| | | Bienvenue chez le psy....( pv Alcide C. van Stexhe ) |  |
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| Auteur | Message |
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Invité Invité
 | | Sujet: Re: Bienvenue chez le psy....( pv Alcide C. van Stexhe ) Lun 16 Mai - 18:38 | |
| Penser qu’une patiente voulait l’embrasser, c’était aussi intelligent que d’avoir des pensées érotiques durant une conférence très sérieuse sur les nouvelles méthodes en psychologie clinique. Au fond, ce n’était pas idiot… c’était juste naturel. Tout comme le désir de fonder une famille. Alcide souriait aux paroles de miss Rochester… et celle-ci reprit, sur un ton à mi-chemin entre la provocation et l’ironie, en parlant d’amusement, de pragmatique et de gloire. Fameux programme.
"Cette idée de vous embrasser m’a traversé l’esprit naturellement, parce que, pragmatique ou pas, je suis un homme avant tout et que je sais reconnaître une jolie femme lorsque j’en ai une devant moi. Ma faiblesse, c’est la féminité, mais vous avez dû le remarquer depuis un bon moment…
Alors, effectivement, je ne suis pas idiot, c’est la situation qui l’est. Je n’ai pas à vous parler de moi comme je le fais… et pourtant, je continue à vous répondre, paradoxalement…"
Avoir son moment de gloire, van Stexhe n’y pensait pas trop. Il estimait s’en être plutôt bien sorti dans sa vie… et la seule gloire qu’il espérait était celle de se trouver ému devant un gosse qui serait le sien. Pouvait-on vraiment parler de la gloire d’être père ? Sans doute que non.
L’homme savait bien que sa patiente l’analysait autant que lui l’analysait elle. C’était pratiquement donnant donnant avec cette US Marshall. Mais pour permettre à cette jeune femme d’avancer dans sa propre vie, s’il fallait passer par là, alors le rôle d’Alcide était de se plier à cette volonté.
Et voilà que la patiente reprenait la parole, parlant d’elle, de son désir de s’en sortir, de sa soif d’évolution… Au moins, les choses étaient claires, miss Rochester voulait aller de l’avant et se reconstruire sur les meilleures bases possibles. Penchant la tête légèrement sur le côté, Alcide eut un hochement du menton.
"Il ne faut pas chercher à oublier, Eileen. Oublier, ce serait faire comme s’il ne s’était jamais rien passé… alors que tout ce que vous avez vécu vous a façonnée un caractère, une personnalité. Ces « petits restes » qui ne sont pas près de partir, comme vous dites si bien, sont des éléments qui font de vous ce que vous êtes aujourd’hui. On ne peut pas guérir de notre passé, on en gardera toujours des cicatrices quelque part en nous… ce qu’il faut, c’est apprendre à vivre avec cela. Les dossiers ne disent jamais la réalité que vivent les gens, ce n’est qu’une transcription arbitraire… et certaines personnes ne comprendront jamais ce que vous vivez parce que pour elles, si elles n’ont pas connu cela, ce n’est pas quelque chose d’insurmontable." Tout cela, l’enseignant ne le savait que trop bien. Les gens avaient parfois des réactions totalement déplacées face à une personne en souffrance, il en avait fait l’expérience et ne souhaitait cela à personne. "Mais le regard des autres importe peu pour le moment, Eileen. Vous devez être votre propre centre d’attention… garder votre passé en mémoire, tout en visant l’avenir…"
Pas évident, c’était certain. Et cela passait nécessairement par une meilleure connaissance de soi-même, ce vers quoi Alcide voulait pousser sa patiente. Mais celle-ci avait l’air dubitative pendant qu’il lui parlait… et cela se confirma lorsqu’elle l’interrogea plus précisément sur ce qu’il voulait dire, lui demandant, une fois de plus, quelques détails personnels. Il lui fallait un exemple concret, quelque chose de tangible, du réel, du vécu… et l’homme comprenait parfaitement cela. Posant son carnet de notes sur le bureau, il regarda fixement sa patiente avant de se lancer dans quelques explications.
"J’imagine bien que cela ne fait pas partie de ce que vous avez l’habitude de faire dans votre métier…" Il esquissa un petit sourire… "Effectivement, je suis moi-même passé par là. Sans entrer dans les détails, je peux vous dire que mieux me connaître m’a permis de me forger la vie que j’ai actuellement, malgré tout ce que le passé m’a fait comme sales coups…" Un léger rictus avant de continuer : "Il y a plusieurs manières de procéder et j’en ai testé quelques-unes. Je pense que ce qui vous conviendrait bien, dans un premier temps, serait de pratiquer la sophrologie, pour vous permettre de vous ressourcer et de centrer votre attention sur vous-même. Se sentir bien dans sa peau, c’est le premier pas vers le bien-être… J’ai découvert cela il y a un bon moment déjà, et je continue à pratiquer les exercices régulièrement. Cela m’aide à garder la tête sur les épaules."
La sophrologie, ça pouvait être un bon début. Prendre conscience de son corps, de ses faiblesses, de ses besoins et de ses envies… Il fallait passer par là pour mieux s’apprivoiser soi-même, van Stexhe en était intimement convaincu. Et à partir de là, si Eileen s’avérait réceptive, l’homme pourrait l’aider ensuite à se découvrir autrement, comme lui l’avait fait en Afrique.
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| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Bienvenue chez le psy....( pv Alcide C. van Stexhe ) Mer 25 Mai - 18:43 | |
|   - « Il n’y a que la vérité qui blesse….» |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Bienvenue chez le psy....( pv Alcide C. van Stexhe ) Mer 8 Juin - 23:17 | |
| Alcide n’aurait pas dû parler aussi sincèrement. Il le savait pertinemment, c’était quasiment une faute professionnelle… en tout cas, c’était une belle erreur de sa part. Pourtant, sa patiente le prenait avec le sourire. Sans doute ne se rendait-elle pas vraiment compte de ce que cela signifiait du point de vue du praticien… Soit. Ce qu’il fallait retenir, c’était le fait qu’Eileen riait de bon cœur et qu’elle reconnaissait que cela faisait du bien. S’il n’avait été en consultation, van Stexhe aurait sorti la phrase traditionnelle, « Femme qui rit… », mais il était justement en consultation et il fallait reconnaître aussi que cette patiente n’était pas une femme qui l’attirait vraiment. Jolie, ça oui, elle l’était, mais son esprit était trop tourmenté au goût d’Al.
"Alors riez, ne vous gênez jamais avec moi pour cela."
L’homme ponctua ses paroles d’un sourire léger. Oui, bien sûr, il pouvait bien supporter l’idée qu’elle rie en sa compagnie. Bien plus que de lui, au fond, car il n’y avait nulle moquerie dans tout cela.
Il ne savait pas tout ce qui se passait dans la tête de miss Rochester, mais la voir rire et sourire, c’était déjà quelque chose d’important. Elle s’ouvrait à lui, doucement, petit à petit, comme s’il y avait entre eux une connivence qui n’avait pas lieu d’être avant ce jour-ci. La situation était bizarre.
"Vous aimez ce que j’ai formulé ? Comment cela ? Expliquez-moi, Eileen…"
Si elle avait apprécié ce qu’il lui avait dit, si elle avait bien aimé ses propos, les formulations qu’il avait utilisées, il y avait peut-être là quelque chose à creuser pour pouvoir mieux comprendre.
Chaque parole qu’Alcide prononçait était chaque fois retournée et reformulée par la patiente. Il n’y avait pas grand-chose à ajouter dans la manière dont tout cela se déroulait, c’était chaque fois pareil. Van Stexhe écoutait toujours attentivement ce que disait la jeune femme, mais il ne voyait pas toujours où elle voulait en venir. Son mode de fonctionnement n’était pas toujours très clair à ses yeux, à vrai dire.
"Eileen, je veux que vous vous mettiez en projet. Avoir l’envie bien ancrée en vous pour avancer. L’être humain ne se satisfait jamais de ce qu’il a. Les femmes ayant une chevelure bouclée rêvent d’avoir les cheveux lisses. Dès qu’une nouvelle console de jeu vidéo sort sur le marché, un tas de gens se précipitent pour l’acheter, alors que l’autre est encore très bien. Les hommes veulent toujours plus et mieux que ce qu’ils possèdent." Alcide avait parfois un peu de mal à se sortir du nœud dialectique dans lequel l’empêtrait miss Rochester. Il avait souvent l’impression qu’elle ne comprenait pas ce qu’il lui disait, parce qu’elle vivait dans une réalité autre que la sienne.
Les choses étant ce qu’elles étaient, l’homme ne savait pas du tout comment il était censé aider une jeune femme qui avait du mal à comprendre ce qu’il lui disait et à mettre des mots sur ce qu’elle vivait et ressentait. Quand elle daignait répondre et parler.
"Eileen, si vous souhaitez rester US Marshall, il faut essayer. Vous devez coopérer, c’est aussi simple que cela, votre supérieur ne vous… ne nous laisse pas le choix."
Alcide avait brièvement évoqué les sales coups que lui avait faits la vie, mais il n’avait pas approfondi. Il tenait à ce que cela reste personnel et il ne partageait que rarement, voire jamais, ce qu’il avait vécu.
Il n’avait pas à raconter sa propre vie, son propre passé à sa patiente. Par contre, il se devait de l’aider à essayer de s’en sortir, en trouvant un moyen quelconque pour qu’elle puisse trouver un truc qui marche avec elle.
"Je suis là pour vous aider à y arriver, Eileen. Il s’agit de trouver comment vous aider à trouver en vous les ressources qui vous permettront de vous sentir bien et d’envisager au mieux la vie. Ça marche de manière très simple. C’est comme de la relaxation, grâce à de la musique calme et douce, vous allez vous détendre, puis grâce à quelques paroles pour vous guider, vous pourrez peut-être arriver à gagner de la confiance en vous. L’estime de soi est la clef de bien des choses, Eileen, et je suis persuadé que cela pourrait beaucoup vous aider."
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