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  Bradley savait gérer son corps tout comme je savais le faire également face à un corps entièrement nu ou non, mais j’avais certaines limites. Je n’étais pas aussi forte mentalement qu’il pouvait l’être. Etais-je plus réceptible que lui ? Probablement, et puis lorsqu’un beau jeune homme - et ben oui Bradley avait un physique plus charmeur il fallait bien le reconnaître – s’intéresse à vous, que vous l’intriguez quelque part, c’est plutôt flatteur, même si notre relation n’avait rien d’amitieuse bien que ce n’était pas de la haine non plus, simplement un mauvais départ rien de plus, rien de moins et à y réfléchir si je n’avais pas tenté de le mettre à l’aise dès notre rencontre il n’en serait peut-être pas ainsi aujourd’hui. Mais que voulez-vous on ne refait pas le monde, ni les personnes !
  
  A y voir de plus près, c’était un joli tableau, une crypte, un petit coin de paradis au calme éloignée de tout, un beau jeune homme et moi, une jolie jeune femme. Je ne voulais pas me lancer de fleurs, mais je me situais dans la moyenne, ni trop, ni moins. Seul ombre à tout ça, cette impertinence qui pouvait ressentir de chacun, car au fond ma toute première impression envers lui, n’avait pas été négatif, mais plutôt légère et sereine que cela m’étirait un sourire. Tandis que maintenant entre nous tout était au bord de l’implosion, chacun devant se contenir pour ne pas gâcher cet après-midi prenant soin de tenter de garder sa bonne humeur. Ce jeu entre nous pouvait aller loin, très loin… de plus j’avais un adversaire de taille Bradley Gibbs. C’est pour cela que je ne pouvais me livrer réellement à lui, de peur qu’il ne retourne la situation à son avantage ou qu’il se serve de ce que je pourrais lui dire ou faire contre moi-même. Me faisait prendre à mon propre piège…je ne pouvais me risquer à trop me laisser aller avec lui, restant toujours sur mes gardes avec cette infime méfiance.
  
  Ah les sentiments, une chose et peut-être la seule qu’on ne peut vraiment pas contrôler. Chacun avait des blessures au plus profond de soi et Brad ne devait pas être l’exception. Mais par respect pour lui, je décidais de ne pas me lancer sur ce sujet qui pouvait le blesser, j’étais humaine et jamais je ne ferais une chose dont je détesterais que l’on me fasse. C’était ma façon d’être, au fond je n’étais pas méchante, je n’étais pas arrogante, mais comme chacun je me préservais pour ne plus souffrir ayant atteint le fond après une rupture difficile. Effectivement comme lui, je me sentais bien n’ayant aucuns soucis de « sentiments » ces temps-ci. C’était quelque part un soulagement d’ailleurs que je voulais profiter pleinement de cet après-midi au soleil sur cette plage bordée d’eau turquoise retirée du monde civilisé !
  
  Tu es vraiment superficiel, tu ne cherches même pas à savoir ce que ressentes les gens ou ce qu’ils pensent et je maintiens que le physique n’est pas la seule chose sur laquelle il faut se fier.
  
  Je ne savais sur quel pied danser avec Brad, au fond il n’était pas si désagréable que cela, mais l’avouer était tout autre, je n’allais pas me rabaisser face à lui, certainement pas ! Voilà ce dont je parlais tout à l’heure, je ne pouvais me livrer ouvertement à lui sur tout, de peur de représailles derrière, dommage ma foi…
  
  Il se rapprocha soudain de moi, mais je fis comme si de rien était, finissant de m’étaler l’huile solaire pour reprendre ma place initiale à demi-allongée prenant un bain de soleil attendant que cela sèche quelque peu quand soudain il se tourna vers moi sur le flanc, je fermais les yeux pour sentir la chaleur venir se poser sur mon corps mais une autre sensation vint se mêler à cette précédente chaleur. Je ne sus ce que c’était sur le moment puis sentant distinctement le tracé je pus en déduire que c’était Brad. Ouvrant les yeux je n’eus même pas le temps d’ouvrir la bouche que son doigt remonta jusqu’à ma poitrine qui naturellement sous l’effet de ce touché sensuel avait réagi en pointant, Brad reprit la parole aussitôt. Je le regardais tandis qu’il disait ne pas s’énerver dans un pareil endroit paradisiaque, alors je serais doucement les dents sentant toujours l’effet de son doigt sur ma peau qui frissonnait. Une drôle de sensation m’envahi soudainement, c’était un mélange de frustration, de colère, d’envie et de désir. Comme toucher l’interdit. Devais-je laisser aller mon corps à ses pulsions ou bien reprendre le fil de mes pensées et stopper tout cela ? J’eus un instant de réflexion toujours mes yeux plongés dans les siens, avant de me pencher vers lui, et de poser ma main sur ce doigt que j’arrêtais afin de lui murmurer quelques mots.
  
  Tu me crois stupide à ce point ? Cela n’y fera rien, je te déteste tellement que même en rêve il m’est jamais arrivée de rêver de toi de quelques façons que ce soit, lançais-je avec assurance un sourire en coin avant de ne retirer son doigt de ma personne.
  
  Han mensonge ! J’étais plutôt bonne menteuse, non ? Pas sûre...Je ne le détestais pas, je commençais même à l’apprécier, mais je me gardais de lui faire savoir, même que physiquement c’était aussi un bel homme, mais avec lui je devais rester sur mes réserves, me préserver de peur qu’il ne se retourne contre moi, je n’avais pas confiance en lui, c’était un jeu auquel on jouait, et auquel j’avais peur de me brûler. Et le fait d’être si près et si loin à la fois faisait naître un tout autre désir , que si nous devions avoir un contact plus intime cela vaudrait le détour, imaginant comment se produirait nos ébats mais je fermais un bref instant les yeux pour faire échapper cette image de ma tête inspirant profondément avant de lui lâcher la main sentant mon cœur tambouriner un peu plus vite…
  
  Serait-ce possible que je le désire ? Je détournais le regard étant face à l’océan. Je me mise sur le flanc face à lui, ou la proximité était vraiment infime puis je repris la parole le regardant dans les yeux quelques peu, comme gênée de ce que j’allais lui dire…
  
  A force de jouer avec le feu on se brûle un jour ou l’autre et avec toi ce serait la descente aux enfers, tu es intriguant, mystérieux, cachotier, tu sais jouer de ton physique alors jamais je me risquerais à trop m’approcher de toi.
  
  Voilà des mots qui sentaient la sincérité même, pour la première fois je venais de m’ouvrir à lui, avais-je eu tort ou raison ?