• 1. Nous avions quitté la chambre d’étudiant de Stephen emmenant avec nous ses affaires dans un sac de voyage et pour ce qui était de ses tableaux à l’heure qu’il était avaient dû être récupérés par les déménageurs gardant avec eux ses œuvres le temps qu’il faudra ayant reçu des consignes très strictes, aucun noms d’ailleurs ne figurait sur un quelconque bon de commande, seul un numéro avait été échangé, celui de la marchandise, tout cela restait donc anonyme pour plus de sureté. J’avais appris cela de mon père, lorsqu’il convoitait de rares objets d’Art qu’il se faisait transférer d’ici et là voulant gardant l’anonymat total avant de se les procurer dans un lieu sûr à sa convenance.
     
     Le trajet en taxi fut sans le moindre souci, l’atmosphère fut pesante, aucun mot échangé, mon regard pour ma part posé sur la ville qui s’activait à nos côtés après avoir donné mon adresse au chauffeur de taxi. Une fois arrivés à destination, nous descendîmes, je réglais la note avec un surplus puis nous franchissions le seuil de la ville après avoir ouverts les grandes grilles de l’entrée.
     
     Fouillant dans mon sac je pris les clefs de ma demeure, ouvrit la porte et pénétrais dans les lieux suivis par Stephen. J’ôtais mes escarpins de façon familière les laissant donc trainés dans le grand hall qui donnait accès au salon, mis les clefs dans un pot prévus à cet effet à l’entrée puis retirant ma veste j’avançais dans la demeure ou je balançais mon vêtement que je tenais en main sur l’un des dossiers du sofa
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     -Tu veux boire quelque chose ? Comme…un café par exemple ? Dis –je en le regardant, l’alcool ne faisant pas partie de la partie ce soir ayant déjà eu son quota les jours derniers pensais-je. La cuisine séparée du salon par un simple comptoir, je m’activais pour faire chauffer deux tasses de nectar noir avant de venir les poser sur la table basse. Faisant de nouveau un aller-retour entre les deux pièces adjacentes, j’amenais le sucrier, deux cuillères ainsi qu’une assiette ornée de biscuits en tout genre.
     
     -Mange un peu ça te fera du bien tu en as besoin je crois.
     
     Toujours cet air détaché, cette mâchoire crispée que je pensais soudainement à Sydney, il nous fallait la retrouver et ce au plus vite. Je pris le téléphone de la villa et le tendis à Stephen.
     
     -Tiens essaye d’appeler à Berkeley avec un peu de chance elle sera sorti de son trou…enfin de là où elle doit surement se planquer….
     Je pris place dans le sofa, les pieds nus sur le rebord de la table basse après avoir laissé couler deux pierres de sucres dans ma tasse de café fumant puis de tourner le contenu à l’aide d’une petite cuillère pour enfin en avaler une gorgée qui fut peut-être un peu trop chaude!
     
     -Tu n’auras qu’à t’installer dans l’une des chambres, celle qui te plaira, cela m’est égal…
     
     Je soupirais doucement sentant un léger mal de crâne m’envahir, puis je jetais un œil sur l’océan que je pouvais voir à travers la baie vitrée avant de poser les yeux sur le jeune peintre un instant. Reposant ma tasse, je me levais me dirigeais dans le couloir opposé de celui du hall pour atteindre la pièce d’eau, prenant un tube de crème ayant effet de soigner quelques peu les ecchymoses et apaisant les douleurs costales. Revenant dans cette pièce principale de la villa je me positionnais devant Stephen, le tube à la main.
     
     -Relève ton tee-shirt, et vient t’allonger par-là dis-je tout en lui indiquant une chaise longue matelassée que j’aimais garder à l’intérieur pour les mauvais jours sans pour autant me priver de la vue que m’offrait l’extérieur. Je rabattais la tête pour le mettre à plat attendant que Stephen vienne s’y allonger afin que je puisse lui passer un peu de pommade au moins pour lui soulager la douleur de ses côtés. Ouvrant le tube j’en pris une certaine quantité, la faisant chauffer quelques peu en frottant mes mains pour ne pas que cela lui soit trop froid et désagréable une fois posée sur sa peau

…

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• Une ambiance froide, stressante, dans un profond mutisme que nous ne pouvions entendre que le son qu’émettait le moteur du taxi. La route, une vingtaine de minutes dans un silence tel que nous aurions pu entendre une mouche voler. Arrivés à destination, ce fut toujours la même scène, deux êtres, aucun bruit, peut-être une gêne s’installant ou plutôt un sentiment de dérision face à toute cette histoire. C’était au moment même où les choses auraient s’améliorer que tut basculait de nouveau ! C’était épuisant à force tandis que j’avais beaucoup espérer par rapport à ce futur vernissage pensant que cela pourrait de nouveau nous rapprocher dans le bon sens mais il en fut tout autre !
  
  Je ne savais plus très bien ou me situer dans la vie de Stephen, après tout je l’avais fait souffrir non ? Il était parti, n’avait donné aucune nouvelle et maintenant je sus pourquoi d’ailleurs mais ensuite, que se passerait-il ? Je ne voulais penser à rien de ce qui pourrait se passer ou non dans un futur prochain, mais simplement vivre sur l’instant présent ce qui était bien plus raisonnable en soit.
  
  Tout était de plus en plus compliqué entre nous, sans oublier cette période de fête que je détestais bien plus qu’autre chose désormais, n’ayant plus cet esprit de Noel ancré en moi, n’ayant plus aucune signification, laissant de bons souvenirs derrière moi à l’époque de mon enfance…Et puis j’avais encore ce fameux rendez-vous avec Marvin pour savoir ce qu’il adviendrait de ma greffe de moelle osseuse, je ne devais en aucun cas faire une rechute avant l’intervention sinon cela serait peine perdue au final. Tout semblait venir contrarier mes envies, mes désirs, mes souhaits…Je soupirais doucement intérieurement….
  
  La villa enfin regagnée nous pûmes respirer je savais qu’ici nous ne craignions rien, absolument rien du tout, cela nous permettrait de souffler un peu ou du moins pour Stephen, qui avait eu des jours difficiles en tout point ces temps derniers.
  
  Je nous préparais à chacun un café servis avec de petites gourmandises pour combler le tout. Je vis Stephen me lancer un furtif sourire que là, je me lis à penser à un tas de choses, comme à savoir si nous avions eu raison de poursuivre « notre » histoire, de faire qu’elle puisse continuer ou alors de tout arrêter. Rien n’avait été facile pour nous dès le départ et rien ne l’était encore aujourd’hui…
  
  Il prit ensuite place à mes côtés, sorti son Gsm et appela à Berkeley toujours à la recherche de la Diva, le jeune peintre tomba sur une personne entamant une discussion, il avait de la ressource inventant un prétexte pour joindre par n’importe quel moyen Sydney. Je restais observatrice sans vraiment porter mon regard sur Stephen ma tasse en main que je reposais ensuite le café y étant bien trop chaud pour ma part. Il alla noter sur un post-it l’adresse ou le lieu où elle pouvait se trouver je suppose ou bien encore un numéro ou la joindre. Puis Stephen me fit un rapide rapport me disant qu’elle avait pris sa journée et qu’elle était chez elle et qu’il avait obtenu son adresse…
  
  Ce fut à cet instant que j’avais quitté la pièce principale qu’était ce grand salon avec vue sur mer pour aller chercher de quoi soulager les douleurs du beau brun, lui demandant une fois de retour de retirer son tee-shirt et de prendre place sur le transat intérieur matelassé afin que je puisse étaler la pommade sur ses coups. Il semblait quelques peu réticent, je ne voulais pas le forcer après tout il était assez grand pour prendre seul des décisions non ?
  
  Il s’exécuta malgré tout et alla se coucher sur le transat sur le dos, pendant ce temps je chauffais un peu la contenance du tube afin que cela ne soit pas trop froid ce qui le faisait encore plus grimacer. Mes mains se posèrent sur son corps, lentement je les fis glisser pour ensuite étaler convenablement le baume sans trop appuyer de peur de ne lui faire mal. Je vis son regard, celui de la gratitude mais n’était-ce pas normal de prendre soin de ses proches, des gens qui avaient une réelle importance pour soi ?
  
  Puis il porta son attention sur la vue magnifique qui se prolongeait au-delà de ce lieu, sentant soudainement l’une de ses mains sur ma cuisse en une légère et affective caresse que j’en fus agréablement étonnée d’ailleurs avant de fermer les yeux, après avoir retiré sa main. Je poursuivais doucement à parcourir son buste remettant un peu de baume toujours réchauffé en mes mains pour ne pas qu’il est une désagréable sensation. Je laissais pénétrer la pommade durant quelques minutes sous le massage que je lui prodiguais en même temps histoire de le détendre, son visage se détendait peu à peu. Le téléphone se mit à sonner soudainement, celui de la villa, alors me relevant et allant en cette direction prenant une feuille d’essuie-tout au niveau de la cuisine pour m’essuyer les mains afin de répondre le répondeur se mit en marche ou je pus après le bip sonore entendre la forte voix de mon père résonner me disant de le rappeler et que toute façon il serait bientôt en ville d’ici quelques jours…Je me mis a froncer les sourcils tandis que mon père semblait attendre un peu pour que je décroche peut-être si toutefois il me pensait présente en ces lieux après avoir finalement raccroché. Je laissais les yeux portés sur le téléphone posé sur le comptoir séparant la cuisine du grand salon avant de revenir vers Stephen ne prêtant aucune attention à ce message laissé par mon paternel.
  De nouveau auprès de Stephen, je fis glisser doucement le bout de mes doigts sur l’une de ses épaules.
  
  -Hey…assieds-toi s’il te plaît on n’a pas fini.
  
  Sur ces paroles je me faufilais derrière lui assise tout comme lui ou je refis les mêmes gestes que précédemment enduisant son dos avec un massage de sa colonne à ses flancs, pour remonter jusqu’à ses épaules et sa nuque ou les marques étaient toutes aussi bleutées que celles laissées sur son buste.
  
  -Ils ne t’ont pas loupé, tu as eu beaucoup de chance…
  
  Etait-ce une façon de détourner le sujet de l’appel téléphonique reçu ? Peut-être mais tout cela ne m’arrangeait guère, mon père allait débarquer et le connaissant il devrait déjà être en route, cela me contrariait fortement !
  
  -Tu devrais te reposer un peu avant d’aller retrouver Sydney, je vais tenter de la joindre pendant ce temps-là savoir si elle peut nous rejoindre ici, ce sera bien plus sure, si toutefois elle sait se faire discrète la demoiselle…
  
  Sur ce une fois terminé de lui avoir recouvert le corps pour soulager ses blessures en tous genres je me relevais pour ensuite aller me laver les mains qui étaient toutes graisseuses dans la cuisine…
  
  Je pouvais le voir de là ou j’étais mais il y avait toujours cette distance entre nous, je n’arrivais pas à placer dans toute cette histoire, celle de Sydney, celle d’avec Stephen sans compter qu’une partie de mon passé allait ressurgir avec la venue de mon père…espérant qu’il m’emmène pas son amie avec lui…Les mains lavées, essuyées je revins vers le canapé ou je pris place au bord sans toutefois m’y enfoncer confortablement, je repris ma tasse en main pour la lever jusqu’à mes lèvres afin d’en boire quelques gorgées, avant de fixer un point invisible au sol pour ensuite poser mes yeux sur Stephen…
  
  -On devrait repousser le vernissage voire même l’annuler, ce serait bien plus prudent…
  
  J’avais énormément bossé dessus, avais joints les traiteurs en tout genre, avais imprimé les invitations, les avais même envoyés d’ailleurs mais ce n’était qu’un détail non ?

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