Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

« His love is all she knows, she can't help it. »

Flash-back
« Maman, vous allez vous marier papa et toi ? » Lorsqu'Ambre avait posé cette question à sa mère, cette dernière avait eu bien du mal à lui répondre, mais elle l'avait fait, peu sûre de sa réponse cependant. « Je ne sais pas ma chérie, on verra avec le temps. » Mais la petite n'avait pas franchement aimé entendre sa mère lui répondre cela, maintenant qu'elle voyait bel et bien Edward comme étant son père et le seul, la petite fille avait bien dans l'idée qu'ils se marient, ce qui pouvait paraître surprenant pour une enfant de cet âge. « Vous devez, sinon Aaron comprendra pas. » Cela fit sourire la brunette qui se rendait de plus en plus compte au fil du temps que sa fille de cinq ans aimait déjà son frère comme personne, et qu'elle souhaitait le protéger de tout et de tous, surtout depuis qu'il avait été hospitalisé. « On en reparlera ma puce, il faut que tu dormes maintenant. » Elle avait embrassé sa fille, et était partie rejoindre son compagnon, l'idée de sa fille dorénavant bien ancrée en tête.

« C'est tout ce que je souhaite, même si j'aimerai que tu n'aies même plus ces pensées en tête. »

Elle aurait en effet aimé pouvoir l'aider à passer au dessus de ses craintes, ce qu'elle avait réussi à faire à un moment donné, seulement Andrew avait réduit le fruit de tout le travail effectué par la brunette en miettes en quelques phrases – ce que Maria n'acceptait pas. Il le paierait. Bien qu'elle l'adore, il lui paierait très cher cela.

« Papaaaa ! »

Se retournant soudainement, Maria vit sa fille de cinq ans arriver en courant vers la chambre de son père. Mais que faisait-elle ici ?! Soudain, la brunette vit l'ex-femme de son compagnon derrière qui avait essayé d'attraper Ambre, mais évidemment la petite avait été plus rapide, même ses parents ne savaient plus quoi faire face à ça, c'était l'âge à ce qu'il paraissait. Maria avait appelé Sarah lorsqu'on l'avait prévenu pour Edward car il était presque l'heure à ce moment-là d'aller chercher leur fille à l'école. Quittant le lit pour laisser sa fille y aller, Maria fut directe avec la petite en lui demandant d'être très prudente vis-à-vis de ses faits et gestes car son père était blessé ce qui ne rassura pas franchement la petite. Maria pendant qu'Ambre retrouvait son père et songeait à le soigner avec un bisou magique, partit rejoindre l'ex-femme d'Edward : Sarah.

« Elle a absolument voulu le voir. Je n'ai pas quoi su faire d'autre que l'amener ici... »
« Tu as bien fait Sarah, ne t'en fais pas. »
« Comment va t-il ? »
« Mal. Très mal. »

Fermant les yeux un court instant, la brunette s'interdit de pleurer, une fois encore car même face à Sarah elle ne s'en sentait pas la force, comme quoi..

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Maria entreprit de raconter toute l'histoire à Sarah qui fut choquée par ce qu'elle entendit, jusqu'aux pensées morbides de son ex-mari qui l'alarmèrent carrément, tout comme pour Maria qui ne semblait pas au meilleur de sa forme.

« Je n'avais tout simplement pas besoin de ça en ce moment, je croyais qu'on s'en sortirais depuis... »

Sarah embrassa son amie sur le front et se rendit dans la chambre, il était apparemment temps qu'elle et son ex-mari aient une discussion on ne peut plus sérieuse.

Je ne pensais pas voir Ambre ici à cette heure-ci. Ni Sarah en fait. Et pourtant, c'est ce qui se produisit quand je relevais la tête en entendant le mot ''papa'' qui m'était clairement destiné. Je n'avais pas spécialement envie que ma fille me voit dans cet état et qu'elle prenne peur. Cependant, je n'y pouvais plus rien maintenant. La gamine était présente. Autant en profiter. Je la laissais venir sur le lit. « Ça va ma puce ? » Je levais un court instant les yeux vers mon ex-femme et lui adressais un faible sourire, tout de même heureux de la voir, même si j'avais quelque peu honte de mon état. Bref. Alors que la brunette s'éclipsait avec Sarah – qui est également une de ses meilleures amies –, je passais un petit moment avec Ambre. « Tu t'es fait tout ça comment ? », me demanda-t-elle, quelque peu inquiète et préférant éviter tous gestes brusques. Même l'idée de me faire un câlin lui faisait peur. Je passais donc mes bras autour d'elle, pour l'inciter à venir. Elle se laissa faire et se cala contre moi. Nos yeux se croisèrent. « Tu sais garder un secret ? », lui demandais-je avec un beau sourire. Elle hocha la tête, ce qui m'amusa. Il faut savoir qu'Ambre ne sait absolument pas garder un secret, bien qu'elle en soit convaincue. À cinq ans, on trouve ça plutôt mignon. « Papa est un super héros et il a combattu un méchant. » Je lui faisais un clin d'œil alors que la petite se mettait à rire. Je n'aurais su dire si elle me croyait ou bien si elle se moquait totalement de moi. Quoi qu'il en soit, nous nous accordâmes un petit moment câlin en lui assurant que je serais de nouveau sur pied très rapidement.

Puis au bout de quelques minutes, Sarah entra dans la chambre. Maria demanda à notre fille de la rejoindre, probablement pour nous laisser parler ensemble. Silencieux, j'observais mon ex-femme me regarder avec une certaine sévérité. Puis elle prit place sur le lit, juste en face de moi. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? », me demanda-t-elle alors que je détournais son regard, comme s'il y avait quelque chose de beaucoup plus intéressant sur le sol. Je sentis ses doigts se déposer sous mon menton, de façon à m'obliger à tourner la tête vers elle afin que nos yeux entrent en contact. « Maria m'a expliquée. Edward William O'Malley, si tu fais une connerie, je te jure... » Contrairement à Maria, Sarah, elle, est plutôt brusque. Elle n'hésite pas à se montrer agressive quand une situation ne lui plaît pas. « Tu as quatre enfants Edward. Je sais que c'est difficile ce que tu vis, ça me rend moi même malade et pourtant, ce n'est pas moi qui suis condamnée. Je n'ose même pas imaginer ce que tu ressens. Mais tu as quatre enfants, une femme merveilleuse qui t'aime. Tu as la chance d'avoir une famille fantastique, des amis qui tiennent à toi. Tu n'as pas le droit de, ne serait-ce que penser à te retirer la vie, tu comprends ? » Je me mordillais la lèvre inférieure en baissant les yeux. « Seth et Jade te voient comme leur modèle, comme un héros. Ne les déçois pas... »

« Tu sais comme j'en ai marre... » Elle me regarda dans les yeux, avec plus de douceur. « Tu as tenu bon pendant trente-six ans. C'est normal que tu en ais marre. Mais si tu venais à faire une connerie, ça serait manquer de respect à celui qui t'as offert ce cœur. Si tu venais à te suicider Edward, dis toi que le cœur qui tu as en toi aurait pu aller à quelqu'un d'autre qui lui, tenait vraiment à la vie. Et juste pour ça, tu dois continuer à te battre. » Elle passa ses bras autour de moi. Nous nous enlaçâmes. « Oui je sais... »

Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

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« Maman, papa il m'a dit que c'est un superhéros ! »
« Zut, lui qui voulait que ça reste un secret, il ne faut surtout pas le répéter, tu me le promets ma chérie ? Sinon papa pourrait ne plus l'être, d'accord ? »

Ambre promit à sa mère et lui quémanda un câlin, ce qu'elle ne fut évidemment pas lui refuser. En effet, lorsqu'il leur était possible de partager une pause câlin entre mère et fille, c'est qu'il y avait de plus agréable, surtout en ce moment alors qu'Edward n'était vraiment pas au meilleur de sa forme. Malheureusement. Observant la chambre où se trouvaient Edward et son ex-femme, Sarah, la brunette se demanda quelques instants ce qui pouvait bien se dire à l'intérieur de cette chambre, mais elle cessa bien vite de se poser cette question sachant pertinemment que cela ne la regardait en rien, c'était entre Edward et Sarah, point.

« Je peux y aller, maman ? »
« Pas tout de suite ma chérie, il faut les laisser discuter. Mais ensuite tu pourras y aller, et tu resteras un petit peu avec papa, d'accord ? »
« D'accord, maman. »

La réponse aussi simple fut-elle venant de la petite fille fit sourire Maria qui embrassa par la suite sa fille sur le front, heureuse de voir qu'elle ne semblait pas plus inquiète que cela vis-à-vis de son père, et c'était tant mieux. Maria n'avait vraiment pas besoin d'avoir en plus à s'occuper de sa fille traumatisée par la vision de son père mal en point. Vraiment pas.

« Quand est-ce qu'on rentre ? »

Demanda sa fille alors qu'elle avait placé son visage dans le cou de sa mère en fermant les yeux, Ambre n'avait jamais été très à l'aise non plus dans un hôpital, tout comme son père. Après ça, qu'on ne vienne pas dire qu'elle n'était pas la fille de son père, ou Maria piquerait une crise, ce n'était pas parce qu'elle avait été adoptée qu'elle n'était pas leur fille, leur vraie fille.

« Bientôt ma puce, bientôt. »

Plus menteuse, on meurt. Mais que pouvait-elle dire d'autre à sa fille pour la rassurer honnêtement ?

« Tu sais ce dont tu as besoin ? » Je levais de nouveau les yeux vers Sarah qui me regardait avec toute la douceur du monde. J'ai toujours aimé cela chez elle. « Te changer les idées. Arrête de penser à ce que ce crétin t'as dit. Il n'en vaut pas la peine. » Je secouais négativement la tête. « Facile à dire... » Elle passa ses mains de part et d'autre de mes joues et déposa un baiser sur mon front. « T'aimerais qu'on fasse une grande sortie avec les enfants ? Seth, Jade, Ambre. Aaron est encore trop petit mais bon. Maria viendrait. Mon petit ami aussi. Ça nous fera tous l'occasion de passer un moment ensemble et rire un bon coup. » Je lui adressais un beau sourire en coin, plutôt ravi par cette idée. En effet, même si Sarah et moi étions divorcés, il n'en restait pas moins que nous nous apprécions beaucoup et je la considérais comme une de mes plus chères amies. Nous sommes encore définitivement très complices, ce qui n'est pas pour nous déplaire. « D'accord. » Dans le fond, je savais que Sarah ne faisait pas cela pour les enfants avant tout, mais pour moi. Elle connaît mon côté très famille et estime donc que j'ai besoin de ce genre de choses pour aller mieux. Dans le fond, elle n'a pas tord. Je dirai même qu'elle me connaît assez bien. Et puis, comme je saurais dire tout ce qu'elle pense, je suis conscient qu'elle propose également quelque chose de sorte à ce que je ne fasse pas une connerie. C'est comme repousser l'échéance. J'ai besoin de projet pour tenir bon. Elle le sait.

Puis, en me voyant enfin esquisser un sourire sincère, elle sembla émue. Elle s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Ainsi je me laissais faire. Mes mains glissèrent dans son dos. « Je t'adore bonhomme... », murmura-t-elle, dans le creux de mon cou. Je fermais un instant les yeux. « Moi aussi Sarah... » Je déposais un baiser sur sa joue, alors qu'elle finissait par se reculer. La connaissant par cœur, j'étais conscient qu'elle se retenait de verser une larme. Cela me fit mal. Je n'avais absolument pas pour but de la faire souffrir. Mais c'est dans ce genre de moment que l'on comprend que l'on n'est pas seul. Et, comme à chaque fois que la situation s'avère triste et remplie d'émotions, Sarah et moi changeons rapidement de sujet ou bien le tournons de façon à le rendre plus comique. Une certaine gêne en soit. Ainsi, elle n'hésita pas à me lancer en pleine figure : « D'ailleurs, j'espère que tu sera vite sorti, car c'est à ton tour de t'occuper de tes casse-cou d'enfants. » Je ne pus retenir un rire. « Ce sont mes enfants uniquement quand ils font des bêtises. Mais quand il s'agit d'être fier d'eux, là, ce sont les tiens. » Elle leva les yeux au plafond. « Je n'y peux rien si ta connerie est héréditaire mon beau. » Puis elle se leva avec cette mine malicieuse ancrée sur le visage, afin de sortir de la chambre et de retrouver Maria.

Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

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Soupirant en écoutant sa fille lui dire qu'elle voulait un soda, la brunette caressa les cheveux de sa fille quand elle vit Sarah sortir de la chambre d'Edward. La voir sortir lui redonna cette boule dans la gorge qu'elle avait perdu quelques minutes durant lesquelles elle avait pu faire ce câlin à sa fille. Voilà ce qui lui avait fait du bien, pour une fois, et c'était toujours cela de gagné. Murmurant à Ambre qu'elle allait devoir attendre quelques instants avant d'avoir son soda, la brunette lança un regard qui en dit plus long que les mots à Sarah, pour savoir si Edward allait un petit peu mieux après leur discussion. Elle lui confirma que les choses allaient s'arranger, mais que pour le moment, il avait besoin de sa compagnon, d'elle donc. Voilà pourquoi Sarah prit Ambre dans ses bras et qu'elle demanda à Maria de rejoindre Edward, tous les deux en ayant besoin. Ce que Maria fit donc, sans se faire prier, elle aussi avait besoin de voir son compagnon.

Entrant donc dans la chambre de l'Irlandais, la brunette hésita quelques instants quant à s'approcher du lit, mais ne tarda pas à le faire malgré tout, ayant besoin d'un moindre contact avec son compagnon. Aussi idiot que cela pouvait paraître, ces minutes de séparation avait fait mal à Maria qui ressentait dorénavant le besoin de le retrouver près d'elle.

« Comment te sens-tu ? »

Lui demanda t-elle de façon quelque peu maladroite puisqu'elle savait bien qu'il ne pouvait pas aller mieux grâce à une simple conversation, cependant Maria avait comme besoin de se rassurer en se disant que la présence de Sarah avait fait mieux que la sienne et avait donc quelque peu soulagée sont compagnon. Maintenant, à savoir si cela avait réellement fonctionné, Maria n'aurait su le dire, et elle ne pensait pas qu'Edward le lui dirait, en effet cela ne concernait que lui et Sarah – toujours selon la brunette, bien-sûr.

Cherchant la main de l'homme avec la sienne, elle finit par la trouver et la serrer. Elle se sentait soudainement épuisée par la situation mais voulait tenir bon pour l'homme qu'elle aimait se fichant complètement de son état personnel. Edward passait en priorité pour elle en ce moment.

« Dis-moi ce que je peux faire, Edward, je t'en supplie... »

Elle se sentait si impuissante face à la situation qu'elle n'aurait su dire ce qu'elle pouvait faire dans le but de soulager l'homme qu'elle aimait. C'était terriblement frustrant de ne pas pouvoir vraiment lui venir en aide alors qu'elle en rêvait. Vraiment, Maria ne souhaitait à personne de vivre un jour ce qu'ils vivaient présentement.

Quand Sarah sortit de la chambre, je tournais la tête vers la grande fenêtre qui donnait sur la ville de San Francisco. Je m'y attardais un moment, alors que je ne voyais que buildings, pollution et au loin, de nombreuses voitures défiler. Silencieux, je me prévoyais dans ma tête, à quelle date je partirais pour l'Irlande, et pendant combien de temps. Maria devrait être d'accord. Mais j'ai réellement besoin de changer d'air, de partir un peu, de retrouver ma famille que j'ai vu pour la dernière fois, dans les quelques jours suivant la mort de mon frère aîné. Ils auraient très bien pu venir, mais je préférais me déplacer pour deux raisons. La première, je n'ai nullement envie de passer tout mon été à San Francisco. La seconde, ça reviendra beaucoup moins cher à ce que je me déplace avec Maria et les enfants. En effet, si je devais faire venir toutes la famille, je n'oserais même pas compter le nombre d'euros dépensés dans les billets d'avions, puis dans les locations car on ne pouvait définitivement pas accueillir tout le monde à la maison. Bref. J'avais hâte d'aller à l'aéroport, muni de mes valises, de monter dans l'avion, et de m'accorder une petite sieste en me disant que la prochaine fois que je mettrais les pieds sur de la terre, ça sera en Irlande. À Dublin. Presque une journée de vol. Ça fait beaucoup et pourtant...

« Comment te sens-tu ? » La voix de Maria me fit sortir de mes pensées. Je tournais donc la tête vers elle pour la regarder dans les yeux. Je n'aurais su dire si elle me demandait comment je me sentais physiquement, moralement, ou peut-être bien les deux. « J'ai mal au crâne... », lui avouais-je en faisant une petite grimace digne d'un enfant de huit ans. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Elle ne pensait définitivement pas à cela. Sa main chercha la mienne. J'enlaçais mes doigts avec les siens. Je n'eus même pas le temps de répondre, qu'elle reprit la parole, sur un ton désespéré, bourré de tristesse ce qui me déchira le cœur en deux. « Dis-moi ce que je peux faire, Edward, je t'en supplie... » Cette réaction me faisait comprendre deux choses. D'une, si je faisais une connerie, Maria en souffrirait énormément, et je ne pouvais pas lui faire ce coup là. De deux, cela ne faisait que confirmer mes craintes. Quand je m'éteindrais dans quelques années, j'allais la détruire, chose que je ne souhaitais pas. Et pourtant, il ne fallait pas être devin pour comprendre que même si nous mettions de suite fin à notre relation, l'un comme l'autre nous ne nous en relèverions pas. Enfin, je m'en fichais pas mal de comment je le vivrais. La seule chose qui m'importait, c'était le bonheur de Maria. J'étais pris entre deux murs en somme. Que faire à part me résigner ?

« Promets moi juste que si un jour tu tombes amoureuse d'un autre homme, n'hésite pas à me quitter. Je serais heureux pour toi. En attendant, ne t'inquiète pas, je ne ferais pas de connerie. Et là, tout de suite, je t'avoue que ce qui pourrait me faire plaisir, ça serait un câlin... »

Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

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« Te quitter, je l'ai déjà fais une fois et j'ai cru en mourir, alors crois-moi lorsque je te dis que ça n'est pas prêt d'arriver à nouveau. »

C'était en toute honnêtement que la brunette venait d'avouer cela à son compagnon pour ensuite prendre place avec une infime délicatesse à ses côtés, s'allongeant avec lui en tâchant d'éviter au maximum sa pauvre côte cassée qui ne le faisait sans doute pas tellement souffrir présentement, l'homme étant encore sous calmants, mais qui ne tarderait pas à se faire ressentir malgré tout à un moment donné, malheureusement pour Edward d'ailleurs.
Maria n'avait pas envie de partir, elle se sentait bien ici, même si elle savait qu'il faudrait à un moment donné laisser Edward pouvoir se reposer, mais présentement la brunette – aussi égoiste cela pouvait-il paraître – n'avait absolument aucune envie de quitter les lieux, rassurée de savoir l'homme qu'elle aimait en bonne santé, bien que le mental n'y soit pas vraiment ces derniers temps, ce que Maria essayerait d'arranger à l'aide des enfants et de Sarah, sans oublier toute la famille O'Malley qu'ils rejoindraient en Irlande dès Juillet.

« Tu te rends compte, en juillet ça fera un an...déjà. »

Il était souvent difficile de s'imaginer tout ce qui avait pu se passer entre Edward et Maria durant ces douze derniers mois, et pourtant. Tant de choses leurs étaient arrivés, des bonnes comme des mauvaises d'ailleurs. Les enfants qui étaient leur plus belle réussite à quelques mois d'intervalle entre l'adoption d'Ambre et la naissance d'Aaron, leur séparation qui était la plus grosse erreur que Maria ait pu commettre et qu'elle regretterait sans doute jusqu'à la fin de ses jours. Mais maintenant qu'ils étaient de nouveau réunis, Maria osait croire à un avenir plus sain, et plus calme également, car dieu sait qu'ils en avaient vu passer des vertes et des pas mures depuis qu'ils s'étaient avoués réciproquement leurs sentiments. Comme quoi, par fois la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais elle n'est pas non plus une large descente aux Enfers comme certains osaient pourtant considérer ce qu'ils avaient de plus précieux.

« Je t'aime. »

Murmura t-elle pour la énième fois depuis qu'elle était arrivée à l'hôpital après qu'on lui ait expliqué qu'Edward avait été emmené d'urgences ici pour avoir été retrouvé inconscient. Tout cela parce qu'elle avait accepté de le laisser seul à la demande de l'homme, fortement irrité sans qu'elle ne comprenne rien à ce moment-là. Maintenant, évidemment, les choses étaient bien différentes dans le sens où elle comprenait beaucoup mieux les choses, bien qu'une d'entre elles lui échappe encore complètement : pour quelle raison Andrew s'était-il montré si brutal – physiquement comme mentalement – envers Edward ? Ça, ça lui échappait totalement en ce moment, et elle tâcherait d'avoir réponses aux questions qu'elle se posait, au bon moment cependant. Et en ce moment était tout, excepté le bon moment. Présentement, l'Irlandais et la 'fille du Grand Ouest Américain' avaient simplement besoin de se retrouver, et de souffler un petit peu. Sans personne autour.

« Te quitter, je l'ai déjà fait une fois et j'ai cru en mourir, alors crois-moi lorsque je te dis que ça n'est pas prêt d'arriver à nouveau. » Je savais que présentement, l'idée de me quitter était impensable, autant que pour moi en fait. Néanmoins, je ne perdais pas espoir quant au fait qu'elle trouve plus tard un homme bien meilleur que moi, qui saura la rendre heureuse. Après tout, elle sait aussi bien que moi que tout peut changer avec le temps. Les sentiments peuvent s'estomper, elle peut avoir le coup de foudre pour un homme tout juste rencontré, et j'en passe. En fait, on ne peut pas prévoir à l'avance si dans quelques années, nous serons toujours ensemble. Et ce, même si j'avais tendance à croire de façon peut-être trop naïve, qu'elle est la femme de ma vie et moi son homme. Après tout, nous avons déjà vécu des merveilleux comme d'horribles moments. C'est un peu comme si... comme si nous étions vaccinés contre les coups foireux de la vie. Ce fut donc les raisons pour lesquelles je ne répondais rien à tout ceci.

J'observais la jeune femme venir s'allonger à côté de moi avec la plus grande des délicatesse, comme si le simple petit geste brusque aurait été capable de me tuer. Cette vision me fit sourire de façon sincère et amusée, alors que je la laissais faire. Je tournais la tête vers elle, de façon à la regarder dans les yeux. J'avais envie qu'elle reste à mes côtés, même si ça pouvait paraître pour une réaction digne d'un enfant de cinq ans tombé malade qui a besoin de sa maman pour aller mieux. « Tu te rends compte, en juillet ça fera un an... déjà. » Un an. Oui, en effet. Le temps passe très vite. Et d'un autre côté, j'ai l'impression que nous sommes ensemble depuis bien plus longtemps que cela. Nous sommes reliés d'une très grande complicité. Nous ne sommes pas gênés par le regard de l'autre. Nous n'hésitons pas à nous dire ce que nous pensons, quitte à nous prendre ensuite la tête à cause de cela. Nous avons deux enfants. Aux yeux de certaines personnes faisant notre connaissance, ils pourraient aisément croire que nous sommes ensemble depuis des années, sans pour autant paraître pour un vieux couple rongé par la routine. Et fait, je trouve notre relation – malgré ses bas – d'une grande beauté. Une histoire, ça se construit. Disons que nous avons été rapides là-dessus, en arrivant là où nous en sommes aujourd'hui, en seulement un an. Parallèlement, j'avais l'impression que notre premier baiser officiel remontait à hier. Et ça me rendait nostalgique et profondément amoureux. « Jamais je n'aurais pensé qu'en un an de relation seulement, j'aurais été capable d'avoir une telle complicité avec une femme. J'ai l'impression qu'on a débuté notre relation hier et paradoxalement, je suis parfaitement bien avec toi comme si ça faisait des années que nous étions en couple. » Je lui adressais un beau sourire en coin accompagné d'un petit clin d'œil.

Je tentais de me placer sur le côté pour faire face à la brunette. Une grimace se dessina sur mon visage alors que j'y parvenais. « Tu veux bien rester encore un peu avec moi ? J'ai pas envie de rester tout seul ici. », murmurais-je avec une moue enfantine alors que je venais déposer un baiser rapide sur ses lèvres.

Maria O'Berkeley
& Edward O'Malley

« His love is all she knows, she can't help it. »

Quitter Edward était devenu tout à fait impossible pour Maria après tout ce qu'il s'était passé. Lorsqu'elle osait imaginer ce qu'elle pourrait être sans Edward, la brunette se faisait vite une idée dépréciative d'elle-même, en effet Maria s'imaginait vieille fille, avec les pantoufles aux pieds juste après le travail, à s'occuper de ses enfants à mi-temps car leur père les aurait l'autre moitié du temps. C'était du grand n'importe quoi de s'imaginer quelque chose dans le genre. Mais en même temps, Maria savait pertinemment qu'elle ne voulait définitivement pas terminé comme cela, voilà l'une des raisons qui faisaient qu'elle ne voulait pas quitter Edward. Mais cela était minime vis-à-vis de l'amour qui la liait à l'Irlandais, ce qui représentait – avec l'amour qu'ils portaient à leurs enfants – la raison principale pour laquelle Maria ne pourrait pas quitter Edward une seconde fois, erreur qu'elle avait déjà faite, mais qu'elle avait également très vite regretté.

A écouter Edward exprimer ce qu'il ressentait vis-à-vis de leur relation, Maria eut envie de rire tant la situation prêtait à l'humour. En effet, elle ressentait exactement la même chose au sujet de leur couple, comme quoi ils avaient vraiment un lien les reliant sans cesse l'un à l'autre, les obligeant d'une certaine manière à penser à la même chose vis-à-vis du couple qu'ils formaient depuis un an maintenant. Un an. Trois cent soixante-cinq jours. Un break de quelques semaines, il est vrai, mais quelque chose qui n'avait fait que les conforter dans leur choix.

« Tu sais ce qui est complètement fou ? C'est que je ressens exactement la même chose. »

Caressant la paume de main de son compagnon, la brunette ferma les yeux quelques secondes profitant du rythme cardiaque plus calme que d'habitude d'Edward. En effet, habituellement Edward qui était un véritable énergumène avait un rythme cardiaque qui s'affolait, mais là, le fait d'être dans un lit d'hôpital – et surtout les médicaments – avaient dû le calmer d'un coup d'un seul, ce que Maria ne trouvait pas désagréable, bien au contraire même.

« Évidemment que je veux bien rester ici. »

La question en elle-même ne surprit pas la brunette plus que nécessaire, en effet, elle connaissait bien le côté enfantin de son compagnon, et cet air abattu qu'il prenait lorsqu'il était malade et qu'elle entreprenait alors de prendre soin de lui. L'embrassant à son tour de manière brève mais intense malgré tout, la brunette lui caressa les cheveux avec une grande délicatesse. Il avait besoin de se reposer, c'était ça le plus important en ce moment.