the great escape
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lights will guide you home → camille&evan

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MessageSujet: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptyLun 5 Déc - 1:47

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C’était une sensation bien étrange que de se sentir complètement perdue quelque part, lorsque l’on y avait régné en maître durant des mois. Et si théoriquement, Evan n’avait jamais régné sur Berkeley, nul doute qu’elle en avait en tout cas été l’une de ses étudiantes les plus connues, encore que pas forcément pour les bonnes raisons. Preuve que dans ce monde de consommation extrême, il suffisait d’une absence pour se faire remplacer. Ou pour se faire oublier. Cela faisait déjà plusieurs semaines que la Sigma avait quitté le territoire français, à contre cœur, pour revenir à Berkeley. Cette décision, elle ne l’avait pas prise de gaieté de cœur, bien au contraire. Elle s’était sentie si bien à Paris, avec Manon, qu’elle avait eu l’impression qu’elle pourrait tout surmonter, comme si de quitter un endroit pouvait lui permettre d’oublier tous les événements qui s’y étaient tenus. Elle était bien naïve d’avoir cru que mettre des milliers de kilomètres entre elle et le campus aurait pu changer quoique ce soit. Ou tout du moins, ça n’avait rien changé à ce qu’elle ressentait. Mais évidemment, en trois mois d’absence, tout le monde avait tourné la page sur l’étape Evan Paige Callaway, et à présent elle déambulait, épuisée, dans les couloirs, dans le parc, se contentant de se rendre en cours juste pour faire présence, enchaînant allers retours, dormant mal. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, pauvre petite fille perdue dans un monde qui la dépassait complètement. Elle aurait voulu retrouver ses repères, n’importe lesquels, retrouver ses amis, faire comme si de rien n’était, mais elle n’y arrivait pas. Chaque endroit lui rappelait quelque chose, quelqu’un, des souvenirs qu’elle aurait voulu effacer de sa mémoire, sans jamais y parvenir. Catahleen lui manquait. Terriblement, même. Elle avait l’impression de la voir à chaque croisement, à un couloir, elle avait l’impression d’entendre son rire cristallin à chaque fois et elle ne pouvait s’empêcher d’attendre un message, sur son portable, lui demandant à quelle heure elles pouvaient se voir, pour discuter, et pour qu’elle puisse passer du temps avec son filleul. Paris n’avait été qu’un mirage, un voile posé sur ses yeux pour ne pas se confronter à la réalité. Durant des semaines, elle s’était contentée de vivre au jour le jour, satisfaite de cette situation, lui permettant de ne pas réfléchir, de ne pas s’appesantir sur les raisons de son départ, encore même sur les conséquences. Pourtant, même à Paris, elle avait des souvenirs douloureux, certaines rues gardaient encore le passage des deux amies sur leur trottoir, se promenant joyeusement, inconscientes de ce que le futur leur réservait. Mais le plus étrange dans tout cela, c’était le vide qu’elle ressentait lorsqu’elle pensait à sa propre mère, elle aussi décédée. C’était pourtant cela qui l’avait poussée à revenir aux Etats-Unis. Après toutes ces années de haine à son égard, la page se tournait lentement, et, étrangement, Evan ne ressentait absolument rien. Ni tristesse, ni colère, ni incompréhension, ni joie. Rien, absolument rien, si ce n’était un vide intersidéral qui s’était emparé d’elle chaque fois qu’elle y pensait. Pourquoi ne ressentait-elle rien ? Elle aurait du être dévastée, plus encore qu’après l’annonce de la mort de Catahleen, parce qu’après tout c’était de sa mère dont il s’agissait, celle qui l’avait mise au monde, qui l’avait élevée tant bien que mal, plus mal que bien, soit, mais tout de même. Elle aurait du ressentir au moins quelque chose, et espérait à chaque seconde avoir ne serait-ce qu’une once d’émotion à la pensée de sa mère disparue. Mais rien, absolument rien. Le néant. Au final, il ne lui restait plus grand-monde. Sa famille se disloquait, ses amis étaient aux abonnés absents, William ne voulait pas entendre parler d’elle, et pour cause, tout le monde semblait tourner la page, tout le monde, sauf elle. Elle commençait à regretter à la fois d’être partie, aussi brusquement, sans même prendre le temps de prévenir qui que ce soit, et d’être revenue, quand apparemment tout le monde s’en sortait aussi bien sans elle.

Evan avait toujours apprécié la solitude, du moins sous une certaine forme. Elle ne ressentait pas le besoin d’être constamment entourée, d’avoir tellement d’amis qu’elle serait incapable de se rappeler de tous leurs noms, elle n’avait pas, n’avait jamais eu besoin de ça. Elle était très bien avec les quelques personnes qui comptaient pour elle, et passer du temps seule ne lui posait absolument aucun problème, bien au contraire. Toujours désireuse de tout analyser, elle profitait justement de ces moments passés seule pour réfléchir, à tout et n’importe quoi, à digresser, d’idée en idée, et savourait ces instants si rares qu’elle avait pour elle-même. Même Andrea ne parvenait pas à troubler sa quiétude, d’ordinaire. Mieux, il la rassurait, elle pourrait bien ne plus avoir personne qu’elle l’aurait toujours, lui. Mais en ce moment, elle avait désespérément besoin de ne plus se sentir seule. Etre seule, ce devait être un choix, une envie, non une obligation. Elle voulait l’être quand elle avait décidé de l’être, pas parce que personne ne daignait lui accorder la parole, excepté pour échanger quelques banalités, comme « tiens, t’es toujours en vie ? ». Oui, elle était toujours en vie, mais elle aurait tout aussi bien pu être morte, vu l’état de léthargie dans lequel elle se trouvait depuis des semaines. Et il était temps pour elle de mettre un terme à tout ça, et de redevenir l’ancienne Evan, qui avait tout un tas de mauvais côtés, mais qui ne donnait pas l’impression d’être un zombie dont le corps serait déconnecté entièrement de l’esprit. Il fallait que cela cesse. Et cela commençait par faire amende honorable de ses erreurs. On aurait presque pu se croire dans l’une de ces étapes des alcooliques anonymes, où il fallait s’excuser des erreurs commises dans le passé. Et bien s’il fallait qu’elle passe par là pour enfin redevenir la Evan de toujours, elle était prête à le faire. Néanmoins, elle ne voulait pas commencer par le plus dur. Elle ne se sentait pas encore capable d’affronter le regard noir de William, d’écouter sa rancœur s’exprimer, de l’entendre lui dire à quel point il la détestait, qu’il ne lui pardonnerait jamais, jamais, de lui avoir pris son fils, sans lui donner d’explications. Elle n’était pas prête pour cela, mieux valait y aller étape par étape. Ce jeudi gris et morose serait le jour où elle reprendrait sa vie en main. Réconfortée par cette idée, sachant pertinemment qu’elle n’aurait rien à perdre, absolument rien, c’est avec du baume au cœur qu’elle se rendit au pavillon des Alphas. D’ordinaire, elle se serait arrêtée longuement devant la chambre de Catahleen, repensant à tous ces moments passés ensemble, pleurant toutes les larmes de son corps, mais pas cette fois. Cette fois, elle avait un objectif précis et il était temps pour elle de faire ce que tout le monde avait déjà fait depuis bien longtemps : tourner la page, aller de l’avant. Elle hésita quelques instants lorsqu’elle arriva devant la porte de la chambre de Camille. Elle n’était pas tout à faire certaine de pouvoir deviner quelle serait sa réaction. Mais elle avait le mince espoir qu’il soit l’un des rares à ne pas lui en vouloir complètement, à éventuellement être capable de comprendre les raisons d’un départ aussi précipité. Après tout, lui aussi l’avait fait. Et elle qui l’avait tant blâmé pour ça, se retrouvait exactement à la même place que lui quelques mois plus tôt. Une place ô combien désagréable. Inspirant profondément, espérant qu’il soit là, mais craignant également qu’il le soit, elle frappa de brefs coups à la porte, attendant patiemment. La porte ne tarda pas à s’ouvrir, dévoilant un Camille qui n’avait pas l’air d’avoir beaucoup changé, durant les mois d’absence de la Sigma. « Hey » fit-elle d’une voix étonnamment douce. Une entrée en matière des plus maladroites. « J’avais besoin de parler à quelqu’un… Je sais que ça fait énormément de temps, mais… oui, j’ai vraiment besoin de quelqu’un. Je peux entrer ? » demanda-t-elle, incertaine de sa réponse, ou même de sa réaction.
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MessageSujet: Re: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptyMer 14 Déc - 2:01








“Forgiveness does not change the past,

but it does enlarge the future.”

Lights will guide you home
And ignite your bones
And I will try to fix you EVANILLE



La dernière fois que Camille avait vu Evan, sa meilleure amie, une chose avait été claire à l’issue de leur entrevue : ce serait la dernière. Que ce soit à cause des sentiments compliqués et confus qu’éprouvait Camille à l’idée de revoir son amie, dont il ne savait même plus s’il pouvait encore la considérer comme telle. Certes, elle lui avait manqué pendant les mois où lui avait été absent de Berkeley, et même avant cela, étant donné qu’ils s’étaient étrangement éloignés lors de la deuxième partie de l’échange qui était alors organisé entre la Sorbonne et Berkeley et qui leur avait permis de se rencontrer. Pendant ces mois de séparation, Camille n’avait pas tenté d’entrer en contact avec Evan, au contraire, il n’entrait en contact avec personne, se morfondant sur la perte de sa petite sœur. Mais elle non plus n’avait jamais fait un pas vers lui, pendant tous ces mois où, dans un coin de son esprit, il avait continué à espérer qu’elle prenne un jour de ses nouvelles. Ce jour n’était jamais arrivé, et ce fut par le plus grand des hasards qu’ils se retrouvèrent, peu après le retour de Camille à Berkeley. Des retrouvailles qui auraient pu être plus chaleureuses, ça, c’est sûr… Camille n’avait pas du pardonner à Evan sa négligence et avait refusé d’admettre qu’il était presque aussi responsable qu’elle, préférant se cacher derrière cette excuse qu’était devenu le décès de Claire. Il avait été très dur avec elle. Il lui avait fait comprendre qu’il n’avait plus le courage ni l’envie de faire des efforts pour reconstruire leur amitié sérieusement éclopée. Et si Evan avait commencé par le supplier de ne pas faire une bêtise pareille, elle avait fini par lui faire cet aveu d’une voix froide : puisque c’était comme ça, le jour où il reviendrait vers elle, elle ne serait plus là. Des paroles qui furent atrocement difficiles à entendre pour Camille, qui ne pouvait nier qu’elle occupait alors toujours une grande place dans son cœur. Mais sa fierté avait pris le dessus – comme toujours, et leur relation s’était arrêtée là. Par la suite, il avait envisagé de reprendre contact, mais n’en eut jamais le courage.

Et puis, un beau jour, Evan Callaway eut tout bonnement disparu. Plus la moindre trace de son sourire angélique, de son visage doux entouré par ses longs cheveux blonds. Celle qui avait été la meilleure amie qu’il ait jamais eue s’était comme évaporée, et s’il tentât de ne rien laisser paraître, cette perspective avait profondément affecté Camille. Il se faisait du souci pour elle, s’inquiétait de n’entendre aucune nouvelle, même en consultant les proches d’Evan. Certes, les mois qui avaient suivi le retour de Camille à Berkeley n’avaient pas été des plus joyeux, et l’événement le plus dramatique fut sans doute le décès de Catahleen, qui avait toujours tout fait pour réunir les deux anciens amis dans leur dispute. Camille pouvait concevoir pourquoi Evan était partie, et bien qu’il fût extrêmement inquiet et appréhensif, il ne lui en avait pas voulu. Tout d’abord, il aurait été très mal placé de lui en vouloir de faire un coup pareil alors qu’il avait agi de la même façon avant elle, et ensuite, il n’avait plus à lui en vouloir pour quoi que ce soit étant donné qu’ils n’étaient plus amis. C’était pénible à se dire, pourtant, c’était le cas et Camille était obligé de voir la vérité en face. Son amitié avec Evan était encore plus définitivement terminée maintenant qu’elle avait disparu de la surface terrestre.

Pendant quelques semaines, Camille avait espéré la revoir arpenter sans crier garde à nouveau les couloirs et les allées de l’université. Mais bien vite, il cessa de se faire des illusions et se contenta d’espérer qu’il ne lui était rien arrivé. Plusieurs fois, il se surprit à penser que si un jour elle revenait et qu’il avait l’occasion de lui parler, il ferait tout pour se faire pardonner même si elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne voulait plus de lui dans sa vie. Mais n’avait-elle pas dit ça en réaction à toutes les infamies qu’il lui avait servies ? Après tout, elle avait, lors de leurs retrouvailles, fait preuve d’une volonté de fer à l’idée d’arranger les choses entre eux, et c’était lui qui avait anéanti tous ses espoirs en lui faisant comprendre que cela n’arriverait jamais. Elle s’était excusée plusieurs fois, avait fini par pleurer, fût-ce de frustration, de rage ou de tristesse, ou un peu des trois, mais avait fini par se résigner à accepter ce qu’il avait dit : c’était terminé, pour de bon. Aujourd’hui, Camille espérait réussir à se faire pardonner pour toutes les atrocités qu’il lui avait lancées, tout simplement parce qu’il était encore trop meurtri par la perte de sa sœur pour faire le moindre effort pour quiconque d’autre. Mais il se doutait que cela n’arriverait probablement pas – Evan était aussi têtue que lui, et pour le pardonner, d’ailleurs, il faudrait déjà qu’elle revienne à Berkeley, ce qui visiblement n’était pas près d’arriver.

Pourtant, depuis quelques jours, il entendait des rumeurs parcourir le campus jusqu’à parvenir à ses oreilles. On la disait revenue… mais Camille n’avait pas encore vu la jeune femme de ses propres yeux et décida de ne pas y croire. Cette université avait déjà été le lieu de trop de faux espoirs et de trop nombreuses déceptions. Maintenant, il ne croyait plus ce qu’on lui disait sans l’avoir vu de ses propres yeux. Il considérait cela comme une forme d’auto préservation, et s’il était triste de devoir en arriver là alors qu’il avait toujours été quelqu’un de confiant par nature, il n’avait plus le courage de prendre le moindre risque d’être déçu en croyant ce qu’on lui disait. Mais les rumeurs prendraient bientôt une tournure bien plus concrète, et plus tôt qu’il ne pouvait le croire…

C’était une journée comme les autres au pavillon des Alpha. Les bleu pâle étaient aussi studieux que d’habitude, sinon plus, en vue des examens qui, ici plus que dans toutes les autres confréries, mobilisaient toute l’attention des étudiants. Débordé entre ses piles de livres à connaître par cœur et ses tâches qu’il s’était vu assigner en tant que président de confrérie, Camille n’avait pas quitté sa chambre depuis quelques jours, ne s’interrompant dans ses occupations que pour manger, dormir et fumer, passant parfois un coup de fil à Sterling et subissant les scènes de ras-le-bol des études de Chuck qui venait parfois en trombe dans sa chambre, avant de repartir tout aussi subitement. Camille subissait cette pression chaque année avec le même calme olympien, mais n’en restait pas moins studieux et appliqué. Après le laisser-aller auquel il avait été en proie l’année dernière suite au décès de Claire, il ne voulait plus se retrouver dans une situation similaire où il serait submergé par toute la matière qu’il ne maîtrisait pas et qu’il devait ingurgiter en un temps record. L’organisation n’avait, bizarrement, jamais été le fort de Camille, mais, une fois n’est pas coutume, il était parvenu à faire en sorte qu’il maîtrisait son emploi du temps – ce qui bizarrement ne lui laissait tout de même pas une seconde de répit dans son travail. Ce matin-là, Camille n’avait pas cours, mais il ne s’en leva pas moins au petit matin, se contenta de préparer un café qui lui permettrait de tenir toute la matinée, et, uniquement vêtu d’un pantalon de training, s’attela à une nouvelle pile de notes qu’il espérait pouvoir étudier avant la fin de la journée. À plusieurs reprises, son portable vibra, annonçant rendez-vous et autres questions urgentes. Camille tenta de ne pas être déconcentré de sa besogne, mais il apparut bien vite qu’il ne parviendrait pas à s’en tirer comme cela, et qu’il serait bientôt plus distrait qu’il n’aurait pu l’imaginer – car on venait de frapper à la porte.

Ça ne pouvait pas être Chuck. Elle serait entrée en trombe, comme à son habitude, sans se soucier des formalités stupides telles que demander la permission de pénétrer dans la pièce. Surpris, Camille se leva, s’attendant à trouver l’un ou l’autre Alpha en proie à une intense crise de détresse – mais lorsqu’il ouvrit la porte, il se figea. Une sensation de déjà-vu s’empara aussitôt : lui, ouvrant une porte dans ce même pavillon, pour tomber nez à nez avec un petit bout de femme aux traits bien familiers. Evan. Stupéfait, Camille la dévisagea comme s’il n’arrivait pas à y croire – et c’était le cas, il n’en croyait pas ses yeux. Mais c’était bel et bien elle qui se tenait sur le pas de sa porte, visiblement mal à l’aise et gênée d’être ici. Peut-être pensait-elle à la même chose que lui, se repeignait-elle la même scène qui avait vu leur amitié mourir pour toujours – du moins, c’était la sensation que tous deux avaient ressentie à l’issue de cette entrevue pour le moins désastreuse. Mais là, pour la première fois depuis de nombreuses semaines, Camille sentit une nouvelle vague d’espoir s’emparer de lui par rapport à Evan. Peut-être pourrait-il enfin tout arranger entre eux... Sinon, que serait-elle venue faire ici ? Il ne répondit pas lorsqu’elle le salua, trop stupéfait et sous le choc de cette merveilleuse surprise. Il se contenta de la fixer, encore et toujours, s’étonnant du plaisir qu’il ressentit au son de sa voix ; une voix qui lui avait manqué plus qu’il n’aurait su le dire. Et lorsqu’elle poursuivit, expliquant qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un, il eut la confirmation que ses intuitions avaient été bonnes : elle venait en paix, et même plus que cela. Elle demandait à rester en sa compagnie, à se confier à lui… comme avant. En réalisant cela, Camille se fendit d’un large sourire et serra Evan de toutes ses forces contre lui. « Bien sûr que tu peux entrer… » Il la relâcha au bout de quelques instants, son sourire incrédule toujours aux lèvres. Oui, elle était de retour, et pour de vrai. « Tu m’as manqué, Evan. Et je suis vraiment, vraiment désolé… pour tout. » Il n’aurait su dire autre chose, et bien qu’il eut l’impression que c’était assez bidon comme excuses pour tout ce qui s’était passé, il sut aussi qu’en dire plus aurait été superflu. Camille recula de quelques pas pour faire entrer Evan, et ferma la porte derrière elle, sans détacher ses yeux de sa meilleure amie, ou du moins, celle qui l’avait été et dont il espérait de tout cœur qu’elle le redeviendrait.


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MessageSujet: Re: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptySam 24 Déc - 16:46

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Aller de l’avant. Un concept qu’Evan avait toujours eu beaucoup de mal à saisir, ou à mettre en application. Elle était de ces personnes qui vivaient dans le passé, qui ne cessaient de se repasser en tête certains moments, certains événements, se faisant du mal en pensant à tout ce qu’elles auraient pu dire ou faire pour changer les choses. Ainsi, elle se repassait ce moment crucial où elle avait fait sa valise, fourrant toutes ses affaires dans quelques bagages, réservant un billet d’avion, et le moment où ses pieds avaient foulé le sol lyonnais, avant de rejoindre Paris. Et si elle n’était pas partie, qu’est-ce qu’elle serait maintenant ? Ses amis seraient-ils les mêmes ? Serait-elle mariée à William à ce moment précis ? Vivrait-elle toujours dans cet appartement ? Comment aurait-elle surmonté la mort de Catahleen. Serait-elle allée à l’enterrement de sa mère, à des milliers de kilomètres de Berkeley ? Autant de questions qui resteraient bien évidemment sans réponse, mais qui ne cessaient de la tourmenter. Ne pas se précipiter, réfléchir avant de partir sans prévenir personne, est-ce que cela aurait eu un impact sur sa vie ? Songeuse, elle s’imaginait souvent le mariage qu’elle aurait du célébrer cet été, William au bout de la nef, près de l’autel, l’attendant tandis que leurs proches les regardaient avec un sourire niais planté sur le visage. Cette vision ne s’estompait pas, malgré les semaines, et elle s’y replongeait tout le temps, malgré la douleur. Mais cela ne pouvait plus durer. Elle ne pouvait pas persister à imaginer ce que sa vie aurait pu être, car les si ne changeraient rien à ce qu’elle vivait au moment présent. Elle ne supportait plus d’être cette personne, qui ne cessait de s’apitoyer sur son sort, pauvre petite malheureuse, capricieuse pourrie gâtée qui ne se rendait même pas compte de la chance qu’elle avait. Le nombre de décès autour d’elle aurait pourtant du la rendre plus humble, mais il n’en était rien, elle continuait à faire sa malheureuse, elle qui avait cependant la chance d’être en vie, d’étudier dans une université prestigieuse, d’avoir encore quelques personnes qui tenaient à elle, et surtout, d’avoir un fils merveilleux. Elle ne prenait conscience de tout ça que maintenant, plusieurs mois après son retour à Berkeley, et il était temps qu’elle évolue. Ou qu’elle redevienne celle qu’elle était il y a six ou huit mois. Froide, mais fière et digne. Hautaine, mais sensible et attentionnée. Avec un léger changement, ceci dit. Fière, mais pas bornée. Hautaine, mais accessible. Et si l’ancienne Evan n’aurait jamais au grand jamais fait le premier pas, celui de la réconciliation, du pardon, la nouvelle se sentait prête à mettre sa fierté de côté pour faire bouger les choses. Et cela commençait par se rendre chez Camille, malgré la manière abrupte dont s’était terminé leur dernier échange. Rien ne laissait penser qu’il ait envie de la voir, lui qui se disait incapable de faire des efforts pour sauver une amitié en péril, elle qui le blâmait de n’avoir jamais donné de nouvelles. Et à présent, c’était elle, celle qui était partie comme une voleuse, sans en informer les personnes qui comptaient le plus pour elle. C’était elle qui était en tort, et fierté ou pas fierté, il était grand temps d’assumer ses erreurs.

Nerveuse, elle attendit, devant sa porte, puis après avoir frappé, puis une fois qu’il eut ouvert, elle attendit, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre, justement. Il n’était pas improbable du tout qu’il lui claque la porte au nez, qu’il l’insulte, qu’il lui parle froidement, voire pas du tout. Elle n’aurait été surprise par aucune de ces options, même si elles auraient été sans nul doute particulièrement douloureuses. Sa vision pessimiste des choses, de la vie en générale, la poussait à envisager à chaque fois toutes les possibilités les plus douloureuses, les plus atroces, plutôt que d’envisager que pour une fois, les choses puissent s’améliorer au lieu de s’empirer. C’est pourquoi la surprise s’empara d’elle lorsque Camille la serra de toutes ses forces contre lui. Une étreinte inattendue, tellement inattendue qu’il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui se passait. Il n’était pas en colère. Il n’avait pas non plus l’air de lui en vouloir. Pas plus qu’il n’avait l’air triste. Non, il avait l’air…heureux de la voir ? Surprenant. Alors, c’était ça qu’on gagnait à faire le premier pas ? Les autres pardonnaient ? Pourtant, elle, elle ne pardonnait pas forcément lorsque l’on venait vers elle, et elle n’avait pas l’impression d’être un monstre pour autant. Mais savoir qu’il semblait heureux, peut-être même soulagé, de la revoir après tant de temps, lui fit un bien indescriptible. Move on. Get over it. Si d’autres n’étaient pas prêt à passer au-dessus de ce qu’ils considéraient comme de la traîtrise, Camille, lui, acceptait et mieux, pardonnait. Une qualité qui leur avait pourtant fait défaut à tous les deux au retour du jeune homme. Certes, la situation avait changé, et on pouvait presque dire qu’ils étaient à égalité, niveau départs précipités, niveau absence totale de nouvelles. Un sourire fendit son visage lorsqu’il répondit. Il leur aurait fallut plusieurs mois et deux départs pour marquer un grand pas en avant, pour, peut-être, retrouver cette amitié qu’ils avaient tant chéris, qui les avaient tant liés pendant des mois, depuis l’arrivée de l’Alpha à Berkeley. L’amitié était un bien aussi précieux, sinon plus, que l’amour, en tout cas pour elle, et elle avait l’impression d’un immense poids en moins, quelque part dans son corps. Comme une ardoise que l’on effacerait, et qui serait prête à servir à nouveau. « Tu m’as tellement manqué, toi aussi. T’as pas à être désolé, tous les deux… on s’est comportés comme des gamins de cinq ans. » Il la fit entrer, et Evan balaya d’un regard la pièce qui n’avait que très peu changé, de ce dont elle pouvait se rappeler, en tout cas, comme si pas une seule seconde ne s’était écoulée depuis la dernière fois où elle y avait mis les pieds. Naturellement, elle se dirigea vers le lit, avant de s’affaler dessus, retrouvant la joie d’être une étudiante, sortie seulement quelques années auparavant de l’adolescence. Une sensation qu’elle avait perdue ces dernières années, rien que par le fait d’être devenue mère. Elle n’était pas sûre qu’ils pourraient retrouver cette amitié qu’ils avaient auparavant, mais à défaut, ils pouvaient au moins essayer d’en bâtir une nouvelle, toute aussi solide, peut-être même plus, une amitié que rien ne pourrait entacher. Camille et Evan, les meilleurs amis. Bien longtemps qu’elle ne l’avait plus considéré comme tel, et il suffisait pourtant de quelques mots pour gommer les imperfections qui l’avaient entachée. Elle lev a les yeux vers l’Alpha, prête à tout raconter à quelqu’un qui ne l’enverrait pas balader, ou quelqu’un qui prendrait les choses avec moins de légèreté qu’une Manon, par exemple.

« C’est bon de te retrouver » fit-elle dans un murmure, à peine audible. « Tu dois être l’une des premières personnes à accepter de m’adresser la parole depuis que je suis rentrée. Loin de moi l’idée de vouloir faire ma malheureuse ou je ne sais trop quoi, mais ces dernières semaines ont été très…solitaires, pour moi. » poursuivit-elle, d’une voix plus forte. La Sigma n’avait pas forcément pour habitude de se répandre, encore moins lorsqu’elle traversait un passage à vide comme en ce moment, mais il lui arrivait, bien que rarement, de ne pas avoir d’autre choix que de parler, parler, parler, comme si quelque chose l’avait empêchée de le faire et qu’elle explosait enfin, racontant tout. On ne pouvait pas tout garder pour soi indéfiniment, du moins, on ne le pouvait pas si l’on voulait éviter d’exploser à un moment inopportun. « Depuis que je suis rentrée, j’ai l’impression d’être devenue persona non grata à Berkeley, sans parler de tous les changements qu’il y a eu. Je m’y perds. L’autre fois, j’ai carrément confondu une fille avec une autre qui est morte dans un accident de voiture. Je n’étais même pas au courant. C’était une copine, et je n’étais pas au courant. Je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de changements en aussi peu de temps. J’ai du mal à retrouver ma place. C’est stupide, hein ? Ca fait cinq ans que je suis ici, et j’ai l’impression d’être la petite nouvelle que tout le monde regarde mal. Et je ne te parle même pas des gens qui chuchotent sur mon passage, je les regarde avec tout le mépris dont je suis capable, mais parfois je ne sais pas ce qui me retient de les incendier publiquement. » Pourtant, depuis le temps, elle aurait du avoir l’habitude de ces abrutis qui chuchotaient, qui colportaient des ragots sur à peu près tout le monde, mais non, ça la rendait toujours aussi dingue. Surtout qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce dont ils pouvaient parler, ce n’était pas comme si elle avait fait beaucoup de vagues depuis son retour, bien au contraire, elle s’était montrée particulièrement discrète, faisant seulement acte de présence en cours. [color=indianred]« Je suis devenue une outsider »|/color] conclut-elle avec un ton légèrement dépité, et las. Un jour, elle arrêterait de faire sa malheureuse et de se plaindre sans arrêt. Mais pour l’instant, tout ce qu’elle voulait, c’était que Camille l’écoute, et la réconforte comme il l’avait fait des dizaines de fois auparavant.
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MessageSujet: Re: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptyDim 22 Jan - 17:37








    i don't ever wanna feel like i did that day...

    Take me to the place I love
    Take me all the way
    It's hard to believe
    That there's nobody out there
    It's hard to believe
    That I'm all alone
    Lonely as I am
    Together we cry... EVANILLE



Alors que Camille regarda Evan s’asseoir, il remarqua combien elle avait l’air fragilisée. C’était peu courant de voir la jeune femme dans un état semblable – étrangement, des deux, elle avait toujours été la plus forte, surpassant sans efforts Camille qui admettait avec bien moins de difficultés combien il était parfois vulnérable, surtout lorsqu’il s’agissait de l’avouer à ses amis. Evan, elle, avait toujours arboré cet air stoïque, intouchable, faisant preuve de plus de force et de solidité qu’elle n’en était réellement capable. Camille avait toujours vu clair dans ce petit jeu mais n’avait jamais fait la moindre remarque à ce sujet, peu désireux de mettre sa meilleure amie mal à l’aise ou de l’énerver pour quelque chose qui n’en valait de toute façon pas la peine. Il n’empêchait qu’à de nombreuses reprises, Camille avait remarqué cet air plein de contradictions, si propre à Evan. Les fois où elle s’était laissée aller à sa faiblesse devant Camille se comptaient sur les doigts d’une main. Evan n’était pas une de ces filles pleurnichardes. Et lorsque les larmes étaient venues aux yeux de la jeune femme, Camille s’était contenté de les essuyer et de réconforter son amie, sans jamais faire la moindre remarque ni mentionner cet instant de faiblesse, où Evan s’était finalement mise à nu sans chercher à cacher sa détresse. C’était pour cela qu’existaient les amis, et c’est ce dont avait toujours été convaincu Camille, qui jamais n’aurait agi différemment ni fait quoi que ce soit pour gêner. Aujourd’hui, bien des choses avaient changé entre eux, et leur relation n’était plus du tout comparable à l’amitié qu’ils avaient autrefois partagée et qui avait vu naître quelques-uns des plus beaux moments de leur vie à chacun. Camille ne savait pas ce qu’avait traversé Evan pendant ses longs mois d’absence, et Evan avait encore beaucoup à découvrir quant à ce qu’avait vécu Camille pendant la période où il était resté à Paris au lieu de retourner en Californie. Une distance aux allures kilométriques les séparait toujours, mais pour la première fois, ils semblaient capables de la traverser pour se retrouver, et, qui sait, retrouver cette amitié depuis trop longtemps disparue, pour des raisons indignes de son effacement. En regardant Evan, Camille se sentait projeté en arrière, de retour à l’époque où ils étaient amis et où rien ne pouvait les séparer, ils en étaient alors entièrement convaincus. Voir cet air familier lui rappela combien il l’avait bien connue, et lui insuffla l’idée que malgré tout le temps passé depuis qu’ils avaient mis fin à leur amitié, il la connaissait toujours suffisamment que pour être capable de décrypter ses émotions et ses expressions. C’était bel et bien sa Evan, sa correspondante, sa meilleure amie, qui était assises sur ce lit, avec cet air perdu. Camille avait du mal à croire que tout ceci était réellement en train d’arriver. Il avait perdu tant de personnes au cours de l’année écoulée que de se dire qu’il retrouverait l’une des plus importantes parmi elles lui paraissait totalement surréaliste. Il ne savait pas quoi en penser, et se contentait de laisser enfler une bulle de bonheur dans sa poitrine et un sentiment d’euphorie lui engourdir les membres. Des émotions qui pouvaient sembler démesurées pour une amitié, mais Evan et Camille, ça n’avait jamais été une simple amitié. Cela avait toujours été bien plus, sans jamais prendre la moindre dimension ambiguë, au contraire. Evan avait été sa famille à Berkeley, alors qu’il était loin des siens et qu’il pensait devoir découvrir un pays sans personne pour le guider, plus seul que jamais. Elle lui avait tendu la main et avait laissé naître dès les premiers instants les prémisses d’une longue et belle amitié. Une amitié si précieuse que, maintenant qu’Evan était de retour, Camille était prêt à tout pour recoller les morceaux et réparer les dégâts qu’ils avaient tout deux infligés dans un élan d’égoïsme et de bêtise.

Camille alla s’asseoir aux côtés d’Evan, sans mot dire. Visiblement, bien qu’elle fût sans doute elle aussi heureuse de le voir, le bonheur n’était pas au rendez-vous pour Evan. Camille ne pouvait que la comprendre, car il ne se souvenait que trop bien de l’état dans lequel il était lorsqu’il était revenu à Berkeley, quelques mois après le décès de Claire. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’avait fait Evan au cours des derniers mois, ni de ce qui l’avait rendue aussi triste et dépitée. Il ne savait même pas si cette baisse de moral était due à son retour ou à ce qu’elle avait vécu avant de revenir à Berkeley. Tant de questions sans réponse qui se bousculaient dans l’esprit du jeune homme… Bientôt, Evan se mit à parler, et Camille n’eut aucun mal à se reconnaître dans les paroles de son amie. Il avait connu ce qu’elle était en train de traverser, et pour lui aussi, cela avait été difficile. Difficile de voir ses anciens amis lui tourner le dos en lui reprochant de ne pas avoir donné de nouvelles, alors qu’il avait été dans un état bien trop lamentable pour communiquer avec qui que ce soit. Difficile de voir que ceux qu’il pensait être présents à jamais pour lui pouvaient aussi facilement tirer un trait sur leur amitié et le laisser derrière eux sans même un regard par-dessus leur épaule. Difficile d’admettre qu’il ne faisait plus partie de tant de vies qu’il pensait avoir marquées comme la sienne l’avait été. Camille avait extrêmement mal vécu son retour à Berkeley, et celui-ci s’était soldé par un renouveau quasi total de son carnet d’adresses. Bientôt, tous ses amis ne furent plus que d’amers souvenirs, et aujourd’hui, il avait, après de longs mois passés à se tâter et à se demander où était réellement sa voie, un tout autre cercle d’amis. La seule constante avait été Sterling, qui, du début à la fin, avait été là pour Camille. Il avait été le seul parmi tous à prendre de ses nouvelles pendant les douloureuses semaines qui avaient précédé son retour à Berkeley, le seul à l’accueillir comme un ami lorsque Camille fut rentré en Californie, le seul à le comprendre et à ne pas le juger. Plus que cela, Sterling avait toujours défendu Camille et avait, au prix de grands efforts, fini par lui faire comprendre que si ses anciens amis ne pouvaient pas comprendre sa situation, c’est qu’ils n’en valaient pas la peine. Une idée difficile à se faire, peu évidente à accepter, mais que Camille avait fini par adopter, conscient que certaines choses ne reviendraient jamais à ce qu’elles étaient autrefois. Tous avaient fini par disparaître de sa vie, même Evan, même Nathaniel, même Cameron. Dans un coin de son cœur, Camille n’avait jamais cessé d’espérer qu’un jour, ils reviendraient dans sa vie et y récupéreraient la place qu’ils y avaient autrefois occupée. Aujourd’hui, cela semblait être le cas pour Evan… Était-ce quelque part lié au fait que désormais, elle savait ce que cela faisait comme effet d’être rejeté par ceux que l’on avait cru présents pour toujours ? Rien de moins impossible.

Lorsque Evan arrêta de parler, Camille la serra longuement contre lui, comme il l’avait toujours fait lorsqu’elle n’allait pas bien. Il l’enlaça d’une de ces étreintes comme on n’en reçoit que rarement, l’une de celles qui vous dit : vas-y, décharge toute ta peine sur moi, je la porterai sans problème, si ça peut te faire te sentir mieux. Ne dit-on pas que les amis sont là pour doubler les joies et diviser les peines ? C’était l’optique dans laquelle fonctionnait Camille, et cela l’avait toujours été. Il embrassa Evan sur le sommet du crâne et garda un bras autour de l’épaule de son amie pour la garder attirée contre lui, et laissa le silence se prolonger quelques instants avant de lui répondre. « Je sais ce que ça fait, Evan, je suis passé par là aussi. Je sais que ça te fait mal, et que c’est dur à accepter. Et je sais que tu vas me détester parce que je vais sortir une phrase cliché à laquelle personne ne croit, mais ça va finir par s’arranger. Ça s’est arrangé pour moi aussi. Peut-être pas de la manière dont je l’espérais, parce que j’y ai beaucoup perdu… J’ai perdu ceux que je pensais être mes plus proches amis, toi la première. » Il n’y avait pas la moindre trace de reproche ou d’amertume lorsque Camile évoqua la perte de leur amitié autrefois si solide, même si une once de mélancolie était alors venue habiter la voix du jeune homme. « Et tu sais ce que j’ai fini par me dire ? Enfin, c’est plutôt Sterling qui m’en a convaincu, je dois dire… S’ils ne te comprennent pas, s’ils ne veulent pas t’accepter comme tu es ou te pardonner pour ce que tu as fait, ni même écouter tes explications, c’est qu’ils n’en valent pas la peine. Ils ne méritent pas que tu te mettes dans un tel état pour eux, Evan. Tu vaux mieux que ça. Et s’ils te regardent avec leur air stupide partout où tu vas, s’ils chuchotent sur leur passage, laisse-les faire. Ils finiront bien par s’en lasser, ils s’en sont lassés pour moi – enfin, non pas que je sois une aussi grande star de Berkeley que toi tu l’as été… » conclut-il avec un léger sourire taquin, se remémorant la prestance avec laquelle Evan avait autrefois eu l’habitude de se déplacer dans les couloirs de l’université, cet établissement qui semblait lui appartenir tant elle était admirée et reconnue. Elle était l’une de ces it girl, une de ces filles qui ne peuvent vous laisser indifférent, fût-ce positif ou non, et elle l’avait toujours été. Mais pourrait-elle un jour reprendre cette étiquette ? Camille l’ignorait, et peu lui importait. L’essentiel était que maintenant, elle soit là.

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MessageSujet: Re: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptyDim 5 Fév - 12:16

De toutes les personnes qui la connaissaient, qui l’avaient fréquentée ou qui avaient fait partie de son entourage restreint d’amis fidèles, Camille était de loin celui qui pouvait le mieux la comprendre. Elle ne disait pas que personne d’autre n’en était capable, simplement qu’il avait vécu la même chose qu’elle, et étrangement, la culpabilité s’empara d’elle, lui nouant l’estomac, une sensation qu’elle connaissait depuis un bon moment déjà. Culpabilité. Tout était sujet à la faire se sentir honteuse de ce qu’elle avait fait. Pourtant, qu’avait-elle fait de si atrocement atroce pour que tout le monde ou presque lui tourne le dos ? Certes, partir avec un son enfant sans jamais donner de nouvelles à qui que ce soit, encore moins son père, pouvait être un motif suffisant pour justifier la colère de certains, mais de là à l’ostraciser de la vie étudiante… Sa seule fierté actuellement était d’avoir réussi à reprendre son rôle de présidente, un rôle qu’elle avait tenu de longues années et qui lui avait toujours semblé couler de source tant elle était taillée pour un boulot d’une telle envergure. Elle s’y dévouait corps et ame, mimant une occupation alors qu’elle s’ennuyait à mourir depuis des semaines. Meme les sourires d’Andrea avaient finis par la lasser, et la rare compagnie humaine qu’elle rencontrait retournait bien rapidement vaquer à ses occupations. Elle savait que tout finirait par s’arranger. Forcément. C’était l’avantage de Berkeley, vous pouviez passer de ennemi numéro un à anonyme en une journée, au gré des rumeurs et des scoops ponctuant la vie étudiante. Ainsi, un jour on se focalisait sur untel, le lendemain sur les coucheries d’un autre, et les gens étant tous des moutons, la plupart suivait le mouvement, et on finirait par ne meme plus penser au crime capital qu’elle avait eu le malheur de commettre. En attendant… la période se faisait bien creuse question scandale, autant dire que son retour figurait au premier plan des sujets les plus discutés dans les couloirs, ce qui aurait pu etre flatteur si les regards n’avaient pas été aussi noirs. Et parmi tout ça, il y avait l’absence de William, qui était pourtant le seul dont l’avis comptait réellement, et le seul qu’elle avait réellement besoin de voir. Lui était encore parti tourner un film, dieu seul savait où, et ironiquement, les problèmes qui avaient causé la perte de leur couple avaient été la solution qu’il avait trouvée. Pouvait-elle l’en blamer, elle qui avait fui à l’autre bout du monde ? Pas vraiment. Une épée de Damoclès au-dessus de la tete, Evan tentait donc de mener sa vie de la meilleure façon possible, façon qui excluait la plupart des contacts humains, se focalisant sur son role de mère et son role d’étudiante, présidente de sa confrérie. Ce qui était déjà bien assez compliqué étant donné que le nouveau Doyen, Freddie, comme elle se plaisait à l’appeler, semblait l’avoir d’ores et déjà prise en grippe, comme à peu près tous les autres étudiants. Elle ne savait pourquoi, mais le fait qu’elle parvienne à gérer sa maternité et ses études lui semblait tellement impossible qu’il mettait un point d’honneur à s’acharner sur son cas, cherchant une toute petite faille à exploiter. Elle qui pensait déjà avoir rencontré quelqu’un sans cœur en la personne de sa petite sœur devait bien admettre qu’elle faisait face à un maitre en la matière. Les allées et venues dans son bureau se faisaient bien trop nombreuses, mais il n’avait rien pour la sanctionner de quoique ce soit. En somme, elle était à moitié traquée, parce qu’elle accordait du temps aux choses prioritaires, plutôt qu’aux futilités. D’une logique sans faille. Et au milieu de tout ce bazar, la seule bonne nouvelle était qu’elle n’avait pas tout perdu. Dix de perdus, un de retrouvé. Et pas des moindres. En acceptant de lui ouvrir la porte et en faisant la paix, Camille venait d’entrer d’office au panthéon des meilleurs amis au monde. Bouée de sauvetage dans son océan, elle était tentée de s’accrocher à lui sous peine de perdre pied si elle le lachait. La simple perspective de venir se cacher pendant des jours dans sa chambre lui paraissait meme particulièrement alléchante. Elle était meme sure que lui n’y verrait aucune objection, si ce n’était celle de ne pas etre tranquillement chez lui, seul ou presque. Mais elle avait déjà accumulé bien assez de lacheté pour les années à venir, finie la politique de l’autruche, Evan était forte, et elle comptait bien le montrer à tout le monde… une fois qu’elle aurait fini de pleurer sur l’épaule de son ami.

Elle retrouva une étreinte amicale bien trop longtemps oubliée, qu’elle savoura le plus possible. Indéniablement, Camille savait y faire. C’était le prototype meme de l’ami exemplaire. Du moins l’avait-il été pendant longtemps et semblait-il le redevenir. Le temps de l’amertume lui semblait s’éloigner à vitesse grand V, ce qui la réjouissait grandement. Un ami était tout ce dont elle avait besoin là tout de suite, surtout un qui la comprenne parfaitement, qui la connaisse par cœur, et qui sache rapidement trouver les mots pour la réconforter. Et Evan, malgré les bas qu’ils avaient connus ces derniers mois, pouvait cocher toutes les cases pour Camille. Elle savoura ces quelques minutes passées dans des bras qui l’avaient réconfortée plus d’une fois, dans tous les coups durs. La Sigma avait toujours clamé haut et fort qu’elle pouvait tout surmonter toute seule, sans l’aide de personne, mais lui connaissait la vérité : elle savait juste comment s’entourer pour y arriver, et qui pouvait la consoler et ne pas trahir son secret, comme tout le monde, elle était faillible, et ses amis la portaient. Evan écouta le jeune homme tenter de trouver les mots justes, un faible sourire s’étirant lorsqu’elle réalisa qu’effectivement, elle détestait toutes ces phrases clichés. Tu verras, ça va s’arranger. Oui, elle savait que ça allait s’arranger, ce qu’elle voulait savoir, c’était comment faire, en attendant que la tempete passe. Comme s’il y avait une réponse précise à une question pareille. Le sourire disparut bien vite, remplacé par une petite boule de culpabilité dans la gorge lorsqu’il lui rappela qu’il fut un temps pas si lointain où eux non plus n’étaient pas vraiment dans les meilleures dispositions. Lui aussi, elle l’avait perdu. Elle venait de le retrouver, soit, mais cela prouvait bien que rien n’était acquis et que tout pouvait changer, dans le mauvais sens et dans le bon sens également. Elle savait néanmoins qu’il n’était pas en train de l’accabler, bien au contraire, émettant juste un fait avéré contre lequel on ne pouvait rien. Elle l’écouta lui expliquer ce qu’elle s’était elle-meme dit un millier de fois : ça finirait par leur passer, elle ne devait pas preter attention aux ragots de couloirs, elle valait bien mieux que quelques médisances. D’autant que ce n’était ni la première ni la dernière fois qu’elle en entendrait sur son passage. Elle éclata de rire, un rire sincère et franc, à l’évocation de sa « célébrité » passée à Berkeley. Tu parles. Lui mieux que personne savait que ça n’avait jamais été un but, et que sans minimiser l’influence qu’elle avait pu avoir un jour sur l’université, elle n’avait jamais fait partie de ces figures plébiscitées sur le campus. Tout le monde pouvait à peu près dire qui était Evan Callaway, mais enfin, ça ne faisait pas d’elle une quelconque célébrité. « Célèbre pour ses histoires de cœur foireuses et ses mois passés en convalescence, si c’est pas glorieux ça, je ne m’y connais pas. » répondit-elle avec amusement avant de retrouver son sérieux. « Je sais que tu as raison, je le sais très bien, c’est juste qu’en attendant… c’est long. D’habitude ils passent plus vite à autre chose mais là j’ai l’impression d’avoir commis un crime. Je m’accable suffisamment d’etre partie, je n’ai vraiment pas besoin qu’ils en rajoutent. Et puis de quoi je me mele, sérieusement, qu’ils s’occupent déjà de régler les problèmes de leur vie pathétique avant de s’occuper de la mienne. » acheva-t-elle, la colère se faisant nettement ressentir dans son ton. « Et par-dessus le marché, William est encore parti et cette fois-ci je ne peux rien lui reprocher, ce n’est pas comme si j’avais fait exactement la meme chose il y a quelques mois, n’est-ce pas… Du coup la seule personne dont je me soucie réellement de l’avis n’est meme pas là pour me faire me sentir mieux. Ou moins bien, je ne sais pas. Moins bien, surement, les chances qu’il prenne bien mon départ ou mon retour me paraissent quelque peu limitées, surtout vu les échos que j’ai eu. » Et William ne veut plus d’elle, et il n’a jamais voulu d’elle, et il ne reviendra pas, et de toute façon parait-il qu’il se tape xy en secret. Les ragots, encore et toujours, excepté qu’elle n’avait jamais été du genre à les croire, d’autant plus qu’elle connaissait par cœur le spécimen, autant dire qu’elle savait avec précision discerner les mensonges de la vérité. Evan se reblottit dans les bras de son ami, cherchant à oublier pendant quelques appréciables minutes tout ce qui se passait, pour ne se concentrer que sur Camille, et elle, et leur amitié qui restait complètement à rebatir, mais qui prenait un bon chemin. « Merci. D’etre toujours là pour moi. J’avais presque oublié ce que ça faisait de t’avoir avec moi… » fit-elle, dans un murmure, ses yeux se fermant quelques secondes, le silence complet autour d’eux. « Le Dupenher m’a beaucoup manquée » ajouta-t-elle, sourire aux lèvres en levant les yeux vers lui, l’air amusé, avant de poursuivre. « Assez de mes complaintes. Dis-mo ce qu'il est advenu de toi ces derniers mois. »

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MessageSujet: Re: lights will guide you home → camille&evan lights will guide you home → camille&evan EmptySam 10 Mar - 23:51

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