« Tu sais ce qui est complètement fou ? C'est que je ressens exactement la même chose. » Je ne fus pas vraiment étonné par ses paroles. En fait, ça m'aurait étonné qu'elle pense le contraire. Je me serais même posé des questions, car à ce que je sache, nos sentiments sont réciproques et je sais que je ne suis pas le seul à être totalement à l'aise avec elle, comme si nous étions ensemble depuis très longtemps. Je ne pus retenir un sourire alors qu'elle semblait également se retenir de rigoler un peu. Notre relation est tellement parfaite au niveau sentiments amoureux que cela arrive même à me rendre niais. Oui, moi, Edward O'Malley, homme difficile ayant grandi avec beaucoup de garçons, et qui tient plus que tout à sa virilité. Un homme fier des poils qu'il a aux fesses, qui aime roter, péter à tout va, qui se gratte les bijoux de famille sans aucune gêne. Oui, Maria a réussi à rendre un homme comme moi, niais au possible. Certes, j'ai toujours été quelqu'un de très câlin, qui réclame sans cesse de la tendresse. On me trouve néanmoins niais quand j'explique à mes amis que la brunette est la femme de ma vie, quand je suis en train de parler à des étudiants et que je me stoppe net pour observer O'Berkeley passer dans le couloir avec de l'amour plein les yeux, quand j'affiche un sourire béat en lisant un texto de sa part. Désespérant. Et pourtant, je ne fais rien pour changer cela. Maria a pris conscience de cela où, dans un moment de tendresse et de niaiserie totale, j'ai jeté un coup d'œil à l'intérieur de mon boxer. Quand elle m'a demandé ce que je faisais, ma simple réponse « Je cherche mes couilles. », exprimait très bien le fait qu'elle me rendait niais au possible.

Je laissais Maria caresser la paume de ma main. Dans le fond, sa présence me rassurait énormément. C'est un peu comme si tous mes soucis arrivaient à perdre de l'importance. J'ai besoin d'elle, de la savoir près de moi. « Évidemment que je veux bien rester ici. » Je lui adressais un beau petit sourire en coin, à la fois sincère et très enfantin. Nous échangeâmes un baiser, puis je venais me caler contre elle. Ma tête trouva refuge contre la sienne, alors que je m'installais confortablement à ses côtés. La fatigue prenait de plus en plus possession de mon corps et pourtant, je me retenais de m'endormir, voulant profiter de la présence de Maria. Un peu comme si j'avais peur à mon réveil d'être seul. « Merci mon ange... », lui lançais-je, avec une voix emplie de sommeil.

Et là, rassuré, je me laissais tomber dans les bras de Morphée. En effet, il me fallut quelques minutes seulement avant de fermer les yeux et d'arrêter de lutter contre le sommeil, chose que je faisais déjà depuis plusieurs minutes. Le parfum de Maria m'enivrait, me réconfortait. Ses doigts dans mes cheveux me faisaient du bien. « Je t'aime... », lançais-je, en plein somnolence, dans un souffle, avant de partir dans un sommeil profond.

Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

« His love is all she knows, she can't help it. »

Edward s'était endormi très rapidement contre Maria qui – une fois étant certaine qu'il dormait – avait quitté le lit avec beaucoup de délicatesse dans le but de ne surtout pas le réveiller, ce qui ne serait de toute manière pas arrivé au vu de la dose injectée à l'Irlandais par les médecins et infirmières pour qu'ils soient tous certains qu'il dorme et qu'il cesse de remuer dans tous les sens comme il avait toujours eu l'habitude de le faire depuis tout gamin, cet homme étant une véritable pile électrique sur pattes.

« Comment se sent-il ? »

Avait demandé Sarah, l'ex-femme d'Edward qui était gentiment restée à l'extérieur de la chambre de l'homme avec Ambre, leur fille. Sarah – tout comme Ambre d'ailleurs – semblait vraiment inquiète pour celui qui avait été durant plusieurs années son mari. Maria trouva alors normal de tenter de la rassurer au mieux, tout en espérant que Sarah l'écoute et qu'elle se détende, maintenant, Maria avait de nouveau confiance. Le fait qu'Edward se soit réellement ouvert à elle, même si cela avait été pour lui annoncer des choses peu agréable, lui avait fait énormément de bien, telle une bouffée d'air à vrai dire.

« Il est épuisé, mais je pense que ça ira dorénavant. »
« Est-ce que je peux te poser une question, Maria, sans que tu ne le prennes mal d'une quelconque manière que ce soit ? »
« Oui, vas-y. » De toute façon, Maria n'avait rien à perdre. Son compagnon était dans un lit d'hôpital après s'être battu avec le meilleur ami de sa compagne, alors Maria voyait mal comment la situation pourrait encore empirer, quoique...de mauvaises surprises peuvent parfois être au rendez-vous.
« Est-ce que vous comptez toujours vous marier ? »

Mais qu'avaient-ils tous à lui poser cette question en ce moment ? C'était à croire que c'était devenu le sujet numéro un chez leurs proches, ce qui étonnait fortement Maria vu que ni elle ni Edward n'en avaient reparlé depuis leur “break” partiel.

« Nous en avons pas reparlé. Pourquoi cette question ? »
« Ambre m'en a vaguement parlé, et j'ai...remarqué que tu portais toujours sa bague de fiançailles, alors je me demandais si... »
« Si j'allais devenir une O'Malley d'ici peu ? Ce n'est pas d'actualité, non. »
« Tu sembles déçue. »
« Toute femme doit sans doute l'être dans ce genre de situation. Mon fort intérieur me dit que nous marier serait une folie pure au vu des tempéraments que nous avons et des nombreuses crises que peut rencontrer notre couple. Mais mes sentiments pour Edward me disent de franchir le pas. Je suis un petit peu perdue face à ça, et comme il n'en a jamais reparlé, j'ai pensé que l'idée lui était passée, ce que je pourrais comprendre. Sans vouloir te faire culpabiliser, car tu n'y es pour rien, Edward ne voulait pas se remarier. Ça ne l'a pourtant pas empêché de me demander en mariage en Décembre dernier, tu me diras. »
« Il t'aime. »
« Je le sais, et moi aussi je l'aime. »

Depuis leur “break”, Maria tout comme Edward n'avaient jamais reparlé d'un possible mariage, mais la brunette avait gardé sa bague de fiançailles, ne sachant pas trop si elle allait un jour passer le cap ou non, mais le désirant malgré tout. N'est-ce pas le rêve de toute femme que de se voir passer la bague au doigt ?


Huit heures du soir, hôpital de San Francisco.


« Je suis fatiguée môman... »
« Je sais ma puce. »

Maria, installée dans le fauteuil placé dans la chambre d'Edward avait sa fille dans ses bras qui commençait très légèrement à s'assoupir. Maria allait devoir songer à la ramener chez eux pour qu'elle dîne et mange, quoiqu'elle risquait de ne même pas manger ce soir au vu de la fatigue dont elle semblait être présentement victime.

« Papa y va encore dormir longtemps ? »
« Il en a besoin, ma chérie. »