Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Mer 8 Juin - 14:33
if you’re a bird, i’m a bird— It wasn't over. It still isn't over ! ★ CAMINA
Deux personnes étaient mortes durant cet accident. La mort d'une d'entre elle provoquait déjà larmes et tristesse. Elle criait l'injustice. L'autre tenait sur ses pieds, tout juste, mais elle tenait. Elle tenait à la vie. Nina était morte deux minutes lors de cet accident, seulement deux. Elle avait hérité d'une chance, ou d'un coup du sort. Un miracle, allaient dire certains. Pourtant, la blonde se sentait toujours prisonnière de ce coeur qu'elle avait sentie s'arrêter de battre. Comme si sa place n'était plus ici. Enfant, elle se rappelait encore qu'elle disait souvent n'avoir jamais eu peur de mourir. Il lui avait alors été montré que la mort n'était pas sans conséquences. A la mort de son frère, Nina avait su comprendre la valeur des choses, mais n'avait jamais réalisé ce que cela pouvait être d'être à la place du condamné. Savoir que bientôt, le monde continuerait de tourner, sans vous. Savoir que tout ne s'arrêtait pas pour vous. Et maintenant que c'était fait, les battements de son coeur, cette douleur à la poitrine ; ne faisait que lui rappeler à quel point sa vie était déjà terminée. Le véritable miracle, c'était qu'elle s'en soit rendu compte. Elle sentit vaguement qu'on la prenait dans les bras. Un baiser sur le front, qu'elle remarqua à peine, paupières closes, tentant d'apaiser l'excitation des larmes qui voulaient à tout prix se montrer. « Hé, Nina, écoute-moi, tu n’y es pour rien, d’accord ? Ce n’est pas ta faute, Nina, tu me comprends bien ? » un murmure lointain. Elle n'écoutait pas, n'entendait pas. Ne voulait pas entendre. Pourtant elle aurait voulu acquiescer. Dire que ce n'était pas sa faute, qu'elle avait seulement eut une seule seconde d'égarement. Simplement, ce serait être égoïste, et hypocrite. Pire que d'être hypocrite avec les autres, c'est de l'être avec sa propre personne. Sentir que l'on se voile la face. Elle avait provoqué cet accident. Elle avait tué quelqu'un. Et le volontairement ou involontairement ne comptait pas. «… Fais-moi confiance.» C'est tout ce qu'elle parvint à entendre. Tout ce qu'elle avait l'impression qu'il fallait qu'elle écoute. Le reste restait flou. Elle avait envie de lui faire confiance, mais une chose l'en empêchait. Sa mémoire. Cette chose qui lui indiquait que non, elle ne le connaissait pas, ce Camille. Qu'il lui était complètement inconnu, au point d'être même désagréable avec. Elle aurait aimé se souvenir, lui dire bonjour avec un large sourire, comme on salut un vieil ami. Mais elle ne le ferait sans doute pas. « Je me souviens de toi. » Elle aurait aimé pouvoir le lui dire, rien qu’une fois. Elle aurait aimé se rappeler, pouvoir lui demander pourquoi, comment. Qu’il lui dise à quel point ce qu’il avait fait l’avait détruit lui aussi. Mais ça ne viendrait sans doute pas. « Partons d’ici, d’accord ? Tu veux aller quelque part ? » « Je veux retourner chez moi. » les mots sortaient, sans que la conscience soit d’accord. Comme un vieille habitude. Comme si son appartement pouvait être un sanctuaire, le seul endroit où elle se sentait bien, à sa place. Elle n’avait aucun souvenir de l’endroit, juste un odeur, un toucher. Mais lui savait. Elle le savait.
Ca craint mais je ferais mieux :)
Dernière édition par Nina A. Blackstone le Lun 13 Juin - 1:16, édité 1 fois
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Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Sam 11 Juin - 16:35
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La vie est fragile, fugace. Elle est tout ce qu’on a, tout ce qui nous rattache à ce monde. Et pourtant, elle est éphémère, et il suffit d’une seconde pour qu’elle disparaisse. Une seconde d’inattention, un seul geste, un coup du destin… et tout disparaît. Ce n’était pas la première fois que Camille se trouvait confronté à une preuve éminente de combien la vie était ridiculement vulnérable. Si Claire avait regardé à sa gauche en traversant la rue, elle n’aurait pas été tuée par ce chauffard. Si Nina s’était arrêtée à temps, ou que l’autre conductrice avait ralenti, celle-ci serait encore en vie et Nina n’aurait pas été amnésique. C’était douloureux de se dire combien tout cela était stupide, au fond. De se dire avec quelle facilité tout cela aurait pu être évité. Camille n’avait jamais frôlé la mort. Mais il avait appris des pertes qu’il avait subies combien chaque geste anodin pouvait prendre, dans certaines circonstances, une envergure dangereuse à laquelle on n’aurait jamais même pensé. Camille avait appris à être prudent. Mais il ne faisait aucun doute qu’autant Camille était rationnel, prenait des précautions et réfléchissait avant d’agir, autant il s’était toujours entouré de personnes qui ne possédaient que peu ces trois qualités. Et voilà ce que cela apportait à Camille, d’être attiré par ce qu’il n’était pas - le destin s’amusait à couper un par un les fils qui maintenaient les personnes qu’il aimait en vie. Camille fut frappé une fois de plus par la chance que Nina avait eue de s’en être tirée avec seulement une amnésie – car même si c’était horrible de ne plus se souvenir de rien, elle aurait, pour le même prix, pu y laisser la vie, comme cette inconnue dont ils ne savaient rien, sinon qu’elle avait trouvé la mort dans ce même accident qui avait épargné Nina. Si cette pensée avait quelque chose d’extrêmement dérangeant, Camille ne pouvait s’empêcher de songer à la chance qu’avait eue Nina, mais également lui-même, car il ne se serait pas remis de la perte de son ancienne petite amie. Après tous ces mois passés loin d’elle, il continuait à tenir à elle bien plus que de raison. La savoir morte aurait achevé Camille – il refusait même d’envisager comment auraient été les choses si elle n’avait pas survécu à l’opération.
Mais si Camille était plutôt soulagé en ce qui concernait la tournure des événements, ce n’était clairement pas le cas de Nina, qui était sérieusement secouée par la vue du cadre et des fleurs dédiés à l’inconnue. Camille avait beau lui murmurer des mots de réconfort et la serrer contre lui, il savait que cela ne servirait à rien – elle était en état de choc et se blâmait sûrement, s’attribuant tous les torts possibles et imaginables. Camille détestait la voir se torturer de la sorte, car elle souffrait déjà bien assez sans devoir en plus endosser la culpabilité de l’accident. Mais rien de ce qu’il dirait à Nina ne la convaincrait. « Je veux retourner chez moi. » Camille hésita. Nina lui avait promis qu’ils retourneraient à l’hôpital après s’être rendus sur les lieux de l’accident, et à ses yeux, se rendre chez Nina était bien dangereux pour cette promesse que se rendre dans un café, ou dans un parc. Mais il ne pouvait lui refuser cette demande, alors qu’elle était dans un tel état. Il finit par hocher silencieusement la tête et plongea la main dans la poche de sa veste, que Nina portait toujours. Il en ressortit les affaires de Nina qu’il avait emportées avant de quitter sa chambre d’hôpital, et les tendit à la jeune femme pour qu’elle y prenne ses clés, peu désireux de fouiller dans ses affaires. Il ne lui demanda pas de chercher l’adresse – il ne l’oublierait pas de sitôt. Camille avait conscience qu’aller chez Nina aurait quelque chose de très douloureux et ne le laisserait sûrement pas indifférent, ca l’endroit était truffé de souvenirs de leur vie commune passée. Mais Nina avait besoin d’aller chez elle, et il s’était engagé à s’occuper d’elle. « D’accord. Ce n’est pas très loin d’ici, je te porterai. » Il lui fit un petit sourire, peu joyeux pourtant. Puis il souleva Nina avec douceur et sans effort, et commença à s’éloigner du terrible carrefour. Il se surprit à scruter le regard perdu et triste de Nina, et lui souffla : « Tout va s’arranger, tu sais. Je suis sûr que tu retrouveras rapidement la mémoire. Peut-être que ça sera déjà le cas en allant chez toi… » Cette fois-ci, le sourire qu’il lui adressa avait quelque chose de plus optimiste. Il ne savait pas s’il avait raison, mais il l’espérait de toutes ses forces – même si cela signifierait la fin de leur relation à eux.
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Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Lun 13 Juin - 1:55
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Une envie de retrouver une terre connue. Certains rêvaient d'évasion, de liberté, de nouveauté. Nina, elle, n'avait qu'une certitude. Celle de savoir que quelque part, des affaires lui appartenaient. Peut-être bien des babioles, des vêtements ou des photos. Des souvenirs. C'était ce qui lui manquait terriblement. Alors quand elle vit que Camille hésitait, elle ne put s'empêcher de retenir sa respiration. Comme une enfant qui sent que ses parents hésitaient à lui offrir une nouvelle poupée. Dans son dos, elle croisa même les doigts. Une vieille habitude, même si elle n'en avait pas conscience. Un pincement au coeur, quand elle su qu'il avait prit une décision. « D’accord. Ce n’est pas très loin d’ici, je te porterai. » Un large sourire se dessina sur les lèvres de l'amnésique. Une victoire, tout comme. Cette fois-ci, elle sauta presque dans ses bras. Bien plus disposée à coopérer, Nina ne marqua pas de cynisme, et se cala à nouveau sur l'épaule du garçon, répondant par un regard doux à son gentil sourire. Ils se regardaient, alors que l'une manquait terriblement de mots pour décrire l'homme qui l'aidait. Pourquoi. C'était la seule question qu'elle pouvait se poser lorsque son regard croisait le sien. Un mélange d'incompréhension et d'aberration. Si il n'était pas plus que son sauveur, ou même un vague ami, pourquoi faire tout cela. Il aurait pu lui donner un numéro, une personne à joindre. Sa famille. En avait-elle une ? Il lui semblait que oui. Dans son esprit meurtri, elle pouvait voir une femme rousse qui lui souriait. Un homme la portait comme une enfant, alors qu'elle devait bien avoir la douzaine passée. Et il y avait une petite fille aussi, d'un blond étrangement clair par rapport au reste de la famille. Nina avait le même, bien que dans ses plus vastes souvenirs, elle avait été rousse enfant. Elle n'arrivait pas à voir le visage de la blonde, mais elle savait qui elle était. Comment oublier son propre miroir, son double ? Elle s'en souvenait, mais pas comme il le fallait. Pas dans le présent. Aucune trace d'elle dans son présent. Aucune trace de personne. « Tout va s’arranger, tu sais. Je suis sûr que tu retrouveras rapidement la mémoire. Peut-être que ça sera déjà le cas en allant chez toi… » Approuvant d'un hochement de tête les dires de Camille, elle cessa de le fixer, observant leur trajet qui ne fut pas bien long. L'optimisme du garçon était contagieuse, et, lorsqu'il s'arrêta enfin devant une porte, Nina ne pu pas retenir sa précipitation. Quittant à nouveau ses bras, la blonde appuya sur le bouton qui ouvrait la porte d'entrée principale, et sortit les clés de sa poche que Camille lui avait donné quelques minutes plus tôt. Elle tricha l'étage en jetant un coup d'oeil aux boîtes aux lettres où figurait une Nina Blackstone. Troisième étage. Elle monta les marches quatre à quatre, se débattit quelques secondes avec la porte d'entrée, avant d'enfin pouvoir pénétrer dans le petit appartement. Ce qui devait être une révélation s'avéra être un grand vide. Les volets, pourtant ouverts, ne faisaient qu'accentuer la noirceur de la situation dans l'esprit de Nina. Un grand silence. Elle avança à pas lents, sentant Camille dans son dos. C'était comme si elle découvrait cette pièce. Déçue, elle ne s'attarda pas bien longtemps sur les livres posés sur la table basse, ni sur les enveloppes entassées dans l'entrée. Presque instinctivement, ses yeux se posèrent sur une porte fermée. Celle d'à côté était tout juste assez entrouverte pour laisser voir une décoration banale, froide. Ce n'était pas la sienne. Elle avança vers la première, et, tremblante, tourna la poignée. Etrangement, c'est un film qui lui revint en tête. Ce genre de film stressant où l'on voit une adolescente apeurée ouvrir une porte qui cachait sûrement un corps ou une personne mal-intentionnée. Elle sourit, faiblement mais sûrement, avant de rentrée dans la minuscule pièce. Une atmosphère chaude, avec des murs beiges et chocolats. Un lit défait, des magazines par terre, un bureau -ou ce qu'il en restait- et ce qui semblait être une penderie ressemblait à un présentoir de magasin mal rangé. Point positif, elle savait à présent quelle nature bordélique elle pouvait avoir. Son regard se posa sur un livre, qui, par son titre, semblait regroupé les poèmes des plus grands auteurs. Elle alla directement au marque-page, et lut à voix basse les trois phrases soulignées. « À jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous... » La lettre à l’immortelle bien-aimée, de Bethoveen. Le drôle d’effet que cette lecture lui fit la poussa à regarder Camille. « J’adore ce poème. Enfin je crois.. » Se sentant idiote, elle détourna les yeux, et reposa le recueil. Elle s’assit sur le lit, pensive, et prit dans ses mains un cadre, la représentant aux côtés d’un garçon brun. Ils souriaient. Avec ses doigts, elle dessinait leurs visages figés. « Je ne sais même pas qui sait... Tu peux pas savoir comme c’est frustrant. » Elle reposa le cadre sur sa table de nuit. Tous les objets présents dans cette pièce semblaient lui appartenir. Elle était chez elle. Pourtant, rien ne semblait la rattacher à cet endroit.
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Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Dim 19 Juin - 14:42
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Ce fut avec un enthousiasme et un optimisme tout nouveaux que Camille conduit donc Nina à son appartement, désireux de trouver enfin quelque chose qui permettrait à la jeune femme de se souvenir d’un détail, un élément, juste quelque chose qui la rattacherait à son passé. Il savait combien la pression et l’anticipation devaient être grandes pour Nina, car l’enjeu était énorme : en entrant dans l’appartement, elle retrouverait peut-être une partie de sa mémoire, et c’était sans aucun doute l’endroit idéal pour cela, car il lui appartenait, il était à son image, et regroupait les éléments les plus personnels de la jeune femme. Tout ce qu’elle avait en sa possession se trouvait là-bas, et Camille devina que c’était pour ça qu’elle avait demandé à se rendre chez elle. Tout aussi impatient, bien que tenaillé par une appréhension et une légère crainte de ce qu’ils allaient trouver une fois arrivés sur place, Camille se hâta donc d’accéder à la requête de son ancienne petite amie, qui eut tôt fait de sauter de ses bras pour se précipiter à l’intérieur de l’immeuble, gravissant les étages pour se retrouver devant la porte de son appartement. Camille sentit son cœur se serrer, il allait entrer en terrain connu – il allait sans doute être beaucoup plus frappé en arrivant ici que Nina, car lui se souvenait de tout.
Que ne fut pas la tristesse de Camille lorsqu’il remarqua la déception évidente de Nina une fois qu’elle pénétra dans le hall d’entrée et ne sembla rien reconnaître. Camille ne dit rien, attendant qu’elle réagisse. Lorsqu’elle se dirigea vers ce qu’elle devinait à juste titre être sa chambre, il la suivit, veillant cependant à rester suffisamment en retrait pour qu’elle ait le temps de trouver ses repères seule. Il resta un petit temps dans l’encadrement de la porte, sentant son cœur se serrer en reconnaissant la décoration familière, qui n’avait presque pas changé depuis la dernière fois qu’il était venu ici, des mois et des mois auparavant. Les souvenirs fusèrent à nouveau dans son esprit, des souvenirs de tous les moments qu’ils avaient passés ensemble ici, dans cette même pièce… Assis devant ce bureau bordélique, elle sur ses genoux, se bataillant avec ses devoirs alors que Camille la regardait faire avec une expression détendue, ravi d’avoir déjà terminé tout ce qu’il avait à faire et ce, avec une facilité déconcertante. De temps à autre, alors que Nina semblait perdre patience, il la calmait en l’embrassant avec douceur dans le cou, la serrant tendrement par la taille. Parfois, elle pétait les plombs et lui ordonnait de partir, parce qu’il l’empêchait de se concentrer. Alors, avec un sourire narquois, Camille se levait et partait s’installer sur le lit pour regarder Nina travailler. Celle-ci, n’y tenant plus, finissait la plupart du temps par le rejoindre, se lovant dans ses bras et se plaignant de la masse faramineuse de boulot qu’il lui restait à achever. Camille sourit tristement à ce souvenir, réalisant que chacun des meubles de la pièce avait joué dans leur relation. Combien de fois, allongé le matin dans le lit à se prélasser lorsqu’il avait une matinée de libre et qu’elle avait cours, l’avait-il observée, sortant nue de sous les couvertures pour aller choisir sa tenue dans sa penderie qui était perpétuellement sens dessus dessous ? À chaque fois, Camille était ravi d’avoir une petite amie bordélique car elle peinait toujours à trouver les vêtements qu’elle voulait, et cela lui laissait d’autant plus de temps pour observer son magnifique corps entièrement dénudé. Les week-end, l’ambiance était bien plus détendue et Camille, qui était du genre à faire la grasse matinée, était souvent réveillé par une Nina qui le bombardait de photos ou qui filmait son réveil, un sourire taquin et cruel aux lèvres. Ce lit avait été témoin des moments les plus enfantins et complices jusqu’aux nuits de tendresse les plus passionnées. Camille ne regrettait pas un seul de ces moments. Il regrettait juste d’avoir tout jeté à la poubelle sans autre forme de procès.
Il finit par s’approcher de Nina en silence, qui contemplait un livre, avant de murmurer quelques phrases soulignées. « À jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous... » Camille connaissait ces phrases, elle les chérissait déjà à l’époque où ils étaient ensemble. Camille ne dit rien, mais son cœur fit un bond douloureux dans sa poitrine, alors que Nina croisa à nouveau son regard, à mille lieues de se douter de toutes les significations que ces trois phrases avaient eues pour eux. « J’adore ce poème. Enfin je crois.. » Camille hocha la tête en silence, mais ne put se résoudre à lui expliquer combien au juste elle l’adorait. Ce serait s’engager sur une voie dangereuse qui nécessiterait d’autres explications, qu’il était peu désireux de donner. Ce serait finir par admettre qu’il lui avait brisé le cœur. Et ça, il ne pouvait s’y résoudre. Camille se demanda à quel point il avait pu blesser Nina en la quittant de la sorte. Beaucoup, ça ne faisait aucun doute. Mais combien de temps avait-elle passé à le détester pour ce qu’il avait fait ? Combien de fois avait-elle lu ces phrases avec une désillusion amère en réalisant qu’elles n’étaient plus vraies ? Combien de fois n’avait-elle pas maudit les sentiments qu’elle éprouvait pour lui ? Camille ne voulait pas y penser, car son sentiment de culpabilité fut encore accru lorsqu’il réalisa que lui n’avait jamais fait le deuil de leur relation, trop occupé à faire celui de la mort de sa sœur. Il avait été le pire des salauds. Et il continuait à l’être, par son égoïsme qui l’incitait à se taire et à lui cacher la vérité… une vérité qui, plus que tout le reste, l’aiderait à se souvenir de quelque chose. Camille était bien hypocrite, de tout faire pour l’aider à se souvenir, alors qu’il détenait lui-même une information cruciale qu’il ne lui divulguerait pourtant pas…
Nina tenait désormais un cadre entre ces mains, et l’estomac de Camille se renversa. Autrefois, la photo qu’il contenait les représentait, eux. Maintenant, c’était un inconnu au visage peu familier qui l’avait remplacé. Camille n’aurait su dire ce que lui inspirait cette photo – une chose était sûre, il en était bien plus affecté qu’il n’aurait dû l’être. « Je ne sais même pas qui c’est... Tu peux pas savoir comme c’est frustrant. » Camille soupira et rejoignit Nina, lui entourant les épaules avec le bras dans un geste maladroit de réconfort. « Tout te reviendra, Nina. Il te faudra juste du temps… Et même si tu les as oubliés, eux se souviennent de toi. Ils t’aideront à retrouver la mémoire…. Et moi aussi, je t’aiderai. Ne t’en fais pas. »
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Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA Dim 19 Juin - 18:08
Remember me, remember us.
C’est quoi ce bordel avec l’amour là ? Comment ça se fait qu’on devient dingue à ce point ? T’imagine le temps qu’on passe à s’prendre la tête la-dessus ? Quand t’es seule tu te plains: est-ce que je vais trouver quelqu’un ? Quand t’as quelqu’un: est-ce que c’est la bonne ? Est-ce que je l’aime vraiment et est-ce qu’elle m’aime autant que moi je l’aime ? Est-ce qu’on peut aimer plusieurs personnes dans sa vie ? Pourquoi on se sépare ? Est-ce qu’on peut réparer les chose quand ça part en couille ? Toutes ces questions à la con qu’on se pose tout le temps ! ... Pourtant on peut pas dire qu’on y connaît rien ! On est préparé putain : quand on est petit on lit des livres d’amours, on lit des contes, on lit des histoires d’amours, on voit des films d’amour ! L’amour, l’amour, l’amour ! ✿ camina
Déçue, Nina sentait une nouvelle vague d'émotion la traverser. La peur, d'abord. De la tristesse. Et puis, avec étonnement, elle sentit venir de la colère. Elle tremblait, mais pas parce qu'elle allait craquer, plutôt parce qu'elle se sentait faible face à la situation. Enfouissant son visage dans ses mains pour cacher les larmes de rage qui apparaissaient aux coins de ses yeux bleus, la blonde sentit à peine Camille la rejoindre sur le lit. Et lorsqu'il la prit légèrement dans ses bras, un nouveau flash lui apparut. Elle riait. Il faisait beau, et derrière son visage rajeunit d'une ou deux année, on pouvait voir une rivière. Ca devait être un été. Elle ne se voyait qu'elle, mais quelqu'un la filmait en riant avec elle. Nina chercha à voir le visage du caméraman mais rien à faire, ses yeux retournaient directement sur elle. Comme si elle était la caméra. Elle se voyait rire, encore et encore, jusqu'à se mettre en maillot de bain et tenter de se baigner dans la rivière qui semblait glacée. Elle entendait les commentaires de ce qui semblait être un homme, mais la voix ne lui disait rien. Elle était comme masquée par quelque chose, ce n'était plus qu'un bruit sourd. La caméra se rapprochait d'elle, et lorsque la Nina de l'an passé réussit à être complètement dans l'eau, on entendit des applaudissements. Ce n'était qu'une personne avec elle, et lorsqu'elle sortit prendre une serviette pour se réchauffer, elle vit un homme se pencher vers elle pour l'embrasser. L'image devenait flou et, à part de le fait qu'il était brun, elle ne put rien voir d'autre. « Tout te reviendra, Nina. Il te faudra juste du temps… Et même si tu les as oubliés, eux se souviennent de toi. Ils t’aideront à retrouver la mémoire…. Et moi aussi, je t’aiderai. Ne t’en fais pas. » Elle rouvrit les yeux, paniquée, se dégageant de l'étreinte de Camille. Elle se sentit idiote, mais aussi complètement perdue. A chaque touché de la part de cet inconnu, c'était comme une brûlure. Ou une piqure de rappel. Elle n'assimilait toujours pas, alors que ça serait paru si évident à n'importe qui. « Pardon, c’est que... Et si je me rappelle pas ? » Elle sentit son rythme cardiaque s’accélérer. Cette éventualité était à considérer. Elle pouvait ne jamais se souvenir. Elle pourrait vivre avec ces flashs toute sa vie. Un mal de crâne incessant et une âme perdue. Peut-être était-elle destinée à errer toute sa vie en quête de mémoire... Elle ne se voyait pas le supporter. Non, au fond d’elle, elle savait qu’elle ne pourrait pas le supporter. « Je veux pas vivre comme ça, je peux pas.. » Elle quitta le lit pour retourner sur son bureau, tournant le dos à son invité. Sa tête lui tournait, mais l’avouer était bien trop compliqué pour elle. Elle sentait la fatigue la paralyser. Comme une petite fille, elle détourna Camille pour s’allonger doucement sur le lit, reposant sa tête sur l’oreiller. Elle respira profondément l’odeur qui s’en dégageait, tentant de retrouver quelque chose de familier. Un sourire apparut sur son visage encore ensanglanté, et elle ferma les yeux. Elle fit un doux rêve ce soir-là. Par une force inconnue, elle retrouvait la mémoire.
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Sujet: Re: le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA
le dernier jour du reste de ta vie •• CAMILLE&NINA