Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha
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Sujet: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Mer 22 Mai - 8:45
«Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie»
Rien de tel qu’une virée entre amoureux pour se changer les idées. Cela faisait si longtemps que Tacha et moi n’avions pas passé le weekend ensemble, en tête à tête. Jamais, pour ainsi dire. Sauf lorsqu’il était question de courir les flics à Bogotol, ou de faire les quatre cents coups. Là, notre sortie que j’avais prévu depuis notre retour d’Ecosse, n’était que le début. Le début de notre relation de … couple. J’ai encore beaucoup de mal à admettre ce terme, étant donné que je n’ai toujours pas dit à Tacha les mots qu’elle attendait. Oh, biensûr qu’elle sait de quoi je parle et ce que je ressens pour elle. Mais entre agir, et le dire, il y a malgré tout une petite barrière qui n’a pas été franchie. Et j’avais pensé que peut-être, cette virée me permettrait de mettre de côté mon orgueil de sharkien, ma pudeur légendaire, pour enfin, prononcer les mots « je t’aime ».
J’avais attendu qu’elle termine ses cours de son côté. Après un appel passé au patriarche pour le prévenir que je ne rentrerai pas cette nuit et que non, je n’étais pas en train de faire une bêtise – c’est marrant à quel point il peut être rancunier celui-là ! – nous nous dirigeâmes vers la fête foraine de Nob-Hill. D’ordinaire, j’avais horreur des fêtes. Parce qu’il y avait trop de monde et que j’étais présumé être un associable. Je n’aimais pas les bruits de mes baskets lorsqu’elles piétinaient les chips que des enfants avaient fait tomber en marchant. Je n’aimais pas cette odeur de fumée des grands parcs touristiques. Je n’aimais pas qu’on me suive avec des tracts. Je n’aimais pas entendre les rires des adultes mêlés aux bruits de manèges lorsqu’ils se mettaient en marche. Mais bizarrement, ce soir-là, j’avais oublié tout ce que je n’aimais pas pour me concentrer sur ce que j’aimais. Elle. Même le funambule ne m’était plus aussi antipathique, désormais. Ni le clown qui ne faisait rire personne.
Arrivé à la fête foraine, je gare ma moto le plus loin possible des animations. Je n’ai pas envie de la retrouver avec un phare en moins en revenant. Et pendant que nous marchons en direction des entrées, j’hésite à formuler tout haut ce que je pense tout bas. Elle va me prendre pour un idiot. Ou un romantique à la petite semaine, c’est pire. Pourtant, ça ne m’effraie plus autant de montrer ce que je ressens. Etrange… « Tu m'passes ta main ? J'veux essayer un truc… » finis-je par énoncer, le plus sérieusement du monde. Une minute plus tard, et ma main serrait la sienne, tandis que je regardais droit devant moi. Non, je ne suis pas un sentimental. Mais j’aime bien pouvoir la toucher quand je veux, et où je veux, c’est tout. « Alors, tu veux faire quoi en premier ? » Je parle des manèges, vous avez compris.
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Jeu 23 Mai - 21:51
Fête foraine de Nob-Hill ◈ Benedikt & Tacha
Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie.
And when you smile, the whole world stops and stares for a while.
Une fois dans la poubelle du self. Une autre fois dans les toilettes du bâtiment des gammas. Une autre fois derrière une voiture. Trois fois. Trois fois que je vidais mes tripes comme si un camion m'avait roulé sur l'estomac. Pourtant, les nausées étaient là depuis un peu plus de temps. Depuis que j'avais abandonné Benedikt dans les bois, quelques semaines auparavant. Mais je mettais ces incidents sur la cause de l'adrénaline. La désagréable sensation m'avait quitté durant mon séjour en Irlande. Mais depuis notre retour en Californie, il m'était impossible de manger quoi que ce soit sans qu'il ressorte dans le mauvais sens quelques heures plus tard. Très élégant, vous allez me dire. Mais que voulez-vous. Une gastro, c'est une gastro. Ce jour là j'avais suivi tous les cours de la journée. Il était vingt heures, et la nourriture m'appelait. Seulement, n'ayant pas le temps de m'arrêter au self de l'université, j'avais décidé de passer prendre un sandwich à l'épicerie. Une tonne de dossiers à apprendre par coeur m'attendaient sur mon bureau, et j'avais promis à ma colocataire de passer la soirée avec elle. A vrai dire, mon absence avait été longue. Plusieurs semaines sans nouvelles..Elle avait de quoi m'en vouloir. Je lui devais au moins une dizaine de "soirées filles". Elle voulait savoir où j'étais partie durant tout ce temps, et à chaque fois qu'elle me demandait de lui raconter mon voyage, je trouvais une excuse pour repousser ma justification. Je me précipitai donc à l'épicerie, choisi un sandwich au poulet, et passai à la caisse. Devant moi, un vieillard empestait l'alcool et le tabac. Le tabac. Je détestais le tabac. J'avais toujours détesté quand Benedikt fumait. Bizarrement, depuis mon arrivée aux USA, je ne l'avais vu allumer aucune cigarette. J'avais compris qu'il ne pouvait plus fumer, ou du moins que ça lui était déconseillé, à cause de sa maladie. De le savoir souffrant me serra soudainement le coeur. Mais mon attention fut vite reportée sur la file d'à côté. Une femme venait de geindre. Un homme la soutenait par le bras, et semblait paniqué. Elle se tenait le dos, et je dus entendre ses paroles avant de comprendre le problème et me rendre compte que son ventre était disproportionné. « J'ai...Les eaux ! J'ai perdu les eaux ! » Je n'eus pas le temps de croiser le regard de la femme, qu'une dizaine d'individus l'entourait, me cachant la vue. Je décidai finalement de rester à ma place. L'asphyxier de notre curiosité ne servirait à rien. Le vieillard en face de moi se retourna, et m'adressa quelques mots avant même que je comprenne vraiment la situation : « Ces gosses...Bientôt ils vont nous envahir....» Gosses ? Eaux ? Enceinte ? Mes règles. Mon coeur. Il s'arrêta. Elles avaient deux semaines de retard. Benedikt.
Welcome to the Party !
Il s'agissait de notre premier week-end "normal". Pas de fuite, pas de disputes, pas de manoir en Irlande. Cependant quelque chose d'autre me titillait l'esprit, et je savais que ça changerait certainement nos deux jours en quelque chose d'un peu plus inattendu. A vrai dire, je ne savais pas du tout ce que ça allait changer. La seule chose dont j'étais persuadée, était le simple fait que j'étais terrorisée. La présence de Benedikt était différente des semaines et des mois précédents. Cette fois-ci, il y avait quelque chose en plus. C'était notre....Relation. Elle avait évolué, et s'était transformé en cette chose que les autres appellent "couple". Aurais-je imaginé cela un jour ? Me retrouver ici, en Californie, avec Benedikt en tant que...Petit ami ? Ce n'était plus un amant, ni un meilleur ami, ou du moins, ça l'était, mais le mot "petit" s'était ajouté. Et j'avais beaucoup de mal à m'y faire. Pourtant, je n'avais jamais été plus heureuse que ces derniers jours, malgré ma découverte de la veille. Je n'avais pas dormi de la nuit. J'avais décidé de ne pas croire au petit signe rouge en forme de "+" qui était apparu sur le test. C'était tout bonnement impossible. Mais si, c'est possible... Je ne pensais même plus, tant le choc et la surprise étaient importants. J'étais paumée, complètement paumée. Un truc....Dans mon ventre ? un truc vivant ? La bonne blague. durant le trajet, je m'étais collée à Benedikt, histoire de me sentir un peu plus protégée, et de le garder près de moi. Je ne savais pas encore si je devais lui dire. C'était forcément lui le père. Mais est-ce une obligation de prévenir le père ? On peut aussi....Ouais. M'enfin bref. Les lumières de la fête foraine éclairaient l'obscurité de la nuit. La musique se faisait déjà entendre, alors que nous n'étions encore qu'à quelques mètres de l'entrée. Je l'avais motivé quelques jours plus tôt pour profiter des évènements de la ville. C'était bientôt l'été, et les fêtes foraines étaient pleines à craquer. Depuis toute petite, j'adorais l'ambiance des manèges, l'odeur des barbes à papa et la bonne humeur se lisant sur le visage des forains, qui tentaient de vendre leurs produits en hurlant des mots parfois incompréhensibles. C'était un lieu plein de charme, qui m'avait toujours fait rêvé. J'étais rapidement passée des petits canards au grand huit. Mais connaissant Benedikt et son dégoût pour les fêtes foraines, je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller avec lui. C'était une première. Un silence apaisant s'était installé entre nous. Et finalement ce fut le premier à parler : « Tu m'passes ta main ? J'veux essayer un truc… » souffla-t-il. Curieuse, m'attendant à une nouvelle manière de me torturer en me pinçant la peau par exemple, ou en me tordant les ongles, je lui tendis malgré tout ma main. Je le regardais dans les yeux, et m'apprêtai à me défendre : « Je te préviens, si tu....» Coupée. Surprise. Agréablement. Il avait gardé ma main dans la sienne, et avait enroulé ses doigts autour des miens. Je regardai un instant nos pattes soudées, avant de lever les yeux vers lui, souriant en coin, heureuse. C'était un regard plein d'amour, de remerciement peut-être. Il ne me regardait pas, mais je savais que sa pudeur l'en empêchait. Moi-même j'avais hésité à lever les yeux vers lui. C'était bizarre, trop bizarre. Mais je souris tout de-même, et nous continuâmes à marcher. Comme un....Couple. Il me demanda finalement par quoi je voulais commencer. Je voulais quelque chose de doux, de tranquille et d'agréable, qui pourrait nous détendre un peu. Mes yeux balayaient les manèges, jusqu'à finalement tomber sur le stand de tir à la carabine. Des armes de toutes les tailles reposaient tranquillement sur le comptoir, et des cibles cachaient des peluches de toutes les couleurs. Je souris à nouveau en coin, et sans répondre, me dirigeai vers le stand, le tirant par la main. Au même moment, une sorte de rideau de fer cacha le forain et toutes les cibles. Il venait de fermer. Je grognai dans ma barbe, puis sans attendre me dirigeai dans la direction opposée, tirant toujours Benedikt. J'étais énervée, excitée peut-être. Euphorique. Nous faufilant entre les individus, marchant à l'aveuglette, nous arrivâmes finalement au pieds de la grande roue. Je levai le menton, observait le géant, puis tournai la tête vers mon...petit ami. « On commence doucement ? » Histoire de dire, je t'épargne du train fantôme, mais je te plonge dans le cliché de la fête foraine. Avant même qu'il n'ai le temps de répondre, je l'embrassai furtivement. Une manière d'avoir ce que je voulais comme une autre. Avec un peu de chance, il en voudrait plus et accepterai de me suivre. Et puis peut-être que l'altitude calmerai mon pouls...
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Ven 24 Mai - 19:38
«Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie»
Après lui avoir demandé ce qu’elle désirait faire pour commencer, je me sentis tirer en avant en direction du stand de tir. Instantanément, un sourire apparut sur mes lèvres. Le sourire le plus sadique qui soit. Nous étions tous les deux des champions dans le maniement de certaines armes. Non pas américaines, mais russes pour la plupart. Moi, je préférais les kalachnikovs. Malheureusement, il n’y en avait aucune sur le comptoir. Tant pis, je me contenterai de ces minuscules petites choses noires. Sauf que le stand venait de fermer ses portes. Un peu déçu, le froncement de sourcils et la moue boudeuse de Tacha est telle lorsqu’elle me tire de l’autre côté, que je ne peux m’empêcher de pouffer dans ma barbe. Pas trop fort, pour éviter de la contrarier, mais je la trouvais adorable en brune sortie de ses gongs. Finalement, nous arrivâmes au niveau d’un manège en apparence plus impressionnant. La Grande Roue. Amateur de sensations fortes, je ne pouvais évidemment résister à faire un tour, tout comme la jeune femme. Un baiser volé, que je lui reprenais avec audace, et je hochai la tête, tendant la monnaie au gardien. « Allons-y. J’espère qu’il y a une bonne vue là-haut. J’crois que j’ai vu Blanket tout à l’heure, ce serait cool de pouvoir la repérer pour l’inviter à se joindre à nous, nan ?! Faut absolument que j'te la présente. Elle est blonde, a un nom de famille qui me rappelle les blanquettes de veau, d'où son surnom. Je l'appelle aussi Barbie parfois. Ahh, et elle porte toujours des fringues à la mode. Bref, on s'entend comme cul et ch'mise. » Non, je n’étais pas au courant de la relation plus que conflictuelle que les deux jeunes femmes entretenaient entre elles. Et étant donné que Kirby-Dana Blank était ma meilleure amie – chut, secret défense – il me semblait urgent qu’elle fasse la connaissance de ma petite-amie. Et la fête foraine était l’endroit rêvé pour pouvoir discuter, rire et s’amuser, tout en créant des liens privilégiés.
Une fois assis dans le siège, aux côtés de Tacha, je me laisse gagner par la fibre romantique. On est en haut, on est loin des regards indiscrets, et des rumeurs estudiantines. J’en profite donc pour gagner sa confiance avec le tour le plus ringard du monde. Un semblant de bâillement, mes bras qui s’étirent en arrière, pour que l’un se pose autour de ses épaules. « Tss… on a connu plus flippant que ça à Bogotol, pas vrai ? » soupirai-je lorsque le manège se met en route. Finalement, c’est une balade de santé. Un coin pour les amoureux. Comme le train fantôme. Dommage, j’avais espéré mieux. « Ca va ? T’as l’air tendu ?! » Depuis que nous étions arrivés en vérité, je la sentais ailleurs. Comme… distraite. « Si c’est parce que je t’ai pas acheté de pomme d’amour, t’en fais pas, c’est prévu. » la taquinai-je en lui pinçant la joue de la main. Plus sérieusement… « Tacha, j’voulais t’dire… j’ai pas eu le temps la dernière fois avec mon père et tout ce qui s’est passé … » Pourquoi cette fichue roue s’arrête juste à ce moment-là ? Quand je suis censé faire ma déclaration et que tout le monde peut entendre ? Je déteste les fêtes foraines !
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Sam 25 Mai - 13:34
Fête foraine de Nob-Hill ◈ Benedikt & Tacha
Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie.
And when you smile, the whole world stops and stares for a while.
La lumière de la salle de bain était claire et joyeuse. Dehors, il faisait beau. C'était le début des belles saisons, et bientôt, les températures monteraient d'un cran. En Russie, j'avais toujours eu l'habitude du froid et du mauvais temps. Ici, tout était différent. Le soleil et ses rayons nous permettaient quelques instants de répit. J'avais bu deux bouteilles de jus d'orange entières. J'avais acheté cinq tests de grossesse, tous de marque différente. J'étais assise sur la cuvette, le coeur battant. Le dernier bâtonnet était entre mes mains. Tous avaient affiché un "+" rouge. J'avais lu et relu la notice, mais il n'y avait aucun doute, c'était positif. Ce dernier test était ma seule chance de douter encore un peu, et peut-être d'avoir la joie d'éviter les hôpitaux et les couches-culottes, mais surtout la réaction - quel qu'elle soit - de Benedikt. Après un soupir profond, je me détendis et effectuai l'ultime test. Je gardai les yeux fermés jusqu'à avoir le bâtonnet sous mon nez. Puis après dix bonnes secondes, j'ouvris les yeux.
"+"
Et merde.
On the Ferris wheel.
Il tendit quelques pièces au forain, qui nous fit un immense sourire avant de sortir de son comptoir pour nous ouvrir la barrière et nous inviter à nous asseoir. Au même moment, Benedikt reprit la parole. Il me parla d'une certaine Blanket. Est-ce qu'il avait faim ? Je le regardai curieuse, attendant quelques précisions. Et bizarrement, plus il parlait, plus mon sourire s'effaça. Blonde, fringues à la mode, Barbie, .... Le visage angélique de la fameuse Kirby me revint soudain en tête. Est-ce qu'il parlait d'elle ? De cette poufiasse qui m'avait agressé dans la rue et qui m'avait bien fait comprendre qu'elle tenait à Benedikt comme à la prunelle de ses yeux ? Cette sorte de mannequin qui avait rit comme une cruche lorsque j'avais émis l'hypothèse de probables sentiments pour mon "copain" de sa part ? Je me raclai la gorge, plissai les yeux, et préférai le silence à la crise de nerfs. Même si j'en brûlais d'envie. Il ne fallait pas casser l'ambiance... On entendait autour de nous plusieurs personnes rire aux éclats. Quant à nous, nous étions simplement armés d'un sourire de bonheur. Les sensations n'étaient pas aussi fortes qu'on l'attendait. Il s'étira, et j'en profitai finalement pour poser ma tête contre lui, alors qu'il entoura son bras autour de mes épaules. Son coeur battait à tout rompre. Si seulement il entendait le mien...Ou...Le nôtre ? Lui annoncer maintenant serait du suicide. J'imaginais déjà sa tête et son corps tomber du haut de la roue. «Tss...On a connu plus flippant que ça à Bogotol, pas vrai? » soupira-t-il. La roue se mit à tourner. Je mourrais de faim. J'avais envie de...De fruits. Malgré tout je fis comme si tout allait bien - connaissant l'origine de cette saute d'appétit - et lui répondis en esquissant un sourire : « Je crois que je préfère largement les courses de moto. » Comme bien sûr il me connaissait, et comme biens-ûr on avait grandit ensemble, il ne tarda pas à se rendre compte de ma nervosité. Je ne pu m'empêcher de saliver lorsqu'il parla de pommes d'amour. Je lui répondis directement : « Tant que j'en ai en descendant d'ici, tout va bien ! » Malgré tout, ma voix était...Sèche. Je parlais vite, et mes mains commençaient à devenir moites. Je tournai la tête vers le paysage. C'était illuminé, grand et beau. Il continua à parler, mais je continuai à regarder la ville de haut. Tout à coup, la roue s'arrêta. Il s'arrêta de parler également. Maintenant. « Au fait, tu vas être papa. » Et tout ira bien dans le meilleur des mondes.
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Dim 26 Mai - 9:32
«Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie»
Effectivement, les courses de moto me manquaient terriblement. Mais je savais que si je retrouvais ma passion pour les sports à sensations fortes, mon père allait m’enfermer dans ma chambre à double tours jusqu’à la fin de mes jours. Il suffisait de voir à quel point il avait été soucieux lorsque j’avais osé dépasser les 200km/h lorsque nous avions fait le voyage jusqu’en Ecosse, la semaine dernière. Dommage, ces expériences avec Tacha nous avaient toujours rapproché, par le passé. Non pas que nous soyons moins proches aujourd’hui. Je crois n’avoir jamais été plus enclin à ouvrir mon cœur qu’en cet instant, et c’est un exploit considérant le fait que je ne parlais de moi à personne si ce n’est la jeune femme. Sauf qu’auparavant, je n’avais jamais eu besoin d’ouvrir la bouche pour dire ce que j’avais sur le cœur. Un seul regard suffisait pour qu’elle me comprenne. Aujourd’hui, cela n’avait pas changé, mais j’avais plus qu’envie de lui prouver, par mon entière coopération, au lieu de demeurer silencieux, combien elle comptait à ses yeux et combien sa présence à mes côtés était un besoin, presque aussi qu’un souhait. La roue tourne. De plus en plus vite. Je n’ai jamais compris ces gens qui agrippent la balustrade par peur de tomber. Les manèges dans ce genre-là, c’est fait pour ça, non ? Lever les mains aux ciels, crier, rire, - dégueuler pour les plus faiblards – et surtout regarder partout mais ne surtout pas se cacher les yeux. Ca gâcherait tout le plaisir qu’on ressent à se sentir … ballotté à droite et à gauche, le cœur sens dessus dessous, sur le point de faire un arrêt cardiaque. Pendant que d’autres se mettent donc à crier, je me prépare à faire ma déclaration à Tacha. Au début, je perds un peu mes mots, je balbutie. Je détourne les yeux, fait mine de trouver le spectacle d’un idiot en train de manger une barbe à papa intéressante, et revient à Tacha. « Tacha je… »« …Au fait, tu vas être papa. »« …t’aime. » Est-ce qu’elle m’a entendu ? Ce n’est pas le bruit qui me dérange, c’est ce qu’elle vient de dire. J'ai bien entendu ? Je fronce les sourcils, pas certain d’avoir pris tous les mots dans le bon sens. Alors attends… y’a une fille qui a crié au même moment donc… je rembobine et me repasse son visage tendu, ses mains jointes, et les paroles qu’elle vient de prononcer dans ma tête. « Au fait… » Cri de la fille qui s’est mise à vomir sur son père. « Tu… » Donc, là, elle me parle à moi. « …va être papa. »« QUOIII ??!! » Je la regarde toujours. Cette fois, les paroles ont plus de sens que tout à l’heure. J’ai soudainement la gorge sèche et ne remarque même pas que la roue a repris son manège. Abasourdi, je ne bouge plus d’un pouce, comme… bloqué. « Tu…je…nous…c’est… » On inspire et puis on expire. Ouhh..Pfff…ouhh…pffff… Plus facile à dire qu’à faire. J’ai l’impression que ma tête va exploser. Ou alors, qu’elle est complètement vide. Je ne sens plus le vent fouetter mes joues. Je n’entends que le son des battements de mon cœur. Rapides. J’ai les mains moites, les yeux agrandis d’un idiot incrédule, et les lèvres entrouvertes. « Tu… tu veux dire que tu es … » Enceinte. Non. Non, c’est impossible ! « Mais… on s’est toujours protégé et je… tu… » Attends une minute. C’était quand la dernière fois qu’on a … Le château, en Ecosse. Ca fait presque une semaine, impossible qu’elle l’ait su aussi vite. Mon cerveau cherche des explications scientifiques, rationnelles. De quoi me calmer et me permettre de comprendre le vrai du faux. « Tu l’sais d'puis quand ? » Réfléchis, Ben, réfléchis ! Il y a forcément une fois où tu ne t’es pas… PIZDEC !! La fugue ! Je me suis pas protégé ce soir-là. Pas le temps, pas envie. Pas de préservatif sur moi, et pas de pharmacie dans le coin. « Suka ! » Ca y est, les jurons russes commencent à sortir. Je ne parle plus que ma langue natale maintenant. Par peur plus que par réelle volonté. « Mais comment ça s’fait ? ‘fin j’veux dire… t’es sûre ? Si ça s’trouve, le test était pas bon… ou tu l’as mal fait ! » C'est sûr que c'est difficile de faire pipi sur un bout de plastique... Réaction typique de l’homme en train de paniquer. Accuser l’autre d’avoir commis une bévue.
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Dim 26 Mai - 11:50
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a y est. C'est lâché. Je me sens soudainement légère. Quel bien fou ! Mais très vite, mon coeur accélère à nouveau. Que...Est-ce qu'il m'a parlé ? Je crois avoir entendu...Non. Impossible. C'était ce que je voulais entendre, mon imagination, mon subconscient. Je le fixai, les yeux gros comme des boules de pétanque, en attendant de percuter. Il venait de...Inconsciemment, ma bouche s'ouvrit. Il semblait un peu perdu lui aussi. Le message semblait être passé. Tellement bien qu'il lâche un grand cri digne d'un ours égorgé. Au même moment, je comprends les mots qu'il vient de prononcer. Il m'aime. Il vient de me dire qu'il m'aimait. Benedikt, m'aimer ? Je commence à pouffer. Et puis je ne peux plus me retenir, et un fou rire m'éprend. Un fou rire incontrôlable. Je passe ma main devant la bouche, puis mes deux mains dans mes cheveux. C'était un mélange de nervosité, de surprise à sa réaction, et de réaction à sa déclaration. Nous étions tous les deux en train de nous dévisager, moi riant sans plus pouvoir m'arrêter, et lui tout blanc. Je cru même un instant apercevoir au coin de mon oeil le couple du siège d'en bas qui nous regardait bizarrement. Finalement, je me reprend. Je me racle la gorge, baisse les yeux et les relève vers lui, me mordant la lèvre pour contenir mon fou rire. Il balbutie depuis un moment, il réfléchit, et mon sourire s'efface petit à petit. Je me rends compte que je viens de lui annoncer qu'il allait être père. Et je me rends compte que je viens de m'annoncer à moi-même que j'allais être mère. Nous. Lui, moi. Parents. C'est bon, je ne peux plus contenir mon fou rire. Il éclate à nouveau. J'ai envie de pleurer. Mon rire se transforme en une sorte de cri d'agonie, puis en mots : « AHAHAH EEEEeeeespèce de con ! Idiot ! Enceinte, oui ! En cloque, polichinelle dans le tiroir, obèse, OUAIS ! » Un peu de violence verbale, histoire de cacher en partie mes émotions. En réalité, traduction du Benatacha à l'anglais, ça veut dire : "Oui mon amour, on va être parents !" Il me demande depuis quand je le sais, et entre deux rires, je réponds : « Avant-hier, je croiiiis ahahaha ! »Puis d'un coup, la tension retombe. Je me calme, j'essuie mes larmes de rire, et puis je le regarde, les sourcils froncés. Ses mots me reviennent. « Attends...Est-ce que tu viens de dire.....» Il me coupe. « Suka ! » Et bizarrement, je dis la même chose au même moment. « Suka...!» Et juste au moment où l'on passe devant le gardien, qui commence à croire qu'il vient d'accepter deux terroristes russes sur sa roue. L'amour, l'amour... Il me posa pleins de questions à la fois, alors que j'étais en train de me repasser en boucle ses paroles mélangées aux miennes et au cri perçant d'une petite fille. Il m'aime. Il me l'a dit. Il l'a...Dit. Petit à petit, un sourire, très lentement, se forme sur mes lèvres. Je suis enceinte. Il m'aime. IL M'AIME ! Alors qu'il continue à émettre des hypothèses que je n'entends même pas et à bafouiller comme un chien enragé, je colle mes lèvres contre les siennes, prenant son visage entre mes mains, et je ris, et je l'aime. On s'embrasse passionnément, et mon coeur ne cesse de faire des bonds de joie, d'amour. Tant pis pour les détails, j'aurais tout le temps de lui expliquer en descendant de cette roue. CETTE roue.
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Dim 26 Mai - 19:50
«Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie»
Très vite, au lieu de rester planté là sans rien dire et sans rien faire, mes sourcils se froncent. Je rêve ou elle est en train de rire ? J’vois pas ce qu’il y a de drôle. Aaaahh, je viens de comprendre : c’est parce que c’est une blague, c’est ça ? En fait, elle est pas enceinte du tout, c’était juste pour voir la tête que je ferais en apprenant une nouvelle pareille ! Alors, j’ai raison ou… je t’étrangle pour m’avoir fait faire une crise cardiaque ? Difficile de répondre à la question. J’attends d’abord ma réponse, les yeux ronds comme des soucoupes, la mine boudeuse. C’EST PAS DROLE, D’ABORD !! Bon ok, c’est confirmé. Si c’était vrai, elle n’aurait pas ri comme ça, non ?! Vous en pensez quoi, vous ? Finalement, sans que je ne puisse me réfréner – nous savons tous que le rire est contagieux – je me mets à mon tour dans tous mes états. Je rigole avec elle de cette vilaine farce, me promettant tout de même de la lui faire payer plus tard. J’en sais rien, en renversant du ketchup dans son café, par exemple ! « AHAHAH EEEEeeeespèce de con ! Idiot ! Enceinte, oui ! En cloque, polichinelle dans le tiroir, obèse, OUAIS ! »« Suka, t’étais sérieuse alors ? » Arrêt immédiat du rire nerveux et je repasse en mode froncement des sourcils activé. « Mais alors pourquoi tu ris ?!! » grognai-je en russe. Je boude, encore. J’ai même le poing serré. Non, je ne frapperais jamais de femme. Même pas des femmes aussi énervantes qu’elle l’était en ce moment. N’empêche qu’elle me provoque, et c’est insupportable. Comme si c’est drôle de savoir qu’on va être père. J’ai vingt-et un an, bientôt vingt deux. Pas un sou en poche. Je vis encore chez mes parents. Mon père, pour être tout à fait précis. Je suis encore étudiant. Et je n’ai aucun boulot. C’est marrant ça ? Ouais… à bien y réfléchir, c’est tellement pitoyable que c’en est drôle, j’avoue. Pourtant, je ne souris toujours pas. J’attends les réponses à mes questions. Qui ne viennent que partiellement. J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas pour qu’elle me regarde avec cet air attendri ? C’est parce que la roue vient de s’arrêter et qu’elle veut que j’aille lui chercher sa pomme d’amour, c’est ça ? Ouais, bah tu devras attendre que mon cœur batte moins vite, ma grande ! Je rumine intérieurement. Je bous même. Jusqu’à ce que ses lèvres n’embrassent les miennes, sans prévenir. Juste comme ça, parce qu’elle était heureuse. Parce que j’étais grincheux, comme la majeure partie de l’année. Parce qu’elle pleurait de joie. Parce que je tremblais de peur. Parce que je lui ai dit je t’aime. Au départ, mes mains cherchent à le repousser. Je VEUX une explication. Les bisous attendront. Sauf qu’elle est plus forte qu’elle en a l’air, ma chérie. Et que ses baisers finissent par avoir raison de ma colère. Je fonds littéralement en l’enlaçant par la taille, devant tous ces gens qui nous regardent en applaudissant, attendris. Ma mémoire a enregistré qu’elle était enceinte. Ne restait plus qu’à mon cœur d’accepter d’aimer une seconde fois. Ce ne serait pas très difficile. « Ya tibia lioubliou, Kovalevski… » murmurai-je à son oreille alors que mes mains ne la quittaient plus. Je sais que notre réaction n’était pas très rationnelle. Mais nous ne l’avions jamais été au cours de notre enfance, pourquoi commencer ? Je ne sais pas à quoi m’attendre avec ce bébé, je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, je ne suis même pas sûr d’y avoir songé, mais je suis heureux. Heureux comme jamais. Peut-être que c’était ça au fond, être heureux ? Ne se préparer à rien et attendre… juste attendre que le bonheur nous touche. Le hasard fait bien les choses, comme on dit.
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha Jeu 1 Aoû - 15:30
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Sujet: Re: Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie... || Tacha
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