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let's go back to the start → jules&peter

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MessageSujet: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyMar 27 Déc - 17:29

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Jules & Peter - let's go back to the start.


« Thayer, t’abuses ! » lançai-je à mon colocataire tandis que celui-ci ajoutait un tas de fringues dans ma panière déjà bien remplie. Dimanche 26 décembre, lendemain de Noël et comme tous les dimanches, c’était jour de lessive. Une tradition instaurée depuis un bon paquet de mois déjà, qui nous permettait de ne pas nous laisser envahir par une montagne de vêtements partout dans notre chambre. Déjà que celle-ci était vraiment le stéréotype de la chambre de mâles, remplie de cartons de pizza vides, des vêtements balancés ici et là au hasard, des canettes de bière, j’en passe et des meilleures. Ca avait d’ailleurs le don de m’horripiler, ça, plus bordélique que Thayer, ça n’existait pas, et pour le maniaque de service que j’étais, ça me posait légèrement problème. Cela faisait déjà deux dimanches de suite que je me collais à la tâche de la laverie, parce que monsieur avait toujours d’autres choses à faire, ce qui ne l’empêchait néanmoins pas de me refiler toutes ses fringues sales, dans MA lessive, payée avec MON argent. Mais enfin, il me rendrait la pareille un de ces quatre, je ne m’inquiétais pas trop de cela. « A charge de revanche, tu t’en tireras pas comme ça, pourquoi je devrais aller me les geler dehors pour faire ta lessive, hein ! Ingrat ! » Lui pendant ce temps allait surement jouer à un jeu vidéo, ou peut-être tout tenter pour apercevoir sa Sarabi dans les couloirs des Iotas. C’était tellement ridicule que ça me faisait marrer, de le voir sortir nonchalamment d’une pièce après y avoir passé une heure en attendant de l’apercevoir, histoire de faire croire au hasard. Enfin, les deux avaient beau être mes amis, j’avais d’autres chats à fouetter que leur relation je t’aime moi non plus. Chacun ses problèmes, moi j’avais déjà Micah, c’était bien suffisant. Je sentis mon blackberry vibrer. Un nouveau message de Zoïa qui s’excusait pour la quinzième fois. Je soupirai. Elle était venue passer Noël avec moi chez mon père, un peu contre son gré, car je ne supportais pas l’idée de la voir passer Noël toute seule comme une pauvre paumée, et autant dire que la mission avait été périlleuse, jusqu’à ce qu’enfin elle accepte, n’ayant pas franchement le choix. Mon père était un homme charmant, mais légèrement menaçant et intimidant avec sa grande carrure – oui, c’était bien de lui dont j’avais hérité mon immense taille – qui avait fait les gros yeux à une Zoïa pétrifiée. Bien plus efficace que mes médiocres tentatives pour la convaincre de rester. Au final, elle aussi semblait avoir apprécié ce repas de Noël très traditionnel. Pour le deuxième Noël que je passais avec mon père, il avait décidé de mettre les petits plats dans les grands. Il avait fait venir un chef cuisinier exprès pour nous concocter un vrai festin, à tel point qu’aucun de nous n’avait pu finir son assiette. Rien qu’après trois entrées, j’avais du me faire violence pour manger de la dinde, plus encore pour manger le dessert. Comme à son habitude, le paternel voyait toujours les choses en grand, en trop grand même. C’était là tout le problème avec lui, il voulait se rattraper pour toutes les années perdues en m’en offrant toujours plus. Il ne semblait pas avoir intégré le concept que je n’avais pas besoin d’une montagne d’argent, de cadeaux qui coûtaient une fortune, de tout ça. J’avais toujours vécu avec le strict minimum, parfois même dans la misère lorsque je vivais tout seul dans mon appartement au fin fond de l’Idaho, alors ce n’était pas maintenant que j’allais me la jouer riche. Je n’avais pas besoin de son argent, juste de son affection, et ce sujet était toujours aussi épineux entre lui et moi, preuve que deux ans n’étaient pas suffisants pour rattraper toute une vie d’absence, nous continuions à nous apprivoiser et à nous comprendre tant bien que mal. Hormis quelques traits de caractère similaires et un physique semblable, nous n’aurions pas pu être plus différents. Lui toujours calme, presque austère parfois, habitué à un certain niveau de vie, moi toujours en action, bagarreur, nous partagions en revanche ce même manque de loquacité, n’usant pas des mots là où ce n’était pas nécessaire.

J’envoyai une réponse brève à Zoïa, sinon elle allait finir par surcharger ma boîte de réception avec tous ses sms d’excuse. Depuis le temps, elle aurait du savoir que je ne me formalisais jamais de nos petites disputes. Je la connaissais bien assez pour savoir que derrière sa carapace se cachait simplement une fille avec un grand besoin d’affection, et moi j’étais là pour la lui offrir, comme un frère l’aurait fait. Il ne lui fallut pas plus de 30 secondes pour m’envoyer un petit smiley, symbole de la réconciliation. « Bon, t’as rien oublié, je peux y aller ? » fis-je à l’adresse mon colocataire, avachi dans son lit. Il hocha la tête en signe de négation, me laissant braver le froid et le vent pour traverser le chemin des Grecs jusqu’à la laverie que toute l’université se partageaient. Des centaines de machines à laver qui s’alignaient le long des murs, la plupart hors d’usage. Il était difficile de trouver un moment pour en avoir une de libre mais par chance, le dimanche, la majorité des autres étudiants dormaient encore, me laissant le champ entièrement libre. Une pétition avait été créée depuis des semaines pour qu’une laverie soit mise en place pour chaque confrérie, ça rendrait les choses bien plus faciles, mais non, bien évidemment, cela avait été refusé. Problème de place, de moyens ou que sais-je encore, et avec l’arrivée de ce bon vieux Doyen, la situation n’était pas prête de s’améliorer. Celui-ci menait déjà tout son petit monde à la baguette et plusieurs Iotas s’étaient vus redresser les bretelles à cause de leur comportement inapproprié pour des joueurs de football, tout ça parce qu’ils avaient bizuté un nouveau en lui piquant ses affaires dans la douche. Sérieusement, c’était qu’une petite blague de rien du tout, vraiment rien de grave, pas de quoi en faire un drame. C’était le bizutage classique des footballeurs, tout le monde ou presque était passé par là, moi compris. Mais cette histoire n’avait pas plu à ce crétin de Doyen, et tous avaient sanctionnés par des heures de colle. La dictature à Berkeley. Une fois dans la laverie, je me mis en quête d’une machine libre, traversant les nombreuses salles où s’étendaient les machines, pour la plupart déjà en train de tourner. Tout au fond du bâtiment, je finis par trouver mon bonheur, quasiment toutes étaient libres. Posant la panière sur l’une d’elles, je commençais à trier soigneusement, blanc, couleurs, et compagnie, habitude gardée de mes nombreuses années en famille d’accueil, où j’étais souvent de corvée de lessive. Je mis la moitié des affaires dans l’une, et le reste dans l’autre, au moment où une porte claqua. Des pas résonnèrent sur le sol, jusqu’à arriver dans la pièce où je me trouvais. Par réflexe je me retournai, voir qui était là. J’écarquillai les yeux de surprise en voyant la nouvelle arrivante. J’avais rêvé de ça pendant des années, et voilà que se trouvait, juste en face de moi, un fantôme de mon passé que je voulais retrouver, autant que je voulais éviter. « Jules ? » fis-je, sur un ton interrogateur. J’étais certain que c’était elle, aussi improbable que cela ait pu paraître. « Qu’est-ce que...Depuis quand t’es à Berkeley ? »
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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyMer 28 Déc - 22:13

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Deux mois, cela faisait deux mois que je me trouvais à San Francisco. J'y avais fait de nombreuses rencontres, j'avais déjà eu la chance de me rapprocher de personnes exceptionnelles tout comme de croiser le chemin de gros cons - ce n'est pas dans mes habitudes d'insulter les gens, mais à Berkeley, j'en ai déjà vu de toutes les couleurs. Deux mois que je prenais petit à petit mes marques, que je me faisais une place au sein de ma confrérie et que j'excellais dans mes cours. Deux mois, et pourtant, je n'avais toujours pas croisé Peter. Je ne pouvais pas le nier, j'y pensais chaque matin. Chaque matin, je me demandais si aujourd'hui était le bon jour, si aujourd'hui était "ce" jour, si attendu et tant de fois imaginé. J'avais besoin de le voir, besoin de lui dire qu'il me manque et que son absence me bouffe une partie de moi-même. En ce jour, je ne connais en rien la nature de mes sentiments, mais je sais qu'il compte toujours énormément pour moi. On ne peut oublier ce genre de relation en un battement de cil, je n'étais pas capable de rayer un souvenir aussi prenant, autant ancrée dans ma mémoire. Deux mois que chaque dimanche, je reprenais le même rituel : l'appel à maman. Là, j'étais encore sous la couette quand mon portable sonna, c'est endormie que j'attrapai mon portable tout en fronçait des sourcils. La douce voix de ma mère ne me fit pas râler - car oui, si ça avait été quelqu'un d'autre, je ne l'aurais pas bien pris. Elle venait de me réveiller, mais qu'importe. Je lui racontais déjà tout de ma semaine, tout de ce qu'il pu m'arriver et des rencontres que j'ai eu l'occasion de faire. Ma mère était réellement passionnée par tout ce qu'il m'arrivait, cherchant à obtenir de nombreux détails sur des points parfois inutiles - comme la couleur de mes chaussures, ce sont des éléments que seule ma mère me demande. Elle était la plus grande curieuse que j'ai avais été amené à connaître. Qu'est-ce que je l'aimais. Quarante-huit minutes d'appel plus tard, elle raccrocha, m'obligeant alors à sortir du lit pour aller prendre une douche. C'est les cheveux mouillés que je fis mon retour dans ma chambre, préparant alors mon bac à linge sale, je n'avais pas envie d'avoir à faire cette corvée aujourd'hui mais c'était malheureusement quelque chose de nécessaire. Une obligation pour la majeure partie des étudiants, qui bizarrement, dont moi, y vont le dimanche. Pas très intelligent quand on connait l'endroit, rares sont les machines de libres. Mais tant pis, j'affrontais toujours cette épreuve le dimanche, c'était le seul où je possédais du temps à perdre. Puis, parfois, on y fait de belles rencontres - en vérité, je n'ai fait qu'une seule belle rencontre durant l'attente de mon linge, mais qui sait, peut-être avais-je une chance que cela se reproduise. C'est souriante que je parcourrai l'ensemble de l'université afin de rejoindre les laveries, loin de me douter de la rencontre que j'allais y faire. Mon sourire ne me quittai jamais, c'était une de mes plus belles qualités, je pense. Ce sourire continuel, naturel, s'esquissait toujours sur mon visage sans que j'en sois à l'origine, sans que j'en demande l'apparition. Tant mieux. J'arrivai enfin aux laveries, loin d'être surprise par cette quantité industrielle d'étudiants qui y étaient présents, ainsi que par le nombre de machines qui étaient en train de tourner. Je commençai donc ma longue marche, en quête d'une machine libre, mais également d'un endroit plutôt calme. Je m'élançai vers la dernière salle, la dernière laverie, celle qui regroupait toujours que très peu d'étudiants, les plus courageux.

Quand je fis mon entrer dans la salle, j'en suis restée totalement immobile. Incapable de prononcer le moindre mot, incapable de faire le moindre geste et même de respirer, mon souffle s'était momentanément coupé. J'étais à bout de souffle, choquée par cette vision. Une tripotée de pensées se basculèrent dans mon esprit, mêlant surprise et bonheur. Je me posais tant de questions, j'étais si heureuse que le destin m'est amené me retrouver nez-à-nez avec lui, dans cette putain de laverie. Cela faisait deux mois que je m'y rendais chaque dimanche, deux mois que j'étais sur ce campus et que je ne l'avais toujours pas croisé. Deux mois que je le cherchais, sans trop pour autant m'aventurer au-delà de ce que je savais déjà. J'avais peur, j'étais angoissée à l'idée de le retrouver. Mais le retrouver en face de moi, le voir, était une sensation de bonheur, un soulagement. J'étais également très perturbée, comment allait-il réagir ? Comme étais-je censé moi-même réagir ? Devais-je tout lui avouer ? Devais-je sauter dans ses bras et lui dire qu'il m'avait terriblement manqué ou me contenter de lui demander, simplement, comment il se porte ? Nos regards étaient ancrés l'un dans l'autre ; son visage m'avait tellement manqué, ses yeux, son sourire, tout. Tout de lui m'avait manqué, et je le retrouvais enfin. Jules ? Je comprenais sa surprise, elle était justifiée. Qu’est-ce que .. Depuis quand t’es à Berkeley ? Je me redressai enfin, déposant alors mon panier à linge sur un des sièges se trouvant à mes côtés. Mes doigts se frottèrent les uns contre les autres, je ne savais pas où me mettre. Je me pinçais la lèvre, gênée de la vérité, intimidée à l'idée de lui avouer la raison de ma venue. Puis, une pulsion m'obligea à avancer vers lui, jusqu'à entrer en contact avec son corps et glisser mes bras autour de sa taille, prenant place sous son teeshirt afin de sentir sa peau. Je n'avais aucune retenue envers lui, c'était mon Peter, avant tout une personne qui comptait démesurément pour moi. Mes larmes montaient déjà à mes yeux, j'étais une femme terriblement sensible qui cachait ce côté de sa personnalité par son rire cristallin et sa petite bouille d'ange. Je craquais facilement, trop facilement. Je ne voulais pas qu'il le remarque, je ne voulais pas qu'il lise cette émotion qui me gagnait même s'il était dans la capacité de lire en moi et de comprendre le moindre de mes sentiments. Mon visage se cacha contre son torse, je reprenais goût à son odeur. Deux mois, cela fait deux mois que je suis là murmurai-je, par crainte de faire cet aveu à voix haute, par honte envers moi-même de n'être toujours pas rentrée en contact avec lui. Mes doigts se serraient doucement contre son teeshirt, j'avais peur qu'il m'échappe de doigts, j'avais peur que tout ceci ne soit qu'illusion et que dans les minutes suivantes, je me retrouve seule face à un rêve des plus dingues. Les larmes coulaient le long de mes joues, j'étais émue, très émue. Peter, s'il te plait, dis-moi que tout va bien pour toi. Dis-moi que tu te portes bien, que t'es heureux ici. Dis-moi que je ne t'ai pas manqué et que c'était complètement débile de vouloir te retrouver. Dis-le moi. Je relevai mon visage, j'avais laissé mes angoisses prendre le dessus, je n'avais pas réussi à me retenir. Mon regard s'ancra dans le sien, mes lèvres se pincèrent, à nouveau. Il fallait qu'on m'aide, je n'allais pas tarder à m'écrouler. Je l'avais perdu, je l'avais perdu depuis de nombreuses années et le retrouver était un vrai choc.


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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyVen 6 Jan - 23:08

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Jules & Peter - let's go back to the start.


Spontanément, elle vint m’enlacer, une étreinte qui ressemblait beaucoup à celles que nous pouvions avoir auparavant. C’était étrange de la voir ici, devant moi. On peut imaginer un milliard de fois une situation, penser au décor, à l’époque, à l’heure, à la façon dont l’autre sera ha billé, à la moindre de ses mimiques, au son de sa voix ou même à ce que l’on pourrait dire, on a beau connaître par cœur le discours que l’on tiendra, il suffit que la situation devienne réalité pour que tout change. Devant ma machine à laver, je me retrouvais muet de stupéfaction. C’était comme de voir un fantôme, excepté qu’elle existait bel et bien, que je pouvais la voir, la toucher, sentir son corps menu contre le mien, et d’un seul coup, je ne savais plus quoi dire. Moi qui n’avais d’ailleurs jamais été bien loquace, je me retrouvais simplement là, à savourer le fait de la revoir, sans chercher beaucoup plus loin. Pourtant, un millier de questions se posaient. Qu’est-ce qu’elle faisait là, était-elle là pour moi, qu’était-elle devenue ces dernières années ? Un tas de questions que j’avais maintenant tout le temps de poser. Je ne savais pas comment je devais me sentir, ni même comment je devais réagir. C’était Jules, ma Jules, ma petite sœur, ma meilleure amie, mon amante, ma famille, un peu tout ça à la fois. La revoir, c’était comme de se prendre une baffe en plein visage, se voir ramené des années en arrière. Je me rappelais avec précision de chaque minute passée avec elle, comme des arrêts sur image pendant des années. J’aurais pu décrire avec acuité la façon dont j’étais partie, comme un con, ou même le nœud à l’estomac que j’avais eu chaque fois que je réussissais à me convaincre de ne pas l’appeler, de ne surtout pas lui donner de nouvelles. Il ne faut pas croire, même si ne pas l’avoir fait faisait de moi un sale type, cela ne voulait pas dire que je l’avais fait de gaieté de cœur, ou même que je n’avais pas décroché un milliard de fois mon téléphone en composant un numéro que je connaissais par cœur. C’était comme se sevrer, douloureux. Et puis les années avaient fini par diminuer la peine. Je pensais encore à elle, fréquemment, mais j’avais grandi, changé, mûri. De la retrouver comme ça, je redevenais l’adolescent de 15 ans fou amoureux de sa sœur adoptive, bouleversé par des sentiments qu’il considérait alors comme malsains. Excepté que les sentiments eux aussi avaient changé. Plus vraiment d’amour, mais de la tendresse. Tendresse qui n’avait rien de fraternelle, néanmoins. Je resserrai l’étreinte, savourant chaque seconde passée dans ses bras. Ce n’est qu’en retrouvant une personne que l’on peut comprendre à quel point celle-ci nous a manqué. C’est comme si je redevenais entier, comme si une partie de moi-même m’était restituée, sous la forme de Jules. « Deux mois, cela fait deux mois que je suis là ». J’esquisse un sourire. Que c’est bon d’entendre sa voix. Un son cristallin. C’est comme si les anges s’étaient réincarnés en elle. Et je me sens stupide et niais de penser ça. Quoiqu’il en soit, je savoure chaque instant, les frôlant du bout de doigts avant qu’ils ne disparaissent. Ou qu’elle ne disparaisse, je ne sais pas trop. Deux mois. C’était une éternité, deux mois, surtout pour moi. J’en venais à me demander pourquoi elle ne m’avait pas trouvé avant. Peut-être ne savait-elle-même pas que j’étudiais ici mais j’en doutais grandement. Quelles étaient les probabilités qu’elle vienne faire ses études dans une université à des milliers de kilomètres de sa vie natale, pile dans celle où j’étudiais depuis 2 ans ? Nous sommes d’accord : faibles. « C’est bon de te revoir » murmurai-je dans un souffle. Et je pensais chaque mot prononcé. Cela m’en faisait presque perdre le sens des réalités.

J’aurais voulu que cette étreinte ne finisse jamais, mais malheureusement la vie reprenait ses droits à un moment ou à un autre, et après tant d’années, une étreinte aussi longue n’était plus aussi naturelle. Je me décollai, mettant quelques centimètres entre nous, en profitant pour l’observer. Elle n’avait pas changé d’un iota. On aurait pu croire qu’elle avait toujours le même âge que lorsque j’étais partie, qu’elle n’avait pas grandi, même si ça et là des signes ne trompaient pas. Elle avait un visage particulier, doux et fort, du genre que l’on ne voyait pas souvent, loin d’être une beauté froide, ou même une beauté fade. Elle était exactement comme je l’avais laissée. « Peter, s'il te plait, dis-moi que tout va bien pour toi. Dis-moi que tu te portes bien, que t'es heureux ici. Dis-moi que je ne t'ai pas manqué et que c'était complètement débile de vouloir te retrouver. Dis-le moi. » J’abaissai mon regard pour le plonger dans le sien. Je m’étais toujours amusé de notre grande différence de taille mais elle était toujours aussi importante des années plus tard. Je passais pour un géant à côté d’elle et même en se mettant sur la pointe des pieds, elle ne serait pas parvenue à atteindre mes épaules. Ainsi donc, elle était bel et bien là pour moi. Pas de surprise, néanmoins je ne m’attendais pas à la voir ici, après tout ce temps. Et ses propres questions me prirent au dépourvu. Si je pouvais répondre par la positive à ses deux premières questions, il était certain que je ne pouvais pas faire de même avec les dernières. Etrangement, je fus pris d’un étrange sentiment de culpabilité, envers Jules mais aussi envers Micah. Alors qu’aucune n’était mienne, et que par conséquent je n’avais pas à me sentir coupable d’être proche de l’une et de l’autre, surtout pas alors que nos deux relations n’avaient absolument rien à voir. Je m’éloignai un peu plus encore d’elle, détournant mon regard gêné. « Tout va bien pour moi, je suis heureux ici » répétais-je comme un automate. Seule la fin devait varier. « Mais tu ne me feras pas dire que tu ne m’as pas manqué. Il n’y a pas un seul jour où tu ne m’as pas manqué, Jules, et je sais que tu le sais. » Je me sentais mal à l’aise, à présent. Comme si, une fois l’étreinte achevée, une partie du rêve se brisait. J’avais rêvé tellement souvent de la revoir, et maintenant, j’étais comme un môme, incertain. « C’était débile de vouloir me retrouver » achevai-je plus froidement que je n’aurais voulu. Je ne voulais pas me montrer brusque, ni méchant, ni lui faire de peine. Mais après avoir passé tant d’années loin l’un de l’autre, après avoir passé tout ce temps à tenter de l’oublier, je n’avais aucune envie qu’elle vienne me rappeler pourquoi j’étais parti. J’étais heureux , ici, comme elle le voulait, comme elle voulait l’entendre. J’étais plus heureux que je ne l’avais été ma vie durant, et j’étais heureux de la retrouver, mais quelque part, cela signifiait aussi un retour forcé vers un passé douloureux, une histoire qui n’avait pas tout à fait fini de cicatriser. M’asseyant sur une machine à laver inoccupée, je laissais mes jambes se balancer dans le vide, évitant son regard. « Comment t’as su ? Pourquoi t’es revenue ? Qu’est-ce que t’es devenue ? » La troisième question étant probablement la moins périlleuse.

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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptySam 14 Jan - 9:40

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Me retrouver dans ses bras était bon, mais si spécial à la fois - à vrai dire, je n'avais aucune idée de l'attitude que je devais ou non avoir envers lui. S'il n'avait pas cherché à avoir de mes nouvelles durant toutes ces années, c'est qu'il y avait une bonne raison. Je n'avais pas le droit de m'insérer à nouveau dans sa vie, et pourtant, je l'avais fait. Sans gêne, sans me soucier des conséquences de cet acte. Ni comment j'allais pouvoir le lui avouer sans me sentir trop bête, idiote. Je n'arrivais pas à retenir mes larmes, le plaisir de le savoir auprès de moi n'était pas négligeable, au contraire. Il m'envahissait, me faisant tellement de bien. Deux mois, cela fait deux mois que je suis là murmurai-je, presque honteuse de ne pas m'être présentée à lui aussitôt. A vrai dire, j'étais apeurée, ne savait pas quoi lui dire. J'avais pourtant imaginé cette scène à de nombreuses reprises, dans de nombreux rêves, tous aussi agréable les uns que les autres. Mais je n'avais jamais réellement pris conscience de la réalité, de ma véritable réaction. Finalement, le destin, ça a parfois du bon ; il sait nous offrir son aide, même si cela n'est pas toujours évident. Je me serrai contre lui, profitant au maximum de ce contact, de cette étreinte. Cela n'allait pas durer, les paroles allaient tous deux nous rattraper, nous obligeant à nous expliquer sur nos gestes, nos sentiments. C'est bon de te revoir me murmura-t-elle, me faisant esquisser un sourire sur le coin des lèvres. Il se décala par la suite, mettant un terme à notre contact. J'attrapai l'une de ses mains, je voulais m'assurer que je ne le perdrais pas aussitôt, j'avais besoin de lui, de le savoir auprès de moi. Je laissais un silence s'installer, nos regards s'ancrer l'un dans l'autre. Je savourais cette retrouvailles, les larmes glissant toujours le long de mon visage. J'avais besoin de m'assurer sur son bonheur, savoir s'il était bien ici, et me rassurer moi-même sur la nature de mon geste, qui était à mes yeux, plutôt stupide et prouvant ma naïveté, comme-ci tout allait pouvoir redevenir comme avant. Comme-ci nous étions capable de retrouver notre complicité en si peu de temps, j'en doute, et pourtant, je n'avais jamais perdu espoir. J'étais sûrement trop optimiste, possédant des souhaits qui dépassent la réalité, la limite du réalisable. Peter, s'il te plait, dis-moi que tout va bien pour toi. Dis-moi que tu te portes bien, que t'es heureux ici. Dis-moi que je ne t'ai pas manqué et que c'était complètement débile de vouloir te retrouver. Dis-le moi. Je jouais avec ses doigts, me pinçant la lèvre, j'avais peur d'avoir parler trop rapidement, sans avoir assez pris le temps de réfléchir. J'avais peur de l'entendre dire que oui, j'étais qu'une idiote, et que je ferais mieux de retrouver auprès de mes parents, ou à Yale.

Il s'éloigna une fois de plus de moi, m'échappant des doigts. Je soupirai, glissant alors mes propres doigts entre eux. J'étais incapable du moindre mouvement, réellement perturbée, émue. Je voulais l'entendre, vite, qu'il me réponde et qu'il cesse de me laisser dans le doute. Allait-il bien ? C'était ce qui me préoccupait le plus. Il me suffisait de le savoir heureux pour être capable de prendre à nouveau du recul par rapport à lui, de le laisser seul. Tout va bien pour moi, je suis heureux ici lâcha-t-il, le ton de sa voix n'accompagnait pas cette déclaration. Tant pis, je préférai ne pas le questionner là-dessus. Mais tu ne me feras pas dire que tu ne m'as pas manqué. Il n'y a pas un seul jour où tu ne m'as pas manqué, Jules, et je sais que tu le sais. Je fermai les paupières tout en l'écoutant, je n'avais pas à être gênée, mais pourtant je l'étais. Je lui avais manqué, il avait donc autant souffert que moi de son départ, je n'étais pas la seule. Je l'avais toujours su, mais n'avais jamais réellement voulu le croire. L'entendre dire me faisait mal, me poussait à lui crier tout ce que je pouvais penser, tout ce que je lui reprochais. Pourquoi était-il parti ? Aucun de nous n'aurait souffert de la distance, ni même de l'absence. C'était débile de vouloir me retrouver. Cette parole m'éjecta de mes pensées, m'obligeant à rouvrir les paupières afin de capter à nouveau son regard. J'hochai doucement du visage tout en me décalant pour m'appuyer contre une des machines à laver. Cette fois-ci, mon visage s'abaissa, permettant à mon regard de fixer le sol. Je n'étais pas de ceux qui se plaignent facilement, ou qui se laissent abattre sur leur sort. Mais je n'étais, en ce moment-même, pas en mesure de conserver mon habituel sourire, mon optimiste ou mon envie de m'offrir à la vie. Je n'étais pas bien, mal-à-l'aise, et à la fois perturbée par cette retrouvailles. Je sais que je devrais en sauter de joie, ne pas me laisser avoir par nos raisons et continuer de suivre ce que mon cœur pouvait bien vouloir de moi. Mais, être venue à Berkeley était égoïste de ma part, et j'en prenais à présent conscience. Excuse-moi Peter, j'aurai mieux fait de rester là-bas. Je glissai une main dans mes cheveux qui avaient envahi mon visage.

Il se posa sur une des machines, je compression davantage mes doigts entre eux. Comment t’as su ? Pourquoi t’es revenue ? Qu’est-ce que t’es devenue ? Boum, trois questions auxquels je n'avais pas spécialement envie de répondre. Mais pour lui, j'allais le faire. Après ton départ, j'ai continué à prendre de tes nouvelles, auprès de ceux que te parlaient toujours. C'est comme ça que j'ai su que tu es venu ici, et que tu as commencé tes études à Berkeley. Je me laissai glisser le long de la machine, me posant au contact du sol. Je sais que tu n'avais plus spécialement envie d'avoir affaire à moi, mais j'avais besoin de savoir que tu allais bien, que t'étais heureux, ici. J'ai passé ma première année à Yale, comme je l'ai toujours voulu. J'ai beaucoup pensé à toi, là-bas. Jusqu'à un jour me dire, que j'allais venir à Berkeley, moi aussi. Je pliai, et repliai mes jambes, je ne savais pas quelle position adopter et je ne savais pas non plus quels étaient les bons mots à employer, ou même ce que je n'étais pas en droit de lui dire afin de ne pas tout foutre en l'air dans son quotidien. Pourtant, comme à ma grande habitude, mes paroles se livraient avant même que j'y réfléchisse, avant même que j'en donne réellement mon accord. Peter, j'ai perdu bien plus que ton amour à ton départ. J'avais quitté un amant, mais également un ami, présent, qui savait tant de choses sur moi, un frère ; Peter était un tout, que je pensais indissociable de ma personne, malgré nos disputes. Excuse-moi, je suis égoïste. Si tu veux que je disparaisse à nouveau, dis-le moi, s'il te plait. Je relâchai mon visage contre la machine à laver, plaquant mes mains sur mon visage. Je n'avais jamais été ainsi, autant perdue, et faible face à situation de ce genre - remarque, je n'avais jamais réellement eu à vivre ce genre de situation. Mais même, j'étais habituée à me montrer forte, sensible mais capable de contrôler ses émotions. Quant à la troisième question, elle était probablement la moins périlleuse mais c'était celle pour laquelle j'avais le moins envie de répondre.



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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyDim 22 Jan - 21:08

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Jules & Peter - let's go back to the start.


« Excuse-moi Peter, j'aurai mieux fait de rester là-bas. » Je détestais qu’elle utilise ce ton avec moi, je détestais ça, vraiment, j’avais l’impression d’etre quelqu’un de mauvais, et j’en finissais par culpabiliser moi-meme. Pourtant, je n’avais pas à culpabiliser, ni meme à m’excuser de mettre un petit peu de temps à accuser le coup. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on retrouve l’une des personnes les plus importantes de votre adolescence, ou meme de votre vie. Et cela me faisait d’autant plus culpabiliser que j’avais l’impression de me retrouver de nouveau le jour de mon départ, un départ qui s’était fait précipitamment, sans aucune explication. Et ce genre de petite phrase, pourtant si anodine, me faisait m’en vouloir de souhaiter qu’elle ne soit pas là. D’autant qu’au fond, je ne le souhaitais pas vraiment. Enfin, je n’en savais rien, en réalité. Elle m’avait tellement surprise que je n’avais pas encore eu le temps de réfléchir aux implications de sa présence ici. Au final, qu’est-ce que ça changerait qu’elle soit à Berkeley ? On n’effaçait pas des années d’absence, et puis je m’étais habitué à ma vie sans elle, aussi triste que cela soit de l’admettre. Malheureusement, on s’habitue à tout, et ne pas l’avoir oubliée ne signifiait pas forcément que j’étais prêt à la laisser entrer à nouveau dans ma vie. J’en aurais eu envie, pourtant, mais le Peter qu’elle avait en face d’elle n’avait absolument rien à voir avec celui qui avait été son frère pendant toutes ces années. Son frère, et un peu plus que son frère, relation malsaine sur laquelle il était impossible de mettre une étiquette. Entre temps, j’avais eu la possibilité de retrouver mon père, de vivre avec, meme, j’avais expérimenté les joies d’un boulot de serveur dans une ville perdue au fin fond de l’Idaho, et puis j’étais devenu étudiant à Berkeley, j’avais retrouvé une famille grace aux Iotas, j’avais rencontré des personnes devenues des amis précieux, j’avais plus ou moins appris à controler mon tempérament colérique, m’évitant ainsi les divers séjours dans des hopitaux, comme j’en avais l’habitude avant, et puis j’avais rencontré Micah. Il ne fallait pas se mentir, si le retour de Jules me mettait autant mal à l’aise c’était surtout à cause de cela. Naif adolescent, j’avais toujours été persuadé qu’il n’y en aurait toujours qu’une, et qu’à 12 ans j’avais rencontré la femme de ma vie, et l’idée qu’elle puisse un jour etre remplacée par quelqu’un d’autre était alors impensable, sœur adoptive ou non, il n’y aurait toujours de la place que pour elle dans mon cœur. Et il s’était avéré que ce n’était qu’un doux reve d’adolescent entier, qui ne croit pas aux compromis. Quand on y réfléchissait pourtant, Micah ressemblait énormément à Jules. Grande blonde, au sourire enjoleur et au regard perçant. Meme combat pour la personnalité, deux filles douces, avec néanmoins un tempérament de feu, il était difficile de ne pas voir la ressemblance entre elles. La principale différence étant que jusqu’à présent, Jules représentait mon passé et Micah, un semblant d’avenir, du moins l’espérais-je, encore que le doute fut permis. Je tournai la tete vers Jules, dont le regard balayait le sol, elle aussi assise sur une de ces machines à laver. Mon ton s’était légèrement adouci, loin de moi l’idée de vouloir me montrer agressif avec elle. Ce Peter-là n’existait plus depuis un moment déjà. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… » répondis-je, détachant chaque syllabe. D’ailleurs je ne savais meme pas ce que j’avais voulu dire, mais la seule chose dont j’étais à peu près certain, c’était que sa présence ici risquait de chambouler pas mal de choses dans ma vie, et ce n’était pas forcément ce que j’avais prévu, ni meme ce que je voulais. « C’est juste que ton arrivée me prend par surprise, il faut me laisser le temps de m’y habituer. » ajoutai-je, un léger sourire sur les lèvres tandis que mon regard se perdait dans la contemplation des petits carreaux blancs du mur en face de moi, mes jambes se balançant toujours dans le vide.

« Après ton départ, j'ai continué à prendre de tes nouvelles, auprès de ceux que te parlaient toujours. C'est comme ça que j'ai su que tu es venu ici, et que tu as commencé tes études à Berkeley. Je sais que tu n'avais plus spécialement envie d'avoir affaire à moi, mais j'avais besoin de savoir que tu allais bien, que t'étais heureux, ici. J'ai passé ma première année à Yale, comme je l'ai toujours voulu. J'ai beaucoup pensé à toi, là-bas. Jusqu'à un jour me dire, que j'allais venir à Berkeley, moi aussi. » Je l’écoutais, attentif, quelque part satisfait qu’elle ne m’ait pas oubliée, par pur égo masculin. D’un autre coté en y réfléchissant il était peu probable qu’elle ait pu m’oublier, et cette fois-ci rien à voir avec un égo mal placé. Simplement que l’on avait vécu le genre de relation que l’on n’oublie pas, qu’on le veuille ou non. Meme à cinquante ans, si je finissais marié à une autre avec une ribambelle d’enfants, je ne l’aurais pas oubliée. Elle avait représenté tellement de choses que c’était tout simplement impossible, et j’imaginais que la réciproque était vraie. Toutes ces années, j’avais pensé qu’elle n’avait pas cherché à me retrouver, et je ne pouvais l’en blamer. Après tout, c’était moi qui étais parti comme un voleur sans jamais faire volte face ni chercher à la recontacter, qu’elle non plus ne le fasse pas ne m’aurait pas particulièrement surpris. « Je ne savais pas que tu avais eu de mes nouvelles, à vrai dire je pensais que tu avais continué à mener ta vie sans chercher à entendre parler de moi à nouveau. Aucun ne me l’a jamais dit. Yale, hein… Je me rappelle encore quand t’en parlais des histoires plein les yeux en disant qu’un jour toi aussi t’y serais. La quitter pour aller à Berkeley, c’est probablement la dernière chose à laquelle je m’attendais venant de toi » fis-je, mes jambes se baladant toujours dans le vide, trahissant une certaine agitation et une certaine nervosité. Comment renouait-on le contact après des années d’absence ? Pouvait-on parler réellement comme si de rien n’était ? Je ne le croyais pas, et j’en avais la preuve au quotidien avec mon père, retrouvé après une vie d’absence. « Peter, j'ai perdu bien plus que ton amour à ton départ. Excuse-moi, je suis égoïste. Si tu veux que je disparaisse à nouveau, dis-le moi, s'il te plait. » Deux fois déjà qu’elle remettait son avenir entre mes mains, deux fois en quelques minutes. Excepté que j’étais bien incapable de décider à sa place et quand bien meme, je ne voulais pas que son choix d’avenir soit déterminé par mes envies et mes attentes. Je n’étais personne pour décider du futur de quelqu’un d’autre, malgré toute mon affection. « Moi aussi, j’ai perdu bien plus que ça. J’ai été stupide, à cette époque, j’étais stupide et arrogant, fier et orgueilleux. Quoiqu’il en soit, il n’y a que toi qui puisses prendre ce genre de décision. Mais après avoir fait autant d’efforts pour me retrouver, il serait probablement dommage que tu repartes aussi précipitamment, n’est-ce pas… » Premier pas vers un semblant de retrouvailles, premier pas que je faisais avec difficulté, je n’avais pas envie qu’elle pense que l’on pouvait reprendre où l’on en était resté. Mais cela ne nous empechait pas d’essayer de reconstruire quelque chose, quelque chose de différent mais d’aussi appréciable.


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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyJeu 26 Jan - 18:03

J'me sentais conne, oh oui, mais également soulagée d'être à nouveau auprès de lui. Excuse-moi Peter, j'aurai mieux fait de rester là-bas murmurai-je, gênée par la situation. J'étais pommée et ne savait pas ce qui étais bon ou mal. Je n'avais aucune idée de la bonne attitude à adopter, si j'avais bien fait de venir ou si c'était réellement un acte purement égoïste. Bouleversée, voilà ce que j'étais. Moi qui était d'ordinaire touchée pour un rien, je venais de tirer un gros lot, je venais de me prendre dans la gueule une bonne claque. J'aurais du m'en douter, je savais que j'aurais mieux fait de rester là-bas. Il tourna son visage vers le mien, je fixai toujours le sol, silencieuse. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire .. répondit-il, il semblait sincère. Je n'arrivais pas à décrocher mon regard du sol, je ne l'avais encore jamais entendu adopté ce ton, lui qui s'emballait d'ordinaire toujours pour un rien avait bien changé. Je glissai ma main dans mes cheveux, les mettant tous d'un même côté de ma nuque. Je jouais avec mes mèches, les faisant glisser autour de mes doigts. J'en avais besoin de cette petite manie que j'avais adopté depuis mon enfance, va savoir pourquoi, cela m'apportait du réconfort et me permettait de penser à autre chose. C’est juste que ton arrivée me prend par surprise, il faut me laisser le temps de m’y habituer. Je jouais également avec le coin de ma lèvre, je ne savais pas comment réagir à ce qu'il venait de me dire. Je remontais mon regard, l'ancrant alors dans le sien. Je comprends .. Je déposais mes deux mains sur mes cuisses, un sourire crispé s'esquissa sur mon visage. J'étais passée d'une sensation à l'autre en si peu de temps, chose que je détestais. Fallait maintenant que je lui explique tout, qu'il comprenne pourquoi, et comment j'étais arrivée ici, à Berkeley. Après ton départ, j'ai continué à prendre de tes nouvelles, auprès de ceux que te parlaient toujours. C'est comme ça que j'ai su que tu es venu ici, et que tu as commencé tes études à Berkeley. Je sais que tu n'avais plus spécialement envie d'avoir affaire à moi, mais j'avais besoin de savoir que tu allais bien, que t'étais heureux, ici. J'ai passé ma première année à Yale, comme je l'ai toujours voulu. J'ai beaucoup pensé à toi, là-bas. Jusqu'à un jour me dire, que j'allais venir à Berkeley, moi aussi. Après cette révélation, je lâchais un soupire et tendait mes jambes. Yale était mon rêve de gamine, j'avais toujours voulu en faire partie et être une de ces étudiantes qui arpentent fièrement les couloirs de cette université. Savoir que j'avais quitté cet établissement pour le rejoindre n'allait pas lui plaire, je le connaissais suffisamment pour être capable de prévoir ses réactions. Je glissais mes propres doigts les uns entre eux, j'étais nerveuse et mal-à-l'aise auprès de la personne avec qui je ne m'étais jamais aussi sentie moi-même, autrefois. Je ne savais pas que tu avais eu de mes nouvelles, à vrai dire je pensais que tu avais continué à mener ta vie sans chercher à entendre parler de moi à nouveau. Aucun ne me l’a jamais dit. Yale, hein… Je me rappelle encore quand t’en parlais des histoires plein les yeux en disant qu’un jour toi aussi t’y serais. La quitter pour aller à Berkeley, c’est probablement la dernière chose à laquelle je m’attendais venant de toi. Boum, je m'en doutais, j'avais prévu cette réflexion et la comprenait. Il avait raison, mais faut croire que parfois, nos sentiments et nos relations prennent le dessus face à nos ambitions. Crois-moi, j'aurais aimé être capable de faire comme-ci tu ne représentais plus rien pour moi murmurai-je, laissant échapper un léger ricanement, nerveux. Faut croire que je peux me montrer surprenante, moi aussi. Je me levai, ne trouvant plus aucun confort dans la position que j'avais adopté. Je croisais mes jambes ainsi que mes bras contre ma poitrine, je n'arrivais plus à lâcher du regard son visage.

J'avais encore tant de chose à lui dire et à lui faire comprendre. Peter, j'ai perdu bien plus que ton amour à ton départ. Excuse-moi, je suis égoïste. Si tu veux que je disparaisse à nouveau, dis-le moi, s'il te plait. Finalement, je me reposai à nouveau sur la machine à laver, croisant mes jambes en tailleur. J'étais une éternelle indécise sur le choix de mes positions. Moi aussi, j’ai perdu bien plus que ça. J’ai été stupide, à cette époque, j’étais stupide et arrogant, fier et orgueilleux. Quoiqu’il en soit, il n’y a que toi qui puisses prendre ce genre de décision. Mais après avoir fait autant d’efforts pour me retrouver, il serait probablement dommage que tu repartes aussi précipitamment, n’est-ce pas … Premier véritable sourire depuis que j'avais réalisé que j'avais probablement fait une connerie, premier. Je haussai les épaules, il devait sûrement avoir raison. J'en savais foutrement rien, j'étais perdue. Preuve : je passais d'un tout à l'autre, moi qui possédait pourtant toujours un radieux sourire sur la face. Comme quoi, faire un bond dans son passé n'était pas une chose aussi si bonne que j'avais pu me l'imaginer. Sombre naïve, je pensais que tout allait redevenir comme avant. Du moins, sans cette partie ambiguë de notre relation dont je n'avais toujours pas réussi à trouver un sens. J'en oubliais notre discutions, j'étais maintenant plongée dans nos souvenirs, de ces bons comme mauvais moments que j'ai pu passer avec lui. Nous avions toujours été complices, proches, partageant de nombreuses choses ensemble. Et j'étais là à culpabiliser d'être revenue ? Non, je n'en avais pas le droit, fallait que je me ressaisisse et que je redevienne moi-même, celle que Peter a toujours connu, la petite souriante qui n'a peur de rien, une battante. Je le regardai et me jetai hors de la machine afin de me glisser à ses côtés, doucement. Ma bouille tomba contre son épaule et mes petits doigts partirent à la rencontre des siens, timidement. Je les caressais à présent avec le bout de ma peau, comme je l'avais toujours fait avec lui lorsqu'il s'énervait pour un rien, gamin. Tu fais quoi maintenant, ici ? demandai-je. Mis à part sa présence à Berkeley, je n'avais pas été demandé davantage d'informations. Même si son choix d'étude me paraissait comme évident, du moins, s'il a suivi sa passion. T'étudies les sciences, non ? Durant sa présence dans ma famille, il a toujours aimé expérimenté de drôles de choses, souvent bizarres, mais je l'avais toujours regardé sans dire un mot. Peter avait fait un "premier pas" en me faisant comprendre qu'il était irréfléchi que je reparte, alors autant suivre son sous-entendu et essayer de faire comme-ci de rien n'était .. Ou du moins, d'essayer.


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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyMar 7 Fév - 2:06

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Si le Peter de l’époque voyait ce que j’étais devenu, il se serait bien marré. Baladé de foyer en foyer, j’avais fini par rejoindre ce clan des familles fortunés, accédant à tout ce que j’admirais, ce que je revais de toucher du bout des doigts quelques années plus tot. Maintenant je n’étais plus le gamin qui observait les gosses de riche, je faisais partie des leurs, sans jamais toutefois m’y intégrer réellement. L’ancien Peter avait disparu, et le nouveau était bien mieux, moins colérique, moins bagarreur, moins fougueux et passionné. Je m’étais calmé, adouci, ce que j’avais toujours cru impossible, moi, l’enfant turbulent dont aucune famille ne voulait véritablement. A part la sienne. Les Whitfield. Ils avaient été d’une bonté au-delà de l’entendement, malgré le fait qu’ils avaient déjà des enfants, à me prendre sous leur aile, pris d’affection pour ce presque adolescent un peu perdu. Toutes ces années, ils avaient été une famille, ma famille, et je les avais considéré comme tels, sans jamais toutefois leur octroyer le nom supreme de père et mère, par respect. Moi qui me faisais renvoyer de toutes mes familles d’accueil, c’était moi qui avais quitté celle-ci, la seule m’ayant offert un réel espoir de famille heureuse. Pauvre adolescent en pleine crise et en rébellion, avec ce besoin vital de retrouver ses racines, j’en avais réussi à blesser les seules personnes se souciant de moi, à commencer par elle, Jules. Il fut un temps, oui, où elle me connaissait par cœur, peut-etre mieux que je ne me connaissais moi-meme, capable d’appréhender le moindre de mes faits et gestes, capable de voir le bon en moi là où tout le monde m’aurait pensé irrécupérable. Repère, pilier, pendant toutes ces années je n’avais pas pu imaginer qu’un jour viendrait où je devrais la quitter, encore moins de mon plein gré. Everybody’s changing. Fait vérifié. Si elle gardait le meme visage que dans mes souvenirs, et que son physique n’avait pas particulièrement évolué, restant toujours aussi gracile et doux, je sentais en revanche que sa personnalité, son caractère, eux, n’avaient plus rien à voir avec ceux de la fille de seize ans que j’avais abandonné. Elle avait déjà un fort tempérament, à cette époque, quoique masqué par une indéniable bonté et gentillesse, mais à présent, je sentais qu’elle l’était plus encore, malgré sa voix chevrotante. Elle n’était plus tout à fait la meme, et tant mieux, parce que moi non plus.

« Tu fais quoi maintenant, ici ? » Vaste question qui méritait sans nul doute un certain temps de réflexion. Etudiant, footballeur, jeune homme dans la fleur de l’age, autant de qualificatifs que l’on pouvait m’appliquer. Je faisais beaucoup de choses à vrai dire, mes journées bien trop remplies et surtout bien trop courtes, j’avais très peu de temps à consacrer à ma vie personnelle, me retrouvant célibataire là où un tas d’autres males auraient déjà été pris. Et pourtant, ce n’était pas faute de plaire, malheureusement, et si la rumeur me voulait séducteur, il n’en était rien. Je n’étais meme pas méprisant avec ces filles qui me désiraient sans m’avoir, car je ne pouvais que les comprendre. Micah. Un nom qui résonnait dans ma tete comme une comptine depuis des mois, se faisant de plus en plus insistante ces dernières semaines. Alors qu’est-ce que je faisais au juste ici, précisément ? « Oh tu sais… je mène une vie d’étudiant relativement saine. Je suis dans l’équipe de football, j’espère que tu viens voir nos matchs. On a gagné le championnat l’année dernière, du coup j’imagine que ça fait de nous des espèces de vedettes. Mais tu me connais, je suis toujours ce bon vieux Peter… » fis-je en lui adressant un clin d’œil. Bon vieux Peter, ou presque. Pas flambeur pour un sou, malgré un compte en banque rempli comme jamais, une simple victoire dans un championnat universitaire de football américain ne ferait malheureusement pas de moi une star. Enfin, malheureusement… vite dit, au contraire je préférais rester dans la simplicité et la discrétion, sans jamais toutefois tomber dans la transparence. Mais vedette ? Non merci, sans façon, je laisse ça aux crétins aspirant à une pseudo-gloire. « T'étudies les sciences, non ? » Yes indeed. Un domaine qui m’avait toujours fasciné, d’aussi loin que je puisse me souvenir. Je levai les yeux vers elle, plongeant mon regard dans le sien. « Exact. Biologie, bientôt sous-marine, du moins si je réussis mon année ». Car troisième année signifiait spécialisation. Adieu cours génériques et ennuyants à mourir, j’aurais enfin la possibilité le véritable domaine qui me fascinait : la biologie sous-marine. Faune, flore, systèmes, j’aspirais à devenir un jour un grand biologiste, parcourant le monde pour étudier des espèces toutes plus intéressantes les unes que les autres. Rien à voir avec le petit chimiste faisant ses expériences – encore que ce n’était pas un si mauvais choix, après tout c’était bien le cursus de Micah – un domaine un peu moins concret, certes, mais tout aussi enrichissant que le sien. « Tu te rappelles quand tes parents m’ont offert un kit de chimiste à un de mes anniversaires ? J’avais manqué faire sauter la maison avec mes expériences. Je me souviens encore de l’engueulade que je m’étais pris, à juste titre d’ailleurs. Et je me souviens aussi que t’étais venue me voir, après, pour me consoler. » me remémorai-je. Et lui remémorai-je, par la meme occasion, car il était peu probable qu’elle se souvienne d’une anecdote aussi insignifiante et pourtant complètement révélatrice de notre relation si particulière. A en juger par son regard, pourtant, il semblait qu’elle non plus n’avait pas oublié et je me sentis tout à coup mal à l’aise, la tension se refit entre nous, tellement forte qu’elle en devenait presque palpable. Je me fis silencieux, ce qui correspondait bien plus à mon caractère peu loquace. Je n’éprouvais jamais le besoin de me répandre en paroles, ne gaspillant pas ma salive pour raconter tout et n’importe quoi. Et à vrai dire, là, en vérité, je me trouvais à court de mot, ne sachant comme lui faire comprendre que l’on pouvait essayer d’avancer tout doucement, mais que la moindre accélération nous ferait reculer. Il fallait trouver un juste milieu, le bon dosage, et je n’étais pas certain de savoir comment m’y prendre, et quelque chose me disait que Jules ne m’y aiderait pas.


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MessageSujet: Re: let's go back to the start → jules&peter let's go back to the start → jules&peter EmptyJeu 23 Fév - 21:20

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