the great escape
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lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter

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MessageSujet: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptyMar 27 Mar - 21:54

somewhere far along the road, he lost his soul.
peter skylar & micah leezéys ;; picah .♥. « I spent my time watching the spaces that had grown between us and I cut my mind on second best the scars that come with the greeness. I gave my eyes to the boredom still the seabed wouldn’t let me in and I tried my best to embrace the darkness in which I swim. » ▬ ben howard ;; keep your head up.


« Que vous est-il arrivé monsieur Parker-Kennedy ? » La voix de l’infirmière me fit relever les yeux tandis qu’elle achevait de me mettre un bandage autour de la main. Je me trouvais au pôle médical après qu’on avait insisté pour m’y emmener, sous prétexte que je ne pouvais pas rester avec une main dans un tel état. « Rien, je me suis coupé avec du verre » maugréai-je. Je n’avais pas envie de rendre des comptes à qui que ce soit, encore moins à une infirmière que je ne connaissais absolument pas. La vérité était que ce n’était pas du verre mais la tête de quelqu’un que mon poing avait rencontré. Même après plusieurs semaines passées chez les Gamma, ma position était toujours aussi délicate. Le mythe du Iota déchu courait encore dans tous les couloirs et certains étaient grandement tentés d’approcher un peu ce pauvre Peter qui s’était fait viré de sa propre confrérie et de repousser ses limites. Manque de bol, mon caractère déjà bougon par nature n’avait fait que s’amplifier et j’avais une tendance à m’emporter, très légèrement, à l’occasion, lorsqu’on me provoquait un peu trop. Chassez le naturel, il revient au galop. « Vous vous rendez bien compte que je n’en crois pas un mot, n’est-ce pas ? » Tout un tas de remarques plus sarcastiques les unes que les autres me vinrent en tête sans qu’aucune ne parvienne à franchir mes lèvres. A quoi bon m’énerver contre elle, j’avais déjà fait bien assez de dégâts pour la journée. Peut-être que si le Gamma qui avait pensé pouvoir me bizuter sans rien en retour se présentait au pôle médical, l’infirmière ferait le rapprochement et je serais dans de gros problèmes, mais en attendant… Elle acheva d’enrouler mon poing dans le bandage, et je le contractai pour voir s’il tenait, par pur réflexe. Elle ne se laissa pas convaincre malgré mon mutisme évident et continua son monologue. Parfois, j’aurais bien aimé être un vrai super héros, avec des vrais pouvoirs et la faire taire d’un claquement de doigts. C’était bien la peine de s’appeler Spiderman si je ne pouvais rien faire derrière. « Vous savez, je pense que l’université a déjà connu bien assez de drames comme ça avec la fusillade, vous n’avez peut-être pas besoin d’en rajouter… » Elle n’eut pour toute réponse qu’un regard noir de ma part. Mon vœu de calme allait peut-être s’envoler si elle continuait dans sa lancée. D’autant qu’elle venait de prononcer le mauvais mot, celui qui était bien la raison pour laquelle je me trouvais ici, plus que le Gamma qui avait subi mes foudres. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien savoir, elle, de la fusillade ? Elle n’avait pas passé des heures à jouer au chat et à la souris et à tenter de sauver sa peau de malades armés jusqu’aux dents qui avaient décidé que ce serait le moment parfait pour un bain de sang, si ? Non, bien sûr que non. Elle devait probablement avoir passé une soirée bien confortable avec un mari qui ne l’aimait déjà plus, assise dans son canapé acheté après avoir économisé pendant des mois, devant un film mièvre. Tous essayions de nous sortir de ce cauchemar, il aurait été généreux de la part de ceux qui n’y avaient pas assisté de ne pas nous rappeler sans cesse que des dizaines de personnes avaient été blessées, ou bien tuées, et que seuls deux d’entre eux avaient été arrêtés. L’atmosphère à Berkeley avait déjà bien assez de mal à se faire sereine, mais on ne pouvait vraiment pas dire que les membres du staff y mettaient du leur. Quant au Doyen, je n’en parlais même pas. Furieux de la tournure sinistre de la soirée – à moins que ce ne fut de la soirée en elle-même – il n’avait fait que renforcer sa poigne sur le campus, nous empêchant, si un jour nous avions pu y arriver, de retrouver le Berkeley qu’on aimait tant. Mais enfin, ce n’est pas comme si j’avais pu en être capable de toute façon. Je faisais partie de ces quelques rares personnes dont on avait décrété qu’elles devraient avoir un suivi psychologique très important. Pourquoi, les gens craignaient que je me mette à me balader avec une arme et que je fasse comme eux en tuant au hasard et pour le plaisir ? Aucun risque. En tuer un seul avait déjà été bien suffisant, je n’étais pas prêt de réitérer l’expérience, merci de votre inquiétude. Ou comment me faire sentir encore plus à l’écart, faites passer le gentil Peter pour un monstre avec de sérieux problèmes psychologiques et comme ça on s’enlève en plus la culpabilité d’avoir le sang des étudiants sur les mains. « Je vous l’ai dit, je me suis coupé avec du verre » assénai-je d’un ton glacial. Si elle pensait que j’allais lui dire la vérité, pour qu’on me traite encore comme un fou furieux, elle se fourvoyait complètement. Elle acquiesça, de ce genre de signe de tête qui veut dire qu’on sait très bien que ce n’est pas vrai mais que tant pis, on laisse tomber. Parfait. Au jeu du plus têtu, je suis toujours gagnant. « C’est bon, vous pouvez partir… » Je descendis de l’espèce de lit avant de remettre ma veste et de reprendre mon sac en bandoulière. J’étais sur le point de franchir la porte lorsqu’elle m’arrêta. « …Et Peter ? Tâchez de rester en vie. » Haha, merci du conseil ma vieille, je tâcherai de m’en souvenir à l’avenir, quand j’aurai deux colosses Gamma qui me tombent dessus pour voir ce que le petit nouveau a dans le ventre. Dans deux heures j’avais rendez-vous avec ma psychologue, mais en attendant j’avais deux heures à tuer –façon de parler- que je comptais bien exploiter au maximum en faisant du sport par exemple. Vu que je n’avais plus la possibilité de faire partie de l’équipe des Iotas et pour cause, puisque je ne faisais même plus partie de la confrérie, il fallait que je me défoule autrement, histoire d’éviter de réitérer l’expérience de ce matin. Maintenant que je ne faisais plus de football américain, je devais me trouver de nouvelles occupations sportives et les sports de combat étaient devenus ma nouvelle lubie. Ca, et le poker, également, où je n’hésitais pas à dépenser des sommes extravagantes pour l’adrénaline du jeu. C’était bien, ça me faisait me sentir vivant, et puis après tout, après avoir passé une enfance qui n’était pas aisée, je pouvais bien compenser comme je le voulais maintenant que les moyens m’en étaient offerts. Je n’adressai pas un regard à l’infirmière et je sortis, prêt à retourner chez les Gammas et peut-être rejoindre Juno pour une nouvelle session d’art martial. Mes pas me traînèrent machinalement vers la sortie. Et puis à quelques mètres, je la vis. Micah, juste un peu plus loin, qui ne tarderait pas à m’apercevoir. Et merde. Elle était bien la dernière personne que j’avais envie de voir en sortant du pôle médical. J’avisai autour de moi, cherchant n’importe quel endroit qui pourrait me servir de cachette le temps qu’elle disparaisse de mon champ de vision. Evidemment, avec ma chance légendaire, je me trouvais dans un couloir entièrement vide d’aspérités, lisse, sans recoin. Avec un peu de chance elle ne me verrait pas. C’est en priant intérieurement que j’avançai. Un pas, deux pas, trois pas et… sa voix retentit. Fait chier. Je venais tout juste de passer derrière elle. Je me retournai, adoptant mon expression la plus surprise du genre je viens de passer à côté de toi et je ne t’avais même pas vu, comme c’est amusant. « Micah. » Mon ton n’était ni doux, ni froid. Il était quelque part entre les deux, comme si je m’adressais à quelqu’un que je ne connaissais pas. Ce qui était peut-être devenu le cas étant donné que je ne l’avais pas vue depuis près de deux mois, ce qui n’était jamais arrivé depuis notre rencontre. Elle affichait une mine à peu près sereine, et ne semblait pas vraiment déçue de tomber sur moi. Je tentai de calquer mon expression sur la sienne. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » demandai-je. Que c’était banal. D’habitude, elle lâchait plutôt des livres sur mes pieds, au hasard. Je me rendais compte que je n’avais pas vraiment envie de la voir, ni de lui parler. Ou plutôt si, j’en crevais d’envie en fait, mais faut croire que mon cerveau m’envoyait le mauvais message. « Ca faisait un moment… » Et la palme de la phrase la plus stupide revient à Peter Skylar Parke-Kennedy, merci, offrez-moi l’oscar dès maintenant. On s’était vaguement parlé au téléphone, mais même cette discussion avait eu un goût amer. Le goût de l’alcool bu un peu trop tôt pour l’heure, probablement. « Tu vas bien depuis… tu sais quoi. » Depuis la fusillade et le moment où je lui avais avoué mes sentiments avec une arme pointée sur moi, et où j’avais tué quelqu’un par légitime défense pour la protéger elle. Quelque chose comme ça. Je me sentais comme un con dans ce couloir oppressant et pendant quelques secondes je me revis avec l’arme dans la main et le sang gouttant sur ma chemise et cette image me donna envie de partir, à toute vitesse, loin d’ici. Et au lieu de ça, je tentais de sourire comme un con pour meubler la conversation. Well done Spiderman, la prochaine fois tu pourras même essayer de dire des choses intelligentes.


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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptySam 31 Mar - 17:01

❝. It's not that we're scared, It's just that it's delicate .❞
Le regard absent, mes prunelles détaillant l'horizon à travers un carreau de verre, j'éludais la réalité en quête d'une utopie plus éclatante. C'était comme cela depuis des semaines, je demeurais l'esprit ailleurs sans jamais arriver à me concentrer plus de quelques minutes sur quelque chose de précis. A croire que le réel n'arrivait plus à me captiver assez pour m'emprisonner dans ses affres. Je préférais milles fois mes chimères aux dures péripéties que m'offraient la vie depuis trop longtemps. Quand bien même j'eus voulu dédier un effort à ma triste existence, j'avais la sale impression que dès que j'osais balader un pied dans le présent, l'ont m'attirait avec poigne et fougue vers les enfers. J'entendais au loin une voix rauque me compter des mots milles fois entendu et las de devoir, une fois de plus, me plier à l'écoute d'un discours devenu morne et sans intérêt, je me contentais de hausser les épaules avec nonchalance lorsque mon prénom énoncé à voix haute quémandait ma vigilance. « Micah. » Oui ? Machinalement, je haussais les épaules. Néanmoins, mon interlocuteur insista en répétant lui aussi son geste, mon prénom énoncé avec sérieux, accentué d'une interrogation finale. Mes lèvres se pincèrent un instant, puis éprise d'un silence dont je m'étais accoutumée, finalement je me raclais doucement la gorge. Mes prunelles saphirs peignant auparavant les alentours se fourvoyèrent du paysage pour venir gracier mon médecin d'un regard frêle. Mon médecin. Pire, mon médecin scolaire. Connerie. A peine son visage apparut dans ma ligne de mire, que j'avais déjà envie de détourner le regard. J'avais toujours pris mes différents médecins en grippe et dieu seul sait combien j'en avais eut, encore aujourd'hui, j'en avais tout un tas dont la moitié m'était encore assez vague au niveau des noms. Mais malgré leur métier, ils avaient tous le don pour me parler comme si j'étais une enfant ignare. Aux yeux de tous en sucre, celui-ci ne faisait pas défaut à ses collègues même s'il avait à sa charge tous les étudiants de l'université que je fréquentais. Le ton qui employait dans ses déclarations indiquaient qu'il ne savait pas par quel bout me prendre, mais qu'il prenait grand soin d'y aller avec des pincettes. Je me contentais de le regarder, toujours aussi absente, mais au moins maintenant, je faisais semblant de lui accorder mon attention. Du signe de visage, je m'excusais platement de mon manque de concentration et l'invitait à poursuivre. « .Cet été au plus tard. Peut-être fin juillet, mais juin semble plus probable, il faut que je vois cela avec votre généraliste. » Il me renseignait sur l'avancée de ma maladie. Leucémie aiguë, en phase terminale. Date de péremption de la dénommée Micah Withmore-Sinclair, Juin 2012. Autant avant, mes médecins parlaient de cela en année. Un an, deux ans, trois ans. Le compte à rebours s'étranglaient un peu plus à chaque rendez-vous, mais aujourd'hui, j'apprenais ma date de fin approximative. Dommage, je ne pourrais pas vivre la fin du calendrier Maya. Autant prendre cela à la rigolade, je me contentais de hausser les épaules. Si jadis la nouvelle m'aurait détruite, au jour d'aujourd'hui, plus rien n'avait d'importance. Je me laissais tranquillement consumer depuis la fusillade, ne prenant plus goût à rien, attendant avec indifférence que l'horloge ne donne mon dernier glas. Cela n'avait plus d'importance, dans la mesure où dans tous les cas il y avait des malades mentaux libres dans la nature, prêt à nous zigouiller dès la première occasion. Poussant un soupir, je hochais la tête, désintéressée par la conversation et par ce qu'il m'annonçait. « .Tout dépend de vous. » ajouta-t-il d'une voix plus douce, me dévisageant avec une anxiété qu'il tentait de dissimuler derrière un faible sourire. C'est pas grave Micah, t'en as l'habitude, des gens qui te regardent comme si tu portais toute la misère du monde sur tes épaules. Il y avait pire que d'être malade, il y avait vivre une vie exécrable et pour ce que j'avais vu du monde, j'étais plutôt bien logée. Je n'avais pas à me plaindre, je venais de survivre à une fusillade. Autant m'en montrer digne. Sauf que c'était plus facile à écrire sur le papier qu'à réaliser. Redirigeant mon regard vers la fenêtre, provoquant un soupir inquiet du médecin, je haussais les épaules, une fois de plus. « .J'ai l'impression que vous avez baissé les bras. » Tu n'as même pas idée mon pépère. Je faisais ce que je pouvais, je me laissais vivre. Dans tous les cas, je n'étais plus à quelques semaines prêt maintenant. Juin, fin Juillet. Quelle importance. Finalement, on m'autorisait enfin à prendre congé. M'accompagnant jusqu'à la porte, il me serrait la main chaleureusement, agrémentant sa poignée de main d'une phrase de conclusion bateau, que je trouvais presque insultante pour le coup. « .Tenez bon Mademoiselle Withmore. Pour vous proches au moins. Vous pouvez retourner en classe. » Mes proches. Concept sommes toutes abstraits à mes yeux. Mes proches. Mon père ? Il s'était fait à l'idée. Mes amis ? S'en remettront rapidement, pour le peu que j'avais. Némésis, Gaël. Mes amours ? Absent. Révolu. Concept aussi abstrait que mon décès. Tous le monde se porterait bien dans le meilleur des mondes. Non pas que l'idée me blessait, que je voulais que ma disparition fasse pleurer dans les chaumières. Au contraire, j'avais tous mis en œuvre pour passer inaperçue depuis aussi longtemps que mes souvenirs remontaient, ce n'étais que justice. « .Oui. » esquissais-je rapidement, histoire de me soustraire à la conversation et prendre la poudre d'escampette rapidement. Je fermais doucement la porte derrière moi, m'assurant un moment que le couloir était vide pour m'engager dans le couloir de façon précipitée. Je n'aimais pas me rendre au pôle médical, la peur de croiser l'un de mes camarades dans ces couloirs me pourchassant continuellement. Pourtant, le médecin scolaire étudiant mon dossier à la lettre prenait grand soin de me convoquer tous les mois pour vérifier que je vivais bien ma maladie et que cela correspondait encore avec mon ( mes ) cursus scolaire. J'avais une façon assez intense de vivre mes études, trois filières, pour trois diplômes d'un coup. C'était assez rare, mais d'autant plus pour quelqu'un qui était condamnée. Qui voudrait terminer sa vie dans les bouquins. On dirait bien que je le voulais. Déterminée à ne croiser personne et à ce que personne ne m'aperçoive en train de quitter le bâtiment, je décidais de presser le pas et dans ma course, fit tomber maladroitement mon téléphone au sol. Armée de malchance et de maladresse, on ne change pas une Micah qui gagne. Ramassant mon précieux sésame dans un geste saccadé, mon attention fut toutefois déportée vers des bruits de pas venant dans ma direction et c'est en levant les yeux vers la silhouette qui me contournait que je réalisais. Peter. Holy crap. Doux Jésus, qu'ais-je encore fait pour mériter celle-là. Gaël il y a trois jours, Sandro l'avant veille et maintenant, Peter. Des confrontations, j'en avais à revendre mais celle-ci, j'avouais l'appréhender particulièrement. « .Peter ?. » murmurais-je alors qu'il esquivait ma présence. Smart. Si tu pensais que je n'allais pas te voir au milieu d'un couloir vide, toi et ton mètre quatre-vingt-dix, faut croire que tu te trompais. Maudissant mon intellect foisonnant, sans lequel j'aurais peut-être eut la chance de ne pas remarquer qu'il m'évitait, je poussais un petit soupir. « .Micah. » C'est bien, depuis le temps, il se souvient de comment tu t’appelles ma jolie. Échange de banalité, je connais ton prénom, tu connais le mien, nous sommes d'accord bref passons. « .Qu'est-ce que tu fais ici ?. » La question à cent mille. Celle que je craignais probablement le plus. Qu'est-ce que je faisais ici. Hé bien écoute, on viens de m'annoncer que j'allais mourir cet été, à part ça, rien de grandiose, la routine. Le dévisageant un instant avec hésitation, mon esprit commença déjà à fourmilier en quête d'une excuse logique et correcte à présenter. « .Je... » suspense, haletant, va-t-elle donner la bonne réponse ou bien littéralement se vautrer par mégarde. « .J'avais un rendez-vous, rien d'important. » Pourquoi faire compliqué lorsque l'ont peut faire simple. Satisfaite de mon excuse, je baissais néanmoins les yeux pour contempler le sol, timide au possible. En même temps notre intermède n'avait rien de banal. Je l'avais évité depuis des semaines, pour ne pas dire des mois. Chose qu'il ne manqua pas de souligner. « .ça faisait un moment... » Well, la dernière fois que nous nous sommes vu en chair et en os, tu tuais quelqu'un avec une arme à feu pour me sauver la vie. Mais la dernière fois que nous nous sommes parlé, tu étais à moitié saoul au téléphone. Le premier cas, je n'arriverais probablement jamais à oublier. C'était le genre de souvenir horrible qu'on gardait à l'esprit jusqu'à la toute fin, c'était comme la perte de quelqu'un, on oublie pas, on apprend à vivre avec. Et là pour le coup, j'avais bien l'impression que nous nous étions tous deux bien perdu. « .Oui, sans compter la conversation téléphonique, ça fait un moment en effet. » répondis-je, l'air de rien. Si tu pensais que j'avais oublié le coup du téléphone, certainement pas. J'avais entendu beaucoup de choses sur lui depuis le quatorze février, mais me refusait à croire quoi que ce soit sans vérification personnelle. Il était venu, le temps de constater par moi-même si il avait autant changé qu'on le racontait. En tout cas, j'avais eu un petit avant goût au téléphone. Me gusta. « .Tu vas bien depuis... tu sais quoi. ». Tu sais quoi. Le nouveau mot pour '' fusillade '', calqué sur le même principe que '' vous savez qui '' et Voldemort. Mon cœur se serra, mes lèvres se pincèrent en un rictus embarrassé. Repenser à cette soirée m'était déjà difficile, alors en plus lorsque lui l’énonçait à voix haute, j'avais envie de lâcher une crise de larme devant lui, comme ça, de but en blanc. Plus cela allait, plus j'étais sensible lorsque l'ont me parlait de Peter et de la fusillade. « .Je suis en vie. C'est tout ce qui compte, je crois. » rétorquais-je rapidement afin de faire passer la conversation à la trappe, embarrassée comme jamais. « .Et toi ? Comment vas-tu ? . » simple question de formalité, bien que j'étais évidemment intéressée par son état, autant santé que psychologique. La fusillade laissait ses séquelles et je me doutais que pour lui, cela devait être pire que pour d'autre. Je n'étais rien comparé à lui et pourtant je passais mon temps à déprimer sur cette soirée. Il y a pire Micah, tu l'as devant toi. Mes prunelles remontèrent du sol jusqu'à ses mains, n'osant pas encore le contact '' œil pour œil '' avec lui, ainsi eus-je le loisir de remarquer un bandage. « .Que t'est-t-il arrivé à la main ?. » demandais-je inquiète. Si je ne m'étais pas encore demandé ce qu'il faisait lui au pôle médical, c'était désormais chose faite. Fronçant les sourcils, j'examinais son bandage de loin avec anxiété. Avant de finalement poser la question à deux milles. « .Tu m'évitais ? . » le questionnais-je timidement, mes yeux se redirigeant machinalement vers le sol, regardant mes ballerines dessiner nerveusement les contours du carrelage. « .Tu peux le dire si c'est le cas, je comprendrais. » renchérissais-je. Après tout, je faisais la même chose. Sans m'en rendre compte. Non c'est faux, je m'en rendais bien compte. En réalité, je ne savais pas comment agir avec lui, nous étions dans un brouillard complet et disons que la distance mise entre nous depuis la saint-valentin me convenait parfaitement. Tout ça, ça veut dire à peu prêt la même chose. Ça veut dire j'ai mal. J'ai mal comme personne d'autre sur terre, sur mars et même sur altaïr 4.

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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptyJeu 5 Avr - 21:26

we could keep trying but things will never change, so I don’t look back.
C’était amusant – ou pas, en fait – de voir combien les choses pouvaient évoluer rapidement et d’une façon déconcertante. Il y a quelques mois, il ne me serait jamais venu à l’esprit de ne pas adresser la parole à Micah pendant plusieurs semaines ou même de l’éviter. Au contraire, plus je passais de temps avec elle, plutôt j’étais content, mon bonheur était lié de manière exponentielle à mes contacts avec elle. Et à présent plus rien, le néant, je me retrouvais même à prier pour qu’elle ne me voit pas dans un couloir où de toute évidence elle ne pourrait pas me manquer. Et si elle me manquait, ça aurait voulu dire qu’elle aussi m’évitait, et on se serait retrouvés comme deux cons, à faire semblant de ne pas s’être vus, parce que c’était beaucoup plus simple de cette façon. Mais malheureusement, ou peut-être heureusement, à force je n’étais plus certain de savoir ce que je considérais comme chance ou malchance, elle était bien trop intelligente pour faire semblant de ne pas me voir – la solution qu’elle ait envie de me parler me paraissant bien trop simple pour être la bonne – et même en rasant les murs, je ne pus me faire assez petit pour qu’elle ne m’adresse pas la parole. En même temps, avec ma taille de géant, face à la poupée de poche, même un aveugle m’aurait vu. Et maintenant je me retrouvais à devoir me composer un visage joyeux alors que je n’en avais aucune envie et qu’en fait, ma seule envie là tout de suite c’était de sortir et d’aller fumer une clope, de retrouver Juno et de me défouler sur un punching ball pour évacuer mes idées noires. Triste personnage que j’étais devenu. Passer du clown de service au paumé rejeté, c’était une sacrée chute même pour moi. Et passer de l’ami-amoureux transi à l’inconnu aussi, c’était une sacrée chute, et pire encore, une chute à laquelle je ne m’attendais pas, et donc d’autant plus dure à faire. Mais mes restes de politesse et de bienséance, ou bien une envie inconsciente me firent rester et je tentais bravement de lui parler comme j’aurais pu lui parler dans d’autres circonstances. Et malgré tout notre bonne volonté commune, il aurait fallu être stupide pour ne pas se rendre compte que quelque chose avait été définitivement brisé depuis la fusillade. Sauver la vie d’une fille pour qu’elle évite de te parler après. Si j’avais su, j’aurais peut-être évité de jouer les super héros. Mais enfin, si l’on partait par là, c’était moi qui l’avais poussée à venir au bal, donc héros, peut-être, mais surtout responsable de ce qui lui était arrivé. « .J'avais un rendez-vous, rien d'important. » Je n’en croyais pas un mot. Elle n’avait jamais été une très grande menteuse – et moi non plus d’ailleurs – autant dire que ce talent ne s’était pas amélioré ces dernières semaines. Mais enfin, étant donné que moi-même, si la question m’était posée, je comptais inventer un quelconque prétexte et lui servir la même salade qu’à l’infirmière, pouvais-je vraiment lui reprocher de faire de même. Je fis semblant de la croire, et pendant quelques secondes, je me demandais si elle avait compris que je ne la croyais pas. Probablement. Le contraire aurait été une insulte à son intelligence. J’acquiesçai brièvement. « C’est sûr qu’un rendez-vous au pôle médical est la définition-même de ‘rien d’important’ » ne pus-je toutefois m’empêcher de répliquer. Au moins, là elle savait que je ne la croyais pas. Arrête Peter, tu te fais du mal pour rien, t’as tout à perdre à lui parler comme ça. « Excuse-moi, t’as pas de comptes à me rendre. » Mon regard embarrassé se détacha du visage de porcelaine de la jeune femme pour se poser ailleurs, et pendant quelques secondes je me perdis dans la contemplation d’une fissure dans le mur, un détail passionnant qui me permettait de vaguement masquer ma gêne. Je n’avais rien oublié de la déclaration faite tandis que l’arme de Ruben était braquée sur nous deux. Nous n’en n’avions jamais reparlé, et pour cause puisque vu l’absence presque totale de contact entre nous, mentionner la fusillade ne faisait pas partie de nos plans. Mais ce genre de remarque, peut-être un peu trop oppressante à ses yeux, pouvait me coûter cher. « .Oui, sans compter la conversation téléphonique, ça fait un moment en effet. » Je reportai mon attention sur elle, jouant avec mes mains sous le coup de la nervosité. Micah avait parfois le chic de mettre les deux pieds dans le plat et si d’ordinaire ça m’amusait plus qu’autre chose, aujourd’hui je trouvais cela plutôt agaçant. De toute façon, tout me semblait agaçant, le beau temps, la pluie, la chaleur, la fraîcheur, les oiseaux qui chantaient, les couples heureux de vivre, l’université, les cours. Plus rien ne trouvait grâce à mes yeux. Pouvait-on vraiment m’en blâmer… On ne pouvait pas dire que je traversais la période la plus extatique de mon existence, loin s’en fallait, et je me surprenais à regretter l’époque où j’étais baladé de famille en famille, et même l’époque où ma mère d’adoption me rejetait me semblait plus douce que maintenant. Je cherchais une réponse légèrement réfléchie, pour pallier mes commentaires précédents qui en manquaient cruellement mais rien de spirituel ne me traversa l’esprit. A vrai dire, je n’arrivais pas à réfléchir correctement. Pourtant, la retrouver, je me l’étais imaginé un tas de fois, comment elle allait réagir, si elle serait heureuse, ou embêtée, mais aucune de mes versions ne représentaient la réalité se déroulant sous mes yeux. Froideur, embarras, autant de qualificatifs pour la situation. « Désolé pour ça. J’étais dans une mauvaise passe, disons. » Une mauvaise passe qui n’était d’ailleurs pas tout à fait finie puisqu’il m’arrivait occasionnellement de finir dans le même état que lors du coup de téléphone à des heures un peu précoces de la matinée. J’imaginais que les rumeurs allaient bon train à mon sujet et je me demandais si elle y croyait. En temps normal, je ne l’aurais pas cru, elle était bien trop rationnelle pour accorder quelconque crédit à des rumeurs de couloir, d’autant que ce n’était pas son genre, mais à présent… On ne pouvait pas dire que la transformation depuis le quatorze février n’était pas flagrante. Peter qui tue quelqu’un, Peter qui boit plus que de raison et qui fume des choses illicites, Peter qui se fait renvoyer par la présidente herself et qui est condamné à se trouver une autre confrérie, Peter qui se bat, Peter qui se retrouve à l’infirmerie après avoir frappé un de ses confrères, on était loin de l’image glorieuse de petit prince dont on me qualifiait d’ordinaire. Le temps du gentil, doux, patient et compréhensif Peter était bel et bien révolu et je lui en apportais la preuve sur un plateau et bien involontairement. « Tu dois me prendre pour un pauvre type, j’imagine… » J’affirmais cela sans en avoir la certitude, et d’ailleurs c’était probablement faux. Dans le meilleur des cas elle me prenait pour le type qui avait tué un homme, par accident, soit dit en passant, pour lui sauver la vie. Dans le pire des cas, elle me prenait pour un fou furieux à tendances psychopathes, bien que cela me semblât hautement improbable. Mais pauvre type ? Probablement pas. « .Je suis en vie. C'est tout ce qui compte, je crois. » Réponse froide et évasive, comme à peu près tout le reste de la conversation. Devais-je en être surpris ? Pas vraiment, même si j’en étais agacé. Ou comment une nuit pouvait faire basculer toute une relation, et pas dans le bon sens. Je hochais la tête, ne sachant pas quoi ajouter. Si elle avait voulu en parler, elle m’aurait offert une réponse un peu plus développée, pas vrai ? « .Et toi ? Comment vas-tu ? . » Merveilleusement bien Micah, je me fends la poire, toute ma vie est un bonheur complet, je suis même heureux de vivre et pas du tout hanté par le fait que je suis un criminel en devenir avec le sang de quelqu’un sur mes mains. Je pète la forme, je dirais même. Cette réponse sarcastique hésita à franchir mes lèvres. A quoi bon de toute façon, c’était marqué sur mon visage que ça n’allait pas. Certains arrivaient à tout garder pour eux et à ne rien laisser transparaître, et pendant des années j’avais été fait du même acabit, jusqu’à ce que je n’en sois plus capable. Mon visage reflétait parfaitement mon état d’esprit morose. Finalement, j’optais pour le même genre de réponse évasive. « Je suis aussi en vie. J’imagine qu’effectivement c’est l’important. » Tu parles. Parfois je regrettais même de ne pas m’être fait descendre ce soir-là. Mieux valait mourir en héros que de vivre rongé par le remord. Enfin, ce n’était pas le genre de pensée que je pouvais me permettre d’énoncer à haute voix, eu égard aux pauvres qui avaient perdu des proches ce soir-là. Probablement qu’ils auraient été ravis d’échanger leur place avec moi. Mais voyons Peter de quoi tu te plains, toi au moins t’as pas été blessé. Pour ce que ça m’avait apporté… « .Que t'est-t-il arrivé à la main ?. » Je jetai un coup d’œil à ladite main, dans son bandage. A vrai dire, je ne sentais même pas la douleur, même si elle devait probablement être présente. Je ne m’étais pas loupé et je ne l’avais pas loupé, l’autre crétin. Le plus drôle dans tout ça c’est que certains m’encourageaient et qu’il m’avait fallu beaucoup de self-control pour m’arrêter de cogner, parce qu’aucun des Gammas n’avaient réagi. Ils devaient trouver ça normal, peut-être que ça arrivait beaucoup ici. Qu’en savais-je. Je jouai avec le bandage et finalement la douleur m’arracha une grimace que je masquai bien vite. « Rien de bien important. » Evasif, à peu près autant qu’elle. Je joignis le geste à la parole, ce qui m’arracha une nouvelle grimace. « Pris une vitre » marmonnai-je. Ca n’allait probablement pas améliorer l’opinion qu’elle devait avoir de moi à l’heure actuelle mais c’était toujours mieux que ‘j’ai cogné un gamma qui m’a cherché, je crois même que je lui ai pété le nez et si c’était à refaire je le referai’. C’était marrant qu’on me considère comme un pacifiste alors que je n’avais jamais caché mon côté bagarreur. Comme quoi les gens ne voyaient que ce qu’ils voulaient bien voir. « .Tu m'évitais ? . » Qu’est-ce je disais. Les pieds dans le plat la Micah, elle ne loupait pas une occasion d’enfoncer le clou. Je haussai un sourcil surpris. J’aurais plutôt dit que c’était elle qui m’évitait. Soit, je n’avais pas vraiment cherché à avoir de ses nouvelles, si l’on exceptait le désastreux coup de fil, mais elle n’était pas mieux dans le genre je t’ignore. « Je te retourne la question. » Mon ton était froid, tout comme mon visage. « .Tu peux le dire si c'est le cas, je comprendrais. » Un rire glacial s’échappa de mes lèvres et pendant quelques secondes, quelques infimes secondes, je n’avais qu’une envie, l’envoyer voir ailleurs, voire même pousser le vice à me montrer méchant avec elle. Bad Peter. Enfin, Spiderman aussi avait son côté sombre. « Ouais, je t’évite. Tu m’excuseras, j’ai légèrement du mal à gérer le contrecoup de la fusillade, et en plus de ça la seule personne dont j’ai réellement besoin en ce moment m’évite elle aussi. » Il n’était pas difficile de devenir à qui je faisais allusion. Ma franchise devait être déconcertante, mais enfin, après tout elle m’avait posé la question, si elle ne voulait pas entendre la réponse et bien… il ne fallait pas la poser en premier lieu. « Maintenant que les bases sont posées… Je ne vois pas trop ce que je peux ajouter. C’est pas faute de ne pas avoir envie de te voir, mais quand la personne en face n’a pas l’air particulièrement pressée d’avoir de tes nouvelles ou quoi que ce soit, ça donne pas vraiment envie de le faire soi-même. » C’était dur, inhabituellement dur, surtout pour moi qui avais toujours été la crème de la crème avec Micah, jamais un mot plus haut que l’autre, mais à l’heure actuelle je m’en moquais royalement. Elle pouvait bien faire sa blessée malheureuse, au final ce n’était pas elle qui s’était retrouvée un flingue dans une main, un macchabé dans l’autre. Even the best fall down sometimes , even the wrong words seem to rhyme, out of the doubt that fills my mind, I somehow find you and I collide.
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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptyMer 11 Avr - 20:18

❝.Watch your step, love is broken. I am every tear you cry. Save your breath, your heart has spoken .❞
Oh mère nature, pourquoi t'obstines-tu à réduire les espaces là où le monde est supposé être assez grand pour un milliard. La douce idée que le monde se révoltait contre moi un peu plus chaque jours infiltra mes songes comme un poison, j'avais cette malchance permanente qui s'amusait à me poursuivre à chaque pas que j'effectuais et sur ma pierre tombale l'ont pourrais bientôt lire '' Micah Withmore-Sinclair, VDM ''. Bien évidemment, je dramatisais. Dramatiser était en quelque sorte mon fardeau personnel, je passais mon temps à m'imaginer le pire, peut-être dans l'espoir que finalement tout dans mon existence n'était pas colorié d'un noir indélébile. Toutefois la présence de Peter Parker-Kennedy, dans l'exact même couloir dans lequel je me trouvais, dans notre immense université, me prouvait bien le contraire et réduisait à néant mes espoirs. J'essayais de me convaincre que je ne l'évitais pas car cela n'était pas mon genre, mais d'un autre côté j'étais loin d'être très courageuse et donc il était logique je ne l'évite aux vues des résultats de notre dernier intermède. Des balles perdues, mais une retrouvée dans l'estomac d'un assaillant mis hors course, une déclaration dont je peinais à me remettre tant elle n'était pas attendue. Bref, des morts un peu partout, c'est la vie ça, disait Hadès. On pouvait rêver largement mieux comme dernière rencontre et j'avais l'impression, fondée ou non, que de l'éviter me gardait loin de mes souvenirs de cette nuit. En vérité je n'avais aucune aspiration si ce n'est oublier le quatorze février, de but en blanc, du début à la fin, même si cela impliquait la déclaration enflammée de Peter. Alors l'éviter était pour moi un moyen d'oublier. Je me berçais dans mes illusions, évidemment, ce qui était fait était fait, ce qu'il me restait à faire était d'avancer en compagnie de ma mémoire. Plus facile à dire qu'à faire, trouillarde comme j'étais, incapable d'assumer et préférant m'éclipser comme je savais si bien le faire, je me retrouvais à devoir affronter et assumer. Pour l'heure il était à ma charge de justifier ma présence en ces lieux. Le pôle médicale était l'un de ces endroits où prendre un abonnement m'aurait été plus simple que de m'abonner à la salle de sport. J'y avais mes habitudes, aussi morbide cela soit-il, mais après tout ce n'était qu'une infirmerie étudiante, rien de bien fantastique, rien de comparable à un hôpital. De fait je pouvais toujours sortir une excuse bateau, j'en avais des milliards en magasin, j'en avais tellement sortie à tout bout de chant. Pour l'heure je me contentais du très – voir trop pour être pris au sérieux – bateau '' rien ''. J'offrais le néant en guise de réponse, je bradais les diagnostiques de ma mort comme si cela n'avait aucune importance car vérité pour vérité, je voulais que cela n'ait aucune importance pour personne. « C’est sûr qu’un rendez-vous au pôle médical est la définition-même de ‘rien d’important’ » Effectivement. Après tout, comme dit, ce n'était qu'une pauvre infirmerie pour étudiant. Cela n'était pas comme s'il me croisait à la morgue, drapé dans une housse gris foncé, en route pour le congélateur ( dieu merci ). Seulement je savais bien que ses mots partaient dans le sarcasme, ce qui me fit froncer les sourcils. Ironise tant que tu veux, tu n'auras rien de plus comme excuse que cela. Hors de question que je lui donne les vraies raisons de ma présence. J'avais failli, lors de la fusillade, d'ailleurs j'y pensais encore. Mais les conditions ne s'y prêtaient pas et j'avais toujours cette petite réticence. Non pas parce que c'était lui, bien au contraire, mais parce que j'étais comme ça et même la fusillade n'avait pas changé ma lubie de n'être qu'une trace furtive dans la vie de mes semblables. M'apprêtant à répondre, je relevais mes prunelles vers lui, rapidement coupée dans mon entreprise. « Excuse-moi, t’as pas de comptes à me rendre» Tu te fourvoies mon petit Peter, je crois qu'au contraire j'ai beaucoup à te rendre. Autant faut-il avoir le courage d'avouer certaines choses et de dire merci pour d'autre. Dire merci passait encore, le remercier pour ma vie n'aurait pas été une affaire fâcheuse à mon sens si seulement il n'y avait pas beaucoup perdu au passage. La fusillade me restait encore dans l'esprit comme un sujet tabou, elle était bien enfouie mon envie d'en parler, donc le remercier ne ferait qu'attiser la braise. Je haussais les épaules, me contentant de rester silencieuse quelques secondes, interloquée par ses changements d'humeur et d'avis soudain, puis finalement décidais de tout de même répondre timidement. « . Mon président de confrérie m'a chargé d'aller déposer des papiers au secrétariat du médecin. Donc ... rien d'important. » mentis-je en haussant les épaules une seconde fois, plus convaincante je l'espérais. Puis merde, qu'est-ce que ça pouvait faire ce que je faisais ici après tout, nous avions tous nos petits jardins secrets, lui le premier alors il était à ma convenance d'en avoir un aussi. Maintenant, mon jardin à moi était plutôt un parc, genre le parc de sceaux, mais quand même jardin. Puis, apparemment Peter en avait un pas mal aussi. J'en entendais de toute part depuis peu, du vrai, du faux que je tâchais de ne pas écouter car je n'aimais pas les ragots et les racontars, ceux-ci me coutant déjà beaucoup au niveau relationnel. Je préférais encore avoir vu de mes propres yeux avant de croire à l'irrationnel que l'ont me rapportait sur Peter. La seule carte en main que je possédais se résumait à un malheureux coup de fil. Je me rappelais seulement de sa voix rocailleuse, tendant dans l'éméché véritable, une voix par moment suraiguë et parfois trop grave pour être correctement entendu. Bref, l'ivrogne dans toute sa splendeur. Carte que je n'hésitais pas à jeter sur la table. Autant ne pas y aller par quatre chemin, après tout, mon hygiène de vie pointilleuse et moi n'avions rien à nous reprocher. Et comme j'étais encore en quête de vérité, ma foi, je n'avais pas hésité à me lancer dans l'espoir de recueillir une certaine explication. « Tu dois me prendre pour un pauvre type, j’imagine…» Ce n'était pas exactement ce que j'attendais. Néanmoins ses mots m'interpellèrent. Me connaissait-il aussi mal que cela ? Franchement, moi considérer quelqu'un comme un pauvre type, surtout quelqu'un que je connaissais et savais plus qu'apprécier. Définitivement pas. Pauvre type et autres appellation condescendante et grotesque ne faisait pas parti de mon vocabulaire courant. J'étais du genre à voir le bon dans chaque personne, même lorsque ceux-ci me téléphone ivre en plein après-midi. D'autant que soulignons-le, il n'avait rien dit de franchement incorrect. Partant de ça... « .Je ne suis pas le genre de personne qui juge, tu sais bien. » répondis-je en lui adressant un faible sourire, mes doigts jouant pourtant une valse nerveuse l'un avec l'autre, mes traits à peu prêt détendu prouvait ma sincérité. Non il n'était pas un pauvre type, loin de là et je serais première à le défendre si d'aventure quelqu'un s'amusait à proclamer le contraire. En attendant nous étions toujours là, plongé dans un embarras sans nom et la suite des festivité n'encouragea pas à la décontraction. Les banalités n'étaient pas mon moment de la conversation favoris, ainsi lorsqu'il répondit des même mots que les miens, à peu de choses prêt, je me contentais d'hausser les épaules nerveusement, une fois de plus. Il allait finir par croire que je m'en foutais complètement, sauf que c'était l'exact opposé. J'étais juste embarrassée de cette rencontre, alors hausser les épaules, taper doucement du pied au sol avec frénésie et laisser mes doigts jouer à la balle au prisonnier avec mes bagues relevait de la normalité. Toutefois contemplant avec anxiété sa main emmaillotée d'un bandage, je devinais aisément qu'il n'était pas là pour les même raisons que moi. Seulement à mon grand dam, je me rappelais qu'il faisait parti de la confrérie Gamma, viré des Iota racontait-on volontiers dans les couloirs de Berkeley. Non pas que je n'aimais pas les Gamma, amitié avec Andreas Benson le prouvait, seulement je savais qu'ils avaient tous parfois un comportement franchement limite. Maintenant à savoir si Peter avait un comportement limite ou bien si les Gamma avaient un comportement limite avec lui, j'espérais le savoir assez rapidement. Et je ne fus pas déçus du voyage. Rien d'important disait-il. Arrête Peter, on dirais moi. J'espérais être plus crédible que cela quand même, même si j'en doutais fortement. Mais au moins moi je ne me baladais pas drapé de compresse. Et puis, il y avait toujours ce que l'ont racontait... Non je m'en fou, j'ai décidé que je m'en foutais, je m'en fous. Je ne m'en foutrais plus s'il décidait de me dire que c'était vrai, mais pour l'heure, je ne voulais pas me faire juge d'un comportement qui m'échappait encore. « Pris une vitre » Je fronçais les sourcils. Tu te moques de moi ou bien tu ne te moques pas de moi. Sa grimace me conforta dans l'idée qu'il n'était pas tout à fait sincère, néanmoins qui étais-je pour le juger, moi qui faisais exactement la même chose. Lui tirer les vers du nez serait déplacé de ma part, ainsi décidais-je de rentrer dans le jeu. « .Une fenêtre ? Félicitation. » déclarais-je toutefois très peu convaincue. Dénuée de tout sourire, sourcils froncés, je me contentais d'examiner du regard sa main sans grande conviction, commençant à m'imaginer des scénarios à foison, tous plus invraisemblables les uns que les autres, mais jamais avec des fenêtres dans le paysage. « .Et RIP à la fenêtre, je suppose. » plaisantais-je une fois sortie de ma petite contemplation. Ce n'était pas le moment de plaisanter, mais enfin, on mettra cela sur le compte de la nervosité dont j'étais victime. Après tout lui qui aimait plaisanter, voir carrément se foutre de ma gueule, par le passé devrait apprécier. Vas y Peter, fous toi un peu de moi si cela peut t'aider en quoi que ce soit, je crois qu'aujourd'hui j'étais prête à accepter toutes les plaisanteries douteuses et les blagues à la con, du moment que cela venait de lui. Seulement je savais que les retours ne seraient pas ceux escomptés par avance, un peu naïve sur les bords, j'espérais seulement qu'il me prouve que j'avais torts, mais surtout que tous ceux qui s'amusaient à déblatérer certaines rumeurs sur sont comptes avaient torts. Patiente jolie Micah, la désillusion arrive à grande vitesse, à vouloir des réponses rapidement, tu vas les manger en plein visage sans avoir le temps d'en savourer l'amertume. « Ouais, je t’évite. Tu m’excuseras, j’ai légèrement du mal à gérer le contrecoup de la fusillade, et en plus de ça la seule personne dont j’ai réellement besoin en ce moment m’évite elle aussi. » et voilà. Je ne savais pas ce qui était le pire, son ton froid dans un premier lieux, ou bien le rire sarcastique parfaitement déplacé qu'il m'adressait par la suite. Timide, presque honteuse, je baissais les yeux un instant, déçue de la réponse mais surtout consternée par sa réaction. Ça va, ce n'était pas comme si je lui avais demandé '' alors gars, comment ça fait de tuer quelqu'un '' avec un sourire entendu et un clin d'oeil. Loin de moi cette idée, je n'étais pas une idiote. Par contre son rire à lui était idiot, déplacé. Mais enfin, mignonne comme j'étais, je me contentais d'encaisser un peu, mettant cela sur le compte de la nervosité qui nous étreignait tous deux à présent. Valait mieux que je me berce dans quelques petites illusions un instant après tout. « .Je parlais de maintenant, ne faisais pas une généralité. » marmonnais-je brièvement, mes prunelles détaillant le carrelage avec appréhension. Décidément, l'éviter me semblait être une bonne idée tout compte fait, au moins je n'aurais pas eu le droit à un rire sarcastique. Pas grave, Micah, t'as cherché t'as trouvé. « .Je ne le fais pas exprès, j'ai été très occupée ces derniers temps c'est tout. Excuse-moi si tu as cru que c'est volontaire, ce n'est pas le cas. » me justifiais-je d'une toute petite voix, mais assez audible pour qu'il ne m'entende clairement tout de même. J'avais l'impression d'être une enfant, attrapée la main dans le sac, devant se justifier clairement de son attitude. Pourtant j'avais toujours été sage, veillait à ne jamais commettre d'acte qui me placerait en mauvaise position. Je culpabilisais, alors que je n'avais fais que la moitié de ce qu'il faisait. Il m'évitait autant que je l'évitais et me l'annotait sans vergogne aucune, là où je mettais au moins les formes à le cacher. C'était tout à fait moi ça, me justifier pour qui j'étais vraiment, où est-ce que j'irais avec ça. Dieu seul le sait. En tout cas, voilà à quoi cela me servait de vouloir préserver la vérité. Un ricannement dans la poire, merci au revoir. « Maintenant que les bases sont posées… Je ne vois pas trop ce que je peux ajouter. C’est pas faute de ne pas avoir envie de te voir, mais quand la personne en face n’a pas l’air particulièrement pressée d’avoir de tes nouvelles ou quoi que ce soit, ça donne pas vraiment envie de le faire soi-même. » Oui, rajoutes-en une couche, je ne te dirais rien. Ses paroles eurent pour effet de me faire relever le visage, sec, sol direction plafond, direction entre deux. Je le regardais avec une anxiété telle qu'il n'était désormais plus difficile de constater que je ne le comprenais pas. En même temps Peter, si tu m'appelles bourré, faut pas s'étonner si après je n'ai plus envie de t'appeler. C'est donnant donnant par ici et toute gentille que j'étais, je ne dérogeais pas à la règle. Ses paroles s'apparentaient à mes yeux à un grand brouhaha sans nom, complexe, mais contradictoire. Intelligente que j'étais, je n'avais aucune peine à l'analyser, ce qui allait probablement l'énerver, mais tant pis, il semblait déjà bien parti pour faire le gamma rebelle dans les formes. « .Tu te contredis. Tu m'évites, mais tu veux que je viennes te voir. Peter, il n'est pas dans mes habitudes de courir après les gens, surtout lorsque je comprends qu'ils ne veulent pas non plus me voir. » détaillais-je d'un ton calme quoi que sérieux. Cette fois-ci moins timide et plus prompte à engager la discussion, je me permettais même de renchérir. « .Et en passant, je n'ai jamais dis que je t'évitais. Comme je l'ai dis, j'ai été beaucoup occupée moi aussi dernièrement. » Je l'évite certes, mais il n'avait pas besoin de savoir et j'allais soutenir ma position mordicus jusqu'à ce qu'il n'avale mes paroles. « .Maintenant que nous sommes-là, j'ai pour ma part toute mon après-midi. » annonçais-je en croisant les bras. J'ai toute mon après-midi et elle t'est, si tu le désire, entièrement dédiée. Lui adressant un regard neutre, toutefois marqué d'un petit air doux, mes lèvres se pincèrent par timidité. « .Donc à toi de voir. » ajoutais-je en haussant les épaules, choice is yours Spiderman. Moi en tout cas, j'étais prête à lui tenir compagnie s'il le souhaitait, non pas parce que je le lui devais bien, plutôt parce que j'en avais envie malgré son comportement étrange.
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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptyLun 16 Avr - 22:56

when you love someone but it goes to waste, could it be worse ?
Certains naissent chanceux, et puis il y en a d’autres, comme moi, pour qui la vie n’est qu’une succession de malchance. Ca va, pour le coup j’étais relativement servi, entre une enfance passée de foyer en foyer, un père adoptif mort dans les attentats du World Trade Center, et moi qui me retrouvais à tuer quelqu’un par accident, on pouvait dire que le destin ou dieu, ou appelez-ça comme vous voudrez, avait une légère tendance à s’acharner sur moi. Inutile de préciser que les trois quarts des gens ne comprenaient pas mon état d’esprit à tendance autodestructrice. ‘Bah Peter, qu’est-ce qui t’arrives, pourquoi ça va pas, pourtant t’es encore en vie !’ et on réduisait la fusillade à un système manichéen où tuer les méchants, c’est bien, c’est bon, c’est ce qu’il faut faire. Pouvais-je les blâmer de ne pas comprendre que c’était un peu plus que ça et que méchant ou non, ôter la vie d’un être humain était quelque chose que l’on payait le prix fort ? Non, bien sûr que non, comment leur demander de comprendre ça alors qu’ils ne l’avaient pas vécu. Même Micah n’aurait pas pu comprendre mon mal-être, pas parce qu’elle n’était pas intelligente – dieu seul savait combien elle était intelligente, une vraie Hermione Granger en puissance - mais parce que c’était un truc qu’on comprenait seulement lorsqu’on le vivait. C’est pareil que de perdre quelqu’un dont on est très proche, les gens te disent qu’ils sont navrés et qu’ils compatissent et qu’ils comprennent ce que t’es en train de vivre. Foutaises. Enfin, la plupart semblaient n’avoir pas trop de mal à se remettre de ce cauchemar, même si j’étais certain que tout n’était qu’apparences. Des apparences auxquelles Micah semblait très bien se prêter, d’ailleurs. Rien ne laissait penser qu’elle ait pu être affectée outre mesure par les incidents du quatorze février, même si quelque chose me disait que pour une rare fois, elle parvenait à jouer la comédie dignement, pas comme son excuse bidon qu’elle venait de me sortir, avec l’espoir que je gobe quelque chose d’aussi peu crédible. C’est ça, t’as raison Micah, prends-moi pour un con, apparemment c’est devenu le grand jeu de tout le monde, pourquoi tu t’en priverais toi aussi. « . Mon président de confrérie m'a chargé d'aller déposer des papiers au secrétariat du médecin. Donc ... rien d'important. » Tu m’en diras tant… Il était marqué sur son visage que ça avait l’air d’être un peu plus important que des papiers à déposer. D’autant plus qu’elle n’avait pas une position chez les Alphas qui le justifiait, du moins pas à ma connaissance. Enfin, mes connaissances sur Micah semblaient s’amenuiser au fil du temps, et je finissais par ne plus vraiment la comprendre, ni même chercher à le faire. Si d’ordinaire le fait qu’elle soit atypique me plaisait et la rendait différente et spéciale à mes yeux, à présent c’était le contraire, j’aurais bien voulu qu’elle soit comme les autres. Ou du moins pas si… particulière. D’ordinaire une fille c’était assez facile à déchiffrer non ? Apparemment pas. Je plissai les yeux, comme si ça pouvait m’aider à discerner le vrai du faux et découvrir la vérité rien qu’en me fiant à ses traits. Peine perdue, si je savais qu’elle mentait, la véritable raison de sa présence m’échappait toujours, raison pour laquelle je décidai de laisser tomber. Après tout, si elle avait voulu me le dire, elle l’aurait fait, preuve qu’avec tout ce temps je ne semblais pas avoir acquis assez sa confiance pour qu’elle puisse s’ouvrir à moi, ce que je ne manquais pas de signaler. L’époque où je laissais faire sans rien dire était révolue et j’espérais bien qu’elle en prenne conscience. « Le jour où tu auras décidé que je mérite suffisamment ta confiance pour que tu ne me mentes pas ouvertement, tu me feras signe. » rétorquai-je, d’un ton amer, trahissant ma déception. J’essayai de faire des efforts pour ne pas me montrer trop dur avec elle, mais apparemment c’était un peu plus compliqué que ce que je ne pensais. Je poussai un soupir, décidé à mettre un terme à cette conversation, ou au moins à ce sujet de conversation avant que l’on ne s’embarque sur des pentes glissantes qui à l’évidence n’amèneraient rien de bon. « Bref, sujet clos, tu ne veux pas en parler, c’est ton choix. » Je pensais juste que tu avais un peu plus d’affection pour moi, voulus-je ajouter, avant de m’abstenir. Stop, le coup de l’amoureux transi et blessé dans son égo ne fonctionnerait pas avec elle et je le savais très bien, il ne me servait à rien de continuer comme ça. Et puis, au moins, elle admettait volontiers qu’elle ne me considérait pas comme un pauvre type, pouvais-je vraiment demander plus que ça ? « .Je ne suis pas le genre de personne qui juge, tu sais bien. » J’acquiesçai lentement. Non, effectivement ce n’était pas son genre et c’était l’une de ses innombrables qualités. Mais enfin, même sans être du genre judgy, on se faisait forcément une opinion de ce que l’on entendait pas vrai ? En tout cas moi je fonctionnais comme ça, de là à en faire une vérité générale… J’étais certain que les échos à mon sujet étaient parvenus à ses oreilles, qu’elle y ait ou non prêté attention. Et à défaut, je lui en offrais la preuve sur un plateau, au lieu de m’efforcer de lui démontrer le contraire. « C’est vrai. Mais ça ne veut pas dire que ton opinion de moi n’a pas changé depuis… la fusillade ». Je mettais enfin des mots sur les pensées. Depuis le début – soit à peine 3 minutes – aucun de nous n’avait osé prononcer le mot qui fâchait, comme pour éviter de se rappeler ce souvenir douloureux qui était pourtant le cause de notre éloignement. « C’est bien là tout le problème n’est-ce pas » ajoutai-je. Question rhétorique, quand bien même elle le nierait, nous saurions tous les deux que c’était ici que se trouvait le fond des problèmes et à quoi bon tourner autour du pot trois cent ans avec des banalités affligeantes quand on pouvait tout aussi bien foncer dans le tas directement. Et puis, après tout, c’était bien sa spécialité, à Micah, de mettre les pieds dans le plat. Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à épiloguer sur d’autres banalités. Apparemment mon bandage à la main était son nouvel alibi pour ne pas avoir à ressasser de mauvais souvenirs. Soit, si c’était ce qu’elle désirait, nous aurions tout le temps de revenir sur le quatorze février plus tard, si plus tard il y avait. « .Une fenêtre ? Félicitation. » Pas besoin d’être savant pour percevoir le sarcasme pointant dans son ton. Excuse-moi, mais une fenêtre c’était à peu près aussi crédible comme mensonge que ton excuse de devoir déposer des papiers. Si elle ne voulait pas me dire la vérité, il n’y avait aucune raison que je ne fasse pas de même alors elle devrait se contenter de cette excuse qui avait au moins le mérite d’être justifiée par mon bandage. Pas crédible, certes, mais il aurait été difficile de prouver le contraire. « Faut croire que je suis maladroit. » Amusant lorsqu’on savait que la maladroite du duo n’était certainement pas moi – mes pieds se rappelaient encore de la chute de ses livres, des mois auparavant. « .Et RIP à la fenêtre, je suppose. » Mais oui c’est ça, rajoutes-en une couche Micah, je sais que tu n’en crois pas un mot et bah devine quoi ? On est tous les deux de mauvais menteurs, t’es pas franchement mieux. Elle avait tenté une petite plaisanterie, mais l’atmosphère restait toujours aussi tendue. Exit l’humour, apparemment ça n’était pas un moyen très efficace de masquer la tension tellement flagrante qu’on aurait pu la couper au couteau. « En effet , elle n’a que moyennement apprécié, du coup elle s’est vengée » fis-je avec un mince sourire en lui montrant ma main où le bandage commençait à rougir. La blessure devait être un peu moins superficielle que ce que l’infirmière imaginait. Enfin, ce n’était pas ma première blessure de guerre et ça ne serait probablement pas la dernière, après tout, sans elles, je n’aurais peut-être même jamais rencontré Micah et même si l’on ne pouvait pas dire que notre relation était au beau fixe en ce moment, je n’oubliais pas comment elle avait pu être auparavant. La discussion reprit un tournant plus sérieux et déjà, je commençai à l’accabler de reproches. Je n’avais pas pu m’en empêcher, c’était comme qui dirait sorti tout seul, accumulation de plusieurs semaines d’amertume contenue que je ne pouvais plus garder. Sans compter que l’hypocrisie ne faisait pas partie de mes nombreux défauts et puisqu’elle amenait le sujet sur le tapis, il aurait été mal vu que je ne lui dise pas ma façon de penser, si dure soit elle. « .Je parlais de maintenant, ne faisais pas une généralité. » Ah. Je devais avoir l’air d’un idiot maintenant, well done Peter. Son regard semblait se poser partout sauf sur moi. « Je pensais qu’avec un peu de chance tu ne me verrais pas, mais j’imagine que mesurer plus d’un mètre quatre-vingt dix ne doit pas aider à passer inaperçu » avouai-je, non sans honte. Honte de l’avoir espéré, et surtout honte d’avoir voulu l’éviter alors qu’au final, j’avais besoin d’elle plus que de n’importe qui d’autre. Je ne pouvais pas la blâmer de tous les maux si moi-même je ne cherchais pas à reprendre contact avec elle. « Excuse-moi, c’est juste que… c’est pas facile pour moi en ce moment » admis-je piteusement. Chassez le naturel il revient au galop, il fallait croire que j’avais encore du mal à lui en vouloir très longtemps sans me sentir moi-même coupable. L’effet Micah, j’imagine. « .Je ne le fais pas exprès, j'ai été très occupée ces derniers temps c'est tout. Excuse-moi si tu as cru que c'est volontaire, ce n'est pas le cas. » Oh et puis non, maintenant je regrettais de m’être excusé alors qu’elle venait à nouveau de me mentir ouvertement. C’est vrai que ça prend énormément de temps d’appeler quelqu’un, ou de lui rendre visite quelques minutes, ou même de prendre de ses nouvelles par message. C’était le genre d’excuses bidons que je ne supportais pas. On avait toujours le temps si on le voulait. Si elle ne l’avait pas fait, ce n’était pas par manque de temps, mais par manque d’envie et elle ne s’en tirerait pas aussi facilement. Si j’étais prêt à passer sur la raison de sa présence ici, je n’avais toutefois pas envie qu’elle me prenne pour un idiot à m’abreuver de foutaises. « Arrête, on sait très bien que c’est un mensonge, un de plus. Au moins moi j’ai le courage d’admettre que c’était volontaire, j’aurais préféré que tu sois honnête toi aussi plutôt que de me sortir des salades. Si au moins tu mentais convenablement, mais même pas. C’est pathétique. » crachai-je. Je pouvais sentir qu’elle était décontenancée par mon ton froid si inhabituel. Comme quoi, il fallait se méfier de l’eau qui dort, il m’arrivait aussi de perdre mon sang-froid, surtout lorsque j’étais blessé, comme maintenant. « .Tu te contredis. Tu m'évites, mais tu veux que je viennes te voir. Peter, il n'est pas dans mes habitudes de courir après les gens, surtout lorsque je comprends qu'ils ne veulent pas non plus me voir. » Je poussai un soupir agacé. Oh Micah, c’est vraiment pas le moment de me sortir ta science, pas dans une discussion de ce genre, t’auras plein d’autres occasion de faire ta miss je sais tout mais là c’est vraiment pas le moment d’argumenter sur mon état d’esprit. « C’est toi qui a commencé » rétorquai-je, faisant preuve d’une immaturité assez surprenante. Du genre c’est celui qui dit qui y est, si tu commences je joue le même jeu que toi. Excepté que mon ton ne trahissait aucun humour, aucune plaisanterie, et que mon regard était glacial, mes prunelles marrons indéchiffrables. « Tu veux que je te dise quoi, au juste ? J’avais pas envie de te voir, et que tu te comportes différemment de d’habitude avec moi et c’est exactement ce que t’es en train de faire et c’est précisément pour ça que je regrette d’être tombé sur toi dans le couloir, c’est bon t’es satisfaite ?! » Je n’étais pas loin de crier, seul le fait qu’il puisse y avoir quelqu’un d’autre dans un couloir adjacent m’empêcha de le faire. Je n’avais pas envie de partager mes états d’âme avec qui que ce soit n’étant pas mêlé à cette histoire, c'est-à-dire qui que ce soit qui ne soit pas Micah. « .Et en passant, je n'ai jamais dis que je t'évitais. Comme je l'ai dis, j'ai été beaucoup occupée moi aussi dernièrement. » Je poussai un nouveau soupir d’exaspération. « Oh mais arrête avec ces conneries, t’étais pas trop occupée pour voir d’autres gens j’imagine ! » répliquai-je, piqué au vif. Je lui montrai un nouvel aspect de ma personnalité & quelque chose me disait qu’elle n’allait pas apprécier de voir le Peter si calme d’ordinaire se transformer en quelque de froid et cruel. Mais c’était sa faute. Elle l’avait cherché et je n’en ressentais d’ailleurs aucune culpabilité, contrairement à ce que je craignais. Au contraire, j’étais même presque satisfait, j’avais envie de la blesser, par égoïsme, pour qu’elle le soit autant que moi, histoire de ne pas être le seul dans une mauvaise passe. Mais plutôt mourir plutôt que de l’admettre. « .Maintenant que nous sommes-là, j'ai pour ma part toute mon après-midi. (…) Donc à toi de voir.» Je me mis à rire, de ces rires sans chaleur, sardoniques, moqueurs, méchants. « Ah ouais, t’as du temps pour moi maintenant, t’es pas trop occupée à aller déposer des dossiers pour ton président de confrérie ? Quel veinard je fais, mademoiselle Withmore-Sinclair daigne m’accorder de précieuses minutes. T’as pas l’impression que c’est un peu tard ? Du temps, c’était avant qu’il fallait m’en accorder, maintenant ça ne me sert plus à rien. » Une partie de moi avait envie de crier que ce n’était pas vrai, que je mentais, que j’étais prêt à accepter n’importe quelle possibilité de passer du temps avec elle, qu’elle le fasse par obligation ou non, mais cette partie-là se faisait taire par ma fierté, une fierté qui, si elle se faisait souvent rare et petite, prenait de plus en plus d’ampleur à mesure que je crachais mon venin et ma rancœur.
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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptyDim 22 Avr - 23:58

❝.It can be possible that rain can fall only when it's over our heads.❞
Ce qu'il était parfois compliqué de se défiler. Pourtant maitresse dans l'art de passer inaperçus, je me retrouvais à entretenir une conversation d'ors et déjà usante en compagne de quelqu'un dont j'espérais secrètement éluder la compagnie. Cela devait avoir un rapport avec le karma, ce genre de choses auxquelles je n'accordais qu'une croyance moindre si ce n'est nulle. Mais pour le coup, je voulais bien y croire, au karma. Éviter les gens en toute connaissance de cause dans le simple but de te protéger, c'est mal Micah, tu l'apprendras à tes dépends. Mais enfin qui pouvait m'en blâmer, la dernière fois que nous nous étions retrouvé l'un en présence de l'autre, nous étions tous deux pris dans le vif, dévoués corps et âmes à la seule envie de survivre à un rallye mortel. Maintenant que le calme était revenu, je devinais aisément que cette rencontre au combien fortuite n'allait pas jouer en ma faveur et qu'il allait encore falloir que je ne me batte pour justifier mon comportement. Allons, cela n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude après tout, dernièrement tous le monde trouvait le moyen de me reprocher mon comportement. Trop gentille, trop méchante, trop passive, trop impliqué. Trop ceci, pas assez cela. Et c'est sans peine que je devinais le sujet qu'allait me traiter Peter en une panoplie d'argument justifié et préparé, mon absence. Que l'oral de passage débute The sun is shining everyday, but it's far away :: Certains n'avaient pas conscience de leur chance, se plaisaient à se proclamer grand martyr de notre monde et se servaient de leurs malheurs afin d'excuser leurs comportements indécent. En attendant bon nombre d'entre nous étaient en vie depuis la fusillade et marchait sur leur deux jambes, reprenaient une existence somme toute normale, mais bien sur, il y en a à qui cela ne suffisait pas. Non tiens, Micah n'a pas le droit d'être au pôle médicale en pleine journée sans avoir d'excuse valable. Micah doit justifier ses gestes dès lors qu'ils sont passé sous le regard intransigeant d'un Peter qui m'abordait d'un ton acerbe loin de lui correspondre. Hé bien Hé bien, la fusillade aurait-elle emportée la gentillesse innée de notre Parker-Kennedy en même temps que bon nombre de vies ? Sa réflexion me piqua au vif, s'il avait perdu sa bienséance, il apprendrait que par la même, j'avais perdu au passage une once de patience qui m'était auparavant précieuse. « .Quoi, tu veux un certificat médicale pour prouver ma bonne foi ?  » lâchais-je dans le vif, mes prunelles valsant brièvement avec arrogance vers le plafond. Ca aussi ce n'était pas mon genre, ce type de réaction, néanmoins gentille une fois, deux fois, d'accord. Gentille, mais pas stupide. Mais gentille tout de même. Poussant un soupir, mes doigts vinrent se perdre nerveusement dans ma chevelure ambrée. Définitivement, je n'étais pas du genre méchante, peut-être un peu vive pour le coup soit, rien de bien méchant. Rien de bien méchant excepté sauf que le vis-à-vis pouvait me sauter à la gorge dès la première parole, car question bonne répartie, j'étais loin d'être ignorante quant à la sienne. Il savait toujours répondre et toujours très spontanément par-dessus le marché. Mais hé, moi aussi figure toi. Ainsi dans ma grande bonté, décidais-je de renchérir plus posément, sachant pertinemment que ce genre de réflexion lancée sur un ton désobligeant qui ne m'appartenait guère ne mènerait à rien si ce n'est à la guerre. Une guerre que je ne voulais pas mener, pacifiste dans l'âme. « . Écoute Peter, tu me crois c'est bien, tu ne me crois pas tant pis. Ce n'est pas une question de confiance, je n'ai seulement rien à te dire de plus. A prendre ou à laisser. » A prendre ou à laisser, voilà une phrase qui me rappela sur le moment vaguement quelque chose. Je me rappelais la lui avoir dis lors de notre nuit ensanglantée et devinais que ce n'était peut-être pas les bons mots à placer dans ce genre de conversation, ni dans ce genre de contexte. Mais enfin, ce qui était dit l'était, cela ne lui était plus inconnu que je ne savais pas prendre de pincettes et des mots restaient des mots. Au moins il avait compris, moi en tout cas je n'avais plus aucun mensonge à lui resservir après celui-ci. J'étais peut-être mauvaise menteuse à ses yeux, mais j'étais assez bornée et n'admettrais rien. Admettre quoi de toute façon, que j'avais une leucémie et que j'étais venue quémander ma date de péremption ? Mais oui bien sûr, à quelqu'un qui me parle comme si j'étais une paria ou que sais-je, hell to the no. Si j'avais pensé à lui dire par le passé, même encore maintenant car au fond, il méritait bien quelques explications, notre conversation actuelle me repoussait dans mes retranchements et la question de savoir si un jour où non j'allais lui dire pour ma maladie repassa du stade '' oui je vais lui dire '' à un '' peut-être, j'hésite ''. Mon opinion sur lui n'avait, depuis la fusillade pas changé, jusqu'à il y a environ trois petites minutes. Si je ne m'étais pas laissée absorbée par les rumeurs et les colportages, j'avouais à présent volontiers être décontenancée par son attitude mi-revêche et le ton qu'il employait. Toutefois, il m'en fallait largement plus que ça pour me laisser avoir. Micah est intelligente, Micah veut des faits, les thèses elle s'en fiche, elle veut des preuves. « .Il n'a pas changé. » affirmais-je sereinement, toutefois dans un tac au tac vif. Le mot fusillade faisait parti depuis lors du vocabulaire à bannir en ma présence. C'était idiot, comme on dit '' il faut savoir affronter ses peurs '', mais moi j'étais le genre à fuir dès que j'en avais l'occasion, me faufiler entre les mailles du filet pour éviter les instants fâcheux. L'inconvénient d'être trop intelligente, on croit pouvoir deviner le futur, donc présager que cela n'aura rien de bon et donc envisager la fuite comme le moyen idéal de se préserver. J'étais du genre lâche, tous le monde le savait, même si j'avais un courage que personne ne pouvait soupçonner. C'est comme pour le sarcasme, personne ne pense un seul instant que j'en possède, pourtant c'est là. D'ordinaire je sortais le ton sarcastique seulement lorsque je me retrouvais en classe et que quelqu'un offrait une réponse fausse. En véritable Hermione Granger de ma génération, je me contentais de sourire de toute mes dents et de donner ensuite la bonne réponse armée d'un timbre persifleur. Nous n'étions pas en classe maintenant, néanmoins je me sentis obligée de doucement ricaner à sa pitoyable excuse. Une fenêtre, mais bien sûr. Dans cinq minute il aurait engagé une bagarre avec Capitaine Kirk et aurait sorti son sabre laser, son fouet et son compas qui n'indique pas le nord. Ahah, tabouche à la place de sortir des conneries plus grandes que ton mètre quatre-vingt dix garçon. Quoi que moi et mes réflexions fidèles aux box offices, je ne valais guère mieux. Ainsi en guise de réponse, je me contentais de hausser les épaules, serrant les bras sur ma poitrine. « .Faut croire. » Faut croire, t'es tellement maladroit que t'as tué quelqu'un en voulant le désarmer. Pardon. Pensée à la con du jour, banjour. Détournant mes prunelles, éprise du simple panorama qu'offrait mes chaussures dessinant des cercles au sol, je lui prêtais toutefois une oreille attentive tandis qu'il se laissait aller à une plaisanterie. Un sourire amusé dessina mes traits, je pouffais même presque de rire sur l'instant, rien de bien extraordinaire en soit, mais quelque chose de très bien compte tenu des circonstances. Un sourire timidement échappé et me revoilà à frôler l'appréhension du bout des doigts. Décidément, me faire vivre l'ascenseur émotionnel, grande mode au sein de cette université. A savoir comment celui-ci allait s'achever, qui peut prédire. Certainement pas moi, vu le mal fou que j'avais à le cerner. Son manque de douceur m'aurais presque brutalisé pour le coup. Voilà qu'il se laissait aller à un registre plus grisant et pas dans un bon sens. Je contemplais son manque de tact, un sourcil froncé, préférant néanmoins ne pas répondre et nous préserver d'une bataille que je n'avais pas envie de mener, certainement pas contre lui. Haussant les épaules, mon visage faisait des aller-retour de droite à gauche, décontenancée par son attitude. Je pensais que tu ne me verrais pas, m-a-t-il dit serein. Crétin, tu pensais quoi, que j'étais borgne, voir aveugle pour louper ton cou de girafe dans une boite en carton. Levant les yeux au ciel à cette seule pensée, je fus toutefois interpellée par ses décharges. « .Ce n'est pas grave, je compatis. » marmonnais-je alors brièvement. Je compatis, non pas je comprends. Comprendre c'était trop pour moi, je n'avais tué personne donc je n'avais pas la prétention de comprendre ce qu'il vivait, mais je pouvais compatir pour sur. Compatir c'était bien, comprendre était une autre chose. Bien sûr je comprenais qu'il vivait mal sa situation, évidemment, néanmoins si je partais dans l'étymologie des mots que j'employais, je n'allais jamais voir le bout du tunnel. Néanmoins ma compassion était mise à rude épreuve suite à son discours présent. Seigneur, Spiderman se sentait pousser des ailes ou bien je rêvais. Interloquée par son discours sur l'honnêteté, j'en passe et des meilleurs, je le laissais débiter son discours, me contentant de regarder sa bouche parler et parler jusqu'à ce qu'il ne se stop. Bah tiens, crétin. Tu peux parler d'honnêteté là où le seul moment que t'as trouvé pour dire que t'étais amoureux de moi, c'était à l'article de la mort. Moi je suis courageux, moi je suis honnête, mais toi t'as surtout le moi facile mon pote. Un instant silencieuse, je me contentais de le regarder, affichant un air surpris tendant vers le déconfit lorsque je décidais de répondre à mon tour. « .Pathétique, carrément. Mais oui Peter, tu es le parfait et moi l'imparfaite. Je mens, mal à l'évidence, je suis malhonnête et par-dessus le marché, je suis pathétique. Écoute, c'est bien, penses donc cela.  » déclarais-je toujours aussi calme. Faut dire, j'avais de l'exercice, ces temps-ci tous le monde m'énervait, alors n'étant pas le premier, je fis preuve de calme. D'autant qu'il pouvait penser ce qu'il voulait, je n'avais aucune bonne parole à prêcher, aucune justification à donner. Je mentais certes, mais je le faisais pour le bien de tous et qu'à cela ne tienne, je n'allais pas faire demi tour et m'excuser platement pour des mensonges qui n'étaient pas aussi mauvais que cela au final, surtout pas à quelqu'un qui me parlait comme si j'étais la dernière des idiotes. Tenir tête, ça, je préférais. Pathétique, je t'en foutrais moi. Cela me blessait qu'il me parle, mais surtout qu'il ne me perçoive de cette façon, mais grand bien lui en fasse, je n'avais rien fait de mal et n'allait pas en démordre. Niveau attitude de gamin, nous étions tous deux deux grands équivalent. C'est toi qu'à commencé, nianiania. Sur le coup, j'eus envie de répondre '' nan c'est toi ''. Mais niveau caca prout prout, ok ça va, on va arrêter le tir. Le laissant débiter son plaidoyer, je me contentais de grogner la tête baissée. « .Mon comportement est différent ? Venant de toi c'est le comble. Mais oui satisfaite, je prends toujours ce qu'on me donne, tu sais, Micah est gentille et pas très difficile. » Hé oui, gentille mais pas stupide, Micah sait aussi – à la surprise générale – ouvrir sa bouche lorsque la conversation ne lui convient pas. Me critiquer sur mon comportement à moi, venant de lui, s'en était presque risible. Voilà, maintenant je voulais bien croire aux gossips le concernant. Le gars qui se fait virer à coup de pied au cul de chez les Iotas pour son mauvais comportement, bah tiens, pas surprenant. Quoi que j'étais convaincue d'être encore à mille kilomètre de la vérité, après tout, nous ne parlions que depuis 5 – 6 minutes grand maximum, qu'est-ce que cela allait donner dans vingt minutes, je me le demandais bien. « .Tu veux quoi ? Que je m'excuse pour avoir passé deux semaines à l'hôpital et deux autres consignés dans mon appart' à dormir toute la journée ? Puis à rattraper un mois de cours loupés depuis ? . » finissais-je par cracher à mon tour d'un ton exacerbé. Tiens, en voilà une de vérité, tu la voulais, la voilà. Et seigneur s'il osait quelconque commentaire, quelconque remise en cause de mes propos, proclamer cela comme un mensonge, qu'il aille au diable. Dans tous les cas je n'irais pas plus loin dans mes justifications, c'est ça ou rien. A prendre ou à laisser, une fois de plus. « .Comme je l'ai dis, très occupée. Mais je n'aime pas être blâmée, alors je ne dis rien, je dis seulement que je suis occupée, mais apparemment ce n'est pas assez pour toi. » renchérissais-je cette fois d'un ton plus calme, plus sérieux, mes prunelles ne lui accordant pour autant aucun crédit. Dévisageant le carrelage comme pour me soustraire à la conversation, je m'étais même laisser allée à une proposition spontanée sur le fond. Comme quoi il fallait qu'il prenne toutes mes paroles et qu'il les retourne contre moi pour se sentir mieux. Blessée, je me contentais de pousser un soupir, prise d'une atroce envie de lui écraser le pied d'un coup d'un seul, souvenir souvenir, et de filer comme je savais si bien le faire. A quoi bon, j'étais trop compatissante à son égard, même si ses mots me blessaient, je n'arrivais pas à me dépêtrer de mes souvenirs du quatorze, de ce qu'il avait fait pour moi, alors je me condamnais à accepter ses paroles, un point c'est tout. « .Je suis désolée Peter, je le suis vraiment, pour tout. Je sais que je n'ai pas été là, c'est de ma faute. Mais j'essaye seulement d'aller de l'avant depuis ce quatorze février et ce n'est pas sans difficulté. Moi aussi je l'ai vécut et même si c'est largement moins difficile pour moi que pour toi, je le conçois parfaitement, moi aussi il faut que je compose avec mes souvenirs. Alors maintenant si tu voulais bien regarder devant toi plutôt que de regarder en arrière et te figer sur cette putain de nuit, je pense, conseil d'ami, que c'est le mieux que tu puisses faire pour t'en sortir . » Discours d'une parfaite égoïste, je m'en rendais bien compte, toutefois partant du principe que je ne pouvais pas être là pour les autres si moi aussi cela n'allait pas, autant jouer la carte de la franchise, puisqu'il ne voulait que cela. Puis bon, ce n'était pas comme si j'étais égoïste, égocentrique et compagnie de nature, loin de là. J'étais même tous le contraire et j'étais convaincue qu'il le savait très bien, même si je devinais de là qu'il allait me retourner mes mots dans une grande baffe dans la gueule. « .J'ai pas la prétention de savoir ce qu'il y a de mieux pour toi au passage, avant que tu ne me sautes à la gorge avec '' qu'est-ce t'en sais que c'est le mieux que je puisse faire, t'as jamais été là ''. Je te donne juste mon avis. Il était une fois, nous étions amis, il me semble. » renchérissais-je, calme, avant qu'il ne me saute dessus avec mes précédentes suppliques et qu'il ne me retourne tout en plein visage. Même si je savais que quoi que je dise, cela allait être le cas.
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MessageSujet: Re: lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter lend me your hand and we'll conquer them all → micah&peter EmptySam 28 Avr - 20:00

picking up the pieces from your past, but there's nothing more to gather.
« .Quoi, tu veux un certificat médicale pour prouver ma bonne foi ? »Je levai les yeux au ciel, signe de mon intense exaspération. Bien sûr que non, après tout, et je le lui avais dit, elle n’avait pas de comptes à rendre. Elle avait autant le droit que moi de se trouver ici, pour le motif de son choix, mais qu’elle me monte effrontément en me regardant droit dans les yeux me décevait, il fut un temps pas si lointain où j’osais espérer qu’elle n’aurait pas fait de même. Ce mensonge innocent reflétait parfaitement notre situation actuelle, compliquée, distante, sans aucune comparaison avec ce que l’on avait pu partager avant. Je prenais pleinement conscience à ce moment précis que la situation serait difficilement récupérable, probablement qu’il serait impossible de retrouver ce que l’on avait auparavant et même si je m’en défendais, ou plutôt que je m’en défendrais si jamais la question venait à être soulevée, cela ne me plaisait pas. Certes, tenir le rôle du grand ami, amoureux d’elle au passage, n’était pas le rôle le plus désirable qu’il soit, mais tenir celui de l’ancien ami, confident dans une époque bien révolue, ne l’était pas plus. Ce qui ne m’empêchait pas de vouloir m’y enfoncer, encore un peu plus, avec cette attitude agressive qui me ressemblait si peu. « Bien sûr que non. Mais tu ne sais pas mentir. Bref, je te l’ai dit, sujet clos, tu ne veux pas en parler, c’est toi que ça regarde. » Même la perspective qu’elle puisse me cacher quelque chose de grave n’était pas là ma principale inquiétude, après tout si elle venait à avoir un problème de santé un jour, je supposais qu’elle se confierait naturellement à moi, encore qu’après cet échange assez révélateur, je finissais par me le demander. Non, elle ne m’en parlerait probablement. Quelle ironie, lorsqu’on savait que sans ma présence à ses côtés durant la fusillade elle ne serait probablement plus là pour me le dire. Le monde à l’envers, ne pouvais-je m’empêcher de penser. Mais à sa guise, si elle préférait choisir le mensonge, libre à elle, je n’étais rien de plus qu’un… que je ne sais quoi, à présent. Rien à voir avec son grand copain Peter, l’un de ses rares amis d’ailleurs. Qu’elle s’enfonce seule dans sa solitude, rien à faire. Not my problem anymore. « . Écoute Peter, tu me crois c'est bien, tu ne me crois pas tant pis. Ce n'est pas une question de confiance, je n'ai seulement rien à te dire de plus. A prendre ou à laisser. » Mon regard furibond se posa sur elle. De quel droit se permettait-elle de me ressortir cette vulgaire phrase qui ressemblait à un véritable ultimatum. Ouais, bah ma fille si la dernière fois que tu me l’as sorti j’avais choisi de laisser, encore une fois tu ne serais pas là pour en témoigner. Une remarque acide frôla mes lèvres avant que je ne la retienne. A quoi bon de toute façon, elle semblait confinée dans ses retranchements, ses mensonges et son mutisme quant à une réponse véritable. Cela n’en valait pas la peine. « A prendre ou à laisser, hein. Ouais, il me semble avoir déjà entendu ça quelque part ». A son regard, je devinais aisément qu’elle aussi s’en rappelait parfaitement. En même temps, je savais que personnellement je n’avais oublié aucun détail, même infime, de cette soirée, et pour cause, j’en revivais le film chaque soir dans mes cauchemars, avec ses variantes. Héros, tueur, victime, bourreau, chaque nuit une version différente, selon l’humeur du jour. On se dit que ça ira mieux le soir d’après, et puis finalement, ça ne va jamais vraiment mieux. Alors non, clairement, je n’oubliais pas chaque parole sortie de sa bouche cette soirée-là, encore moins le à prendre ou à laisser. A deux, ou rien. Puis tout seul, ou rien. Puis tout seul tout court, sans alternative. A prendre ou à laisser, oui, comme si j’avais eu le choix. Cette expression était depuis reléguée parmi celles que je n’emploierais plus jamais, trop connotée. « .Il n'a pas changé. » Tu parles. A d’autres Micah. Il n’y avait qu’à voir la façon dont elle me regardait, remplie de scepticisme à mon égard. Encore une fois la preuve qu’elle aurait grand besoin d’apprendre à mentir correctement, parce que je le savais, je le sentais, elle ne me considérait plus de la même manière. En même temps, quand le même soir tu apprends qu’un de tes amis est amoureux de toi et qu’en plus il te sauve la vie après, ça ne doit pas vraiment aider. Et encore, s’il n’y avait que ça, peut-être qu’elle m’aurait revue à la hausse. Peter le gentil qui la protège de tous les méchants, véritable superhéros faisant honneur à son nom. Mais non, il y avait aussi l’après. Peter, viré des Iotas, Peter, ivre au téléphone, Peter, parti chez les Gammas. Et Peter juste sous ses yeux, un bandage à la main qui ne faisait que confirmer ce que les rumeurs disaient. On était loin de la figure de gloire. « Si tu le dis. » Réponse évasive qui ne m’engageait pas trop, aucune envie d’avoir de nouveau le droit à son refrain à prendre ou à laisser, tu me crois ou tu me crois pas rien à foutre. Réponse évasive, mais qui avait quand même un sens bien défini. Tu le dis peut-être mais encore une fois je n’en crois rien. Elle comprendrait le message, et si elle était suffisamment intelligente elle n’irait pas plus loin. Ca allait devenir notre nouveau jeu, ne pas rentrer dans le vif d’un problème, se contenter d’une réponse vague et continuer à s’ignorer royalement le reste du temps. Pas tout à fait la vision idéale d’un bal d’après Saint-Valentin. Dans la logique des choses, sans fusillade, nous aurions avec un peu de chance été ensemble. Peut-être qu’on le serait même encore maintenant. Ou alors elle m’en voudrait d’avoir des sentiments pour elle et m’aurait fait comprendre que je n’étais que son ami, à prendre ou à laisser, once again. Mais avec des si, on mettrait Paris en bouteille, alors je devrais faire avec le moment présent. Son ‘faut croire’ faisait écho à mon si tu le dis, et je souris intérieurement, sans aucun amusement toutefois. Faut croire qu’elle ne me croit pas, que je ne la crois pas, qu’elle le sait, que je le sais, qu’on est pathétiques, bref que rien ne va. Retour à mon mal-être en bien et à ma piètre tentative de fuite dans un couloir où l’on peinait à pouvoir passer à deux. Stupide idée que de vouloir me cacher, mais que voulez-vous, cela faisait peut-être de moi le pire des lâches mais j’avais réellement espéré l’espace de quelques secondes ne pas avoir à faire ça, autant pour elle que pour moi. Je sentais le point de non retour arriver, qu’on se l’avoue ou non, et j’aurais aimé ne pas avoir besoin d’aller jusque là. « .Ce n'est pas grave, je compatis. » Que c’est utile de compatir pour moi. J’ai l’impression que beaucoup de gens compatissent à mes malheurs. Mais oui, je compatis Peter, tu sais moi aussi j’étais à la fusillade. Mon pauvre, j’imagine que ça doit être difficile ce que t’as vécu, j’en passe et des meilleures .Toutes ces remarques tendaient à me faire perdre mon sang-froid, et pourtant dieu seul sait si j’en avais. Beaucoup, beaucoup de sang-froid même. Mais à présent j’avais surtout la furieuse envie de coller mon poing en pleine figure des gens qui compatissaient. La seule qui faisait exception à la règle se trouvait juste en face de moi, l’une des rares pour lesquelles j’avais encore assez de considération pour ne pas laisser exploser ma colère. Pas de cette façon là en tout cas. Autant ne pas lui faciliter la tâche de me rayer de sa vie, si possible, et ne pas lui donner une raison sur un plateau en argent d’avoir son regard sur moi changé une bonne fois pour toutes, puisqu’elle prétendait que ce n’était pas le cas. Et puis elle entre toutes pouvait avoir une vague idée de mon état actuel, témoin privilégiée de la scène qui causait depuis mon tourment, elle était bien placée pour attester de l’ampleur du drame. Pour preuve, elle avait été la première à partir le plus loin possible, restait à savoir si c’était du tueur ou de moi. Quoiqu’à présent, la différence entre les deux était mince, sinon inexistante. Son calme apparent sembla être mis à rude épreuve par mes propos, et même malgré cela, sa voix ne monta pas dans les aigus, aucun signe de sa colère tandis qu’elle m’envoyait sur les roses, se défendant de mes paroles. Elle interprétait ce que je disais à sa façon, une façon erronée bien évidemment, loin de moi l’idée de me considérer comme parfait, mais au moins je ne rajoutais pas la corde mensonge à l’arc de mes défauts, bien assez nombreux comme ça. La logique aurait voulu qu’elle se défende, mais même pas, elle restait stoïque, ne cherchant même pas à me contredire, et c’était cela plus que le reste qui m’agaçait. Cette façon d’éviter les problèmes quand justement il fallait s’y confronter. Lâcheté. Ou obstination. Dans un cas comme dans l’autre c’était insupportable. Et puis, que pouvais-je répondre à ça… Au moins si elle s’était emportée, j’aurais eu de quoi répliquer, là je me retrouvais simplement comme le dernier des imbéciles. « Je n’ai pas dit cela. » Et bien soit, j’adopterai le même ton que toi Micah, puisqu’apparemment l’un de nous deux n’était pas capable de dire les choses honnêtement. « Oui, ton comportement est différent. Il n’y a qu’à te regarder, ça se voit à ta tête que t’aurais préféré ne pas me trouver dans le même couloir que toi. Depuis quand Micah n’a pas envie de me voir ? Ah oui, c’est ça, depuis que je lui ai sauvé la vie. » L’envie de lui dire que mon attitude radicalement différente de ces dernières semaines n’était pas étrangère à son propre comportement se fit plus pressante que jamais, mais je ne le dis pourtant pas. Elle le savait probablement déjà, de toute façon. Ma réflexion était mesquine, et tenter de la faire culpabiliser l’était encore plus, mais après tout, mesquinerie ou non, c’était la stricte vérité. « .Tu veux quoi ? Que je m'excuse pour avoir passé deux semaines à l'hôpital et deux autres consignés dans mon appart' à dormir toute la journée ? Puis à rattraper un mois de cours loupés depuis ? Comme je l'ai dis, très occupée. Mais je n'aime pas être blâmée, alors je ne dis rien, je dis seulement que je suis occupée, mais apparemment ce n'est pas assez pour toi. » J’étais lassé de ces excuses qui n’en étaient même pas. Mon regard se fit plus dur encore, et mon poing, le valide, se serra tandis que je tentais de repousser une colère qui ne demandait qu’à me submerger. Non. J’avais eu mon quota pour la journée. Elle avait eu le temps, elle avait eu la possibilité de se soucier de moi. « Non arrête. Après tout je comprends. La grande Micah, tellement débordée, n’a pas le temps de s’intéresser à la personne sans qui elle ne serait pas là aujourd’hui, je comprends tout à fait, pourquoi faire de toute façon ? Me remercier ? Tiens, mais oui quand on y pense, ça pourrait être un bon départ dans la catégorie de ce que veut Peter. Me remercier, faire preuve d’un minimum de gratitude, je ne sais pas, n’importe quoi qui montrerait que tu ne t’en fous pas complètement. Mais même ça apparemment c’est un peu trop te demander, puisque tu es tellement occupée. Alors reste occupée Micah, fais ce que tu veux, pour ce que ça vaut. » sifflai-je, rageur. Traduction littérale : fuck off. A prendre ou à laisser, n’est-ce pas. Et bien cette fois je laisse. Et sa petite leçon de morale sur le fait d’aller de l’avant me laissait entièrement indifférent. C’était facile pour elle d’aller de l’avant, qu’est-ce qu’elle avait vécu de toute façon ? Une course poursuite dans les couloirs ? La peur au ventre en se disant que quelqu’un ferait peut-être sauter sa cervelle au sein de l’université ? La crainte que Ruben appuie sur la détente ? Qu’est-ce que ça signifiait face à quelqu’un qui avait eu l’arme entre les mains ? Rien. Alors pour les leçons de morale sur il faut aller de l’avant, elle pouvait passer son tour parce que je n’avais aucun conseil à recevoir d’elle de ce point de vue là. « Aller de l’avant ? C’est facile pour toi de dire ça, n’est-ce pas ? Ca ne t’engage pas trop, allez Peter, vas de l’avant, oublie ce qui s’est passé, c’est pas si grave. Est-ce que tu as la moindre idée de ce qu’on peut ressentir quand on tue quelqu’un ? Non bien sûr que non. Moi si. Et je le revis, encore et encore, tous les jours, tous les soirs. Explique-moi comment tu veux que j’aille de l’avant alors que tout me ramène en arrière ? Non, tu ne peux pas m’expliquer, parce que tu ne sais pas ce que c’est. Et je ne peux pas te le reprocher, d’ailleurs, tu ne sais pas et c’est tant mieux pour toi, mais garde tes leçons de morale pour toi, parce qu’elles ne me seront d’aucune utilité. » Je déversais ma colère et mes craintes accumulées depuis des semaines sur la seule personne sur laquelle je n’aurais jamais du le faire. Mais cela me soulageait. Intense sensation de délivrance. « Il était une fois, il me semblait qu’on était un peu plus que cela. » me contentai-je de répondre, une fois un semblant de calme retrouvé. Le vrai fond du problème. Elle, et moi, et nous, ou le peu qu’il en restait. Avouer ses sentiments à l’article de la mort n’était déjà pas évident, mais pour le résultat que j’en avais eu, je regrettais vivement que ces mots soient jamais sortis de ma bouche. Si je les avais gardés pour moi, au moins n’aurais-je pas eu à me plaindre de son ignorance totale. « Mais apparemment j’avais tort. Alors retourne à ta vie si remplie, Micah. Qu’est-ce que je peux te dire d’autre ? Tu arrives à aller de l’avant, moi non, c’est ce qui s’appelle une impasse. Alors garde tes précieuses minutes pour quelqu’un d’autre qui en voudra plus que moi. C’était avant que j’en avais besoin, maintenant ça ne m’est plus d’aucune utilité. » Ma voix s’étrangla. Mes dernières phrases avaient un amer goût d’au revoir. Ultime espoir qu’elle réalise je ne sais trop quoi, qu’elle fasse marche arrière et revienne vers moi, métaphoriquement parlant, espoir suspendu à ses lèvres, mais quelque chose me disait qu’il serait déçu, encore une fois. A long time ago, we used to be friends.
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Adriel Eynsford-Baxter
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Adriel Eynsford-Baxter
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