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C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen]

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MessageSujet: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyDim 13 Fév - 20:18

    Les dernières images du film furent suivies du traditionnel générique où défilaient les noms des personnes ayant collaboré à l'oeuvre sur un fond noir, en lettres blanches, avec aussi un fond musical au piano. Durant les deux dernières heures, Alcide s'était ennuyé à mourir. Il n’avait pas vu un pareil navet depuis des années. La dernière fois, il avait été forcé d’accompagner sa nièce voir une vraie daube au cinéma… Marie devait avoir à peu près treize ans et il n’avait pas pu refuser. Même Julien s’était endormi cette fois-là.

    Ce soir, c’était la même chose. S'il avait été capable physiquement de dormir dans un cinéma, il aurait sans doute ronflé doucement, la tête penchée sur le côté. Et maintenant, il entendait sans écouter vraiment la musique diffusée, qui ne valait guère mieux que le film en lui-même, alors que ses yeux sombres fixaient sans les voir les noms défilant sur l'écran.
    On avait fait tout un foin de ce film pour pas grand-chose.

    Le professeur de psychologie ne se leva pas avant que tout soit fini. La lumière tamisée se ralluma. Le film était décevant, il n'y avait rien d'autre à dire. Et, au lieu d'éloigner Lucie des pensées de l’homme, ce navet avait justement rapproché encore la jeune femme de son esprit. Ironie du sort, c'était précisément l'inverse qu'Alcide avait cherché en venant ici. S'il n’avait pas pris la décision d’être sérieux ces jours-ci, il aurait bu tout son saoul pour ne pas y penser. La vie ne lui faisait pas de cadeau. Elle ne lui en ferait jamais.

    Rageur, van Stexhe sortit rapidement, bon dernier pour une fois, de la salle et surgit par mégarde juste devant une jeune femme qui passait devant l'entrée de la salle 6. Il posa ses yeux d'encre sur le visage de cette personne et parla d'une voix douce dans laquelle il mettait volontairement les accents de regret qu'il fallait pour ne pas passer pour malpoli.


    "Veuillez m'excuser, miss, j'étais distrait..."

    Il la regardait intensément, droit dans les yeux, mais cela ne dura que quelques fractions de seconde. La politesse voulait que la personne accepte ses excuses. Alors Alcide tâcha d'adoucir un peu son regard noir rageur.
    Il avait beau essayer de comprendre, il ne parvenait pas à saisir le pourquoi d’un tel engouement pour Twilight. Ce cinéma avait diffusé le premier film de la tétralogie, et il en avait profité pour voir ce que c’était. Et déjà il savait qu’il ne reviendrait pas pour les autres volets.

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Zachariah La Tour Dubois
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Zachariah La Tour Dubois
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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyMar 15 Fév - 0:33




    Alors que les dernières notes de la chanson des Iron& Wine, Flightless Bird retentissaient dans la salle de cinéma, Catahleen comme hypnotisée ne perdit pas une miette du générique de fin afin de pouvoir retenir les noms de groupes de musique qu’elle avait pu écouter tout au long du film. Contrairement à la plupart des jeunes femmes de son âge, elle n’a pas lancé de soupirs teintés d’envie ni de petits cris proche de l’hystérie à chaque fois que l’acteur jouant Edward le vampire était apparu sur l’écran. Ce n’était tout bonnement pas son genre. Puis, il se fichait pas mal de son physique de jeune premier. Ce qui l’intéressait avant tout dans un film c’est l’histoire en elle-même -ainsi que le jeu des acteurs bien évidemment- et on peut dire qu’elle n’avait pas été déçue par l’histoire. Bien entendu, il était plus qu’aisé d’affirmer que c’était du vu et revu, qu’il n’y avait pas un soupçon d’originalité dans le scénario, que l’on savait déjà à l’avance comment tout ceci se terminerait mais la jolie alpha aimait les films romantiques, appelé plus communément les films à l’eau de rose pour bonnes femmes. La relation qui existait entre les deux protagonistes lui rappelait étrangement celle de Tristan et Iseult ou bien encore celle de Roméo et Juliette. Ces histoires d’amour qui ne cessaient de faire rêver des milliers de filles à travers la planète et dont on connait pourtant sans l’ombre d’un doute l’issu tragique. Etant venue seule à la séance -Célestine, l’ayant lâché au dernier moment et ne voulant pas raté ce premier twilight, elle avait décidé de tout de même se rendre au cinéma- Catahleen prit tout son temps pour sortir de la salle n’étant pas le moins du monde pressée par quoi que ce soit. Une fois sortie de la salle, la tête toujours remplie par la mélodie du générique de fin, elle ne fit comme à son accoutumée par attention aux personnes qui l’entouraient et elle percuta peu violemment certes mais tout de même assez brusquement pour sortir de son monde un homme d’âge mûr. Elle voulait s’excuser car les tords étaient partagés mais avant qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche, il s’excusa. Elle lui adressa un léger sourire contrit et secoua la tête en signe de négation. « C’est également de ma faute, je n’ai pas fait attention. Pardon. » Après avoir laissé errer son regard bleu azur une fraction de seconde sur le visage de son interlocuteur, Catahleen se détourna pour reprendre son chemin …
    Direction une soirée post-ciné pendant laquelle, il allait être question de ce fameux film et le débat qui en découlerait promettait d’être passionnant. Peu importe que les autres participants aient le même avis -ou non- que la jeune Hammersmith concernant l’histoire et tout ce qui s’ensuit. Après tout, si on veut qu’il y ait une vraie conversation, il faut que certains points de vues divergent un minimum. Quelques minutes plus tard, la voilà qui s’installait prête à entendre les arguments de chacun. Etant d’une nature assez réservée, il était hors de question pour elle de prendre la parole la première. Elle attendrait que cette soirée débute réellement avant d’oser dire quelque chose. Certaines scènes du film passaient et repassaient inlassablement dans sa tête et c’est à cause de cela qu’elle ne remarqua pas immédiatement l’homme avec qui elle avait plus ou moins parlé un instant auparavant faire son entrée.

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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptySam 26 Fév - 17:11

    Bousculer quelqu’un, ça n’avait rien d’extraordinaire. Ça pouvait arriver à tout le monde et l’incident s’arrêtait là très souvent. Alcide était nerveux ce soir, comme s’il lui manquait quelque chose, comme s’il était persuadé d’avoir perdu son temps à regarder un film au lieu de profiter de ces deux heures pour faire quelque chose de plus intéressant. Et, au fond, c’était à peu près cela. Il avait donc répondu par un minuscule sourire aux excuses de la jeune fille qu’il avait bousculée, puis s’était éloigné.
    Van Stexhe avait un peu soif, il alla donc se chercher un verre de soda à l’orange avant d’assister à la discussion au sujet de ce film. Il allait parler pas mal, il le savait déjà. Parce qu’il serait incapable de se taire, il devrait balancer tout ce qu’il pensait de ce navet et ne pas même faire attention pour ménager les diverses sensibilités.

    Son soda à la main, Alcide se résolut à pénétrer dans la pièce où devait avoir lieu le débat. Il savait déjà à peu près ce qu’il allait dire et allait très certainement se faire lyncher pour cela. Les gens, très souvent, perdent de vue qu’un débat n’est enrichissant que dans un échange cordial d’opinions. Après tout, les goûts et les couleurs ne sont pas censés se discuter. La belle affaire. L’homme avait sur le film un avis très tranché. Vraiment, c’était une production visant uniquement un public adulescent. D’adulescentes, même, pourrait-on dire.

    Et dans la salle où il entra, Al ne put que remarquer immédiatement la présence de la fille qu’il avait bousculée un peu plus tôt. Ce n’était pas vraiment un visage connu, mais c’était un visage déjà vu. Et cela suffit pour que l’homme s’installât non loin d’elle. Oh, pas juste à côté, mais elle était dans son champ de vision… et il était donc, logiquement, dans le sien.
    L’animateur du débat commença un petit speech en présentant brièvement le film, au cas où des gens se seraient endormis pendant sa projection, sans doute, puis il invita les personnes présentes à faire part de leurs avis respectifs, en demandant à chacun de respecter la parole de l’autre, de ne pas interrompre un locuteur et d’attendre quelques instants avant de réagir.
    Tout cela était habituel.
    La première personne à prendre la parole était une femme blonde, d’une petite quarantaine d’années. À l’entendre, elle était amoureuse de l’un des personnages. Edward Cullen. Tsss, c’était vraiment pitoyable. Elle ne tarissait pas d’éloges sur ce « beau vampire à la peau de marbre et aux muscles saillants ». Bordel, mais dans quoi était tombé Alcide ? Il soupira bruyamment, montrant clairement son exaspération. Il fallait laisser cette bonne femme terminer son monologue surexcité… qui paraissait interminable. D’autres femmes suivirent, quelques hommes aussi, plus jeunes. Van Stexhe soupçonnait que les deux mecs étaient un couple gay. Mais il ne dit rien, de toute manière, cela n’avait rien à voir avec le débat. Ecoutant les arguments de chacun, en réalité, le professeur de psychologie emmagasinait des informations sur lesquelles il pourrait rebondir facilement pour donner son avis.
    Et quand il lui sembla opportun d’intervenir, il tâcha de faire bonne figure, en affichant un sourire charmant malgré tout ce qu’il pensait de ce qui avait été dit par ces fans bourrés d’hormones en ébullition.


    "En regardant ce film et en me renseignant un peu sur ce qui se fait au niveau des séries télé, je vois « Vampire Diaries ». Je regarde un peu le résumé pour voir si l’histoire est originale et là je me dis « C’est moi où c’est toujours la même rengaine ? »
    L’histoire d’une mortelle qui tombe amoureuse d’un vampire…
    Peut-être que je suis blasé mais de l’histoire d’Angel/Buffy, True Blood à Twilight etc., je me dis que les histoires de vampires ne tournent plus qu’autour d’un seul et unique thème : le vampire qui tombe amoureux d’une mortelle et vice versa."


    Le ton était donné d’emblée. Alcide n’y allait pas par quatre chemins et s’il n’aimait pas Twilight, c’était très certainement parce que cette fiction détruisait le mythe des vampires de manière éhontée.

    "Imaginez une pièce remplie de scénaristes en train de se concerter et de se creuser la tête pour trouver une bonne idée pour faire la prochaine histoire de vampire.
    Là un d’eux s’écrie :
    - ça y est j’ai une idée !!!
    Les autres l’écoutent avec attention et il poursuit :
    - on pourrait imaginer l’histoire d’un vampire qui se lie d’amour avec une mortelle !
    Tous les autres en chœur « waaa, trop fort on n’y avait pas pensé, mais où vas-tu chercher tout ça ? »
    - ça vient de me venir comme ça, mais on peut faire plus fort, on peut donner au vampire un côté sympa, il sera végétarien ou ne boira que du sang en conserve ou ne se nourrira que de méchantes personnes ! et puis tous les autres vampires lui feraient la morale ou le chasseraient car il ne fait pas honneur à sa nature !
    Les autres avec un regard larmoyant : « excellent, qui aurait pu imaginer une telle histoire, tu es vraiment doué ! »
    Non, mais franchement… Les histoires de vampires existent de tout temps et on en a vu de toutes sortes, mais de la créature sanguinaire qui distille la peur, il ne reste à cette époque qu’un pauvre vampire, qui doit faire attention à son alimentation et qui devient neuneu à la vue de la moindre jeunette qui passe… sachant que la plupart des vampires en question ont toujours un âge avancé on pourrait se poser des question sur leur orientation sexuelle vu qu’il tombent toujours sur le charme de jeune fille d’au moins une centaine d’années plus jeune qu’eux !"


    Van Stexhe était un peu cynique sur le sujet. Il se lâchait clairement et relevait les éléments l’un après l’autre, cherchant à descendre en flèche cette daube. Durant sa tirade, son regard avait balayé les visages de chaque personne ayant pris la parole avant lui. La quadragénaire avait fait des bonds sur sa chaise, visiblement prête à égorger Alcide s’il ne la fermait pas. Amusant. Quand il se tut, il attendit quelques instants avant que quelqu’un ne prenne la parole pour démolir son petit discours. C’était souvent comme cela. Et il s’était attendu à ce que la quadragénaire s’en charge, mais ce ne fut pas elle qui prit la parole cette fois.

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Zachariah La Tour Dubois
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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyVen 4 Mar - 16:49


    Assise sur sa table, Catahleen passait en revue le visage de tous ces inconnus. Peu à l’aise dans ce genre de réunion lorsqu’elle s’y retrouvait toute seule, elle cherchait sans grand espoir, une tête familière juste pour se « rassurer ». Elle n’était pas agoraphobe car elle n’avait aucunement peur de sortir de chez elle mais pas loin tout de même ... C’est pourquoi elle se réjouit quelque peu lorsqu’elle aperçut l’homme qu’elle avait plus ou moins bousculé cinq minutes auparavant. Elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam mais rien que le fait de l’avoir déjà vu une fois, la fit se sentir moins seule. Réaction stupide quand on y regarde de plus près … Pauvre fille. Elle osa un regard vers lui mais pas de quoi le scruter non plus. Qu’il n’aille pas s’imaginer qu’elle faisait toute une fixation sur lui alors que la réalité était toute autre. Bref, le débat sur le film commença peu de temps après que l’animateur se fut présenté. Il osa même une légère blague sur le fait qu’il était pâle mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Il sortait juste d’une mauvaise grippe et non il n’était pas un vampire. Il y eut quelques rires discrets mais la jolie alpha n’esquissa pas le moindre sourire. Ce genre d’humour ne lui correspondait définitivement pas. Elle écouta un à un les interlocuteurs qui donnaient leurs avis. La plupart des opinions se rejoignaient : Le film était un franc succès. Le seul point de divergence survint entre deux femmes. L’une d’elle était pro Edward et l’autre pro Jacob. La première assurait avec force que Robert Pattinson avait un charisme fou, proche de l’indécence tellement il crevait l’écran. La seconde affirmait haut et fort qu’au contraire, la jeunesse et la fougue de celui qui interprétait Jacob étaient magnifique et que ce Robert paraissait bien pâlot à côté. Tout en écoutant cette joute verbale, trois mots résonnaient dans la tête de Catahleen : Oh mon dieu. Elle n’était pas du tout venue ici dans le but de faire partie de l’équipe pro Edward ou pro Jacob. Elle se fichait pas mal d’ailleurs de savoir qui avait la plus belle tête ou le plus torse. On ne regarde pas un film juste pour le physique de chacun … Si ? Toujours silencieuse, elle se demandait si finalement elle allait prendre ne serait-ce qu’une seule fois la parole durant la soirée. Si le sujet n’allait pas vers quelque chose un tant soit plus constructif, elle resterait probablement dans son coin sans ouvrir la bouche. Merveilleuse fin de soirée en perspective. C’est alors que l’homme donc je connaissais le visage prit la parole. Je pensais qu’à son tour il allait s’extasier sur les acteurs et prendre parti pour l’un ou l’autre mais ce fut tout le contraire. Le seul anti Twilight de la soirée exprimait son point de vue clairement et surtout il n’avait aucune pitié pour le film. Sans voix, je le regardais à la fois choqué que l’on puisse prendre ce film pour un navet et ravi de voir le débat s’éloigner lentement du physique des acteurs principaux. A la fin de sa tirade, je m’attendais à ce quelqu’un enchaîne rapidement mais rien ne vint. Apparemment, il avait réussi à clouer le bec à tout le monde. Sauf moi … « Hmm, excusez-moi, mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous … »

    Oh mon dieu. C’est moi qui viens de parler ? A première vue oui. Tous les regards -et plus particulièrement, celui de l’homme qui avait assassiné le film un instant plus tôt- convergèrent vers moi. Je me sentais épiée et dieu sait que je n’apprécie guère. Une teinte rosâtre dut envahir mes joues car je ressentais une chaleur à ce niveau-là. Baissant les yeux vers le sol, je dus inspirer et expirer plusieurs fois avant de pouvoir faire face à mon interlocuteur qui était assez impressionnant. Je déglutis péniblement une dernière fois puis je me jetais à l’eau. « Je trouve que vos propos sont un peu exagérés. Certes, on ne peut le comparer à Dracula de Francis Coppola en terme de vampire … Mais un peu de douceur et d’amour ne font pas de mal. » Mince, en deux phrases, je venais de me faire passer pour une fille fragile, limite fleur bleue. Bon il faut bien que c’est ce que j’étais au fond. Un brin rêveuse, vivant dans son monde bien à elle. Cependant, je me doutais que ce genre de jolies ritournelles n’allait vraisemblablement pas séduire mon interlocuteur. Pire, il allait certainement me rire au nez avant d’écraser sans remord mes arguments. Néanmoins, je ne pus m’empêcher de le questionner. « Pourquoi être venu le voir si vous aviez déjà de tels a priori ? » Alors là, chapeau Catahleen. Du grand art. Au lieu de me la fermer, je m’enfonçais davantage. Objectif numéro un pour la prochaine fois : Tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir.

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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptySam 5 Mar - 19:58

    Ces soirées-débats, ça pouvait se passer d’une multitude de façons différentes. En l’occurrence, ce soir, si Alcide n’était pas intervenu en prenant la parole pour donner un avis différent de ce qui s’entendait depuis le début de cette discussion, il y avait fort à parier que le débat aurait dévié sur la question éternelle qui brûle les lèvres de toutes les adolescentes bourrées d’hormones : qui est le plus bel acteur du casting ?
    Bon sang, il fallait faire réfléchir toutes ces bonnes femmes, parce que là, franchement, le niveau était au ras des pâquerettes, comme on disait dans ces cas-là. Van Stexhe était donc une sorte de bénédiction pour élever le débat. Quoi, il n’a jamais été dit nulle part que l’homme était un exemple d’humilité…

    Ses propos avaient apparemment jeté un froid dans le groupe. Plusieurs personnes ici le fusillaient du regard, d’autres trépignaient sur place… Le professeur s’étonna presque de ne pas recevoir une chaise à la figure tant ces fanatiques semblaient désireux de le bouffer sur place. Réaction amusante, la non acceptation de la critique. Pourquoi venir à un débat s’il n’est pas possible d’entendre un autre avis ? sincèrement, Alcide se posait la question.
    Et voilà qu’enfin une voix s’élevait. Plus posée et moins partiale, visiblement, que les quadragénaires qui fantasmaient sur les jeunes acteurs musclés. Il s’agissait de la jeune fille que van Stexhe avait bousculée un peu plus tôt. Tiens donc. Intéressant.
    Poliment, Alcide écouta ce que disait la demoiselle. Elle était effectivement moins catégorique que les autres. Un bon point pour elle. Même si elle avait l’air d’avoir autant besoin que les autres de pouvoir rêver d’un monde de douceur et d’amour. On ne pouvait pas blâmer le romantisme, cependant, aussi van Stexhe évita de répondre tout de suite. La bienséance voulait que l’homme laissât parler la demoiselle jusqu’à ce qu’elle en ait terminé avec son idée. Ce qui ne tarda pas à arriver, sous la forme d’une question purement rhétorique destinée très certainement à clouer le bec à Alcide. Mais l’homme n’était pas ici pour se taire.


    "Il est évident que le mythe du vampire a pu être abordé et décrit de multiples manières, je suis parfaitement d’accord avec vous au sujet de Coppola… mais le monde n’est pas fait d’amour et de douceur. Il suffit de regarder autour de soi. Il est permis de rêver, cependant, mais se complaire dans ces illusions peut devenir pathologique."

    Qu’est-ce qui plaisait tant au public dans ces films et ces romans, au final ? L’homme avait du mal à comprendre le phénomène. Lui, il aimait la qualité plus que les trucs à la mode. Au risque de passer pour un ringard, d’ailleurs. Ainsi, Bram Stocker restait SA référence en matière de mythe vampirique. Stephenie Meyer n’était même pas un pâle reflet des chaussettes de Stocker. Seule Anne Rice pouvait plus ou moins entrer dans le registre de l’acceptable aux yeux du professeur de critique des sources de l’information. L’influence de cette époque post-moderne cherchait à créer quelque chose, mais cela échappait à Alcide. Bon, lui aussi, aimait bien remarquer les belles actrices dans les films, mais de là à faire une fixation sur elles...

    "Vous jugez un livre à sa couverture, vous ? Je suis venu voir ce film dont tout le monde parle tant, pour me faire ma propre idée. Je vais même vous dire, j’ai lu les quatre bouquins de Meyer, pas par obligation, plutôt par curiosité. Et puisque la… « littérature », si l’on peut utiliser un mot si fort pour parler de cette saga, et le cinéma sont deux arts tout à fait différents, je me demandais ce qu’il était possible de faire à l’écran avec ces briques mièvres de littérature jeunesse."

    Car oui, ces romans à l’eau de rose étaient classés dans la littérature pour le jeune public. Âge visé : les douze à dix-huit ans. La tranche d’âge pouvait s’élargir jusque vingt-deux, vingt-trois ans, mais pas au-delà, sauf bien sûr pour quelques cas particuliers.

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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyLun 4 Avr - 15:52



    La beauté extérieure n’est qu’illusion, il faut parvenir à voir au-delà de ça en apprivoisant la beauté intérieure. Il n’y a pas que le physique qui compte … Toutes ces bonnes paroles sont souvent dites et répétées plus d’une fois au cours de notre vie. C’est comme « l’argent ne fait pas le bonheur ». Chaque être humain entend ses proverbes et les assimile afin de pouvoir les appliquer dans sa vie future. Or ce soir, tous ces jolis principes semblaient avoir volé en éclat. Pourquoi ? Eh bien tout bonnement parce qu’aucune femme –ou presque aucune en dehors de l’alpha- ne parvenait à rester calme dès que le prénom de Jacob ou bien celui Edward était prononcé. On avait l’impression qu’il y avait une sorte d’ébullition chez la gente féminine à cause de ces deux jeunes acteurs. Alors non, la beauté ne fait pas tout, mais cette réunion était l’exemple type qui prouvait que l’esthétique faisait le succès de ces personnes considérées à présent comme des demi-dieux. Toujours assise dans son coin, Catahleen attendait le bon moment pour prendre la parole. Disons surtout qu’elle attendait que le débat prenne un nouveau tournant. Parce que si jamais il restait aussi superficiel, il y avait fort à parier qu’elle reste muette. Son « sauveur » fut l’homme avec lequel elle avait eu un accrochage juste avant le débat. Il orienta le débat vers un tout autre horizon … Et pas forcément celui auquel la jeune Hammersmith s’attendait. A vrai dire, elle le trouvait un peu trop virulent à son goût. Et pas du tout avec la même vision du film qu’elle. Okay, tous les goûts sont dans la nature mais elle ne comprenait pas comment on pouvait être aussi négatif concernant Twilight. Soit, il avait perdu depuis bien longtemps toute notion du romantisme et donc, l’histoire entre les deux protagonistes ne pouvait l’atteindre. Soit c’était elle qui avait une fâcheuse tendance à s’enflammer dès qu’il y avait un soupçon de tendresse quelque part. La deuxième solution semblait être la plus plausible mais elle n’était pas réellement prête à l’avouer pour le moment. Catahleen préféra se dire que cet homme ne comprenait rien à la subtilité de cette histoire sentimentale. Certainement plus rassurant pour elle. C’est néanmoins d’une voix peu assurée, à la limite de la timidité qu’elle parvint à terminer tout son monologue sous le regard de l’homme qui la mettait -il faut bien l’admettre- mal à l’aise. A le voir comme ça, on pouvait déjà aisément imaginer qu’il était du genre à avoir réponse à tout et l’étudiante était pratiquement certaine qu’il allait lui clouer le bec en deux – trois mouvements. Cependant, elle s’était engagée à présent dans ce face à face alors il ne lui restait qu’une seule et unique solution : Continuer jusqu’au bout et si possible, ne pas se ridiculiser en public. Ce qui constituerait en soi déjà une mini victoire. Elle l’écouta avec une attention toute particulière. Comme elle s’y attendait, il avait cette faculté de trouver les mots justes et les bons arguments. Répliquer pour reprendre l’avantage n’allait pas être facile pour la jeune femme. Toutefois, elle se devait d’essayer. De toute manière, qui ne tente rien n’a rien et de plus elle n’avait strictement rien à perdre. A part un peu de dignité. Catahleen ouvrit la bouche, laissa un silence planer durant une fraction de seconde et se lança dans l’arène. « Je suis d’accord avec vous aussi sur le fait que l’amour et la douceur ne sont pas les maîtres mots qui guident les hommes à travers le monde. Mais justement … Si grâce à un film, des personnes parviennent à faire abstraction de toute l’horreur qu’il y a autour d’elles, je ne vois pas pourquoi il faudrait les priver de ce moment de répit. »| Vrai non ? Si le rêve peut aider à faire oublier les tracas de la vie quotidienne et de la misère qui s’accroît de jour en jour … Où était le mal ? Nulle part. « Ce que les gens demandent c’est juste un peu d’évasion. Je ne comprends pas comment vous pouvez y être réfractaire. » Oui, bon là, elle venait sans doute de taper un peu fort. La jolie alpha était restée tout à fait diplomate mais on sentait bien au ton de sa voix qu’elle était convaincue par ce qu’elle venait d’affirmer et qu’il y avait peu de chances pour qu’il la fasse changer d’avis. Quel que soit les prochaines justifications de son interlocuteur. Alors qu’elle reprenait son souffle et par la même occasion, un peu de contenance pour ne pas paraître trop fragile, elle laissa ses yeux vagabondaient sur les autres participants. Evidemment, aucun d’entre eux n’avaient l’air de vouloir se joindre à la conversation. Elle avait vainement espéré que les mêmes femmes qui faisaient étalage de leur libido exacerbée un instant auparavant la soutiendraient un minimum. Mais bien entendu, ce n’était pas le cas. Sur ce coup-là, Catahleen avait cru au père noël. Elle était seule … face à lui. « Si vous n’avez pas aimé les livres, il y avait peu de chances pour que vous aimiez le film. Il est rare que les adaptations cinématographiques soient aussi bonnes que le livre en lui-même. » Au moins, elle devait reconnaître qu’il avait fait l’effort de venir et de ne pas se fier à sa première impression. Cependant, il était bien difficile pour Catahleen de concevoir déjà à la base que les livres étaient mauvais. Décidément, ils n’étaient pas fait pour s’entendre.
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MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyMar 5 Avr - 22:25

    On a beau dire que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, qu’il faut de tout pour faire un monde et que c’est la différence qui enrichit, il y a parfois des moments où on aimerait voir les autres remettre en question leurs certitudes. C’était un peu ce que se disait Alcide ce soir. Certes, rien ne l’avait obligé à voir cette daube. Rien ni personne ne l’avait forcé à se joindre à ce débat non plus. Et pourtant, il était là, envers et contre tout. Mais plutôt contre tous et toutes, apparemment. Même l’animateur de cet échange semblait peu disposé à faire un rappel à l’ordre.
    Dans quel monde vivait-on, vraiment ? L’assemblée était tour à tour médusée, choquée, interloquée, rendue muette par les paroles de l’enseignant, puis, d’un coup, les grognements avaient commencé et van Stexhe était sûr de s’être fait quelques ennemis ce soir. Cependant, s’il ne devait avoir pour ennemis que des gens adeptes de ce navet littéraire et cinématographique, cela ne le dérangerait pas.

    Dans le tas, une personne sortait du lot. Était-ce parce qu’elle était plus posée, plus réfléchie ? Était-ce parce qu’elle essayait de comprendre ? Ou tout simplement parce que c’était la jeune femme qu’Al avait malencontreusement bousculée ? Peut-être un peu des trois, au fond.
    Cette jeune personne préférait écouter les arguments d’Alcide plutôt que tout nier en bloc et c’était principalement pour ce savoir-vivre que l’homme continuait. Si elle était vraiment convaincue de ce qu’elle avançait, alors elle devait être capable de convaincre d’autres personnes. Toutefois, Alcide était plutôt du genre coriace pour ces choses-là. Mis à part lorsqu’il prenait une décision sur un coup de tête, il était quelqu’un d’assez réfléchi, qui avait tendance à calculer beaucoup de choses, à bien peser le pour et le contre et à pousser les gens dans leurs derniers retranchements, ne serait-ce que pour voir jusqu’où il était possible d’aller.
    C’était un homme avant tout et les histoires d’amour, il préférait les vivre que les lire ou les voir. Dans une salle de cinéma, face à une comédie romantique, il avait toujours l’impression de tenir la chandelle. Et puis, même s’il aimait le fantastique, il était avant tout un fervent adepte des intrigues psychologiques et des thrillers. Ajoutez à cela que le romantisme selon van Stexhe consistait à ne pas oublier de retirer ses chaussettes pour faire l’amour et vous aurez compris pourquoi Twilight ne lui parlait absolument pas.
    Mais il fallait avouer, aussi, que cette fiction dégoulinait de romantisme à en écœurer tout le monde. Van Stexhe trouvait que pour des histoires comme celle-là, il fallait prévoir des sacs de papier sous les sièges, au cas où quelqu’un aurait une subite remontée gastrique de mièvrerie. Bwarf, ce n’était vraiment pas son truc.

    La jeune fille parla à nouveau, évoquant le rêve, la cruauté du monde actuel et le répit que pouvait apporter une telle fiction dans ce monde de brutes. Charmant et naïf à souhait, en vérité. Alcide la laissa parler, par politesse, et attendit qu’elle en ait terminé avant de prendre à nouveau la parole.


    "Certes, le rêve est nécessaire dans la vie. Nous grandissons avec nos rêves et les plus grands hommes sont des rêveurs, après tout..." Après une pensée profonde de cette ampleur, l’homme laissa planer le silence durant quelques secondes, comme pour mieux permettre à chacun ici présent d’intérioriser ce qu’il venait de dire. "Toutefois, le rêve doit prendre fin au réveil, sinon l’être humain se retrouve coincé dans un monde illusoire, prisonnier de lui-même et sujet à un isolement social tout à fait évitable. Je ne parle pas d’autisme, bien sûr, mais plutôt d’une sorte de « perte de l’évidence naturelle », pour reprendre l’expression de Blankenburg. Tant que ce rêve reste une sorte de stratégie méthodologique, pourquoi pas, ai-je envie de dire, mais l’excès nuit à tout, quel qu’il soit."

    L’homme parlait calmement, avec fluidité, comme s’il abordait tous les jours de tels sujets de conversation. De fait, c’était un peu ce qu’il faisait, mais ce soir, il s’amusait et ne travaillait pas, là était la nuance.

    "Vous savez, votre discours n’a rien d’insensé, je vous le concède… mais cet engouement pour la fiction est révélatrice d’un manque existentiel du monde où l’on vit. Alors la véritable question qui se pose est la suivante, me semble-t-il : « L’être humain n’est-il qu’une coquille vide qui prend vie petit à petit à l’aide de ce genre de rêves fantastiques ? »
    Pourquoi se détacher de la réalité ? N’est-ce pas refuser d’y faire face ? N’est-ce pas de la lâcheté, simplement, que préférer s’évader sans cesse ? Car le monde actuel est ainsi conçu, il suffit de regarder les publications récentes ou ce qui passe à la télévision aux heures où l’audimat est à son apogée : une majorité de fictions, sauf en cas d’actualité bouleversante. Et la réalité, alors ? Qu’en faisons-nous ?"


    Et là, Alcide se rendit compte qu’il était en train de démolir complètement l’idée même des loisirs. Pourtant, ce n’était pas son but, aussi se reprit-il, tâchant d’apporter la lumière sur ce qu’il voulait dire.

    "Je ne veux pas dire par là que je suis réfractaire à la détente, loin de là. Je suis moi-même du genre à m’enfermer le soir pour lire un bon roman bien ficelé… Mais il y a plusieurs niveaux de lecture : soit on lit pour l’histoire – en ce cas, n’importe quel torchon mal écrit peut convenir – soit on aime la qualité de la plume et on s’attache à lire tant pour la forme que pour le contenu. Je fais partie de la deuxième catégorie.
    Cela dit, je pense qu’il ne faut pas comparer un roman et un film, même si l’histoire est la même. Ce sont deux arts très différents et les prouesses d’un auteur ne peuvent pas toutes se traduire à l’écran. Le talent du réalisateur est de faire les bons choix, à plusieurs niveaux. Ce ne sont certainement pas ces dames, ici présentes, qui me contrediront pour ce qui concerne le choix des acteurs, je suppose."


    Le professeur termina sur un sourire. Sa dernière phrase était une perche à double tranchant. Comprendrait qui voudrait… ou qui pourrait.

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Zachariah La Tour Dubois
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Zachariah La Tour Dubois
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C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] Empty
MessageSujet: Re: C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] C'est le pire navet que j'aie jamais vu... [PV Catahleen] EmptyJeu 9 Juin - 19:36



    Rester chez elle. Loin de toute cette agitation ambiante, avec un bon livre, enroulée dans sa couette ou bien rire dans le salon entourée de ses colocataires. C’est l’option que Catahleen aurait dû choisir au lieu de s’aventurer toute seule au cinéma ce soir. Quand elle voyait comment cette sortie – qui se voulait des plus agréables à la base – tournait au débat entre elle et cet homme, il y avait de quoi souhaiter être très loin de cette pièce. Elle regrettait presque d’y avoir entré. Alors que l’échange avait démarré très superficiellement avec des jeunes femmes et des femmes d’un âge plus mûr, qui s’extasiaient devant les muscles de ces messieurs torses nus à l’écran, un virage à cent quatre-vingt-dix degrés avait été pris lorsque l’homme avait commencé son intervention. Un silence de mort s’était abattu dans la salle et durant une fraction de seconde, l’alpha lui en avait été reconnaissante. Entendre des gloussements hystériques n’était franchement pas bon pour ses tympans. Toute cette histoire s’était corsée au moment où cet inconnu avait décidé de descendre en flèche le film. En soit, il n’était pas question de lui reprocher de ne pas avoir aimé. Rien ni personne ne peut plaire à tout le monde. Toutefois, notre Hammersmith, avait trouvé les arguments de l’intervenant très – pour ne pas dire trop – virulents à son goût. Alors elle n’avait pas pu s’empêcher de répliquer et de s’immiscer par la même occasion dans la conversation. Elle qui voulait rester dans son coin, la plus discrète possible, c’était on ne peut plus rater. Elle n’avait plus qu’à monter au créneau, lui prouver par a plus b que non, il n’y avait pas que les attardés qui pouvaient apprécier ce genre de film romantique. Bien entendu, cela risquait de se révéler plus que difficile surtout vu la manière dont il s’exprimait. Autant essayer de parler à un mur …

    Naïve. Elle devait être en train de passer pour la pire des ingénues. Une fille qui rêve au prince charmant, au cœur tendre et d’une sensiblerie extrême. Il n’était pas bien compliqué de remarquer au regard de l’homme qui se tenait à quelques mètres d’elle, qu’il la considérait comme telle. Une fille, un peu trop innocente dans ses paroles et dans ses convictions. Elle était comme ça, elle n’y pouvait rien du tout. Ce n’était pas au bout de 22 ans qu’elle changerait. Après tout, elle n’était pas là pour lui plaire."Certes, le rêve est nécessaire dans la vie. Nous grandissons avec nos rêves et les plus grands hommes sont des rêveurs, après tout..."L’étudiante en littérature crut pendant un bref instant avoir réussi à le convaincre et un vague sourire naquit sur ses lèvres. Cependant, cette « victoire » fut de courte durée car elle comprit à son « toutefois » que le pire restait à venir. Et elle ne se trompa pas. Son sourire s’estompa aussi rapidement qu’il était venu et son visage redevient très sérieux. Bon sang, il avait réponse à tout et en plus, il était plus que cohérent dans ses propos. Catahleen voulut soupirer mais elle se retint juste à temps. Pas la peine de lui montrer un quelconque signe d’agacement car il verrait ainsi qu’il a pris le dessus. « Vous savez, Oscar Wilde a répété maintes fois que « La société pardonne souvent au criminel, jamais elle ne pardonne au rêveur. » J’ai l’impression que ce débat démontre à quel point il avait raison de penser cela. » répondit-elle quelque peu irrité. C’est vrai, quoi. Cet homme parlait d’excès mais qu’est-ce qu’il y a d’excessif à rêvasser devant un film ? Ou même devant toute autre chose. Rien du tout. Catahleen commençait sérieusement à le trouver un peu réactionnaire dans ses paroles et c’était bien dommage parce qu’il semblait avoir une culture proche de la perfection. Dommage, qu’il ait des idées aussi restrictives sur certains sujets. Bref, elle n’eut pas à ajouter un autre mot car l’homme poursuivit sur sa lancée avec une aisance qui était à la fois impressionnante et désarmante pour celui qui devait lui répondre. En d’autres termes, elle-même. Mais elle ne devait pas avoir peur, après tout il n’allait pas la manger. Peu importe s’ils arrivaient à se mettre d’accord ne serait-ce que sur un point … Ou pas. « Vous savez, votre discours n’a rien d’insensé, je vous le concède… » Il le lui concédait ? Catahleen avait la nette impression de n’être qu’une gamine à qui un adulte dit « oui, oui » juste pour lui faire plaisir et avoir la paix. Ce qui est tout sauf agréable. Pinçant des lèvres, la jeune femme le laissa continuer mais elle songeait qu’elle pourrait perdre son calme très rapidement si la situation n’évoluait pas un minimum positivement. « Mais, personne ne vous dit qu’il faut s’évader sans cesse. J’ai parlé d’un peu d’évasion. Si les gens en ont besoin pour vivre plus sereinement, il serait totalement égoïste de les priver de ceci. L’évasion est juste un moyen de se distraire comme un autre. Certains aiment le golf, la pêche ou la musique. Dans chacune de ses disciplines, il y a une forme d’évasion et ce n’est pas pour autant de la lâcheté. C’est un plaisir, c’est tout/ Après ce long monologue, Catahleen reprit son souffle. Elle s’attendait au pire avec lui maintenant. S’il le voulait, il pourrait sans grand effort réduire tout son raisonnement à néant. D’ailleurs, elle savait déjà qu’il se préparait à répliquer. Par la suite, il se montra plus conciliant, ce qu’elle apprécia mais elle ne parvenait toujours pas à accrocher à ses dires. Allez, savoir pourquoi. Quand il termina sa phrase, elle haussa légèrement les épaules. Voilà, il remettait sur le tapis les acteurs du film avec leurs plastiques pratiquement irréprochables. Evidemment que toutes les femmes présentes dans la salle hochèrent vigoureusement la tête. Le réalisateur n’aurait pas pu mieux choisir ses acteurs principaux, c’est clair vu comment leurs yeux brillaient rien qu’en repensant aux scènes du film où l’on pouvait les voir. La jeune femme lâcha juste un « Si vous le dites. » avant de se renfoncer dans son siège. Bon, maintenant l’animateur n’avait plus qu’à reprendre son rôle. Quoi que la soirée avait été jusqu’à présent plutôt bien animée grâce à cet homme étrange.

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