the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez

When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
disponibilité rp : open - alicia, nael (flashforward)
avatar : emilia clarke

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptySam 2 Avr - 13:35

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back 2e2i4jt

      HOW LONG MUST YOU PAY FOR IT ? •• flash back. 31, Février 2009

    RIVERSIDE
    down by the river by the boats, where everybody goes to be alone. where you wont see any rising sun. down to the river, we will run. when by the water, we drink to the dregs. look at the stones on the river bed, i can tell from your eyes. you've never been by the riverside, down by the water the riverbed. somebody calls you somebody says. swim with the current and float away, down by the river everyday. oh my god, i see how everything is torn in the river deep, and i don't know why i go the way, down by the riverside.



    Spoiler:

    On passe notre vie entière à attendre sans cesse quelque chose, un signe qui viendrait illuminé nos rêves trop illusoires. On attend l'imprévu, que le bonheur vienne soudainement éblouir nos journées, et que plus jamais, les larmes ne glissent sur nos joues. On attends, on ne fait que ça. Comme si cela pouvait suffire à combler le manque d'un être cher. On espère le changement, un nouveau départ, un avenir qu'on idéalise beaucoup trop. On attend toujours, sous nos lourdes larmes de désespoir.. Que de nouvelles mains se tendent vers nous, qu'elles viennent briser notre quotidien. Alors oui, j'attends moi aussi. J'attends que les choses changent, que les nuages se dissipent. J'attends l'heure où je ne penserai qu'à l'instant présent, sans me préoccuper de l'avenir. Faudrait-il vraiment que je cesse de penser à tout jamais, ne plus me poser de questions et avancer ? Juste avancer.

    Larmes de rage, perles de peine. Douleur indescriptible, maladie incurable. Pensées destructrices, chaos cérébrale. Je n'étais personne. Tout ce dont j'étais censé être a été rejeté par mon âme entière, recraché par ma haine, vomi par cette normalité que je n'ai jamais eu. Il pleuvait ce soir là. Les gouttes coulaient le long de mes frêles bras nus. J'entendais de sourdes musiques, de ces soirées bondées de jeunes déjantées de mon âge. Il n'y avait que les nuages pour m'accueillir, la pluie pour me soutenir. Le temps des rêves s'était envolé, les souvenirs du passés submergeant mes pensées sans artifice. Mon maquillage avait coulé le long de mes joues, se mélangeant ainsi avec les gouttes tombées du ciel et ces larmes que j'osais délivrer. Je m'amusais à observer ces nuages inconscients, longs comme des cadavres, qui pourrissait ce ciel que je rêvais tant de rejoindre. Allumant pour la énième fois une cigarette, je laissais s'échappe le goût des regrets, les fissures de mon âme. Envoles, envoles-toi. Petite fumée légère, qui traverse mes lèvres, qui tue mes poumons. Envoles, envoles-toi. Toi qui laisse ce goût amer dans mes pensées, cette fatalité au fond de mon existence. Putain.. Mes jambes se décidèrent enfin à m'obéir, marchant le long de la route, entre ces lumières chaleureuses, et ces bruits de roue sur la chaussée. Vacillante sur le sol, je retirais mes talons, qui n'avait plus aucune valeur. Ses splendides escarpins allaient rester sur le bord de la route, attendre qu'un fameux Prince Charmant viennent les libérer du méchant sort de la Princesse. Je me demandais alors, s'il pleuvait encore. Ou bien, si c'était simplement mes larmes qui continuaient de sillonner mes pauvres joues. Je tremblais de froid, mais peu importe. Plus rien n'a d'importance, me disais-je toujours. Je n'ai jamais compris ces gens qui disent que la vie vaut la peine d'être vécue. Que chaque jours, chaque heures, chaque minutes, et chaque secondes, devrait être savourés avec tendresse par tous les êtres humains de cette Terre. A quoi bon ? Lorsqu'on se rend finalement compte que tous les moments sont éphémères, qu'on ne peut rien faire contre le temps qui passe, que la tragédie de nos vies nous rattrapera toujours. Que me reste t-il ? Dites le moi. Est-ce que quelqu'un m'a déjà tendue la main pour m'aider? Est-ce que quelqu'un est déjà venu vers moi pour me dire : « Ne t'en fais pas, ça ira ?» Qu'a t-on donc encore à me prouver pour m'empêcher de croire que je ne suis rien. Putain.. Je haie cette vie. Je haie cette Terre. Ça va, ça vient. Minuscule. Mon tout petit corps, enfermé dans cette nuit orageuse. Je sentais le froid dévoré mes bras nus, passer à travers ma chair, glacer mon cœur détraqué, tuer le peu de force qui me restait. Ce froid mortel de la nuit. J'avais sombré. Écrouler au sol, contre le bitume, à noyer mes peines avec les ténèbres. La pluie battante giflait mon corps. J'étais seule. Seule sur cette grande route déserte, abandonnée du reste de la ville. Allongée ainsi, j'avais tout laissé derrière moi. Mes petits mains vides n'avaient plus rien à offrir. J'ignorais pourquoi j'avais subitement eu cette idée de sortir cette nuit-là. Mais je savais au moins une chose. J'avais une infime pensée dans l'esprit qui disait : « Attends. Attends que quelqu'un vienne te chercher. Et si personne ne vient, alors continues de sombrer » C'est ce que j'ai fais. J'ai sombré. J'ai bu mes propres paroles. J'ai pleuré jusqu'à l'aube. Sans qu'aucun véhicule ne traverse cette route. Sans que la pluie ne cesse de battre. Au loin, une sirène d'ambulance a crié. Je l'ai reconnu au son qu'elle a produit. Et j'ai gardé toujours au fond de moi, ce petit espoir, qu'elle vienne un jour me sauver. Que ce jour-là, elle m'emmènera loin, très loin d'ici. Là-bas, tout là-bas. Dans le ciel.

    Pour la première fois, je pouvais enfin la définir. Cette sensation de vide, de solitude, qui ronge mes pensées. Ce sentiment de perdition, qui commande mes articulations, les battements de mon cœur. Ce malheur qui torture mes veines, coupe mes lèvres à chacun des mots que je tente de prononcer. Cette crasse qui salit chaque jours un peu plus mon sang, le rendant noir, aussi noir que le néant. Et chacun de ses coups de poings me propulse en arrière, propageant le message qu'elle avait bel et bien pris le contrôle de mon corps, de mon esprit, et de mon âme. C'est ainsi que je m'installa, adossé maladroitement contre l'un des nombreux casiers du couloir désert de l'Université, les yeux explosés d'avoir trop pleurer. J'essayais tant bien que mal de les fermer, avoir cette chance de pouvoir au moins rêver. Hélas. Elle restait toujours là, cette rivière qui inondait mes veines. Nuit et jour, elle ne me quittait jamais. Toujours cette horrible idée, toujours cette seule et même pensée, creusé au fond de mon esprit. La commissure de mes lèvres restait statique. Mon visage crispée, par les larmes habituelles. Mes pensées s'évadèrent, se souvenant de la nuit dernière. Il me suffisait d'ouvrir les yeux, et de regarder autour de moi pour m'effondrer. Ma mémoire implorait les cieux, et je ne comprenais plus ce qu'il m'arrivait. Jusqu'à présent, je n'avais jamais eu besoin de l'aide de personne. J'avais grandi différemment des autres, m'éloignant de la normalité. La nostalgie m'obsédait, et je me revoyais dans un passé que j'aurais voulu sans imperfection. Je la retrouvais enfin, cette petite fille, au corps déjà fragmenté. Vide déjà de lueur dans ses prunelles. A cet âge là, je ne me souciais pas de grand chose. J'avais déjà abandonnée l'idée d'avoir une vie normale. Sans parents, sans famille. Difficile de se construire. A coup de couteux, j'avais meurtri mon petit cœur. Désormais, j'avais peur. Peur de tout. La vérité m'infligeait la dure réalité : la vie était une putain. Elle venait tout juste de me poignardé le dos, brisant toute mes portes de secours. Elle avait définitivement cessé de me tendre la main, regardant mon âme se noyer le sourire aux lèvres. Et elle avait réussi.. Je m'étais noyé hier soir, las de vivre. J'aurais tout fait pour me débarrasser de cette douleur d'une colère monstre. J'aurais aimé qu'elle s'en aille, mais je n'y arrive pas. Tout ceci devait avoir une origine. Un surplus de tout. Des événements à répétition, faisant qu'au bout du chemin, il ne reste plus que mes deux mains dans lesquelles pleurer. Je ne pouvais lutter. Contre ce sentiment destructeur. Ce gouffre dans lequel il m'attirait. Et dans lequel, je ne cessais de tomber. Pour la première fois, je pouvais enfin la définir. Je saisis un livre, que je trimballais depuis des semaines dans mon sac. « Hello Sadness » Je l'ouvris, et lu la première page ▬ Douleur : la douleur peut se manifester sous différentes formes. ça peut être un petit pincement, une légère irritation, une douleur lancinante, une douleur que l’on supporte tous les jours. et il y a le genre de douleur que l’on ne peut pas ignorer. une douleur si grande, qu’elle bloque tout le reste. et fait disparaître le reste du monde. jusqu’à ce que la seule chose à laquelle on pense, c’est à quel point on souffre. la façon dont on gère notre douleur dépend de nous. la douleur... on l’anesthésie, on la surmonte, on l’étreint, on l’ignore... et pour certains d’entre nous, la meilleure façon de gérer la douleur, c’est de foncer tête baissée. la douleur... vous devez arriver à la surmonter. espérer qu’elle disparaisse d’elle-même, espérer que la blessure qui la cause se referme. il n’y a pas de solutions, pas de remèdes miracle. vous devez respirer à fond et attendre qu’elle s’estompe ▬ Et c'est ainsi que je compris enfin. Les symptômes correspondaient à la perfection. J'étais malade.

    C'est tellement facile d'être quelqu'un d'autre, de sourire devant ses amis, le temps de se dire qu'on ira mieux, en se cachant ainsi. C'est beaucoup plus simple lorsqu'on a des personnes sur qui compter, lorsqu'il y a quelqu'un près de vous, prêt à parler de tout, et de rien, de toutes ces petites choses qui n'ont aucune importance. C'est tellement bon de se sentir soi-même aimé, et d'aimer les autres. L'important, quand on est aussi malheureux comme je le suis actuellement, c'est d'agir. Agir avant qu'il ne soit trop tard. Agir pour éviter de se détruire. Mais.. le plus dur dans toute cette histoire, c'est d'abandonner le masque que nous cachait la vérité. Apercevoir la réalité, la fissure par laquelle la tristesse s'est faufilé, jusqu'à vous dévorez les veines. Alors, on reste là. Sans réagir, sans lutter. On regarde le temps passé, et les larmes se chamaillées entre elles. Elles s'évadent chacune leurs tours, sur nos joues déjà bien humides. Elles laissent leurs traces. Elles laissent leurs blessures. Que jamais, on ne pourra effacer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyLun 4 Avr - 21:01

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Guesswhox-275a94e When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back 002qgt55-265ece5
we walk fast
On la connaît tous, cette solitude qui nous mine parfois. Qui sabote notre sommeil ou pourrit nos petits matins. C'est la tristesse du premier jour d'école. C'est lorsqu'il embrasse une fille plus belle dans la cour du lycée. C'est Orly ou la gare de l'Est à la fin d'un amour. C'est l'enfant qu'on ne fera jamais ensemble. C'est quelquefois moi. C'est quelquefois vous. Mais il suffit parfois d'une rencontre ...
GUILLAUME MUSSO


Lassitude. On va, on vient, tels des automates programmés pour vivre. Nous avançons sans réellement savoir où nous allons. Dans l’ignorance, on accorde notre confiance au lendemain en priant pour qu’il soit meilleur que la veille. Nous nous éveillons chaque matin dans un univers que l’on croit sans défaut... Alors qu’il ne s’agit-là que d’une utopie. En vérité, nous ne représentons que les banals ouvriers de cette imposante usine qu’est la vie. Ce que nous produisons ? Un espoir qui n’a jamais existé et qui sans nul doute n’existera jamais. Chaque soir, en se couvrant de nos draps, n’espère-t-on pas secrètement que la vie s’accroche suffisamment à nous afin que l’on puisse une fois encore voir l’aube se lever ? D’instinct, nous faisons en sorte de survivre ; que chaque seconde écoulée ne soit pas la toute dernière. Que se passerait-il si sur notre peau était gravée à notre naissance la date précise de notre mort ? Nous n’existerions pas, puisque nous n’aurions aucun espoir. Je ne suis pas ceux qui croient au Destin ou à la Fatalité. Une vie doit-elle être toute tracée de A à Z sans que l’on ne puisse rien y faire ? Apportez-moi la preuve concrète de cette affirmation, car je n’y crois pas un mot. J’ai la vie devant moi.. C’est ce que me répétait ma mère lorsqu’elle pouvait encore prononcer mon prénom sans grimacer. Finalement, je suppose tout simplement que j’ai perdu tout espoir d’un jour retrouver le ‘’bon chemin’’. Aujourd’hui, je n’éprouve guère plus grand-chose si ce n’est une cuisante lassitude, et un désir grandissant de disparaître pour de bon. Marre de ces mensonges, marre ces regards désespérés, marre de cette éternelle douleur. N’existait-il pas de bouton ‘OFF’ à cette musique assourdissante ? Je devenais étranger à ma propre existence. Tant mieux. Ainsi s’exilerait peut-être ce sentiment d’impuissance et de désespoir.

Berkeley. 5:00 a.m. Un jour où tout s’arrête. La pluie se déverse sur le parc de l’université. La pénombre gronde. Le soleil, timide, peine à dévoiler ses rayons. Quant à moi, je marche. A travers les larmes des anges, j’essaye tant bien que mal d’allumer la cigarette que pincent mes lèvres. Et puis finalement, j’abandonne. Clope trempée, briquet inondé. La journée commençait plutôt bien pour une fois. Au moins, je ne me bousillerai pas davantage les poumons, voyons-le ainsi. Mais après-tout, à quoi cela pouvait bien m’avancer ? Ce n’est pas comme si j’avais le moindre projet d’avenir en tête. Aurais-je seulement le droit à un lendemain ? De mon existence, je n’apprécie ni mon passé, ni mon présent. Comment pourrait-ce en être autrement pour mon futur ? J'ai tourné la page depuis bien longtemps désormais. J’attends, et je ne fais que ça. Je baigne dans l’illusion qu’un jour je parviendrai à nouveau à croire en quelque chose. Mais c’est peine perdue... Inutile d’idéalisé un monde que je ne vois plus qu’à travers un brouillard sans faille, sans lumière pour me guider. Je marche seul au beau milieu d’un tunnel sans sortie de secours. Et si je criais.. M'entendrait-on hurler ? Le long de mes joues roulaient des larmes que je n'ai jamais laissé couler. Dans un certain sens, pour cela, j'aimais les temps pluvieux : une tâche noir sur un paysage sombre n'attirait en rien l'attention.

La fraîcheur du couloir apaisait mes maux. Tel un baume que l’on applique sur ces blessures de guerre, l’air glacé m’enveloppait d’un épais manteau. L’hiver était encore là bien que la neige ait disparu depuis quelques semaines déjà. Le silence était d’une beauté sans faille, et le calme présent paraissait être indétrônable. J’allais et venais à travers les salles de classe, les allées interminables des casiers… Les bancs vides de monde… Dans l’une de mes mains : un chocolat chaud que je m’étais acheté quelques minutes auparavant. Je ne le boirais pas… Je n’aime pas le chocolat. Disons simplement que c’est un moyen comme un autre de se réchauffer les mains. Et sur ce tableau presque parfait, mon regard se posa soudainement sur une silhouette dont une poignée de mètres nous séparaient. Moi qui étais persuadé d’être le seul individu à m’aventurer dans les couloirs à une heure pareille, je m’étais trompé. Sans que je n’eu la moindre réaction, mes jambes m’emportèrent malgré moi vers cette ombre nouvelle. Fragile et installée au sol, la jeune femme lisait… Aucun signe ne traduisait qu’elle avait décelé ma présence. Peut-être valait-il mieux ne pas m’attarder… Mais le mal était déjà fait, sans que je n’en prenne immédiatement conscience. Agenouillé, juste devant elle, je l’observai d’un œil attentif. Machinalement, mes doigts se posèrent en douceur sur le livre qu’elle détenait prisonnier de ses fines mains. Et abaissant docilement l’ouvrage, je contemplais sans un mot les traits du visage qui se dessinèrent face à moi. Il me semble que mon cœur s’emballa le premier. Pourquoi ? Allez savoir. Tout ce dont je suis certain, c’est qu’en cet instant, le paysage pluvieux et grisâtre qui nous entourait s’était littéralement évaporé. Mes prunelles scintillaient d’admirer un tel portrait. Pour la première fois, je croisai le regard de l’inconnue… Et l’azure s’immisça en moi tel un électrochoc. Foudroyé, je ne bougeais plus ni n’osais prononcer le moindre mot. Étrangement, la douceur de ses traits contredisait la douleur qui se lisait dans ses yeux fatigués. Inutile d’être étudiant en psychologie pour constater que cette femme suffoquait de ces entailles qu’on lui infligeait. Malgré moi, un indescriptible sourire se déposa sur mes lèvres. Et mon regard se fit compatissant. Cette expression-là m’était familière, puisque chaque matin je l’apercevais devant le miroir de la salle de bain. Lassitude. Peine. Douleur. Qui plus est, les sillons creusés sur ses joues trahissaient les larmes salées de la veille. Était-ce donc cela qu’on appelait le Destin ? Ou le hasard était-il la cause de cette étrange rencontre ?

Finalement, j’abaissais le visage, m’attardant quelques secondes durant sur le titre du livre qu’elle tenait. Hello Sadness… Je lui ai souri je crois. Le tout premier sourire sincère que je parvenais à offrir sans jouer la comédie. Et d’une main je lui proposais le chocolat chaud que j’avais acheté quelques minutes avant notre rencontre. Aussi impensable que cela puisse paraître, j’entrouvris la bouche et lâchai à mi-voix quelques absurdes paroles : « En général, quand je lis ce genre de bouquin, j’aime boire à côté un grand bol de chocolat chaud. Avec des biscuits c’est encore meilleur –excepté quand on fou des miettes sur les pages du livre… C’est pas terrible–. Mais bon.. J’suis désolé, j’ai pas prévu de biscuits pour ce matin. » Sans attendre le moindre geste de sa part, je glissais le gobelet encore chaud dans le creux de sa main libre. Cadeau de la maison. « D’ailleurs, tu sais ce que ‘’biscuit’’ veut dire ? ‘’Bis’’ ça veut dire ‘’deux’’, donc ‘’biscuit’’ ça signifie logiquement ‘’cuit deux fois’’. Ça doit être pour ça que ça croustille autant. » Des paroles insensées pour une rencontre insensée. Le visage légèrement incliné, je continuais de me noyer dans cette étendue bleue qui m’était offerte. Un regard, quelques mots échangés sans que la moindre parole ne perle. Je ne saurais décrire cet échange que nous entretenions depuis à peine quelques minces minutes. Néanmoins… J’avais l’étrange impression que quelque chose s’en était allé. Comme si un poids m’avait été soudainement retiré. J’ai mal. Toujours cette éternelle souffrance qui me ronge les veines et le cœur… Toutefois, une chose m’apparaissait nouvelle, légère. Et j’ignorais ce dont il s’agissait. Question sans réponse…

On dit que l’homme est un ange en danger. On dit aussi parfois que les anges s’échouent sur Terre afin de retrouver les ailes qu’ils ont égarées… La pluie avait beau tomber, le Soleil se cacher, je m’éloignais inconsciemment de ce monde. Sans lutter. Peut-être était-ce cela, que l’on appelait ‘’être au Paradis’’. Je contemple un ange déchu appeler à l’aide, et j’ignore comment elle fait pour guérir mes maux sans parler, ni bouger. Peut-être était-ce ses prunelles que je ne lâchais plus. Une bourrasque bruyante me sorti finalement de mes songes. Mais mon cerveau était parti à la dérive, mes nerfs ne commandaient plus grand-chose. Ainsi, je ne su véritablement comment et pourquoi ma main s’était retrouvée contre sa joue. A essuyer les sanglots invisibles qui avaient coulé et couleraient sans nul doute encore. Je frissonnais intérieurement de ce contact sans pour autant en montrer le moindre signe. Naïvement, je continuais à sourire tel un bon samaritain avant que ma voix ne daigne briser ce silence apaisant. « Égarée au beau milieu d’un couloir désert de l’université à une heure où tous les étudiants sont censés se reposer et rêver paisiblement… Il faut admettre que les chances pour que je tombe sur quelqu’un étaient plutôt minces. » Ainsi ma main se posa sur ce menton que je relevais sans la moindre gêne. Qu’elle me regarde, encore une fois au moins. « Mais je t’ai trouvé… Alors je m’estime chanceux. »



« Il suffit parfois de si peu de chose pour allumer un amour qui ira jusqu’au bout de la vie. »

Revenir en haut Aller en bas
Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
disponibilité rp : open - alicia, nael (flashforward)
avatar : emilia clarke

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptySam 11 Juin - 0:18

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Tumblr_lf91iqXSQv1qefxggo1_500

      I'LL MIRROR IMAGES BACK AT YOU •• flash back. 31, Février 2009

    SHELTHER
    i find shelter in this way under cover, hide away. can you hear when i say, i have never felt this way. maybe i had said something that was wrong. can i make it better with the lights turned on. maybe i had said something that was wrong. can i make it better with the lights turned on. could i be, was i there. it felt so crystal in the air. i still want to drown whenever you leave. please teach me gently how to breathe, and i'll cross oceans like never before. so you can feel the way I feel it too, and i'll mirror images back at you. so you can see the way i feel it too.



Spoiler:

    Par dessus les océans, les rivières, les étoiles et les saisons. J'aurais aimer rêver de tout. M'attacher sans relâche à une cause que je ne peux plus supporter. Tuer, noyer dans ses mots que l'on raconte aux enfants. Mourir comme tous les autres, au fond d'un trou, lessivée, abimée. Vêtue tout de noir, dans un cercueil creusé loin dans le néant. Cracher ses larmes le jour, danser à l'infinie la nuit. Me bruler les ailes à force de vouloir s'envoler trop haut, trop loin. Le cœur ne suit plus, il se déchire en deux. Plaie béante qui m'empêche de courir, de marcher, et sourire. Bousiller sa stupide vie, cette épave, dans un fond de bouteille. Oublier, puis souffrir. Encore. M'abandonner dans les bras d'un inconnu. Ses mains, sur moi, partout. Mon regard perdu, pleins de larmes. La Lune éclatée m'observant soucieuse. Laissez-moi, juste une fois, y croire une infime seconde. Croire qu'un bout de mon être pourrait être invincible, sans peur ni malheur. Être une âme aussi forte et froide que la roche, et ne ressentir plus aucun sentiment. Parvenir, ne serait-ce qu'une seule fois, à retenir mes larmes sans exploser de douleur à l'intérieur. Vivre morte, le long des plages californiennes. Ne plus souffrir de cette immense blessure, qui nous fait passer l'envie d'aimer la vie.

    Je venais tout juste de fermé les yeux, lorsque des pas résonnaient au loin, se rapprochant de plus en plus. J'ai senti son regard se posé aussitôt sur moi, sans même l'apercevoir. Ses yeux me scrutant sans scrupule. Ce mascara noir bleuté étalé autour de mes yeux, et cette nouvelle larme qui semblait s'enliser sur mes joues. Mon teint de poupée avait viré au blanc translucide. Quelle horreur devait-il apercevoir. Il s'est approchée de moi, sans un bruit. Une douleur vide incendia mon crâne. Foutue mal de tête ! Un premier temps d'abord, je préférais l'ignorer. Ma tête me martyrisait, mes jambes n'obéissaient plus, les larmes que je tentais de retenir me piquaient les yeux. J'avais seulement envie d'oublier, tout oublier. Je buvais les quelques paroles qui m'adressait, sans la moindre attention, et tenais difficilement le gobelet qu'il m'avait offert. A quoi bon ? Mon regard s'intéressait uniquement aux mots traduisant ma peine, sur ce bouquin bon marché. Le reste n'avait aucune importance. J'avais toujours et encore, l'odeur de cigarette collée aux doigts, la fumée dans ma bouche, les poumons en feu, l'alcool attaché à mes veines. Mon cœur cédait, sous l'emprise de ces poisons, ingurgités la veille. Mon cœur, fondant de douleur. Sa présence, et sa soudaine attention à mon égare, quoi qu'il puisse être m'était bien égal. Il me laissait gelé, froide et souffrante. Lassée de tout, je daignais enfin ouvrir les yeux. Dans cet endroit, où les murs respiraient le silence et l'absence d'humanité, où le temps semblait s'être figée en attendant la venue d'un miracle, mon regard croisa le sien. Surprise, son odeur enveloppa aussitôt mes narines. Du coin de l'oeil, je détaillais les contours de son corps, découpés dans l'ombre de la nuit. Dans cet endroit de soudaine folie, j'aurais aimé me perdre dans ce silence qui m'appelait à lui. Même la mort ne m'avait jamais été autant désirable. Un premier sourire s'afficha sur ses lèvres. Et la chaleur de ses mains s'abandonna sur mes joues humides. Il s'installa à mes côtés, et sa voix résonna une nouvelle fois, m'adressant d'absurdes paroles. En réponse, je n'adressais qu'un léger sourire, sans doute trop épuisée pour y comprendre grand chose. Mes doigts se perdaient dans mes cheveux, et mon regard ne fixait plus que les premières lignes de mon bouquin : « la douleur peut se manifester sous différentes formes. ça peut être un petit pincement, une légère irritation, une douleur lancinante, une douleur que l’on supporte tous les .. » Ma lecture s'arrêta net. Mon attention s'envola brutalement vers les dernières paroles qui venaient de prononcer. « Égarée au beau milieu d’un couloir désert de l’université à une heure où tous les étudiants sont censés se reposer et rêver paisiblement… Il faut admettre que les chances pour que je tombe sur quelqu’un étaient plutôt minces. Mais je t’ai trouvé… Alors je m’estime chanceux »

    Sa main posée sur mon menton, je n'avais pas d'autre choix que de l'observer, une nouvelle fois. Je continuais à scruter ses prunelles, sans le moindre mot. Je me retrouve sans cesse dans la même situation. Marcher dans les rues froides, les mains dans les poches, les pieds qui trainent. L'excitation qui me ronge, la tête qui tourne, un joint entre deux doigts. Et un autre homme. Un blond aux yeux bleus, étudiant en droit. Un brun aux yeux marrons, trois fois mon âge. Et puis, lui. Cet inconnu, sortie de nulle part, dans les couloirs de l'Université. Qu'il disparaisse, bon sang. Qu'il cesse de me regarder ainsi. Qu'il me laisse les mains vides et brûlées, les yeux rougis par les larmes. Un point c'est tout. N'est-ce pas ce qu'il cherche ? A quoi bon effleurer mes joues, plonger ses prunelles dans les miennes. Détournant mon regard du sien, je me libéra de son emprise. Hors de question de répondre à ses moindres désirs : « Chanceux dis-tu ? .. » Un sourire moqueur s'échappa de mes lèvres, alors que j'essayais tant bien que mal de me relever. J'avais déposée le gobelet au sol, sans en avoir pris une seule gorgée, et me concentrais à présent sur l'usage de mes jambes. Casée, et vide de tout, je me suis mise debout : « Puis-je au moins te poser une seule question : Qu'est-ce que tu veux ? Je ne sais pas qui tu es. Tu débarques comme ça, en pleine nuit, à me regarder comme si j'étais la première femme que tu avais vu de ta vie -hors, je suis quasiment certaine que ce n'est pas le cas- Tu me parles comme si j'étais ta petite sœur, à qui tu pourrais raconter des blagues insensées. Et la cerise sur le gâteau : tu te permets de .. » Déséquilibrée, mes jambes ne supportaient plus le poing de mon corps. Ils lâchèrent prises, me faisant tomber brutalement contre le sol. Ma tête cogna quelques casiers au passage, et le reste de mon corps trébucha sur celui de l'inconnu. « Oh.. merde.. Excuses-moi, je.. crois que j'ai un peu trop bu ce soir.. » Tant bien que mal, je tentais de m'éloigner de cette chaleur qui couvrait ma chaire, en vain. Ma tête était posée tout près de son épaule : mes yeux réclamaient les siens. Plus un bruit, l'obscurité nous gagnait peu à peu. L'espace de quelques secondes, je ne voyais que son regard, plongé dans le mien. Comme si soudainement, tout ce que je pensais se traduisait dans ses propres yeux. Mais que m'arrivais t-il ? Bordel .. ! Mes mains se mirent à trembler. J'ignore si ce fut à cause de la froideur de mon corps, ou simplement l'émotion. D'un ton calme et posé, je murmurais, le regard dans le vide : « Je sais que l'on ne se connait pas, que demain sans doute, je ne me rappellerais même plus de ton visage mais.. J'aimerai tellement que tu me prennes dans tes bras, en me disant que j'irais mieux un jour.. S'il te plait. J'ai juste besoin de ça, juste de quelques mots, et de toi, qui que tu sois. Je t'en prie.. » Sans quitter une seule seconde son regard, je recouvris ma petite poitrine de l'un de ses bras, mon ventre de l'autre. Je ne craignais guère qu'il ne me repousse, ni peur qu'il ne décelé en moi, les quelques séquelles du passé. Ainsi, enlacé dans ses bras, une main portée à ses cheveux, mon visage enfouis contre son cou. Dans le creux de son épaule, je me soulageais d'un lourd fardeau, qui me tuait jours après jours. Dans le creux de son épaule, je pleurais. Des larmes imperceptibles, mais dont les traces qu'elles laissèrent sur mes joues étaient plus cruelles que n'importe qu'elles autres : « J'ai mal, si tu savais.. » Des larmes de dégoût envers la vie, envers moi-même. Des larmes de honte : celles de n'être plus rien.

    Il existe tellement de choses, qui dépendent d'une autre pour acquérir une certaine vitalité. Il y a cette lumière, qui brille et brûle à travers le courant électrique qui la maintient en vie. Ce cœur, cet organe, qui pompe et travaille sans relâche dans le seul but de nous empêcher de mourir. Si une de ses pièces s'absentent le temps d'un instant, tout s'éteint brutalement. Cette âme qui, sans cœur, sans ces infimes pulsations qui la tiennent en vie, se séparerait de toute existence. Cet océan qui, sans vagues pour la nourrir, n'est rien d'autre qu'un simple lac, vaste et vide, mort de toute jouissance et de beauté. Ces choses qui, sans leur alliance, vivent sans le moindre goût de la vie, et restent éternellement privé d'une partie de leur âme. Pour l'heure, ignorants sans doute, ils l'étaient. Et pourtant.. Elle sera la lumière, il sera le courant. L'océan, lui les vagues qui rythmeront sa vie. Lui, sa raison de vivre, ses battements de cœur. L'un sans l'autre, ils ne seront rien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyDim 26 Juin - 14:55

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back 002ta50t-2a333ef When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back B69e08104748339.jpg-236ef66
one day
If I could change the currents of our lives to make the river flow where it's run dry, to be a prodigal of father time, then I would see you tonight. If I could find the years that went away, destroying all the cruelty of fate, I must believe that love will find a way tonight
TRADING YESTERDAY

One Day by Trading Yesterday

Black-out de l’âme. Lorsque la souffrance commence peu à peu à s’immiscer en nous, elle se propage tel un poison. Ne soyons pas naïfs : peu importe nos efforts pour la combattre, elle demeurera toujours comme étant la championne de ce match perdu d’avance. Nous nous baladons inconscients et innocents, à travers les ténèbres. Baignant dans un espoir qui s’épuise peu à peu. Nichés dans l’abstrait, nous nous nourrissons d’illusions. Des rêves qui font en sorte de nous revigorer chaque fois que nos paupières viennent couvrir nos yeux ; nous rendant ainsi aveugle face à l’Apocalypse de notre entière vie. L’espoir fait vivre après-tout… Mais qu’adviendront-nous lorsque le désespoir pointera le bout de son nez ? Adieu les rêves, bonjour les cauchemars. Et ainsi, peu à peu, nous quitterons ce monde sans avoir eu la chance de réellement y goûter.

La pénombre nous avait gagnés, rependant avec elle une délicieuse quiétude qui embrassait les alentours. Nos regard quant à eux se toisaient pour ne plus se lâcher. J’ignore si c’était sa chute qui m’avait au passage brisé la nuque et m’incitait à ne pas détourner les yeux ; mais en cet instant, rien ni personne n’aurait pu dévier mon attention des deux billes bleues que je contemplais. Sans un mot, nous échangions des paroles. Sans un geste, nous nous confions l’un l’autre. Le temps ne semblait plus avoir grande emprise sur nous. Par ailleurs, j’ignorais combien de secondes (ou minutes ?) s’étaient écoulées avant qu’elle ne décide de reprendre la parole et bouger.. en vain. Un indescriptible sourire venait de se nicher sur mes lèvres face à sa cuisante défaite. Qu’elle reste là, c’était tout ce dont j’avais besoin. Et puis, les intonations de sa voix se firent plus posées... Plus sincères. A la manière d’un nuage venant voiler le ciel, j’admirais l’orage venait tâcher mon petit soleil inconnu. Sa peine me frappa de plein fouet ; un coup qui par ailleurs me fit doucement frissonner. Empathie pour une étrangère, quel drôle de comportement. Sans chercher à croiser son regard, j’obéissais sans piper mot, la laissant s’enlacer de mes bras et resserrant l’étreinte. Son visage niché au creux de mon épaule, je refermais les yeux et buvais avec compassion les larmes qu’elle déversait. « J’ai mal, si tu savais.. » Moi aussi, j’ai si mal.. Une douleur à laquelle aucun traitement n’était accessible.. Mal-heureusement. Dans le fond, sa souffrance me faisait doucement flancher. Mélancolique d’une époque où moi aussi, j’aurais tellement aimé trouver refuge dans les bras de quelqu’un. Une mère aimante, un père compréhensif, ou encore une amie sincère. A la place de quoi, pour seul refuge, j’avais trouvé le mensonge. Mentir pour survivre. ‘’Oui, je vais bien.’’ Accompagné d’un sourire à la question ‘’Ca va ?’’. Ma faiblesse : ne plus savoir aimer. Pourtant aujourd’hui aurait pu être un jour comme les autres, si je n’avais pas croisé son chemin. Nous ne nous connaissons pas, mais notre étreinte actuelle revigorait d’une manière indescriptible ce cœur que je pensais avoir enterré. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me souciais de quelqu’un, et j’appréciais sa compagnie. Une rencontre peut bouleverser beaucoup de chose, même la vie d’un homme qui pense ne plus en avoir… J’entendais ses pleurs et les hurlements qu’ils contenaient. Une boule se forma au creux de ma gorge. J’ignorais la raison de sa douleur, mais une chose était évidente : nous n’étions pas si différents. Avant de nous croiser, nous étions seuls. Et à bien des égards, nous étions persuadés de le rester…

« Je sais... » Je murmurais si bas que j’ignorais bien si elle m’avait entendu ou non. Ma main s’était posé machinalement sur sa nuque, se nichant distraitement dans ses cheveux dorés. Et puis, je reculais doucement la tête, jusqu’à apercevoir son visage noyé. « Regarde-moi.. » ma main glissa jusqu’à l’une de ses joues, essuyant au passage quelques larmes de détresse. Une seconde fois, nos regards se percutèrent de plein fouet, me faisant presque frémir. L’échange que nous entretenions m’était indispensable, vital presque. Surprenant que je n’sache même pas le prénom que portait cet incroyable trésor. Un mince sourire se profila au coin de mes lèvres. Qu’au moins, je puisse une fois apercevoir ses lèvres se courber. Juste une fois… De nouveau le répit nous gagna. La magie qui animait cet instant m’apaisait d’une manière si douce qu’elle m’était à peine croyable.. Une indescriptible tendresse m’enveloppait, sans pour autant que je n’en cerne l’origine. La pitié ? C’était du moins ce dont j’essayais de me convaincre. Du bout du pouce, je retraçais les sillons qu’avaient dessinés les perles salées. Et la proximité de nos corps comme de nos visages m’était presque indifférente. J’étais dans ma petite bulle. Je flottais, doucement mais sûrement. « Tu t’en sortiras, et si tu ne sais pas comment faire, je t’apprendrai. Fais-moi confiance. » Je ponctuais ma phrase en pointant un doigt sur le bout de son nez. C’est toi qui t’en sortiras, tu y arriveras. Avec ou sans moi. Dans notre cocon, nous restions installés au milieu d’un couloir désert. A s’échanger quelques brèves paroles, s’enlacer comme si nous nous connaissions.. A s’échanger nos chagrins respectifs, sans mots. Et j’appréciais les secondes qui s’écoulaient. J’avais l’agréable impression d’être un petit papillon. Attristé par la courte et triste vie qui m’attendait, mais heureux de retrouver un camarade qui partageait ma douleur. Nous volions en direction de la Lune, la seule à ne pas brûler nos ailes. Peut-être qu’il se trouvait juste ici, au fond, mon espoir.

La pluie à l’extérieur continuait de tomber. Trempant arbres, herbes et bâtiments. A l’intérieur étrangement, l’air était plus humide que n’importe où sur Terre. Et sans que je ne m’en rende véritablement compte, mes yeux s’étaient refermés, et je murmurais les airs d’une musique. Une parmi tant d’autre, mais celle qui sans doute avait plus de signification que n’importe quelle autre. “Lights will guide you home, and ignite your bones, and I will try to fix you.” Des paroles lourdes de sens, mais qui collaient parfaitement bien à la scène actuelle. J’humais son parfum, chantonnant ma mélodie sans crainte. Et mes bras autour de sa fine silhouette, mon visage frôlant sa joue. A dire vrai, peu m’importait en cet instant ce que je faisais et de quelle manière. Tout ce que je savais, c’est qu’elle comme moi, nous avions besoin l’un de l’autre. D’un réconfort, d’une épaule, d’un bras, d’un câlin, d’un mot. N’importe quoi, du temps que cela nous apporte ce que nous cherchons à combattre : la douleur. A la manière de deux orphelins, nous étions à la recherche de notre bonheur disparu. Et dans l’absolu, un soupire s’échappa de mes lèvres. Distrait, je laissais vagabonder désormais le bout de mes doigts le long de son avant-bras. Y dessinant des lettres invisibles. Six lettres plus exactement. Ce que nous recherchions… ESPOIR. Ce précieux minuscule sentiment qui mène et guide une vie entière. Il peut nous rendre fort et puissant, comme nous anéantir et nous tuer. Ne plus avoir d’espoir, c’est dépérir. L’index posé sur son poignet, je restais immobile à fixer un point invisible. Finalement, peut-être n’y avait-il pas réellement d’échappatoire. Peut-être était-ce ainsi que les choses devaient se dérouler. Que nous devions nous écraser lorsque vient la tempête, et pleurer lorsque les ‘’beaux jours’’ arrivent. Mais peu importe. Attrapant le gobelet laissé au sol, je le portais finalement à ses lèvres. Le tout accompagné d’une grimace ressemblant à un sourire. Pourquoi mon cœur est-il à ce point foutu ? « Ne sombre pas, reste avec moi s’il te plait. »

J’aurais aimé être une éponge, celle qui aspire sa souffrance. J’aurais aimé être le baume qui apaise ses douleurs. J’aurais aimé être le médicament qui soigne sa maladie ; la drogue qui comble ses désirs ; le vaccin qui la rend plus forte. Mais dans le fond, et il fallait que je me rende à l’évidence : je n’étais rien. Rien de plus qu’un étranger, que ce soit pour elle, ou pour le monde entier.

Revenir en haut Aller en bas
Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
disponibilité rp : open - alicia, nael (flashforward)
avatar : emilia clarke

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyMer 6 Juil - 19:52

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Tumblr_lnu662sfRY1qbkr1wo1_500

    WE MIGHT KISS WHEN WE ARE ALONE when nobody's watching. we might take it home. we might make out when nobody's there. it's not that we're scared. it's just that it's delicate. so why'd you fill my sorrows with the words you've borrowed, from the only place you've known. and why'd ya sing hallelujah, if it means nothing to you. why'd you sing with me at all ? we might live like never before when there's nothing to give. well how can we ask for more. we might make love in some sacred place, the look on your face is delicate → le coup d'un soir que vous étiez destiné à oublier devient l'homme de votre vie ;


    Elle n'a jamais cessé de croire que sa vie ne serait qu'un néant, lapidée de tout ce que possède un être humaine. Elle était persuadé que la souffrance qui la hantait depuis ses dernières années, ne s'estomperait jamais au fil du temps. Elle se disait faible, sans importance, inutile aux yeux du monde. Il y a bien longtemps que ses deux prunelles océans ne brillent plus, faute d'avoir reçues le peu d'affection qu'elle désirait. Son cœur n'était plus qu'une machine bousillée par ses maux, qui refusait hardiment de survenir aux besoins de son propre corps. Ce corps-là, qu'elle offrait, la honte collé sur le visage, à tous les hommes qui la désiraient. Elle était persuadée que jamais, elle ne s'en sortirait. Elle était prisonnière de sa propre existence, de ses souffrances, ses insomnies, ses doutes. De la grande pute qu'elle était devenue au fil des années, de l'emprise qu'avait les autres sur elle. Muette, elle subissait sans rien dire, comme si c'était sa destinée. Comme si, elle n'avait pas d'autres choix. Elle songeait souvent au bordel qui rythmait sa vie, à ses études, aux hommes qui avaient sali son cœur, à toutes ses choses qui la découpaient en miettes. Chaque jours, elle se répétait inlassablement la même chose, les mêmes mots, qui pesaient lourdement dans sa mémoire : « Si je me brise aussi souvent, pour une bise, un mauvais vent, si le soleil ne m'atteint pas, si le sommeil ne m'éteint pas... Si mes lèvres traînent mes chagrins, mes regrets de tout et de rien, au lieu de vivre je me souviens... » Chaque mots, chaque syllabes lui rappelaient l'échec de son passé, la souffrance de son présent, et le sombre avenir qui l'attendait. Elle se disait importante pour personne : elle n'avait pas d'amis, elle n'en a jamais eu. Elle ne pouvait se reposer que sur quelques épaules attentives, qu'elle méprisait depuis son enfance. Ses psychologues qui écoutaient ses dires, sans trouver des réponses à ses questions. L'amitié, l'amour, que cela signifie donc pour elle ? Des sentiments qu'elle n'a jamais ressenti. Mais, n'est-ce pas tout ce dont elle mérite, cette fille facile, qui vend son âme au diable tous les soirs ? Ne mérite t-elle pas de trouver refuge dans ses bras inconnus, ses bouteilles vides, ses larmes de détresses ? Après tout, elle le disait elle-même : elle n'est qu'une vie, qu'un souffle de plus sur cette Terre, qu'une petite étincelle sans éclat auprès de ses six milliards d'étoiles qui peuplent l'humanité.

    « Ne sombre pas, reste avec moi s’il te plait. » Ses murmures aux creux de mon oreille m'ordonnaient de ne pas baisser les bras aussitôt. J'écoutais ses paroles, et sa voix bercés mon esprit. Il fredonnait cette chanson, et de près, je le suivais à mon tour d'un son rempli de larmes, et tremblant à chaque intonation. Ses doigts touchaient ma peau, j'en aurais presque eu des frissons. Ce duo était absurde, mais nos deux voix s'associaient à la perfection. Prenant quelques gorgées du chocolat chaud qu'il m'avait gentiment offert, la magie de cette instant faisait palpité mon cœur. Pour la première fois depuis longtemps, je ressentais ce quelque chose qui me manquait tant. Nous sommes restés ainsi, plusieurs minutes, à fredonner les paroles de cette chanson, sans se regarder. En écoutant simplement la voix de l'un, et de l'autre. La musique, et le calme de ses quelques notes de mélancolie m'apaisait. Un instant peut-être, ma main glissa jusqu'à la sienne, la serrant fermement comme pour répondre à ses dernières paroles. Je me retourna face à lui, saisissant son cou, m'approcha de son visage avec la plus grande délicatesse. La couleur ardente de ses yeux juste devant moi. Et cette tentation de plus en plus forte, de toucher ses lèvres. Mon front contre le sien, je me résignais enfin à revenir à la réalité : « Suis moi ! » Réussissant à me relever cette fois, je repris sa main pour l'aider à se mettre debout, avec les dernières forces qui me restait. Mon bras droit derrière son cou, mes pieds frôlaient le sol. Ainsi, je l'incitais à marcher à mes côtés. Entre les murs de l'Université, je lui avouais avoir perdu espoir. Je lui racontais les souvenirs de mon enfance, plongée dans les larmes et la solitude. Ce pincement au cœur lorsqu'on se rend compte que personne nous aime. Je me voyais encore dans les placards à balais de l'école maternel, à me cacher pour qu'aucun de mes camarades n'entendent mes pleurs. Alors, au rythme de nos pas, je lui racontais mon histoire : comment je suis arrivée au fond du gouffre, pourquoi je ne crois plus en rien, le récit de ses nombreuses années imparfaites. Face à mes peines, je ne pouvais m'empêcher de verser quelques larmes. Je me souvenais de cette fille que je n'aurais jamais du devenir, et la personne que j'aurais rêvé d'être. Petit à petit, je me dévoilais à lui, sans aucun crainte. C'était la première fois que je me confiais à quelqu'un. Que je me confiais réellement. Peut-être était-ce l'effet de l'alcool, qui ruisselait encore dans mes veines. Je m'accrochais à lui, autant physiquement que moralement. J'avais besoin de cet homme. J'ignorais bien ce qui pouvait bien se passer dans ma tête. Pourquoi soudainement, je m'étais rapprochée d'un inconnu. Comment cet être-là pouvait-il me faire exister ? Ce n'était pas de l'amitié, ni bien même de l'amour. C'était quelque chose d'autre, que je ne saurais décrire. Je découvrais son visage, ses faiblesses, ses traits de fatigues. Souffrait-il peut-être, comme moi de la même maladie. Cette douleur incurable. Nous étions différents, en apparence seulement. Nous formions deux êtres loin de la normalité. Deux âmes qui aiment peu, mais qui aiment fort, véritablement.

    Au fond d'un couloir, une fenêtre remplie de petites gouttes d'eau de l'extérieur. J'observa en silence la pluie tombée, et la nuit déchainée. Elle me rappela l'ancienne vie, l'ancien temps. Un grain de nostalgie envahit une nouvelle fois mes pensées. Mais très vite, mon esprit se sépara de ses vieux souvenirs. Le visage apaisé contre son torse, mes bras autour de sa taille, une nouvelle étreinte. Qu'il est bon de ne plus se sentir seule. Les yeux fermés, je profitais de cet instant, ne quittant pas une seconde la chaleur de sa peau : « Tu sais, c'est la première fois que quelqu'un vient à mon secours. Je comprends enfin pourquoi c'est si important d'avoir une personne sur qui compter. Ma vie n'a jamais été aussi sombre... Mais avec toi à mes côtés, je n'ai plus peur de rien. Merci.. » Flottant dans mes pensées, de nouveaux sentiments s'emparèrent de ma conscience. Les mots n'étaient pas si important : chacun trouvait dans l'autre le reflet de ses maux. L'oreille contre sa poitrine, j'entendais les battements de son cœur, le rythme de sa respiration. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressentie cette sensation. L'espace de quelques secondes, j'avais oublié tous les souvenirs qui se bousculaient chaque jours dans mon esprit, avant de revenir douloureusement à la réalité. Au fond, c'était une soirée comme une autre : une fille perdue, qui rencontre l'homme avide de sentiments. Rien ne servait de m'en attacher : demain matin, j'aurais déjà oubliée son existence. Puisque je ne peux pas aller plus mal que je ne le suis actuellement, autant souffrir jusqu'au bout. Mon corps se détacha du sien, et mes pas hésitant se dirigèrent vers mon sac. Entre le tas de livres empruntés à la bibliothèque de l'Université, les quelques notes d'écritures griffonnées sur un brouillon, et les milles morceaux de photos déchirés, ma main tomba enfin sur une bouteille d'alcool, à moitié vide. Peu importe, ça fera l'affaire. Je m'approcha à nouveau vers lui d'une démarche vacillante, la bouteille dans une main : « Je ne sais pas toi mais, je trouve que c'est une parfaite soirée pour se bourrer la gueule ! .. Oh oui, j'ai oublié de te dire que j'embrasse pas le premier soir... Je baise, c'est encore mieux » La bouteille contre mes lèvres, j'ingurgitai de nouvelles gorgées, sentant la chaleur irradiée ma gorge. La vie à certainement ce goût amer, elle aussi. Tourbillonnant sur moi-même, je racontais des choses insensées. Les derniers instants de conscience s'étaient écoulés. L'alcool avait à nouveau gagné : son emprise était bien trop forte à vaincre. Je sombrais, devenant cette fille hypocrite et sans intérêt, près à tout pour assouvir ses désirs. J'enleva mon haut, le faisant glisser le long de mon bras. Des frissons parcoururent chaque membres de mon corps : j'avais froid. Mais qu'importe, après tout, tout flottait autour de moi. Je reconnaissais seulement sa silhouette, les traits de son visage, la forme de ses lèvres. A demi-consciente, mes yeux rencontrèrent les siens. Sans un mot, je l'attira contre moi d'une main, chuchotant ses quelques mots à son oreille la seconde suivante : « Je sais que tu as envie de moi.. je le vois dans tes yeux » Même si à l'intérieur, les coups de poing fusèrent contre mon cœur. Même si, les larmes rêvèrent de couler contre mes joues. Même si, la douleur désirait plus que tout paralyser mon âme. Je m'étais juré de ne jamais m'accrocher à quelqu'un. C'était pour cela que je vivais ainsi, broyant l'interdit, tenant cette promesse coûte que coûte. C'était pour cela qu'à cet instant, mes lèvres se posèrent sur les siennes. Je n'étais que ça.

    Elle n'a jamais cessé de croire que sa vie s'arrêterait à ses nuits d'illusions. Qu'elle n'était pas faites pour aimer, ni pour l'être en retour. Elle n'arrivait plus à trouver l'espoir, qui la rendrait heureuse. Elle préférait oublier, se noyant dans l'alcool. Elle allait mal, comme jamais elle ne l'a été auparavant. Ses peurs, ses souffrances, lui volaient sa vie. Ce soir-là, lorsque la solitude se serait imprégné de son esprit, elle aurait pu sortir le flingue de son sac. Appuyée sur la détente. Sentir l'étincelle transpercée sa chair, ses veines, et son cerveau. Être enfin libre, dans son paradis. Seulement, un homme a croisé son chemin. Sans le savoir, il lui a sauvé la vie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyDim 24 Juil - 21:14

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back 58-26216ae When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Unled1aul
crave
On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux : par espérance, par impatience. Sous l'effet d'un désir, sous l'erreur invincible d'un tel désir : trouver le sommeil dans un seul corps, toucher au silence dans une seule phrase.
Christian Bobin


« Tu sais, c'est la première fois que quelqu'un vient à mon secours. Je comprends enfin pourquoi c'est si important d'avoir une personne sur qui compter. Ma vie n'a jamais été aussi sombre... Mais avec toi à mes côtés, je n'ai plus peur de rien. Merci.. » J’esquissais un vague sourire sans baisser les yeux vers elle, juste en resserrant doucement notre étreinte. La pluie s’écrasait sur la baie vitrée qui nous faisait face. Et sans le moindre mot, je les contemplais. Une vague lueur de désespoir traînant au fond de mon regard égaré. Etait-ce la fraîcheur nocturne qui me faisait à ce point frissonné, ou l’échange que nous entretenions ? Quoique cela puisse être, c’était plaisant. Un instant de répit pour une éternité de souffrance. Les mots n’étaient pas nécessaires. Le silence suffisait à combler le grand vide qui nous entourait. J’avais beau demeuré conscient que nous étions l’un pour l’autre deux étrangers, je n’arrivais pas à renier les contacts que nous avions, et tout ce qu’elle venait de m’apprendre à son sujet. Dans le fond, nous n’étions pas si différents… La torpeur d’une vie de misère l’avait gagnée, en même temps que moi. Notre enfance avait fait de nous ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Deux âmes vagabondes à la recherche d’un petit coin de repos où s’assoupir. Chacun, nous avions grandit avec la peine au cœur et le regard des autres contre nous. La crainte de ne pas être aimé n’existait plus. Puisqu’après tout, quel effet cela faisait, de compter aux yeux de quelqu’un ? Que ressentons lorsqu’une personne nous contemple avec un brin d’affection au fond des prunelles ? En cette soirée pluvieuse, pour la première fois, j’avais l’étrange impression d’exister à ses yeux. La reconnaissance qu’elle venait de m’adresser le prouvait après-tout, bien qu’en soit, je n’avais pas réellement fait grand-chose.

« Je sais que tu as envie de moi.. je le vois dans tes yeux » Touché. Je baissais les yeux vers elle, sans un mot. L’expression de son visage avait changé.. Pourquoi notre si doucereuse relation avait-elle due prendre une si dangereuse tournure ? Etait-ce simplement un jeu… ? Un jeu terrible certes, mais une distraction malgré tout… Son souffle inondait mes narines. En l’espace de quelques secondes, j’étais devenu le plus vulnérable de nous deux. Un frisson longea mon échine pour regagner ma nuque. Nos deux visages s’étaient rapprochés sans que je n’eu le temps d’en prendre conscience. Pourquoi étais-je incapable de réagir et l’arrêter ? Mais avant même que mes muscles n’aient le temps de réagir, mon cœur se figea. Les effluves alcoolisés que dégageaient ses lèvres venaient de s’emparer des miennes. Se déposant doucement, et exaltant ainsi chacun de mes sens. Le degré d’alcool était-il à ce point élevé pour que j’en ressente une si agréable chaleur au creux de l’estomac ? Incapable de lutter, je subissais. Une main posée contre sa joue, l’autre venant s’égarer dans son dos. Pourquoi ? Je l’ignorais. Dans le fond, peut-être n’avait-elle pas tord. Nous ne pouvons lutter éternellement contre ce que nous désirons. Alors quand c’est le désir lui-même qui vient sonner à notre porte… Comment le combattre ? J’en perdais vraisemblablement la raison, et frissonnant de ce contact, je savourais l’instant. Dans notre étreinte, nous abandonnions le reste du monde. Son dos heurtait doucement les casiers, et mon corps venait couvrir le sien. Dans notre étreinte, nous nous faisions aveugles de nos peines. Je soupirais sans décoller mes lèvres de son épaule. Dans notre éteinte, pour une fois dans notre misérable vie, nous avions la douce impression de compter aux yeux de quelqu’un d’autre. Ma main posée sur la sienne, celle qui tenait la bouteille, je levais nos deux bras et déversait sur nous une pluie d’alcool. Ce désir liquide auquel on devenait vite dépendant. Je soupirais d’aise. Le souffle court, j’esquivais son regard pour venir poser mon front contre le sien. Frémissant de plaisir, je buvais les quelques dernières gouttes qui quittèrent la bouteille. Nos visages si proches… Je sombrais. Beau parleur que j’étais, face à sa silhouette, face à son regard d’ange, face à ses lèvres, je m’effondrais. Si le désir devait porter un nom, il porterait sans nul doute le sien. Et quel était-il ? Je l’ignorais… Et peut-être était-ce mieux ainsi.

Au loin, un bruit résonna, venant perturber le doux silence de nos souffles. Relevant doucement le visage, je reprenais tranquillement ma respiration en guettant les alentours. Les gardiens de l’université faisaient donc bel et bien leur ronde une fois les cours terminés. Et une idée folle traversa mon esprit. Au point où nous en étions, soyons fous, amusons-nous. Un vague sourire en coin se profila sur mes lèvres que je ramenais docilement contre le cou de ma jeune connaissance. A bout de souffle, un furtif « shhht » m’échappa, lui imposant le silence. Mes mains posées contre ses cuisses, je reposais mon front contre le sien, nos bouches s’effleurant sans pour autant se toucher. Et dans la pénombre du soir, je soulevais sans la moindre difficulté son poids de plume pour coller son corps contre le mien. Quelques mètres plus loin, nous entrions dans la sale de classe. L’instant suivant, elle trônait assise sur le bureau, et debout face à elle, je la contemplais sans un mot. Les yeux brillants, dans le silence, nous partagions un jeu interdit. Et puis… Les secondes s’écoulèrent.

Mon regard percuta le sien. L’azur rencontra l’émeraude. Et ce contact eu l’effet d’une décharge électrique. Une boule se forma au creux de ma gorge. Aussi rapidement que je m’étais égaré, voilà que je reprenais conscience de mes actes. Merde… Qu’étions-nous entrain de faire ? J’avais dis être là pour elle, pas être là pour me servir d’elle. La tentation m’avait véritablement aveuglé… Mais si la peine qui se lisait dans ses prunelles n’était pas aussi forte, sans doute ne l’aurais-je jamais compris. Tendant l’oreille, aucun bruit ne semblait provenir du couloir. Sceptique, je laissais mon regard divaguer vers la porte. « C’est ce que tu attends de moi alors ? » Ma main venait cette fois-ci se poser contre sa joue. Reprenant lentement ma respiration, je glissais le bout de mes doigts sur lèvres. « Laisse-moi t’aider. Ce n’est pas de ça dont tu as besoin.. Tu n’es pas comme les autres. » Les mots avaient beau sortir de ma bouche, je n’en demeurais pas moins tortionnaire de mes propres paroles. Résister au désir lui-même n’est pas une chose que je faisais de coutume. Bien au contraire… Et pourquoi ce fichu organe battait-il si rapidement contre ma cage thoracique ? Une perle de sueur longea le long de ma tempe. Je refermais les yeux en glissant mon visage jusqu’à son épaule. Son odeur m’envenimait l’esprit, je n’arrivais plus à penser à rien. Contre toute attente, nos deux corps entrelacés, je me sentais enfin vivant. Quelques baisers déposés au creux de sa gorge. Du bout des lèvres je pouvais sentir son pouls. Et chaque fois que j’osais frôlait sa peau, c’est mon corps tout entier qui brûlait et en réclamait davantage. « Pourquoi a-t-il fallu que tu croises mon chemin ce soir… »



« Les femmes désirent ce qu'elles aiment, les hommes aiment ce qu'ils désirent. »

Revenir en haut Aller en bas
Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
disponibilité rp : open - alicia, nael (flashforward)
avatar : emilia clarke

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyMer 3 Aoû - 13:17


    HERE I AM, AND HERE I STAND, OUR WORLDS COLLIDE back when we were young, we ran into the sun. it's like we fell apart. yes, you stole my heart. i searched these wasted years, to wipe away the tears. as my heart began to crack, we can't go back. i can hardly speak, when you're in front of me. i can't breathe. two paths that would not cross, you left me feeling lost. but i love you just the same. let the magic rain, with a blanket made of stars to wrap the both of us, as we fell into the light. our worlds collide, yes that's the way that our worlds collide, here i am and here i stand, our worlds collide. and i would wait for you. and i'd wait forever too. you're in my heart → les pires douleurs sont celles que l'on s'inflige ;

    à la fin de la journée, quand la nuit tombe, tout ce que l'on veut, c'est être aux côtés de quelqu'un ; grey's anatomy

    « Laisse-moi t’aider. Ce n’est pas de ça dont tu as besoin.. Tu n’es pas comme les autres. » Mon souffle se coupa soudain. Non, je ne suis pas comme les autres. Cela se voyait-il autant ? Il est évident que mon visage fatigué ne m'aidait guère à camoufler cette différence qui me séparait de la banalité des autres filles de mon âge. Peut-être était-ce parce que je n'avais pas grandi au même rythme que mes camarades de classes. Je suis toujours à ce foutu stade que certain appelle l'adolescence ; cette période de doute, de recherche de soi. Cette période où l'on cherche sa voie, sans savoir où aller. Ces instants où l'on hésite entre, la responsabilité de l'adulte que l'on est censée devenir, et l'innocence de l'enfant, que je n'ai jamais eu la chance d'être. J'aurais aimé grandir comme tout les autres ; aller à l'école, dans le seul besoin de voir les sourires de mes amis, pour ne pas affronter seule, ce monde sinistre. Une partie de moi a peur, et refuse de voir la réalité des choses. L'autre partie ne désire que de retourner en enfance, et vivre, plutôt que de pleurer sur son triste sort. Quand quelque chose bouscule toute votre vie entière, on prends très vite conscience que rien d'autre n'a d'importance. Être belle, jeune et riche, qu'est-ce que cela pouvait-il faire ? Ce n'était que secondaire. Je voulais juste être aimée, seulement guérir et savoir ce qu'est l'amour. Je suis triste, née avec ce coeur déformé. Certainement. Je n'arrive plus à trouver l'espoir qu'un jour, tout ira mieux, que j'irais mieux. Je n'y arrive plus « Pourquoi a-t-il fallu que tu croises mon chemin ce soir… » Ses quelques paroles me tiraient de mes pensées. Ses baisers contre ma chair, sa peau recouvrant la mienne, me rappelait ce que j'étais ; chaque soir, j'offrais mon corps à un inconnu. Triste rituel, répugnant. Sacrifier mon être, mes membres et ma chair ; mon souffle, et mon coeur. Effacer les larmes, abandonner la souffrance, le temps d'une nuit. Pour se réveiller le matin, et se sentir encore plus perdue que la veille. Triste rituel.. « Tu n'as aucune idée de ce dont j'ai besoin, et de ce dont j'ai envie .. Suis-moi, j'ai envie de m'amuser un peu ! » Ma main entraina la sienne en dehors de la salle de classe.

    Ce fut une course folle. Dans les couloirs de l'Université, nos deux mains ne se lâchèrent plus. Nous étions deux, bravant tous les interdits. Nos pas rapides résonnant sur le chemin que nous empruntions. Dans nos instants de folies, je me sentais enfin libre, tel une enfant commettant d'irrévocables bêtises. C'était si bon de sentir mon coeur battre contre ma poitrine. Si paisible, de ne plus subir ce poids douloureux. Nous avons continuer à courir, jusqu'à la porte de sortie. Aussitôt, la pluie, plus froide, plus dense, s'écrasait brutalement contre nos peaux, tandis qu'au loin, les éclairs formaient d'innombrables feu de lumières jaunes et blancs. Autour de nous, l'orage s'agitait. Les bretelles de mon soutien gorge descendaient légèrement le long de mes épaules, lorsque je daignais lâcher sa main, et m'envoler dans la nuit, quelque part, sur le terrain réservé aux jeunes footballeurs de l'Université. Les bras tendus vers l'avant, j'étais dans un sentiment de bonheur, mélangé à un grain de folie, surement provoqué par la présence de l'alcool dans ma circulation sanguine. Je tournoyais sur moi-même, ignorant tout ce qui se trouvait autour de moi. Je ne sentais plus la fraicheur des gouttes d'eau, broyant ma peau. Je ne voyais plus la musique de l'air, le bruit de la pluie contre le sol. Je ne voyais plus le regret amer de ce que j'étais devenue. Je m'évadais dans le peu de gaité qui se propageait dans mon esprit. Je m'émerveillais devant ces perles humides, qui tombaient miettes par miettes du bout de ce ciel, si noir, si loin. Pour la première fois, depuis des années, je me sentais vivre. J'avais obtenu l'espace de quelques instants, la sérénité et l'apaisement que je désirais tant. J'aurais voulu rester à jamais, dans ce monde de tranquillité. Pour toujours, coupée du reste de la Terre. Mon ombre s'amusait, tournant, toujours et encore. Puis tout s'arrêta. Et j'ai entrevu son visage. A quelques pas seulement, je cru voir un sourire s'inscrire sur ses lèvres. Je lui tendis l'une de mes mains, et m'exclamai : « Restes pas là à te foutre de moi.. Hum, c'est quoi ton prénom déjà ? .. C'est fou, j'étais presque sur de m'en souvenir. Bon, j'vais t'appeler, Pilou, comme le nounours que j'mordais quand j'étais petite.. Et on se moque pas hein, Pilou, il l'était mignon. Mais ça veut pas dire que toi, tu l'es ! » Je ne sus pourquoi mon regard se plongea dans le sien à ce moment-là. Ni pourquoi j'avais des frissons qui parcourraient l'ensemble de mon corps. C'était comme un éclair tombé du ciel, qui visait mon crâne, parcourait mon système nerveux, atteignant le milieu de mon coeur. C'était un simple regard. Du moins, je le croyais. « Quoi que.. les cheveux mouillés, ça te donne un côté sexy. Mais gardes le pour toi tu veux, sinon Pilou sera jaloux ! » Je lui pris les mains, l'obligeant à danser avec moi. La Lune suffisait à éclairé nos pas. Cette enveloppe noire, remplie d'éclairs, nous encerclait. C'est ainsi, dans cette soirée où le tonnerre avait décidé de nous rendre visite, que nos deux corps valsaient ensembles. Mes éclats de rires rythmant notre danse. Les minutes passèrent. Ma main tenait la sienne une nouvelle fois. La guidant vers un endroit interdit.

    La porte des vestiaires se referma derrière nous. Après avoir repris mon souffle, je l'attira contre moi. Son corps humide, collé au mien. Je l'ai serré un instant, une main caressant ses cheveux. Un instant de répit, avant la suite de la tempête. J'ai plongé mon regard dans le sien : j'ai vu dans ses yeux verts, le reflet de ses émotions. J'ai senti son âme souffrante, appelant à l'aide. Nos deux êtres se touchèrent, se comprirent. A ce moment précis, nous étions parfaitement unis. Les secondes ont défilés, puis, j'ai détourné le regard. Je n'étais pas dans ses bras pour chercher quelconque compassion. J'avais un but précis, définie à l'avance. Il ne devais pas se souvenir pas de moi. Et, je ne me souviendrais pas de lui non plus. Si je le sais, c'est parce que ça se voyait, ça se lisait sur mon visage ; la mort qui rode autour de moi, qui cherche à s'emparer entièrement de mon corps. C'est elle qui me bouscule chaque soirs, faisant fuir ainsi ma vitalité à la vitesse du soleil couchant. Non, il ne se souviendra pas de moi. Il ne cherchera jamais à savoir ce qu'est ma vie, ni quel désastre elle représente. Il ne saura pas non plus, quel prénom je porte. Ni, qui est cette pauvre fille, qui le prénomme comme la peluche qu'elle a égaré quelques jours à peine après l'avoir eu. C'était ça, le contrat.

    Alors, c'est la boule au ventre, les paupières lourdes de fatigues, et le coeur lassé, que mes lèvres s'emparèrent des siennes. Il n'y avait plus aucune trace d'espérance en moi. Juste du dégoût. J'aurais voulu tomber à genoux. Ou avoir assez de force en moi, pour briser cette étreinte, et m'enfuir. Fuir, fuir, fuir, encore et encore. Oui, j'aurais tellement voulu pouvoir le faire. Mais, je n'avais pas le droit. Pas ce soir. Pas encore. Je devais juste subir. Souffrir. Jusqu'à la dernière ligne droite. Jusqu'à la dernière balle. Alors, j'ai dégrafé mes sous-vêtements. La tête baissée, le coeur meurtri, la voix nouée, j'ai murmuré : « Tu es un garçon comme tout les autres.. Tu leur ressemble tellement ; tu veux ma peau, tu veux mon corps... Dire que, l'espace d'un instant, j'ai cru que tu étais différent.. Finissons-en.. » A l'intérieur, mon coeur allait exploser, lorsque nous nous dirigions vers les douches. Je sentais, sous ma poitrine, ses battements qui s'agitaient, par peur , par honte. Ses palpitations qui se faisant plus denses, plus rapides, à m'en couper le souffle. Nos lèvres ne se séparaient plus, à présent. J'avais fermé les yeux, pour empêcher de futiles larmes d'humiliation, envahirent mon visage, et trahir ma conscience. Et, surtout, pour ne pas m'infliger cet horrible spectacle. Ses mains autour de mes hanches, mes bras autour de son cou. Mélange nos souffles haletants. J'étais devenue une autre. C'était comme être un oiseau qui fonce tout droit dans une fenêtre : il sait pertinent qu'il va souffrir, mais le fait quand même. Voilà quelques mois désormais, que j'avais mes propres règles. Ils pouvaient me salir, souillé ma chair. Et, je pouvais souffrir, sans prononcer le moindre mot. C'était la seule solution que j'avais trouvé : ne jamais trop désespérer quand plus rien ne va, chercher ailleurs l'affection que je n'ai jamais eu. Que je n'aurais jamais. Certains disent que ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. Citation à la con. Intérieurement, des cris de douleurs envahissaient mes pensées. Que cela cesse.. une bonne fois pour toute. Pourtant, je subissais, infligeant un nouvel affront à mon corps. Mon dos venait tout juste de percuter l'un de robinets, versant ainsi, une eau fraiche sur nos peaux. Simple instant où le temps s'arrête, où la force me manque. Nos deux fronts se touchent, nos lèvres s'effleurent, presque. La gorge nouée, une larme glisse le long de mes joues, se confondant avec les gouttes d'eau qui traversent mon visage. Pourvu qu'il ne remarque rien. L'immense désert sur coeur, un doux brouillard sur les yeux. C'est en ouvrant les paupières que le courage revient. Yeux relevés vers les siens. Coup sur coup, plus rien ne m'atteint. Nos lèvres se rencontrent à nouveau, et une de mes mains glisse derrière sa nuque. Mon coeur s'affole. Alors que certains prônent fièrement leur liberté, je ne rêvais que d'en finir. Planter une aiguille dans ma poitrine, à en provoquer mes pleurs, à en réveiller mes maux. Nouveau supplice. Idiote..
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyJeu 11 Aoû - 22:05

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Lossl-1f86155 When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back 2w7haiq
where'd you go, i miss you so
I swear that I can go on forever again. Please let me know that my one bad day will end. I will go down as your lover, your friend. Give me your lips and with one kiss we begin.
blink 182 ; i'm lost without you

Where'd You Go (feat. Holly Brook and Jonah Matranga) by Fort Minor

Les portes des vestiaires claquaient derrière notre passage. Nous n’étions que deux enfants innocents, deux âmes blessées. Pouvoir sourire, pouvoir danser, pouvoir rire à gorge déployée, sous la pluie qui s’abattait sur nos peaux. Se foutre du reste, et ne profiter que de l’instant présent, comme si c’était le dernier. Aimer chaque seconde, comme si c’était la dernière. J’emmerde le reste du monde. Là, tout d’suite, je n’avais d’yeux que pour elle, et pour son sourire. Son si parfait rire que je venais de découvrir. Une mélodie qui me resterait en tête à jamais, tant elle m’était agréable. Et puis, au beau milieu des placards et casiers, nous savourions un nouvel instant de répit. Nos deux corps humides, collés l’un contre l’autre. Une étreinte qu’aucun mot, aucun souffle, aucun bruit n’osait venir perturber. Les yeux clos, je me laissais emporter dans ses bras, et sous ses caresses. Elle venait de passé une main sur ma nuque, je déposais la mienne sur sa joue. Et nos regards se heurtèrent une nouvelle fois, pour un nouvel échange. Nous entamions un dialogue sans pour autant que les mots soient nécessaire. Ses yeux, un océan de sentiments, parlaient d’eux-mêmes. La fatigue, la lassitude… Une envie cuisante de se détruire pour mieux vivre.. Ou tout du moins, faire comme tel. J’avais cette certitude qui me murmurait que nous étions rongés par un mal semblable. Ses aveux de tout à l’heure me le prouvaient. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de croire qu’il y avait autre chose. Un secret, une peine non avouée, qu’elle gardait pour elle. Dans les abysses de ses yeux, j’aurai beau chercher, je n’y trouverai rien sauf de la souffrance, et un espoir dissimulé. Elle détourna les yeux, me sortant de mes songes. Sceptique, j’entrouvrais la bouche. Mais aucun mot n’en sorti. Sans une seule parole, elle retirait le reste de son haut en se dévoilant face à moi. Une boule se forma au creux de ma gorge alors que je tentais en vain d’agripper son regard. Et puis, sa voix brisa le silence. « Tu es un garçon comme tout les autres.. Tu leur ressemble tellement ; tu veux ma peau, tu veux mon corps... Dire que, l'espace d'un instant, j'ai cru que tu étais différent.. Finissons-en.. » Mon souffle se coupa sitôt qu’elle eu terminé sa phrase. Si l’instant d’avant nous étions en parfaite harmonie, en cette seconde précise nous étions deux banals étrangers. Je reculais d’un pas, un malaise au ventre, et je détournais mon regard. Yeux rivés vers le sol, l’incertitude me gagnant peu à peu. Et puis, sans que je puisse réagir, elle entraînait nos deux corps vers les douches. Quelques paroles avaient suffit à m’égarer. Je subissais, honteux, sans pour autant parvenir à m’échapper. Pourquoi ne fuyais-je pas ? Pourquoi ne l’abandonnais-je pas, ici, tout de suite ? Mes jambes ne semblaient plus vouloir répondre à mes appels de détresse. C’est donc dans la honte et le déshonneur que je la laissais poser ses lèvres contre les miennes. Un nouveau baiser, une nouvelle étreinte, un nouvel échange.

Nos souffles se mélangeaient, et mon cœur s’emballait peu à peu. Soumis à un désir que je ne parvenais désormais plus à contenir. Elle m’avait eu. Jusqu’au bout. Nous ne pouvions plus faire marche arrière. Ses mains enlaçant ma nuque, mes bras entourant ses hanches, nos bouches ne se séparaient plus. Je gémissais en silence, appréciant malgré tout ces quelques gestes d’affection que nous échangions. Plus de mots, juste nos soupires, nos caresses. Je glissais mes lèvres sur son cou, laissant échapper un vague hoquet de surprise lorsqu’une nouvelle pluie s’effondra sur nos deux silhouettes. Le temps n’avait plus d’emprise sur nous. Et j’avais beau vouloir le nier, je savourais malgré tout un moment qui m’était interdit. Elle n’était qu’une inconnue parmi tant d’autres. Une femme égarée, qui bois pour oublier, qui consume sa peine en fumant. Alors pourquoi m’appliquais-je à être si doux avec elle en cet instant ? Comme si j’éprouvais l’espoir que mes baisers, mes étreintes pouvaient étouffer sa douleur. Foutaise. Je n’étais qu’un garçon comme les autres, la vérité était là… Je fuyais son regard, j’embrassais son menton, son cou. Traçant une ligne de baisers le long de sa gorge, sa poitrine, son ventre. Qu’importe le reste. Je frissonnais de plaisir. Le reste de nos vêtements ne tardait pas à rejoindre le sol. Je croisais une ultime fois son regard, une main caressant ses cheveux humides. J’aurais voulu tout lui dire. J’aurais voulu qu’on se sert fort et simplement, là et ici, en murmurant des mots doux et réconfortant. Mais le pire nous attendait, et je souriais tristement face à cette apocalypse qui nous consumait à petit feu. Mes lèvres posées sur les siennes, je la soulevais presque tendrement. Sous les larmes qui s’effondraient sur nos deux corps, je pouvais ressentir les tambourinements de son cœur contre sa poitrine. Une musique douce, qui rythma notre étreinte. Mon souffle s’égarait sur sa peau, et aussitôt une douce chaleur m’emporta. Quelques perles de sueur glissèrent le long de ma tempe, se mêlant à l’eau qui se déversait sur mon visage. Mes poumons s’emballaient, mon cœur chavirait. En j’ignorais pourquoi, en cet instant, j’avais l’étrange impression d’avoir comblé la douleur qui me poignardait l’âme. Le souffle court, je fixais son regard. M’égarant dans la couleur azure de ses yeux. Et sans que je puisse en expliquer la raison, je lui ai doucement souri. Tendrement, comme pour lui murmuré qu’elle n’était plus seule. Yeux clos, visage enfoui dans son cou, j’humais son parfum, je savourais sa compagnie. Et j’ai compris.

Les premiers rayons se lèvent et viennent caresser nos peaux enlacées. J’ouvre difficilement les yeux, m’accordant quelques secondes pour retrouver pleinement conscience de chacun de mes sens. Allongé sur un matelas dans un coin du gymnase intérieur, une épaisse serviette en guise de drap. Je la cherchais du regard, elle demeurait juste à mes côtés, le visage endormi, les yeux clos. L’air serein, on l’aurait sans doute confondu avec un ange. Quelques mèches s’étaient égarés sur son visage, je les replaçais paisiblement derrière son oreille, accordant à sa joue une brève caresse. Le tableau était d’une douceur rare, et s’il n’avait pas été aussi tard, sans doute m’y serais-je attardé. Mais bientôt les cours allaient débutés, et il valait mieux pour elle comme pour moi que les Iota ne déboulent pas en trombe dans le gymnase. Me relevant délicatement, je filais enfiler mes vêtements, un gilet par-dessus les épaules. Aux côtés de ma jeune inconnue, je l’habillais sans un mot de ma propre chemise avant de la prendre docilement dans mes bras. Toujours endormie. Un léger sourire relevait la commissure de mes lèvres. Voilà une toute autre image que j’avais d’elle. Bien différente de la veille. Et à pas feutrés, je quittais les lieux, m’enfonçant à l’extérieur. Quant à ma destination… J’ignorais jusqu’à son prénom, alors savoir dans quelle confrérie elle demeurait… La maison des Iota était la plus proche, autant la déposer dans la chambre de ma propre sœur. Pour une fois qu’elle me servait à quelque chose ; qui plus est, elle était parti rejoindre nos parents. Bon vent.

Tanière des rouges. Priant intérieurement pour ne pas croiser la Queen iota, reine des garces, je m’enfonçais dans les couloirs. J’imaginais bien notre bonne La Tour Dubois venir m’hurler dessus en m’obligeant à sortir d’ici sous une pluie d’insultes. Enfin, me voici arrivé devant la chambre de ma jumelle, et sans une égratignure. Porte ouverte, j’entrais sans un bruit. Ma belle au bois dormant toujours dans mes bras, je la déposais sur le lit. Je laissais mon regard vagabonder dans la chambre, entrouvrant d’un pied l’armoire. Bah, au moins elle pourrait se servir niveau vêtements, ce n’était pas ce qu’il manquait ici. Soupirant, je m’emparais d’un morceau de feuille, d’un crayon, et rédigeais négligemment quelques mots. S’éveiller dans une chambre inconnue, l’esprit embrumé, sans souvenir de la veille.. Ce n’était pas toujours agréable. Entre deux mots, un coup d’œil vers elle. Qu’elle ne se réveille qu’une fois que je me serai éclipsé. Ce serait une bonne chose. La note terminée, je la déposais au creux de sa main, m’installant près d’elle.

Il était étrange de constater à quel point une simple rencontre peut bouleverser les choses. En une unique soirée, j’ai appris à savoir apprécier une compagnie, à écouter, et à aimer un instant de répit. Mais les mots prononcés me revenaient à l’esprit, et mon sourire s’effaça. La culpabilité reprenait le dessus sans que je ne puisse rien y faire. A quoi bon lutter, je n’étais qu’un garçon comme un autre à ses yeux. Peut-être même ne se souviendra-t-elle-même pas de moi. Qui sait. Au fond, je l’espérais secrètement. J’avais promis de l’aider, j’étais venu vers elle, dans ce couloir, avec l’espoir de l’aider à s’en sortir, à sourire. A la place de quoi… J’aurais tout simplement fait ce que n’importe quel homme malsain aurait fait. Profité d’une faiblesse pour apaiser la solitude dont je souffrais. Je me dégoutais moi-même. Mon cœur pleurait en silence, j’avais envie de m’enfuir. De me cacher, n’importe où, mais loin d’elle. Je jouais avec quelques mèches ses cheveux ; penché vers elle, j’écoutais sa respiration, les murmures inaudibles de son cœur. Seul petit instant où le rêve pouvait apaiser ses mille souffrances. Et j’osais croire que ledit rêve était merveilleux en cet instant, qu’au moins elle parvienne à fuir la réalité et à fonder son espoir sur ces fantaisies imaginaires. Délires de notre subconscient. Serrant doucement sa main, je me basculais vers elle pour embrasser sa joue. Mes lèvres effleurèrent son oreille, quelques mots m’échappèrent : « Dors bien.. Mon ange. » La seconde suivante, je m’enfonçais dans le couloir en refermant la porte derrière moi.


J’ignore si tu te souviendras de moi à ton réveil, mais dans le doute, j’ai préféré te laisser un bref mot. Si tu ne sais plus qui je suis, sache que j’ai simplement été un homme parmi tant d’autres. Hier soir, un homme auquel tu t’es confiée, et qui dans un élan de folie a profité de ta faiblesse. Je sais que de simples mots sur un papier ne sont pas grand-chose, mais je tenais à m’excuser. Je t’ai fais une promesse, celle de t’aider, que je n’ai malheureusement pas réussi à tenir. Mais j’ai appris une chose hier soir également : c’est qu’il y a de l’espoir. Il y a beaucoup d’espoir en toi, et tu mérites tellement mieux. Ne gâche pas ta vie, relève-toi et continue de marcher. Peu importe le nombre de chutes que tu feras, je sais que tu continueras et tu finiras par ne plus tomber.

J’espère un jour pouvoir recroiser ta route, mais en attendant, je te souhaite de retrouver la joie de vivre. Tu as un rire magnifique, tâche de le faire entendre au monde entier, il sera charmé.

Ton ‘’Pilou’’



Revenir en haut Aller en bas
Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
disponibilité rp : open - alicia, nael (flashforward)
avatar : emilia clarke

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back EmptyVen 19 Aoû - 14:36


    MY HEART IS SCARED, MY HEART IS GONE fall, fall out of trees into the street, all on my own. i finally found out how long i can hang on. i've got this all wrong. my heart is scared, my heart is gone. now, looking around, there's no one here to hear my fall. white as a sheet, i saw a ghost, i think it was me. i've got to get out of this town. it's scary, sometimes when i sleep. i miss my home, i miss my tree and now it's up to them to carry me back up to the top. i've got this now, my legs are steady now. the angels warned me never to fall down → on devrait toujours se voir comme des gens qui vont mourir le lendemain ;

    maybe none of us really understand what we've lived through, or feel we've had enough time. ; never let me go

    L'être humain a été conçu pour accomplir de multiples tâches. Il lui arrive parfois, de laisser guider son esprit vers des illusions éphémères. Il construit un monde utopique, une vie qu'il imagine, parfois meilleure, parfois plus sombre. Nous laissons notre subconscient nous évader dans un univers différent, le temps de quelques heures de sommeil. Un instant de bonheur pour certains, une véritable épreuve pour d'autres. Nous sommes faits ainsi. Pour vivre, penser et rêver. Certaines nuits, nous voyons l'avenir. Nous rêvons de cet enfant qui nous ressemble, de cette maison que nous avons toujours rêvé obtenir. La vie nous semble plus belle, plus accessible. Nous goûtons chaque instants de ce destin, priant soi-même pour qu'un jour, il se réalise. A travers ces nuits de sommeil, nous retrouvons parfois le visage d'un être cher, sa voix, et ses gestes. Nous sentons à nouveau, ses bras autour de nos épaules, et son souffle contre notre peau. Les instants passés à ses côtés reviennent à la surface. Nous nous souvenons de cette personne qu'on a tant aimé, et qu'on aurait voulu garder près de soi pour l'éternité. Il nous arrive d'y croire l'espace d'un instant ; que le temps n'existe plus, et que la vie règne toujours en lui. Et puis, un beau matin, on se réveille, le coeur brisé, découvrant d'un goût amer, que ce n'était qu'un rêve. Il ne nous reste plus que notre oreiller, sur lequel délivrer nos larmes.. Peut-être bien que nos rêves s'exauceront, un jour ou l'autre. Que cet enfant sautera dans vos bras, occupant toute votre attention. Que cet âme perdue reviendra vous murmurer une dernière fois à l'oreille, qu'il vous aime, et que là-haut, la vie est merveilleuse. Nos souhaits sont fondés sur nos espoirs, sur nos désirs, parfois enfouis loin dans le passé. Nous rêvons, pour espérer. Et d'autres fois, nous rêvons pour souffrir.

    Le ciel était d'un bleu limpide, presque parfait. De fins nuages blancs venaient combler cet océan. Le soleil brillait tel un globe de feu, faisant scintillé par la même occasion la surface de l'eau. C'était un jour sans imperfection, où les vagues et le vent étaient en parfaite harmonie. Savourant le contact de cette soudaine chaleur contre ma chair, je me souvenais de cette plage, que mes parents aimaient tant. Ils y passaient la plupart de leurs temps-libres, à lire les derniers best-seller, à me raconter leur première rencontre tel un conte de fée, à prendre une centaine de photographies immortalisant mon visage angélique. J'étais encore heureuse à cette époque, ignorant tout d'un monde cruel que l'on idéalise en étant enfant. Je rêvais de devenir une petite princesse, comme toutes les jeunes filles, comblée par ses jouets et ses poupées. Je n'entendais pas les sanglots de ma mère, après une énième dispute conjugale. Je ne voyais pas non plus, la petite fissure grandissante qui séparait jour après jour, un peu plus mes parents de leur amour commun. Non, j'étais juste une enfant, heureuse de vivre, et fière d'être aimée. Je n'en demandais pas plus. Ce que j'avais me suffisait. Malheureusement, ça n'a pas duré bien longtemps. J'ai vite fini par comprendre que nos escapades tous les week-ends sur cette plage allaient peu à peu s'estompé, quand maman avait beaucoup trop de travail à son atelier pour me consacrer le peu de temps qu'elle possédait, et quand papa partait à l'autre bout du pays, pour ne revenir que dans un mois ou deux. Je pense que c'est à moment-là, précisément, que tout a changé. Que notre famille unie s'est éteinte. Que nos chemins, autrefois si proches et solides, ont finis par se séparer à jamais. Des larmes glacées coulaient le long de mes joues, pour s'écraser sur mes genoux repliés. Un pincement au coeur. Douloureux souvenir. Et puis, sans que je ne sache vraiment la raison, j'ai aperçu au loin une fine silhouette. Elle est apparu sur cette plage, observant l'horizon, comme si elle ne l'avait jamais quitté. Comme si le temps n'était jamais passé. Elle s'est approché de moi, un léger sourire dessiné sur son visage. C'est à ce moment-là, lorsqu'elle se trouvait juste en face de moi, que j'ai compris. Nous avions les mêmes traits, la même apparence. Le même teint blafard, une bouche pâle semblable, la même couleur dorée de nos cheveux. Nous avions ce même rictus sur les lèvres, le même sourire. C'était à la fois, flagrant et étrangement impressionnant : « Maman.. » Elle n'avait guère changé, et son visage était tel que j'en avais gardé le souvenir, à l'exception de quelques fines rides, présentes désormais sur son front. Nos lèvres s'étirent dans un même sourire, creusant de légères fossettes sur nos joues. Elle m'attira dans ses bras, presque surprise de me revoir ainsi. Voilà des années que je n'avais pas eu la chance de la retrouver, que je n'avais pas entendue sa voix, ni vu son visage. Bordel que ça faisait du bien.. J'avais tellement de chose à lui dire : je rêvais de lui raconter ma vie, ce que je faisais désormais, et quelle genre de femme j'étais devenue. J'espérais secrètement depuis toujours qu'elle soit fière de moi. J'aurais voulu la garde dans mes bras bien plus longtemps, pour profité une seconde de plus de sa présente, et de l'odeur de sa peau. Elle s'est reculé légèrement, rapprochant son appareil photo jusqu'au coin de son oeil. Sa voix brisa le silence, à travers le bruit des vagues, et le souffle du vent. Elle prononça ses quelques mots, que je connaissais par coeur : « Souris ma petite princesse » Mon visage s'illumina un instant, lui offrant le plus beau des sourires. Le flash de l'appareil m'aveugla quelques secondes seulement. Et puis, tout s'est arrêté.

    Un mal de tête atroce et incessant. Un goût amer dans la bouche. Mes paupières s'ouvrirent, prenant conscience à cet instant que ce n'était qu'un rêve. Maudit rêve. Toujours le même, toujours la même fin, toujours la même souffrance. Je respirais l'air lourd autour de moi, réalisant bien vite que ses murs m'étaient inconnu. J'essayais de me redresser. Mes membres répondaient difficilement à mes demandes, et je puisais dans mes dernières forces pour y arriver. Mon coeur s'arrêta de battre, ou du moins, il battait tellement vite que je ne le ressentais plus. Au creux de ma main, une lettre. Je la lu une première fois, puis une seconde fois, pour être certaine de bien comprendre chacun des mots inscrits sur ce bout de papier, malgré mon piteux état : « Il y a beaucoup d’espoir en toi, et tu mérites tellement mieux. Ne gâche pas ta vie, relève-toi et continue de marcher. Peu importe le nombre de chutes que tu feras, je sais que tu continueras et tu finiras par ne plus tomber » Ses trois petites phrases me troublaient. Avais-je vraiment dévoiler tout ce dont je m'interdisais de montrer aux yeux de tous, à un inconnu ? Sinon, comment pouvait-il autant comprendre ce que je ressentais.. Malgré mes efforts, je ne me souvenais pas de grand chose, ni de son visage, ni de sa voix, ni même ce que j'avais bien pu faire la nuit dernière. Même si, je m'en doutais fortement. Un soupire s'échappa de mes lèvres. Je vivais à travers ces larmes qui ne coulaient plus, et ma douleur physique. Nouvelle habitude, d'un quotidien déjà bien monotone. J'étais enfermé dans cette chambre, inconnue, tremblante, et définitivement perdue. Une nuit de plus à n'être rien. De l'espoir ? En ais-je vraiment eu une fois dans ma vie ? Je ne m'en sortirais pas, quoi qu'on puisse bien me dire. Je n'y croyais plus depuis bien longtemps. Je supportais ce lourd poids. D'être abandonnée par ses propres parents, par ses propres désirs. Je suffoquais. Le poids de mes tristes années d'existences, de mes souffrances, et de mes peines. Je m'enfonçais un peu plus chaque jour sous terre, creusant encore et toujours, pour ne plus pouvoir remonter. J'y resterais à jamais, dans un cercueil, où personne ne prendra la peine de venir pleurer sur ma tombe. Vivre est un cauchemar. Le souvenir d'un passé heureux me hante, et je n'arrive guère à me projeter dans l'avenir. Je ne vois qu'un vide, un immense vide noir. Les ténèbres, ou bien un paradis aussi triste que ma vie. Je ne cherche pas trop à comprendre. Alors, je me suis levé, enfilant quelques vêtements présents dans l'armoire, en vitesse. Un pas devant l'autre, le corps encore engourdi, et ce maux de tête toujours présent. Je ferma la porte de la chambre derrière moi, glissant la lettre dans la poche de mon jean.

    Une vague de paroles fusèrent, le chaos d'une foule d'étudiants. J'errais esseulée, toujours un peu perdue et désorientée, dans les couloirs de l'Université. J'avais sans doute raté une bonne partie des cours de la journée, mais mes études étaient bien le dernier de mes soucis. J'avais assez de faculté intellectuels pour me passer de quelques cours inintéressants. Je marchas en solitaire, seule dans mes pensées, enviant les quelques couples qui se tenaient par la main, le groupe d'amis qui débattait sur leurs derniers travaux dirigés, ou ses deux pestes qui lisaient attentivement les dernières nouvelles de Watch Out sur leurs téléphones portables. Je n'avais pas grande difficulté à me fondre dans la masse humaine. La tête baisée, je me dirigea jusqu'à mon casier, prenant les affaires dont j'avais besoin pour mon premier, et sans doute dernier, cours de la journée. J'attrapa mon ipod dans le fond de mon sac. Musique aléatoire. Une douce mélodie dans les oreilles, j'écoutais une énième fois cette chanson, continuant mon chemin, autour de ses gens si différents de moi, si inconscients du malheur des autres. En réalité, le mot souffrance n'était qu'un euphémisme, pour atténuer l'ampleur des tristes événements de ma vie. A l'intérieur, je continuais sans but, à suivre mes propres pas, pour aller nul part, dans ce monde que je n'ai jamais vraiment compris. Je m'isolais de cet univers, dans lequel je ne me voyais plus exister. Ma vie n'avait plus raison d'être. Personne ne m'aimait, ni daignait se préoccuper de moi. Je marchais toujours, les jambes fatiguées, le corps usé. La tête qui tourne, l'estomac qui hurle de douleur. Et les palpitations de ce pauvre coeur qui m'arrache la poitrine. Assez.. Ça fait mal. Mal d'entendre qu'un beau jour, je serais heureuse, avec un homme qui m'aimera vraiment, alors que je sais irrévocablement que ça ne se produira jamais. Mal de subir et de m'infliger les mêmes souffrances au quotidien. Anéantissement de soi-même. Certains appelleront ça de l'auto-destruction. Je ne suis pas dans un mauvais rêve. Je souffrance, je sombre. Voilà tout. Mon corps ne supporte plus mon poids. Mes membres lâchent prises. Tout m'abandonne. Je m'agrippe aux quelques casiers à mes côtés, pour ne pas m'évanouir. Mais, c'est déjà trop tard. Des regards s'attardent quelques secondes sur moi. Mon corps, lui, ne répond déjà plus. Je tombe « When you try your best, but you don't succeed. When you get what you want, but not what you need. When you feel so tired, but you can't sleep, stuck in reverse. And the tears come streaming down your face »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty
MessageSujet: Re: When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back When you will take my hand, I will understand •  E&B - flash back Empty

Revenir en haut Aller en bas

When you will take my hand, I will understand • E&B - flash back

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Flash back [Lullaby]
» [FLASH BACK] •• Our sweet seventeen
» Just give me your hand so I can pull you back over. ; Léo&Matthias
» just a little flash-back, help me ? ✖ summer and francesca
» i'm glad you're back, back in black ~ dmitri

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-