans quoi le malaise serait inévitable et je n'aurais plus qu'à la fermer et rentrer à ma maison toute penaude. « Je dis des conneries hein, oui. Sinon tu fais quoi dans la vie à part boire des cafés avec des cas désespérés de sociabilités et de la biologie sous-marine ? » enchainais-je, on a rien vu, circulez y a rien a voir. « La famille, les amis, la petite copine, les animaux ?  » La baisse, la bouillabaisse ? Notez la feinte légèrement dissimulée pour voir s'il a une petite copine, très subtile, toute en finesse, tellement Micah.
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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyVen 4 Nov - 1:53

    Avec Micah, il était tellement aisé d’être le Peter sous ses bons jours, avec ses bons côtés. Si l’on mettait de côté la partie niaiserie de la suite de ma phrase, j’aurais même eu tendance à dire qu’elle faisait ressortir le bon en moi, du bon qui n’était pas vraiment caché, mais qui avait la fâcheuse tendance d’être altéré par mes mauvais côtés. Des mauvais côtés qui au final m’avaient plutôt porté chance, puisque c’était grâce à cela que j’avais atterri un soir à l’hôpital, berceau de notre rencontre aussi atypique que nous. Avec elle, seules mes qualités étaient mises en exergue, mon humour – parfois chaotique, certes, but still - , mon côté joueur, ma simplicité aussi, vestige d’un passé où l’opulence n’avait jamais été vraiment le maître mot. Ici, pas besoin de jouer un autre jeu, de me faire passer pour quelqu’un que je n’étais pas, j’étais Peter. Juste Peter. Peut-être était-ce parce qu’elle aussi se montrait tellement naturelle avec moi, sa maladresse, sa façon d’avoir du mal à me regarder dans les yeux en me parlant, le fait qu’elle se perde systématiquement dans ses paroles à force de digressions sur des anecdotes en tout genre de sa vie passée, ces petites choses que je ne pouvais m’empêcher de trouver touchantes, car tellement peu communes à la plupart des étudiants peuplant l’université. Et c’était bien tout ce que je reprochais à Berkeley, pour moi, l’adopté baladé de maison en maison, de foyer en foyer, qui peinait grandement à s’habituer à la richesse, à la superficialité, à l’hypocrisie, trois maux qui caractérisaient notre génération « gosses de riches » sous le soleil de Californie. Je n’étais jamais tout à fait sûr de savoir si la moitié de ce que l’on me disait était vrai, puisqu’ici de toute façon les rumeurs restaient reines, sans même parler des bimbos écervelées qui avaient cette fâcheuse tendance à proliférer dans les couloirs de l’université, pour qui la notion d’attraction se limitait au fait de savoir si leurs copines trouvaient untel « beau gosse ». oui, malheureusement pour moi, j’avais fait les frais de ce genre de gangs, les bandes de filles gloussant sur mon passage, et pourtant, je n’étais pas forcément le modèle le plus en vogue du campus. L’attrait de la chair fraîche, probablement. Et voilà que je me mettais à digresser moi aussi, l’important dans tout ça, c’était que Micah était aux antipodes de tout ça, comme débarquée d’une planète extraterrestre et dieu que ça faisait du bien d’avoir dans son entourage quelqu’un qui avait de sérieuses lacunes en références télévisuelles ou même cinématographiques mais qui en dehors de ça était le prototype même de la personne simple et sans chichis, prototype ô si apprécié et pourtant tellement rare. Pour la faire simple, Micah, c’était un peu ma bouffée d’oxygène ici, et chaque moment passé en sa compagnie était revigorant. « Oui c'est vrai, qui suis-je moi, celle qui a passé la majeure partie de sa vie à déterrer des os de dinosaures, pour dénigrer Jurassique parc. » Je ne pus qu’acquiescer à la suite de cette remarque. Je ne savais peut-être pas énormément de choses sur elle – ce qui était soit dit en passant bien dommage – mais j’étais au moins au courant de son passé de chercheuse de trésor, qui prenait pour elle la forme d’os de dinosaure, chacun son truc, ce qui lui donnait probablement encore moins de raison de se moquer de l’un de mes films préférés. « N’est-ce pas ! C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, ma chère ! Tu as peut-être même plus à voir avec Jurassic park que moi avec Peter Pan, parce qu’entre nous soit dit, à part le même prénom, je ne vois pas vraiment d’autre ressemblance entre lui et moi… » Un constat auquel j’ajoutais un sourire, pour la forme. Je n’aimais pas Peter Pan, on m’avait forcé à regarder le dessin animé au moins trente fois en une semaine, dans une de mes familles d’accueil, parce que la môme devenue par la même ma sœur adoptive était une fan avérée de Lili la Tigresse, ce qui m’obligeait à regarder encore et encore Peter Pan triompher du méchant Capitaine Crocher – personne bien plus intéressant entre nous soit dit – tandis que la chanson restait invariablement en tête. Rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur. Pour moi, c’était plutôt le secret du cauchemar, car même des années après, il m’arrivait parfois de chanter cette chanson à voix basse, sans même m’en rendre compte. Traumatisé, vous dis-je. « Oui ça va, on est pas dans pirates des caraïbes, je ne suis pas un forban sans âme et sans cœur cherchant à réquisitionner de bateaux à la marine marchande. Quoi que, si on vois mon lieu de naissance, on peut dire que si ... je suis une pirate, what up ! . » Pour toute réponse, Micah eut le droit à un sourire penaud de ma part. Si j’étais calé question Jurassic Park, mes connaissances cinématographiques s’arrêtaient malheureusement pour moi bien avant Pirates des Caraïbes, que je résumais à une vague attraction d’un parc Disneyland, avec une histoire de bateaux et de chutes d’eau, de grottes, aussi. Bref, rien que je ne puisse associer avec sa remarque, sous peine de passer pour l’inculte de service. Un rôle que je lui laissais bien volontiers – encore qu’elle n’ait pas été inculte, loin s’en fallait d’ailleurs – puisqu’après tout, c’était moi l’Américain, et elle la… La non-Américaine, à défaut de connaître précisément son lieu de naissance. Une île, quelque part, où il y avait des pirates, de ce que j’avais compris. Ce qui réduisait le rayon de recherches à à peu près plusieurs millions de kilomètres carrés d’océan. « Je te crois sur parole », me contentai-je de répondre, histoire de mettre un point final à ces références cinématographiques qui pour le coup me dépassaient quelque peu. Ce qui était bien, avec Micah, c’est qu’on pouvait se moquer d’elle encore et encore sans qu’elle ne le prenne jamais mal. Ses regards noirs étaient trahis par des sourires en coin qui ne laissaient aucun doute quant au fait qu’elle ne le prenait pas mal. J’attendais avec délectation de voir quelle répartie elle allait bien pouvoir sortir. « Hé bien quand j'aur... » J’attendis la fin de la phrase, une fin qui n’arriva jamais, et qui me laissa…sur ma faim – hahaha, mon humour est sans faille. « Je t'aurais bien fait manger ma chaussure, mais j'ai les mains prises là maintenant de suite, donc ce n'est que partie remise » Mention peut mieux faire pour Micah Whitmore-Sinclair – et on admire une fois de plus ce talent avec lequel je fais rimer mes paroles, né pour être poète, le Peter – qui m’avait habitué à des réparties légèrement plus amusantes. Du tac au tac, je lui répondis avec un sourire moqueur. « Je pense que si je me retrouvais avec une de tes chaussures dans la bouche, tu aurais beaucoup de mal à faire passer ça pour de la maladresse, mais plutôt comme un acte délibéré visant à m’étouffer. Homicide volontaire avec préméditation, prison à vie, next ! » J’avais envisagé un tas de possibilités pour ma mort, mais la perspective de mourir étouffé par une chaussure de Micah ne m’avait encore jamais traversé l’esprit. Une image s’imposa à moi, en train de suffoquer, une chaussure dans la bouche, une image qui manqua me faire rire, ce qui m’aurait valu à coup sûr le regard inquisiteur de la jeune femme. Ce qui ne me faisait pas perdre le nord, bien au contraire. Je voulais mon café, et je l’aurais, grâce à un talent de persuasion imparable – regard de chien battu, sourire contrit, et c’était dans la poche, j’obtenais à peu près tout ce que je voulais de n’importe qui – qui la ferait forcément céder. « Ah Peter, ton humour ne connait pas de limite n'est-ce pas. » Je haussai un sourcil suggestif. Si mon humour connaissait une limite, je serais de fait beaucoup moins amusant, ce qui m’enlèverait l’un de mes rares atouts auprès de la gente féminine, y compris Micah qui sous ses airs de sorcière aujourd’hui, cachait un visage plutôt agréable à regarder, ce qui ne gâchait rien. L’un de mes rares atouts, si l’on exceptait mon charme naturel, mon immense taille qui me faisait regarder les gens de haut, sans même le faire exprès, mon intelligence suprême, ma sportivité sans égale et bien entendu, une modestie à toute épreuve. « Non en effet il n’en connaît pas ! » répondis-je avant de prendre la direction du seul café du bâtiment.

    Que Micah se plaigne du café industriel servi ici n’avait étrangement rien d’étonnant. Pour cette baroudeuse devant l’éternel, boire quelque chose servi dans un récipient en carton surmonté d’un couvercle en plastique devait être une hérésie. Personnellement, pour l’Américain que j’étais, et même si je n’en tirais aucune fierté, un café industriel me convenait parfaitement, tant qu’il contenait la juste dose de caféine, mais pour ne pas perdre ma crédibilité auprès de la jeune femme, je fis semblant d’approuver à chacune de ses remarques sur les travers de la gastronomie Américaine. « Bah bien sûr, c'est quoi ce pays. Ici on ne mange pas de vrai pain, on cuisine au micro-onde et les fruits sont des objets décoratifs en plastiques, à quoi je m'attendais dans un café, si ce n'est à du faux café. » Effectivement, elle marquait un point. Dans le pays le plus riche et anciennement le plus prospère du monde, trouver quelque chose ressemblant un tant soit peu à de la vraie nourriture relevait du miracle, étant donné que la base de notre alimentation reposait sur de la friture. Encore, et encore. Au pays de la malbouffe, on ne pouvait pas en plus nous demander d’avoir du vrai café. Néanmoins, un brin patriotique, je me sentis quelque peu obligé de défendre mon pays. « Tu sais, on s’en accommode très bien. Certes, moi je n’ai pas bu de café au fin fond du Brésil, et par conséquent je me satisfais parfaitement de mon bon vieux Starbucks, mais les fruits dans ma chambre ne servent absolument pas à la décoration mais bel et bien à la consommation, aussi incroyable que cela puisse paraître. » Je lui adressai un léger sourire, histoire de contrebalancer mon ton un peu dur. Etant donné qu’elle acceptait de payer pour mon café, le moins que je puisse faire était au moins de lui donner raison. Leçon un du mode d’emploi : comment éviter la guerre entre les sexes. Dites toujours oui à tout ce qu’elle dit, et vous aurez gagné. Une leçon que j’avais vite fait de mettre en pratique, et pas seulement avec elle. « Ah, je conclus que je suis la personne la plus chanceuse au monde alors, je saurais apprécier l'honneur. » Je haussai les épaules, faux-modeste. Ou vrai modeste, en réalité, car j’adorais m’amuser à faire croire aux gens que j’étais réellement ce gars imbu de lui-même, quand en fait je comptais probablement parmi les personnes les plus modestes du campus. Mais au moins, ça me permettait de faire rire à peu près tout mon entourage, comme le reste de mes pitreries d’ailleurs. Les pitreries de Peter, futur one-man show à succès. « Tu peux, très chère, je ne gratifie pas tout le monde de ma présence ô combien désirable ! » fis-je avec un clin d’œil. Tu parles, c’était plutôt les autres qui ne voulaient pas se gratifier de ma présence à moi, malgré un cercle d’amis relativement étendu. Mais pour éviter de me paraphraser, je me contenterais de préciser que comme à peu près tout le reste ici, même mes relations étaient superficielles. Micah semblait dans un autre monde, dans un monde auquel ni moi, ni le reste n’avions accès, son regard parcourant attentivement mes feuilles écrites à l’arrachée, où devaient régner en maître les fautes d’orthographe – s’il y avait bien une chose dont j’avais horreur, c’était me relire, ce qui me valait généralement un bon nombre de points en moins dans mes copies d’examen – apparemment passionnée par ce qu’elle lisait. Elle devait probablement être la seule de mon entourage à comprendre un traitre mot de ce qui était écrit dans mes cours, et là je ne parle plus seulement de la forme, mais aussi et surtout du fond. Un tas de termes compliqués, des hypothèses, et tout un tas de données incompréhensibles pour les gens normaux. Ce qui renforçait mon idée selon laquelle Micah n’était pas normale – quelle fille normale se préoccuperait plus de ses cours que…je ne sais pas moi, disons d’à peu près tout le reste ? « Ne t'inquiète pas pour l'écriture, quand on sait déchiffrer un décret politique écrit de main de coréen en espagnol, tout est possible » Excusez du peu. Elle avait dit ça avec une telle nonchalance que je me demandais si elle disait vrai. Ca ne m’aurait étonné qu’à moitié, en toute honnêteté. « En effet, si tu arrives à faire tout ça, j’imagine que déchiffrer l’écriture d’un pauvre étudiant en détresse lors d’un cours qu’il a parfois du mal à suivre ne doit rien avoir de compliqué ». Même si parler des études n’était pas en soi ma première envie lorsque j’avais proposé un café, raconter mes histoires de biologie sous-marine prenait un tout autre aspect lorsque je pouvais partager ma passion avec quelqu’un qui ne se contenterait pas de me lancer un regard de merlan frit, à moitié ébahi par un tel dévouement à ma matière reine, et surtout incapable de comprendre le quart du tiers de ce que je pouvais bien raconter. Elle au moins, je savais qu’elle comprenait absolument tout ce qui était écrit, et sans même étudier la matière, j’étais certain qu’elle s’en sortirait probablement même mieux que moi en période d’examen. Si le berceau de Micah n’avait peut-être pas été approché par la fée de l’adresse et du comportement en société, pour sûr il avait été approché par la fée de l’intelligence, et cette qualité manquant à tellement de personnes ici, je ne pouvais que l’apprécier d’autant plus. Il me fallut plusieurs secondes avant de trouver quoi lui répondre. Sans parler du fait que oui, elle restait humble malgré un QI probablement plus élevé que celui de toutes les personnes présentes dans le café réunies, je ne savais surtout pas quoi dire quant à mes projets d’avenir. J’étais plutôt du genre à vivre au jour le jour avec les moyens du bord, autant dire que je ne me projetais pas si loin dans l’avenir au point de savoir ce que j’allais bien pouvoir faire d’un potentiel diplôme en biologie sous-marine. « Je ne sais pas. » avouais-je, presque timide de devoir admettre que si je savais beaucoup de choses, tout ce qui me concernait restait assez flou. « Probablement chercheur. Je finirai sûrement ingénieur en biologie environnementale, quelque chose dans le genre. Histoire de sauver la planète de ces méchants pollueurs, peut-être. Je ne sais pas trop à vrai dire. Je prendrai surtout ce que je peux prendre. Maintenant que tu connais à peu près tout de ma vie d’étudiant et de mes non-projets d’avenir, je te retourne la question. Etudes ? Aspiration pour ton futur boulot ? » Moyen habile de détourner la conversation. Si je n’avais aucun mal à amuser la galerie, parler sérieusement de moi était quelque chose d’un peu plus compliqué, raison pour laquelle je limitais la casse en restant assez évasif. Et puis, il était tellement plus amusé de la faire parler d’elle, surtout lorsqu’il s’agissait de découvrir comment elle avait réussi son compte, même si en soi, il n’était pas vraiment choquant de voir Micah dans cet accoutrement. « Disons que ma partenaire de Travaux Pratiques n'a pas jugé bon de suivre mes petits conseils au détriment de son brushing. » Ah, les joies du partenaire de TP. Personnellement, je me situais probablement plus dans la catégorie de sa partenaire n’ayant pas jugé bon de suivre ses conseils, pour le nombre de fois où j’avais failli mettre le feu à la salle en mélangeant des ingrédient qui, comme je le découvris par la suite, n’étaient absolument pas miscibles et résultait donc en des scènes plus ou moins apocalyptique, auxquelles je n’assistais pas puisque j’étais d’office viré du cours. Oui, les joies de la Chimie. « Et au détriment du tiens aussi, apparemment » fis-je en désignant sa propre coupe d’un signe de tête.

    Le serveur mit fin à toute cette discussion sur les études, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je n’avais pas de sujet particulier en tête, mais après deux heures de bataille navale, je devais admettre que les cours étaient à peu près la dernière préoccupation que j’avais en tête. « Avec plaisir. Je tiens toujours mes engagements. » Bon à savoir, pour la prochaine fois où je serais fauché. Ce qui n’arriverait probablement pas avant un bon bout de temps compte tenu du compte en banque bien garni du paternel, un argent dont j’avais toujours manqué pendant vingt ans et qui abondait au point que je ne sache plus vraiment quoi en faire ces deux dernières années. J’avalai une gorgée du précieux liquide, prenant soin de ne pas me brûler – si Micah était maladroite, je n’étais pas forcément plus doué qu’elle – avant de le reposer sur la table. « A charge de revanche. Rappelle-moi que c’est à moi de t’inviter la prochaine fois que tu laisseras inopinément tomber tous tes livres sur mes pieds ! » [color=cadetblue] Façon ô combien subtile de lui rappeler ce qui nous avait amené ici, dans ce café bondé, en heure de pointe. Moi qui pensais que nous en avions fini avec le déballage des études, je fus bien vite obligé de constater que j’avais eu tort. [b] « Un iota qui fait dans la biologie sous-marine, intéressant. J'avoue être peut-être hantée par le stéréotype du sportif idiot et donc reste perplexe. » Je haussai un sourcil surpris dans sa direction. Elle dut se rendre compte de la maladresse de sa formulation car elle tenta tant bien que mal de se rattraper. Plus mal que bien d’ailleurs. « Enfin je ne voulais pas dire que tu étais stupide loin de là, je te trouve pas stupide bien au contraire, je crois que tu es tellement intéressant que j'adorerais te psychanalyser. Mais bon, ça doit être moi, j'avoue me laisser un peu bouffer par les rumeurs et les clichés vis-à-vis des confréries, tu sais, les sampis complètement stone, les omegas reconnaissable à leurs gueules de bois permanentes, les iotas obnubilés par leurs biceps, etc.. » De la part de n’importe qui d’autre, j’aurais sans aucun doute été vexé par de tels propos, mais tout semblait tellement naturel sorti de la bouche de Micah, il aurait été difficile de le prendre mal. « Tu sais qu’entre chaque phrase tu as le droit de respirer, n’est-ce pas ? Quant aux préjugés sur les gens de ma confrérie…et bien je dois être l’exception qui confirme la règle. Certes, on ne brille peut-être pas par notre intelligence, chez les Iotas, mais certains d’entre nous sont un peu moins décérébrés qu’il n’y paraît, lorsqu’on prend le temps de les connaître. Et je pense que si une certaine présidente de confrérie t’avait entendue, tu serais déjà à l’auspice. L’estimée La Tour Dubois n’aime pas que l’on critique ses petits protégés, et tu serais surprise de constater que la plupart d’entre nous cachent bien leur jeu, et que derrière les biceps se trouve souvent un cerveau en parfait état de fonctionnement. Mais je ne peux pas te blâmer, après tout, on choisit aussi nos confréries en fonction de ce que l’on a entendu sur elles. Par exemple, pour moi les Alphas se résument à des puits de science abonnés à vie à la bibliothèque, et pourtant je pourrais te citer des exemples qui font exception à la règle ». J’avais en tête un exemple très précis, que je ne développai toutefois pas. « Je dis des conneries hein, oui. Sinon tu fais quoi dans la vie à part boire des cafés avec des cas désespérés de sociabilités et de la biologie sous-marine ? » Devant sa mine déconfite, je fus forcé d’adopter un ton un peu moins sec, me calmant aussitôt. « La famille, les amis, la petite copine, les animaux ? » Pour un peu, j’aurais presque l’impression de passer un interrogatoire. La question posée était vaste et pourtant je n’avais pas grand-chose à y répondre, un comble. Il y avait des sujets que j’évitais d’aborder en sa présence et ceux-ci en faisaient clairement partie. Je répondis d’un ton évasif « Oh tu sais, pas grand-chose. Histoires de famille complexe, petite copine inexistante, quant aux animaux de compagnie, j’ai été traumatisé par la disparition de ma tortue quand j’avais 6 ans. Depuis, je n’en ai plus eu » fis-je avec un sourire. Camille la tortue, paix à ton âme. J’étais satisfait de pouvoir préciser dans ma phrase l’absence totale de petite amie. Impossible de savoir si la question avait été délibérément posée, après tout Micah n’avait jamais manifesté le moindre signe d’intérêt envers moi en neuf mois d’amitié, si l’on exceptait notre rencontre tout à fait fortuite à l’hôpital et là encore, je n’étais pas tout à fait sûr qu’il faille y voir un quelconque intérêt de sa part. Mais, au cas où sait-on jamais, elle était fixée. Pas de petite amie, champ complètement libre, et la seule personne susceptible de m’intéresser se trouvait devant moi. « Mais pourquoi s’étaler sur une vie aussi peu passionnante quand je suis sûr que tu peux me parler de la tienne et de tous ces voyages, toutes ces rencontres que tu as faites ! » Je n’étais pas assez habile pour m’aventurer sur la question du « et toi, quelqu’un en vue ? », pas assez habile et pas assez subtile surtout, le problème étant qu’avec elle, tout était question de subtilité, dont j’étais cruellement dénué. C’était le problème des gens intelligents, ils voyaient assez rapidement clair dans votre jeu.

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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyDim 13 Nov - 17:02

❝ Birdseye view, awake the stars 'cause they're all around you ❞
Il n'y avait donc vraisemblablement aucune similitude entre Peter Parker et Peter Pan. Déception faisante, j'affichais un vague air dépité, poussais un bref soupir. Je plaisantais, évidemment, être Peter Pan, ou bien même lui ressembler de loin ou de prêt ne devait être l'objectif de vie que d'une poignée d'enfant et d'irréductibles adultes, de fait, il était compréhensible que mes deux Peter favoris n'aient rien en commun. Mais enfin, qui n'aimais pas Peter Pan franchement, c'était de loin mon dessin animé favoris, égoïstement, j'en étais arrivée à penser que si moi je trouvais ce dessin animé fantastique, alors tous le monde pensait la même chose. le problème d'être un peu trop intelligente, on as tendance à se croire le seul avis bon, juste et vérifié. Un peu comme de l'ethnocentrisme, à la différence que cela concerne les idées, les gouts, non les peuples. N'importe quoi. Réflexion pointless au possible, je m'égarais encore dans mon raisonnement, cependant je mettais l'idée de côté, philosopher sur l'ethnocentrisme, du moins le centrisme tout court des idées pouvait être un bon sujet à réflexion lors du coucher, mieux qu'un bon somnifère. Cela dit, il marquait un point, j'avais largement plus en commun avec Jurassic Park que lui pouvait avoir de similitude avec Peter Pan, à la réflexion, j'avais largement plus en commun avec Jurassic Park que n'importe qui pouvait le prétendre. C'était bien là la beauté de la chose, j'étais décalée certes, mais dans un sens, ma culture faisait aussi de moi quelqu'un dont on pouvait rapidement se prendre de passion, peut-être pas pour la personne en elle-même, mais au moins pour le vécut. Du moins, je l'espérais, c'était bien là tout ce que je pouvais avoir d'intéressant, sinon j'étais au combien banale, pas plus belle qu'une autre, pas plus vilaine qu'une autre, seulement et simplement banale. Autant fallait-il que ma génération ne se prenne de passion pour autre chose que les jeux vidéos, la pornographie et les bouteilles de bières, là encore, l'évolution de l'espèce humaine ne semblait pas jouer en ma faveur. « Dommage, personnellement j'aime beaucoup Peter Pan. Finalement tu n'es peut-être pas aussi parfait que tu le prétends. » Je haussais les épaules, mine de déception sur le visage, je continuais mon chemin l'air de rien, même si intérieurement, un rire s'exaltait au fond de mon estomac. Rappeler aux garçons qu'ils ne sont pas aussi parfait que cela, chapitre un de la vie universitaire. Cependant je lui adressais un clin d'œil, histoire qu'il ne s'interroge pas plus longtemps sur la teneur humoristique de ma phrase, sait-on jamais, l'égo masculin, toute une histoire, suffisait qu'on leurs disent une malheureuse fois qu'il ne sont pas parfait et ils vous détestent pour le restant de vos jours. Il aurait été bien dommage qu'il me déteste, cet adorable Peter. Quoi que je n'étais pas le genre détestée à la réflexion, plus bonus non négligeable, il était doté d'un humour hors pairs. Disons donc pour l'instant que le clin d'œil cajoleur résumait un besoin de sécurité. Chemin faisant, je levais les yeux vers le plafond, rien de bien fantastique à regarder le plafond se décrépir, cependant il argumentait beaucoup le Peter, je lâchais un petit rire amusé, homicide volontaire avec préméditation, il n'y avait vraiment que lui pour aller aussi loin. « Tant de vilains mots sortant d'une si jolie bouche. Fais gaffe, un jour je vais me révolter, ça va te faire tout drôle. » ajoutais-je dans la même nuance amusée, bien qu'il soit fort probable qu'un jour, pourquoi pas si l'occasion s'y prête, je ne me rebelle et qu'il comprenne sa douleur. J'avais beau être docile à souhait, je n'en restais pas moins dotée d'un petit caractère, encore heureux. Néanmoins pour l'instant, seul mon père en avait vraiment fait les frais, Sandro aussi parfois par le passé.

Et l'encensement du café américain commença, j'avais l'impression de juger à l'excès la culture américaine, alors qu'en réalité j'étais naturalisée américaine. Certes je jugeais, le problème avec l'intelligence apparaît lorsque le sens critique ne reconnaît que ses propres idées et se ferme à toute idée extérieur. Je ne voyais que par mes expériences, qui pouvait m'en blâmer après-tout, veni vidi vici, je suis venue, j'ai vu, j'ai vaincue. Cependant je pouvais facilement comprendre que mes réflexions de mademoiselle je sais tout, je suis jules césar en plus mignonne et sans couronne de laurier, pouvait agacer. « Je te crois sur parole. » marmonnais-je en portant le dit café à ma bouche, reprenant ainsi quelques paroles à lui remontant au moment où nous étions encore dans les couloirs. Concernant le café, curieusement, le goût n'était pas aussi infecte que cela, je me surpris même à en apprécier les effluves, cependant nous étions encore à un millier de kilomètres du café que je connaissais. Métaphoriquement et réellement parlant. En vérité je devais tellement apprécier le café, bien que je sois une plus grande fan de chocolat chaud, mais surtout tellement en manque de boisson que je devais trouver le premier café qui me tombait sous la main délicieux. Ou bien il était vraiment délicieux, réflexion à creuser. On ne peut plus concentré sur mon breuvage, j'adressais un sourire amusé, bien qu'à moitié dissimulé par mon gobelet, à mon comparse. Pas besoin de repréciser encore que son humour décoiffe, je crois que nous avons compris l'idée, bien que blague à part, sa présence était désirable, en un sens. J'aimais bien passer du temps avec lui, je rigolais pour l'année en l'espace de quelques heures d'intermède, alors je lui concédais volontiers que sa présence était «  Ô combien désiraaaable » ! Un simple sourire et je me retrouvais perdue dans ses notes, son classeur dans une main, l'autre tournant les pages avec attention, cherchant à ne froisser ni déchirer une feuille, un accident étant si vite arrivé lorsque l'ont s'appelle Micah. Les deux mains prises, je me retrouvais avec mon gobelet de café à la bouche, tenant par la seule étreinte de mes dents sur le couverte en plastique, une vraie gymnastique buccale à laquelle je ne portais aucun crédit tellement les notes présentées par le Iota m'interpellèrent. Je n'aurais jamais dû sortir le sujet des études, j'étais tellement à fond que j'en oubliais presque le monde alentour, c'était comme ça, une fois plongée dans des notes, les miennes ou celles des autres, peu m'importe, je devenais pratiquement un zombi et autant préciser que les gobelets à café tenant en équilibre fragile sur mes lèvres enfonçaient un peu plus profond le cliché de la pauvre élève destiné à être brillante, certes, mais surtout une tête à claque. Heureusement que ma bouille adorable sauvait les meubles, parfois. Finalement, je décidais de rendre le classeur à son propriétaire, déterminée à me concentrer uniquement sur le propriétaire, mais surtout déterminée à prouver que je pouvais être intéressante, pas une mince affaire. « Fais toi offrir un ordinateur portable, tu verras, ça change la vie. Mignon comme t'es, tu devrais pas avoir de mal à t'en faire offrir un, je te fais confiance. » répondis-je lorsqu'il évoqua son tragique destin d'étudiant en détresse. Réflexion balancée à la va vite, je n'avais pas tellement réfléchis, mais enfin de nos jours les filles stupides étaient prête à n'importe quoi pour un joli garçon, Peter en était un, CQFD. Malheureusement, les filles stupides ça cours les rues alors il pouvait seulement se planter dans la rue, en prendre une au hasard, lui faire un sourire et il avait son macbook dans la demi-heure, ah décadence.

Je ne savais jamais que faire avec de l'incertitude, le « je ne sais pas » faisais parti du vocabulaire que je me refusais d'employer alors sur l'instant, je tirais légèrement la grimace, cependant je pouvais comprendre, du moins essayer de comprendre, ce qu'il pouvait ressentir. A sa place, je crois que je n'aurais pas su non plus. Balivernes, je savais ce que je voulais faire de ma vie professionnelle plus tard, cependant j'avais été bien aidé, je suivais les traces de papa. Pour combien de temps encore, dieu seul le sait, mais j'avais toujours su quoi faire comme étude, pourquoi, dans quel but, comment, où. Ma vie éphémère était programmée à l'avance, je me conformais à un plan que j'avais moi-même construit lorsque j'étais encore en train de faire l'école par correspondance quelque part au Kenya. C'était bien là peut-être tout ce qui n'allait pas chez moi, prévoir sans cesse et ne jamais se laisser distraire par un grain de folie. Exemple en était, j'avais prévu d'aller étudier finalement, j'étais dans un café à discuter. Là était mon seul écart de conduite depuis des semaines, me conformer au plan, aux emplois du temps cornéliens que je me fixais et pas de fantaisie dans la vie monotone de Micah Withmore-Sinclair. Je devais arrêter de prévoir, j'avais envie de ne pas savoir parfois. Certains se réjouissaient de vivre au jour le jour là où je savais que demain pouvait être fait de noir et de froid. Je le laissais argumenter ses choix, ses envies, bien qu'au fond j'eus compris qu'il espérait se laisser guider par les aléas de la vie, ce que je lui enviais énormément pour le coup. L'incertitude avait du bon parfois. Il me retourna la question et prise de cours, la pointe du visage planté dans la paume de ma main droite, perdue dans ma contemplation, c'est à dire perdue en train de le regarder discuter, j'eus quelques secondes d'inattention avant d'enchainer d'une voix hébétée. « Fort bien, avec un peu de chance, ou de malchance à ta guise, nous serons amené à travailler ensemble, qui sait.  » concluais-je d'un ton professionnel. Biologie et paléon' se retrouverait bien à un moment donné, il serait alors en ce temps venu tout à mon plaisir d'aider Peter à combattre les ''méchants pollueurs'' . « J'étudie la paléonto', l'anthropo' et l'archéo'. Pour faire … well Paléontologue, Anthropologue et Archéologue, facile à deviner. Comme le temps m'est précieux et que je n'aime pas tellement aller en classe, j'ai préféré faire les trois en même temps. Mais enfin, j'aime bien prévoir et planifier, mais paradoxalement, j'aime aussi découvrir donc qui sait quel chemin je vais emprunter, on ne sait jamais, ça se trouve je finirais enseignante. » La grande révélation, je n'aimais pas aller en cours. Pas que cela ne m'intéressait pas, au contraire. Cependant les cours étaient bien trop sommaire à mon goût et on n'apprenait rien de plus que ce que je ne connaissais déjà, action inutile. Sauf qu'avec ma maladie à la con, j'étais obligée de me conformer un mode de vie complètement sédentaire et par la présente, histoire de faire bonne figure, ne pouvait pas me permettre de rester à la maison à ne rien faire. Aller à l'école, c'était ce que faisait les gens normaux, je me devais de joueur les filles normales, direction la fac. C'était d'une logique imparable certes, mais désespérante pour le puits de science et l'intrépide aventurière que j'étais. Pour le reste, j'avais un peu menti, découvrir les chemins, on ne sait jamais, blablabla. Finir enseignante à mes yeux seraient pire que tous, les étudiants de nos jours se fichent totalement de ce qu'on leurs raconte, moi la première et préfère jouer au pendu sur les feuilles de cours ou bien aller sur facebook en amphi' plutôt que d'écouter. Perte de temps, autant pour le prof que pour l'élève, bonjour chez vous. Bref, passé les réflexions sur mon brushing loupé, je me retrouvais encore une fois victime de ma maladresse. Du moins ce n'était qu'un rappel, mais à croire que le dénommé Parker-Kennedy ici présent aimait rappeler ô quel victime il fut jadis par ma faute. Je lui tirais la langue férocement, néanmoins, l'idée de me faire inviter à un prochain round café ne me déplaisant pas, j'enchainais. « Ne dis pas ça, sinon je serais capable de le refaire en toute conscience. » Sous-entendus dissimulé ? Sans conteste, sauf que j'étais mauvaise au jeu des sous-entendus alors forcément, plus que de crever les yeux, ça sautait au visage. Faisant l'impasse sur ma pathétique attitude, je me contentais d'écouter, une fois, encore un plaidoyer enflammé. Y a pas à tortiller, dès qu'il s'agissait de se défendre, il était champion et choisissait parfaitement sa destinée, défendre les droits des animaux et tuer les pollueurs seraient un jeu d'enfant pour lui, c'était innée. Je lui adressais un vague sourire, un regard dérobé un brin désintéressé, fort bien qu'il défendait sa confrérie, pas besoin d'incendier la pièce non plus. Je n'étais pas du genre «  alpha à la vie à la mort », en réalité je n'étais pas tellement esprit de confrérie, je ne m'en étais jamais caché. Cependant si je voulais me glisser dans le moule, il m'avait fallu choisir une confrérie et Alpha, paf ça a fait des chocapic. «  Abonnées à vie à la bibliothèque ne veut pas dire qu'on y établis le campement. C'est un peu comme vous les Iotas et le stade, résident permanent, mais sans pour autant avoir le sac de couchage prévu sous les gradins. » point sur le débat Alpha/Iota, sœurs ennemies, je n'avais en aucun cas envie de débattre sur les relations inter fraternité, ayant trop peu d'intérêt pour l'ambiance universitaire. « Oh tu sais, pas grand-chose. Histoires de famille complexe, petite copine inexistante, quant aux animaux de compagnie, j’ai été traumatisé par la disparition de ma tortue quand j’avais 6 ans. Depuis, je n’en ai plus eu » Petite copine inexistante, le reste n'était que meuble à mes yeux. Cependant par pure politesse et surtout parce que je n'étais pas un bourrin type, je décidais d'argumenter chaque détails, excepté la partie '' animaux de compagnie '' ne voulant pas raviver de potentielles douleurs enfouies, prévenante que j'étais. « Complexe ? Well je t'aurais bien dit que j'ai tout mon temps, mais je suppose que c'est plutôt personnel et que je suis encore trop inconnue pour que tu m'en fasses part. Auquel cas je te dis poliment '' Oh, tu me raconteras, à l'occasion''  » annonçais-je théâtralement, balançant un geste de main dans le vide. Tu veux en parler, c'est magnifique, tu veux pas en parler, je te forcerais pas. Je lui adressais un sourire bienveillant et poursuivais. « Pas de girlfriend pour Peter ! … Great.  » marmonnais-je doucement. Pas assez fort pour quelqu'un de trop concentré sur son café, mais assez pour quelqu'un d'attentif. Réalisant la teneur '' awkward '' dans ce que je venais de dire, je lui adressais un regard décontenancé. « Non enfin j'veux dire... Erf, nevermind.  » second geste négligé de la main, espérant ainsi expédier le sujet et par la présente, ma bévue aux oubliettes. « Mais pourquoi s’étaler sur une vie aussi peu passionnante quand je suis sûr que tu peux me parler de la tienne et de tous ces voyages, toutes ces rencontres que tu as faites ! » L'heure fatidique, raconter ma vie. En général j'étais plutôt … puissant à ça, seulement j'avais tellement de choses à raconter que bien souvent, je ne savais pas par où commencer. Comme maintenant d'ailleurs, j'hésitais un moment, je n'avais rien a raconter quant à ma vie Berkéléene qui n'avait rien de fantastique et trépident, mais lorsqu'il s'agissait de raconter mes anecdotes passées, là j'étais submergées de souvenirs. « Oui, bof. Tu sais, je ne saurais pas par où commencer, c'est ça le problème d'avoir vu beaucoup de chose.  » répliquais-je nonchalante. La pointe du visage venant se nicher dans la paume de ma main, je lui adressais un regard attentif. « Les rencontres, faut préciser, vieux, jeunes, ancêtres, préhistorique, noir, blanc, jaune, nu, vêtu de peau de bête, d'un costume armani en daim, que sais-je encore.  » commentais-je, lâchant un petit rire. Des rencontres, on peut en faire des tas. Les pieds dans le plat ? Complètement. Finalement, je me penchais pour attraper mon sac et en extirpait un téléphone flambant neuf. Oui parce que ça a des avantages de faire des recherches, tout est tout frais payé, papa est très riche. « Au pire, je crois que j'ai une application sur mon iphone.  » Google Maps my friend. J'allais dans la dites application, tendait mon téléphone à Peter et laissait place au hasard. « Tiens, fait tourner le globe et fait jouer le jeu, ma pauv' lucette. En fonction de la destination, je te raconterais une petite histoire. » Qui sait, dans un avenir plus ou moins lointain, je finirais par raconter des histoires épiques à des enfants débordants d'imagination. Pourquoi pas après tout, c'était toujours mieux que de terminer prof en université ou même au lycée. Les enfants n'écoutent plus ce qu'on leurs dit et n'ont plus aucune imagination passé 13 ans alors autant raconter comment je m'en étais sortie dans la forêt amazonienne à des petites têtes dégourdies. « Si tu pouvais tomber à un endroit d'assez... perdu, tu sais, ça m'arrangerais. J'ai rarement été dans des grandes villes plus de deux semaines, à part San Francisco évidemment et Rome, il y a un bout de temps maintenant.  » ajoutais-je à la suite. San Francisco, j'y étais depuis plus ou moins un an et comme je l'avais rencontré lors de mon arrivée, ça n'était pas compliqué de comprendre qu'il connaissait tout ce qu'il pouvait savoir sur ma vie californienne. Quant à Rome, j'espérais qu'il ne relève pas, étant un peu mon sujet tabou du moment. « A part si tu préfères que je te racontes l'histoire la plus épique et la plus idiote de toute ma vie, auquel cas tu n'auras pas besoin de choisir une destination sur google maps. A moins que le monde pokémon ne fasse partie du monde réel... » Là, je m'apprêtais à retracer la fabuleuse histoire de Micah, au japon pendant quatre mois, 8 ans et la découverte des pokémons. La honte suprême, même si après quelques années, on en plaisante, on en rigole. Je portais mon café à ma bouche, en bu une longue longue gorgée, anticipant un long récit. « Finalement, c'est pas si dégueulasse. Un peu étrange, mais bon en fait.  » On change de conversation ? C'est le moment où l'ont regrette d'avoir encore trop parlé.

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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyJeu 24 Nov - 18:54

    « Dommage, personnellement j'aime beaucoup Peter Pan. Finalement tu n'es peut-être pas aussi parfait que tu le prétends. » Sur ce point-là, je ne pouvais pas la contredire, si je tentais de les masquer autant que faire se pouvait, on ne pouvait nier que j’étais du genre à avoir un tas de défaut plus ennuyants les uns que les autres. A commencer par un certain besoin de me défouler, et pour ma part, me défouler en jouant à la boxe sur la Wii n’était pas vraiment ce que je recherchais. Non, je préférais plutôt sentir l’adrénaline monter en moi lorsque mes poings entraient en contact avec quelqu’un. Bagarreur dans l’âme, le genre de choses que l’on préfère garder pour soi, histoire de ne pas faillir à ma réputation de gentil Peter, à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession. Il était difficile d’effacer les vestiges de mon passé, à traîner jusqu’à pas d’heure dans des coins sordides où la solution à tout problème était une bonne baston. La pauvre Micah ne devait probablement pas se douter que devant elle se tenait un impulsif au caractère plus que colérique et entre nous soit dit, j’aimais autant qu’elle ne le sache pas, même si c’était plus ou moins grâce à cela que nous nous étions rencontrés. Un bref sourire se dessina sur mes lèvres. « J’imagine que nos conceptions de la perfection diffèrent légèrement l’une de l’autre, mais quoiqu’il en soit, je n’ai jamais prétendu le contraire » fis-je en arquant un sourcil, donnant ainsi à mon visage un air à mi-chemin entre le sérieux et la moquerie. Avec elle j’étais bien incapable de rester sérieux plus d’une seconde, et je finissais par penser que j’aurais des rides bien avant l’âge à force de hausser les sourcils et de lui sourire en me moquant gentiment. Pauvre de moi, à bien y réfléchir, peut-être aurais-je mieux fait de ne jamais lui donner ni mon prénom ni mon numéro de téléphone, pour économiser sur mes prochains achats de crème anti-rides, mais là, je m’égare. « Tant de vilains mots sortant d'une si jolie bouche. Fais gaffe, un jour je vais me révolter, ça va te faire tout drôle. » J’étais à peu près certain que ce jour-là n’était pas prêt d’arriver, encore qu’il fallait me méfier, si elle était comme moi, du genre à masquer ses pires vices, je devais peut-être m’attendre au pire venant d’elle. Je devais néanmoins lui reconnaître qu’elle était loin d’être aussi douce que j’aurais imaginé en la rencontrant pour la première fois. Derrière l’impression de débarquer de Jupiter, elle cachait un caractère bien trempé, à mille lieues de la gentille et douce Alpha. « Te révolter contre moi ? Je suis certain que ça serait un moment fascinant et à marquer dans les annales, mais pour ça, il faudrait que tu passes moins de temps la tête dans tes bouquins et plus de temps à me côtoyer, histoire que tu trouves une raison valable de te révolter ». Moyen subtil s’il en était de lui faire comprendre que sa présence était désirée, et que la voir plus souvent ne me poserait absolument aucun problème. Mais je crois que j’étais tellement subtil qu’elle ne percevrait même pas le message subliminal caché derrière des paroles aussi banales, encore qu’avec elle, tout était possible.

    A l’avenir, il serait essentiel, pour ne pas dire vital, de me rappeler de ne jamais aborder le sujet des cours avec Micah. D’une part parce qu’il était très difficile de lui parler dès lors qu’elle avait la tête plongée dans des feuilles écrites à la va-vite, d’autre part parce que malheureusement pour moi, cela me rappelait que j’avais à faire à l’une des personnes les plus intelligentes de Berkeley et que comparé à elle, je faisais bien pâle figure. Certes, je n’étais ni en reste, ni à plaindre, faisant partie de ces personnes incroyablement exaspérantes, incapables de se mettre au travail mais qui parvenaient toujours à décrocher d’excellentes notes, mais malgré ce talent particulier mais néanmoins très utile pour concilier toutes mes activités en consacrant le minimum minimorum à mes études, je me sentais toujours stupide dès lors que j’étais avec elle. Un peu comme Penny face à Leonard ou Sheldon, un peu benêt, incapable de comprendre un traitre mot de ce qu’elle pouvait bien me raconter. Alors qu’au moins, dès que l’on sortait de ce sujet, j’avais l’impression d’être un peu au-dessus de l’Américain moyen, étant donné que j’étais capable de ne pas situer Paris en plein milieu de l’Australie, tout comme j’étais également capable de dire qu’il n’y avait eu que deux guerres mondiales et que le KFC, comme son nom l’indiquait, avait été créé dans le Kentucky – rapport à cette vidéo que j’avais très souvent regardée, me moquant de l’inculture de mes compatriotes, me prouvant que j’étais bien au-dessus du lot ce qui était rassurant. Sans compter qu’après avoir passé sa vie à voyager partout dans le monde, Micah avait de sérieuses lacunes sur la culture américaine, lacunes que je prenais plaisir à combler, redorant ainsi un égo autrement sérieusement blessé par ses connaissances sur tout ce qui avait trait aux études. « Fais toi offrir un ordinateur portable, tu verras, ça change la vie. Mignon comme t'es, tu devrais pas avoir de mal à t'en faire offrir un, je te fais confiance. » Je me gardai bien de lui rétorquer que j’avais l’argent nécessaire pour investir dans un ordinateur portable voire même dans d’autres choses au coût bien plus élevé mais je n’en fis rien, trop satisfait de l’entendre me dire que j’étais mignon. Certes, c’était plus une expression qu’autre chose, comme lorsqu’on se moque de quelqu’un en le traitant de pauvre chouchou, mais tout de même, j’appréciais. Avalant une gorgée de café et me retenant de grimacer à cause du goût, je lui lançais un regard qui se voulait… j’aurais bien dit séducteur mais malheureusement je n’étais pas assez doué pour pouvoir faire ce genre de choses, alors mettons un long regard. « Vraiment ? Alors tu sais ce qu’il te reste à m’offrir pour mon anniversaire, un ordinateur dernier cri. Fais attention, je suis très exigeant dès que l’on touche à tout ce qui est technologie ! » En réalité j’avais un ordinateur, pas portable donc impossible à utiliser en cours, mais j’en avais bel & bien un dont je me servais quotidiennement. Mais passons. Fort heureusement, Micah avait fini par sortir la tête de mes cours et me rendre mon classeur que je rangeais précieusement dans mon sac avant qu’elle n’ait la bonne idée de renverser son café dessus, quelque chose dont elle était tout à fait capable, plus encore étant donné que le gobelet ne tenait que par sa bouche, manquant de tomber à chaque seconde. Il semblait que nous en avions bel et bien fini avec l’analyse de mes cours passionnants, pour évoluer vers une discussion moins banale et anodine, plus personnelle, ce qui après tout était la base d’une amitié, pas vrai ? « J'étudie la paléonto', l'anthropo' et l'archéo'. Pour faire … well Paléontologue, Anthropologue et Archéologue, facile à deviner. Comme le temps m'est précieux et que je n'aime pas tellement aller en classe, j'ai préféré faire les trois en même temps. Mais enfin, j'aime bien prévoir et planifier, mais paradoxalement, j'aime aussi découvrir donc qui sait quel chemin je vais emprunter, on ne sait jamais, ça se trouve je finirais enseignante. » Et voilà, encore une fois j’avais l’impression d’être un pauvre idiot. Pendant que je passais mes heures de cours à jouer à la bataille navale, jeu particulièrement intéressant s’il en était, et qui permettait de faire s’égrener bien plus rapidement les minutes passées en amphi, mademoiselle Whitmore-Sinclair préférait étudier les trois cursus en même temps, tant qu’à faire. Ce qui laissait supposer qu’elle ne passait pas énormément de temps à faire autre chose que d’étudier, une idée qui pour moi était insupportable. J’avais déjà bien du mal à ne pas faire la fête tous les soirs, autant dire que si j’escomptais avoir un semblant de vie sociale, étudier trois cursus différents à la fois ne m’aiderait pas. « Fascinant. Et dis-moi, tu as une vie sinon ? » lançais-je, un brin narquois. « Quoiqu’il en soit, congrats, j’ai déjà du mal à rester concentré sur une seule matière, le fait que je puisse un jour étudier trois domaines différents en même temps me paraît bien improbable d’autant plus que je suis à peu près comme toi sur ce point là : je n’aime pas tellement aller en classe non plus. » J’avalai une nouvelle gorgée de mon café, grimaçant à nouveau, avant de poursuivre. « Prévoir c'est gouverner » dixit le maniaque de l’organisation, une qualité qui contrastait avec ma manie d’être incapable d’être à l’heure où que ce soit. Un défaut qui agaçait au possible tous mes amis, bien qu’ils se soient à peu près tous habitués à l’idée qu’il fallait me prévenir d’arriver une demi-heure plus tôt que prévu, histoire d’être sûr que je ne sois en retard que d’un petit quart d’heure. Mais excepté cela, j’avais un besoin vital de tout organiser, j’adorais tout prévoir, avoir une ligne d’horizon, un plan que je devais suivre méthodiquement, raisonnement scientifique, raisonnement tout court d’ailleurs, du Peter tout craché. « C’est drôle, j’ai du mal à te visualiser en train de faire cours à 500 élèves en même temps. Déjà qu’avec moi tu as tendance à t’emballer et à raconter des anecdotes sans grand rapport avec le sujet, je t’imagine mal en train de répondre à la question d’un étudiant qui ne prend pas ton cours très au sérieux ». Rien que d’essayer de l’imaginer, je me marrais d’avance. Micah prof d’anthropologie, les futurs nous étaient plutôt mal barrés. Je pris un malin plaisir à lui rappeler sa maladresse, un de mes passe-temps préférés en sa compagnie. Et moi qui m’attendais à la voir se défendre, ou tout du moins tenter de justifier le pourquoi du comment ses livres avaient atterri sur mes pieds, sa réponse me prit complètement au dépourvu. Si moi j’étais un peu trop habile dès lors qu’il s’agissait de glisser quelques sous-entendus dans une phrase qui ne s’y prêtait pourtant pas, elle revanche manquait cruellement de subtilité, ce qui me laissait penser que ce n’était décidément pas vraiment sa tasse de thé, et qu’aussi intelligente qu’elle ait été, elle se trouvait être encore moins douée pour ça que moi. Et sachant que doué, je ne l’étais vraiment pas, ce n’était pas peu dire. « Oh voyons Micah, si tu veux passer plus de temps en ma compagnie, il te suffit de me le demander, pas besoin de lâcher dix kilos de livres sur moi, un simple sms suffira amplement ! Encore que c’est une tactique de séduction très originale, j’en conviens, peut-être même que c’était fait consciemment. Un plan diabolique ! » J’attendais comme un gosse de la voir se mettre à rougir, ou même de bégayer quelques justifications. J’extrapolais, bien entendu, je savais que ce n’était ni une tactique de séduction, ni fait exprès. Ce qui était bien dommage par ailleurs, car étrangement, malgré le fait qu’elle ne sortait vraiment pas du même moule que les autres étudiants, il y avait chez Micah ce je ne sais quoi qui m’intriguait, qui me fascinait même, pour ne pas dire qui me plaisait. Plaire. Une notion que je maîtrisais assez mal, mais que je pouvais probablement associer à la jeune femme. Ce bref moment de sous entendus fut bien vite balayé par mon besoin de défendre ma confrérie. Certes, je n’étais pas un grand fervent de toutes ces histoires de confrérie et en réalité j’aurais préféré n’en rejoindre aucune, mais je ne pouvais tout de même pas la laisser penser que tous les Iotas étaient stupides. Un plaidoyer auquel elle répondit bien rapidement, en beaucoup plus court et beaucoup moins passionné. « Abonnées à vie à la bibliothèque ne veut pas dire qu'on y établis le campement. C'est un peu comme vous les Iotas et le stade, résident permanent, mais sans pour autant avoir le sac de couchage prévu sous les gradins. » Soit. D’un autre côté, il ne fallait pas se mentir, les alphas passaient bien plus de temps la tête dans leurs bouquins que je n’en passais dans le stade, malgré les nombreuses heures d’entraînement. Dire que j’avais envisagé pendant une minute de la rejoindre au cas où par malheur je ne serais pas accepté chez les Iotas. Je crois que j’aurais signé mon arrêt de mort, socialement parlant. Je me moque généralement de savoir ce que les gens pensent de moi, mais je pense que j’aurais peu apprécié qu’on me dise que j’étais un rat de bibliothèque incapable de s’amuser. Ce qui était exactement ce que je venais de dire en fait. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, volume 1, par Peter Parker-Kennedy. « C’est vrai. Mais on ne peut pas dire que vous êtes les plus fêtards du campus. Il y a des exceptions bien sûr, mais la plupart sont comme ça. » Ce qui marqua la fin de ce semblant de débat sur les confréries, un thème sujet à controverse et me prendre la tête avec Micah étant l’une des dernières choses dont j’avais envie, mieux valait passer à autre chose. Néanmoins, passer à autre chose n’incluait pas de raconter ma vie, du moins pas comme ça, froidement de but en blanc. Certes j’appréciais relativement beaucoup l’Alpha, mais je n’étais pas été à fait sûr que lui raconter toute ma vie soit la meilleure des idées. Cela faisait partie de mon charme, le mystère, et de toute façon je n’aimais ni parler de moi, ni parler tout court en fait. Un jour, quand l’occasion se représenterait, je lui raconterais peut-être en détail le pourquoi du comment un pauvre gamin adopté se retrouvait à Berkeley dans l’équipe de football américain, mais pas tout de suite. « Désolé, non pas que tu sois trop inconnue pour que je te raconte ma vie palpitante, mais je n’aime pas m’étaler sur mon histoire, disons juste que j’ai eu une vie…remplie. Pas comme la tienne, mais remplie quand même. » Ouais, moi j’avais pas voyagé dans le monde entier, juste dans tous les Etats-Unis, chacun son truc ! « Pas de girlfriend pour Peter ! … Great. » Si je n’avais pas fait attention, ce petit bout de phrase lâché nonchalamment serait passé complètement inaperçu. Malheureusement pour elle… j’étais plus attentif que je n’en avais l’air. « Non enfin j'veux dire... Erf, nevermind. » Amusé, elle eut droit à un sourire malicieux de ma part. Décidément, en à peine quinze minutes, j’avais eu le droit à des remarques que j’aurais pu interpréter d’une certaine façon si je l’avais voulu. La seule chose qui me réconfortait – ou pas en fait – était de savoir que la pauvre était tellement ailleurs qu’elle n’avait probablement même pas fait attention à la dimension subliminale contenue dans ses phrases. Ouais, tant qu’à faire, être attiré par une fille qui ne se rend pas compte de ce qu’elle dit, c’est quand même plus marrant. Tentant de donner le change, ou lui donner l’impression de ne pas avoir entendu, je me plongeai dans mon gobelet, avalant une nouvelle gorgée, tandis que Micah enchaînait. Je l’écoutais attentivement, pour ne pas dire que je buvais ses paroles, elle était marrante à accumuler les phrases presque sans reprendre son souffle. En tout cas moi ça m’amusait. Je finis par attraper son iphone – différente mais à la pointe de la technologie, la Whitmore-Sinclair – et observai la carte du monde qui s’offrait à moi. Mon âme de gosse avait bien envie de choisir l’endroit le plus perdu au monde, histoire qu’elle n’ait rien à me raconter et qu’elle soit vexée, mademoiselle j’ai fait le tour du monde plus souvent que tu ne le feras jamais. Laissant mon doigt glisser sur l’écran, je finis par appuyer, et zoomer. « Ca va, j’ai pas été trop méchant. Forêt amazonienne, Brésil. Alors je t’écoute, qu’as-tu de passionnant à me raconter là-dessus ? » Je posai mon menton dans ma main, et mon coude en appui précaire sur la table, lui tendant son portable et attendant patiemment. « Finalement, c'est pas si dégueulasse. Un peu étrange, mais bon en fait. » J’éclatai de rire. « Alors tu vois, c’est bien beau de critiquer, mais on ne t’a jamais appris à ne pas critiquer sans savoir ? » Nouvelle petite pique lancée avec malice pour la déstabiliser, c’était plus ou moins devenu mon attraction préférée et au moins ça rompait la monotonie d’un simple café entre deux connaissances. « Mais ne change pas de sujet, revenons en à ma forêt amazonienne. Qu’est-ce que Micah l’exploratrice peut m’apprendre à ce sujet ? »
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MessageSujet: Re: p i c a h;; P V ▬ ❝ only whispers can tell ❞ p i c a h;;  P V   ▬ ❝ only whispers can tell ❞ EmptyVen 2 Déc - 2:14

❝ Essential yet appealed, carry all your thoughts across an open field. ❞
« Te révolter contre moi ? Je suis certain que ça serait un moment fascinant et à marquer dans les annales, mais pour ça, il faudrait que tu passes moins de temps la tête dans tes bouquins et plus de temps à me côtoyer, histoire que tu trouves une raison valable de te révolter » Soit, je passais énormément de temps dans mes livres, nous l'avions compris, j'étais de ma simple personne la définition nouvelle génération de l'antisocialisme. J'en convenais, après tout je faisais exprès et bizarrement, cela me plaisait qu'on me dise que je ne passais pas assez de temps le nez en dehors mes livres. Tout simplement parce que je ne voulais pas, avoir des amis, sortir, se faire des connaissances, avoir une vie sociale, tomber amoureux, c'était le genre de choses destinées à ceux qui étaient fait pour durer. J'étais éphémère, bien malgré moi, de fait, je me faisais un devoir de faire de ma présence ici une simple banalité, une formalité. Si personne ne me connaissais, personne ne s' aperçeverait de mon passage éclair. Quand bien même j'aurais désiré une vie plus remplis d'amour, d'amitié, d'eau fraiche et autres singeries de ce genre-là, j'avais toujours trouvé un certain réconfort dans les livres. Non pas que je ne voulais pas trainer plus souvent avec Peter, car en réalité il faisait parti du peu de personne à qui je m'autorisais à parler régulièrement, seulement je savais qu'au bout d'un moment, j'aurais un petit quelque chose de dégoutant à lui avouer. A notre stade, il n'était pas encore obligé de savoir que je ne me portais pas bien et que la vie ne m'avait pas épargné, c'est pour cela qu'à sa réflexion je lui adressais un sourire, là où j'aurais probablement grimacé en d'autres circonstances. Trainer avec des gens, ça n'était pas ma tasse de thé, j'essayais de m'en convaincre, car en réalité j'adorais ça, Peter était de très bonne compagnie. ? Néanmoins, cela n'était pas bien, je le savais et plus j'allais le voir, moins cela serais bien. « Qui sait, un jour où tu seras devenue plus intéressant et plus instructif qu'un bon vieux livre.» rétorquais-je vaguement désintéressée. Je n'allais jamais me révolter contre lui, j'étais bien trop pacifiste, je le savais moi-même. Et au moins avec une réponse aussi peu avenante, il laisserait tomber son envie de trainer avec moi aux oubliettes. A mes yeux il valait beaucoup plus qu'un livre, du moins son amitié valait plus qu'un livre, trainer avec lui n'avait pas de prix, mais hors de question de trainer plus souvent avec lui. Je passais déjà beaucoup trop de temps avec lui à mon goût, alors que cela ne faisait qu'une vingtaine de minute, depuis bien longtemps, que nous conversions ensemble. Mais enfin, j'avais cette impression d'avoir trop d'amis, trop de passe temps, alors que je n'en faisais même pas le quart du tiers des jeunes de mon âge, ironie du sort. Micah, analyse de l'amitié défendu bêtement, histoire d'une vie.

Nous étions tellement décalé tous les deux, dans nos idées, nos habitudes, qu'il m'était quasiment impossible de ne pas me sentir mal à l'aise dès qu'il m'adressait la parole. Encore que, son humour parfois arrivait à me faire rire, mais à double tranchant, à me gêner encore plus que je ne pouvais l'être déjà par sa présence. Néanmoins, j'avais beau être embarrassée de traîner avec lui, non pas qu'il fut de mauvaise compagnie bien au contraire, cela n'était pas pour autant que je le trouvais impressionnant, loin de là. Après tout j'avais rencontré un tas de personnes réellement imposante, charismatique et j'en passe, que d'être embarrassée par Peter, le mec le plus normal, singulier au possible relevait de l'idiotie complète. En même temps, j'étais bien connue, ou pas, pour être une idiote parfaite lorsqu'il s'agissait de relations sociales alors un exemple de plus ou bien un exemple de moins, je n'étais plus à ça prêt désormais. A savoir lequel de nous deux étaient le plus perdu en matière de conversation, bizarrement cela n'était pas couru d'avance. J'étais là à discuter d'étude, lui il me parlait de ses fruits et ses cafés, l'un étranger de l'autre, c'était bien là tout ce qui faisait l'attrait de notre «  relation »,aussi étrange fut-elle. « Vraiment ? Alors tu sais ce qu’il te reste à m’offrir pour mon anniversaire, un ordinateur dernier cri. Fais attention, je suis très exigeant dès que l’on touche à tout ce qui est technologie ! » Je lâchais un rire amusé à son égard, décidément, il était bien de ressource ce Peter. Dès qu'il ouvrait la bouche, on avait envie de lui répondre par un simple « Oh Peter » cajoleur et niais à souhait, un peu comme le « Oh Honey » de HIMYM, mais dans une version totalement différente et beaucoup moins dégradante, bien entendu. Exigeant en matière de technologie ah ! Il est bien tombé alors, j'étais du genre à ne jamais regarder la dépense. Un peu trop dépensière sur les bords, tel père, telle fille, j'avais en ma possession tout ce qu'il se faisait de mieux en matière de technologie. C'était bien là ma seule façon de me fondre dans la masse, j'aimais les nouveautés, notamment et surtout lorsqu'il s'agissait de gadgets, téléphone, ordinateur portable etc. Vérité pour vérité, je ne savais pas comment faisait mes camarades étudiants non détenteurs de PC portable, j'avais depuis bien longtemps lâché mes vulgaires stylo bic pour le clavier confortable d'un apple que je prenais plaisir à changer tous les 3 mois. En bref, j'étais du genre technologie, moins cadeaux. Mais c'est parce que je n'avais pas l'occasion d'en offrir, à mon père normal, j'en avais offert à Némésis aussi, a Sandro normal aussi. Mais depuis, j'étais rouillée niveau présent qui fait plaisir. «.Je te paye déjà le café, bonne action de l'année faite et comme y a pas marqué pigeonne sur mon front, va falloir que tu te trouves quelqu'un d'autre à dévaliser. » entonnais-je d'une voix guillerette, un brin trop souriante pour l'occasion, mais guillerette au point que l'ont me donnerais le bon dieu sans confession. C'était un peu ma botte secrète, un grand sourire et une jolie voix annonçant un gros « Deal with it ». « Fascinant. Et dis-moi, tu as une vie sinon ? » L'histoire de ma vie, que je n'allais pas encore raconter car je n'aimais pas me répéter. Il aurait pu me balancer un grand «  taaaabouche tu parles trop » que cela n'aurait eut guère de différence. Mais soit, cliché encore une fois, on pouvait dire que je me laissais manger par les clichés sportif stupides et compagnie, en attendant, je parlais de mon triple cursus, on me demandait si j'avais une vie. Non, je ne vis que pour mes études, je ne mange pas, ne dors pas, je sens très bon naturellement donc je n'ai pas besoin de me doucher et ma bonniche fais mes courses shopping à ma place. Je me connaissais un petit Sheldon Cooper, certes, néanmoins même Sheldon Cooper à sa petite sortie quotidienne, vous savez, Comic Book Story, Paintball, halo night et j'en passe. Donc, je ne faisais pas exception à la règle. Néanmoins, je concédais volontiers que ma vie, sociale ou non, se résumait dernièrement au papier granuleux et froid de mes livres. «.Vérité pour vérité ? Pas tellement. Félicitation, tu es ma première incartade extra scolaire, depuis des semaines !. » annonçais-je en plaisantant, une fois de plus. Je lui attrapais la main et la serrait avec poigne, le congratulant de l'exploit avant de relâcher mon emprise et d'ajouter à la scène un rire bien franc. J'en faisais un brin trop, mais il valait mieux trop que pas assez en humour, du moins, vu le nombre de boutade qu'il m'avait adressé depuis le début de notre petite promenade, c'était ce que je déduisais.« C’est drôle, j’ai du mal à te visualiser en train de faire cours à 500 élèves en même temps. Déjà qu’avec moi tu as tendance à t’emballer et à raconter des anecdotes sans grand rapport avec le sujet, je t’imagine mal en train de répondre à la question d’un étudiant qui ne prend pas ton cours très au sérieux » Il n'avait pas tort sur ce point-là, je m'imaginais mal terminer en professeur. D'ailleurs, je m'imaginais mal un futur, mais ça c'était simplement moi la pessimiste qui ne voyait pas plus loin que dans les prochains mois. Puis avec mes connaissances, il aurait été dommage que je termine devant une classe, à débiter un cours pour lequel personne n'avait d'intérêt. Après tout je voyais et entendais très bien mes camarades de classe, les dormeurs, les sécheurs, ceux qui jouent plutôt que d'écouter, alors imaginer faire classe à ces gens-là, voir pire vu comment allait notre société niveau savoir. Définitivement pas mon choix de carrière, si tant est qu'ont me laisse faire mes choix, bien entendu. «.Tu serais surpris. Je baragouinais parce que j'étais embarrassée, alors devant une classe, ils sont tous là pour apprendre et c'est le professeur le maître des lieux. Là ça devient tout de suite différent. Quant à ceux qui ne prennent pas mon cours au sérieux, grand bien leur en fasse, je pense que je serais le genre de prof laxiste qui au examens finaux, lorsque tous le monde se sera planté par manque d'attention en classe, dira '' Je vous avez prévenu '' . » Ressentir le besoin de constamment se justifier, alors que j'aurais très bien pu dire «  comme je ne vais pas faire dans l'enseignement, la question ne se pose pas ». Néanmoins, j'envisageais toutes les possibilités et de fait, ressentait tous le temps le besoin de justifier toute situation. « Oh voyons Micah, si tu veux passer plus de temps en ma compagnie, il te suffit de me le demander, pas besoin de lâcher dix kilos de livres sur moi, un simple sms suffira amplement ! Encore que c’est une tactique de séduction très originale, j’en conviens, peut-être même que c’était fait consciemment. Un plan diabolique ! » Après, c'est moi qui parle trop. Je lui adressais un petit sourire, rien de fantastique, juste histoire de dire « ahahah » sans pour autant rigoler. Comme quelqu'un derrière son ordi qui écrit « MDR » alors qu'en vrai, il rigole pas du tout. Voilà, c'était exactement ça, je lui sortais mon sourire « MDR ». «.Ne t'emballes pas Kennedy, je ne vois pas de quelle tactique de séduction tu parles. » répliquais-je sagement, d'un ton plutôt désintéressée, bien que ma bévue précédente disait l'exacte contraire de ma phrase. La subtilité n'était pas mon fort, mais que pouvait-on demander d'une maladroite née. Maladroite dans les gestes, maladroite dans les mots, je me retrouvais à m'embourber dans mes propres paroles, alors si même mes pensées se mêlaient aux combats, ma fin était proche. « C’est vrai. Mais on ne peut pas dire que vous êtes les plus fêtards du campus. Il y a des exceptions bien sûr, mais la plupart sont comme ça. » True story, les alpha n'étaient pas les plus fêtards, mais lorsque je voyais ce qu'il advenait de Plum Petrov-Versier depuis quelques temps, il y avait de quoi se poser des questions sur la véritable nature des alphas. Rats de bibliothèque ou bien ivrognes cachant leur alcoolisme derrière une pile de bouquins d'auteurs. Pourquoi pas se pencher sur la question à l'occasion d'une prochaine étude, même si ce n'était pas de mon domaine, les philosophes du campus trouveraient grande joie en ce contexte. «.Évidemment, heureusement il y a encore des perles de sciences comme moi qui maintiennent le niveau, sinon la confrérie perdrait tout son sens. » dit-elle d'un ton on ne peut plus naturel, la micah. En général, je n'étais pas du genre vantarde, loin de là, mais enfin comme nous étions constamment dans le ton de la plaisanterie avec ce cher Peter, autant continuer sur la même lancée, puisqu'il aimait cela. Quoi que la suite de la conversation ne donnait pas dans la plaisanterie, une pointe de sérieux dans un croquis de quolibets. « Désolé, non pas que tu sois trop inconnue pour que je te raconte ma vie palpitante, mais je n’aime pas m’étaler sur mon histoire, disons juste que j’ai eu une vie…remplie. Pas comme la tienne, mais remplie quand même. » Ah, ce mystère. De ce côté là, il rejoignait en tout point les garçons que j'avais fréquenté par le passé, tous emprunt à un besoin de mystère qui me dépassait. J'avais horreur de ça, autant certaines filles craquaient pour les garçons mystérieux, autant j'avais tous envie de leurs arracher la cervelle un par un afin d'en disséquer les raisons d'un tel besoin de se préserver. J'aimais raconter ma vie, lorsque j'étais à l'aise avec la personne s'entend, mais par-dessus tout, j'aimais aussi lorsque l'ont me racontais sa vie. Après tout c'était là tous le point important de la carrière à laquelle je me prédestinais, m'imprégner des gens, de leurs cultures, leurs expériences, leurs histoires. Mais alors les garçons, dans le genre «  je veux rien dire » ils se posaient là. Inintéressant les garçons, ça c'est fait, pourquoi je m'obstinais à toujours être amie avec des gars, là encore, c'était un mystère dont j'aimerais beaucoup me dépêtrer. «.Je me doute, ne t'inquiète pas. » lui accordais-je gracieusement, sans réelle conviction, tandis qu'il se saisissait de mon téléphone. « Ça va, j’ai pas été trop méchant. Forêt amazonienne, Brésil. Alors je t’écoute, qu’as-tu de passionnant à me raconter là-dessus ? » Forêt amazonienne. Merde. Autant il était vrai que j'avais énormément voyagé, autant il y a des destinations dont je ne me souvenais plus, si ce n'est très peu. L'Amazonie c'est vaste, c'est humide, c'est plein de bestioles, enfin, sur la carte ça a l'air du paradis alors qu'en vérité, c'est une grosse flaque plein d'arbre. J'avais 7 ans lorsque j'y avais séjourné et c'était là ma seule opinion de l'Amazonie. Une flaque pleine d'arbres, avec une grosse rivière au milieu, puis des tracteurs qui tabassent les arbres pour en faire du papier. «.Évidemment, tu prends un pays où j'ai séjourné lorsque j'étais gosse. Va falloir que je réfléchisse. » annonçais-je un peu ennuyée, mais pas pour autant vaincue. Parlant d'ailleurs, je découvrais les saveurs industriels, coffee and stuff, rien de bien grandiose, mais de surprenant tous de même.« Alors tu vois, c’est bien beau de critiquer, mais on ne t’a jamais appris à ne pas critiquer sans savoir ? » Non pas vraiment. L'inconvénient d'être intelligent et de le savoir, c'est qu'on as des idées très arrêtés, une opinion bien forgée et un manque d'ouverture d'esprit flagrant. «.Non. Mon papa est aussi intelligent et se croit autant puits de sciences que je peux l'être, on as des idées très arrêtés chez nous les Withmore. Conclusion, il ne m'a pas appris à ne pas critiquer sans savoir. » répondis-je avec un grand sourire satisfait. Mon papa c'est le meilleur, il m'a pas appris ça, donc il a raison. CQFD. « Mais ne change pas de sujet, revenons en à ma forêt amazonienne. Qu’est-ce que Micah l’exploratrice peut m’apprendre à ce sujet ? » Évidemment. Néanmoins, je bloquais furieusement sur le '' Micah L'exploratrice''. Micah la quoi ? La QUOI ? «.Micah l'ex... » je bafouillais un coup, pour la route histoire de bien marquer la routine. J'avais une sainte horreur de ça. Les gens ici étaient des crétins et s'amusaient à se foutre de ma gueule à m'appelant Dora. L'exploratrice, le délire. Dès que je passais dans un couloir, j'avais le droit à la chanson de la carte, dès que je parlais, on me coupait en me chantant sac à dos. Et je ne parlais même pas de « J'ai gagné, j'ai gagné, yeah, yes we did it » insupportable comptine pour gosse en bas âge. Comme l'âge mentale du trois quarts des étudiants de cette université d'ailleurs. Après, on osait se demander pourquoi je préférais voyager plutôt que de me perdre dans un trou tel que l'Amérique, où on chantait des chansons merdique et buvaient du café bien trop bof pour être vrai. «.Ne me compare pas à Dora où je te... C'est pas gentil. » le pointais-je du doigt, les yeux et la bouche renfrognés en un rictus agacé, mais hilarant pour celui qui regardait. Deeer, Dora. «. Pas de Micah l'exploratrice, j'en ais trop mangé depuis que je suis ici avec Dora, la carte, le sac à dos et compagnie. Je monte au créneau dès qu'on me sort que je suis une exploratrice, navrée. » avouais-je après avoir laissé tombé l'air faussement ronchonne «.On me chante à toutes les occasions la chanson de la carte et après on se demande pourquoi je n'aime pas les États-Unis. » Je levais les yeux au ciel, puis finalement pour dévier, cette fois vraiment, sur une note autre, je me décidais à raconter ma petite anecdote. «.Bref. Quand j'étais petite, environ vers 7-8 ans, mon père m'a emmené rendre visite à une tribus, un peu spéciale. M'enfin, ils sont tous spéciaux les sauvages, mais alors eux. Mon père voulait les observer, ils n'étaient pas d'accord, du coup il s'est dit que d'emmener sa petite fille bronzée leurs feraient peut être changer d'avis, car ces gens-là adoraient les enfants. Donc on y va, en paix, visite de courtoisie, je savais comment me comporter. Sauf que j'ai peur des chauves souris, une peur bleu. Tu vois, parfois y a des gens, ils ont peur des pieds, moi j'ai peur des chauves souris. Bref, mon père m'emmène voir un peuple adorateur de chauve souris albinos et que je me suis retrouvée à devoir caresser la dite chauve souris albinos en gage de paix, respect envers le chef. Je crois que j'ai jamais hurlé si fort et couru aussi rapidement de ma vie. Sauf qu'en vrai on était le premier avril et que mon père a rien trouvé de mieux à faire que de me faire une blague avec son pote chef de tribu qui au passage, était on ne peut plus civilisé que toi et moi. De dessous sa robe en beau de bête, il a sorti un téléphone portable. » Bref, je me suis tapé une vie de merde. «.Voilà, j'espère que l'histoire ta plu, parce que je ne t'en raconterais pas d'autres. Tu sais, fierté, tout ça. » terminais-je en lui adressant un grand sourire.

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