the great escape
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oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE

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MessageSujet: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptySam 23 Mar - 5:05


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Oh take me back to the start

MATTHIAS & ALAINA ❦ Come up to meet you, tell you I'm sorry, youu don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you, tell you I set you apart. Tell me your secrets and ask me your questions. Oh, let's go back to the start. Running in circles, coming up tails, heads on a science apart. Nobody said it was easy,oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Tumblr_miwi22v6gB1rokyrbo3_250 no one ever said it would be this hard... Oh, take me back to the start. I was just guessing at numbers and figures, pulling the puzzles apart. Questions of science, science and progress, do not speak as loud as my heart. But tell me you love me, come back and haunt me, oh and I rush to the start. Running in circles, chasing our tails, coming back as we are. Nobody said it was easy, no one ever said it would be so hard... I'm going back to the start.








Les démons du passé, vous connaissez ? Ces souvenirs que l’on préférerait voir disparaître, enfouis dans un recoin lointain de notre esprit avec l’espoir qu’ils y restent pour finalement s’estomper définitivement. Alaina en avait des tas, de ces démons, de ces souvenirs indésirables, douloureux ou honteux. Et bien entendu, la tactique de l’oubli volontaire avait ses ratés, et il n’était pas rare que ces fameux démons reviennent la hanter sans crier gare. Ressasser ces moments qu’elle préférerait ne pas avoir vécus faisait désormais partie de son quotidien, et elle avait beau chercher, elle ne savait comment y échapper. Jour après jour, des images, plus ou moins longues, lui venaient à l’esprit, comme imprimées sur des rétines réticentes mais impuissantes. Elle les revivait presque, tous ces moments dont elle avait honte ou qui lui faisaient mal par le simple fait de lui revenir à l’esprit.

Il y a pourtant bien des moments où elle avait l’impression d’être parvenue à bout, et où elle prenait son courage à deux mains pour faire avancer sa vie en passant outre chacun de ces souvenirs indésirables. Mais alors, systématiquement et au moment où elle s’y attendait le moins, ils revenaient, plus tenaces que jamais. Et l’un de ces retours redoutés prit la forme du voyage organisé par l’université sur les pistes enneigées du Canada. Des chalets de quatre, qui avait bien pu avoir une telle idée ? Alaina n’avait pas émis de souhaits particuliers quant à l’identité de ses colocataires pendant ces quelques jours censés être parfaits et idylliques. À vrai dire, si tout cela avait eu lieu ne serait-ce que quelques semaines plus tôt, elle aurait partagé ces moments et sa chambre avec Lenny. Mais Lenny faisait désormais partie de son passé encore plus douloureux qu’avant, et elle s’était contentée d’espérer tomber sur des personnes avec qui elle passerait de bons moments. Seulement, le destin en avait apparemment décidé autrement, et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle apprit qu’elle passerait son voyage aux côtés de nul autre que Matthias Dupont de Calendre. Certes, le reste de la composition du chalet était tout aussi dur à avaler – on comptait sans surprise aucune Tessa, la petite amie du bel Iota, ainsi qu’Elias, son frère à qui elle refusait d’adresser la parole depuis bien longtemps déjà. Mais elle ne parvenait à passer outre ce premier nom – le nom de celui qui avait été son ami, et dont elle évitait le regard depuis un petit moment. Une tactique qu’elle avait imaginée pour se ménager un tant soit peu et qui avait plutôt porté ses fruits jusqu’à présent, et qu’elle comptait adopter au cours des dix jours à venir avec l’espoir que cela suffise à éviter la catastrophe imminente qu’elle pressentait sans l’ombre d’un doute. Eviter Matthias assez longtemps pour ne pas se retrouver dans une situation délicate, ça ne devait pas être infaisable. Heureusement pour elle, bon nombre de ses amis avaient pris leurs aises dans les chalets voisins et elle avait déjà prévu de ne pas trop rôder dans le sien, afin de minimiser les interactions avec chacune des personnes qui l’occupaient. Mais une fois de plus, le destin, le karma ou peu importe le nom qu’on attribue à cette force incompréhensible et visiblement décidée à s’acharner sur Lanie, ne voyait pas les choses de cet œil. Aussi suffit-il d’un seul moment où Alaina, de passage pendant quelques minutes seulement dans son chalet à la fin d’une longue et exténuante journée passée sur les pistes de poudreuse, pour faire éclater la bulle dans laquelle elle s’était enfermée avec l’espoir de se préserver suffisamment pour ne pas disjoncter. Car à peine mit-elle les pieds dans l’espace commun au rez-de-chaussée du chalet qu’elle tomba nez à nez avec la dernière personne qu’elle voulait voir en ce moment – c’est-à-dire le Dupont de Calendre en personne. Il ne lui fallut pas une seconde de plus pour sentir qu’ils étaient seuls, et qu’il n’y avait par conséquent personne pour la tirer de cette situation. Elle se figea à l’instant où son regard surpris croisa celui, familier, du jeune homme. Et à cette seconde précise, les démons de son passé se firent une joie de revenir frapper à la porte de son esprit alerté par cette rencontre impromptue.


flash-back


Mortifiée, effondrée, anéantie, les mots étaient nombreux et pourtant bien trop faibles pour décrire l’état dans lequel était plongée la jeune rouquine. Le jour commençait déjà à tomber alors qu’elle déambulait, la vision brouillée par des larmes qui n’avaient cessé de couler depuis des heures, aux quatre coins du campus. Le gilet XXL qui couvrait ses frêles épaules ne suffisait pas à couvrir ses jambes nues, et malgré le temps doux du printemps californien, elle se sentait glacée – une sensation sans doute bien plus liée à ce qu’elle ressentait en son for intérieur qu’à la météo en elle-même. Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était plus sentie aussi blessée. Depuis le début de la journée, elle ressassait inlassablement les événements qui avaient fait basculer dramatiquement sa vie aux apparences si parfaites depuis quelques mois. Elle entendait les aveux de Lennon, comme s’il était encore là, à côté d’elle, pour les lui hurler à l’oreille au cas où elle ne s’en souviendrait pas suffisamment par elle-même. Elle revoyait l’air absent et mécontent qu’il avait arboré avant de lui avouer la cruelle et difficile vérité. Tous les soupçons, toutes les rumeurs, avaient été confirmés en quelques minutes seulement. Quelques minutes qui avaient suffi pour qu’elle sente son monde s’écrouler sous ses pieds. Oui, il l’avait trompée, et pas seulement parce qu’il avait envie de voir ailleurs, mais parce qu’il y avait une autre fille qui, apparemment, le comprenait mieux qu’elle. Pouvait-on imaginer encore plus humiliant ? Apprendre qu’elle n’était plus celle en qui il avait le plus confiance, qu’elle n’était plus celle vers qui il se tournait tout naturellement pour confier ses tourments et ses peines, avait été un choc sans pareil. Chacun des complexes qu’elle nourrissait, chacune des incertitudes, tout avait décuplé, et son ego était descendu six pieds sur terre. Elle s’était sentie tellement stupide et tellement naïve. Dans sa tête, une petite voix ne cessait de lui dire qu’elle n’aurait jamais dû lui faire confiance, qu’elle n’aurait jamais dû s’embarquer dans cette relation qui avait fini par bouffer le reste de sa vie. En quelques mois, Lenny était devenu le centre de son monde, son soleil à elle, vers lequel elle se tournait constamment, avec l’intime persuasion que tant qu’il était là, tout irait bien. Et bien évidemment, elle réalisait maintenant combien elle était démunie maintenant qu’elle ne l’avait plus. Il avait réduit son cœur, son estime et le peu de confiance en elle qu’elle avait acquise en miettes en seulement quelques phrases. Et ce qu’il n’était parvenu à détruire avec ses mots, il l’avait anéanti par la violence lorsqu’elle avait voulu s’en aller pour ne plus jamais le revoir. Souillée et humiliée, Alaina avait fini par s’enfuir, pour ne pas s’arrêter de pleurer de toute la journée, fuyant tant bien que mal les regards surpris de quelques étudiants dont elle avait croisé le chemin. Elle avait besoin de solitude, besoin de retrouver cette indépendance dont elle avait toujours été si fière et qu’elle avait pratiquement jetée à la poubelle à la seconde où elle avait décidé de donner une chance à Lennon. Grossière erreur.

Mais la solitude avait fini par perdre de son attrait après toutes ses heures sans personne pour la réconforter, et Alaina ressentit soudain un puissant besoin de se sentir écoutée et consolée. Elle ne sut si c’était son esprit ou ses pieds qui l’avaient guidée jusqu’ici, mais toujours est-il qu’elle se retrouva devant une porte familière, mais devant laquelle elle ne s’était plus rendue depuis belle lurette. Et pour cause, la dernière fois qu’elle avait parlé à Matthias remontait à un petit moment déjà, et s’était achevée sur une note assez catastrophique. Ils s’étaient quittés en très mauvais termes, et jamais elle n’aurait cru avoir le cran de revenir ici un jour. Mais en ce moment, et sans savoir pourquoi, elle avait envie de le voir – elle avait besoin de le voir. Elle frappa donc, redoutant et espérant à la fois le moment où il viendrait lui ouvrir. Accepterait-il même de lui parler ? Que penserait-il, au juste ? Rien de bien positif, en tout cas – il suffisait de regarder l’état pitoyable dans lequel elle était pour comprendre pourquoi. Les yeux gonflés, rougis et toujours humides de larmes, le teint blafard, quelques restes de maquillage qui avaient coulé le long de ses joues, mais surtout, des traces d’ecchymoses en formation suite à la perte de contrôle de Lenny. Non, Alaina n’avait pas vraiment fière allure dans son gilet trop grand et avec sa mine de déterrée. Mais elle ne parvenait même pas à s’en faire spécialement pour cela, ressentant simplement une terreur sourde au creux de l’estomac. Et lorsqu’il finit par ouvrir la porte au bout de ce qui semblait être un laps de temps interminable, elle se figea – seules ses épaules continuaient de trembler, tout comme sa lèvre inférieure et les larmes qui continuaient de rouler le long de ses joues. Elle ne lui laissa pas le temps de lancer la moindre remarque acerbe ou de lui fermer la porte au nez, et se contenta de murmurer d’un ton suppliant et désespéré : « Matthias… »




Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis, et pourtant, elle se sentait toujours aussi mal à l’aise. Comment était-elle censée réagir ? Au bout de quelques secondes d’interminable silence, elle finit par prononcer un petit « Salut… » quasi inaudible, à cause de la surprise et de l’appréhension qui semblaient lui écraser les cordes vocales. Une nouvelle fois, elle ressentit cette frayeur sourde lui vriller l’estomac. Elle mourait d’envie de détourner le regard, de fuir ces deux topazes qui semblaient lire en elle alors que c’était la dernière chose qu’elle souhaitait. Il l’avait déjà vue dans trop de moments de faiblesse, il en savait déjà trop. Pourtant, elle ne détourna pas les yeux. Pas encore.

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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyVen 29 Mar - 15:07

Spoiler:


we can be heroes, just for one day.




Le Spring Break venait tout juste de débuter, et déjà, il avait apporté son lot de joies et de peines. J’avais franchement apprécié l’arrivée de ses vacances de printemps ; comme la plupart des étudiants, j’avais plutôt mal géré ces dernières semaines de cours – fatigue, stress, lassitude : toutes ces diverses émotions négatives s’étaient mêlées. Tessa et moi-même avions donc soupiré de soulagement en faisant nos bagages. Nous ne savions pas avec quels autres étudiants nous allions être logés, mais ça ne nous intéressait guère : en effet, nous partions du principe que ça ne pouvait pas mal se passer. Mais malheureusement – et une fois de plus, devrais-je dire – le destin n’avait pas œuvré en ma faveur. Il y a de cela quelques semaines, j’aurais été ravi de voir qu’une de mes colocataires était Alaina – mais plus maintenant. J’avais secoué la tête, et fait de mon mieux pour l’éviter : c’était mieux ainsi. Pour Tessa, pour Alaina, et pour moi. Chacun y trouvait son compte. J’ai soupiré, avant de m’apprêter pour affronter une nouvelle journée sportive. Avant de quitter la chambre que je partageais avec Tessa, je suis passé par la salle de bain, à la recherche de la crème solaire. Mon regard s’attarda un instant sur une pochette d’une couleur rose pâle, posée sur le rebord du lavabo. Et cette pochette, je l’avais déjà vue par le passé. En soi, il s’agissait d’un objet parfaitement anodin, qui n’avait aucune signification particulière, et dont je n’avais strictement aucune utilité. Cependant, la vue de cette trousse de maquillage aussi banale qu’insignifiante me rappela qu’il n’y a pas si longtemps encore, Alaina et moi nous entendions bien. J’ai soupiré, navré de voir quelle tournure avaient pris les événements. Mille fois, j’aurais préféré rester en bons termes avec elle. Mille fois, j’aurais voulu effacer de mon esprit ce qu’il s’était passé, le fameux jour où tout avait basculé.

~~~~~~~~~~

Ce début de matinée n’avait pas été différent des autres. Lorsque je m’étais réveillé – bien trop tôt à mon goût – j’avais patiemment attendu que les heures passent. J’avais rendez-vous avec Kilian, Sigma de son état – et accessoirement un ami de longue date – pour son entraînement quotidien à sept heures. Depuis quelques semaines, nous avions pris l’habitude de nous retrouver tous les matins. Il m’avait demandé, il y a quelques temps, de l’aider à se remuscler – c’était, m’avait-il expliqué, une partie intégrante de sa rééducation. J’avais bien évidemment accepté, sans même hésiter une seule seconde. Premièrement parce que j’appréciais beaucoup Kilian, et deuxièmement parce que je n’avais pas pour habitude de laisser un ami se débrouiller seul s’il m’avait appelé au secours. J’étais loyal, et je ne me dérobais pas face à mes devoirs. Une qualité qui pouvait paraître bien vieillie et superflue dans un contexte universitaire, mais qui m’avait été essentielle dans ma carrière militaire. Voyant que l’heure fatidique arrivait, je m’étais levé en silence, prenant soin de ne pas réveiller Tessa, qui dormait toujours profondément. J’ai enfilé un jogging et un tee-shirt, j’ai attrapé mon sac à dos, et je suis sorti sans faire de bruit. Dehors, les rayons du soleil inondaient et réchauffaient la ville de San Francisco. Le printemps ne tarderait plus à s’installer, et j’en étais le premier satisfait. Je suis rapidement arrivé devant l’un des gymnases, et je suis entré pour déposer mon sac dans un casier. Quand je suis ressorti, Kilian m’attendait. Après l’avoir salué, nous avons débuté cette dernière séance sportive de la semaine – et comme d’habitude, l’esprit de franche camaraderie était de mise.

Je suis retourné dans ma chambre une heure et demie plus tard, fraîchement douché, le petit déjeuner à la main. Alors que je déposais les deux grands gobelets que j’avais dans la main sur mon bureau, j’ai entendu l’eau s’arrêter de couler, et la voix suspicieuse de Tessa s’élever depuis la salle de bain. « Matthias ? » Et qui ça aurait pu être d’autre ? Je n’avais pas pour habitude de donner ma clé de chambre à n’importe qui. A vrai dire, seules Thaïs et Tessa avaient la chance, l’immense honneur même !, d’avoir un double. « Grouille, le petit-déjeuner est servi ! » M’exclamais-je en guise de réponse, avant de m’affaler sur mon lit. De l’autre côté de la porte, j’ai entendu Tessa se presser, et maugréer que l’on n’avait pas idée d’obliger à une Bêta digne de ce nom de faire l’impasse sur des détails d’ordre physico-superficiels. J’ai ricané, plongeant la main dans le sachet, avant d’en ressortir un muffin. Elle me toisa avec un air supérieur lorsqu’elle me prit en flagrant délit, et j’accusais la faute en haussant les épaules. Elle n’avait qu’à aller plus vite : mon estomac n’attendait pas.

La Bêta partit une vingtaine de minutes plus tard. N’ayant pas cours de la journée, j’avais décidé de réviser – le Spring Break arriverait vite, et je ne voulais pas me mettre en retard dans mes cours. Mais avant ça, je suis passé par la salle de bain, pour poser ma serviette sur le radiateur. Je m’apprêtais à ressortir, lorsque mon regard s’attarda sur une fine pochette, d’une couleur rose pale, posée sur le rebord du lavabo. J’ai froncé les sourcils ; de toute évidence, ce n’était pas mes affaires, et ce ne pouvait qu’être celles de Tessa. J’ai eu un instant d’hésitation, avant de m’emparer de l’objet. Je n’aimais pas l’idée d’aller fouiner dans les affaires des autres – ce n’était absolument pas mon genre – mais je préférais m’assurer qu’elle n’avait rien oublié d’essentiel. J’eus une ultime seconde d’hésitation, avant d’ouvrir la fermeture éclair de la pochette. Un simple coup d’œil me suffit pour constater qu’il s’agissait d’une trousse de maquille « de premiers secours » – en comparaison comparé à la collection d’ustensiles tous plus barbares les uns que les autres que la Bêta avait soigneusement rangé dans sa propre salle de bain. J’ai secoué la tête en souriant, imaginant déjà la tête que ferait Tessa quand elle se rendrait compte de son oubli. La Bêta qu’elle était risquait de piquer une crise, si l’un de ses vernis à ongles manquait à l’appel. J’aurais voulu être présent pour la voir râler et ruminer, l’entendre m’accuser que de toute façon, tout cela était uniquement de ma faute – sans doute aurait-elle prétexté que si je ne l’avais pas retenue, elle aurait eu mille fois le temps de boucler son sac. La mauvaise foi féminine, franchement ! J’ai reposé la trousse à l’endroit où je l’avais trouvée, avant de retourner dans ma chambre pour refaire mon lit, et m’attaquer à la montagne de travail qui m’attendait. Seulement, quelques coups légers frappés à la porte me coupèrent dans mon élan. J’ai froncé les sourcils, surpris de recevoir une visite aussi matinale. Pendant un instant, j’ai supposé que c’était Tessa – mais finalement, c’était bien peu probable. La Bêta n’aurait pas attendu que j’aille lui ouvrir, elle serait directement rentrée. Peut-être Thaïs ? Je n’y croyais pas trop : elle aurait utilisé son double des clés. Finalement, lassé de faire des suppositions qui n’aboutissaient à rien, je suis allé ouvrir. Et contre toute attende, ce fut la frêle silhouette d’Alaina Selwyn qui se présenta sous mes yeux. Ou plus précisément, ce qu’il restait d’elle. La Gamma n’était plus que l’ombre d’elle-même. « Oh merde… » Murmurais-je, en français, en croisant son regard. Les yeux rougis, l’air perdu, et les traces bleuâtres qui parsemaient les parties visibles de son corps m’indiquaient clairement qu’il était arrivé quelque chose. Quoi ? Pour le moment, je n’en avais aucune idée. La seule chose dont j’étais sur, c’était que la Gamma était loin d’être dans son meilleur jour – bien au contraire. Le silence ne dura pas ; Alaina, visiblement désespérée, prononça mon prénom d’une voix à la fois plaintive, et désolée. Il n’en fallut pas plus pour me convaincre. Même si pour le moment, notre relation n’était définitivement pas au beau fixe – la dernière fois que nous nous étions croisés, notre entrevue s’était plutôt mal terminée – je ne pouvais décemment pas la laisser seule, alors qu’elle semblait être sur le point de s’effondrer. Silencieusement, je lui ai ouvert mes bras. Ce geste, qui se voulait réconfortant, était la seule chose qui m’était venue à l’esprit. Bien sur, le temps des interrogations et des explications viendrait, mais pour le moment, un peu de chaleur humaine me paraissait être essentiel. L’étau de mes bras se referma avec une douceur infinie sur son corps frêle et glacé. « Calme-toi… » Soufflais-je en passant une main délicate dans ses cheveux. « Ça va aller. Tout va bien aller, désormais. » Ajoutais-je d’une voix sure, presque déterminée. Evidemment que ça allait aller. Forcément. Maintenant, elle avait quelqu’un sur qui se reposer.

~~~~~~~~~~

Après avoir balancé la crème solaire au fond de mon sac à dos, je suis sorti. Malheureusement pour moi, Tessa n’était pas là – la veille, elle s’était rendue à une soirée quelconque, organisée par ses amies. Tendant l’oreille, je me suis aperçu qu’un lourd silence régnait dans le chalet. Soulagé, et quasi sur de ne croiser personne, je me suis dirigé vers la cuisine sans réellement m’inquiéter. Grave erreur, songeais-je en tombant face à face avec la Gamma. Nous nous sommes regardés en silence pendant de courtes secondes –l’un attendant sans doute que l’autre réagisse. Mais j’étais à la fois trop surpris, et trop mal à l’aise, pour faire le premier pas. « Salut. » Répondis-je, relativement tendu. J’ai passé une main nerveuse dans mes cheveux, cherchant par tous les moyens à me dérober de la situation. « Je… J’allais juste chercher de quoi manger. » Déclarais-je, avant de me maudire intérieurement. N’avais-je rien de plus sensé et de plus intelligent à dire ? J’aurais voulu noyer le poisson que je ne m’y serai pas pris autrement. « Histoire de tenir aujourd'hui, sur les pistes. » Précisais-je, comme s’il s’agissait d’une information capitale. Et maintenant, c’était officiel, Alaina allait vraiment penser que j’étais devenu débile.
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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyMer 17 Avr - 2:25


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Oh take me back to the start

MATTHIAS & ALAINA ❦ All along it was a fever, a cold sweat hot-headed believer. I threw my hands in the air, said, "Show me something," He said, "If you dare come a little closer." Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Tumblr_miwi22v6gB1rokyrbo3_250 Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay. It's not much of a life you're living, it's not just something you take – it's given. Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. The reason I hold on, cause I need this hole gone. Funny you're the broken one but I'm the only one who needed saving, cause when you never see the light it's hard to know which one of us is caving... Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay.










flash-back


Alors qu’elle attendait une réaction, Alaina fut submergée par tous les souvenirs des moments qu’elle avait partagés avec Matthias, bons comme mauvais. Étonnamment, mais peut-être pas tant que ça compte tenu de leurs caractères impossibles à tous les deux, une grande partie de ces souvenirs avait tendance à être plutôt négative, alors qu’au final, elle continuait, peut-être malgré elle, de tenir Matthias en très haute estime. Malgré toutes les disputes qui avaient rayé leur amitié, tous les malentendus et les différends qui les avaient éloignés à plusieurs reprises, elle persistait à ne pas pouvoir le trouver méprisable ou détestable. Elle lui en voulait pour certaines raisons et éprouvait une certaine rancœur à son égard, mais c’était sans doute en grande partie parce que c’était dans sa nature profonde d’être rancunière. Elle préférait s’enfoncer dans ses reproches aux autres plutôt que de faire le moindre travail d’introspection, bien trop orgueilleuse pour faire preuve d’une pareille maturité. Alors, quand elle prenait ses distances avec lui, c’était bien sûr parce qu’elle estimait réellement que c’était la bonne chose à faire, mais jamais elle n’était parvenue pour autant à le détester. La preuve en était que là, maintenant, elle était venue chez lui en quête de réconfort, alors que leur relation n’était pas au beau fixe, loin de là. Il y avait pourtant des tas de personnes chez qui elle aurait pu se rendre – ou, si pas des tas, au moins quelques-unes qui paraissent plus susceptibles que Matthias de lui réserver un accueil chaleureux. La vérité, c’est qu’elle ne savait absolument pas pourquoi elle était venue chez Matthias, ni si elle en avait réellement envie. Elle en avait plutôt besoin, constata-t-elle, alors que défilaient dans son esprit des tas d’images des moments qu’ils avaient passés ensemble. Il lui avait suffi de croiser le regard surpris de Matthias pour être plongée dans le passé. Son regard était vissé à celui du Iota sans qu’elle parvînt à le détacher, et, pendant la fraction de seconde avant qu’elle ne murmure son prénom, elle eut l’impression que le temps s’était arrêté pendant un laps de temps infini, ou du moins assez long pour qu’elle se remémorât les conditions de leur dernière entrevue, qui s’était soldée par une embrouille encore plus conséquente que les autres qu’ils avaient déjà eu l’occasion d’avoir avant.

Elle se souvint comment, timidement et encore honteuse de l’image qu’elle avait dû donner d’elle-même à Matthias suite à la fameuse soirée des Omega, elle était venue l’aborder, suivant ainsi le conseil que lui avait prodigué Thaïs. Elle lui avait dit que le meilleur moyen de savoir ce que pensait Matthias d’elle, c’était de lui parler, et qu’elle serait agréablement surprise – et que, dans tous le cas, continuer à l’éviter sous prétexte qu’elle était embarrassée et honteuse à cause de cette satanée soirée n’aiderait en rien la situation à évoluer. Elle était donc allée lui parler, d’abord un peu réservée, puis rassurée face à la bienveillance contenue mais néanmoins perceptible de Matthias, masquée comme d’habitudes par des piques taquines mais pas bien méchantes. Elle n’avait pas tardé à se détendre, à se laisser aller au rire et à la plaisanterie, ravie de constater que ses craintes quant à la destruction de leur relation par sa faute s’étaient avérées fausses, et qu’ils n’avaient rien perdu de leur complicité. Et puis, tout dérapa lorsqu’il mentionna la bonne humeur dont elle semblait rayonner, et qu’elle lui avait confié qu’elle était aussi heureuse grâce à Lenny, avec qui elle s’était mise en couple quelques temps plus tôt. Étonnamment, Matthias ne semblait pas être au courant, alors que le couple que formaient Alaina et Lenny était loin d’être secret et qu’il n’aurait pas été étonnant que Thaïs en ait parlé à son frère. Mais il s’avéra qu’il aurait été préférable que Matthias n’ait jamais été mis au courant, car il accueillit plutôt froidement la nouvelle. Alaina se remémora l’inquiétude qui était venue, l’espace de quelques instants, voiler le visage du jeune homme, alors qu’il lui avait demandé de répéter, comme s’il espérait avoir mal entendu. Puis, lorsqu’il avait été obligé de se rendre à l’évidence, il n’avait pas cherché à cacher son scepticisme et son inquiétude face à la situation, interrogeant à plusieurs reprises Alaina sur la pertinence de son choix de petit ami. Vint alors le tour des recommandations et des déclarations selon lesquelles il n’était pas rassuré de la savoir avec un type comme Lenny, et qu’elle ferait mieux de s’en méfier car cela risquait de mal se terminer pour elle. Il n’en fallut pas plus à Alaina pour comprendre qu’il savait quelque chose – et s’il était possible que ce fût la réputation de Lenny qui avait mis la puce à l’oreille de Matthias, elle fut néanmoins persuadée qu’il tirait ses certitudes de ce qu’elle avait pu lui dire alors qu’elle était complètement ivre, lors de cette fameuse soirée dont elle ne conservait aucun souvenir. La simple pensée que Matthias était en train d’utiliser ses propres paroles contre elle l’avait mise hors d’elle autant qu’elle l’avait horrifiée. Elle s’était sentie stupide, mais n’en avait rien laissé paraître, défendant avec véhémence son petit ami à chaque fois que Matthias lançait un nouveau reproche ou une autre remarque dubitative ou inquiète. Au fond, elle savait qu’il s’inquiétait pour elle, mais sur le moment, c’était le courroux plus que la reconnaissance qui s’était emparé d’elle. Elle avait fini par se lever, littéralement hors d’elle, et avait froidement déclaré : « Bien, si c’est pour se disputer, autant arrêter de se parler. » Et avant de faire volte-face, elle avait ajouté d’un ton où se mêlaient déception, tristesse mais aussi une colère très mal contenue : « Je t’avais demandé une seule chose, Matthias, et c’était de ne pas mentionner ce que j’ai pu te dire l’autre soir, alors que j’étais bourrée et absolument pas consciente de ce que je faisais. C’est tout ce que je t’ai demandé, et t’as même pas été foutu de respecter ça. » Encore plus furieuse qu’elle ne l’avait été quelques secondes auparavant, elle avait commencé à s’éloigner, avant de se retourner une ultime fois vers lui, laissant échapper des mots qu’elle regretta d’avoir prononcés à la seconde où ils étaient sortis de sa bouche : « Tu sais, si tu voulais me montrer que tu tiens à moi ou que tu t’inquiètes pour moi, t’aurais aussi bien pu saisir une des mille occasions que t’as eues avant que j’aie enfin un petit ami. Parce qu’à mon avis, ça crevait les yeux que tu me plaisais et que j’aurais aimé avoir plus d’attention de ta part. Maintenant, c’est trop tard, et t’as juste plus le moindre droit de me faire des reproches par rapport à mes fréquentations, alors que t’aurais pu y changer quelque chose à des dizaines de reprises si tu t’étais bougé un peu plus tôt. »

Repenser à cet épisode couvrait Lanie de honte et d’embarras, et encore aujourd’hui, elle ne savait pas pourquoi elle avait eu le culot de lui parler comme s’il était évident qu’il puisse, lui aussi, ressentir une quelconque attirance à son égard. Et cela n’aurait eu rien d’étonnant qu’il lui claque la porte au nez, vu tout ce qu’elle avait déjà eu l’occasion de lui balancer. Mais étrangement, il n’en fit rien, et, loin de remarquer le juron qu’il prononça dans sa langue maternelle, elle ne vit que son invitation, silencieuse mais plus parlante que tous les mots du monde. Elle se jeta dans les bras ouverts du jeune homme, s’agrippa à lui comme s’il était une bouée sans laquelle elle se noierait définitivement dans un océan de douleur et de chagrin. Elle n’attendit même pas qu’il referme les bras sur elle pour fondre une énième fois en larmes, le corps parcouru de violents sanglots. La tête enfouie dans le torse de Matthias, elle essayait d’échapper à sa douleur, d’oublier ne serait-ce que quelques instants ce qu’elle était en train de vivre. Mais le visage sombre de Lenny ne cessait de lui revenir à l’esprit, et faisait saigner de plus belle son cœur dévasté. La présence de Matthias, son odeur familière, et la douce caresse de sa main qu’il passait dans ses cheveux écarlates – une habitude qu’il avait systématiquement manifestée lors de chacun des moments de tendresse qu’ils avaient partagés – avaient quelque chose d’indéniablement apaisant, pourtant, elle ne parvenait pas à calmer ses hoquets sourds ni sa respiration sifflante. Les mots rassurants qu’il lui murmurait d’une voix douce ne parvinrent pas plus à la calmer, et elle continua de sangloter au creux de l’étreinte douce mais ferme de Matthias. Au bout d’un petit temps, elle finit par gémir d’une voix enrouée par les larmes : « Lenny et moi… c’est fini… » Sans doute Matthias s’en doutait-il déjà en la voyant dans cet état, mais il fallait qu’elle le dise à voix haute. Pour la première fois, la rupture prit des allures terriblement concrètes, qui arrachèrent un nouveau sanglot à la jeune femme. « Il ne m’aime plus… Il m’a menti… Il m’a trompée… Il la préfère… Il me regardait à peine… Il… Il… » Au fur et à mesure qu’elle parlait, son débit s’était accéléré, comme si elle voulait débiter le plus rapidement toutes ces paroles qui la blessaient au plus profond de son être. Mais elle ne parvint à se résoudre à finir sa phrase, encore trop horrifiée par les gestes violents que Lenny avait fini par manifester.





La violence et la douleur de ce moment semblaient désormais bien lointaines, même si Lanie souffrait encore tous les jours de cette rupture qui l’avait profondément affectée. Maintenant qu’elle se retrouvait face à Matthias, elle revoyait la scène, ce moment passé ensemble, et repensait avec tristesse à ce qu’il restait aujourd’hui de la proximité qui les avait alors liés. Maintenant, ils étaient comme deux étrangers. Elle perçut sans difficulté l’air tendu de Matthias lorsqu’il l’avait saluée. Et même si elle refusait probablement de se l’avouer, elle fut blessée de constater, toutefois sans grande surprise, qu’il n’était clairement pas content de la croiser et qu’il semblait pressé de parvenir au bout de cette entrevue. Certes, elle aussi se sentait mal à l’aise, mais le fait demeurait qu’elle ne parvenait pas à trouver la compagnie du Iota désagréable, aussi étrange puisse-t-elle être. Et malgré tout ce qui était arrivé, elle n’aurait jamais imaginé que lui puisse détester sa compagnie à elle. Elle avait pensé que malgré la gêne, il n’aurait pas trahi aussi clairement une envie de prendre ses jambes à son cou. Jamais il n’avait manifesté de pareils sentiments en sa présence, mis à part lors de leur toute première dispute, alors qu’ils ignoraient tout l’un de l’autre. Maintenant, après tout ce qu’ils avaient appris l’un sur l’autre et tout ce qu’ils avaient vécu, elle vivait cette sensation comme un coup de couteau. Mais elle n’en laissa rien paraître – après tout, elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Mais lorsqu’elle entendit la suite des paroles du jeune homme, elle ne put se résoudre à rester sans réaction, à ne pas relever l’absurdité de la situation. Elle laissa toutefois tout son sarcasme et ses remarques piquantes de côté, et se contenta d’arborer un sourire légèrement amusé mais plutôt triste et mélancolique, alors qu’elle lui demanda simplement : « C’est ce que t’as trouvé de mieux comme excuse pour m’éviter ? » Elle croisa les bras sur sa poitrine, soutenant le regard de Matthias, toutefois sans la moindre trace de défi ou d’arrogance. Elle murmura ensuite : « Alors, on en est réduits à ça pour toujours ? S’éviter, et fuir le plus vite possible quand on est obligés de se croiser ? » Difficile d’accepter cette réalité comme la leur, pourtant, il semblait bel et bien qu’ils n’avaient pas vraiment d’autre choix.

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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyDim 21 Avr - 23:55

La dernière fois que mes prunelles avaient croisées celle d’Alaina Selwyn, nos deux regards avaient été assassins. Notre précédente entrevue s’était mal terminée, et nous nous étions quittés en froid. J’avais repensé mille fois à notre sujet de conversation, aux mots que nous avions échangé. Mille fois, j’avais mentalement revécu la scène – comme si remuer le couteau dans la plaie avait pu changer quelque chose. Ce qui, bien évidemment, n’avait pas été le cas. A la place, la Gamma et moi-même avions tout naturellement pris nos distances, allant même jusqu’à nous ignorer superbement dans les couloirs de l’université. Là où, auparavant, nous aurions passé le plus clair de notre temps ensemble. Je regrettais d’en être arrivé à un stade aussi extrême, mais je ne me sentais qu’à moitié coupable. Après tout, dans cette maudite histoire, nous avions tous deux des torts. Non négligeables, qui plus est. Cependant, à la voir ainsi, à moitié dévêtue, le teint blafard, et les cernes creusant ses yeux, je ne pouvais rester insensible. Oui elle m’avait énervé, et oui je lui en avais voulu. Mais je ne pouvais décemment pas lui claquer la porte au nez, alors qu’elle réclamait à l’aide. En étant face à moi, elle piétinait sa dignité – l’heure était donc grave. Sans trop savoir quoi dire, ni trop savoir quoi faire, je m’étais contenté de lui ouvrir mes bras. En espérant que cela puisse panser son corps meurtri, et son cœur blessé. « Chuuut… Calme-toi… » Répétais-je inlassablement, tandis que mes paumes frottaient délicatement son dos. La voir dans un état pareil me rendait malade. Je me demandais bien ce qui avait pu provoquer une telle souffrance, un tel désespoir en elle. Bien sur, mes soupçons étaient directement dirigés vers une seule et même personne : Lennon, le petit ami d’Alaina. Cependant, conscient que mes conclusions hâtives pourraient me jouer des tours, je me suis abstenu de tout commentaire. La Gamma parlerait et m’expliquerait ses maux si elle le désirait, point barre. En attendant, je m’appliquais à la consoler du mieux possible. Je n’avais jamais été un grand sentimentaliste, et encore moins un pro de la déclaration rassurante. Pour être tout à fait honnête, je devais bien reconnaître que je n’étais pas doué avec les mots – je préférais l’action. A mes yeux, une étreinte chaleureuse et amicale valait mille fois plus que quelques phrases balancées au hasard. L’étau de mes bras se referma davantage sur le corps frêle de la Gamma, alors qu’elle m’annonçait que son Gamma et elle avaient finalement rompu. Dans d’autres circonstances, j’aurais probablement éclaté de joie, et je l’aurais félicité pour ce choix plus que judicieux – mais visiblement, ce n’était pas le moment. J’abondais donc dans son sens. « Je suis désolé pour toi. » Ce qui n’était pas tout à fait faux non plus. La voir dans un état pareil me faisait de la peine, et mille fois, je préférais la voir avec son air enfantin et enjoué. Mais l’heure était aux lamentations et aux sanglots. J’aurais voulu lui demander pourquoi ils s’étaient séparés alors que tout semblait aller pour le mieux, mais j’avais du mal à m’imaginer dans ce rôle de commère. D’autant plus que la dernière fois qu’elle avait mentionné son cher Lennon, la situation s’était sérieusement envenimée, au point où nous en étions venus à nous quitter en mauvais termes. Je l’avais encore en travers de la gorge, et mille fois, je m’étais demandé pourquoi elle était restée si fermée, si bornée. J’avais juste voulu la mettre en garde, la protéger, faire que tout aille pour le mieux pour elle. Mais lorsque j’avais évoqué la réputation sulfureuse et inquiétante du Gamma, la conversation avait pris un virage à cent quatre-vingt degrés, et j’étais devenu le connard de l’histoire. « Il ne te méritait pas. » Finis-je par déclarer en m’écartant légèrement d’elle, avant de passer la paume de ma main droite sur ses joues pour sécher ses larmes. « Il ne mérite pas que tu te mettes dans des états pareils. » Ajoutais-je en hochant légèrement la tête. Je me doutais qu’elle pensait sans doute exactement le contraire de ce que j’étais en train de lui dire. Mais qu’importe. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » Demandais-je, esquissant un pas vers l’arrière. Je me suis assis sur mon lit, l’invitant à en faire tout autant. « Je sais que quand on trompe quelqu’un… La confiance en prend un coup sévère. Mais ça ne veut pas dire que l’on n’aime pas la personne. » Murmurais-je à voix basse. Et j’étais bien placé pour le savoir. J’avais trompé Nastassia. C’était arrivé une fois, une seule, à une soirée. Sur le coup, ni moi, ni Eden n’avions vraiment réalisé ce qu’il était en train de se passer. Simplement, elle était seule et mal, et j’étais seul et mal. Il faut croire que nous nous étions bien trouvés. « Parfois, on commet simplement une erreur. » Ajoutais-je. Je ne cherchais pas à dédramatiser la situation – moi-même, je m’en étais mordu les doigts. J’aimais Nastassia. Sincèrement. Elle était la seule à pouvoir me rassurer, me consoler, m’aimer comme elle le faisait. Et je l’avais trahie. Elle n’en avait jamais rien su, et c’était sans doute mieux ainsi. « Ne crois pas que je t’encourage à retourner vers lui, parce que ce n’est pas le cas. Tu sais que je ne le porte pas franchement dans mon cœur… » Euphémisme du jour, bonjour. Pour être tout à fait exact, on pouvait dire que j’avais ce Gamma en horreur. Et si jusqu’à maintenant, je m’étais montré respectueux en restant en retrait, désormais, les choses allaient changer. « Ne te dévalorise pas par rapport à l’autre fille. » Murmurais-je en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je m’étais rarement montré aussi doux, et aussi prévenant envers une personne. Alaina bénéficiait d’un traitement privilégié – celui-là même que j’avais l’habitude de réserver à ma sœur ou ma mère. « Tu es unique. » Lâchais-je en souriant légèrement. Comme si ces trois mots pouvaient la guérir, ou au moins faire qu’elle aille mieux. Naïf.

~~~~~~~~~~

Lorsque j’avais décidé de participer à ce Spring Break, je ne m’étais pas douté un seul instant de ce qui allait me tomber sur le coin du nez. J’étais parti l’esprit tranquille, persuadé que tout se déroulerait bien. Comment aurait-il pu en être autrement, de toute façon ? Ma sœur, mon frère et ma mère se portaient à merveille. Mon couple fonctionnait du tonnerre. J’avais de bons résultats scolaires, et petit à petit, les étudiants de Berkeley commençaient à oublier le fait que je revenais tout juste d’Irak. Que demander de plus ? J’étais parti serein, sans me douter une seule seconde que le destin allait, une fois de plus, s’acharner sur moi. Le hasard avait décidé de me mettre en colocation avec Alaina et un parfait inconnu, qui s’était en réalité révélé être le frère de cette dernière. Compliqué ? Si peu. Quoiqu’il en soit, il résultait de ce mélange improbable une tension palpable, des regards lancés à la dérobée, et un profond sentiment de malaise. Chacun s’appliquait à éviter les autres, tout en espérant que cela suffirait. Mais c’était un leurre, et ma confrontation aussi matinale qu’inattendue avec la Gamma ne faisait que le prouver. « Ecoute… » Commençais-je, toujours aussi mal à l’aise, prenant quelques secondes de répit pour lui faire face. Et puis après tout, écoute quoi ? Je n’en savais rien, je n’avais strictement aucune idée de ce que j’allais ensuite pouvoir lui dire. Que je ne l’évitais pas, qu’elle se faisait des idées ? Inutile, ça aurait été mentir. J’appréciais beaucoup Alaina, c’était un fait, mais nos dernières entrevues s’étaient conclues d’une façon plus… qu’étrange, pour ne pas dire inamicale. Et si au début, j’avais été à la fois peiné et surpris, j’avais fini par comprendre que la seule chose qui me restait à faire était de prendre mes jambes à mon cou. Au moins le temps que toute cette histoire se tasse. Ça n’était sans doute pas la meilleure solution, j’en convenais, mais c’était la seule qui me paraissait envisageable. « Oui. Je n’ai rien trouvé de mieux. » Finis-je par avouer, vaincu. J’ai déposé sur le plan de travail de la cuisine les quelques barres chocolatées que j’avais décidé de prendre pour la journée, avant de relever les yeux vers la Gamma. Puisqu’elle était là, et que j’étais là aussi, le moment était peut-être venu d’avoir une discussion franche et sincère. Je mentirais si je disais que cette perspective ne me rassurait pas – à vrai dire, je me demandais franchement quelle pourrait être l’issue de cette conversation. Positive ? Négative ? Neutre ? Quoiqu’il en soit, j’étais un peu près certain que ce ne pourrait pas être pire que les fois précédentes. Entre prises de bec, coups de sang et actions aussi impulsives qu’irréfléchies, nous avions été sacrément servis. Face à la Gamma, je prenais désormais conscience du poids qu’avaient pu avoir nos différends sur notre relation, autrefois si parfaite. Certes, les choses n’avaient pas franchement bien débuté, mais nous avions brillamment réussis à surmonter les mots assassins que nous avions pu avoir l’un envers l’autre. Et tout ça pour quoi ? Pour tout envoyer valser sur un coup de tête ? Le jeu n’en valait pas la chandelle – en tout cas, c’est ce dont je voulais me persuader depuis quelques temps. Lorsqu’Alaina reprit la parole, je ne sus pas tout de suite quoi dire. Qui sait de quoi l’avenir sera fait ? Certainement pas moi. J’avais déjà vécu trop de choses dans ma courte vie pour savoir qu’on ne pouvait rien planifier, dans la mesure où les choses ne se passaient jamais comme prévues. « J’en sais rien. » Murmurais-je après quelques longues secondes de silence. Une fois de plus, j’optais pour l’honnêteté et la franchise. Loin de moi l’idée de vouloir blesser Alaina – je me sentais juste complètement démuni face à la situation. Peut-être que oui, nous en serions éternellement réduit à cela. Peut-être que les choses finiraient par se tasser, et par s’arranger. Le temps pouvait parfois faire des miracles, d’après ce que l’on m’avait dit. « On devrait peut-être profiter de l’absence des autres pour discuter. » Soufflais-je à voix basse, les yeux baissés. Encore une fois, je préférais faire et régler les choses en douce. A vrai dire, je ne voulais pas que cet écart, aussi minime soit-il, blesse ma petite-amie. J’estimais, à juste titre, que la Bêta ne méritait pas de souffrir à cause de cette affaire. Elle n’avait pas à être mêlée à tout ce foutoir. Cependant, et malgré tous les efforts qu’Alaina et moi avions prodigué pour éviter que la situation ne s’envenime encore davantage, Tessa avait rapidement senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, qui ne tournait pas rond. « Tessa a compris qu’il y avait quelque chose. Elle est méfiante. » Avouais-je en soupirant légèrement. Jusqu’à aujourd’hui, j’étais resté silencieux face aux regards silencieux de la Bêta. Elle avait eu la délicatesse de ne pas poser de questions, mais je savais que ça la démangeait sérieusement. Et surtout, je savais que d’ici peu, elle décréterait qu’il serait grand temps de mettre les choses à plat, pour repartir sur de bonnes bases. Elle ne serait pas déçue du résultat.

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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyMer 8 Mai - 3:07


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Oh take me back to the start

MATTHIAS & ALAINA ❦ All along it was a fever, a cold sweat hot-headed believer. I threw my hands in the air, said, "Show me something," He said, "If you dare come a little closer." Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Tumblr_miwi22v6gB1rokyrbo3_250 Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay. It's not much of a life you're living, it's not just something you take – it's given. Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. The reason I hold on, cause I need this hole gone. Funny you're the broken one but I'm the only one who needed saving, cause when you never see the light it's hard to know which one of us is caving... Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay.










flash-back


Enfouie dans les bras musclés de Matthias, Alaina tentait de se calmer, fatiguée par les sanglots qui la secouaient inlassablement. La voix apaisante du jeune homme lui parvenait à l’oreille comme une berceuse destinée à faire revenir un calme qui semblait bel et bien être aux abonnés absents. Mais même si elle ne parvenait pas à empêcher les flots de larmes de couler, elle avait l’impression que tout ce qu’il lui fallait, en ce moment même, c’était précisément cette étreinte qui pourtant ne semblait pas avoir d’effets notables. La présence et les bras de Matthias parvinrent cependant à panser une partie de la douleur qui ravageait la jeune femme, et sans doute était-ce là la raison pour laquelle elle s’agrippait à lui comme si sa vie en dépendait. Elle ne réagit pas en entendant les excuses qu’il lui murmura, pertinemment consciente que, même s’il ne le montrait pas maintenant, il devait être hautement satisfait d’apprendre que Lenny ne faisait désormais plus partie du décor. Elle ne douta cependant pas un instant de la sincérité du jeune homme, et se surprit à sentir son cœur se réchauffer à la pensée qu’il puisse être chamboulé de la voir aussi triste. C’était là un signe qu’il tenait encore à elle, après tout ce qui s’était passé. En temps normal, elle aurait clairement réagi à la seconde où elle aurait fait cette observation, mais là, tout de suite, rien en elle ne trahit quoi que ce soit, si ce n’était le petit bond que sembla faire son estomac à l’idée que la situation puisse s’arranger avec Matthias. Petit bond inconscient toutefois, car chacune de ses pensées était dirigée vers Lenny, peu importe combien elle s’acharnait à essayer de le chasser de son esprit. Elle n’arrivait toujours pas à croire que tout était désormais terminé entre eux, et ne cessait de se demander comment se seraient passées les choses si elle avait réagi différemment. Peut-être serait-il encore là, à ses côtés ? Envisager une telle possibilité lui brisait le cœur en mille morceaux, et la dramatique impression que jamais elle n’irait mieux lui fondit dessus. Pas même les paroles réconfortantes de Matthias ne parvinrent à lui remonter un tant soit peu le moral – au contraire, elle émit un sanglot déchirant alors qu’il affirmait que Lenny ne la méritait pas. Bien sûr qu’au fond d’elle elle le savait pertinemment, mais cela ne changeait absolument rien au fait qu’en ce moment, elle se sentait plus nulle que jamais – insuffisante aux yeux de Lenny. C’était ainsi qu’elle se voyait, et c’était déprimant et humiliant au possible. Il avait passé des mois à lui murmurer combien il la trouvait belle, combien il l’aimait et combien il était chanceux de l’avoir alors qu’il ne la méritait pas. Systématiquement, elle lui avait rétorqué qu’il la méritait entièrement, et que pour rien au monde elle n’aurait voulu être avec quelqu’un d’autre. Elle avait été sincère à chaque fois qu’elle avait proféré ces paroles, mais qu’en était-il de Lenny ? À partir de quel moment avait-il commencé à penser à une autre alors qu’il murmurait des mots d’amour à Lanie ? Elle ne voulait même pas y songer, mais ne parvenait à s’en empêcher. Peut-être ne la méritait-il pas, mais il avait été tout ce qu’elle voulait sur cette planète, lui et personne d’autre.

Et puis, d’un autre côté, il y avait Matthias. Matthias, qui ne l’avait jamais laissée indifférente. Matthias, qui venait de provoquer un imperceptible frisson tout le long du corps d’Alaina en essuyant ses larmes. Matthias, avec qui les débuts avaient été des plus chaotiques, et avec qui sa relation ne s’était jamais simplifiée, ponctuée par toutes les disputes possibles et imaginables, ce qui n’avait rien d’étonnant compte tenu de leur caractère à tous les deux. Matthias, qui pourtant avait toujours été là, à chaque fois qu’elle avait fini par mettre sa fierté de côté dans une tentative parfois désespérée d’arranger la situation. Matthias, à qui elle tenait énormément sans exactement savoir pourquoi. Elle lui avait même avoué à demi-mot qu’à ses yeux, leur relation ne se limitait pas à l’amitié compliquée qu’ils partageaient depuis quelques temps. C’était là un fait pour le moins exceptionnel, car, de nature méfiante à tel point que c’en devenait presque maladif, Lanie n’avait jamais pris le risque d’avouer des sentiments à quiconque s’il y avait le moindre risque que ceux-ci ne fussent pas réciproques. Et la voilà qui avait soulagé ce qu’elle avait sur le cœur à un homme qui, pas une seule fois, n’avait témoigné du moindre signe qui trahirait une quelconque attirance, ou des sentiments autres qu’amicaux. Si elle avait fini par accorder sa confiance, quoique peut-être à tort, à Lenny, c’était bien parce qu’il avait passé des mois à lui faire comprendre qu’il était amoureux d’elle. Pourtant, au final, c’était Matthias qui était là pour lui ouvrir ses bras et pour écouter ses lamentations, et pas Lenny. Au cours des derniers mois, l’amour qu’elle éprouvait pour Lenny avait totalement éclipsé les sentiments obscurs et difficilement identifiables qu’éveillait Matthias en elle. Mais maintenant que Lenny n’était plus là, et que Matthias l’était, elle ne pouvait s’empêcher, entre deux pensées dédiées à son Gamma, de se demander comment aurait été sa vie si elle avait pris le risque à temps d’avouer à Matthias ce qu’elle avait sur le cœur. Probablement qu’elle aurait été déçue, et qu’au lieu de Lenny, ce serait Matthias qui aurait été le premier à lui briser le cœur, mais elle ne pouvait imaginer que cette douleur aurait été ne serait-ce qu’à moitié aussi dévastatrice que celle qu’elle éprouvait en ce moment même.

Ces pensées avaient défilé dans son esprit épuisé par les pleurs à une telle vitesse qu’elle avait à peine conscience de leur existence. Elle rejoignit Matthias sur le lit de celui-ci et ramena ses genoux contre sa poitrine, tentant sans grand succès de calmer ses sanglots et sa respiration sifflante. Elle écouta les paroles de Matthias et eut l’impression qu’il ne comprenait rien à rien, qu’il n’avait absolument pas conscience de ce qu’avait fait Lenny. Ce n’était pas une erreur – Lenny avait agi de son plein gré, de sa volonté la plus forte, parce qu’il avait estimé qu’Alaina n’était pas celle dont il avait besoin, qu’elle n’était pas la mieux placée pour le comprendre. C’était cela, plus que tout le reste, qui rendait cette trahison aussi douloureuse et humiliante. La rouquine secoua donc la tête mais mit quelques secondes supplémentaires avant de maîtriser suffisamment sa respiration pour répondre d’une voix aiguë et presque inaudible : « Non, non, c’était pas une erreur… Il l’a voulu, il me l’a dit. Il m’a dit qu’il était allée chez elle parce qu’il en avait besoin… Qu’elle le comprenait mieux que personne… Il a appris que sa mère est morte et il est allé le lui dire, à elle… Et moi, il m’a rien dit pendant des jours… Rien… Je comprends pas… Pourquoi il a eu besoin de me faire autant de mal alors que j’ai toujours tout fait pour le rendre heureux ? »

L’euphémisme qu’employa Matthias pour qualifier son animosité à l’égard de Lenny arracha un petit sourire mouillé à Lanie, qui s’appuya contre l’épaule du jeune homme avant de fermer les yeux. « Et tu avais raison depuis le début… » Il n’y avait pas de doute possible, sur ce coup-là, Matthias avait su voir clair là où Lanie avait foncé sans un regard en arrière, elle qui d’ordinaire était si précautionneuse et méfiante. Elle commençait déjà à se sentir un peu plus apaisée, non pas parce que son chagrin se dissipait déjà, mais parce que Matthias avait sur elle un pouvoir non négligeable qui la réconfortait indéniablement, fût-ce par ses gestes ou par ses paroles. Mais si elle était sincèrement touchée par tout ce qu’il lui disait, l’estime qu’elle avait d’elle-même restait au plus bas, et le conseil qu’il lui prodigua ne suscita qu’un vague haussement d’épaules contrit. Comment pouvait-elle ne pas se sentir écrasée par Valentina, alors qu’elle avait passé les derniers mois à la redouter et à se comparer à elle ? C’était bien plus facile à dire qu’à faire, et en ce moment, elle ne pouvait même pas y songer. En revanche, elle sentit nettement son cœur se réchauffer lorsqu’il entendit les trois derniers mots que prononça Matthias. Elle leva le regard vers lui et lui rendit son sourire, profondément touchée par ce qu’il venait de dire. Et elle ne put ignorer le petit bond que fit son cœur à ce moment-là.




Les bras croisés, elle attendit la réponse de Matthias. Et si elle ne trahit rien de particulier, sinon un petit sourire difficilement interprétable, lorsqu’il admit qu’il n’avait rien trouvé de mieux que l’excuse qu’il avait formulée quelques instants plus tôt, elle ne parvint toutefois pas à rester totalement impassible en entendant la suite. L’incertitude qui avait ponctué la réponse de Matthias ne présageait rien de bon, et le ton qu’il avait employé était plus pessimiste qu’autre chose – du moins, c’est ainsi que le ressentit Alaina. D’un autre côté, à quoi s’était-elle attendue ? Sûrement pas à une motivation débordante et une volonté évidente de repartir, une fois de plus, sur de nouvelles bases. La réaction de Matthias était tout à fait prévisible, compte tenu des circonstances. Mais cette fois, Lanie avait espéré se tromper, et maintenant que Matthias était en train de lui donner raison, elle se sentit des plus déçues. Elle eut envie de répondre quelque chose, ne fût-ce que pour garder contenance, mais elle ne parvint pas à émettre le moindre son tant elle avait la gorge serrée. Un silence lourd de sens s’installa alors entre eux, et Alaina se contenta donc d’attendre que Matthias reprenne la parole, sans le quitter du regard. Une fois de plus, il fit preuve de maturité en suggérant la voie du dialogue. Alaina acquiesça d’un hochement de tête à sa proposition, sans toutefois trouver la moindre chose à dire. Qu’était-elle censée répondre, au juste ? Ce n’était pas pour rien que, quelques instants plus tôt, Matthias n’avait même pas cherché à cacher ses doutes quant à d’éventuelles réconciliations. La situation revêtait des allures désespérées, et Lanie ne savait absolument pas comment s’y prendre pour l’arranger. Elle espérait qu’il puisse la mettre sur la voie, qu’il trouve les mots là où elle ne parvenait qu’à se taire. Elle avança de quelques pas, réduisant la distance entre eux à à un peu plus d’un mètre, et le sonda silencieusement du regard. Elle qui, d’habitude, n’avait pas sa langue dans la poche, semblait le supplier de reprendre la parole. Ce qu’il finit par faire, évoquant la méfiance de sa petite amie. Aussitôt, une vague de culpabilité tordit l’estomac de Lanie, qui baissa aussitôt les yeux. Un murmure haut perché et terriblement gêné ne tarda pas à suivre : « Je suis désolée. » Et elle l’était réellement, malgré la jalousie dévorante qu’elle ressentait à l’égard de Tessa. « Faut croire que je suis une pro quand il s’agit de tout gâcher… » Elle esquissa un sourire mais le cœur n’y était pas. Il était évident qu’une seule solution s’offrait à elle si elle ne voulait pas pourrir davantage la vie de Matthias, et cette réalisation n’était pas de celles qui vous donnaient envie de sourire à pleines dents. Au bout d’un petit silence, elle reprit d’un ton peiné mais apparemment décidé : « Tu sais quoi, oublie cette conversation, je sais pas ce que j’imaginais. Ta vie est clairement mieux sans moi dedans, je fais que compliquer la situation, de toute façon. Alors retourne auprès d’elle et te prends pas la tête, je saurai me tenir à l’écart. Je te dois bien ça, de toute façon… » Elle tenta un nouveau sourire, espérant convaincre Matthias faute d’être parvenue à se convaincre elle-même, mais les muscles de son visage semblaient étrangement figés. Quant à sa gorge, elle était plus nouée que jamais tandis que Lanie réalisait les conséquences qu’auraient les paroles qu’elle venait de proférer.
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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyJeu 23 Mai - 22:15


« Je suis désolé. » Murmurais-je, attrapant l’une de ses mains avant de légèrement serrer ses doigts. Comme d’habitude, dans ce genre de situation, je ne savais trop comment me comporter. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire pour la réconforter. Je compatissais à son malheur, à sa peine, mais je manquais cruellement de mots pour la rassurer, pour lui dire que tout irait bien. Alors je faisais ce que j’avais toujours fait avec mon frère ou ma sœur : je m’abstenais d’épiloguer ou de monologuer, et j’optais pour une consolation plus corporelle, plus subtile aussi, avec le mince espoir que ce simple geste pourrait, sinon la réconforter, au moins la toucher. Je suis là, tu peux compter sur moi, je ne vais pas t’abandonner. Voilà tout ce qu’elle signifiait, cette douce étreinte. « J’aimerai te dire pourquoi il t’a fait ça, pourquoi il s’est comporté de cette façon. Mais je n’en sais rien. » Soufflais-je à voix basse, mes doigts toujours agrippés à sa main. Par contre, ce dont j’étais sur, c’était que Lennon avait sérieusement déconné. Si j’en croyais les paroles de la rousse, il était l’unique fautif de la situation actuelle. « La seule chose que je sais, c’est que tu n’y es pour rien dans cette histoire. Tu as fait tout ce que tu avais à faire. Tu n’es pas coupable, de quoique ce soit. » Assurais-je, sans la quitter des yeux. Elle était irréprochable, et elle devait le savoir. Pas question de la voir s’enfoncer ou se maudire pour quelque chose qu’elle n’aurait pas fait. « Je n’ai pas la réponse à cette question. Tu devrais voir directement avec lui. » Suggérais-je, bien que peu emballé par cette idée. Seulement, si elle voulait être fixée, il n’y avait pas d’autre solution – bien qu’au fond de moi, et parce que j’avais fait la même erreur quelques années plus tôt, je savais pertinemment qu’il n’y avait pas de raison valable qui pouvait expliquer le comportement de Lennon. La tristesse, la peine, la colère… Tous ces sentiments ne justifiaient pas une tromperie de l’être aimé. « Tu sais, vu l’état dans lequel tu es, j’aurais préféré avoir tort. » Déclarais-je sincèrement. C’était dire si je tenais la Gamma en haute estime – habituellement, je détestais avoir tort. Cependant, là, j’aurais tout donné volontiers pour voir les perles salées s’effacer des joues d’Alaina, pour voir ses traits tirés d’adoucir. Sa tristesse me faisait mal, et j’espérais qu’Alaina reprendrait vite le dessus. « Ça me fait de la peine de te voir comme ça, et de savoir que je ne peux rien faire pour y remédier. » Quoique… A ce moment précis, je n’avais envie que d’une chose : aller toucher deux mots de toute cette histoire à Lennon. S’il avait fait le malin avec Alaina, j’étais sur qu’il ne s’aventurerait par sur la même piste avec moi – il avait tout à y perdre. Cependant, je n’étais pas sur que cette option convienne à la Gamma. « Tu veux que je me charge de lui ? » Demandais-je, ayant toujours un vague espoir qu’elle réponde positivement. Mais à mon avis, il ne fallait pas compter là-dessus. Mon sourire s’élargit légèrement alors que je la voyais révéler la tête pour me sourire. Ce n’était pas encore un sourire large et franc, mais c’était un premier pas. « Allez, ça va s’arranger. Ça va aller mieux. » Affirmais-je d’une voix douce, mais déterminée. Elle penserait sans doute que c’était facile, que j’avais tort, et que ce n’était que quelques mots balancés au hasard. Elle n’aurait pas eu faux. Cependant, je savais qu’avec le temps, les choses pouvaient s’améliorer. Petit à petit, elle aurait moins mal, elle souffrirait moins. Evidemment, tout n’allait pas s’arranger en un claquement de doigts, mais… Le temps ferait son œuvre, j’en étais persuadé. « Regarde, tu as déjà recommencé à sourire. » Notais-je, sans la quitter des yeux. C’était un petit pas, mais cela montrait au moins qu’elle ne stagnait pas, qu’elle pourrait aller de l’avant. « Je considère que c’est un bon début. » Assurais-je, sur de moi. Mon bras passa derrière son cou, et la rapprocha de moi. Mes lèvres se posèrent doucement sur son front, alors que je lui murmurais, rassurant : « Tu sais que tu peux venir me trouver, quand tu veux, si tu en ressens le besoin. » Si ça, ce n’était pas une preuve d’amitié…

~~~~~~~~~~~~

« Ne dis pas ça. » Répliquais-je en secouant légèrement la tête. Auparavant tendu, j’oubliais soudainement la gêne qui s’était installée entre nous pour la contredire. Non, bien sur que non, elle n’avait pas tout gâché. Ou plus exactement, si… Mais nous avions été deux à mettre les pieds dans le plat. Parce qu’aux dernières nouvelles, il fallait quand même être deux pour s’embrasser. Certes, elle avait fait le premier pas ; pour autant, je ne me considérais pas comme totalement innocent. Non, pire même : une partie de moi me soufflait que j’étais fautif. Que j’avais aussi ma part de responsabilité, dans cette évidente pagaille. Je n’en avais jamais réellement douté – en même temps, comment aurais-je pu ? Je n’étais pas du genre à pointer du doigt une personne qui avait mal agi, sans me remettre en cause ; le rôle de juge m’allait très mal. Je n’étais pas un enfant de cœur, je n’étais pas irréprochable. Et je n’allais pas prétendre le contraire. « Il faut être deux, et… Je n’ai pas été réglo. » Déclarais-je, après une courte hésitation. C’était le moins que l’on puisse dire. Je ne m’étais jamais senti pleinement coupable, mais il était évident que j’avais eu un rôle primordial. Peut-être avais-je été trop négligeant, peut-être avais-je été trop ambigu, ou peut-être avais-je simplement fermé les yeux sur une situation que je ne voulais pas vraiment voir. D’ordinaire, j’étais plutôt partisan d’assumer. On fait une connerie, on le dit, on répare les pots cassés, et ça repart. En tout cas, en principe. Parce que dès l’instant où il s’agissait de mes relations amoureuses, j’avais plutôt tendance à opter pour une toute autre politique – je préférais faire l’autruche, plutôt que de me mouiller, plutôt que de mettre en péril une relation stable. Je l’avais déjà fait par le passé, et voilà que je recommençais. Des années avaient passé ; j’avais grandi, j’avais vécu de nouvelles choses, j’avais rencontré de nouvelles personnes. Et au moment où l’on pense avoir tiré des conclusions des erreurs commises quelques temps plus tôt, on se rend compte que c’est tout, sauf le cas. Avec un petit pincement au cœur, je repensais à Nastassia, et à tout ce qu’elle avait pu m’apporter. Son doux sourire, son visage d’ange, ses bras rassurants. « Je ne compte rien oublier du tout. » Affirmais-je, sur un ton qui ne laissait pas place à la contradiction. Oublier cette conversation ? Et puis quoi, encore ? Oublier les derniers mois, tous les moments complices que l’on avait pu avoir par le passé à cause d’un simple moment d’égarement ? Même pas en rêve. « Arrête de dire ce genre de trucs. » Pestais-je en levant les yeux au ciel. Si elle continuait et persistait sur cette voie, elle n’allait pas tarder à se faire sévèrement engueuler comme une gamine de six ans. Par mes soins, je précise. « Ce n’est pas parce que l’autre Gamma t’a éjecté de sa vie comme une mal propre que je vais en faire autant. » Ajoutais-je, un soupçon de dédain dans la voix. D’ailleurs, quand je croiserai ce camé de malheur – une fois qu’il aura décrété qu’il était temps pour lui d’arrêter de me fuir comme la peste, en gros – j’allais me faire un plaisir d’aller l’accoster pour lui dire ma façon de penser. « Viens, on va aller discuter. Il est grand temps que je remette tes pendules à l’heure, ma chère. » Décrétais-je en souriant légèrement. Tant pis pour ma séance intensive de snowboard ce matin ; j’avais des choses bien plus urgentes à faire. De plus, j’estimais que c’était le moment idéal pour parler ; Elias et Tessa avaient apparemment déserté, ce qui n’était pas négligeable. Il n’y aurait pas d’oreilles indiscrètes pour nous écouter, pas d’yeux perçants pour nous scruter : nous pourrions parler librement, sans craindre d’être surpris. Prenant place sur le canapé, j’ai attendu qu’Alaina en fasse autant avant de prononcer le moindre mot. « Je ne t’en veux pas. » Lâchais-je après quelques instants de silence. Voilà, ça, c’était dit. Elle savait désormais ce qu’il en était. Pas besoin de tergiverser pendant cent cinquante ans – ce n’était pas mon genre, de toute façon. J’allais droit au but, sans passer par des détours fumeux. « En fait, pour être plus précis, je ne t’en veux plus. » Rectifiais-je. « Je reconnais que ces derniers temps, les choses n’ont pas été des plus faciles entre nous. » Ça, c’était le moins que l’on puisse dire. Notre amitié avait connu des hauts et des bas – plus de bas qu’autre chose, à vrai dire – au cours de ces dernières semaines. Les raisons ? D’abord, l’amitié qu’entretenait ma sœur et Alaina. Dans l’absolu, cette proximité ne me gênait absolument pas (au contraire, même), j’avais vite déchanté. Soirées à n’en plus finir, états minables, gueules de bois, et j’en passe et des meilleures : j’avais décrété, à juste titre, que la Gamma avait une mauvaise influence sur ma sœur. Qu’elles sortent et qu’elles profitent, oui ; mais de là à attendre parler de ma sœur comme on entendrait parler d’une débauchée, certainement pas. « Entre l’histoire avec ma sœur, et puis ce qu’il s’est passé ensuite… » Rappelais-je, sans pour autant insister sur les faits. Je préférais rester évasif, afin de ne pas raviver les tensions. « Mais si j’ai été agacé pendant un moment, j’ai aussi eu le temps de me calmer. De réfléchir plus posément à la situation. D’analyser certaines choses. » Autrement dit, en gros, j’avais fini par cesser de bouder et de râler. Sans parler du fait que ma sœur m’avait sévèrement reproché mon comportement – un comble, quand on sait que je tiens plus à elle qu’à la prunelle de mes yeux, et que je ferais tout pour la protéger. « Je te considère comme une véritable amie. Il m’en faudra plus pour me faire fuir. » Déclarais-je d’une voix posée, un léger sourire accroché aux lèvres. N’en déplaise à Tessa, d’ailleurs. Je savais qu’elle ne portait pas la rousse dans son cœur ; pourtant, je campais sur mes positions, inflexible et déterminé à garder mon amie auprès de moi.

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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptySam 25 Mai - 16:37


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Oh take me back to the start

MATTHIAS & ALAINA ❦ All along it was a fever, a cold sweat hot-headed believer. I threw my hands in the air, said, "Show me something," He said, "If you dare come a little closer." Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Tumblr_miwi22v6gB1rokyrbo3_250 Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay. It's not much of a life you're living, it's not just something you take – it's given. Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. The reason I hold on, cause I need this hole gone. Funny you're the broken one but I'm the only one who needed saving, cause when you never see the light it's hard to know which one of us is caving... Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay.










flash-back


Alaina avait beau ne pas avoir l’esprit à l’observation en ce moment, elle ne put s’empêcher de remarquer combien Matthias se montrait doux et prévenant. C’était là une facette qu’elle ne lui avait jusqu’alors jamais connue, du moins pas avec une telle ampleur. L’image du jeune homme froid et distant collait à la peau de Matthias, une image forgée par l’impression qu’il dégageait auprès des personnes qu’il ne connaissait pas et qui se contentaient de ce premier aperçu pour se forger un portrait complet, mais une image qui, bien que significativement diminuée lorsqu’on apprenait à le connaître de plus près, ne s’en allait pas si facilement avec le temps. Cela n’avait jamais posé le moindre problème à Alaina, qui n’était pas tactile pour un sou et qui n’avait jamais ressenti ni le besoin ou l’envie d’établir le moindre contact physique superflu. Cette froideur qu’elle connaissait à Matthias avait très vite perdu tout son aspect négatif, et elle n’avait tout simplement jamais pris l’habitude de s’égarer dans des câlins ou tout autre contact avec lui, ce qui n’avait jamais rien eu de surprenant. Leur amitié semblait toujours avoir été consolidée par les piques qu’ils se lançaient, plus ou moins venimeuses, et toujours empreintes de l’ironie la plus mordante. Autrement dit, pas ce qu’il y a de meilleur pour exprimer leur affection. Mais elle n’en avait jamais souffert, bien au contraire, elle avait appris à percevoir la bienveillance de son ami dans d’autres éléments que la tendresse ou les déclarations mièvres. Elle avait appris à apprécier leur façon bien particulière de se témoigner leur affection mutuelle. Parfois, il se montrait un peu plus tendre, esquissait un rapprochement, que la Gamma accueillait avec plaisir, précisément parce qu’il s’agissait de quelque chose d’inhabituel. Mais ces rares gestes de douceur, qui se présentaient généralement sous la forme d’une main qui jouait avec ses boucles rousses, semblaient bien lointains depuis qu’ils avaient été remplacés par leurs disputes véhémentes. Rien d’étonnant, par conséquent, que cette douceur nouvellement retrouvée frappe autant la rouquine, non sans la surprendre. Sentir la grande main de Matthias enserrer la sienne, bien plus petite, avec à la fois tendresse et fermeté, se laisser bercer par ses paroles dénuées de la moindre ironie et empreintes de la plus infinie prévenance, avait quelque chose d’infiniment apaisant. Elle ne ressentit ni le besoin de répondre ou de lui retourner ses gestes, se contentant de les apprécier – bien plus qu’elle ne l’aurait fait en temps normal, elle qui était si peu friande des contacts physiques en tous genres. Elle renifla faiblement lorsqu’il lui assura avec fermeté qu’elle n’avait rien à se reprocher, se forçant toutefois à lui adresser un sourire qu’elle espérait convaincant. Il était adorable, rien de moins. Elle ne l’avait jamais autant chéri qu’en cet instant précis, d’autant plus qu’au moment où elle avait frappé à sa porte, leur relation n’était pas au beau fixe, et qu’il était parvenu à passer instantanément outre pour lui offrir tout le réconfort dont il était capable.

Lorsqu’il déclara que seul Lenny pourrait lui fournir une réponse, elle sentit son cœur se serrer. « Non. Je veux pas le voir. Plus jamais. » Ce n’était que partiellement vrai – en réalité, une partie d’elle, toujours follement amoureuse du Gamma, n’aspirait qu’à revoir son visage avec l’espoir insensé que toute cette histoire n’avait été qu’un très mauvais rêve. Mais l’autre partie, consciente de la réalité de cette situation, savait pertinemment que revoir Lenny lui infligerait une douleur intenable. Elle n’en était même pas encore au stade où c’était la colère qui la dissuadait de revoir Lenny – pour le moment, c’était l’humiliation et le chagrin qui primaient, et ces sentiments avaient une force bien plus conséquence que n’importe quelle fureur. Elle s’efforça de chasser l’image de ses retrouvailles avec Lenny de son esprit, préférant ne pas anéantir la fragile remontée de moral que lui avait insufflée Matthias au cours des dernières minutes. Et elle y parvint plutôt bien, car il lui arracha un nouveau petit sourire quelques instants plus tard. « Ça doit bien être une première. » Après tout, n’était-ce pas le désir de Matthias d’avoir raison à tout prix qui avait été à l’origine de leur première altercation ? C’était là un trait de caractère qu’ils partageaient indéniablement. Touchée par les paroles de son ami, elle s’empressa de le détromper : « Crois-moi, tu en fais déjà beaucoup. J’en mène pas large, là, mais si t’avais pas été là, j’ose même pas imaginer dans quel état je serais. » Nouveau sourire – décidément, Matthias devait avoir un don. Lanie constata que ses larmes avaient arrêté de couler, même si sa gorge restait serrée et sa respiration erratique. Partagée entre l’envie de fondre en larmes et celle de lui offrir un nouveau sourire à l’entente de sa proposition, Lanie inspira profondément, secouant la tête avec ferveur. « Non, non, non. Je veux surtout pas t’impliquer là-dedans. » Sans compter qu’elle redoutait l’état dans lequel Matthias laisserait Lennon après s’être chargé de lui, comme il le disait si bien. L’issue de l’entrevue n’était pas bien difficile à deviner.

Sans y parvenir, Alaina aurait souhaité de tout son cœur pouvoir croire Matthias, croire qu’en effet, les choses allaient s’arranger. Bien sûr qu’elle s’en remettrait tôt ou tard, mais une pareille idée était pour l’instant inenvisageable, tant elle avait l’impression de tomber dans un trou sans fond dont elle ne parviendrait jamais à sortir. Néanmoins, elle ne pouvait nier qu’elle allait déjà un peu mieux, même si ce n’était rien qu’un peu. Il avait raison, après tout, elle souriait. « C’est grâce à toi. » Le Dupont de Calendre pouvait en effet s’attribuer tout le mérite de chacun de ces sourires, qu’il était parvenu à susciter les uns après les autres. Elle réprima un frisson en sentant la main de son ami se poser contre sa nuque, ne parvint pas à en réprimer un autre lorsqu’il déposa ses lèvres contre son front. Elle ferma les yeux en l’entendant parler, les coins de ses lèvres se retroussant en un nouveau sourire qu’il ne pouvait pas voir. [color=orangered]« Merci… Merci pout tout. »[color] Et alors, sans penser à l’état abominable dans lequel elle se trouvait, les traces de maquillage qui sillonnaient son visage, l’ecchymose qui s’était formée sous son œil droit, ses yeux gonflés par les larmes, son visage encore humide de celles-ci, sans penser à l’absurdité de son geste, sans même penser à Tessa, sans penser aux conséquences, sans penser à rien, elle releva le visage sans reculer, sentant ainsi les lèvres de Matthias passer de son front à ses sourcils, puis à son nez. Le contact de sa peau avec celle, plus rugueuse, de Matthias, lui arracha un nouveau petit frisson. Puis, elle acheva son ascension en posant ses lèvres sur celles de son ami, pour les sceller en un baiser aussi insensé que naturel. Insensé, car elle n’avait absolument aucune bonne raison d’agir ainsi, et naturel, car, précisément, elle avait toutes les raisons du monde de le faire. Mauvaises, peut-être, mais des raisons quand même.




Il était évident qu’Alaina avait commis une belle bourde de plus en embrassant Matthias. Ce baiser l’avait taraudée pendant de longues semaines, et elle avait tenté tant bien que mal de ne plus y penser – mais aujourd’hui, difficile de faire comme si rien ne s’était passé, alors qu’elle se trouvait en face de Matthias. Et quand bien même affirmait-il qu’elle n’était pas seule fautive, elle ne s’en sentait pas moins coupable. Elle secoua la tête, esquissant un sourire sans joie, la gorge toujours nouée. « Ne dis pas ça. T’as été tout ce qu’il y a de plus réglo, c’est moi qui ai déconné. Comme d’hab. » Il n’avait fait que la consoler, et elle avait été obligée d’en demander plus, en levant le visage de quelques centimètres pour lui voler ce baiser qui ne lui était absolument pas autorisé. Elle qui était venue pleurer l’infidélité de Lenny, n’avait pas hésité à s’abaisser à son niveau, et elle n’avait cessé de se maudire et de se sentir coupable par rapport à Matthias, mais aussi par rapport à Tessa, car c’était la présence de cette dernière dans la vie du Iota qui rendait la situation aussi délicate. Et elle pouvait bien mettre ce faux pas sur le compte du chagrin et de tous les sentiments qui l’avaient déboussolée sur le moment, mais elle savait pertinemment que ce serait se voiler la face – car ce baiser, elle l’avait désiré ardemment, et de tout son être. Et cela suffisait pour justifier la décision douloureuse mais à ses yeux inévitable de couper les ponts avec son ami. Néanmoins, celui-ci ne semblait pas partager son avis, car il répliqua aussitôt. Lanie sentit son cœur se réchauffer, mais elle ne parvenait pas à se débarrasser de l’impression de mal agir en lui donnant raison. Mais son petit cœur ne tarda pas de passer de ce réchauffement éphémère à un sentiment bien moins agréable alors que Matthias évoquait Lenny. Lanie baissa les yeux, et laissa échapper dans un murmure : « Arrête. » L’évocation de Lenny était à peu près aussi agréable à entendre que de recevoir dix coups de poignard.

Elle ne résista pas lorsqu’il l’invita à s’installer pour discuter, et le suivit, appréhensive. Assise à l’autre bout du canapé, elle fixa ses mains, attendant qu’il prenne la parole. Et lorsqu’il parla, elle releva les yeux, surprise d’entendre qu’il ne ressentait aucune animosité à son égard. Elle esquissa un petit sourire, mais ne pipa mot. Elle attendit qu’il termine de parler, peu désireuse de l’interrompre, et se contenta de garder son regard rivé à celui de Matthias, alors qu’il énuméra tout ce qui s’était mal passé. Elle se mordit la lèvre lorsqu’il évoqua l’histoire avec Thaïs, mais ne prit pas la peine de se justifier – certes, il avait tendance à la couver plus que nécessaire, mais elle était en tort, et ne souhaitait pas le contredire là-dessus, redoutant un nouveau différend. Elle attendit qu’il mette le point final à son discours, et lorsque celui-ci arriva, elle sourit. Un vrai sourire, soulagé et agréablement surpris. Ainsi donc, il souhaitait faire en sorte qu’ils reprennent leur amitié là où elle s’était arrêtée, freinée par toutes les disputes plus ou moins violentes qui l’avaient parsemée. Néanmoins, elle fut incapable d’être réellement heureuse, se rendant compte pour la première fois à quel point cette amitié commençait à devenir insuffisante à ses yeux. Maintenant qu’elle avait tant bien que mal barricadé Lenny hors de son cœur, et qu’elle se retrouvait face à Matthias et à tous ses souvenirs, il était évident que ses sentiments à son égard avaient pris des proportions bien trop importantes pour être qualifiés d’amicaux. La preuve en était que, une fois la culpabilité mise de côté, elle réalisait qu’elle ne parvenait pas totalement à regretter ce baiser qu’elle lui avait volé. Et à cela s’ajoutait la sensation désagréable qui lui avait tordu l’estomac lorsqu’il l’avait qualifiée de simple amie. Alaina avait pertinemment conscience que c’était ce qu’elle était vouée à rester aux yeux du jeune homme : une amie. Il avait déjà une femme dans sa vie, et y était visiblement plus qu’attaché. Et sa manière d’ignorer soigneusement tous les signaux que lui avait envoyés Alaina – d’abord sa déclaration à demi-mot, puis ce baiser – prouvait bien qu’il n’en voulait pas, et qu’il préférait s’en tenir strictement à cette amitié qu’elle aussi avait toujours chérie. Constatation douloureuse, pourtant, elle ne préféra pas s’attarder dessus. Car elle avait conscience de la chance inespérée qu’elle avait de bénéficier, une fois de plus, du pardon de Matthias, et de sa volonté de repartir, encore, sur de nouvelles bases. Et cela lui suffisait pour esquisser ce sourire, réprimant du mieux qu’elle pouvait sa part de déception. Alaina réalisa alors qu’elle n’avait pas ouvert la bouche depuis belle lurette. Elle l’entrouvrit, à la recherche des mots justes, qui ne tardèrent pas à venir, d’abord lentement, puis à leur débit habituel. « Je… Merci. Je sais pas ce que je ferais sans toi, franchement. J’ai l’impression de ne pas te mériter. » Elle sourit pour dédramatiser sa dernière affirmation, peu désireuse que Matthias la perçoive comme une tirade mélodramatique supplémentaire. « Et je te promets que cette fois-ci, je ne foutrai pas tout en l’air. J’ai compris la leçon. » Inutile de se leurrer, elle savait pertinemment qu’elle était à l’origine de l’écrasante majorité de leurs différends, et que systématiquement, c’était Matthias qui s’était comporté en adulte. Maintenant, elle ferait en sorte de grandir à son tour. Et si possible, d’oublier les sentiments frustrants et désespérés qu’elle avait commencé à nourrir à son égard, avant qu’il ne soit trop tard et qu’elle ne fasse tout capoter – encore une fois.

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oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Empty
MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyJeu 6 Juin - 0:26

Spoiler:


Assis tous deux sur mon lit, nous discutions du pourquoi du comment de la visite surprise qu’Alaina m’avait rendue. Je trouvais difficilement les mots pour la convaincre, et je me contentais de quelques phrases ou questions hésitantes – je ne savais guère comment me comporter dans ce genre de situation. « Tu sais, je ne veux pas jouer le rabat-joie de service, ni même enfoncer le clou, mais il y a peu de chance que tu ne le recroises pas. » Murmurais-je en haussant les épaules, sincèrement navré de me montrer si pessimiste. Le campus de l’université de Berkeley avait beau être immense, j’avais l’impression qu’il avait tendance à être minuscule lorsqu’il s’agissait de ne pas croiser telle ou telle personne. D’ailleurs, il en allait de même pour la ville de San Francisco – à croire que toutes les personnes que nous ne voulions pas forcément croiser s’étaient données rendez-vous dans ce coin de Californie. Paradoxe absolu, mais j’avais appris à m’y faire, non sans en avoir fait les frais à plusieurs reprises. J’avais d’abord recroisé mon frère jumeau, Nattéo, à l’hôpital. Inutile de préciser qu’il avait passé un sale quart d’heure, qu’encore actuellement, nos relations n’étaient pas au beau-fixe. En parlant de fantômes du passé, la Hastings-Matveïv occupait, elle aussi, une place de choix sur la liste « les gens que j’aurais préféré ne jamais revoir ». Manque de bol, elle avait eu la brillante idée de venir étudier à Berkeley. A croire que mon karma était maudit. « A moins qu’il n’arrête ses études. » Concluais-je, un peu maladroitement, mais néanmoins enchanté par l’idée. Au mieux encore : qu’il soit arrêté, et envoyé en prison pendant un long, long moment pour un quelconque trafic de stupéfiants. Ouais, ça, ce serait une bonne nouvelle – mais je préférais garder mes envies pour moi, afin de ne pas froisser la Gamma. La pauvre était déjà suffisamment chamboulée comme ça pour que je n’en rajoute une couche. Je préférais donc jouer la carte de l’humour, en espérant que cela lui fasse oublier quelque peu, au moins le temps d’un instant, ses soucis. « Crois-moi, ça m’a écorché de dire ça, donc ne t’attends pas à ce que je le répète. » Lâchais-je en souriant, tout en sachant pertinemment qu’il y avait un fond de vérité dans ce que je venais de dire. Je n’avais pas l’habitude d’avoir tort – d’ailleurs, j’irais même jusqu’à dire que je détestais avoir tort. Par chance, cela m’arrivait rarement, mais si pour le coup, en ce moment précis, j’aurais préféré m’être planté sur toute la ligne. M’enfin, Lennon Camden-Fitzgerald n’avait jamais eu le profil d’un saint, et sa réputation parlait pour lui. Alaina, toute naïve et candide qu’elle était, s’était laissée berner par les propos du Gamma. Il avait profité d’elle, de sa gentillesse, de son dévouement : c’était ça qui m’agaçait le plus, dans toute cette histoire. Clairement, Alaina méritait bien mieux. J’ai légèrement secoué la tête, alors qu’elle évoquait la possibilité que je n’eus pas été présent., alors qu’elle venait quémander de l’aide. « Eh bien… Je suppose que tu aurais été frapper à une autre porte que la mienne. » Matthias, où l’homme qui était d’une logique et d’une clairvoyance incroyable, à tout instant, dans toutes les situations possibles. Ma formation de militaire en était peut-être pour quelque chose, j’en convenais. Mais très franchement, j’avais été agréablement surpris qu’elle vienne me trouver, moi, alors même que nous étions en froid. Ça me faisait plaisir, et par cette action, elle me montrait qu’elle pouvait passer au-dessus d’une engueulade – aussi virulente eût-elle été. J’étais capable de mettre ma colère et ma rancune de côté, quand cela était utile. C’était aussi ça, l’amitié. En dépit du fait que je criais parfois fort sur elle, que je m’opposais à ses choix et ses actes, elle savait qu’elle pouvait compter sur moi, que j’étais là pour l’écouter et la soutenir si cela se révélait être nécessaire. Et, la vérité, c’était tout ce qui m’importait. « Je suis persuadé que ma sœur aurait été, elle aussi, de bonne compagnie. » Assurais-je d’une voix douce. La dernière fois que j’avais évoqué ma sœur jumelle avec la Gamma, la discussion s’était rapidement envenimée. Je ne savais plus très exactement comment tout cela était arrivé, mais les résultats avaient été au rendez-vous : Alaina, dans un registre théâtral que je ne lui connaissais pas, était repartie en claquant la porte de la chambre. Quant à moi, j’avais longuement tourné en rond, tel un lion en cage – le savon que j’avais passé à la Gamma m’avait mis en rogne. Sur le coup, je l’avais détestée et maudite : j’avais eu envie de lui arracher la tête pour son inconscience et son manque de discernement. Comment Alaina avait-elle pu entraîner ma sœur dans tout ce bordel ? Comment avait-elle osé ? Je lui faisais confiance ; pire encore, j’avais été jusqu’à être content de leur amitié. Tout ça pour quoi ? Pour que la Gamma entraîna ma sœur dans ses plans foireux ? J’en avais été vert de rage. Ma sœur n’était pas aussi forte et aussi sure d’elle qu’elle ne le paraissait. L’incident du nouvel an me restait en travers de la gorge, et me glaçait encore le sang. L’idée de ne pas être là pour elle quand elle avait besoin de moi me tuait, littéralement. « Et de bons conseils, aussi. » Ajoutais-je après avoir repris mes esprits, absolument sur de moi. J’étais bien placé pour le savoir ; quand je n’étais pas sur de quelque chose, ou quand rien ne tournait rond dans ma vie, c’était quasiment toujours vers ma jumelle que je me tournais. Auprès d’elle, j’étais sur de pouvoir trouver tout le réconfort et la sérénité dont j’avais besoin. Il suffisait juste qu’elle m’ouvre ses bras pour que mes craintes s’estompent, voire se dissipent. C’était aussi ça, qui faisait la magie de notre relation. « Mais je suis content que tu sois venue me voir. Tu as bien fait. » Déclarais-je en hochant légèrement la tête, approuvant pleinement son choix. « Et je te promets de rester à l’écart, si c’est ce que tu souhaites. » Précisais-je après un court instant de silence. Même si, évidemment, ce n’était pas l’envie qui me manquait.

Rapprochés comme nous ne l’avions jamais été, je tentais toujours de consoler la Gamma. Un bras possessif passé autour de ses épaules, je lui affirmais ma présence, et mon soutien sans faille. J’étais là, elle pouvait venir me voir. C’était bien cela l’amitié, non ? Avoir quelqu’un sur qui l’on pouvait compter, pour tout et n’importe quoi, à n’importe quel moment du jour et de la nuit. « Tu sais, en toute objectivité, je n’ai pas fait grand-chose. » Déclarais-je en souriant, amusé. Ce qui n’était pas tout à fait faux : j’avais fait avec les moyens du bord, comme on dit. « Si j’ai pu t’aider, tu m’en vois ravi. » Soufflais-je, sans même penser un seul instant à cette proximité corporelle qui commençait à traîner en longueur. Hormis quelques éléments – qui pesaient lourd dans la balance, je le concevais – j’avais l’impression de passer un moment avec ma sœur. Seulement, et c’est à ce moment là où j’aurais dû réaliser que quelque chose ne tournait pas rond, j’envisageais soudainement que notre proximité put être autre qu’amicale. Pire encore, je m’apercevais que celle-ci se muait, au fur et à mesure que les lèvres de la Gamma glissaient vers les miennes, en une sincère ambigüité. Et la situation atteignit rapidement son paroxysme lorsque le contact, d’abord subtil et aérien, se fit plus réel. Sans penser un seul instant à ce que tout cela pouvait signifier, ni comment nous avions pu en arriver là, je me laissais faire. J’envoyais au diable tout le reste, et j’ai par m’abandonner complètement à cette douce et chaleureuse caresse. Qu’importe mon couple, la morale, les conséquences : j’étais dans un état second, comme grisé par ce qui était en train de se passer.

~~~~~~~~~~~~

Quelques semaines plus tard, les effets et les conséquences de ce moment d’égarement, comme je m’étais complu à le nommer, pouvaient toujours se faire ressentir. « Je t’ai laissée faire. » Répliquais-je en baissant les yeux. Et, très objectivement, je considérais que c’était là que les choses avaient sévèrement dérapé. Après tout, qui ne dit mot consent, non ? Eh bien dans notre cas, c’était plus ou moins la même chose. A la différence qu’il n’y avait pas eu de mots – en tout cas, pas à l’instant crucial. Mais nos actes avaient parlé pour nous. « Et je t’ai encouragée à continuer, en ne te repoussant pas immédiatement. » Avouais-je à demi-mot, presque inaudible. Commettre une faute était une chose, la confesser en était une autre. De plus, jouer la carte de la victime aurait été franchement risible – on n’est pas une victime quand on fait presque deux mètres, quatre vingt kilos et que l’on sait se défendre comme je sais le faire. « J’aurais dû te repousser directement, mais je ne l’ai pas fait. » Lâchais-je en passant une main derrière ma nuque, signe évident que j’étais mal à l’aise. Comment aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ? J’avais repris mes esprits à temps, c’était vrai. Mais cela n’excusait pas tout. D’autant plus que j’étais – ou plus exactement je suis en couple. Etrangement, lorsque nous nous étions embrassés, ce détail avait été carrément chassé de mon esprit. « J’estime être autant responsable que toi, voire plus. J’avais la tête froide, ce soir là. Pas toi. » Je lui trouvais même des excuses – c’était dire si je me sentais coupable. Pas tant vis-à-vis de Tessa, mais plutôt vis-à-vis d’elle. Elle était venue chercher du réconfort, et finalement, je m’étais montré plus chaleureux que nécessaire. J’avais la désagréable sensation d’en avoir profité – même si au fond de moi, je le savais, je n’avais pas été des plus actifs. J’avais eu le temps de repenser à tout ça, et la conclusion qui s’imposait était que ce dérapage résultait d’un problème plus profond, sur lequel je n’avais encore pas mis le doigt. Cependant, en attendant, je cherchais à comprendre comment nous avions pu en arriver à ce qui me paraissait être un point de non-retour. Je le regrettais amèrement ; et la réflexion que je fis concernant son ex petit ami était empreinte d’un mépris que je cachais à peine. « Désolé. » Soufflais-je à voix basse. Je n’avais pas voulu la blesser – elle avait suffisamment souffert comme ça, ces derniers temps. Et le moment était venu que nous ayons une discussion sincère, sans tabous.

Assis tous deux sur le canapé, j’ai commencé à parler. Je désirais lui dire de vive voix que je ne lui en voulais pas, et qu’à mon sens, rien n’avait changé. Que son amitié m’était toujours chère et précieuse, et que son absence m’avait peiné. Il ne tenait qu’à elle d’accepter, ou de refuser. Mais quelque soit sa décision, je voulais qu’elle la prenne en toute connaissance de cause. Je ne taisais aucun élément, aucun des sentiments que j’avais pu ressentir. J’annonçais, je balançais, sans aucun détour. Fidèle à moi-même, et à mes principes. Honnête jusqu’au bout des ongles, je comptais bien sur cette discussion pour redonner un second souffle à notre amitié. Si la Gamma l’acceptait, tout du moins. « N’importe quoi. » Dis-je en secouant la tête, un petit sourire aux lèvres. Bien sur, personne ne mérite Saint Matthias, celui qui agit toujours bien, qui prend toujours les bonnes décisions, et qui est absolument irréprochable. « Arrête de me prendre pour un ange, je n’en suis pas un. » Précisais-je en souriant, nettement plus détendu. J’étais un peu près sur que la simple association de l’ange et de Matthias dans la même phrase aurait fait hurler de rire mon frère et ma sœur. Mais qu’importe. « On fait tous des erreurs. Toi, moi, les autres. Mais l’important, c’est d’en tirer les conséquences, et je suis content de voir que nous y sommes parvenus. » Déclarais-je, non sans ressentir une certaine pointe de soulagement. Plus adultes que jamais, je constatais, non sans une certaine fierté, que nous étions tous deux capables de faire la part des choses.
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MessageSujet: Re: oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE EmptyMar 11 Juin - 21:04

Spoiler:


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Oh take me back to the start

MATTHIAS & ALAINA ❦ All along it was a fever, a cold sweat hot-headed believer. I threw my hands in the air, said, "Show me something," He said, "If you dare come a little closer." Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. oh take me back to the start ❥ MATTY+LANIE Tumblr_miwi22v6gB1rokyrbo3_250 Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay. It's not much of a life you're living, it's not just something you take – it's given. Round and around and around and around we go. Oh now, tell me now, tell me now, tell me now you know. The reason I hold on, cause I need this hole gone. Funny you're the broken one but I'm the only one who needed saving, cause when you never see the light it's hard to know which one of us is caving... Not really sure how to feel about it, something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay.










flash-back


Alaina était habituée à la rationalité à toute épreuve dont faisait constamment preuve Matthias. Elle l’avait toujours connu comme ça, et c’était d’ailleurs l’un des points communs qu’ils partageaient – à la différence près que, si Lanie avait toujours préféré être terre à terre plutôt que de se perdre dans des espoirs hasardeux, dans le cas de Matthias, cette tendance était multipliée par cent. À côté de lui, elle restait une enfant aux pensées parfois aussi idéalistes qu’absurdes – et ce, alors qu’en comparaison avec la plupart des personnes qu’elle connaissait, elle était d’un rationnel quasi incomparable. Chez Lanie, espoirs d’enfant et naïveté côtoyaient son désir de tout contrôler et de ne pas se leurrer sur quoi que ce soit ; et chez Matthias, la bataille semblait avoir été gagnée depuis longtemps par ce côté terre à terre. Alaina était loin de lui tenir rigueur de ce trait de personnalité, y était habituée depuis longtemps et ne percevait absolument pas cela comme un désir de la rabaisser – tout comme elle savait qu’ils partageaient tous les deux un sens du tact absolument lamentable. Elle avait pris l’habitude de ne pas se formaliser lorsqu’il énonçait une vérité pas forcément agréable ou facile à entendre, pertinemment consciente qu’il agissait pour son bien et non pas pour la heurter. Là encore, lorsqu’il la détrompa quant à la durée pendant laquelle elle espérait ne plus avoir à voir Lenny – c’est-à-dire, pour l’éternité, minimum – elle n’eut d’autre choix que d’admettre qu’il avait raison. Elle avait déjà suffisamment fait les frais du terrible karma qui semblait lié à l’université de Berkeley, où elle avait déjà recroisé bon nombre de personnes qu’elle n’aurait jamais pensé revoir un jour, et sûrement pas au sein de l’université. Les exemples étaient suffisamment nombreux pour éveiller en elle la désagréable impression que c’était une sorte de destin, plutôt que le simple hasard, qui faisait en sorte qu’elle se coltine toutes ces rencontres délicates. Alors, en sachant déjà que Lenny était étudiant de l’université, elle avait encore moins de chances de parvenir à l’éviter qu’un autre, et elle savait qu’il ne servait à rien d’essayer de se leurrer alors même que Matthias la plaçait face à cette désagréable vérité. « Génial », finit-elle par grommeler, au bout de quelques instants d’un silence hésitant et chargé des pensées les plus troublantes. Connaissant Lenny, elle n’allait pas seulement le croiser lui, mais aussi chacune des jeunes femmes sur qui il aurait jeté son dévolu. Lanie était bien placé pour savoir que son ancien petit ami était du genre à devenir pratiquement obsédé par une demoiselle à partir du moment où celle-ci lui plaisait – c’est ainsi qu’il avait, de longs mois durant, persévéré dans sa quête de séduction de Lanie, qui avait fini par céder, incapable de rester impassible face à tant d’attention de la part de quelqu’un. Il n’était pas difficile d’imaginer qu’il agirait exactement de même avec d’autres filles – et ce que le nombre d’intéressées ne serait en rien négligeable, dans la mesure où Lenny était des plus instables en ce qui concernait l’exclusivité des personnes concernées par son intérêt ; Alaina en avait fait les frais, elle avait bien remarqué qu’il ne s’était pas contenté de la tromper, mais qu’en plus de cela, il ressentait de toute évidence des sentiments d’une grande ampleur à l’égard de Valentina. Bref, la perspective de voir Lenny scotché à diverses jeunes femmes dont il risquait de sembler fou amoureux n’enchantait en rien la Gamma, qui avait l’impression qu’elle ne parviendrait jamais à s’en remettre s’il ne cessait de d’agiter ses conquêtes sous son nez. La possibilité, évoquée par Matthias, qu’il finisse par quitter l’université, eut au moins pour mérite d’arracher un nouveau sourire à la demoiselle, qui était plus que dubitative quant à la probabilité d’un tel événement. Et quelque part au fond d’elle, elle savait que même si elle avait l’impression de ne plus jamais vouloir le revoir, le savoir loin d’elle pour toujours ne la rassurerait pas plus que cela – on n’oubliait pas du jour au lendemain les sentiments qu’on a passé des mois à éprouver à l’égard d’une personne.

Amusée par l’affirmation de Matthias, qui confessait volontiers détester avoir tort, Lanie esquissa ce qui devait être son dixième sourire de la soirée, s’étonnant à nouveau de voir l’efficacité de Matthias lorsqu’il s’agissait de lui changer les idées, ou de lui remonter temporairement le moral. « Je te reconnais enfin… », le taquina-t-elle, en souvenir de toutes les disputes plus ou moins sérieuses qui avaient été provoquées par leur désir fervent à tous les deux d’avoir raison et d’en convaincre l’autre. Elle ne put s’empêcher de remarquer avec bonheur que malgré toutes les épreuves qu’ils avaient dû traverser, et même dans les moments les moins évidents, leur complicité n’avait toujours pas disparu. Ce n’était qu’après l’avoir perdue, puis retrouvée, qu’elle se rendait compte combien elle y tenait. Et si Matthias avait ce talent fou pour minimiser les choses pour les réduire à ce qu’elles étaient au sens strictement technique, Lanie préférait, cette fois-ci, voir la chose d’un œil plus sensible. Raison pour laquelle elle soupira, exaspérée, en réaction à l’hypothèse totalement rationnelle qu’il avança. Bien sûr qu’il avait raison, mais il savait aussi qu’elle n’avait pas seulement parlé par rapport à la pratique – l’émotionnel jouait également un grand rôle, et si Matthias était certes remplaçable pour une fois, il ne l’était certainement pas sur le long terme. Elle se retint de répondre, peu désireuse d’être sèche ou narquoise après tout ce qu’il avait déjà fait pour elle. En revanche, elle s’adoucit considérablement lorsqu’il évoqua sa jumelle, Thaïs. Certes, celle-ci avait été au cœur de débats plutôt houleux entre les deux amis, chacun estimant mieux savoir ce qui était bon pour la jeune femme. Bien entendu, Alaina avait finalement été celle qui avait le plus de torts à se reprocher, mais cela n’avait pas été facile à admettre – d’ailleurs, c’était un sujet toujours risqué, car ils n’avaient toujours pas trouvé de véritable terrain d’entente. Mais cette fois-ci, l’évocation de Thaïs ne suffit pas à ouvrir les hostilités – bien au contraire, la mine de Lanie sembla s’illuminer, même si ce n’était qu’un tout petit peu. Matthias avait raison, Thaïs était une des meilleures amies que Lanie ait jamais eues, et ses conseils valaient souvent de l’or pur – il n’y avait que ceux qu’elle lui avait donnés à l’égard de Matthias qui n’avaient pas réellement porté leurs fruits, mais ça, c’était une autre histoire, qui ne pesait pas bien lourd dans la balance face à toutes les situations où Thaïs avait été d’une aide et d’un soutien précieux à Alaina. « Vous êtes mes anges gardiens, vous deux. Thaïs et toi. » C’était là le résumé de tout ce qu’elle avait sur le cœur à leur sujet en ce moment. Certes, elle avait plus tendance à se chamailler avec Matthias, et était à strictement parler plus proche de Thaïs, mais les deux Dupont de Calendre semblaient veiller sur elle d’un œil toujours bienveillant malgré les ennuis qui pouvaient venir pointer le bout de leur nez. Alaina fut touchée d’entendre que Matthias approuvait son choix d’être venue le retrouver. « C’est bon à savoir… », glissa-t-elle, espérant toutefois ne plus jamais avoir à se retrouver dans un état pareil pour aller rechercher la compagnie de Matthias. « Merci, Matty… Merci. » Elle avait l’impression de se répandre en remerciements depuis son arrivée, mais pour une fois, elle n’y voyait aucun inconvénient, ne trouvait cela ni gênant ni ridicule.

Mais tout cela, le réconfort qu’elle était venue chercher, le mal que Lenny lui avait infligé – l’existence de Lenny, même ; tout cela n’eut plus d’importance à l’instant où elle posa ses lèvres contre celles de Matthias. Peut-être était-ce là un énorme cliché, que d’affirmer que le monde semblait s’être évanoui au profit de ce baiser, mais c’était bel et bien la vérité. À partir du moment où Lanie avait commencé à embrasser son ami, elle avait cessé de penser à quoi que ce soit, au lieu de quoi elle se sentit gagnée par un sentiment de quasi plénitude. Le contact des lèvres de Matthias contre les siennes était si doux, si agréable, qu’elle avait l’impression qu’il était depuis toujours destiné à finir par avoir lieu. L’espace d’un instant, le désir de plus, l’envie d’approfondir ce baiser encore timide, de passer ses mains dans les mèches blondes de Matthias, de l’embrasser jusqu’à en finir totalement essoufflée, de se livrer corps et âme à ce moment de bonheur éphémère, la traversa sans avoir l’occasion de s’attarder. Car si Lanie avait l’impression de vivre un moment parfait, elle fut rapidement rattrapée par la réalité. Alors que son souffle commençait déjà à se faire court et que son cœur s’emballait de plus belle, elle eut l’impression de retomber lourdement sur terre. Elle pensa à sa relation avec Matthias, à Lenny, à la raison de sa venue, à Tessa. Aussitôt, elle rompit le contact, qui avait duré quelques secondes à tout casser. Elle baissa la tête, sans toutefois la reculer, retrouvant ainsi pratiquement la position qui avait fini par mener à ce baiser. Les yeux écarquillés, elle laissa échapper un gémissement horrifié par ce qu’elle venait de faire, et eut presque envie de fondre en larmes une nouvelle fois. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? « Oh, putain… », finit-elle par chuchoter, proprement tétanisée.





Et aujourd’hui ? On pouvait bien dire qu’elle avait provoqué un fameux merdier. L’heure était venue aux conséquences, qu’elle avait préféré fuir depuis cet épisode des plus déroutants. Mais maintenant, il n’était plus question de faire comme si de rien n’était, alors que le sujet était clairement évoqué. Lanie savait que ça risquait de faire mal, et les paroles de Matthias lui donnèrent rapidement raison. Elle accusa le coup en silence alors qu’il déplorait le temps qu’il avait mis avant de la repousser. Oui, bien sûr qu’il aurait dû la repousser. Après tout, il était en couple avec Tessa, et eux deux étaient censés n’être que des amis. N’était-ce pas ainsi qu’ils avaient l’habitude de qualifier leur relation ? De l’amitié, rien de plus. Pas de place là-dedans pour des sentiments ambigus et des baisers égarés. Matthias avait raison sur toute la ligne, comme d’habitude. Et il n’était pas étonnant que, terre à terre comme il l’était, il évoque aussi clairement le fait qu’il aurait dû la repousser. Cela ne rendait en rien les choses plus faciles ou supportables pour Lanie, qui avait de plus en plus de mal à museler ses inacceptables sentiments à l’égard de Matthias. Sentiments que Matthias avait l’air d’interpréter comme une crise d’étourderie, et non pas pour ce qu’ils étaient réellement. « Je… » Elle eut envie de le contredire. De lui dire que ce baiser, elle l’avait justement désiré de tout son être. Qu’aujourd’hui, elle avait du mal à le regretter, et que ce n’était que la culpabilité qui induisait le regret – et en rien l’impression d’avoir agi autrement qu’elle l’aurait réellement voulu. Elle eut l’impression de lui avouer que ce baiser avait été le moment de la soirée où elle s’était sentie le mieux. Que quand elle y repensait, elle ne parvenait pas à oublier combien elle l’avait savouré. Et que mettre ce faux pas sur le compte de son chagrin et de l’égarement relèverait de la pure lâcheté et de l’hypocrisie la plus totale. Mais elle ne pouvait pas. « Non, rien. » Mieux valait garder pour elle toutes ces déclarations enflammées – car elles risquaient bien de ne pas être les bienvenues.

Lanie ne savait pas combien de temps elle parviendrait à tenir le coup comme ça, à faire semblant que tout allait pour le mieux maintenant qu’ils semblaient s’être réconciliés, et que Matthias et elle étaient exactement sur la même longueur d’onde en ce qui concernait leur amitié. Alors que lui semblait plus réjoui que jamais – elle l’avait rarement vu aussi détendu et satisfait – elle se demanda ce qu’elle allait bien pouvoir faire. Bien sûr, elle n’avait d’autre choix que de taire la vérité, et de prétendre partager l’enthousiasme de Matty. Mais et elle, dans tout cela ? Combien de temps allait-elle pouvoir faire semblant, elle qui jamais n’avait osé s’abandonner à des sentiments qui pouvaient s’avérer aussi douloureux ? Alors que Matthias affirmait ne pas être un ange, elle entrevit pour la première fois chez le jeune homme ce côté qui était capable de lui faire du mal – même si ce n’était en rien volontaire, et qu’il était indéniablement armé seulement des intentions les plus honorables. Elle repensa à cette fameuse soirée, au moment où elle l’avait qualifié d’ange gardien, au même titre que sa sœur. Cette pensée lui retourna l’estomac, mais elle ne laissa rien transparaître. « Faut croire que malgré ça, je t’ai toujours vu comme tel… » Allusion à cette fameuse comparaison – elle se demanda si lui aussi s’en souvenait, mais elle en doutait. Après tout, la phrase avait été balancée sur un ton anodin, et ce qui l’avait suivie aurait bien pu suffire à éclipser tout le reste. L’affirmation suivante de Matthias, véritable conclusion à toutes les embuches qui avaient semé leur parcours, eut un effet étrange sur Lanie. À nouveau, elle eut l’impression de ne pas parvenir à se réjouir autant qu’elle l’aurait dû. « Ouais… tu dois avoir raison. » Elle remarqua avec horreur le manque d’enthousiasme évident dont elle avait fait preuve, alors qu’ils venaient d’accomplir un véritable miracle. Espérant de tout son cœur que cette bourde fût passée inaperçue, elle s’empressa de lui sourire avec toute la conviction dont elle était capable. Mais elle savait aussi que Matthias était doté d’une étonnante clairvoyance dans les moments où on aurait préféré s’en passer. Elle s’empressa alors de changer de sujet pour ne pas attirer l’attention sur ce qui venait de se passer – grossière erreur, autant brandir une pancarte inquant « Hé ! Regarde comme je suis malheureuse malgré ce que j’essaie de te faire croire ! » « Hum… alors, tu n’as pas peur que Tessa voie tout ça d’un mauvais œil ? » Et, au passage, Lanie aurait-elle pu trouver un seul sujet pire que celui-ci ?
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