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❝ i just need you now ❞ ▬ payzona

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❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Empty
MessageSujet: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyDim 8 Jan - 17:50

❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Tumblr_lxhihgXUAt1qcgebno1_500


Il était treize heure lorsque je quitta Callum et finis de lui faire mon petit sermon. Qu'il fasse ce qu'il veuille de sa vie, de son entre jambe mais j’espérais bien pour lui qu'il n'allait pas faire souffrir Arizona. Je ne savais même pas comment elle prendrait le fait que je m'immisce dans sa vie comme cela. J'avais peut être mal fait, très mal fait mais c'était plus fort que moi, je ne voulais pas qu'elle souffre et encore moins par la faute d'un homme, de Callum qui plus est. Je l'appréciais beaucoup et n'accepterais pas qu'il lui fasse mal, c'était plus fort que moi. Je monta dans ma voiture pour quitter le Golden Gate et ce district pour me diriger vers le commissariat de police à quelques kilomètres de là. Il y en avait pour un bon quart d'heure de voiture mais je voulais prendre mon temps, je devais réfléchir calmement à tout ce qui allait se passer une fois que je passerai la porte en verre du commissariat de San Francisco. Ma vie risquait de changer à ce moment précis, en bien je l'espérais mais j'avais de gros doutes sur ce point à vrai dire. J'avais peur d'une quelconque répercussion sur ma vie personnelle et intime, j'avais peur de devenir folle, de croire qu'on me suivait partout même si c'était déjà le cas en ce moment. Verrouillant les portes de ma voiture, je me dirigea vers le lieu de rendez vous et tomba dans les bouchons. Bien entendu, le seul jour où j'avais besoin d'être à l'heure, ce n'était pas le cas, absolument pas mais au moins, cela me permettrait de réfléchir à tout, de peser le pour et le contre de l'acte que j'allais faire : une nouvelle déposition bien plus précise et sûrement plus douloureuse. À l'hôpital, tout avait été très rapide, limpide. J'avais tout dit comme ça, comme si rien ne comptait parce que je voulais en finir le plus rapidement possible mais maintenant, tout était différent. C'était moi, c'était mon choix qui me faisait aller là bas, qui me donnait la conviction que porter plainte m'aiderait, que cela me permettrait de tirer un trait sur cet horrible incident. Je voyais le visage déconfit de Viktoria, puis d'Eirik quand je leur avais annoncé ce qu'il c'était passé il y a un mois de cela. Je les voyais encore, choqué, désolé pour moi, plein de rage pour mon cher et tendre petit ami. Tout était difficile pour tout le monde et je me sentais coupable d'avoir caché cela à Eirik mais aussi de lui mettre le moral plus bas que terre alors que nos retrouvailles auraient du être géniales. Doucement mais sûrement, le trafic devenait un peu plus fluide et j'arrivai avec quelques minutes d'avance devant la porte vitrée du commissariat. Cependant, je préféra rester dans ma voiture et vraiment penser à tout, aux points positifs de cette déposition, aux points négatifs, à ce que je voulais faire de ma vie ou ne pas en faire. Ma semaine à Miami m'avait permis de penser à tout mais une fois devant le fait, je ne savais plus ce que je voulais. Arizona n'était pas encore là et j'attendais donc son arrivée avec impatience. J'avais besoin de la voir, qu'elle me dise que je faisais le bon choix et tout ce qui allait avec. Elle m'avait proposé son aide lorsque nous étions à Paris et je n'avais pas pu dire non, seule je n'aurai jamais réussi à conduire jusqu'ici. Si elle ne m'attendait pas devant cette battisse, je serai rentrée chez moi directement, sans penser à quoi que ce soit. Elle me sauvait la vie en quelque sorte même si elle risquait de me voir plus bas que terre dans quelques instants. Je posa la tête sur mon volant et ferma les yeux. Il fallait que je me repose quelques secondes, il fallait que je respire avant de sortir de ma voiture et de marcher – tête haute – jusqu'à retrouver ma sœur. J'avais bien fait de mettre des chaussures plates parce qu'en talons, je serai tombée avant d'arriver au bras d'Arizona. Je sentais mes jambes trembler de toute part et je ne supportais pas cela, absolument pas. C'était un supplice pour moi, qui avait toujours été forte, qui avait encaissé beaucoup mais n'avais jamais rien laisser paraître. J'avais l'impression d'être morte, de louper quelque chose de ma propre vie et ce sentiment était horrible. Lorsque je releva la tête, je vis une jeune blonde dans le rétroviseur et après quelques secondes à fixer cette jeune femme, je reconnus ma sœur, ma grande sœur qui regardait sa montre. Je me sentais tellement mal à l'aise pour elle, tellement mal. J'avais envie de crier, d'hurler, de partir pour tout dire. Je ne me sentais vraiment pas bien et ne savais pas si tout cela était une bonne idée. Je resta quelques secondes dans ma voiture avant d'inspirer un bon coup, d'attraper mon sac à main et de sortir de la voiture que je verrouilla dans l'immédiat. J'étais au bord de la paranoïa et fermais tout à clé dès que je quittais un endroit, comme si quelqu'un pouvait s'introduit en moins de cinq secondes. Je devenais une grande trouillarde et je ne supportais pas cela. Chaque partie de mon corps tremblait et je me demandais comment j'arrivais à marcher jusqu'à la jeune femme sans me casser la figure. Je n'étais vraiment pas à l'aise, pas du tout. « J'ai peur Arizona... Horriblement peur » Et cette peur se sentait dans ma voix qui tremblait. J'étais tellement pitoyable mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas faire autrement, absolument pas, c'était plus fort que moi... J'attrapai son bras – pour ne pas tomber – et nous avancions toutes les deux dans le commissariat. Je me sentais un peu plus en sécurité en compagnie de pas mal de policier mais ma peur devait se voir puisque certains hommes en uniforme se retournèrent lorsque je passai devant eux, avec Arizona. C'était horrible et s'ils commençaient à me fixer, ce n'était pas gagné, mais alors pas du tout « Puis-je vous aider mes demoiselles ? » quelqu'un nous interpella et ce fut assez difficile de moi de prononcer ces quelques mots « Je.. Nous sommes là pour une déposition... pour un viol » J'avais dit cela en tremblant de toute part mais la question allait être posée à un moment ou à un autre, autant mettre l'ambiance dès le début. Je me sentais tellement mal, mon estomac tournait tout seul. Nous suivîmes l'homme en costume qui nous guida jusqu'à une salle fort peu éclairée à l'écart de tout le monde. Rien de très rassurant. Une fois assise, je regarda Arizona et lui dis « Je suis désolée pour tout ce que tu vas devoir entendre, vraiment désolée... Si tu veux attendre dehors je... fin je t'en voudrais pas, le plus difficile est fait je pense.. » Parler serait peut être plus facile que d'arriver jusqu'ici sans faire demi tour. J'avais dis cela à ma sœur pour elle mais il fallait avouer que je ne serais franchement pas à l'aise une fois devant le policier qui prendrait ma seconde déposition avec bien plus d'information, comme une description physique des deux hommes qui m'avaient fait du mal : je me souvenais de leur visage comme si c'était hier.
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❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Empty
MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyVen 13 Jan - 21:21

❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Tumblr_lxo4tdEFrR1qgz2ero1_500

Depuis que les deux sœurs s’étaient vues en France, il s’en était passé des choses. Tout d’abord Arizona avait eu le résultat de ses examens et ils étaient bons, elle avait réussi son premier semestre de médecine et elle ferait mieux d’avoir un peu plus confiance en elle puisqu’elle l’avait plutôt validé avec brio puisqu’elle avait eu une très bonne moyenne de plus de seize. Elle avait été très contente d’apprendre cela et elle l’avait dit à son entourage proche et surtout elle avait appelé Callum. Ce jeune homme était un étudiant de médecine que Arizona avait connu par sms tout d’abord en se trompant simplement de numéro puis après elle s’était rendu compte qu’il était dans le même créneau qu’elle pour les travaux dirigés et en plus de cela ils avaient été mis ensemble, en duo, pour un travail à faire à deux. Cela avait rapproché les deux jeunes gens jusqu’à un point qu’Arizona n’avait même pas envisagé. En effet, les deux jeunes gens avaient fini par passer à l’acte comme ils avaient pu l’évoquer pendant leurs nombreuses conversations téléphoniques. La jolie blonde n’avait pas pensé qu’ils pourraient en arriver là et pourtant c’était bien le cas et cela n’avait pas été déplaisant du tout bien au contraire. Effectivement, les deux jeunes gens ne s’en étaient pas arrêtés là puisqu’ils avaient remis le couvert plusieurs fois depuis mais en toute amitié bien sur. Il n’y avait pas de sentiments entre eux, ils passaient juste du bon temps et cela leur allait bien comme cela. Depuis, il y avait eu aussi ce fameux repas où les deux jeunes étudiants en médecine avaient été invités chez Payson et Eirik, enfin repas c’était assez vite dit puisqu’ils s’en étaient simplement arrêtés à l’apéritif. Eirik avait été tellement mal à l’aise en sentant que tout le monde autour de lui lui cachait quelque chose qu’il avait quitté la pièce et Payson l’avait bien sur suivi. Arizona et Callum avaient donc décidé de partir pour les laisser régler les choses entre eux. Entre temps, Payson avait dû lui dire, lui expliquer tout ce qu’il y avait eu, tout ce pourquoi elle était comme cela et pas autrement en ce moment. Puis elle était partie en voyage à Miami, ce qui n’avait pas du être une partie de plaisir car elle avait été là bas avec la grand mère des deux demoiselles qui était un vrai dragon… Bref, beaucoup de choses s’étaient passées, de l’eau avait coulé sous les ponts. Cependant la petite sœur de l’australienne n’avait pas oublié une chose : Payson pouvait compter sur elle quoi qu’il arrive et comme elle lui avait dit, même si elle devait entendre des choses crues, elle viendrait avec elle pour la soutenir lorsqu’elle devrait faire sa déposition pour son viol au commissariat. Après son voyage à Miami, la jolie sampi avait enfin décidé à franchir le pas à aller faire sa déposition et Arizona pensait réellement que c’était une bonne chose. De plus, elle l’avait appelé ce qui lui faisait très plaisir pas parce qu’elle allait savoir plus en détails ce que sa sœur avait vécu non loin de là mais simplement parce qu’elle voyait qu’elle commençait à lui faire confiance, à se laisser porter par elle, une chose qui n’était pas gagnée du tout au début. Enfin, cette journée était arrivée. L’australienne n’avait pas très bien dormi mais elle s’en fichait, elle était tracassée mais elle le faisait pour sa sœur et cela valait bien tout ce tracas. Elle n’avait pas eu cours le matin, heureusement car autrement elle aurait eu une tête de morte vivante, elle avait donc pu se préparer doucement pour aller rejoindre Payson. Cependant, elle n’avait pas vu l’heure et elle avait trainé un peu trop, surtout dans le bain. Lorsqu’elle était sortie de son appartement elle était déjà en retard puisqu’il était l’heure à laquelle sa sœur lui avait donné rendez vous devant le commissariat. Elle voulait la soutenir mais cela commençait déjà mal puisqu’elle n’était même pas capable d’être à l’heure ce qui devait la faire encore plus paniquer qu’elle ne devait déjà le faire. Arizona se dépêcha donc de se diriger vers l’immeuble de la police et elle y retrouva la jeune sampi. Finalement elle n’était pas tellement en retard et surtout Payson ne lui en voulait pas. Elle n’avait peut être tout simplement pas la force de lui en vouloir parce que à voir sa tête et sa façon de marcher, la demoiselle n’allait pas bien une chose totalement compréhensible. La voyant arriver, la jeune femme avança vers elle pour la soutenir et lui demanda d’un ton inquiet. « Ca va aller? Tu es prête? » La jeune femme lui répondit alors qu’elle avait peur, une peur totalement compréhensible, Arizona ne savait même pas dans quel état elle serait à sa place. Elles avancèrent et là un policier vint à leur rencontre pour les renseigner. Tous les regards étaient braqués sur elles, ce n’était peut être qu’une impression mais Arizona ne pensait pas elle voyait bel et bien les yeux la regarder. Sa sœur, à son grand étonnement répondit rapidement et sans trop s’arrêter au policier qu’elles étaient là pour une déposition de viol. Payson l’étonnerait toujours, elle avait des ressources qu’elle n’aurait pas pensé dans son fort caractère, des ressources qu’elle devait bien être contente de trouver dans des moments comme celui ci. Les deux jeunes femmes s’avancèrent donc dans le commissariat en suivant le policier qui les conduisait là où elles devaient se rendre. Une fois devant la salle, Payson se retourna vers Arizona et lui dit que si elle ne souhaitait pas venir, elle comprendrait qu’elle restait dehors. La jeune blonde fit non de la tête elle n’était pas venue pour faire demi tour maintenant, le moment allait être dure pour sa sœur elle voulait la soutenir et pas que jusqu’à la porte. Si elle souffrait en expliquant ce qu’il s’était passé, elle souffrirait avec elle en écoutant tous les détails de l’horreur qu’elle avait vécu. En bref, elle ne la lâcherait pas et elle la soutiendrait jusqu’au bout, elle ne reviendrait pas là dessus. « Pay’ si j’ai accepté de t’accompagner ce n’est pas pour faire demi tour maintenant, m’en aller comme une vulgaire sœur lâche. Ce n’est pas mon genre et ça ne va pas le devenir dans cette situation. Je t’ai dit que je te soutiendrais, je le ferais jusqu’à ce qu’on sorte de cet endroit ! Après, je ne viendrais pas avec toi écouter que si tu préfères que je ne sois pas là. C’est à toi de me dire ce que tu veux, moi je suis là pour toi quand tu veux. » Elle ne savait pas si sa sœur préférait qu’elle n’entende pas les détails ou qu’elle les entende c’était pourquoi elle lui avait demandé si elle voulait elle qu’elle ne rentre pas parce qu’elle devait bien le dire elle s’en fichait de ce qu’elle décidait, elle voulait juste que sa sœur soit bien et se sente à l’aise ce qui n’était pas vraiment le cas à ce moment puisqu’elle s’appuyait vraiment beaucoup sur la jolie blonde, tellement que si elle n’était pas là pour lui servir de tuteur elle était sûr qu’elle s’effondrerait si elle ne s’asseyait pas dans la minute qui suivait.


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❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Empty
MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptySam 14 Jan - 1:58

❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Tumblr_lxrfc9tEZV1r63c7oo3_500


J'avais erré dans ma propre vie pendant trop longtemps, beaucoup trop longtemps à vrai dire. Je ne savais plus ce qu'étais qu'avoir du plaisir, prendre du plaisir et s'amuser, rire. Toutes ces notions étaient si lointaines que j'en avais le cœur brisé. C'était horrible de vivre comme je vivais depuis plus d'un mois et je comptais bien mettre fin à tout cela aujourd'hui. Aujourd'hui était la journée où je posais les bases de ma nouvelle vie estudiantine. J'avais commencé par discuter avec Callum du fait qu'il couche avec ma sœur et qu'il remette les couverts. Cela m'avait choqué et je voulais juste le prévenir qu'au moindre faux pas, je risquais de lui casser la tête, ou les dents. J'étais violente quand je le voulais et j'étais persuadée que le jeune homme ne voulait ps voir cela. Doucement mais sûrement, j'étais partie vers le commissariat où j'avais donné rendez vous à Arizona pour qu'elle soit là pour moi et pour m'aider, me convaincre que je pouvais le faire parce que j'en doutais et pas qu'un peu, je devais l'admettre. Tout était difficile, chaque mot serait difficile à placer et je me voyais déjà exploser en larmes parce que rien ne sortait. Je ne voulais pas revivre tout cela une nouvelle fois, une troisième fois, je ne pourrais pas le supporter seule. Arrivant au lieu dit, je commençais à baliser encore plus, je pourrais toujours faire demi tour, me bourrer la gueule et personne ne m'en voudrait, tout le monde comprendrait que c'était quelque chose de difficile et qu'il fallait l'avoir vécu pour le savoir. Je commençais à penser d'une drôle de manière, fort peu positive mais c'était ainsi : la peur et la psychose prenait le dessus depuis quelques temps et ce n'était pas glorieux. Mon nouveau chez moi ressemblait à un château fort : il y avait près de cinq cadenas pour verrouiller les portes de mon appartement, les fenêtres étaient protégées de toutes effractions et j'avais exprès choisi un appartement au huitième étage pour éviter les problèmes de cambriolage. Je sortais de ma voiture et avançais, titubante, vers ma grande sœur, ma demi sœur sur qui je pouvais compter. Lorsque je lui avais tout avouer à Paris, j'avais franchement douté que je me tournerais vers elle en ce jour du dix sept janvier deux mille onze. J'avais pensé que je me débrouillerai seule mais vu comme j'avais pété les plombs hier en annonçant la nouvelle à Eirik, en déballant mon secret, j'avais vite compris que je ne pourrais jamais le faire seule et la voir ici me faisait du bien, beaucoup de bien. « Ca va aller? Tu es prête? » Je lui fis un léger sourire avant de dire « Je ne sais pas trop.. Je ne serai jamais réellement prête à parler de tout cela une nouvelle fois mais je n'ai pas le choix... Enfin si, je l'ai mais je veux en finir avec ça, je veux voir ces salops derrière les barreaux et si d'autres femmes ont porté plainte pour ce type d'actes, peut être avec les mêmes hommes, ça pourra servir, n'est-ce pas ? Je ne suis pas un cas isolé, je le sais et j'ai pas envie de vivre avec ça toute ma vie... » Des fois, je me disais que si tout le monde réagissait comme moi, il y aurait surement moins de viol et de criminalités aux États Unis. Le viol n'était pas une chose isolée et même si j'avais eu la chance de ne pas être contaminée sexuellement et de ne pas être enceinte, ce n'était pas le cas de toutes les jeunes femmes. Beaucoup sont des récidivistes et c'est grâce à de tels témoignages que les choses avancent, j'en étais persuadée. Une fois que nous avions passé le pas de la porte, je me demandais pourquoi est-ce que je le faisais réellement. Est ce que cela allait m'aider dans ma convalescence, pour me refaire une vie ? Je n'en étais pas trois fois sûre. Toute ma vie je resterai une jeune femme qui avait été violée quelques jours avant ses vingt trois ans, qui avais menti pendant un long mois à son petit ami pour tout lui dire en rentrant d'une semaine de photoshooting où elle avait plus ou moins défiguré un assistant. Voilà qui j'étais, une jeune femme qui avait vu sa vie et ses rêves brisés devant ses yeux et qui ne faisais que suivre le cours de sa petite et minable vie. Cela me brisait le cœur mais c'était tellement vrai. Tout le monde allait venir se plaindre pour moi, certains diront que je l'avais bien mérité.

Une fois assise dans une sale en attendant un policier, je ne cherchais plus à savoir si c'était la bonne chose pour moi mais si c'était quelque chose que je voulais vraiment faire vivre à Arizona. La pauvre n'avait peut être pas envie de tout entendre, d'entendre dans le moindre détail ce qui c'était passé cette soirée là au Lexington Club, ce qui c'était passé cette nuit là et la façon dont j'avais été traitée. C'était difficile à entendre et je le savais bien puisque Callum comme Eirik l'avait très mal vécu. Je n'étais pas un monstre mais eux l'avaient été et cela me brisait le cœur, une fois de plus. « Pay’ si j’ai accepté de t’accompagner ce n’est pas pour faire demi tour maintenant, m’en aller comme une vulgaire sœur lâche. Ce n’est pas mon genre et ça ne va pas le devenir dans cette situation. Je t’ai dit que je te soutiendrais, je le ferais jusqu’à ce qu’on sorte de cet endroit ! Après, je ne viendrais pas avec toi écouter que si tu préfères que je ne sois pas là. C’est à toi de me dire ce que tu veux, moi je suis là pour toi quand tu veux. » En entendant les paroles de ma sœur, j'avais envie de pleurer, de pleurer comme jamais, de m'effondrer sur ce siège fort peu confortable. Je ne pouvais pas lui faire du mal, je ne voulais pas qu'elle entende tout ce qu'il y avait à entendre mais j'étais persuadée que seule, je n'y arriverais jamais, strictement jamais et cela c'était trop difficile. J'avais besoin d'elle comme elle n'aura surement jamais besoin de moi. « Je suis vraiment désolée mais seule je.. j'y arriverai pas » Je lui avais clairement dis que seule ce n'était pas possible et j'espérais qu'elle le comprendrait. Lorsque la porte s'ouvrit sur un policier, je sursauta légèrement avant de me rasseoir au fond de mon siège. Je savais bien que les questions allaient commencer et je le sentis : mon cœur se serra un peu plus que j'entendais la trotteuse de ma montre avancer. « C'est une déposition, pour un viol c'est bien ça ? » Je regarda l'homme en face de moi et hocha la tête en signe d'acquiescement. Qu'il ne me demande pas de dire un mot pour le moment parce qu'il fallait que je me concentre. « Il me faut votre identité complète, nom, prénoms, nationalité, date de naissance. Puis nous passeront aux faits dans leur contexte, avec les détails. Si jamais vous vous souvenez du visage de vos agresseurs ou d'un signe distinctifs, il faut nous le signaler pour monter un dossier cependant, la déposition peut se faire anonymement si vous le souhaitez » Quelle soit fait anonymement ou pas, cela ne changerait pas grand chose et je me fichais bien qu'ils aient mon nom ou pas dans leur dossier. Mon regard était vide et j'attrapai la main de ma sœur avant de dire, d'un ton plat et monotone « Amanda Savannah Payson Lilly-Rose Chanel-Stinson née le deux janvier mille neuf cent quatre vingt neuf à Paris, je suis française et j'ai été agressée le quinze décembre deux mille onze dans les alentours d'une heure du matin au nord de la ville par quatre hommes puis sexuellement par deux » On pouvait croire qu'une machine parlait à ma place, je ne pouvais plus, mon corps tremblait pour moi. Tout était écrit sur une feuille et j'étais presque prête à parler lorsque le policier ouvra la bouche et dit à Arizona, « Si vous voulez sortir, vous pouvez. Cependant, vous ne pourrez pas quitter le bureau en pleine déposition et j'ai besoin de votre identité civile si jamais vous intervenez dans le récit de la jeune Chanel-Stinson. Il n'y aura rien contre vous, ne vous inquiétez pas pour cela, c'est juste pour éviter qu'il y ait un problème dans le dossier. Avez vous été présente lors des faits ? » Je regarda Arizona et je comprendrais très bien qu'elle veuille partir si elle ne se sentait pas capable de tout ça ou qu'elle ne voulait pas retrouver son prénom et son nom dans un dossier de police. Elle avait déjà du passer du temps dans ces locaux puisqu'elle était une ancienne avocate après tout. J'étais mal pour elle et cela me brisait le cœur de lui faire subir ça. Je me sentais aussi mal pour elle que pour moi et lorsque je l'entendis décliner son identité civile pour rester avec moi, je fus comme soulagée, libérée d'un énorme poids. Tout semblait toujours aussi difficile mais elle était là et c'est ce qui comptait pour moi. Le policier se tourna à nouveau vers moi et me demanda d'exposer les faits, le contexte en quelque sorte. D'une voix tout aussi monotone que tout à l'heure je dis « J'étais de sortie au Lexington Club, une soirée entre amis en quelque sorte. Quatre jeunes hommes passaient leur temps à me parler, à me poser des questions, à vouloir me payer des verres, à vouloir danser avec moi mais je déclinais à chaque fois. J'ai un petit ami, je suis prise, ça ne m'intéresse pas étaient les phrases que je continuais de répéter pour qu'ils me laissent tranquille. Vers une heure du matin, je suis sortie du club et me suis dirigée vers la poste à deux pas de là. Je devais envoyer une lettre en France et elle devait partir le lendemain matin. J'y suis allée, j'ai posté ma lettre et... » Ma voix se coupa toute seule, plus aucun son ne sortait de ma bouche et je ne comprenais pas pourquoi.
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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptySam 14 Jan - 18:37

❝ i just need you now ❞ ▬ payzona Tumblr_lvicdlGBG41r14bmwo1_500

Arizona ne savait pas pourquoi sa sœur ne lui avait pas donné rendez vous avant dans l’après midi, pourquoi elles n’avaient pu aller manger toutes les deux pour se détendre un peu avant de connaitre le grand stress, et elle était surtout à mille lieux d’imaginer que sa sœur pouvait être aller voir le jeune sampi étudiant en médecine comme elle et meilleur ami du petit ami de sa sœur, Eirik, pour lui dire qu’il ne devait pas faire de mal à l’australienne, ce qui n’était pas du tout le cas pour le moment puisqu’ils étaient d’accord et totalement d’accord, ils étaient amis, oui on pouvait le dire c’était de l’amitié entre eux et du sexe et rien que du sexe. Pas d’amour rien, cela évitait bien les complications. Arizona se surprenait à penser ainsi mais après tout maintenant qu’elle avait gouté au plaisir sans contrainte elle s’y faisait plutôt bien et n’avait plus tant envie d’en sortir que cela même si elle savait qu’elle se devait de construire une famille et tout le tralala pour ne pas finir none avant l’heure mais ça ce n’était pas gagné ! Bref, pour le moment le sujet tournait autour de Payson et de son viol. Un viol dont elle avait mis longtemps à lui parler et que peu de personne savait mais elle avait réussi à passer le pas, elle allait en parler en faisant une déposition, enfin ce n’était pas encore fait mais c’était en bonne voie. Cette décision était la bonne mais elle devait aussi le dire à Eirik car son petit ami allait s’éloigner et péter les plombs si elle ne lui expliquait pas un minimum le pourquoi du comment elle était comme ça. Arizona était bien loin de se douter que si elle avait pris la décision de franchir le pas aujourd’hui c’était parce qu’elle avait tout dit à Eirik la veille mais ça la jeune femme aurait le temps de lui dire après lorsque par exemple elles iraient boire un petit café pour se détendre après. En arrivant devant le commissariat, elle avait demandé à Payson si ça allait, elle se doutait bien que non mais elle voulait en savoir plus sur ce que ressentait sa sœur en ce moment, elle voulait la faire parler pour peut être qu’elle oublie un peu ce qu’elle allait faire pour ne pas qu’elle fasse demi tour ce qui serait un échec pour elle. « En disant tout maintenant tu n’auras plus à le revivre après et surtout tu feras une bonne chose, tu peux peut être sauver beaucoup de femmes à qui les deux types qui t’ont attaqué auraient fait subir la même chose si tu arrives à être assez précise dans ta déposition pour que les flics les mettent en prison. Je ne te mets pas la pression hein, ne crois pas cela, je te conforte juste dans l’idée que tu fais le bon choix de venir en parler et de régler cette histoire une bonne fois pour toute même si cela sera fini que le jour où ils seront enfermés et encore tu garderas toujours une trace de cet acte. » Arizona ne savait pas du tout vraiment quoi dire pour la rassurer pour lui dire qu’elle faisait la bonne chose, qu’après cela irait mieux parce qu’elle ne le savait pas, elle ne savait pas si après avoir tout dit elle irait mieux et elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs, pas être trop optimiste mais elle ne voulait pas non plus être pessimiste et lui plonger la tête au fond du trou avant l’heure. La jeune Chanel Stinson lui demanda ensuite si elle était sure qu’elle voulait être là et Arizona la rassura, elle n’était pas venue jusque ici pour rien et elle ne ferait pas demi tour maintenant sauf si sa sœur lui demandait. Elle lui avait dit et la réponse qu’elle lui avait faite lui faisait peur, la demoiselle pensait ne pas y arriver, Arizona avait peur d’une chose : que Payson fasse demi tour maintenant et qu’elle ne veuille plus jamais parler de ce qu’elle avait vécu. « Tu dois y arriver Pay et tu vas y arriver! Tu es forte ! Beaucoup plus forte que beaucoup de gens sur cette terre ! Tu as déjà vécu des épreuves tu réussiras à traverser celle ci pour mieux te relever, fais moi confiance. » Elle avait vu son équipe de gymnastique mourir sans elle et ça c’était dur, peut être pas aussi dur qu’un viol mais ce n’était tout simplement pas comparable. Arizona faisait référence à cela et elle espérait que sa petite sœur comprendrait, comprendrait que si elle avait tiré la tête de l’eau après ce drame, elle pouvait aussi le faire pour celui là. A ce moment là, un policier entra dans la pièce laissant place au silence. Il demanda aux deux jeunes femmes la confirmation de pourquoi elles étaient là et ce fut Payson qui répondit par un hochement de tête. La blondinette était assez surprise, elle savait bien que lorsqu’on est dans la police on ne fait pas dans le social mais quand la victime a subi un viol on peut tout de même être un peu moins direct qu’il ne venait de l’être et prendre le sujet un peu plus avec des pincettes car si lui il en voyait passer toute la journée des affaires comme cela, la jeune Payson elle n’avait pas été violée des centaines de fois à s’en habituer, ce qui était plutôt heureux car ce n’était même imaginable cette situation. La déposition commença lorsque le policier, pas beau du tout ce qui n’était pas rassurant, demanda à Payson son identité complète. Arizona fut surpris d’entendre Savannah dans les prénoms de sa sœur puisqu’il était aussi dans les siens, leur mère les avait donc liées. Elle se tut durant toute la durée que sa sœur parlait avant de prendre la parole lorsque le policier lui demanda si elle avait présente le jour du viol de sa sœur et si elle voulait sortir car c’était tout de suite ou pas. La voix tremblotante au contraire de sa sœur, Arizona lui dit alors. « Je pense que vous comprendrez que je reste avec ma sœur dans ce dur moment donc non je ne souhaite pas quitter la pièce. Et non je n’ai pas été présente lorsque son agression s’est déroulée.» Clair, net, précis, elle voulait qu’on arrête de lui demander si elle ne voulait pas faire demi tour, elle était là et elle y resterait un point c’est tout. Elle prit ensuite la main de Payson qui se lança dans le début de son histoire. La jeune femme parlait doucement mais surement et sans vraiment de tremblement dans sa voix ce qui surpris encore plus la jeune australienne. Elle l’écouta attentivement tout dire lorsqu’elle se bloqua. Elle n’arrivait pas à dire ce qu’il s’était passé. Arizona serra la main de sa sœur comme pour lui donner du courage et lui dire de continuer mais elle comprenait qu’elle puisse être complètement bloquée et vouloir arrêter là même si c’était dommage car en venant ici, elle avait déjà fait le plus dur mais ça c’était plus facile à dire qu’à vivre. Voyant la jeune femme assez paniquée à côté d’elle même avec son soutien Arizona termina sa phrase simplement. « Et c’est là qu’elle s’est faite agressée… » Elle se retourna ensuite vers sa petite sœur pour la regarder dans les yeux. « Pay tu dois continuer, tu n’es pas venue là pour rien, tu ne t’es pas fait du mal en venant jusqu’ici pour ne finalement rien dire. Les voir derrière les barreaux ne te fera pas moins mal mais ça sauvera des filles de connaitre le même sort que toi ! Aller ma puce décrit les hommes qui t’ont fait cela.» L’ancienne professeur n’était pas rassurée, elle ne savait pas si elle avait dit les bons mots, les bonnes choses pour rassurer la jeune femme mais elle comprit que même si elle n’avait pas dit ce qu’il fallait Payson l’avait écouté puisqu’elle tenta d’ouvrir à nouveau la bouche pour parler. Rien ne sortait. Arizona dit alors en s’adressant au policier. « Ca vous dérangerait d’aller lui chercher un verre d’eau pour qu’elle reprenne ses esprits un peu s’il vous plait?» Elle n’avait aucune gène et elle s’en fichait, ce n’était pas elle qui allait sortir de la pièce pour aller chercher l’eau et le policier le comprit puisqu’il se leva pour s’exécuter.

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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptySam 14 Jan - 23:10

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La peur commençait à monter un peu plus chaque seconde qui passait. Je ne savais même pas si c'était la chose à faire, si je devait continuer sur cette lancée alors qu'on pouvait me voir. Ce qui me faisait le plus peur était que quelqu'un me voit, qu'un des violeurs me voit pénétrer dans le commissariat et que j'en suive des représailles pour mon acte, pour avoir voulu me protéger et protéger celles qui passeront après moi puisque je doutais bien que ce soir un cas isolé. C'était trop de choses à prendre en compte et je voulais rentrer chez moi, me blottir dans les bras d'Eirik et pleurer toute la soirée. Je le voulais vraiment seulement je lui avais promis que je mettrais fin à tout cela aujourd'hui même et je ne me voyais pas planter Arizona maintenant, alors qu'elle était sagement là et n'attendais plus que moi. Je l'entendais me rassurer, me dire que cela permettrait de mettre fin à cette histoire, au côté paperasse du moins et que c'était la chose à faire. J'en étais intimement convaincue mais je doutais énormément de mes capacités à parler de cela. C'était encore trop frais mais je ne pouvais plus vivre avec ; deux parties de moi étaient en perpétuelle confrontation et c'était la partie raisonnable, celle qui voulait aider qui prenait le dessus.je souriais très légèrement et lui dis « Je veux que tout ça soit fini et sans ma déposition, ils ne pourront jamais les trouver, les enfermer et peut être qu'il manque des indications sur un ancien dossier pour pouvoir faire quelque chose contre eux... J'y vais en grande partie pour cela ; j'ai été violée mais je ne veux pas que ça arrive à quelqu'un d'autre... Imagine ils s'en prennent à une gamine de quinze ans ? » Quand on me voyait, on avait du mal à penser que j'étais quelqu'un qui se souciait d'autrui à ce point. On m'avait souvent dit que je semblais hautaine, sûre de moi et que je regardais les gens de haut. Tout cela m'avait longuement fait rire parce que j'étais tout sauf cela, j'étais plus souvent là pour aider les autres que l'on ne m'avait aidé dans ma vie. Je m'étais toujours débrouillée et une fois encore, je me débrouillais comme je pouvais. Bien entendu, Arizona était à mes côtés mais ce n'était pas elle qui allait parler pour moi, je devrais prendre sur moi et faire ce que j'avais à faire, comme la plus part du temps. J'avais vécu bien trop de chose et plus les jours avancés plus je me demandais comment j'allais réussir à passer au dessus de celle ci. Cette épreuve était bien plus difficile que les autres et sur bien des points : j'avais été violée parce que j'avais été une jeune femme respectable, parce que j'étais plus ou moins jolie et c'était pire qu'un kidnapping parce que j'avais de l'argent. Beaucoup pensaient que le kidnapping était une épreuve angoissante et difficile mais – jugeant en connaissance de cause – je savais que ce n'était pas si difficile que cela. Enfin, je n'avais pas été maltraitée, touchée ou quoi que ce soit. On avait joué avec moi et en y repensant, cette étape avait été la seule dans ma petite enfance où j'avais fait ce que je voulais. Chaque épreuve pouvait été à nous remonter, à nous forcer, nous faire aller de l'avant et j'avais pas mal de doute sur l'effet ''positif'' de ce viol. C'était encore trop récent et à part m'inscrire à un cours de self défense, cette douleur ne m'aiderait en rien. « Je vais y arriver mais... Mais c'est horrible merde. Je comprends toujours pas et je me demande sérieusement s'il y a quelque chose à comprendre dans cet acte, s'il y a quelque chose à y gagner. Pas de plaisir, rien, juste cette intarissable envie de vomir et d'en finir avec sa vie. C'est dure de se regarder dans un miroir après... » J'avais voulu en finir, j'avais voulu rejoindre mes ancêtres au fin fond de leur tombe mais je savais bien que c'était horrible – surtout de le dire à Arizona – mais c'était quelque chose qu'on ne pouvait pas vraiment contrôler. J'avais déjà vécu cela une fois lors de l'accident d'avion qui avait couté la vie à tous mes amis de l'équipe de France de gymnastique. J'avais l'impression que l'histoire se répétait, comme si quelqu'un là haut m'en voulait de vivre ma vie comme je le voulais, comme si on tentait de me punir d'une quelconque manière. C'était déstabilisant et déroutant et je ne supportais plus du tout cela. C'était trop difficile et j'avais envie de partir, de rentrer, je ne pourrais jamais le faire. J'étais trop faible pour affronter cette vérité une nouvelle fois sauf que le policier arriva à ce moment même. Je ne voulais pas partir maintenant et lui donner l'impression que je lui avais fait perdre son temps, ce qui était le cas en quelque sorte. Je venais pour raconter mes problèmes à quelqu'un qui n'en avait strictement rien à faire et on pouvait me dire ce que l'on voulait, je savais bien que cet homme n'en avait rien à faire de moi, de ma vie et de mes traumatismes. De plus, il fallait avouer qu'il n'inspirait pas confiance en qu'en plus de cela, il était plus que direct lors de ses questions. Même lors du régime nazi, les policiers n'étaient pas si directs. Je lui répondais comme un robot et ce n’était pas franchement glorieux à entendre. Je me souvenais de tout comme d'hier lors de l'énoncé des dates. C'était douloureux et je sentais mon cœur battre un peu trop rapidement tellement j'étais stressée. Je devais me calmer pour ne pas faire un malaise et j'écoutais Arizona parler lorsqu'il lui énonçait la mini procédure de cette déposition. Elle était là pour moi, c'était clair et net mais je me demandais presque si c'était vraiment la bonne chose à faire. Je tremblais quelque peu parce que je savais qu'une fois qu'il lui aurait répondu, ce serait à moi d'ouvrir la bouche, ce serait à moi de parler de tout ce que j'avais vécu ce soir là et ce serait une chose plus que difficile à faire. Je parlais telle une machine, ma voix était monotone et il n'y avait aucun tremblement dans cette dernière, c'était mon corps qui tremblait comme une feuille. Je parlais de tout cela jusqu'au moment de la poste ou ma voix se bloqua toute seule. Le stress montait petit à petit et cela me déstabilisait et pas qu'un peu. J'écoutais Arizona me parler, me dire que je pouvais le faire mais tout passait par une oreille et sortait pas l'autre. Je ne comprenais plus rien, plus grand chose je ne parlais plus, j'avais la bouche à moitié ouverte et j'étais comme morte. Un arrêt cardiaque aurait pu m'aider à sortir de cette situation mais non. Lorsque j'entendis la chaise du policier se tirer pour qu'il s'enlève, je leva les yeux vers lui et dis « Non. Si vous sortez d'ici, je ne parlerais plus, je me connais. » Je vis le policier lever les yeux au ciel et je lui dis « Si je vous emmerde, faites venir quelqu'un d'autre, quelqu'un d'un peu plus poli, avec un cœur, merci » Il venait de déclencher le côté Payson arrogante et franchement pas agréable à côtoyer mais il l'avait bien cherché. Je n'allais pas faire la petite princesse pendant quelques minutes pour lui faire plaisir, si ma déposition ne lui plaisait pas, il n'avait qu'à dégager et je ne me gêna pas pour lui dire « Si ça vous ennuie sérieusement, allez chercher quelqu'un d'autre » Je devenais une vraie teigne. Après quelques secondes de silence, je dis « et ils m'attendaient près de ma voiture. J'étais toute seule au milieu de nul part entourée de quatre jeune hommes de vingt cinq à trente cinq ans tout au plus. Je leur ai proposé ma voiture, de l'argent mais c'était moi qu'il voulait, ils voulaient juste me violer parce que j'avais refusé leur verre, leur drague à deux francs cinquante. Deux sont partis et un m'a attrapé par le bras. J'ai crié, il a sorti un couteau et a menacé de m'égorger si je criais encore. Ils m'ont violé. Un baiser, deux baisers et ils m'ont poussé par terre. Ma tête a claqué par terre et l'hôpital de la ville pourra vous le dire, il y avait du sang sur l'oreiller. Ils m'ont violé alors que j'étais à moitié inconsciente sur le sol. Je n'entendais pas grand chose mais je ne pouvais pas bouger, pas crier, rien. Ma robe a été déchirée, ma petite culotte est introuvable et j'ai appelé les secours qui sont venus rapidement. » Ma voix était passée de la jeune femme robotique qui ne ressentait rien à la peste hautaine que je pouvais être. J'avais une certaine assurance qui était due à la carapace que j'avais dans ces moments. Je me tourna vers la jeune australienne et dis « Je suis désolée que tu ais eu à entendre ça et à me voir comme cela » Me voir comme cela ; comme une pétasse sortie tout droit d'une télé réalité, comme une jeune femme hautaine et pleine aux as comme je pouvais l'être. J'étais tellement mal et pourtant cette légère confiance me faisait un bien fou. Écraser les gens un à un était une chose que je pouvais très bien faire, il ne fallait pas croire que je n'étais qu'un petit chiot sans défense, j'avais des ressources inimaginables et une fois que j'avais fini de parler, je savais que j'avais fait le meilleur choix du monde, aussi bien pour moi que pour des tas de gens.
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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyDim 15 Jan - 10:55

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La jeune australienne s’était attendue à ce que sa sœur ne soit pas bien à ce moment là, à ce qu’elle veuille faire demi tour et ne plus jamais revenir dans ce commissariat de police, elle n’avait pas préparé ce qu’elle allait lui dire mais c’était sorti assez naturellement et au final elle avait dû trouvé les bons mots puisque Payson avait l’air convaincu et décidé à y aller une bonne fois pour toute surtout pour qu’on puisse mettre ses idiots en prison, pas vraiment pour elle aller mieux parce que c’était assez vrai, ce n’était pas mettre des mots sur un papier qui allait faire qu’elle se sente mieux mais bien de le dire à Eirik et qu’il puisse comme ça la soutenir ce qu’il ne pouvait pas faire pour le moment puisqu’il n’était pas au courant de ce qu’il s’était passé pour sa petite amie. « Tu fais la bonne chose Payson et pour les bonnes raisons, je te promets. Aller on y va, plus vite tu y seras et plus vite se sera terminé. » Arizona détestait faire durer les choses douloureuses alors oui plus vite elles entreraient, plus vite elles feraient la déposition, enfin surtout sa sœur et plus vite elles sortiraient soulagées, avec un poids en mois. Les deux jeunes femmes entrèrent donc et après avoir tous les regards de posés sur elles, surement parce que les sœurs Chanel n’étaient pas moches à voir bien au contraire, elles furent interpelées et on s’occupa d’elles. Très vite elles se retrouvèrent donc dans un bureau, en place pour que Payson fasse ce qu’elle avait à faire. « Il n’y à rien de positif là dedans, la seule chose positive dans cette histoire est que ces cons soient tombés sur une jeune femme forte comme toi qui va les envoyer derrière les barreaux et comme ça ils ne feront plus de mal à personne, c’est vraiment le seul point positif que je vois à être ici car ça ne t’aidera pas forcément, la seule chose qui peut t’aider vraiment est de parler à ton petit ami. » L’ainée des deux sœurs allait maintenant savoir si depuis le dernier diner qu’ils avaient eu tous ensemble, Payson avait réussi à parler à Eirik pour lui dire tout ce qu’il s’était passé. Elle doutait qu’elle l’ai fait mais après tout elle ne savait pas, maintenant plus rien ne la surprenait chez sa sœur qui avait un très fort caractère. Les deux jeunes femmes furent rapidement rejointes par un policier et Payson commença. Extérieure à la déposition Arizona n’avait normalement rien à dire mais elle ne pouvait pas rester là sans rien faire en voyant que sa sœur n’y arrivait pas que c’était trop dur pour elle. Lorsqu’elle se bloqua définitivement, elle termina sa phrase et demanda ensuite au policier d’aller chercher de l’eau ce qu’il allait commencer à faire quand Payson l’arrêta, elle avait retrouvé sa voix et ne voulait pas qu’il sorte. Arizona rigola même légèrement lorsque la petite blonde lui dit que si elle le faisait chier, il pouvait toujours appeler un de ses collègues, elle ne rigolait pas pour se moquer de lui mais bien parce qu’elle pensait la même chose mais qu’elle n’avait pas osé lui dire. Le flic paru surpris de l’assurance soudaine et de la voix posée et directe de la sœur de l’étudiante en médecine et après un petit temps de réflexion il s’installa de nouveau dans son fauteuil en face d’elles pour continuer d’écouter le récit de Payson. La jeune Sampi se mit alors à parler, à raconter tout ce qu’il s’était passé et Arizona écouta comme le policer. Elle n’en revenait pas que des gens pouvaient faire ça. Elle se demandait ce qui devait se passer dans la tête de ses gens pour qu’ils aient cette idée là et cette envie de faire ça… Elle ne savait pas elle ne comprenait pas et ne comprendrait surement jamais. Ce qu’elle comprenait maintenant c’était que sa sœur avait vraiment vécu l’enfer à ce moment-là. Ce qu’elle disait était horrible mais Arizona ne pouvait pas sortir, elle ne pouvait pas non plus craquer, elle n’avait jamais eu l’habitude de craquer ce n’était pas maintenant que cela allait commencer, ce n’était pas franchement le moment. Le flic grincheux qu’elles avaient en face d’elle nota tout ce qu’elle disait puis il fit la tête, comme s’il s’attendait à pire ou quelque chose de ce genre. Là s’en fut trop pour Arizona qui ne pouvait plus rester muette. « Bon mon petit gars si vous ne pouvez pas être un peu plus chaleureux et aimable avec ma sœur on se barre et vous vous démerdez pour finir votre enquête ! Je crois que vous ne vous rendez pas vraiment compte de ce qu’elle a vécu ! Vous avez des enfants ? Je suppose que oui vu votre âge à moins que personne n’ait voulu de vous. Imaginez vous que votre fille rentre les vêtements tout déchirés, du sang sur elle et en pleurs, choquée, vous auriez la même attitude ? Surement pas alors adoptez une attitude plus adaptée à la situation !» Son baratin ne servirait surement à rien mais ça au moins c’était dit et il verrait comme cela que ce n’était pas lui qui allait tout commander avec les deux sœurs Chanel, elles avaient du caractère, autant l’une que l’autre et dans toutes les situations, tristes ou heureuses, elles ne se laisseraient pas faire. Après cela se fut Payson qui parla à Arizona en s’excusant pour ce qu’elle venait d’entendre et ce qu’elle voyait depuis que la jeune femme était entrée dans ce bureau de police. Mais Arizona s’en fichait, si sa sœur voulait être là pour aider à coincer ces types, elle avait sa place ici et elle se fichait complètement de ce qu’elle entendait même si c’était dur pour elle et qu’elle enregistrait tout ce que Payson disait inconsciemment. « Arrête de dire cela Pay! C’est plus dur pour toi que pour moi! Enfin aller, continue, décrit lui les hommes qui t’ont agressé si tu le peux qu’on quitte ce bureau.» Un commissariat était en général un endroit où on se sent à l’abri, protégé, mais là ce n’était pas le cas tout simplement parce que l’officier ne mettait pas en confiance, la police ferait bien de revoir les personnes qu’il embauche parce que pour prendre quelqu’un comme lui, il fallait être vraiment désespéré. Le bonhomme pressa alors Payson pour la description, il voulait en finir au plus vite lui aussi mais surement pas pour les mêmes raisons, oui c’était toujours plus sympathique d’aller boire et manger des petits gâteaux ou autres avec les collègues que de prendre la déposition d’un viol, mais bon c’était tout de même son boulot. Avec un regard noir pour lui faire comprendre qu’il n’avait plutôt pas intérêt à recommencer ce qu’il venait de faire Arizona lui dit alors : « Vous foutez lui la paix ! Elle va à son rythme et ce n’est surement pas vous qui allez lui dire d’aller plus vite ! Au pire vous êtes payé pour travailler non ? Alors qu’elle est le problème ?» Il était payé à travailler oui mais il était payé pareil s’il papotait avec les copains, alors le choix pour lui était vite fait, il préférait prendre du bon temps. Vu comment l’entretien se déroulait depuis le début, le policier regrettait peut être maintenant de les avoir interpelé, d’avoir voulu les aider parce qu’il passait maintenant un sal quart d’heure mais ce n’était pas le problème des deux sœurs qui n’étaient pas là non plus pour lui faire de cadeau et lui mâcher son travail en deux secondes. Après un moment de silence, de spectacle, se fut Payson qui reprit la parole pour décrire ses agresseurs, le plus dur était passé elle devait bien se le dire.


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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyDim 15 Jan - 17:49

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Me forcer était bel et bien une chose que je ne supportais pas. Depuis mon plus jeune âge, j'aimais avoir ma liberté, faire ce que je voulais quand je le voulais et surtout pas me forcer à faire quelque chose que je n'aimais pas. J'avais toujours été libre, plus que libre, je faisais tout comme je voulais et j'avais gardé cette habitude. J'avais gardé l'habitude d'être la maitresse de ma vie. Une habitude plus qu'agréable il n'y avait pas à dire mais depuis que j'avais été violée par ces malotrus, j'avais l'impression qu'on m'avait enlevé ma force de commande, qu'on m'avait arraché cette motivation première, cette liberté. J'étais toujours la même jeune femme, rien n'avait changé, physiquement du moins, puisque moralement j'étais devenue une peste, un monstre et j'évitais le monde comme la peste, comme si sortir et avancer me ferait forcément tomber sur mes violeurs, sur ceux qui m'avaient fait du mal, énormément de mal. J'étais là, avec Arizona et je commençais franchement à me demander si tout cela en valait vraiment la peine. Est-ce que les policiers en auront quelque chose à faire de mon histoire, de ce que j'avais traversé ce soir là ? J'en doutais pas mal et mes doutes étaient légitimes, ils en entendaient tellement qu'une jeune femme se faisant violer dans une telle ville était presque quelque chose de courant. J'avais l'impression que les forces de l'ordre dépénalisaient totalement ce comportement. Certes, c'était inconscient mais bon. De voir Arizona là pour m'aider était une bonne chose, une chose magique, à la limite du magnifique pour tout dire. Elle avait raison, seule je n'y serais jamais arrivée et je ne pourrais jamais la remercier pour tant d'aide, c'était clair et net. « J'espère juste que ça servira à quelque chose, que quelqu'un aura le même courage que moi parce que je suis pas sûre que seule, ça serve à grand chose... Mais bon, si je ne le fais pas et qu'il manque une déposition pour engager quelque chose... Allez on y va avant que je change d'avis » J'avais vraiment peur de changer d'avis et vu mon état pitoyable, c'était plus que possible, craquer au dernier moment, renoncer à la douleur que j'allais ressentir.

Une fois dans une salle pour pouvoir commencer ma déposition, je discutais un peu avec Arizona et elle avait raison, il n'y avait strictement aucun point positif dans ce sujet et dans ce viol. Bien entendu, je tentais de ma convaincre que tout aurait pu être pire mais je savais bien que ce que j'avais vécu était un horreur, à la limite de l’abomine. Un très fin et léger sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'elle me dit que je devrais en parler à Eirik, lui avouer la vérité pour qu'il soit là pour moi, là à m'épauler et tout ce qui allait avec. J'avais passé cette étape hier et c'est clair que j'étais plus que fière de moi, en parlant aux policiers n'était pas si dure à côté de ce que j'avais fait hier mais en reparler m'arracher le cœur à chaque fois. Je l'avais déjà dit quatre fois et cette cinquième fois risquerait d'être la dernière. Bien entendu, je devrais prévenir mes parents mais je voulais attendre que j'aille mieux, ils n'étaient plus à une semaine ou deux près. « Je l'ai dis à Eirik hier... Je suis rentrée de Miami un jour avant, je n'aurai du rentrer que ce soir normalement mais j'en pouvais plus. En plus, j'ai frappé un membre de l'équipe. Tu sais, là bas c'était horrible, toute la journée on me pouvait le corps, les cuisses, les bras, la poitrine pour ajuster les robes, pour le maquillage et j'ai pété les plombs... Grand mère s'inquiète mais elle a compris que quelque chose n'allait pas, ce qui m'étonne d'elle.. J'ai beau être méchante avec elle, Nani n'est pas un monstre quand on y pense bien. Enfin, avec moi » Oui parce qu'entre la façon dont elle se comportait avec moi et celle dont elle se comportait avec Arizona, il y avait un sacré différent. Nani n'avait jamais approuvé la liaison entre notre mère et le père de ma demi sœur, elle ne l'avait jamais accepté et lui en voulais encore, ce qui se reportait sur Arizona qui n'avait rien demandé quand on y pensait. Cela me faisait mal au cœur et je savais parfaitement comment faire changer notre grande mère de position. J'avais des dons de manipulation très aiguisés mais je ne les utilisais ps souvent, je n'aimais pas mentir et j'étais une mauvaise menteuse lorsque je m'y mettais, la jeune blonde le savait mieux que quiconque. Quand je repensais à l'excuse plus que pitoyable que je lui avais pondu le jour où elle avait vu mes bleus, j'avais honte. J'étais bien meilleure menteuse en temps normal mais bon, lui avouer ce qu'il y avait eu m'avait aidé à avancer depuis quinze jours et c'était grâce à cela que j'étais là aujourd'hui. Tout était difficile à dire, les mots étaient assez difficiles à dire, à placer et même à trouver parce que j'avais l'impression qu'à chaque fois que je racontais cette histoire, tout changeait, que les mots que j'utilisais devenaient de plus en plus banaux, qu'ils ne reflétaient pas tout ce que j'avais ressentis, que j'avais vécu et c'était déstabilisant. Je ne pouvais pas moi même faire devenir tout cela banal, à la limite du comportement pas très grave. C'était immonde d'en arriver là et je commençais à avoir envie de vomir en parlant de certains moment. Je n'avais pas raconté à Eirik les détails, le fait que j'avais tout senti et me rappelais de tout, de chaque mouvement de bassin et tout ce qui allait avec. C'était difficile et j'étais au bord de craquer. De plus, il fallait admettre que le fait que le policier se fiche un peu de ce que je lui raconte n'aidait en rien. J'avais envie de lui crier dessus, de le traiter de salopard, de connard et qu'il pouvait dégager s'il voulait mais j'étais à nouveau bloquée et ce fut Arizona qui prit les devants. J'avais l'impression d'être un petit être chétif et même si cela m'avait toujours déplu, je commençais à apprécier qu'on me défende, qu'on prenne ma cause au sérieux et tout ce qui va avec. Je l'écoutais parler au policier et elle avait raison, si c'était sa fille qui avait vécu ce que j'avais traversé, il n'aurait sûrement pas réagis de cette façon, il aurait plutôt voulu défoncer les hommes qui avaient fait cela à son enfant, à son bébé. Une fois qu'Arizona eut fini je dis « Ce que j'ai vécu, je ne le souhaite à personne mais une chose est claire et nette, achetez vous un cœur, ça évitera de détruire celui des personnes en face de vous encore un peu plus. » J'exagérais quelque peu mais je savais pertinemment que cela pouvait m'être positif à la sortie de cette salle, qui devrait bientôt le cas, du moins je l'espérais. Je savais qu'il fallait encore que je passe par la case description physique et ce serait surement le plus dur à faire, j'en étais persuadée. Leurs têtes me poursuivaient, me pourrissaient le peu de bonheur que j'avais et ce depuis un long mois. Cependant, avant, je devais m'excuser devant ma sœur, je devais m'excuser pour tout ce qu'elle entendait et ce qu'elle devait imaginer parce qu'un tel acte se dessinait dans la tête sans rien demander, c'était clair et net. Déglutinant difficilement, j'allais ouvrir la bouche pour commencer la description avant que le policier me coupe la parole et appelle un autre homme. Il semblerait que ce ne soit pas lui qui s'occupe de cela et c'était tant mieux. Mes jambes tremblaient toujours et je commençais à reprendre un semblant de calme pendant ce petit laps de temps. J'avais peur d'oublier quelque chose mais je savais que lors d'entretien de la sorte, il y avait une simulation sur ordinateur et c'était une chose qui évitait les fausses dépositions, qui permettaient de visualiser l'homme. Le nouveau policier s'asseya en face de moi, se présenta et me laissa commencer. Seulement, l'autre policier commençait à me presser et cela avait le don de me rebuter. Le plus jeune des deux, assis derrière son ordinateur, semblait vouloir congédier l'autre policier mais Arizona lui cria dessus une nouvelle fois. Elle ne mâchait pas ses mots et je la comprenais. J'étais de plus en plus mal et cela n'allait pas baisser de si tôt. Le plus jeune policier me parla et me demanda ce que je voulais faire, qu'il reste là ou non, qu'on aille chercher quelqu'un d'autre ou je ne sais quoi. « Ce que je veux ? Que vous achetiez un cœur à ce policier dès que vous le pourrez. Qu'il dégage avant que je m'énerve réellement et franchement, ça ne sera pas beau à voir » Mon regard passa à nouveau de la petite fille paniquée à la jeune femme plus que sûre d'elle, ce qui était le cas à vrai dire. J'étais sûre de ce que je voulais et le policier sortit en râlant à moitié. Nous n'étions plus que trois dans la salle et je dis « Désolée pour tout ce patatra mais depuis tout à l'heure il est insupportable, insolant et il n'a qu'à aller s'engraisser à coup de Donuts si ça lui chante » un léger sourire venant du policier – qui était pas mal comparé à l'autre vieille chouette – et il me dis – enfin nous dit – « Tout le monde se plaint de lui, même les supérieurs mais on est en sous effectif et du coup, pas le choix de le garder... » « Pour le mal des victimes comme moi. » Une moue triste plus tard, je commença à décrire les deux hommes qui m'avaient violé. Grande, la barbe pour un, une cicatrice pour l'autre. Yeux clairs, nez fin. Au bout d'une demi heure de manipulation, le jeune policier tourna l'écran vers Arizona et moi et je commença à trembler de plus belle. « C'est... c'est eux » Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Il me tendit un paquet de mouchoir et je me servis. Il fallait encore attendre cinq minutes avant de sortir et je sentais la main de ma sœur sur mon épaule. Elle était toujours là et je l'avais presque oublié pour tout dire. Je me sentais tellement mal que c'en était insupportable. « Vous êtes la deuxième déposition pour ce type d'acte en deux semaines. Une autre jeune femme est venue porter plainte avant hier pour un acte similaire déroulé quelques jours avant le vôtre... Ce que vous venez de faire est un acte très courageux et cela vous permettra de sauver des vies Mlle Chanel-Stinson » Il se leva, nous salua et quitta la pièce. Ce que je venais de faire aller donc servir pour les arrêter et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Je pris Arizona dans mes bras et dis « Ça a servi, ça a servi Arizona, j'ai pas fait ça pour rien » Même si ça n'aurait pas du, le fait de savoir que ma déposition complétait celle de quelqu'un me faisait un bien fou. Enfin j'allais pouvoir être tranquille, pouvoir continuer une vie plus saine, reprendre ma vie et emménager dans mon nouvel appartement, enfin dans un nouvel appartement parce que je n'avais encore rien choisi depuis hier. Nous nous levâmes toutes les deux et je sortis en premier de la salle dans laquelle nous avions été enfermées pendant une bonne heure. Je me dirigea vers les toilettes – suivie de près par Arizona – et enleva le mascara qui avait coulé le long de mes joues. J'étais enfin libre et je dis « Ça te gène si on va boir un petit truc en ville ? » J'espérais qu'elle n'avait rien de prévu pour la fin d'après midi. Sortant et me dirigeant vers la sortie, je me sentais un peu mieux, libérée d'un poids. Enlaçant le deuxième policier – qui fumait sa cigarette dehors – je dis « Ce n'est pas mon genre d'enlacer les inconnus mais merci » Je le quitta et avança un peu plus sous les yeux de merlan fris de la jeune australienne. J'étais pleine de ressource, elle devrait s'y faire. « Tu es venue en voiture ? » Mon ton était un peu plus calme et posé, je n'allais pas piquer de crise ou de scène de si tôt, je pouvais le sentir... La liberté, enfin la liberté, la sensation d'être vivante, qu'on m'avait réparé même si je me doutais que cela ne serait que temporaire...
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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyDim 15 Jan - 22:36

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Payson pouvait changer d’avis à tout moment et cela serait légitime, si elle ne voulait pas revivre son viol une troisième fois, parce qu’elle l’avait vécu vraiment une fois puis elle l’avait raconté rapidement tout de suite après à la police donc une deuxième fois et là ça serait bel et bien la troisième, elle avait le droit. Oui elle le pouvait, elle était libre de faire ce qu’elle voulait mais Arizona voulait bien lui faire comprendre qu’en prenant la liberté de ne rien dire, de ne pas faire de déposition plus précise que celle qu’elle avait déjà faite, elle prenait aussi la liberté d’avoir sur la conscience le fait qu’ils étaient toujours dans la nature, qu’elle pouvait les recroiser à tout moment et ça, l’étudiante en médecine en était sur, ce n’était pas ce que voulait sa sœur. Elle était déjà à peine en sécurité lorsqu’elle sortait de chez elle de peur de les croiser en sachant qu’il finirait un jour ou l’autre derrière les barreaux alors de là à prendre le risque de les croiser pour toute sa vie et peut être qu’ils tentent une nouvelle fois de lui faire du mal… Enfin, c’était tout de même son choix et si elle ne voulait plus le faire Arizona le respecterait, elle même ne savait pas si elle pourrait être la et redire tout ce qu’il s’était passé à un policier froid qui s’en foutait surement car il en avait entendu d’autres et peut être des pires. La jeune femme se décida d’un coup à entrer dans le commissariat, décidée à en finir avec tout cela et surtout à ne pas changer d’avis, l’ainée des sœurs Chanel reconnaissait bien dans Payson le caractère déterminé qu’elle avait elle aussi. Elle la suivit donc d’un pas aussi décidé que la jeune femme pour être à son côté et la soutenir car même si elle marchait vite et d’un pas ferme elle la sentait trembler à côté d’elle pire qu’une feuille et Arizona savait que cette feuille tomberait de l’arbre comme une feuille d’automne si elle la lâchait, belle métaphore mais surtout très réelle dans la situation actuelle. Une fois dans la salle assis, Arizona tentait de rassurait Payson une nouvelle fois, de lui dire qu’elle avait fait le bon choix en venant ici mais ce n’était pas facile, la seule chose qui aurait pu réellement la convaincre qu’elle avait raison d’être ici était le fait qu’en faisant une déposition elle perde tous les souvenirs de cette soirée, toutes les traces de son viol de son esprit et à moins que quelqu’un ait une baguette magique ou un pouvoir d’hypnotisation, cela n’était pas possible. Il y avait cependant une chose qui la soulagerait certainement, c’était le fait d’en parler à son petit ami qui subissait la mauvaise humeur et le refus de tout caresse de la part de la jeune femme depuis un petit moment maintenant, mais si la jolie sampi n’était pas prête à lui dire, sa sœur ainée n’allait tout de même pas la forcer, après tout c’était leur couple, ils faisaient bien comme ils souhaitaient. Arizona fit tout de même part de son avis sur la question à Payson et à sa grande surprise sa sœur lui avoua qu’elle avait franchi cette étape la veille. L’ancienne professeur comprit donc mieux pourquoi elle avait réussi à venir ici aujourd’hui, le plus dur était fait pour elle. La jeune blonde laissa Payson parler, lui raconter ce qu’il s’était passé à Miami et elle comprit très vite que l’ambiance n’avait pas du être des meilleurs surtout avec une Payson pas dans son assiette, qui vient de se faire violer donc qui n’a pas envie qu’on la touche et que pourtant les gens ne font que ça pour la faire belle pour les appareils photos. « Et alors? Eirik t’a dit quoi? Il a réagi comment sur l’acte en lui même? Et sur le fait que tu lui aies caché ce qu’il s’est passé ? Il sait que Callum le sait ?» La miss Chanel Spencer ne comptait pas en parler avec le petit ami de sa sœur la prochaine fois qu’elle le verrait mais elle ne voulait pas faire de boulette non plus au cas où si jamais le sujet venait dans une conversation un jour, elle lui posait donc beaucoup de questions, pas par curiosité mais pour en savoir plus pour ne pas faire de gaffe car en matière de jetage de pavé dans la marre elle était la reine. En effet, à chaque fois qu’il ne fallait pas aller sur un sujet, Arizona était la première à y aller et cela la gênait après puisqu’elle se rendait bien compte qu’elle avait mis la personne en face d’elle plus que mal à l’aise. « Pour ce qui est de la grand mère, j’avoue qu’elle n’est pas si horrible que ça mais que avec toi parce que avec moi elle est à pendre.» Effectivement à chaque fois que leur grand mère parlait à Arizona elle lui mettait sur le dos tous les malheurs que sa fille dans la mère d’Arizona avait pu vivre à cause du père d’Arizona mais elle n’y était pour rien. Un jour elle lui dirait, un jour elle lui avouerait tout ce qu’elle avait subi et ce jour là peut être que son regard sur elle et sa manière de se comporter changerait, un jour peut être la blondinette avait peut être toujours le droit de rêver. « Et sit u penses que mamie sait quelque chose ou qu’elle se doute de quelque chose tu ne penses pas que tu devrais le dire à ton père et à maman avant qu’elle elle ne leur en parle ? Parce que si elle leur dit que tu es dérangée et violente et qu’ils prennent peur sans savoir pourquoi tu t’es conduit comme cela à Miami ça ne va peut être pas bien se passer pour toi ! Enfin je dis ça je dis rien tu fais comme tu veux après tout ils ne sont pas à une semaine de plus ou de moins… » Les vieux aimaient les commérages c’était pour cela qu’Arizona conseillait à Payson de le dire à ses parents parce qu’en plus des commérages, les personnes âgées ne font que déformer tout ce qu’ils voient et entendent ou croient apercevoir ce qui n’est pas un service à rendre à la personne concernée. Lorsque le policier entra enfin dans la salle la déposition pu commencer et cela ne se passa pas de la meilleure façon. Si il y avait bien une chose qu’Arizona détestait c’était qu’on ne fasse pas attention à ce que la personne en face de nous disait et c’était exactement ce qu’il se passait, il ne faisait pas attention à ce que Payson disait et il prenait en note ce qui sortait de sa bouche comme si c’était un acte anodin, de la vie courante. Même si il en avait vu passer des tonnes dans sa vie, il n’avait pas le droit de faire ainsi car la petite sœur d’Arizona elle n’en avait pas vécu des tonnes. Le minimum pour lui était d’avoir un cœur pour être un peu plus compréhensif dans ce genre de situation comme venait de lui faire remarquer Payson après le petit sermon que la jeune Chanel Spencer lui avait fait. A la suite de cela, le policer sans cœur appela un de ses collègues, celui qui était surement chargé de faire les portraits robots sur l’ordinateur. Il était plus jeune, il avait l’air plus sympathique, Arizona espérait que cela se passerait mieux avec lui mais surtout qu’il congédierait l’autre. Il ne le fit pas de suite mais lorsqu’il comprit que les deux demoiselles n’étaient pas à l’aise avec lui il demanda à Payson ce qu’elle voulait faire, la jeune femme d’une voix très sur lui demanda de le faire quitter la pièce et c’est ce qu’il fit en râlant bien sûr. Le jeune homme expliqua ensuite à Payson que le sous effectif frappant la police obligeait les dirigeants à le garder ce qui pour Arizona n’était pas une raison vraiment valable mais bon. « Oui enfin de nos jours, il y a des tonnes de gens, de jeunes qui cherchent du boulot alors vous pourriez recruter plutôt que de garder des croutons comme lui qui sont blasés par leur métier, mais bon c’est sûr qu’un jeune bien mieux diplômé que lui il faudrait le payer plus cher mais bon ça serait tout de même une bonne chose pour les victimes comme ma sœur ! » Arizona n’avait pas sa langue dans sa poche lorsqu’on l’attaquait ou lorsqu’on s’en prenait au personne qu’elle aimait plus que tout et si Payson n’avait encore jamais vu cette facette d’elle, elle en avait eu plusieurs fois la démonstration ce soir. La description commença, un moment douloureux de plus pour sa petite sœur et pourtant elle devait passer par là. Arizona entendit tout en soutenant sa sœur en gardant une main sur elle pour qu’elle la sente bien présente. Lorsque le policier tourna l’écran et que le visage des hommes qui avaient violé sa sœur apparut sur l’écran, Arizona sentit la rage monter en elle. Une rage incontrolable, si elle les avait eu en face d’elle, si elle les voyait ne serait ce qu’une fois, si elle les croisait dans la rue elle pourrait surement les tuer tellement elle leur en voulait de ce qu’ils avaient fait vivre à sa cadette, enfin elle n’aurait peut être pas assez de force mais ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. Après que Payson se soit un peu calmé dans son flot de larmes, le policier la rassura, la remercia d’avoir eu le courage de venir ici pour tout avouer, pour faire une description même si cela lui coutait, il n’était donc pas aussi bête que le précédant policier il comprenait bien que ce qu’elle venait de faire, ce qu’elle avait vécu et c’était une bonne chose. « Mais oui tu n’as pas fait ça pour rien Payson! Tu vois tu as bien fait de venir ! C’était une bonne chose ! Tu peux être fière de toi ces quatre bonhommes finiront derrière les barreaux !» Elle se retourna vers le policier avant de lui demander confirmation. « Vous ferrez bien tout ce que vous pouvez pour les enfermer hein, promettez le nous? C’est impossible de faire vivre ça à d’autres jeunes femmes même si dans une si grande ville je sais bien qu’il n’y a pas que quatre personnes qui font ce type d’acte.» Après une rapide confirmation du policier les deux demoiselles furent libres de sortir ce qu’elles firent sans se faire prier. Très rapidement Payson se dirigea vers les toilettes où ça sentait vraiment l’urine de mal mais elles firent abstraction et enleva le mascara qui avait coulé le long de ses joues. Un nouveau visage apparu, plus soulagé comme si tout cela était maintenant derrière elle et elle proposa à sa sœur de venir boire un coup avec elle. « Oui il n’y a pas de soucis, je n’avais rien prévu après la déposition pour pouvoir passer du temps avec toi si tu me le demandais alors allons y!» Les deux jeunes femmes sortirent du commissariat de police et Payson enlaca le policier qui avait fait les portraits robots, cela fit presque rire Arizona qui se retint un peu, sa sœur l’étonnerait toujours et sur tous les plans. « Alors toi tu m’étonneras toujours hein, tu fais toujours des choses auxquelles je ne m’attends pas dans toutes les situations!» Payson lui demanda ensuite si elle était venue en voiture, ce qui n’était pas le cas, en faisant non de la tête la plus vieille des Chanel lui répondit alors. « Non à pied je n’habite pas loin d’ici et toi tu es venue comment? Tu veux qu’on aille où boire un coup ? Tu as un endroit préféré ? » Arizona la suivait, elle se doutait bien qu’elle préférait éviter le quartier où elle s’était faite violer mais autrement elle n’avait surement pas de préférence pour le reste de la ville.

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MessageSujet: Re: ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona ❝ i just need you now ❞ ▬ payzona EmptyVen 20 Jan - 20:55

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Tout ce qui pesait sur moi était dure, lourd et je me demandais comment j'allais réussir à me sortir de cette merde extrême dans laquelle j'étais fourrée depuis mon viol. Le déni ne servirait à rien et d'avoir parlé de tout cela à Eirik m'avait aidé, je savais que c'était la bonne chose à faire, porter plainte contre X tout en les décrivant, je savais que c'était la chose à faire et pourtant.. Pourtant une fois que j'étais devant le bâtiment de la police, j'hésitais, je me demandais si cela n'allait pas m'attirer des problèmes, des représailles ou je ne sais quoi. Ma peur était plus que légitime et je savais très bien qu'Arizona me supporterait, qu'elle serait là qu'importe mon choix, je le savais. Seulement, je savais aussi qu'elle était une ancienne avocate et qu'elle pourrait me ressortir des arguments pour me faire passer le pas, des arguments qu'elle avait déjà donné à des femmes avant moi et cela me refroidissait quelque peu. Ne pas être la seule dans ce cas me motivait à porter plainte, je pensais à celles qui avaient été violées avant moi et celles qui le seront après. Ce n'était pas un phénomène de mode qui s'arrêtait en passant à autre chose, à une autre pratique peut être plus barbare, plus sanglante. J'avais de drôles de pensée et un large frisson parcouru tout mon dos. Yerk, c'était écoeurant de penser comme j'étais entrain de le faire, encore plus quand on savait que l'homme était capable d'à peu près tout et n'importe quoi. L'homme était libre, nos ancêtres c'étaient battus pour cela et lorsque je voyais la dérive de mes pairs, je me demandais ce qui était le pire là dedans... Certains étaient capables de tout et de n'importe quoi, ce qui me rebutait mais je savais ce que j'avais à faire, je devais pouvoir aider à mettre ces hommes derrière les barreaux pour me sentir mieux, me sentir en sécurité pour un petit bout de temps parce que je ne pouvais plus vivre comme cela, dans la peur. Chaque jour que Dieu faisait, j'avais peur de sortir de chez moi, j'avais peur de faire un peu de chemin seule, de marcher dans la rue comme une citoyenne totalement normale. Je me cachais sous les couettes lorsque j'entendais un petit bruit, je plongeais ma main dans mon sac à main pour attraper ma bombe lacrymogène dès que j'étais seule chez moi et que j'entendais du bruit dans la serrure. Heureusement, je n'avais jamais gazé Eirik parce que sinon je n'imaginais même pas sa tête, à m'en vouloir pour une bon bout de temps. Il était tout ce qu'il y a de plus merveilleux mais je savais aussi qu'il commençait – petit à petit – à arriver à bout de son degré de compréhension, il devait avoir envie d'un peu de calme dans sa vie, de sérénité et non pas d'une petite amie qui avait peur de tout. J'étais mal, perturbée en quelque sorte, un peu patraque à l'idée de devoir raconter cette histoire une nouvelle fois. Mon pas était assuré mais je me sentais trembler et Arizona devait le sentir aussi, cela devait même se voir sur moi puisque les policiers me regardaient avancer. Je n'allais pas faire de malaises, qu'il ne s'inquiète pas mais je flippais et pas qu'un peu. Revivre cette horreur une quatrième fois, cinquième si on comptait Viktoria. C'était beaucoup, beaucoup trop pour moi mais je tentais de garder la tête haute, de me dire qu'une fois cette déposition en route, ce serait fini, je pourrais vivre comme je l'entends, respirer et sortir la tête haute de chez moi. Je serai toujours plus prudente qu'avant, rien ne changerait cela, plus méfiante même mais je devais sortir de chez moi, arrêter de pourrir comme une araignée dans mon logis ; je devais me prendre en main et pour de bon. J'avais tout avouer à l'homme que j'aimais, j'avais vu la peur dans ses yeux, la détresse mais je lui avais fait face, je lui avais tout dit. J'avais craqué devant lui, je m'étais mise à nue et ça, c'était plus qu'une étape à mes yeux. J'avais enfin franchi l'étape de la confession, je lui avais tout dit, dans les détails – du moins presque – il savait que Callum et ma sœur le savait. Il savait tout – ou presque – et je savais que c'était la bonne chose à faire pour mon couple qui partait à la dérive, qui devenait un peu n'importe quoi ces derniers jours. Il m'avait sauvé il y a bien longtemps et ce même sans le vouloir « Il se sent quelque peu... coupable vu que c'est arrivé le soir où il est parti rejoindre sa sœur... un peu déboussolé mais je crois qu'il a pas trop capté sur le fait que Callum le savait. Je sais pas, on en a pas parlé... J'espère juste qu'il comprendra que son meilleur ami n'y est pour rien, que c'est moi qui lui ait demandé de taire ce secret parce que sinon je m'en voudrais et pour un bon bout de temps... Aucun des deux ne mérite cela, aucun.. » On pouvait me dire ce que l'on voulait mais je savais très bien que si leur amitié se finissait ici, c'était de ma faute et seulement de ma faute. J'avais demandé à Callum de tout cacher à son meilleur ami et j'étais la seule et unique qui lui avait demandé cela. Ça avait du être si dure pour lui et j'avais agis, égoïstement. Je regrettais amèrement ce que je leur avais fait vivre depuis tant de temps mais c'était comme ça : chaque chose en son temps et maintenant que la machine était lancée, je ne pouvais pas m'arrêter ici, il fallait que je le fasse avant de blesser quelqu'un d'autre, d'emporter quelqu'un dans ma chute. Me confesser sur Miami était une nouveauté parce que je n'avais encore rien dit à personne, je ne voulais pas alerter tout le monde, je devais mettre fin à tout ça et me remettre à vivre, à prévenir mes parents avant qu'ils l'apprennent de quelqu'un d'autre. En entendant parler la jeune australienne, je me rendais compte qu'elle connaissait bien mal notre grand mère, jamais elle ne dirait quoi que ce soit à mes parents, jamais. « Je leur dirai ne t'inquiète pas, un jour. J'ai juste besoin de me poser un peu parce que là ça va trop vite pour moi je n'arriverais plus à suivre bien longtemps... Et pour Nany, elle ne dira rien, absolument rien j'en suis sûre, je la connais trop bien et elle sait qu'un pas de travers de sa part me ferait déchanter et elle sait que ce serait mauvais, très mauvais. » J'étais la seule héritière de la marque légalement déclarée et elle savait que si j'étais de mauvaise humeur, je pouvais refuser son offre et elle serait contrainte de vendre l'entreprise un jour ou un autre, ce qui lui briserait le cœur et la détruirait sur le champ. J'avais mes faiblesses mais elle aussi et je les connaissais toutes. J'étais proche d'elle et cela servait. Bon, je ne cherchais pas à lui faire du mal, loin de moi cette idée, mais j'avais toujours l'avantage et je savais donc que je pouvais lui faire confiance. Comme à Arizona qui, pendant la déposition, me soutenait et me défendait. J'en avais tellement marre de voir ce policier je m'en foutiste qui ne devait penser qu'à son donuts et son verre de bierre : je détestais ce genre de personne et encore plus quand je ne vais pas bien, comme là. En temps normal, je m'en fichais pas mal, chacun était con comme il l'entendait mais dans un tel cas, cela me faisait mal au cœur et pas qu'un peu. Je souriais légèrement à la répartie d'Arizona et une chose était sûre : nous étions belles et biens deux sœurs ! J'avais l'impression de m'entendre – quand j'allais bien du moins – et c'était agréable, en quelque sorte. La déposition – et la simulation sur ordinateur – suivit son cours et lorsque je vis les simulations, tout ce que je cachais en moi depuis quelque temps sortit. Les larmes coulaient le long de mes joues et j'avais du mal à me contenir, à me calmer. C'était difficile pour moi, pour ne pas dire horrible. Plus jamais je ne voulais avoir à faire une telle chose, plus jamais. La seule chose qui me faisait penser que je ne me détruisais pas était le fait que cela avait servi pour quelqu'un, que ça servirait pour le futur, pour l'avenir en quelque sorte. Je pouvais sortir d'ici la tête levée, le cœur un peu plus léger même si rien n'était terminé, ce n'était que le commencement d'une nouvelle vie, le début d'un chemin pentu qui s'annonçait à moi. Je savais bien que ces homes n'étaient pas encore enfermés, qu'ils n'étaient pas derrière les barreaux mais d'entendre que ma déposition complétait une autre déposition plus que similaire me soulageait, me faisait du bien, beaucoup de bien. Il m'en fallait vraiment peu pour être heureuse, pour me sentir bien, un peu mieux en quelque sorte.

Une fois aux toilettes, je me refis un petite ''beauté'' et mon visage semblait plus calme, moins crispé et aussi bien pour moi que pour les personnes avec moi, c'était agréable, beaucoup plus agréable. Je voulais sortir d'ici et reprendre une vie plus ou moins normale. Enfin, enlacer un policier n'était pas ce qu'il y avait de plus normal et de banal. Je me dirigea un peu plus loin avec Arizona et souris à cette dernière « Bah quoi, il est pas mal ? Et il m'a aidé donc bon, je devais le remercier d'une quelconque façon même si à ses yeux je suis juste une jeune femme qui a été violée... » Et cette image risquerait de rester quelques temps sur pas mal de personnes, ce qui me faisait du mal mais je les comprenais, en quelque sorte. « Je suis venue en voiture. Bah si ça te va, on peut aller au Diamond Heights Shooping, il y a un bon glacier et tout ce qui va avec. J'ai besoin de graisse et pas qu'un peu ! » J'étais pas très bien dans ma peau ni dans ma tête et quoi de mieux d'une bonne glace à la framboise et au melon pour me remettre sur pied ? Je montra ma voiture de la tête et dis « C'est par là mlle Chanel-Spencer. Tu as vraiment bien fait de prendre notre nom de famille, ça fait super plaisir à maman et Nany s'en fiche tant qu'il n'y a pas de problème, je lui en ai assez fait... » Entre le kidnapping, le crash d'avion et là le viol, ce pauvre nom en avait assez pris dans la tête et pour un bon bout de temps...
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