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le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA

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MessageSujet: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyMer 16 Mar - 22:07

    le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Tumblr_lcz7dzCflw1qzwburo1_500

    When the pain govern his actions ; when the death strikes your door ;
    and the hope vanishes in the air ; Who will survive ?


Le néant. Rien. Ou presque. Chaque personne dans le monde s'est déjà demandé ce que cela faisait de mourir. Si l'on ressentait un grand froid, comme un balayage d'automne; ou bien si, au contraire, notre âme restait intacte. Si on sentait que l'on était mort; ou si ça ne nous faisait ni chaud ni froid. Si on passait "de l'autre côté"; ou bien si tout ça, ce n'était que des conneries que l'on vendait au peuple pour s'attirer leurs faveurs. Nina s'était déjà posé toutes ces questions plus d'une fois. Pas qu'elle soit du genre à être obnubilée par la mort, non, mais tout de même... Où on allait après ? C'était quoi cette petite after-party que personne ne connaissait ? Aucune réponse à toutes ces choses. Et pourtant, ce jour-là, Nina était morte. Rien qu'une minute, à ce qu'ils disaient. Un arrêt, une ligne droite qui disait tout et en même temps rien, un coeur inerte, une âme perdue, une victime du malheur. Une minute, cela avait suffit pour que sur chaque visage la déception se lise. Jusqu'à ce que... Un choc. Un autre. Des centaines de watts qui passait dans un corps entièrement mort. Comme un court circuit. On usait du mal pour réanimer. Parfois cela marchait, parfois non. Mais là ça avait marché. Il avait fallu une minute de panique, une minute d'adrénaline, une minute d'extrême pour réanimer Nina. Un soulagement, des soupirs de contentements, une autre ampoule d'adré, et le son divin du moniteur reprit de plus belle ; un bip. Au bloc, ce simple bip représentait la vie. Une fréquence. Un pouls.
La vie ou la mort, ce n'était pas si différent. Toujours ce bip, périodique ou au contraire constant. Et pourtant, cela avait le don de faire ressentir de la peur, de l'excitation, de l'angoisse, du bonheur, de la peine, de la joie, du stress, du contentement. Un simple son. 21 ans. C'était un peu jeune pour mourir. Même pour vivre. Et cette étudiante en cinéma avait déjà vécu les deux, dont un deux fois. L'opération avait-été un succès, à ce qu'ils disaient. Une réussite. Une vie de sauvée. Une fin tragique qui s'était bien terminée. Si elle avait ouvert les yeux, Nina aurait vu des sourires sous ces masques blancs. Si elle avait ouvert les yeux, elle aurait vécu éveillée. Seulement, l'anesthésie ferait effet encore quelques heures. Quatre, cinq, ou six... Ou bien, un autre arrêt. Mais non, ça n'arriva pas cette fois. Une blonde avait été admise avec fierté en salle de réanimation. Cette salle bondée de patients souffrant le martyre car la morfine n'y changeait rien. Des patients qui dormaient; d'autres qui demandaient des nouvelles; d'autres qui paniquaient; d'autres qui se faisaient administrer tellement de morfine qu'ils se rendormaient pour quelques heures de plus. Elle entendait tout ça, elle savait ce qu'il y avait derrière ses paupières. Elle sentait que quelqu'un venait la voir, toutes les dix minutes, pour lui poser des questions, prendre sa tension et écrire sur un pupitre. Mais il parlait à du vide. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux, ni parler, ni même évoquer la moindre expression. Elle voulait simplement effacer de ses souvenirs l'accident. Elle ne se souvenait pas de grand chose de cette matinée. Pas des souvenirs, plutôt des flashs. Certains lui rappelaient ses erreurs, d'autres des visages, d'autres du sang. Beaucoup de sang. La jeune femme ne se souvenait pas de la raison du carambolage. Elle ne se souvenait pas d'où elle était allé. En fait, même si elle n'en avait pas conscience pour l'instant, elle ne se souvenait même pas du prénom de son premier frère ; ni de celui de son école ; ou encore de son propre visage. Elle savait juste qu'elle s'appelait Nina. Juste ça.
Parce qu'elle avait entendu quelqu'un le crier au moment où on la sortait d'une voiture défoncée. On le lui avait répété un moment, comme pour lui dire de ne pas l'oublier. Ça avait marché, en soit. Elle s'appelait Nina. Elle pouvait bien avoir sept ans, ou quarante. Elle pouvait être brune, blonde, rousse. Avoir un chien ou un chat. Ou même un enfant, qu'importait.
Elle s'appelait Nina. Et elle avait ouvert les yeux à 18h07.
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyDim 20 Mar - 2:04




LE DERNIER JOUR
DU RESTE DE TA VIE


NINA A. BLACKSTONE, CAMILLE DUPENHER






Tout avait commencé de la façon la plus banale et la plus courante qui soit. Ils s’étaient connus à l’université, avaient sympathisé, et pas plus de quelques semaines avaient été nécessaires pour qu’ils démarrent une relation qui durerait plusieurs mois. Elle était douce, drôle, joyeuse et débordante d’énergie, et lui, plus calme, était attentionné, aimant et impliqué dans leur histoire comme seuls peu l’étaient. On sentait l’attachement remarquable qu’il éprouvait à son égard, et la solidité du lien qui les unissait. Leur histoire était idéale, dépourvue des aspects malsains que l’on pouvait souvent retrouver dans la plupart des relations amoureuses. La leur était simple, bénéfique, semblable à une bouffée d’oxygène. Ils étaient heureux, ensemble. Ils étaient présents l’un pour l’autre, à tout instant, et ne se lassaient jamais de se voir, car si leurs disputes étaient très peu fréquentes, leur relation n’en étaient pas moins intense. Eux n’avaient pas besoin de se hurler dessus pour se rendre compte, par après, combien ils tenaient à l’autre. Sans doute l’Amour lui-même s’était-il mêlé à la douce et belle histoire qui, l’espace de quelques mois, avait uni Camille et Nina. Leurs amis les voyaient comme le couple solide et admiré de tous, l’exemple parfait d’une vie sentimentale épanouie. Et pourtant... pourtant, tout avait fini par court-circuiter. Leur histoire avait brutalement pris fin, et ce, à cause de Camille, qui pourtant n’avait jamais rien eu à reprocher à Nina – au contraire. Mais quelques mois après leur arrivée à la Sorbonne, Claire, la sœur cadette de Camille, avait perdu la vie, qui lui avait été enlevée par un chauffard. C’en était terminé du bonheur pour Camille, dont la vie semblait avoir atteint un tel degré de perfection que le destin avait sûrement voulu se venger pour lui montrer qu’il avait toujours le contrôle. Nina était restée à ses côtés, impliquée, dévouée et présente. Elle avait joué le rôle d’une bouée de sauvetage dont la noyade de Camille dépendait. Mais il n’était pas parvenu à s’empêcher de sombrer – car le jour de l’enterrement, il lui avait balancé ces quelques phrases, sans préambule ni signe avant-coureur : « Écoute, Nina… Je pense qu’il vaut mieux qu’on arrête de se voir. Je suis désolé, mais je n’ai plus la force de continuer. J’aurais voulu que ça se finisse dans d’autres conditions mais… je ne peux pas. Désolé. » Puis, il avait fait volte-face et s’était éloigné d’elle. Il ne l’a plus jamais revue.

Jusqu’à ce fameux jour, des mois et des mois plus tard, alors que les choses avaient déjà bien changé et que Camille était, contre toute attente, de retour à Berkeley. Revenir sur les lieux où il avait passé quelques-uns des plus beaux moments de sa vie, qui remontaient à l’époque où il était encore heureux et dénué de la douleur qu’il ressentait aujourd’hui en permanence à cause de la mort de Claire, était une épreuve assez douloureuse pour le jeune homme, qui n’avait donné ni pris de nouvelles pendant les quelques mois qui avaient suivi l’échange et pendant lesquels il était resté à Paris, dans le but de s’occuper de sa famille qui venait d’encaisser un énième coup dur. Si ses parents ne l’avaient pas convaincu de retourner à Bekerley, le chassant presque, convaincus qu’il pourrait redevenir heureux en retournant en Californie, il ne serait jamais parti. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait encore en France. Mais il se devait de rassurer ses parents, et si cela passait par un retour à Berkeley, qu’il en soit ainsi. Quoi qu’il en soit, Camille était donc bel et bien de retour, et n’avait eu besoin que de très peu de temps que tout avait changé : lui, ses amis, leurs relations. Il y avait certaines personnes qu’il avait espéré ne pas recroiser mais qui avaient toujours fini par surgir et le retrouver. Mais jusqu’à présent, il avait eu de la chance en ce qui concernait Nina : il ne l’avait encore vue nulle part, et s’il voulait l’éviter, ce n’était pas parce qu’elle lui inspirait un quelconque sentiment négatif, mais bien parce que Camille avait trop honte de la façon dont il s’était comporté avec elle, rompant avec elle sans même lui laisser le temps de réagir. Cependant, cela n’avait pas duré, et il avait finir par revoir la demoiselle – même si les circonstances ne se prêtaient guère à une rencontre.

Tout s’était passé très vite. Une voiture qui brûla de justesse un feu rouge, une autre qui fonçait à toute vitesse en prenant un virage, le bruit assourdissant des freins que l’on enclenche en panique, puis, celui d’un impact qui résonna dans la rue devenue muette. L’endroit était désert et Camille, horrifié, resta figé en voyant les restes de l’accident. Sans hésiter, il se précipita vers les voitures accidentées, dégainant son portable pour appeler aussitôt les secours. Ce fut là qu’il la reconnut. Nina.

L’estomac noué et tordu depuis maintenant des heures et des heures, Camille avait bu café sur café, quittant de temps en temps l’enceinte de l’hôpital pour allumer avec fébrilité une cigarette dont il ne parvenait même pas à savourer les effets, tant ses pensées étaient tournées vers Nina. Il l’avait perdue à cause de la mort de Claire. Elle ne pouvait pas mourir à son tour – il ne le supporterait pas. Cela faisait des heures qu’elle était entre les mains des médecins, et Camille détestait cette absence d’information. Bien sûr, hors de question de partir. Il voulait être là lorsqu’elle se réveillerait. S’expliquer. S’excuser. Et surtout, être sûr qu’elle allait bien. On finit par venir le chercher, au bout d’une éternité passée à attendre. Elle s’en était sortie – elle s’en était sortie, et ne semblait pas garder de séquelles de l’accident, tant l’opération avait été un succès. À ce moment, ce fut comme si le nœud qui jusque là avait étreint la cage thoracique de Camille se relâcha d’un seul coup. Il put enfin respirer, un sourire soulagé étirant ses lèvres vermeilles. Après avoir remercié un Ciel et un Dieu auxquels il ne croyait pourtant pas, Camille se hâta de suivre le médecin qui était venu porter la nouvelle. Et, lorsqu’il la vit là, impuissante et vulnérable dans son lit d’hôpital, son cœur chavira. Les souvenirs affluèrent d’un coup dans son esprit, et son estomac se tordit à nouveau, pour une toute autre raison cependant. Il se précipita à son chevet, un léger sourire heureux de la voir indemne étirant ses lèvres, mais la honte et l’appréhension l’empêchant d’être réellement heureux. Il la regarda, saisissant dans un réflexe une des mains de Nina, comme s’il avait peur de la perdre une nouvelle fois après l’avoir vue frôler la mort. Dans un souffle, il lui murmura les premières paroles qui lui traversèrent l’esprit, mais aussi celles qu’il jugeait les plus adéquates au vu des circonstances. « Nina… Tu vas bien ? » Le regard de Camille trahissait son soulagement, mais tout le poids de l’angoisse et de la nervosité qui s’étaient accumulées au cours des dernières heures était encore bien visible dans ses prunelles. Camille avait vraiment eu peur, bien plus que d’ordinaire, peut-être même plus que jamais dans toute sa vie. Il avait cru revivre le cauchemar qu’il avait connu lorsqu’il avait appris la mort de Claire, elle aussi décédée à cause d’un chauffard… Et vivre deux fois cette expérience aurait été au-dessus de ses forces.

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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyDim 20 Mar - 17:21

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    When the pain govern his actions ; when the death strikes your door ;
    and the hope vanishes in the air ; Who will survive ?



Après une opération, plusieurs sentiments vous envahissent. D'abord, vous avez l'impression que quelqu'un avait farfouiller dans les moindres recoins de votre corps à la recherche d'un trésor. Comme si les empreintes de ses mains restaient, pour vous rappeler que l'intérieur de votre être n'était plus si sain. Un sentiment désagréable en somme. Ensuite venait la prise de conscience ; quand vous vous rendez compte que c'est terminé, que vous êtes sauvé. Cela arrachait souvent un sourire. Et ensuite, il y avait la douleur. Pas la douleur que l'on ressentait en se coupant le doigt avec du papier. La douleur immatérielle, celle que l'on ressentait en pensant à ce qui s'était passé. On se mettait à pleurer parfois, tellement on se sentait seul coupable. Parce qu'être allongé dans un lit d'hôpital, c'était pas la joie. On montrait ses faiblesses, dévoilait nos failles, et comble de tout, on nous jugeait. Parce que Nina voyait bien les personnes qui passaient dans le couloirs. Des gens passaient, s'arrêtaient, la regardait ; soit avec un sourire réconfortant, soit en lui adressant une grimace douloureuse. La blonde n'osait pas baissé les yeux sur ses bandages et autres sutures ; ce serait voir l'étendue des dégâts, et, encore pire, voir ce qu'il n'y avait plus. Qui lui disait qu'elle n'avait pas perdu une jambe ? Que ses reins n'avaient pas lâchés ? Personne. Personne ne venait lui dire ce qu'elle avait. Une infirmière passait juste prendre sa tension, vérifier qu'elle ne faisait pas de crise d'hypertension, c'était tout. Elle gardait son drap remonter jusqu'à ses épaules, regardant le mur d'en face sans vraiment le voir. Choc postopératoire, à ce qu'ils disaient. N'importe quoi. C'était juste que Nina ne voyait pas quoi faire d'autre. Prendre la télécommande qui était à quelques centimètres revenait à se découvrir un bras qu'elle n'arrivait pas encore à bouger. Si elle faisait une hémorragie, elle serait même incapable d'oser lever le bras pour appuyer sur le bouton d'urgence ; cela revenait encore une fois à découvrir un bras. Elle se laisserait mourir alors. En attendant ça, Nina se contenta de fermer les yeux, replongeant à nouveau dans un sommeil léger.

Elle entendit des pas se rapprochant de sa chambre. Elle ouvrit un oeil méfiant, puis l'autre. Elle avait appris, depuis qu'elle s'était réveillée il y a une heure, qu'ouvrir les yeux simultanément était digne du suicide : un mal de tête affreux la paralysait à chaque fois qu'elle osait regarder quelqu'un ou quelque chose. La porte vitrée coulissante s'ouvrit, et laissa entrer deux hommes. L'un n'était plus très jeune, la cinquantaine, voir plus. Il écopait d'une calvitie bien présente, d'un oeil plus fermé que l'autre et de lunettes en forme de demi-lune. Où était Dr Mamour ? Celui dans Grey's Anatomy ? D'accord, c'était une série, mais tout de même... Elle aurait pu avoir un médecin plus attirant que ça. Enfin, à ce qu'elle voyait à son annulaire gauche lui prouvait que quelqu'un avait su apprécier son aura assez fade. Même postop, Nina avait l'oeil critique, c'était dingue. Elle détourna les yeux dans un sursaut. Le deuxième homme venait de lui prendre la main. Elle le regarda un instant, sans comprendre. Il était jeune, la vingtaine pas moins, brun. Nina pouvait le qualifier comme étant son "type" d'homme. Enfin, elle pensait. Elle n'en était pas certaine ; qui était-elle après tout ? Pourtant, elle avait comme une impression de déjà vu. Comme si le jeune homme lui rappelait quelque-chose... Et elle sut. « Nina… Tu vas bien ? » Cette voix... C'était celle du garçon qui n'avait pas arrêter de répéter son prénom. Elle en était certaine. Il l'avait accompagnée jusqu'à l'hôpital ? Hum, gentil. Voilà tout ce qu'elle savait de cet inconnu. Elle ignorait que, fut un temps, il avait plus compté que n'importe qui d'autre. Qu'il avait été un pilier, qui lui permettait de rester stable dans sa vie. Qu'elle l'avait même aimé. Et aussi qu'il l'avait largué dans un cimetière. Qu'elle avait pleuré pour lui. Qu'il était revenu maintenant. Elle ne savait plus rien de tout cela... Simplement parce que sa mémoire avait disparue, et que les médecins ne le savaient pas encore. Ils pensaient tous qu'elle sourirait en le voyant, qu'elle se sentirait moins seule, plus entière, moins dépressive ? Mais tout ce qu'elle laissa paraître, c'est une expression de surprise complète. Elle bougea sa main doucement, ce qui lui attira une grimace de souffrance, et quitta celle de l’inconnu qui s’appelait en fait Camille. Elle regarda le Dr Rodd, comme pour avoir l’autorisation de parler, puis son regard dévia sur le jeune homme. « Je vais bien. Je vous remercie de m’avoir amené ici, vous n’étiez pas obligé de faire tout ça pour moi. » Elle lui adressa un léger sourire, s’attendant à ce qu’il quitte les lieux sans rien dire, fier d’avoir sauvé une vie.

Mais il semblait qu’il ne partirait pas de si tôt. Le médecin s’approcha d’elle, lui allumant une petite lampe dans les yeux. Agressée par ce jet, Nina attrapa le poignet de son chirurgien, le repoussant avec une force étrangement présente. Et elle resta muette devant ce spectacle. Elle avait encore sa main. C’était déjà beaucoup.
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyMer 6 Avr - 22:28



Quelque chose clochait. Camille n’aurait su dire quoi, il le sentait, c’est tout. Ce fut la réaction de Nina qui lui mit la puce à l’oreille. La jeune femme ne semblait pas savoir qui il était, ou alors faisait-elle semblant ? Cette hypothèse était hautement improbable, elle avait même quelque chose d’absurde car, après tout, Nina sortait tout juste d’une grosse opération et n’aurait sans doute pas encore l’esprit à prétendre qu’elle ne connaissait pas Camille, pour quelque raison que ce fût. Le jeune homme fut donc consterné par l’absence de réaction de Nina, à laquelle il ne pouvait trouver d’explication. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle bondisse de joie en le voyant sur le pas de la porte, bien au contraire. Il s’était attendu à un regard froid, peut-être une confusion, une ombre de doute entre deux attitudes à adopter parmi lesquelles elle ne pouvait en choisir qu’une : laisser sa rancœur prendre le dessus, ou l’enfouir sous la reconnaissance de le voir là, soucieux de la savoir en bon état. Il s’était attendu à quelque chose de logique, quelque chose de normal compte tenu de leur situation à tous les deux. Après tout, Camille avait brusquement rompu avec Nina sans lui fournir la moindre explication, se servant de sa tristesse comme prétexte pour ne pas avoir à agir de façon raisonnable et réfléchie. Il avait eu conscience de la blesser énormément, peut-être même de l’anéantir, mais sur le coup, il n’avait pas même pris la peine de le réaliser, tant il était obnubilé par sa propre peine. Une peine si grande qu’elle semblait justifier tous les actes qu’il commettait et qu’il n’aurait jamais commis en temps normal – car le vrai Camille était une personne pour qui l’intérêt des autres passait avant le sien, et chez qui l’égoïsme était inexistant, voire incompatible. Le choc de son acte blessant et irréfléchi avait donc dû être d’autant plus grand pour Nina, le jour où il avait mis fin à leur relation. Depuis, il ne l’avait jamais appelée, n’avait jamais jamais pris de ses nouvelles ni ne s’était excusé. Et là voilà, à quelques mètres de lui, arborant un air perplexe. Cela aurait pu être une ruse, un stratagème quelconque que pour ne pas avoir à affronter leur passé commun. Mais Camille refusait d’y croire, car cela manquait de sens. Ou alors, peut-être Nina était-elle tout simplement encore dans les vapes… Mais les craintes de Camille quant au fait qu’elle le reconnaissait ou non furent bien vite confirmée dès lors que la jeune femme s’exprima. Elle avait déjà dégagé sa main de celle de Camille, et parla sur un ton poli et légèrement déboussolé. « Je vais bien. Je vous remercie de m’avoir amené ici, vous n’étiez pas obligé de faire tout ça pour moi. » Camille n’en crut pas ses oreilles. Elle ne savait donc pas qui il était. Paniqué, il jeta un coup d’œil au médecin à côté de lui, qui ne semblait rien avoir suivi ni compris de leur discussion trop occupé à écrire Dieu sait quoi sur son carnet. Comment était-ce possible que Nina réagisse de la sorte ? De tous les scénarios possibles et imaginables, celui-ci arrivait sans aucun doute tout en bas de la liste. Les sourcils légèrement froncés et l’air clairement déboussolé, Camille mit quelques secondes à réagir, pendant lesquelles le médecin s’était déjà dirigé vers Nina pour l’examiner. « Qu’est-ce que c’est que ce bordel… » murmura-t-il, plus à lui-même qu’aux deux autres, incapable de trouver une explication valable à la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux incrédules. Nina continuait à agir de façon étrange, et ce fut, toujours avec la même surprise, que Camille la vit repousser brutalement le médecin, avant de s’immobiliser, visiblement stupéfaite. Camille, qui avait reculé de quelques pas pour laisser passer le médecin, reprit sa place près du lit et posa une main sur le bras posé de Nina. Il ne comprenait pas pourquoi elle s’énervait, ou, du moins, réagissait pour si peu, et ce fut tout naturellement qu’il s’exprima sur ce ton apaisant, qu’il avait utilisé à plusieurs reprises lorsqu’ils sortaient encore ensemble et qu’il était prêt à tout pour la rassurer et lui remonter le moral. « Calme-toi, Nina, c’est moi, Camille, d’accord ? » Bien sûr, Camille était loin de se douter que cette explication ne soulèverait absolument rien dans l’esprit de Nina, étant donné qu’il pensait qu’elle était tout simplement trop fatiguée, et en état de choc, que pour l’identifier au premier coup d’œil. Mais c’était là une vision bien trop optimiste – la vérité était que, peu importent ses explications, Camille était effacé du disque dur de son ex-petite amie. Mais celui-ci, au courant d’aucun de ces éléments, continua de s’inquiéter du sort de Nina. Il la fixa intensément, son regard noisette mêlant douceur et inquiétude. Ses yeux exprimaient toue la confusion et les interrogations que Nina avait suscitées en lui. Camille aurait voulu savoir comment agir, quoi faire, comment réparer l’ambiance… mais il se doutait que ce serait loin d’être aisé, étant donné que toutes les circonstances entourant l’événement ne jouaient pas en sa faveur. Nina ne semblait pas le reconnaître, et au fond, ce n’était peut-être pas plus mal, car, si c’eût été le cas, elle n’aurait sûrement pas réagi de manière si polie et parlé avec tant de gratitude. Elle l’aurait fusillé du regard et il n’aurait que pu lui donner raison. Camille, plus que jamais, se sentit terriblement honteux en repensant à ce qu’il avait fait à Nina. Il avait été heureux à ses côtés, vraiment. Il l’avait aimée, et savait que ses sentiments avaient toujours été partagés. Mais il s’était enfermé dans sa tristesse sans faire le moindre effort et l’avait rejetée sans même prendre la peine de lui expliquer quoi que ce soit, ou, au moins, de la ménager. Camille avait été odieux, alors que cela ne lui ressemblait absolument pas. Mais de manière générale, il avait fait beaucoup de choses qui ne lui ressemblaient pas, ces derniers temps. Et il s’en rendait compte systématiquement trop tard… En voyant le regard légèrement tuméfié de Nina et son apparence fragile, le désir de réparer les dégâts qu’il avait commis s’empara de Camille… sans que celui-ci ne pût se douter de l’ampleur des réparations à effectuer.
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyJeu 7 Avr - 22:55

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Après avoir contemplé sa main une bonne minute au moins, Nina sentit à nouveau un contact. Un contact qui la fit frissonner, cette fois. L'inconnu lui avait cette fois-ci attraper le poignet avec force, et pourtant, ce geste lui parût comme une caresse. Et puis, une sensation douloureuse lui fit tenter une nouvelle fois de se dégager. Elle ne comprenait pas ce que c'était. Un petit quelque chose, comme une piqûre de rappel. Comme si ça lui était déjà arrivé, de se faire attraper comme ça.. Comme si les empreintes de cet homme étaient sur son poignet depuis longtemps, et que ce n'était qu'un vulgaire geste répétitif. Mais c'était complètement insensé, n'est ce pas ? Elle ne l'avait jamais vu, elle en était certaine. Il ressemblait juste à quelqu'un, ou plutôt à quelque chose. Un souvenir, mais il était flou. Elle ne voyait pas le visage de l'homme qui hantait ses pensées. Il était en costume, et sa main couvrait son visage, comme si il pleurait, ou tentait de le cacher. Ce n'était certainement pas ce grand dadet face à elle. D'ailleurs, tout ce qu'elle pensait de son sauveur, c'était qu'il avait trop de barbe. Ca ne lui allait pas, pas comme ça... Ca lui allait mieux, avant. Elle se surprit à penser ça. Avant.. Avant quoi ? Tout se bousculait. Elle aurait voulut que son cerveau se mette en pause, juste deux trois minutes... Ca devenait invivable. Tout ça c'était à cause de ce fichu accident. Et maintenant, son cerveau était complètement détraqué. Elle pensait n'importe quoi, et en plus, pour couronner le tout, elle avait des visions qui, fallait bien l'avouer, lui foutait le cafard. « Calme-toi, Nina, c’est moi, Camille, d’accord ? » Pourquoi il lui parlait comme si elle avait perdue toute faculté mentale ? Elle n'était pas encore devenue un légume. D'accord, il s'appelait Camille, ça lui faisait une belle jambe. Au moins, maintenant elle pouvait mettre un nom sur ce visage barbu. Trop heureuse la Nina. Et puis finalement, alors qu'elle se moquait allègrement de ce 'Camille' dans sa tête, la jeune fille s'intéressa au « C’est moi ». Oui d’accord, mais qui était-il au juste ? A peine eut-elle le temps d’y penser qu’un nouveau faisceau de lumière lui brouilla complètement la vue. Il y avait ce fichu médecin là, qui lui parlait comme l’autre, comme si elle était en phase terminale et que tout neurone avait disparu de sa tête. « Comment vous appelez vous ? » . Levant les yeux au ciel, Nina se redressa sur son lit d’hôpital, un sourire fier collé aux lèvres. « Nina. » Nouveau jet de lumière :  «  Nina comment ? » Alors qu’elle s’apprêtait à répondre une nouvelle fois à la question en faisant un sans faute, les mots lui manquèrent. Elle balbutia n’importe quoi, des lettres, et puis elle commença à paniquer. Son nom de famille... Elle avait oublié son propre nom, son sang, ses origines.

La réalité lui apparut comme une évidence : à part son prénom, elle ne savait rien d’elle. C’était une sensation étrange et surtout terrorisante. Un peu comme dans les films d’horreurs que l’on regardait le soir d’halloween. Du genre... Du genre Paranormal Activity. Le démon qui prend possession d’un corps humain. Et ben pour Nina, c’était pareil. Elle avait l’impression de revenir d’autre part. D’emprunter le corps et la vie de quelqu’un. Et surtout, elle avait l’impression de devoir tout recommencer. Comme un enfant qui nait. Se créer une nouvelle histoire. Et ça c’était vraiment effrayant.
Elle avait envie d’envoyer valser les perfusions qui la maintenaient au lit, au risque d’avoir mal. De faire valser les couettes, parce que maintenant, à force de se creuser les méninges pour retrouver son fichu nom et par la même occasion sa personnalité, elle avait chaud. Et surtout, une étrange envie de faire bouffer au docteur son foutu bloc-nite sur lequel il écrivait des choses sur elle toutes les deux secondes. Un incapable. Lui il devrait savoir ce qui se passait ! C’était bien à cause de lui tout ça, non ? Il avait dû toucher une partie du cerveau qu’il n’aurait pas dû ! C’était sa faute, tout ça... Non, ce n’était pas celle de Nina. Cette voiture... elle ne l’avait pas vu, tout simplement parce que juste avant l’impact, elle n’était pas là. Elle en était certaine. Sortie de nulle part, voilà tout.
Alors elle regarda ce Camille, lui qui avait l’air de bien la connaitre et qui semblait inquiet. Au bord de la crise de nerf, on aurait pu croire que les larmes qui perlaient aux yeux de la fille étaient dû à de la peur. Mais c’était plutôt des larmes de colère. Étrange, encore. Pourquoi avait-elle l’impression que c’était lui le méchant dans l’histoire ? Que c’était à cause de lui tout ça ? (et aussi du médecin, mais bon). Et elle posa une question à la fois simple, et très gênante. La question que l’on pose quand, à la télé, les acteurs se retrouvent en hôpital psychiatrique. « Qui suis-je ? ». Elle n’était pas folle.
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyMar 19 Avr - 4:30



Camille avait conscience d’assister à une des scènes les plus bizarres qu’il lui ait été donné de voir ces derniers temps. Nina semblait complètement dépassée par les événements, clairement sous le choc. De voir la jeune femme dans une pareille détresse lui faisait mal au cœur, et Camille aurait voulu savoir quoi faire pour la réconforter, la rassurer. Mais cela ne semblait pas à l’ordre du jour, car le médecin poursuivait imperturbablement son examen. Comme s’il était le seul à ne pas remarquer l’étrangeté du comportement de Nina. Ou comme s’il trouvait cela parfaitement normal qu’elle agisse de la sorte après une opération. Sans doute pensait-il tout simplement qu’elle était encore dans les vapes, qu’elle ne s’était pas remise de l’intervention, voire même du choc de l’accident. Mais Camille connaissait Nina. Il était inquiet par le regard qu’elle arborait depuis son réveil, ce regard qui laissait deviner à qui savait l’interpréter combien elle était effrayée et dépaysée. Lorsque Camille et Nina étaient ensemble, il avait toujours tout fait pour qu’elle n’ait jamais ce regard. Il avait alors été prêt à se couper en quatre pour la voir sourire, faisant du bonheur de sa petite amie une priorité absolue. C’était un comportement des plus normaux pour Camille. Aux yeux du jeune homme, le bien-être de ses proches passait avant tout. Était-ce encore valable pour Nina, maintenant qu’elle ne faisait plus partie de son cercle intime ? Camille savait que cela l’était. Même si, en toute logique, Nina devait le détester, il ne pouvait se résoudre à la rayer de sa vie, ou plutôt, comme il l’avait déjà fait en rompant avec elle, il ne pouvait se résoudre à ne rien faire pour sauver leur fragile relation. Et surtout, il tenait encore bien trop à elle que pour ne pas se soucier de son bien-être. Et ce n’était sûrement pas ce médecin insensible et indifférent qui allait l’aider pour cela. Impuissant, Camille le regarda interroger Nina d’un ton imperturbable. Le Français suivit attentivement l’échange, comme s’il savait que celui-ci allait être déterminant. « Comment vous appelez-vous ? » « Nina », répondit l’intéressée, visiblement légèrement agacée par la bêtise de la question. Camille se sentit aussitôt soulagé : elle semblait ne pas avoir tout oublié, c’est déjà ça. Peut-être que le fait qu’elle ne l’ait pas reconnu n’était pas du tout lié au choc postopératoire, peut-être qu’elle avait fait tant d’efforts pour l’oublier qu’elle s’était persuadée qu’il n’existait pas. Camille avait lu des tas d’articles là-dessus, il avait lu que l’esprit humain pouvait se persuader d’absolument tout et n’importe quoi, et c’était sans doute le cas de Nina. Mais il fut bien vite sorti de son interprétation par la suite de la conversation, qui eut l’effet d’une douche froide pour le jeune homme – mais ce n’était sans doute rien comparé au choc que cela dut faire à Nina. « Nina comment ? » Et là, un silence de plomb. Camille regarda Nina, qui sembla prise au dépourvu. Il la regarda, l’écouta balbutier des syllabes incohérentes. Elle ne savait pas. Elle ne savait pas comment elle s’appelait. Et cela la plongea clairement dans une incroyable détresse. Elle ne pipa mot, et Camille non plus. Il voulut dire quelque chose pour la rassurer. Il voulait lui témoigner sa présence. Mais il n’y arrivait pas. Et en plus, il savait que cela ne servirait à rien : elle l’avait vraiment, vraiment oublié. Si elle ne se souvenait pas même de son nom de famille, comment pouvait-elle se souvenir de lui ? Camille eut du mal à assimiler la nouvelle, incapable de se représenter la réalité en face : Nina avait perdu la mémoire. Cela paraissait absurde, dit comme ça. Il ne pouvait se résoudre à accepter une telle chose, tant c’était atroce. Il n’osait même pas imaginer combien elle devait être sous le choc, affectée par cette horreur dont elle pouvait tout juste commencer à réaliser les conséquences et l’étendue. Camille pouvait lire la souffrance et le questionnement dans le regard de son ex petite amie. Et son cœur se serra douloureusement lorsqu’il perçut des larmes perler aux coins de ses paupières, avant de rouler le long de ses joues pâles. Son murmure lui glaça presque le sang. « Qui suis-je ? » Camille avait rarement entendu autant de détresse dans si peu de mots. Il se rapprocha à nouveau du chevet de Nina, se plaçant devant le médecin auquel il lança un regard en coin, avant de se concentrer pleinement sur la jeune femme. Hésitant, Camille ne sut trop comment réagir. Il avait peur d’agir de manière déplacée, étant donné que maintenant, il n’était plus qu’un inconnu pour Nina. Mais la voir ainsi était bien trop douloureux pour ne rien faire. Elle était trop importante, il ne pouvait rester les bras croisés. Même si ce n’était que pour lui, il avait besoin de lui témoigner sa présence, de faire tout ce qu’il pouvait pour la réconforter. D’un geste d’abord hésitant, il posa avec douceur sa main sur la joue de Nina, essuyant ses larmes avec son pouce. Il lui murmura avec douceur, d’une voix où l’on percevait la tristesse et la peine qu’il éprouvait de la voir dans cet état : « Chuuuut… Tout va s’arranger, je te le promets, Nina. » Il voulut sourire, mais n’y parvint pas. Toute cette situation était tellement étrange, il ne savait absolument pas quelle attitude adopter. Il ne savait pas comment elle réagirait, il ne savait pas comment se dérouleraient les événements. Lui aussi était déstabilisé. Mais ce n’était pas le problème – le problème, c’était que Nina avait tout oublié. Tout, jusqu’à son propre nom. « Tout va s’arranger… » répéta-t-il, avant d’ajouter, dans un souffle à l’attention de la jeune femme : « … Nina Ariane Blackstone. » Camille avait souvent entendu que pour beaucoup, le nom était symbole d’identité. Que sans nom, on n’était personne. Et il redoutait que Nina ne ressente cela… mais au moins, maintenant, elle savait quelque chose. Camille ne la quitta pas du regard, conscient de l’étrangeté que la situation devait avoir pour Nina, mais il n’eut pas le cœur de lui expliquer qui il était. Pas maintenant.
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyJeu 28 Avr - 17:05

    le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Tumblr_lizm08BNBc1qhlu4oo1_500

    When the pain govern his actions ; when the death strikes your door ;
    and the hope vanishes in the air ; Who will survive ?


Un cauchemar. Elle vivait un véritable cauchemar. Un hôpital, un lit, des draps, un docteur incapable, et un inconnu. Ca faisait beaucoup à digérer pour un réveil. Ils la regardaient comme un alien. Comme si elle n’était plus normale, comme si elle était détraquée et qu’elle passerait le reste de sa vie en légume dans un centre pour dingues. Elle aurait dû jouer la comédie. Faire comme si tout allait bien, s’inventer un nom. De toute manière, personne ne la connaissait ici... Le garçon brun était peut-être juste celui qui avait regarder son permis pour découvrir son prénom. C’était probable, non ? Oui mais non... Il avait l’air si impliqué qu’elle avait une autre idée. Elle était que c’était lui qui était à l’origine de l’accident. Sinon, pourquoi venir voir une fille qui avait simplement eut un accident et être rester si longtemps à part le remord ? Oui, ses yeux étaient pleins de remords, elle en était certaine. Et comme si cette théorie était plus plausible encore, son regard se durci lorsque Nina regarda à nouveau Camille. Lui au contraire, se rapprocha, et osa même essuyer du pouce les larmes -de colère ?- que Nina avait versée. « Chuuuut… Tout va s’arranger, je te le promets, Nina. » À l’intonation de sa voix, elle sût qu’elle faisait fausse route. Il ne pouvait pas être le méchant dans cette histoire. Il était si.. trop.. Trop tout. Sinon il se serait excusé. Mais là, il tentait juste de l’aider. Elle se sentit nulle, et surtout en colère contre elle même cette fois. Il fallait bien se l’avouer : si elle était là, ce n’était la faute de personne à part la sienne. Et à présent elle était réduite à passer des jours et des jours ici en quête de mémoire à manger des yahourt sans sucre et de la gelée pour éviter que l’anesthésie ne la fasse avoir la nausée. « Tout va s’arranger… » Elle acquiesçait, bien qu’elle ne croyait pas une seconde à ses paroles. « … Nina Ariane Blackstone. » Et là, un flash. Un minuscule bien sûr, mais un flash quand même. C’était désagréable. Comme si votre cerveau était court-circuité, comme si quelqu’un d’autre si installait. Elle aurait pu voir ses parents, ou bien son premier amour, ou encore son présent, mais au lieu de ça, elle vit une scène, avec des enfants. Une petite blonde au milieu saluait le public, un large sourire au lèvres, comme si ce soir là, c’était elle la reine. Elle devait avoir 8 ans, pas plus, pas moins. Toujours chous à cet âge là. Sa petite bouille parcourait la salle des yeux, cherchant visiblement quelqu’un, qu’elle ne trouva pas. Et puis, le sourire disparut. Et les images disparurent, laissant un mal de crâne insupportable à Nina. « C’est une amnésie provisoire. » Tiens, pour une fois que Docteur Maboul l’ouvrait, il apportait des informations. « Cela arrive souvent chez les patients atteints d’un troma important. Ils ne veulent pas voir leur malheur, alors ils oublient qui ils sont. En général, ça dure entre une semaine et un mois... Mais malheureusement, il arrive que ce voilage de face ne devienne permanent. Seul le temps nous informera de son état. » Devant l’expression contrariée de Nina, le stupide docteur qui voulait se la jouer beau-gosse quitta les lieux, un sourire insupportable collé aux lèvres. Nina n’était pas folle, il se foutait complètement d’eux. Amnésie provisoire.. il pouvait se la mettre où elle pensait. Prise de colère, Nina arracha sa perf de sa main droite, et dégagea les draps qui recouvraient son corps nus sous sa blouse d’un bleu fade. « Je sors d’ici. » Oui, bon, ce n’était pas la chose la plus conseillée après un trauma crânien doublé d’une amnésie complète, mais le garçon à côté d’elle n’était certainement pas un rapporteur. Il lui ferait sans doute la morale, mais ça, elle s’en fichait bien. Elle allait bien, elle n’était pas encore devenue légume ! Il fallait qu’il la croit. Se levant de son lit, elle esquissa un signe de faiblesse lorsqu’elle eut le tournis, mais se reprit. Elle rejoignit la fenêtre, et visualisa la hauteur à laquelle ils étaient. Coups de chance ou intervention divine ? Ils étaient au premier étage, à deux mètres du sol. Sifflant entre ses dents un remerciement au ciel, la jeune femme approcha une chaise de la fenêtre, et retourna près du lit, où un sac contenant ses affaires personnelles l’attendait. Elle troqua rapidement sa chemise de nuit contre un jean et un tee-shirt tachés de son propre sang, ignorant complètement la présence de Camille. Elle rattacha ses cheveux sales du produit bétadine en un chignon vulgaire et mit ses baskets rapidement. La situation l’excitait. C’était sûrement grâce à ça qu’elle oubliait ses douleurs. S’approchant à nouveau du bords de la fenêtre, elle commença à escalader le rebords, mais se retourna. « Tu viens oui ou non ? » Presque énervée la Nina. Il ne la retiendrait pas. Alors autant qu’il la suive, non ?
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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyDim 22 Mai - 17:05



En réalisant l’ampleur de la gravité de la situation, Camille sentit une vague de tristesse l’envahir, comme cela lui arrivait souvent depuis le décès de Claire. La peine qu’il éprouvait pour Nina, dont le monde venait de s’écrouler de toute sa hauteur, s’ajoutait à celle qu’il éprouvait, égoïstement mais sans pouvoir s’en empêcher, parce qu’il ne faisait plus partie de sa vie. Parce qu’elle avait oublié qui il était, quel rôle il avait joué dans sa vie l’année passée et surtout, combien il avait été proche d’elle. Il l’avait connue mieux que la grande majorité des autres, personne ne pouvait prétendre le contraire. Nina avait tant compté à ses yeux, et il savait que la réciproque avait été vraie pendant très longtemps. S’il ne l’avait pas abandonnée sans explication valable, peut-être que ce serait encore le cas aujourd’hui. Peut-être qu’elle n’aurait pas fait ce stupide accident, et qu’elle aurait encore la mémoire. Et surtout, elle n’aurait ni rancœur, ni sentiments négatifs à l’égard de Camille, qui ne lui aurait jamais fait de mal car il aurait tout fait pour ne jamais la blesser. Ça, c’était Camille tel que Nina l’avait connu. Mais il avait tout envoyé balader sur un coup de tête, justifié par une douleur trop grande que pour être maîtrisée convenablement. Mais cela ne changeait rien au fait que Camille sentait que quelque chose manquait, désormais. Que ce soit de l’amour, de la haine, de la tristesse ou de la mélancolie, une intensité, une passion même, manquait dans le regard de Nina lorsqu’elle regardait son ex, dont elle n’avait pas la moindre idée de quel rôle il avait joué quelques mois auparavant. Comment pouvait-elle ? Elle ne savait plus rien. Et au plus Camille retournait cette phrase dans tous les sens dans son esprit, au plus il réalisait ce que cela signifiait. S’il n’existait plus pour elle, du moins, s’ils n’avaient plus de passé commun, cela signifiait qu’il pourrait se racheter. Elle ne saurait pas pourquoi il agirait de la sorte, ni ce qu’il avait fait pour en arriver là. Elle n’avait pas besoin de le savoir. Camille pourrait enfin retrouver celle qu’il avait aimée et chérie et qu’il avait fini par perdre de la manière la plus stupide qui fût. Il l’avait jetée comme une chaussette, alors qu’elle était tant à ses yeux. Mais tout pouvait changer, maintenant. Si elle devait se reconstruire une vie, il pourrait tout faire pour faire partie de cette nouvelle ère, sous un jour plus positif que l’image qu’elle devait avoir de lui juste avant cet accident… Elle n’aurait plus besoin de savoir quelles paroles blessantes il avait proférées pour mettre fin à de longs mois d’une relation parfaite, idyllique. Il n’aurait plus rien à lui expliquer. Il savait combien il était lâche en agissant ainsi, mais il était convaincu que c’était la meilleure chose à faire. Tout le monde serait plus heureux comme ça, et il avait le sentiment qu’un peu de bonheur ne serait pas de trop pour Nina, vu l’état dans lequel elle était à cause de son accident. Il aurait tout le temps de lui expliquer plus tard… peut-être. En attendant, il s’occuperait d’elle avec autant de soin qu’auparavant… la dimension intime en moins.

Quelque part, Camille se haïssait de raisonner de la sorte, car au fond, il savait que c’était bien plus par lâcheté que par altruisme qu’il le faisait. Il aurait voulu se pencher vers Nina et lui murmurer combien il était désolé, mais comment faire cela sans attiser la curiosité de la jeune femme ? Elle saurait, en plus du fait qu’ils partageaient un passé bien plus intime que ce qu’elle pouvait imaginer, qu’il lui avait fait du mal et qu’il avait des comptes à lui rendre. Et il désirait partir de zéro, ou du moins, repartir d’un point que lui aurait défini, et non pas le destin qui n’avait cessé de lui faire des coups bas au cours des derniers mois.

Veiller sur Nina, ça ne devrait pas être trop compliqué depuis une chambre d’hôpital. Il n’aurait qu’à rester avec elle et veiller à ce qu’elle ne manque de rien. Combler au moyen de récits les nombreux trous de mémoire dont elle souffrait, tout en prenant soin d’éviter tout détail qui concernerait leur histoire à deux. Oui, tout cela ne devrait pas être trop compliqué. Mais c’était sans compter la mauvaise humeur grandissante dans laquelle l’inutile médecin avait plongé Nina, en lui servant un laïus insensible et impersonnel avant de s’en aller vers d’autres patients malchanceux. Avant de bien réaliser ce qu’elle faisait, Camille vit Nina habillée de ses vêtements sales et couverts de sang, prête à quitter l’établissement par la fenêtre. « Je sors d’ici. » qu’elle avait dit, s’extirpant de son lit d’hôpital pour offrir à la vue de Camille son corps frêle et familier, recouvert d’une simple blouse, légère et quasi inexistante. Un flot de souvenirs avait déferlé dans la mémoire du jeune homme, qui, incapable de réagir jusqu’à ce que Nina soit fin prête à sortir, ne put détacher les yeux du spectacle qu’elle offrait. Même accidentée et amnésique, Nina restait magnifique, et une mélancolie certaine s’empara de Camille lorsqu’il le réalisa. Les sourcils froncés, il la regarda s’installer sur l’appui de fenêtre, avant de se retourner vers lui, visiblement impatiente. « Tu viens oui ou non ? » Ce fut là que Camille se ressaisit, réalisant que son ex petite amie allait sauter par la fenêtre pour s’évader de l’hôpital et qu’il restait planté là, sans rien faire. Il s’approcha d’elle et lui saisit le bras pour l’arrêter dans son élan. « Arrête, Nina. Ne fais pas ça. » Il savait que cela ne suffirait pas à la convaincre, têtue comme elle était, alors il ajouta fermement, une lueur d’inquiétude perçant dans son regard noisette : « Ne compte pas sur moi pour te laisser te mettre en danger une fois de plus. On a failli te perdre une première fois, te laisser partir dans cet état, c’est du suicide. » Il aurait voulu dire « je », non pas « on ». Mais au dernier moment, il s’était dissuadé d’agir de la sorte. Témoigner excessivement de son attachement pourrait s’avérer dangereux… Car Camille n’ignorait en rien combien il pouvait être sous l’emprise du charme de Nina, pour en avoir déjà été victime une première fois, pendant de longs mois. Veiller sur elle, mais garder ses distances. Le laisserait-elle faire ?

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MessageSujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA EmptyDim 22 Mai - 22:55



REMEMBER THE PAST, OR SUFFERS “At the end of a day like this, a day when so many prayers are answered and so many aren’t, we take our miracles where we find them. We reach across the gap and sometimes, against all odds, against all logic, we touch…”CAMILLE&NINA




On aurait pu la penser instable. Dépressive. Folle. Et pourtant, elle n'avait jamais été aussi lucide. Elle avait conscience de son état. Elle savait qu'un geste, ou qu'une précipitation pouvait faire sauter les agrafes qu'elle avait dans les cheveux. Si il avait fallu qu'elle attende, elle ne serait sortie qu'une semaine plus tard. Une semaine où elle aurait passé des tests, où on lui aurait demandé si elle voyait la foutue petite cuillère imprimée sur une foutue petite pancarte, où on lui aurait prit sa tension toutes les dix minutes, où on l'aurait fait marcher doucement, alors qu'elle pouvait très bien courir. Elle avait mal. Mais jamais elle ne le montrerait. Perchée sur le rebord de la fenêtre, elle observait toujours l'inconnu. Elle avait failli lui demander son nom, quelques minutes plus tôt. Mais à présent ça lui était égal ; leurs routes se sépareraient un jour. Et bien qu'elle l'ignorerait, ce serait pour la seconde fois. Il lui avait été d'une grande aide. Elle connaissait son nom maintenant. Avec ça, elle pouvait se débrouiller. Peut-être retrouver sa maison, ses parents, un ami... Elle n'allait pas s'apitoyer plus longtemps sur son sort. Ou en tout cas, en donner le semblant. Elle serait forte. Elle savait déjà où elle voulait aller. Le dernier endroit dont elle se souvenait. Celui où tout avait basculé. Elle avait beau avoir perdu toute mémoire, c'était en particulier celle du visuel. Elle savait encore compter, parler, elle se rappelait encore des films qu'elle avait vu, des nombreux cours qu'elle avait suivis, mais seuls les visages étaient flous, ainsi que leurs noms. Elle se souvenait qu'elle vivait à San-Francisco, et même si l'Irlande avait disparue de ses mémoires, elle connaissait sa propre ville. Encore des flashs, des petits. Qui lui donnaient des violents mal de crâne. Elle faillit même en tomber. C'était, pour le plus grand nombre d'entre eux, des visions d'enfance. Des disputes, des gifles, des rires, une fille blonde qui lui ressemblait étrangement, et une autre qui ne semblait pas très contente, des larmes de tristesse, de joie, et puis finalement, elle vit une valise, à la porte. La sienne. Elle savait que la blonde qui quittait cette maison, c'était elle. Sans même s'être revue dans une glace, Nina se voyait, quelques années auparavant. Ca ne pouvait être qu'elle. Et puis, tout devint noir. Retour à la réalité. Grimace de douleur. Elle sentit une main l'empoigner fermement. Elle rouvrit les yeux, et vit l'homme devant elle. « Arrête, Nina. Ne fais pas ça. » Il commençait à l’énerver, sérieusement. L’expression tout sauf enjouée qu’elle avait sur le visage le lui faisait bien comprendre. Elle tenta de se dégager, mais les forces qu’elle avait puisées pour se relever quelques secondes plutôt la laissaient faible face à lui. « Ne compte pas sur moi pour te laisser te mettre en danger une fois de plus. On a failli te perdre une première fois, te laisser partir dans cet état, c’est du suicide. » Ce regard la perturbait. Il lui semblait qu’un souvenir lui revenait, mais dès qu’elle tentait de le comprendre, il disparaissait. Peut-être parce qu’elle ne voulait pas voir la vérité en face. Ou que justement, il n’y avait aucune vérité à y voir. Une grande incompréhension dans tous les cas. « Mais qui êtes-vous ?... » Et puis, elle réussit à se dégager. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Elle sauta, atterrissant à terre avec quelques difficultés. Mais elle allait bien. Une nouvelle douleur, mais rien de grave. Rien de grave. En fait, mais comment espérer la raisonner. Elle partait déjà vers le centre-ville, en prenant les pelouses de l’hôpital. Elle le sentait derrière elle. Elle boitait, ou en tout cas, avait une démarche assez étrange. Elle sentait des dizaines de pansements sur sa peau, qui maintenaient en place les blessures qu’elle s’était infligée. La morphine lui permettait de ne pas ressentir la douleur bien plus forte qu’elle aurait du ressentir. Pour combien de temps, elle n’en savait rien. Mais elle comptait bien retourner là où tout avait basculé.
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