the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptyLun 23 Mai - 0:04


Stupidement, Camille crut que ses quelques belles paroles suffiraient à convaincre Nina de rester. Mais il fut bien vite détrompé, et au fond, il n’aurait pas dû en être surpris – d’ailleurs, il ne l’était pas plus que ça. Camille réalisait un peu plus à chaque seconde quelle était la taille du fossé qui séparait leur relation actuelle, bancale et quasi inexistante, de celle, intime et intense, qu’ils avaient si longtemps partagée. Il réalisait aussi que par conséquent, tout ce qu’il disait prenait un tout autre sens pour Nina, ou plutôt, perdait tout le sens que Camille voulait donner à ses paroles. Lui dire qu’il ne la laisserait pas se mettre en danger parce qu’il craignait de la perdre, c’était bien beau, compte tenu qu’il l’avait déjà perdue une fois par sa propre faute et qu’il ne supporterait pas de voir cette douloureuse expérience se renouveler. Mais ces mots devaient être infiniment creux pour Nina, qui ne savait rien. Elle ne savait rien de ce qu’elle représentait pour Camille, et celui-ci, bien qu’effaré de le constater sans arrêt un peu plus, n’arrivait pas à agir en conséquence. Il continuait à lui parler comme si elle se souvenait de tout… de tout, à part l’épisode où il l’avait brutalement laissée tomber. Il agissait comme si la réalité s’était adaptée à ses rêves et aux illusions qui le berçaient parce qu’il ne parvenait pas à gérer la douleur de la retrouver après l’avoir perdue si bêtement. Car Camille ne pouvait le nier, voir Nina évoluer avec une indifférence, ou du moins une absence de sentiments si grande à son égard, était douloureux. Il ne l’aimait plus comme avant, certes. Le temps avait fait disparaître ses sentiments autrefois si forts à l’égard de la demoiselle. Mais de là à dire qu’il s’en était complètement remis… Camille avait été persuadé que c’était le cas, et ce, jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était uniquement parce qu’il ne l’avait pas vue pendant tout ce temps. Maintenant qu’il la voyait à nouveau… un faible écho de ses anciens sentiments revenait à la surface, impitoyable et imprévisible. Égoïstement, Camille était déçu de voir que rien n’avait persisté de l’amour que Nina lui avait autrefois porté. La logique lui indiquait pourtant que c’était normal… mais il ne parvenait pas à s’y résoudre. Déjà, le sentiment de la perdre une nouvelle fois s’immisçait en lui.

Et cette perte semblait se multiplier au fur et à mesure que les minutes avançaient. Où était passée leur entente à toute épreuve, cette entente qui avait fini par se solder en une relation amoureuse de plusieurs mois ? À présent, Nina semblait excédée par celui qui n’était plus qu’un parfait inconnu pour elle. Elle lui lança, à bout de patience, pour seule réponse à sa tirade : « Mais qui êtes-vous ?... » Camille n’eut pas le temps de répondre qu’elle s’était dégagée de son étreinte et était sortie de la chambre. Une nouvelle fois, Camille mit un certain temps à réagir, et ce ne fut que lorsqu’il était sûr qu’elle ne l’entendrait plus qu’il murmura, plus pour lui-même que pour elle : « Je t’aimais… » Et toi aussi, tu m’aimais, pensa-t-il. Il se pencha ensuite pour regarder le rez-de-chaussée, juste sous la fenêtre. Il aperçut Nina, à peine plus bas que lui, se redresser avant de s’en aller d’un pas affairé mais bancal. S’emparant de sa veste qu’il enfila rapidement, Camille jeta un coup d’œil autour de lui et aperçut les effets personnels de Nina, qu’elle portait sur elle lors de l’accident, et qu’elle avait visiblement oubliés. Il s’en empara, les fourra dans sa poche, puis, à son tour, sauta par la fenêtre, atterrissant moins d’une seconde plus tard là où Nina s’était posée un peu plus tôt. Nina était déjà plus d’une quinzaine de mètres plus loin, et il se hâta de la rattraper. Il la héla et fut soulagé de la voir ralentir, bien que son rythme de marche fût déjà très lent en raison de ses blessures. Lorsqu’il arriva à son niveau, il fut décidé à ne pas la laisser filer une fois supplémentaire. « Tu veux faire une connerie, très bien. Mais au moins, fais ça bien. » L’ombre d’un sourire se dessina sur le visage fatigué de Camille, car il se dit que cet entêtement était un vestige de la Nina qu’il avait si bien connue. Il enleva sa veste de cuir et la posa sur les épaules de Nina. « Mets ça, tu survivras peut-être plus d’une heure, comme ça. Et maintenant suis-moi, je refuse de te laisser te promener seule, surtout dans cet état. » Camille s’exprimait avec fermeté mais une douceur indéniable teintait également sa voix, et d’un signe de tête, il montra le parking qui se dressait à une centaine de mètres, lui faisant comprendre qu’il la conduirait en voiture.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptyLun 23 Mai - 19:15



REMEMBER THE PAST, OR SUFFERS
“ When the pain govern his actions ; when the death strikes your door ; and the hope vanishes in the air ; Who will survive ?”CAMILLE&NINA




Nouvelle douleur. Elle sentait ses muscles se contracter à chaque pas qu’elle faisait un peu plus vers la liberté. Elle ne tiendrait pas.. Mais se l’avouer ? Jamais. C’était déjà un miracle que les points de suture n’aient pas sautés lorsqu’elle avait sauté de la fenêtre. Fallait dire qu’en ce moment, elle était une petite chanceuse. L’ironie de la situation lui prouvait au moins qu’elle avait encore toute sa tête. Ou presque. Elle frottait inlassablement le dos de sa main, où auparavant y était situé une perfusion. Elle l’avait arrachée tellement vite et mal qu’à présent ça saignait. Un peu trop même. Mais bon, ce n’était pas ça le plus grave de toute manière. Il suffisait qu’elle compresse un peu la blessure et ce serait vite guéri. Ce qu’on pouvait être naïf quand on était un patient... En regardant les séries télévisées, on voyait tout si simplement que lorsque cela nous arrivait on retenait les pratiques vues dans Grey’s Anatomy. Même Nina s’y perdait, alors que son esprit limpide l’avait toujours prévenue. Mais elle avait vraiment d’autres chats à fouetter. Il fallait qu’elle trouve un taxi. Le risque était qu’en la voyant, on la ramène directement à l’hôpital. Elle faisait peur à voir, même si on ne voyait aucune blessure à part la cicatrice qu’elle avait au front. Un miracle, encore. Elle en avait marre de cette journée. Elle voulait se réveiller. Être dans sa chambre, assise dans son lit, et rire. Rire de ce rêve si stupide et irréaliste. Elle n’avait pas su répondre à la plus simple des questions... Elle n’avait pas su donner son nom. Son propre nom. Elle était en colère, mais seulement contre elle même. Ce n’était pas la faute du grand dadet derrière elle si il se prenait tout en pleine figure. Lui, par contre, n’avait simplement pas de chance. « Tu veux faire une connerie, très bien. Mais au moins, fais ça bien. » Il était revenu à sa hauteur, sans grand mal il fallait bien se l’avouer. Elle fut presque choquée par ses propos. Mais le temps qu’elle réagisse, elle aurait eu l’air d’une parfaite imbécile. Tiens tiens, le grand protecteur savait se montrer entrainant. Elle souriait intérieurement. Et encore ce misérable flash flou. Cette fois, l’atmosphère était bleuâtre, sombre. Elle voyait deux silhouettes, qui semblaient rires aux éclats. Et puis c’était fini. C’en était assez pour la replonger dans sa mauvaise humeur. Et quand l’inconnu lui posa son blouson sur ses épaules, elle réagit comme une petite banlieusarde rebelle et surtout : insupportable. Au lieu de se laisser faire, elle enfila le blouson trop grand pour elle, s’écartant un peu. Elle avait l’air bien avec sa veste trop grande... C’en devenait comique. « Mets ça, tu survivras peut-être plus d’une heure, comme ça. Et maintenant suis-moi, je refuse de te laisser te promener seule, surtout dans cet état. » En temps normal, elle aurait fait une remarque sur le ton avec lequel il lui parlait. Mais la fatigue la gardait dans un état second, et elle ne dit rien. Elle suivit juste la direction qu’il lui indiquait. Un parking. Un parking où les attendait une voiture. Une voiture. Non, impossible. Elle recula d’un pas, avant de reprendre contenance. Impossible de perdre la face devant cet homme surtout. Elle pouvait le faire. Après tout, une voiture, c’était rien. L’accident était passé. Les prétendues séquelles qu’avaient les patients après pareil choc, c’était faux. Elle le regardait presque d’un air méprisant, comme pour lui prouver qu’elle était forte. Elle n’avait aucune idée du pourquoi elle sentait qu’il fallait qu’elle se conduise comme pareille garce. Elle le suivit jusqu’à sa voiture, ne montrant aucun signe d’appréhension. Elle monta la première, pendant qu’il posait quelque chose à l’arrière. Elle attacha sa ceinture, doucement, comme si ce moment se passait au ralentis. De nouvelles images de l’accident. Plus claires, plus nettes. Mais cette fois, elle se retrouvait du point de vue de sa propre personne. Ce n’était plus une vue d’ensemble. Elle était dans la voiture, à l’envers, et le calme qui y régnait faisait froid dans le dos. Les vitres étaient cassées, sa ceinture lui faisait terriblement mal aux côtes, sans parler de sa jambes, coincées entre le volant et le dessous du siège. Pourtant, elle vivait encore. Si peu, mais encore. Elle voyait du sang, beaucoup. Beaucoup trop. Des larmes coulaient de ses yeux, alors qu’elle essuyait le rouge qui sortait de ses lèvres. Elle tentait de sortir, sans y parvenir. Et de nouveau le flou total. Elle revint à la réalité. On lui tenait le bras, on la secouait. Une larme avait coulée de ses yeux terrorisés. Camille semblait l’appeler. Après quelque secondes perdues dans sa vision, elle le regarda, égarée. « Comment tu t’appelles ? » Elle lui sourit faiblement en chassant la larme encore humide qui avait roulée sur sa joue qui avait à supporter à énième hématome.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptyVen 27 Mai - 0:35



Si Nina avait toujours été extrêmement facile à vivre, simple et dotée d’un caractère que Camille adorait, elle n’en restait pas moins têtue et bornée. Capricieuse, aussi. La jeune femme avait toujours été dotée d’un caractère bien trempé et ce n’était pas pour déplaire à Camille, qui avait toujours aimé la taquiner au sujet de ce trait de caractère qui pouvait s’avérer assez problématique. Camille était quelqu’un de calme par nature, qui ne cherchait pas à créer des ennuis ou à envenimer les situations, et qui allait toujours jusqu’à faire le nécessaire pour l’éviter. Il n’accordait pas grande importance à ce qu’on lui donnât raison et n’était pas du genre à se battre pour avoir le dernier mot. Il ne s’était jamais préoccupé de ce genre de courses pour l’ego, se contenant d’exposer son point de vue ou de donner son avis une fois, mais ne s’acharnant jamais à vouloir convaincre son interlocuteur que lui seul détenait la vérité. Posé et détaché par nature, et ce, bien que doté d’une fierté et d’un orgueil qui parfois étaient un peu trop apparents, Camille s’opposait, sur ce niveau, à Nina. Non pas que la jeune femme fût du genre à l’agresser pour qu’il lui donne raison. Mais aussi longtemps qu’il l’avait connue, elle avait toujours été têtue, même dans des situations parfaitement absurdes. Camille aurait, normalement, eu tendance à s’exaspérer de ce trait de caractère. Mais chez Nina, au contraire, il en était tombé raide dingue. Il la trouvait si attendrissante et amusante lorsqu’elle s’entêtait plus que de raison, et les discussions animées qu’ils avaient autrefois et qui, plus d’une fois, avaient bien risqué de tourner en disputes si aucun des deux n’avait été prêt à baisser les bras, s’étaient souvent finalement soldées par un baiser plein de tendresse que Camille donnait alors à sa petite amie, un grand sourire amusé aux lèvres. Étonnamment, en général, cela fonctionnait. Et c’était sans doute cette tolérance à l’égard de l’autre qui leur avait permis de maintenir leur relation en aussi bon état pendant si longtemps, lorsque leurs rares différences les opposaient.

Oui, Nina avait toujours été têtue. Et elle venait de le prouver, une fois de plus, en refusant de l’écouter, alors qu’au fond, elle devait pertinemment savoir qu’il avait raison et que c’était stupide d’agir comme elle le faisait. S qu’Camille avait toujours agi avec bienveillance à son égard, à l’exception de cette unique fois où il avait tout gâché entre eux de manière visiblement irrémédiable. Même amnésique, Nina semblait bien peu collaboratrice et paraissait déterminée à ne pas lui faciliter la tâche. Ou alors, peut-être voulait-elle justement lui prouver qu’elle n’avait pas besoin de lui – mais si c’était bel et bien cela qu’elle tentait de faire, c’était peine perdue, car Camille ne la laisserait pas filer et ce, sous aucun prétexte. Il avait vraiment peur pour elle et se maudissait de ne pas l’avoir convaincue de rester dans sa chambre d’hôpital. Inquiet, il pensa aux perfusions que Nina avait abandonnées et se demandé quelles substances essentielles elle était en train de manquer. S’en sortirait-elle indemne ? Évidemment, elle ne l’était déjà plus, étant donné qu’elle était amnésique. Mais s’en tirerait-elle avec des séquelles supplémentaires ? Camille le craignait et espérait de tout cœur qu’il parviendrait à éviter des souffrances supplémentaires à Nina, dont il espérait qu’elle collaborerait un peu plus afin de ne pas le forcer à faire l’impossible pour l’aider. Il était prêt à faire tout ce qui était nécessaire pour que les choses se passent bien pour elle, mais il était clair qu’étant donné tous les problèmes qu’il devait gérer depuis quelques temps, un poids en moins ne serait pas trop demandé. Mais en voyant Nina lui prendre sa veste des mains et s’écarter pour la mettre elle-même, il se dit, une fois de plus, que tout cela était bien mal parti.

Camille fut soulagé lorsqu’ils arrivèrent à sa voiture, car à ses yeux, une fois qu’ils seraient dans l’habitacle, tout irait mieux car Nina serait en sécurité. Maladroitement, il avait complètement omis le fait que Nina devait ses blessures à un accident qui avait, lui aussi, eu lieu dans un véhicule. Pourtant, ce n’était pas la chose la plus difficile à se remémorer… Mais Camille l’avait oublié, et ce fut relativement serein qu’il déverrouilla sa voiture, entrant dans celle-ci quelques instants après Nina. Il n’avait rien vu de la précaution avec laquelle elle avait attaché sa ceinture de sécurité, en revanche, lorsqu’il s’installa à côté de son ancienne petite amie, il vit immédiatement qu’elle n’était pas dans son état normal. Doucement, il l’appela, mais elle ne répondit pas. Il lui effleura le bras, sans succès, une fois de plus. Alors, un peu plus fort, il répéta : « Nina, tu m’entends ? » tout en exerçant une légère pression sur son bras, afin de lui signifier sa présence. Elle sembla ne pas l’entendre, et, précautionneusement, veillant à ne pas poser la main sur un hématome ou une autre blessure, il secoua son bras, mû d’une inquiétude grandissante. Cette fois-ci, elle réagit, bien que ce ne fût pas, dans un premier lieu, en parlant. Il vit une larme, solitaire et brillante, rouler le long de sa joue après être tombée de son œil. Camille réalisa soudain la situation et se maudit intérieurement d’avoir été aussi maladroit. Comment avait-il pu oublier ce détail pourtant d’une importance primordiale ? Il voulut parler, lui dire quelque chose, ne serait-ce qu’une simple phrase d’une affreuse banalité, pour la rassurer, mais elle parla avant lui, doucement et l’air plus amène que quelques minutes plus tôt : « Comment tu t’appelles ? » La question, bien que d’une sincérité désarmante et d’une normalité indéniable, agit comme un coup de poignard sur Camille, qui se souvint avoir tenté de la rassurer dès son réveil en lui faisant remarquer que lui, Camille, était là. Il avait ensuite réalisé que son prénom n’évoquait plus rien chez Nina, et cela avait été un premier choc, douloureux et semblable à un réveil brutal. Voilà qu’elle recommençait, et une fois de plus, Camille ne put s’empêcher d’avoir mal. Mais il ne laissa rien paraître, et il répondit avec la même douceur : « Camille. Je m’appelle Camille. » Il avait, contrairement à d’habitude depuis quelques temps, prononcé son prénom avec son accent natal, comme s’il espérait que cela évoquerait quelque chose à Nina. Mais il ne se faisait pas d’illusions, c’était un espoir absurde et improbable. Voyant que Nina semblait toujours déboussolée et peu rassurée, il ajouta, avec la même douceur que celle qu’il avait employée quelques instants plus tôt : « Tu peux avoir confiance en moi, Nina. Je ferai tout pour que ailles bien, crois-moi. Tu es en sécurité avec moi, tu ne dois pas avoir peur, vraiment. Rien ne peut t’arriver, j’y veillerai. » Il avait bien sûr parlé de la situation actuelle, c’est-à-dire le fait qu’elle se trouvait si peu de temps après son accident dans une voiture avec quelqu’un qui était désormais un parfait inconnu. Mais sa phrase était également valable au sens large, car il avait le pressentiment que Nina aurait encore besoin d’aide pendant un bon moment avant de totalement se remettre… et il serait là pour elle.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptySam 28 Mai - 2:16



REMEMBER THE PAST, OR SUFFERS
“ When the pain govern his actions ; when the death strikes your door ; and the hope vanishes in the air ; Who will survive ?”CAMILLE&NINA





Quelques mois plus tôt, la vie de Nina ressemblait à un conte de fée. Elle avait vécu sûrement la plus belle histoire d’amour de sa vie, avec un homme qui resterait sans doute le plus bel homme de sa vie. Ce qu’il y a d’embêtant avec les contes de fées, c’est que les happy end sont variées. La rengaine que l’on servait aux enfants devenaient bien plus réaliste passé le cap des seize ans. On grandit, encore et encore, jusqu’à ce qu’on se sente assez stable pour vivre notre vie. Mais dans les histoires d’amour, la fin n’est jamais bonne. Simplement parce qu’il y a une fin. On ne se marie pas, et on a pas des dizaines d’enfants lorsqu’on a vingt ans. A cet âge là, le mieux que l’on puisse espérer, c’est de pouvoir profiter d’un rêve assez longtemps pour que la blessure se referme plus vite. Sauf que ça, Nina ne l’avait pas assimilé, étant plus jeune. Un an plus tôt, elle avait été tellement heureuse et épanouie qu’elle en avait oublié de souffrir. Souffrir avant pour que la douleur passe. Elle en avait versé des larmes... De colère, pour la plupart d’entre elles. D’incompréhension aussi. Elle s’était promis qu’une fois l’homme revenu, elle aurait l’audace d’aller lui en toucher deux mots, de cette souffrance. Pourtant elle n’avait pas pu le faire. Elle l’avait voulu. Mais il suffit d’un accident pour que le monde bascule tel que l’univers semble vouloir rire de vous, rien qu’un temps. Si elle avait conscience que l’homme en face d’elle était celui qui l’avait fait autant souffrir ? Non. Pourtant, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Comme un pressentiment. Ce qui était assez ironique de penser au futur alors que son passé restait flou. Et assise dans cette voiture bien trop étroite pour une si grande pression, Nina songeait à son présent. Elle suivait un inconnu. Il n’était plus rien pour elle, alors qu’il avait été si important autrefois. Elle ne serait jamais monté si il ne lui évoquait rien. Elle connaissait ses traits, ses expressions, mais elle ne mettait pas un doigts sur le temps. Sur quand elle l’avait vu. Sur ce qu’ils avaient fait. Cela restait un mystère. Mais elle était montée, sans savoir pourquoi. Par stupidité peut-être. « Camille. Je m’appelle Camille. » Elle le regardait sans comprendre. Il le lui avait déjà dit, non ? Fronçant les sourcils, elle détourna le regard. Elle se sentait dérailler. Une sensation vraiment désagréable. Comme si le cerveau n’était plus raccordé à rien. Cela venait de l’anesthésie pourtant, elle le savait ça... Mais le vivre c’était autre chose. « Tu peux avoir confiance en moi, Nina. Je ferai tout pour que ailles bien, crois-moi. Tu es en sécurité avec moi, tu ne dois pas avoir peur, vraiment. Rien ne peut t’arriver, j’y veillerai. » Elle n’entendait plus. Elle savait qu’il lui parlait, qu’elle aurait du l’écouter. Mais elle avait ce bourdonnement incessant dans l’oreille... Elle n’irait pas loin à cette allure là. Elle se sentait tellement mal.. Et la cause n’était même pas les médicaments ou la douleur. C’était lui. Le simple fait qu’il soit lui l’oppressait. Il lui faisait se rappeler que quelque chose clochait. Dès qu’elle le regardait, ses yeux lui criaient : « Bordel Nina, regarde-le ! » Il la rendait folle. Pas comme autre fois, mais c’était tout comme. Elle se tourna à nouveau vers lui, évitant au mieux son regard, et lâcha d’un ton plat : « Il faut que je sorte. » Après s’être débattue avec la porte, elle finit par sortir du mince habitacle. Prenant une grande inspiration, elle s’appuya sur la voiture, se penchant en avant. Elle avait chaud, tellement chaud... Elle attendait que cette sensation désagréable s’en aille. Demander à retourner à l’hôpital ? Jamais. Ce serait comme une défaite. Ce n’était même pas envisageable. « Je préfère qu’on y aille à pieds, s’il te plait... Camille. » Elle eut du mal à prononcer son prénom. Ca avait comme un goût amer dans sa bouche. Comme un reproche. Mais elle ne voyait toujours pas pourquoi. « Emmène-moi là où j’ai eu mon accident. » En temps normal, elle aurait ajouté une formule de politesse. Il l’aidait, après tout. Mais elle ne voulait pas lui laisser le choix. Elle devait aller là-bas, et elle irait. Avec ou sans lui.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptySam 28 Mai - 16:10




    le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Tumblr_llwskhQlAs1qc7s0po1_400

    Par nature, les êtres humains sont toujours sur la défensive. Ils tentent d'empêcher les gens de l'extérieur, de pénétrer dans leur monde. Nina faisait partis de cette grande famille de cachotiers. Du temps où sa mémoire était encore intacte, la blonde cachait des choses inavouables. Mais ce n'était même pas par crainte. Plutôt par lâcheté. Elle n'avait jamais aimé se justifier, pour quoi que ce soit. Son médecin aurait pu arriver qu'elle aurait soutenue avoir eut raison de quitter sa chambre... Alors qu'en fait, elle savait bien qu'elle avait tort. Toujours tort. Mais le reconnaitre envers les autres, c'était autre chose. Le Camille qu'elle avait connue autrefois s'en était rendu compte, et l'avait accepté. Alors pourquoi la mémoire ne pouvait pas lui revenir, là, maintenant. Il était juste devant elle.. Elle avait prier pour avoir cette occasion, même pour quelques secondes. Il parait qu'après un traumatisme aussi important, la mémoire revenait grâce à la vue de son passé. Alors pourquoi il ne lui disait absolument rien ? La volonté y était pourtant. Il était quelqu'un, pour son ancienne elle. Mais qui, cela restait un mystère. Peut-être qu'il pourrait le lui dire, avec un peu de chance. Il la regardait depuis quelques secondes, comme si il cherchait quelque chose. Ou quelqu'un. Avant de soupirer. « Tu ne t’en souviens pas, mais je n’ai jamais rien su te refuser. Tout ce que tu voulais, je te l’ai donné. Parce que tout ce que moi je voulais, c’était que tu sois heureuse. Maintenant, je ne suis plus qu’un inconnu pour toi, mais toi, tu restes la Nina que j’ai connue. Tout ce que je veux, encore maintenant, c’est t’aider et te faire plaisir, parce que tu dois comprendre que je serai toujours là pour toi. » Surprise, elle le regardait sans comprendre. Non, la mémoire ne revenait toujours pas. Il semblait tellement la connaitre pourtant... Elle s'obligeait à ne pas détourner les yeux. Ce regard qu'il lui lançait la mettait mal à l'aise. Elle se sentait coupable d'avoir oublié qui il était, jusqu'à son prénom, son visage. « Mais là, tu me demandes de prendre des risques inconsidérés. Je ne sais pas exactement combien ton état est grave, mais tu peux me croire, tu ne t’es pas remise. J’ai vu ton accident, je t’ai vue quand on t’a sortie de ta voiture… » Elle finit par ne plus le regarder. Un instant, elle avait cru qu'il était de son côté. Mais non, il recommençait. Il ne voulait pas lui faire plaisir, il voulait lui prouver qu'elle avait tort. Rien que pour ça, ses yeux se remplirent de larmes, vexée. Elle n'était pas morte... Pas encore. Alors ?. « Tu ne réalises pas combien j’ai eu peur pour ta vie en te voyant dans cet état. Si tu venais à avoir des complications, je ne pourrai jamais me le pardonner. » Elle décolla de la voiture, ne supportant plus d'entendre tout ça. Son cerveau lui hurlait d'être au calme, d'arrêter de déconner avec sa vie. Deux contre elle, ça commençait à faire beaucoup. Elle commença à faire les cent pas, bras croisées, regard fuyard. Il n'allait rien lui arriver, ce n'était pas prévu, Camille était là, il veillait sur elle, alors elle pouvait risquer sa vie. Pourquoi n'était-il pas d'accord avec ça ? « Je vais t’amener là où tu as fait ton accident, t’as de la chance, c’est près d’ici. Par contre, je te porterai, tu ne dois pas te fatiguer. Et tu dois me promettre qu’après, tu me laisseras te ramener à l’hôpital. Tu en as besoin, Nina, crois-moi. » A peine avait-il terminé sa phrase qu'elle l'interrompit. « D’accord ! » Elle lâcha ça d’un ton exaspéré. Ce n’était plus la peine de se battre. C’était apparemment donnant donnant avec lui. Il la faisait se sentir gamine, et elle n’aimait pas ça. Pourtant, elle n’arrivait pas à être en colère, ou à lui en vouloir. Rappelle-toi Nina... Rappelle-toi. Souviens-toi à quel point cet homme a pu te faire souffrir. A quel point tu lui en veux. A quel point tu voulais aller le voir pour le lui dire, il y a quelques heures. A quel point tu voulais le revoir, sans t’en rendre compte. Elle le scrutait, tentant de répondre à ses pensées, mais toujours rien. C’en devenait frustrant. Et finalement, elle baissa les armes. Elle se rendit. Il la prit dans ses bras. Elle aurait du se dire « Comme au bon vieux temps », mais non. Le temps semblait se retourner contre eux, d’un coup. Elle le laissa l’emmener, impuissante. Il la porta, quelques minutes. C’était assez pour que son odeur rappelle quelques souvenirs à Nina. Très vagues cependant. Trop vagues. Elle n’y prêta même pas attention. Seul l’espoir de retrouver la mémoire sur les lieux de l’accident l’importait. Elle ignorait Camille, son inquiétude, sa ténacité qui lui plaisait malgré elle. Elle ignorait les gens qui se retournaient sur leur passage. Elle ignorait le sang sur ses vêtements, ses cheveux sales, son teint pâle. Seule l’arrivée lui importait. Et peut-être un peu Camille aussi, non ? Encore fallait-il l’admettre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptyLun 30 Mai - 1:49






    Merveilleuse sensation de voler. Là, dans les bras de Camille, Nina se sentait bien. Dépourvue de toute douleur, elle profitait du moment, yeux fermés, mais oreilles aux aguets. Elle entendait leur pas, les guidant vers leur destin qui semblait se dessiner comme étant étroitement liés. Nina avait promis de retourner à l’hôpital. Même si les promesses qu’elle faisait d’habitude étaient furtivement écartées, elle allait la tenir. Il faisait quelque chose pour elle, alors pourquoi ne pas lui rendre la pareille. Ca ne lui coutait rien de se maintenir en vie. C’était l’histoire de quelques jours, peut-être deux ou trois avec un peu de chance. Elle avait toutes ses fonctions motrices, grâce à on ne sait quelle chance. Et l’éventualité que l’homme qui s’occupait si bien d’elle puisse rester à son chevet ne lui déplaisait pas. Elle ne le connaissait pas, ne lui témoignait aucune affection, au contraire, et pourtant, la solitude qu’elle pourrait connaitre bientôt n’était pas alléchante. En regardant discrètement le profil du prétendu inconnu, Nina ne put s’empêcher de penser qu’il lui serait d’une grande aide. Que risquer de le laisser partir par un sarcasme de la jeune fille serait une erreur monumentale.
    Lentement, ils arrivèrent devant un carrefour assez fréquenté. Nouveau mal de tête. Camille la déposa à terre, doucement, précautionneusement. Elle n’arrivait toujours pas à trouver pourquoi il agissait ainsi avec elle. Pourquoi elle ne se rappelait pas de la période la plus belle qu’elle ait vécu. Cela resterait un mystère. « Voilà, c’est ici… » Se redressant, Nina posa un regard circulaire sur les yeux. Tout paraissait fluide. Les voitures passaient, les passants riaient, comme si rien ne s’était passé le jour précédent. Elle ne voyait que des bouts de verre brisés, et une ou deux pièces démontées. Elle sentait la main de Camille dans son dos, l’empêchant de perdre pieds. Cet endroit devenait une faiblesse. L’expression de la blonde perdait toute colère, toute supériorité. Il n’y avait plus qu’un choc, un silence, une réflexion. Elle revivait l’accident. Ce n’était pas mieux, ni pire. Juste la souffrance se faisait ressentir. Cela venait des points de sutures, mais pour Nina, les images étaient les seules choses capables de faire aussi mal. Un fragment de mémoire lui revint. Elle se revoyait avant l’accident. Bien avant. Peut-être vingts minutes plus tôt. Elle pleurait presque. Elle semblait perdue, elle cherchait quelque chose, ou quelqu’un. Dans sa voiture. Elle tenait son portable de manière à voir l’écran, comme pour lire un message. Mais il n’y avait pas de message. Des noms défilaient dans sa liste de contacts, elle ne trouvait pas le bon. Elle regardait seulement furtivement la route, donnait des coups de frein, mais n’y faisait pas attention. Elle regardait autour d’elle, cherchait un numéro, une rue, un endroit. Elle finit par trouver son correspondant, mais le nom restait flou pour elle. Il ne décrocha pas. Et elle arriva à ce carrefour. Il n’y avait pas grand monde à une heure aussi matinale, et pourtant, elle pensa que griller un feu rouge ne lui ferait rien de plus mal qu’une amende. Sa seule erreur fut de fermer les yeux une fraction de seconde pour verser une seule larme. Une fraction de seconde pour que tout bascule. Elle sortit de la vision comme elle y était entrée : choquée. L’histoire semblait se reconstruire, mais un bout important manquait. Qui cherchait-elle ? « Tu te souviens de quelque chose, Nina ? » « Je crois que... » Elle ne finit pas sa phrase, avalant difficilement sa salive. Elle tremblait. Elle baissa la tête, comme un chien qui venait de se faire punir par son maitre. Elle se faisait punir par la vie. Et elle ne pouvait même pas imaginer le pourquoi. « Je venais voir quelqu’un. » Elle regarda Camille, avec des yeux plus doux qu’auparavant. Elle était sûre d’elle cette fois. Ce n’était pas un banal accident pour se rendre au travail ou à la maison. Il y avait eut un but. Un but que le destin n’avait pas voulu qu’elle atteigne. Son regard dévia sur des fleurs posées par terre, entourant une photo. Fronçant les sourcils, elle s’agenouilla, prenant le cadre entre ses mains frêles. Elle resta un instant, faisant face à une brune d’environ quarante ans, qui la fixait, sans comprendre. Pas un instant elle avait pensé à l’autre voiture, pas un seul. Et enfin elle ouvrit les yeux sur la vérité. Cette femme était morte. C’était ce que ça voulait dire. Lâchant le cadre, elle regarda le verre de briser, une main devant sa bouche pour retenir les sanglots qui montaient. Elle recula, retournant près de Camille, comme si cette femme pouvait encore lui faucher la vie de là où elle était. « C’est pas vrai, c’est pas vrai, j’ai pas.. C’est pas moi Camille, c’est pas moi. » Elle ne cessait de le répéter, comme si elle pouvait se donner raison. Comme si elle pouvait faire quelque chose de bien ce jour là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA - Page 2 EmptyJeu 2 Juin - 2:04